Koffi Ametepe. Jürgen Habermas, Eric Weil Et Les Limites Politiques de La Société Civile Contemporaine... (Tese)
Koffi Ametepe. Jürgen Habermas, Eric Weil Et Les Limites Politiques de La Société Civile Contemporaine... (Tese)
Koffi Ametepe. Jürgen Habermas, Eric Weil Et Les Limites Politiques de La Société Civile Contemporaine... (Tese)
ECOLE DOCTORALE DES LETTRES SCIENCES ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES DE L’HOMME ET
HUMAINES ET COMMUNICATION (LE.SH.CO) DE LA SOCIETE
Thème:
«Jürgen Habermas, Eric Weil et les limites politiques de la société civile
contemporaine. Contribution à la réflexion sur le sens de l’engagement
politique citoyen»
Sous la codirection de :
SOMMAIRE
DEDICACE
REMERCIEMENTS
de légitimation politique
de l’Etat
CHAPITRE III: La société civile et la lutte des groupes et des couches sociaux
économique
politique citoyen
BIBLIOGRAPHIE
DEDICACE
formidable stimulant.
4
REMERCIEMENTS
Merci à tous mes compagnons d’université ainsi qu’à tous ceux qui,
par leurs remarques, leurs corrections, leur soutien, ont permis de donner à
ce travail un esprit, qui je l’espère, va me pousser à aller encore plus loin
dans la recherche en philosophie politique.
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION
1
Cf. Hegel, Principes de la philosophie du droit, traduction Jean-Louis Vieillard-Baron, GF Flammarion, Paris,
1999.
7
2
Nous faisons allusion ici aux « révolutions arabes » qui ont entraîné la chute respectivement en janvier et
février 2011 des régimes dictatoriaux de Ben Ali en Tunisie et d’Hosni Moubarak en Egypte mais également à la
« révolution d’Erable » en 2012 à Québec au Canada sans oublier «l’insurrection populaire» de fin octobre 2014
qui a fait plié le régime de Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987.
10
civile.
3
Cf. Canivez (P), « Individu et société moderne dans la philosophie politique : la formation de
l’exigence morale et politique », in Eric Weil, Bulletin de philosophie n° 7, Publications du CRDP de
Bretagne, 1992. Dans cet article, l’auteur met en évidence, dans l’œuvre de Weil, une
« phénoménologie de la conscience sociale » qui va de la conscience immédiate de l’individu
socialisée par le travail à une volonté politique en passant par la conscience de soi.
11
vers une société de progrès et de paix par tous et pour tous (Weil).
la société dans laquelle celui-ci agit est loin d’être celle d’une
4
Cf. Marx (K.) et Engels (F.), Manifeste du parti communiste, Œuvres, Economie I, Paris, Gallimard,
Bibliothèque de la Pléiade, 1965.
13
n’aura pas été satisfaite, les conflits et les tensions seront de plus
même optique que Heidegger écrit que l’homme est « l’étant pour
5
Weil (Eric), Philosophie politique, p. 98.
6
Cf. Heidegger (Martin), Etre et temps, trad. F. Vezin, Paris, Gallimard, 1986.
14
tout le monde.
parle Hegel – et que Weil reprend à son compte – et, d’autre part
habermassien et weilien.
sens aux rivalités qui rythment la vie sociale ainsi qu’à la lutte
raison et de la non-violence.
7
C’est ainsi que la définit Hegel dans les Principes de la philosophie du droit en opposition à l’Etat comme
« lieu de la communauté ».
18
vue de lui donner sens, pour lui-même et pour tous les hommes.
8
Logique de la philosophie, Philosophie politique et Philosophie morale sont considérées par les interprètes de
l’œuvre d’Eric Weil comme les principaux textes qui permettent de comprendre sa pensée politique.
19
Dans quelle mesure cette forme d’existence que Hegel situe entre
9
L’ouvrage est paru en 1962 sous le titre original allemand Struckturwandel der Öffentlichkeit. Habermas y
développe une théorie de la société qui met en exergue les difficultés, les problèmes et les contradictions de la
société moderne.
21
10 Cf. « Le rôle de la société civile et de l'espace public politique » in Habermas (Jürgen), Droit et démocratie,
pp.355 à 414.
22
matérialiste et de calculateur.
à lui-même dans les rapports sociaux n’est autre que celle d’un
11
Cf. Canivez (Patrice), « Individu et société moderne dans la philosophie politique : la formation de l’exigence
morale et politique », op. cit., in Eric Weil, Bulletin de philosophie n° 7, Publications du CRDP de Bretagne,
1992.
12
Hegel, Principes de la philosophie du droit, trad. Jean-Louis Vieillard-Baron, GF Flammarion, Paris, 1999, §
183, p.249.
25
publics.
ci, parmi lesquels l’une apparaît plus fondamentale que l’autre. Le caractère
14
Gilbert Kirscher, « L’idée de la modernité chez Weil » in Sept études sur Eric Weil, Université de Lille 3,
27
fondements qui ont permis d’en avoir une claire conscience. Car,
l’origine de ce concept tel qu’il est également élaboré par les soins
de Hegel.
même notion.
16
Cf. Robert Derathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, Annexe, Vrin, Paris, 1999.
17
« La condition des hommes hors de la société civile (laquelle condition, permettez-moi de nommer l’état de
nature) », Cf. De cive, préface, trad., Sorbière, Sirey, 1981, p.66.
30
d’existence collective. C’est l’Etat qui détient une priorité sur les
de la vie collective. Elle permet de préciser que l’Etat est fondé sur
Habermas.
18
Cf. Habermas (J), L’espace public, préface, p.X.
19
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, p.408.
33
raison.
34
20
Gilbert Kirscher, Préface à Penser la modernité. Essai sur Heidegger, Habermas et Eric Weil d’Etienne
Ganty, Presses universitaires de Namur, Namur, 1997, p.5.
35
que
que les rapports de force qui sont en jeu dans la sphère politique
confesse à ce sujet :
21
Weil (Eric), Logique de la philosophie, p.20.
22
Habermas (J), in J. Habermas et J. Derrida, Le concept du 11 septembre, trad. C. Bouchindhomme, Paris,
Galilée, 2003, p. 67.
37
conservation du « pouvoir ».
telle que posée par Eric Weil comme la limite ultime du concept
avec force :
23
Gilbert Kirscher, Préface à Penser la modernité. Op cit, p.9.
40
satisfaire leurs besoins, entre les Etats particuliers. Et s’il est vrai
entre les individus, les groupes sociaux et les Etats ne sont donc
ce qu’il vaut aux yeux des autres et ce qu’il est en son for
intérieur.
communauté.
société civile tel qu’il est conçu par Habermas pour aboutir à la
les autres ; c’est aussi parce qu’il est un problème pour lui-même.
qui s’opposent les uns aux autres pour une répartition équitable
moderne qui s’édifie dans la lutte des groupes et des couches qu’il
pour tous et comprise comme telle par tous »24, Weil place la
en lui et qui le porte – par le travail qu’il peut s’offrir les loisirs
parole qui est commun à tous les hommes, quels que soient leur
46
prévaloir d’une autre singularité que celle que lui confère son
bien dans les pays « développés » que dans les pays « en voie de
la société civile ».
Notre entreprise est d’autant plus risquée que le premier cité est
26
Interprète et commentateur de la pensée d’Eric Weil, il lui a consacré une biographie que l’on peut qualifier de
philosophique sous le titre éponyme d’ «Eric Weil (1904-1977) ou le courage de la raison » in Cités 3/2001 (n°
7), pp. 147-160.
49
27
Nous avons dû nous limiter, pour des raisons pratiques, aux publications en français que nous avons consultées
à la Bibliothèque Eric Weil lors de nos séjours scientifiques en mai, juin et novembre 2012 à l’Université
Charles-de-Gaule – Lille 3 en France.
50
intéresse.
29
Notons que la problématique de la reconnaissance, qui est en fait un héritage de la Phénoménologie de
l’esprit et de la phénoménologie du droit de Hegel, n’est pas moins absente de la pensée weilienne comme le
52
démontre si bien Patrice Canivez dans Pathologies of recognition, un article publié dans la revue Philosophy and
Social Criticism en 2011. Il démontre que dans la Logique de la philosophie, bien de passages de cet ouvrage
sont en particulier une réponse à la lecture anthropologique que Kojève fait de Hegel en insistant sur la lutte
pour la reconnaissance.
53
violences internes aux Etats et entre les Etats est la preuve que la
Weil ».
54
l’Action.
30
Ganty (Etienne), Penser la modernité, préface, op. cit. p.9.
55
encore une dernière fois, la cité se construit autrement que par la parole »32.
33
Savadogo (M.), La parole et la cité, Chapitre V, La parole et la cité ou langage et politique, Chapitre IV,
Société civile et politique, p. 183.
57
en particulier.
58
34
Savadogo (M.), Philosophie de l’action collective, L’Harmattan, p.213.
59
35
Le sens positif que nous voudrions attacher à ce terme vient de la conception hégélienne de la société civile
comme forme de vie collective où l’individu cherche prioritairement à satisfaire ses intérêts au détriment de ceux
de la collectivité.
60
PREMIERE PARTIE
Introduction
moments constitutifs.
tels qu’ils ont été définis en première instance par Hegel et de voir
CHAPITRE I
Introduction
culturel ou éthique) et, d’autre part, par la foi dans les capacités
l’élément objectif de la vie sociale, tel qu’on peut le voir dans les
36
La différence fondamentale entre ces auteurs et Hegel est que ceux-ci conçoivent la société civile comme
société politique ou Etat au sens de cité, et l’opposent à l’état de nature.
37
Moins connu qu’Adam Smith, il a écrit Principles of Political Economy (Principes de l’Economie politique)
en 1769 où il parle du « système des besoins » conceptualisé par Hegel en ces termes : « Le principal objet de
cette science [l'économie politique] est d'assurer un certain revenu de subsistance pour chaque habitant, de parer
à toutes les circonstances qui pourraient le rendre précaire ; de fournir toutes les choses nécessaires pour
satisfaire les besoins de la société, et d'employer les habitants (...) de manière à créer des relations réciproques et
des liens de dépendance entre eux... ».
66
Hegel. Pour lui, c’est la liberté qui fonde le droit à l’origine parce
qu’elle rend possible ce qu’il appelle «le droit abstrait »,38 qui n’est
propriété. Une capacité qui rend possible son premier pas dans la
38
Comme le souligne très à propos Weil dans Hegel et l’Etat, « Le fait qu’une notion soit appelée abstraite, dans
le langage hégélien, ne signifie nullement qu’elle soit fausse et qu’elle puisse ou doive être éliminée ; au
contraire, il en découle qu’elle est indispensable, bien qu’incomplète ».
39
Hegel, Principes de la philosophie du droit, traduction et présentation de Jean-Louis Vieillard-Baron, §41, p.
120.
67
40
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op.cit., §45, p. 123.
41
Ibidem.
68
seconde nature.
42
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op.cit., §151 pp. 226 et 227.
69
43
Hegel, Principes de la philosophie du droit, §46, pp.123 et 124.
44
Dans ce sens, l’esclave ne peut être considéré, dans la Dialectique du maître et de l’esclave de Kojève, comme
70
non à une collectivité en lui cédant une part. Cette cession peut
une possession, mais comme un bien, c’est-à-dire quelque chose qu’il a acheté ou dont il a pris possession.
Ainsi, le maître ne possède l’esclave qu’en tant qu’existence immédiate.
45
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op. cit., §46, pp, 123 et 124.
71
peut faire valoir ses aspirations. C’est alors que naît la moralité
subjective, celle qui peut aller jusqu’à s’opposer aux lois de la cité
est question ici n’est rien d’autre que l’homme en tant qu’il est
sur trois ordres qui sont l’ordre économique (le système des
capable de subvenir à ses besoins par son travail et non par les
par les bourgeois joue un rôle précis dans la vie de la Totalité que
75
les bourgeois sont absorbés par leurs intérêts privés, ils n’ont pas
47
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op. cit. §256, p.297.
48
Gérard Durozoi et André Roussel in Dictionnaire de philosophie, Paris, Nathan, 1990 notent que dans la
compréhension hégélienne, « l’universel désigne l’unité « finale » qui se réalise au terme du mouvement
dialectique … concret parce qu’étant une totalité nouvelle et indivisible de nature ».
76
partagée.
rationnel en soi et pour soi »49, « l’esprit objectif »50 qui confère
l’élément objectif de la vie sociale qui donne sens aux deux autres
société civile.
49
Hegel, Principes de la philosophie du droit, §258, pp. 298 et 299.
50
Ibidem.
51
Ibid, § 255, p.296.
77
Mais l’esprit objectif dont il est question chez Hegel est loin
sociale.
52
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op. cit, § 342, p.387.
79
principe»55.
54
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op. cit., § 182, p.249.
55
Ibidem.
81
trouve son compte. Mais pour qu’il y ait une conciliation entre les
particulières de l’humanité.
ouvrage publié en 1821, soit dix ans avant le décès de Hegel, peut
Capital, il estime que Hegel est allé bien au-delà de la vision des
réciproque57.
vue entre les deux éminents penseurs de leurs temps. Alors que
société civile pour mieux préciser l’idée que Hegel se fait de l’Etat
58
Marx, Le Capital, Postface, p. 5.
87
Il s’insurge contre le fait que, d’un côté, l’individu est pris pour un
l’Etat.
ses vœux, il note que celle-ci n’est pas suffisante. Pour lui,
chez Hegel il n’y a pas d’opposition qui tienne entre ces deux
chez Marx pour qui les droits de l’homme sont perçus comme le
59
Marx (Karl), La Question juive, trad. J. Poirier revue, éd. La Fabrique pp. 53-56.
89
que:
60
Marx (Karl), La Question juive, trad. J. Poirier revue, éd. La Fabrique pp. 53-56.
61
Il a été son professeur de théologie entre 1836 et 1840 à Berlin.
90
Car pour que l’égalité ait vraiment un sens, il ne faut pas que la
62
Cet article, qui stipule que « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas
aux droits d’autrui », s’inspire en réalité de la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1791, « La
liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. »
63
Marx (Karl), La Question juive, trad. J. F. Poirier, revue, p. 55.
91
l’homme à ses droits est allée loin. En effet, Leibniz considère que
l’égoïsme qui lui sert de socle, elle devrait avoir besoin d’une
pétrie par Hegel, Marx n’est pas moins déçu des effets pervers de
atelier.
échanger.
94
en toute justice. Une justice qui apparaît non pas comme une
tous.
66
Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, XXII-XXIV, Traduction de Jules
Molitor, Éditions Allia 1998.
97
société bourgeoise comme une société libérale qui fait la part belle
« Le droit est quelque chose de sacré en général, pour la seule raison qu’il est
l’existence du concept absolu, qui est la liberté consciente de soi. –Quant au
formalisme du droit (et par suite celui du devoir), il naît de la différence dans
le développement du concept de la liberté. Face au droit plus formel, c’est-à-
dire plus abstrait et donc plus limité, la sphère et le degré de l’Esprit, dans
lesquels celui-ci a porté à la détermination et à l’effectivité en soi les
moments (Momente) ultérieurs contenus dans son Idée, ont du même coup
un droit plus élevé, en tant qu’ils sont la sphère la plus concrète, la plus
riche en elle-même, et la plus universelle en vérité »67.
67
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op., cit, §30, p. 108.
101
« l’Etat est la réalité effective de l’Idée morale, -l’Esprit moral en tant que
volonté substantielle, manifeste et explicite à elle-même, qui se pense et se
68
Hegel, Principes de la philosophie du droit, op., cit, §217, p. 274.
102
sait, et qui accomplit ce qu’elle sait et pour autant qu’elle le sait. C’est dans
la coutume éthique qu’elle a son existence immédiate, et dans la conscience
de soi de l’être particulier, dans son savoir et son activité, qu’elle a son
existence médiatisée ; de même, cette conscience de soi, par son attitude, a
sa liberté substantielle dans l’Etat comme dans une essence, dans son but et
dans le résultat de son activité. »69.
69
Hegel, Principes de la philosophie du droit, §257, pp. 298 et 299.
70
Hegel, Principes de la philosophie du droit, §258, op.cit., p. 299.
103
Etat et société civile chez Hegel. Cela n’est simplement pas vrai.
l’individu »71.
71
Weil (Eric), Hegel et l’Etat, Cinq conférences, suivi de Marx et la philosophie du droit, p. 50.
104
liberté.
celle-ci.
d’une défection, d’une dérive qui mérite d’être dénoncée par tous
politique de l’homme par l’homme n’est pas une fatalité. Dans son
prérogatives telles que celles-ci lui ont été fixées par Hegel, le
société civile.
révolution n’est pas dans le soulèvement, elle se fait dans les lois
73
Cf. Habermas (Jürgen), L’intégration républicaine, p.356.
107
74
Weil (Eric), Philosophie et réalité, chapitre VII, p.127.
75
Cf. Patrice Canivez, « La révolution, l’Etat et la discussion », in Discours, violence et langage : un socratisme
d’Eric Weil (P. Canivez et P.-J. Labarrière Eds), Paris, Osiris, 1990, pp. 11-48.
108
une fin en soi. Quelle que soit la manière par laquelle un groupe
violence.
n’exclut pas la violence. Mais il n’en fait pas un moyen entre les
quelconque révolution.
76
Hegel, Phénoménologie de l’esprit, II, p. 23.
110
« une classe qui soit la dissolution de toutes les classes, une sphère qui ait
un caractère universel par ses souffrances universelles et ne revendique pas
de droit particulier, parce qu'on ne lui a pas fait de tort particulier, mais un
tort en soi, une sphère qui ne puisse plus s'en rapporter à un titre
historique, mais simplement au titre humain, une sphère qui ne soit pas en
une opposition particulière avec les conséquences, mais en une opposition
générale avec toutes les suppositions du système politique allemand, une
sphère enfin qui ne puisse s'émanciper, sans s'émanciper de toutes les
autres sphères de la société et sans, par conséquent, les émanciper toutes,
qui soit, en un mot, la perte complète de l'homme, et ne puisse donc se
reconquérir elle-même que par le regain complet de l'homme »77.
comme « sienne » ?
Nous79. Ce qui n’a rien à avoir avec le monisme que fustige Marx
famille.
79
Cf. Phénoménologie de l’esprit I, p. 154.
113
qui est celui de l’Etat, Hegel désigne la société civile par l’Etat de
qui s’adonnent à ces activités croient ainsi agir pour leur seul
but, et la destination des individus est de mener une vie collective, et leur
autre satisfaction, leur activité et les modalités de leur conduite ont cet acte
Pour tout dire, on peut relever que ce qui donne sens à la vie
supérieure.
80
Hegel, Principes de la philosophie du droit, §258, op.cit., p. 271.
115
plus indéfini pour la société civile en général, plus éloignée des individus et
leurs besoins particuliers »81.
peut donc pas le penser comme une fin en soi, mais comme un
afin d’en faire « ce qu’il doit être » et qu’il n’est pas encore. Le
de l’intériorité subjective.
liberté en conquête.
Le point commun entre Hegel et Marx est donc que les deux
société civile selon Hegel, Marx voit dans cette forme de vie
CHAPITRE II
Habermas et la société civile comme source
de légitimation politique
Introduction
Notre recours à la source du concept hégélien nous aura
Ainsi, telle qu’elle est définie par Hegel, la forme de vie collective
limites.
122
affirme en relevant:
communautaire.
82
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit., pp. 393 à 394.
124
contre laquelle la société civile est conçue comme une force re-
83
Ceux-ci définissent le système comme une entité sociale rationalisée et autonome fondée sur la rationalité
instrumentale et orientée vers la satisfaction de ses propres fins dans la perspective de la fonction qu’elle remplit.
126
publiques. Cette fois-ci pas pour y prendre une part active, mais
la liberté de conscience.
cache une lutte des groupes et des couches sur laquelle nous
84
Cette notion doit être comprise ici dans le sens que lui donne le biologiste pro-darwiniste allemand Ernest
Haeckel comme «la science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens
large, la science des conditions d’existence».
129
85
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit., p. 437.
86
Il s’agit de ce qui sert de tissu et d’arrière-fond aux échanges culturels, c’est-à-dire aux conversations
quotidiennes et courantes, aux débats publics sur la vie culturelle et sur le mouvement d’opinion en général.
87
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit., p.429.
130
par le fait que le monde vécu est le lieu par excellence du langage
les cafés, les clubs, les salles de spectacles, les musées,…, qui
jeunes.
135
public n’est pas une invention, encore moins une idée originale de
89
Cf. Projet de paix perpétuelle (p. 75) ; Théorie et pratique, p. 47. Habermas trouve dans le principe kantien
d’Öffentlichkeit «une structure théorique achevée» de l’Espace public (Cf. L’Espace public, p. 112).
90
Cf. L’Espace public, traduction française, M. B. de Launay, Paris, Payot, 1978.
136
publiques.
137
91
Habermas (J), Droit et démocratie, p. 406.
138
affaires publiques.
93
Habermas (Jürgen), L’Espace public. p. 203.
141
communicationnel.
lumière.
143
Or, les conditions qu’il cite ici sont loin d’être un acquis
dans les sociétés dites modernes, aussi bien dans les pays dits
96
Cf. « La politique délibérative- un concept procédural de démocratie » in Droit et démocratie, pp. 311 à 333..
97
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit., p. 333.
147
Etats. Du reste, Habermas est mieux placé pour savoir que les
l’exploitation »98.
98
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op cit, p. 333.
148
à-vis de toutes les formes de vie bonne et sensible. Tel est le point
vie ». C’est fort de ce principe qu’il pense avoir trouvé des assises
99
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit., p.332.
150
problématique.
100
Cf. Brouillard charnel, Habermas : de L’Agir communicationnel à la politique délibérative,
brouillard-charnel.over-blog.com/article-habermas-de-72501699.html.
151
besoins ?
101
Cf. Aristote, La politique, trad. J. Tricot, Paris, Vrin, 1989.
152
notre sujet qui est celui de justifier un dialogue entre Eric Weil et
de citoyen.
« Sur les actions, le comportement, les lois, les décrets, les ordonnances du
souverain de la Cour, ainsi que des fonctionnaires, des assemblées et des
cours de justice qui sont les siens, une personne privée n’est pas habilitée à
porter des jugements publics, voire dépréciatifs, ou à rendre publiques des
informations qui lui en parviendraient, pas plus qu’à les diffuser en les
publiant »102.
« jugements publics ».
103
Habermas (Jürgen), L’espace public, op. cit., p.36.
155
subir celui que leur impose la nature qu’ils portent et qui les
porte.
157
s’impose comme une forme de vie collective qui mérite tous les
même du langage.
CHAPITRE III
personnel. Or, la réalité telle qu’elle donne à voir aussi bien dans
sont les groupes organisés qui mènent cette lutte qui forment la
164
l’autre dans la lutte contre la nature. Des moyens qui ne sont pas
104
Weil (Eric), Philosophie politique, §20, p. 61.
165
105
Weil (Eric), Philosophie politique, §20, p. 61.
106
Ibid, §20b, pp. 61 et 62.
166
que les facteurs non matériels que sont par exemple les valeurs
mécanisme du travail social : tout problème qui ne peut pas être formulé de
107
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit, §22, p. 71.
108
Ibidem.
109
Ibid. §22, pp. 71 et 72.
168
l’on convient avec Weil que c’est par le travail que la société
110
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit, §23.a, p. 72.
111
Ibid., p. 77.
169
« N’est reconnu comme quelqu’un que celui qui réussit dans le processus de
la production, soit qu’il y contribue effectivement, soit qu’il prouve son
importance par le fait que la société lui accorde une part relativement grande
de son produit. Il faut réussir pour valoir, et le succès se mesure en argent
(niveau de vie) »112.
112
Weil (Eric), Essais et conférences II, Masses et individus, p. 272.
170
113
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p.98.
171
le risque de mener une existence qui ne fait pas sens pour lui-
114
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p96.
172
D’où son désir de participer aux décisions qui sont prises en son
mêmes de la vie.
déchirement intérieur.
est en lui et dans laquelle il vit – lui impose. Son dilemme est
Weil,
115
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p.99.
116
Ibid., p.104.
176
l’autonomie de la conscience.
« L’individu est insatisfait en tant que lui-même, il est vrai ; mais il est
insatisfait parce qu’il est individu dans cette société, qu’il est donc dans la
situation de tout individu, que tout individu est insatisfait et demande que
sa vie ait un sens, que le sens doit être sens pour tout le monde s’il ne doit
pas détruire la société et qu’il est acceptable et accessible à chacun et
valable pour tous. L’individu qui ne refuse pas la société et ne renonce pas
aux avantages qu’elle lui procure ne cherche pas pour lui-même seulement,
mais tout lui-même »117.
deux vont de pair. La première étant ce que Karl Marx décrit par :
désormais celui qui détient le capital qui dicte les règles à suivre.
civile ?
au même titre que celle qui est à l’œuvre dans les institutions
des revenus et des avantages sociaux qui sont les leurs ou encore
soumis à une mobilité qui les fait passer d’un groupe à un autre,
inachevé, c’est parce que tous les groupes et couches n’ont pas
d’être en conflit. Et cela non pas parce que le monde est dominé
121
Cf. Weil (Eric), Essais et conférences II, op. cit., p. 276.
186
collectivités.
122
Weil (Eric), Essais et conférences II, op. cit., p. 277.
187
société civile
dans son individualité comme dans son existence »123. C’est par le
l’individu.
123
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p.63.
188
de l’intégration sociale.
« N’est reconnu comme quelqu’un que celui qui réussit dans le processus de
la production, soit qu’il contribue effectivement, soit qu’il prouve son
importance par le fait que la société lui accorde une part relativement grande
de son produit. Il faut réussir pour valoir, et le succès se mesure en argent
(niveau de vie) »124.
collective.
124
Weil (Eric), Essais et conférences II, p.272.
189
seul.
également « une chose qui pense » et qui « veut être ce qu’il est
devenir lui-même.
125
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p.80.
191
universelle qui n’est autre que celle qui consiste à travailler pour
ce qu’il est pour lui-même. Ce que Weil traduit par le fait que
masque qui n’est autre que celui que la société elle-même impose
126
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p.37.
193
les hommes, par leur travail en commun, forment une nature au-
lutte est universelle parce qu’elle est valable pour tout homme et
pas être traité comme un moyen, mais comme une fin. Et donc le
CHAPITRE IV
Introduction
C’est dans son ouvrage qui porte le même nom qu’il donne les
désigne l’une des faces par « système » tandis que l’autre est
économique et politique.
charriée par les deux guerres mondiales. Ainsi, parce qu’elle est
souligne-t-il,
« le sens est une ressource rare qui ne peut être régénérée ni augmentée à
volonté, «sens» étant ici entendu comme une grandeur limite de la
spontanéité sociale. Comme toutes les grandeurs empiriques, elle est
conditionnée. Mais ses conditions résident dans les contextes du monde
vécu qui limitent de l’intérieur la capacité des sociétaires juridiques à
organiser eux-mêmes leur vie en commun. En dernière instance, ce qui rend
possible le mode de socialisation d’une communauté de droit par la
discussion n’est pas purement et simplement à la disposition de ses
membres »128.
128
Habermas (J), Droit et démocratie, p. 386.
203
réalisée. »130
129
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, p. 348.
130
Habermas (Jürgen), «Signification de la pragmatique universelle» in Logique des sciences sociales et
autres essais, traduction R. Rochlitz, Paris, PUF, 1987, p. 332.
204
elle est aussi et surtout tissée de jeux de pouvoir liés aux intérêts
des uns et des autres, des opportunités qui leur sont offertes
pour les satisfaire et du sens que tout cela procure à leur vie
individuelle et collective.
206
termes, c’est moins le besoin de discuter les uns avec les autres
consensus.
combler par de simples mots. Car, au fond, ces mots ne sont que
131
Etienne Ganty, Penser la modernité, p. 30.
208
et immanent.
209
selon lequel :
132
Habermas (Jürgen), Morale et communication, traduction Christian Bouchindhomme.
210
pas une fin en soi pour une communauté qui se construit. Ce qui
d’un espace public qui rend possible le débat sur l’intérêt général
avec les risques et les chances que cela peut comporter pour le
134
Cf. De Tocqueville (Alexis), De la démocratie en Amérique, I, I, §III.
214
communauté.
215
contre la violence
porte en lui et la porte aussi bien dans la lutte avec la nature que
dans le vivre-ensemble avec les autres. Weil fait à cet effet deux
135
Weil (Eric), Logique de la philosophie, p. 3
136
Ibid, p. 57.
137
Weil (Eric), Logique de la philosophie, p. 69.
217
138
, Weil (Eric), Logique de la philosophie, p. 19.
139
Ibid., p. 20.
218
comportement.
140
Weil (Eric), Logique de la philosophie, p. 47.
141
Ibid., p. 20.
142
Weil (Eric), Philosophie politique, Op.cit., p. 31.
220
universalisée »145.
143
Weil (Eric), Logique de la philosophie, p. 64.
144
Weil (Eric), Philosophie morale, p. 52.
145
Weil (Eric), Philosophie et réalités, p. 269.
221
weillienne de la raison.
222
DEUXIEME PARTIE
Introduction
organisationnelle.
inaltérabilité ?
(Chapitre III).
226
CHAPITRE I
principales menaces qui pèsent sur celui-ci. Et qui ont été aussi
Dans les lignes qui suivent, nous voulons donc passer en revue
civile.
227
d’autorégulation.
228
gouverner eux-mêmes ?
raison – et pour parvenir à des convictions sur lesquelles tous les individus
146
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit. p. 119.
147
Ibid., p. 116
230
pureté transcendantale.
sociétés postmodernes.
l’avons montré avec Weil, c’est ce désir, qui est en fait sa passion
149
Habermas (J), in J. Habermas et J. Derrida, Le concept du 11 septembre, trad. C. Bouchindhomme, Paris,
Galilée, 2003, p. 67.
234
civile aux groupes terroristes qui ont perpétré cet acte ignoble, on
qui les porte. C’est justement ces deux facteurs qui les poussent à
qu’il est plus facile aux hommes de s’accorder sur ce qui est mal
Habermas.
des délibérations non satisfaisantes pour tous. Parce qu’il n’a pas
volonté générale.
vie en société est une aliénation, quelle que soit la société dans
solitaire ?
comprend alors que son adhésion soit guidée par les intérêts qu’il
243
son importance par le fait que la société lui accorde une part
150
Weil (Eric), Essais et conférences, p. 272.
245
service des autres. C’est de cette façon qu’il est perçu dans sa
marchandise ».
marxiste152.
sociale.
« ce ne sont pas les individus qui luttent pour leurs avancements individuels
au moyen de leurs dons et capacités ; ce sont des groupes sociaux, déjà
constitués, qui combattent pour leur situation sociale, et il semble plus
important d’appartenir à un groupe bien situé (historiquement bien situé)
que de faire preuve des plus grandes qualités individuelles »153.
membre d’une société peut avoir soit parce qu’il n’a pas un accès
dernière instance.
les individus ainsi que ceux qui se nouent entre les groupes et les
les rapports entre les individus, d’une part, et entre les groupes et
d’irrationnel.
154
Weil (Eric), Philosophie politique, p. 86.
252
mondiale ».
extrapoler en disant que l’espace public tel qu’il est conçu par
155
Weil (Eric), Philosophie politique, p. 86.
253
est mondiale dans son principe en ce que tout individu agit par
156
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, p. 394.
255
postule Weil.
par son adhésion à des groupes et qui forment à leur tour des
durablement.
rationnelle du travail dans les formes de vie qui sont celles de ses
opératoire.
nous faut analyser, une fois encore, ses rapports avec l’Etat. Car
CHAPITRE II
se complètent ou se dépassent.
263
soutiennent.
analyse,
les deux entités (Etat et nation) dont l’harmonie lui conférait jadis
multiculturalisme et la mondialisation.
157
Habermas (Jürgen), Après l’Etat-nation, p.32.
158
Habermas (Jürgen), L’intégration républicaine, « l’Etat-nation a-t-il un avenir ? » trad. de l’allemand par R.
Rochlitz, Paris, Fayard, 1998, p.107.
159
Ibid., p. 108.
265
l’économie nationale.
nation.
maîtrise plus.
tant que sujets libres que dans la mesure où ils obéissent aux lois
« Cette idée exprime une tension entre factualité et validité qui est « donnée »
à travers le fait de la structure langagière des formes de vie socioculturelles,
et que nous, qui avons développé notre identité dans le cadre d’une telle
forme de vie, ne saurions guère contourner »162.
161
Habermas (Jürgen), Droit et démocratie, op. cit., p. 475.
162
Ibidem.
269
163
Habermas (Jürgen), L’intégration républicaine, « l’Etat-nation a-t-il un avenir ? », op. cit, p.109.
164
Ibid., p. 97.
270
165
En congédiant les pouvoirs de la raison au profit de présupposés socioculturels, Habermas semble disqualifier
son concept de société civile en tant que tissu associatif et espace public.
271
moderne.
rôle de l’Etat est d’éviter que les deux valeurs –justice et efficacité
cette guerre est d’autant plus inévitable que chaque Etat est
particuliers.
273
donne à voir l’ONU, c’est que pour Weil, la société mondiale doit
moderne.
166
Cf. Habermas (Jürgen), L’intégration républicaine, « l’Etat-nation a-t-il un avenir ? », op. cit,.
275
comme
167
Weil (Eric), Philosophie politique, op. cit., p.131.
168
Ibidem.
277
bien dans les pays du Nord que dans ceux du Sud. Il note
peut même dire que les grandes et les petites démocraties sont
« bon Etat », qui est souvent pris pour « l’Etat de notre temps »,
connaissance de cause, il n’en reste pas moins que l’Etat doit être compris et
analysé en lui-même avant qu’on n’affirme de telle forme constitutionnelle
qu’elle rend l’Etat plus adéquat à sa fonction »171.
Elle ne l’est pas parce qu’elle n’arrive pas encore à satisfaire tous
les besoins qui lui incombent. Elle n’a pas encore atteint sa
finalité qui est celle de faire advenir le « l’Etat vrai ». Pour Weil,
ceux qui sont supposés être les auteurs et les destinataires des
Weber172.
171
Weil (Eric), Philosophie politique, op.cit, p.142.
172
Cf. Chapitre III de Weber (Max), Economie et Société, traduction J. Freund, Plon, Paris, 1971.
281
régulation de la société.
social.
relativise les choses les unes par rapport aux autres. C’est cette
traditionnels.
la violence.
285
condition n’est pas un Moi, mais est pour soi quelque chose,
qu’il n’est pas pour lui – que l’individu peut espérer influencer
violence.
grecque est reprise par Kant pour qui l’accord avec soi-même et
avec tout autre que soi sont des principes fondamentaux. Mieux,
des intérêts ». A cet effet, elle est donc susceptible d’être modifiée
termes :
maux.
174
Weil (Eric), Logique de la philosophie, pp. 136 et 137.
289
la société civile ?
291
CHAPITRE III
du sens.
293
divergent.
Pour lui, la raison est à la fois rationalité par rapport à une fin, la
communicationnelle.
177
Dans sa pensée, il a notamment montré qu’en prenant des risques, l’entrepreneur précipitait des pans entiers
de l’activité économique dans le déclin. Mais paradoxalement, c’est cette « destruction créatrice » qui est à la
source du renouvellement du tissu productif et assure au système capitaliste son dynamisme.
295
instrumentale.
qui est que la raison étant parvenue à son plus haut degré dans
178
Analyse du processus logique et historique par lequel les Lumières se sont transformées en leur contraire,
c’est-à-dire en mythe ou en barbarie, au lieu d’œuvre pour une société plus humaine, cet ouvrage est considéré
comme le plus représentatif de la Théorie critique engagée par l’Ecole de Francfort.
296
orientée vers des fins ? Telle est la question qui nous renvoie
180
Savadogo (Mahamadé), Eric Weil et l’achèvement de la philosophie dans l’Action, Presses universitaires de
Namur, p.138.
298
181
Savadogo (Mahamadé), Eric Weil et l’achèvement de la philosophie dans l’Action, Presses universitaires de
Namur, p.138.
299
question du sens.
300
et social.
nous n’avons pas trouvé meilleurs arguments que ceux que nous
182
L’article a été publié pour la première fois en 1965 dans la revue américaine Daedalus.
301
communauté de sens.
183
Weil (E), Philosophie politique, pp. 257 et 256.
302
en société n’est pas pour lui une option facultative, mais une
C’est sous cet angle que l’on peut parler de l’égalité des
184
Weil (Eric), Philosophie politique, op.cit, p.62
304
réalité, que le reflet d’un conflit qui dépasse aussi bien le cadre
tel ou tel Etat, mais de faire en sorte que la lutte avec la nature
la liberté.
185
Weil (Eric), Logique de la philosophie, p.221.
305
l’homme qui adopte cette attitude propre à la masse est porté vers
186
Ce terme difficile à définir à cause d’un usage qui le confond à la révolte, peut être compris aussi bien comme
une tendance à contester l’autorité de l’Etat à l’intérieur d’une communauté qu’à préférer le confort matériel à la
306
comme il voudrait.
que l’on tire le principe de l’égalité de tous les hommes. Mais s’il
est vrai que cette lutte est formellement la même pour tous les
facultatif ou l’accessoire.
actuelles de vie pour leurs membres. C’est en cela qu’un Etat est
Tel est le projet que Jürgen Habermas fait porter par son
comme le fait si bien remarquer Eric Weil ? C’est assez pour qu'on
mondiale aujourd'hui. Mais si on n’en est pas encore là, c’est bien
rationalité.
autre.
occidentales.
sens.
de réconciliation-.
188
Savadogo (Mahamadé), Eric Weil et l’achèvement de la philosophie dans l’Action, Presses universitaires de
Namur, 2003, p.12.
315
l’égalité des individus, quelles que soient leur race, leur religion et
civile, celle-ci n’exclut pas moins l’Etat. Pour Weil, l’Etat s’impose
Autrement dit, la loi d’un Etat particulier n’a de sens que si elle
189
Weil (Eric), Philosophie politique, p. 142.
316
libertés fondamentales.
190
Ibid., p.144.
191
Weil (Eric), Philosophie politique, p. 142.
317
de toute l’humanité.
318
que tout citoyen est en droit d’exprimer par rapport aux lois et
essentiellement historique.
CONCLUSION GENERALE
192
Habermas (Jûrgen), La paix perpétuelle, p.122.
322
193
Cf. Préface à Savadogo (Mahamadé), Eric Weil et l’achèvement de la philosophie dans l’Action, op.cit., p. 7.
194
Ibidem.
195
Ibidem.
326
besoin.
interdit. De ce point de vue, la lutte entre les couches sociales est une lutte
pour la reconnaissance »196.
C’est au cœur de cette lutte que l’individu se forme et forge son
Mais les formes de lutte sont loin d’être les mêmes partout.
universelle.
196
Patrice Canivez, « Individu et société moderne dans la philosophie politique : la formation de l’exigence
morale et politique », in Bulletin de philosophie n°7, Eric Weil, CRDP de Bretagne 1992, p.65.
329
de la société.
possible du monde.
les couches chez Weil nous a permis d’envisager cette lutte non
élevé si elle avait la pleine conscience d’agir non pas pour ses
modernité.
332
fondamental.
333
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Résumé de la thèse
La présente investigation sur le thème «Jürgen Habermas, Eric Weil et les limites
politiques de la société civile» se veut une «contribution à la réflexion sur le sens de
l’engagement politique citoyen». En effet, en conférant à la société civile la vocation
politique de légitimation de l’Etat, le philosophe et sociologue allemand, Jürgen Habermas,
postule que la prise de parole sous forme d’exercice public de la raison suffirait pour
enclencher un Agir communicationnel à même de faire du citoyen l’acteur et le destinataire
des lois et des institutions qui le gouvernent. Mais cet aboutissement ne va pas de soi. Elle
dépend, selon le philosophe français, Eric Weil, de conditions particulières induites par la
nature et le fonctionnement de la société moderne.
La principale préoccupation de cette investigation qui, ose un dialogue virtuel entre les deux
penseurs, est de montrer que, si le triomphe planétaire de l’ idée de société civile contribue à
l’accélération de l’avènement d’une société universellement administrée dans les limites de la
simple raison, l’atteinte de cet objectif reste minée par l’omniprésence de la violence et du
non-sens dans la sphère politique contemporaine.
Aussi, pour sortir de cette double impasse à laquelle s’expose l’exercice public de la raison, le
dialogue entre Jürgen Habermas et Eric Weil s’achève par la primauté de la question du sens.
Un aboutissement qui se justifie et justifie par conséquent l’engagement politique citoyen.
Car, c’est en continuant à agir de façon raisonnable et non-violente, seul et/ou avec les autres
pour l’avènement d’un Etat vrai, malgré la persistance de l’irrationalité, de la violence et du
non-sens, que le citoyen contribue au renouvellement du sens de son existence individuelle et
collective.
Mots-clés
Société civile, Jürgen Habermas, Masses, Eric Weil, Violence, Agir communicationnel, Etat
vrai, La question du sens.
Thesis summary
The present investigation on “Jürgen Habermas, Eric Weil and civil society political
boundaries” is intended to be a “contribution to the reflection on the meaning of citizen
political engagement”. Indeed, by giving civil society the political vocation of legitimation
of the state, the German philosopher and sociologist Jürgen Habermas, posits that speaking in
the form of public speaking exercise of reason would be enough to trigger a Communicational
Action making the citizen the actor and the recipient of the laws and institutions that govern
him. But this achievement does not happen by itself. It depends, according to the French
philosopher Eric Weil, of special conditions created by nature and functioning of modern
society.
The main aim of this investigation which dares a virtual dialogue between the two thinkers, is
to show that if the global triumph of the idea of civil society contributes to the acceleration of
the advent of a universally administered society within the limits of simple reason, the
achievement of the goal remains undermined by the omnipresence of violence and nonsense
in contemporary political sphere.
Therefore, to get out of this double impasse to which the public exercise of reason is exposed,
dialogue between Jürgen Habermas and Eric Weil ends with the primacy of the question of
meaning. An outcome which is justified and therefore justifies the citizen political
engagement. It is by continuing to act reasonably, non-violently, alone and/or with others for
the advent of a Real State, despite the persistence of irrationality, violence and nonsense that
the citizen contributes to the renewal of the meaning of its individual and collective existence.