DEPENSES PUBLIQUES CORRUPTION ET CROISSANCE DANS LES PAYS MEMBRES DE L'UEMOA Ouattara
DEPENSES PUBLIQUES CORRUPTION ET CROISSANCE DANS LES PAYS MEMBRES DE L'UEMOA Ouattara
DEPENSES PUBLIQUES CORRUPTION ET CROISSANCE DANS LES PAYS MEMBRES DE L'UEMOA Ouattara
Abstract: The objective of the present paper is to investigate Granger causality between
public expenditure, corruption and economic growth and draw implications for sustainable
economic policies. Several statistical tests were undertaken (unit root, Granger causality)
and were based on the eight member states of West African Economic and Monetary
Union. The results suggest that there is a long term relationship between all the variables.
Moreover, the results also indicate that the corruption is not justified by economic growth
rate.
Introduction
∗
Chercheur à l’Université de Cocody Abidjan, Côte d’Ivoire. Email :
[email protected]
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-2
-4
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04
UEMOA_CE
1
Banque africaine de Développement
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IPC
IPC IPC IPC
IPC
2001 2002 2003 2005
2004
Burkina
Faso - - - - 3,4
Côte
d'Ivoire 2,4 2,7 2,1 2,0 1,9
Guinée
Bissau - - - - -
Togo - - - - -
Source: Transparency International (2005)
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I. La revue de littérature
La corruption est d’une telle ampleur et d’une généralité dans les PED que
les institutions de Bretton Woods commencent à reconnaître que la réforme
fondamentale préalable à toute politique de développement est la mise en
place de structures de lutte contre les malversations. Ainsi, le FMI et la
Banque Mondiale conditionnent, aujourd’hui, l’aide internationale aux pays
du Sud à la bonne gouvernance. C’est une notion très vaste qui s’appréhende
diversement. Toute fois, Kaufman, Kraay et Mastruzzi (2003) retiennent six
indicateurs de bonne gouvernance. Il s’agit de la liberté d’expression et de la
responsabilité des gouvernants, de la stabilité politique, de l’efficacité du
gouvernement, de la qualité du contrôle, du respect des règles de loi et du
contrôle de la corruption. Ces critères, à une variante près, sont identiques à
ceux retenus par Hodges (2005).
Par contre, Al-Marhubi (2004), dans une réflexion sur les
déterminants de la gouvernance, privilégie le degré de crédibilité de l’Etat.
C’est à dire, son aptitude à respecter ses engagements et à instaurer un climat
de stabilité sociale propice à une croissance économique forte et soutenue.
Cette crédibilité est fragilisée par la gangrène de la corruption qui réduit
l’efficience des actions étatiques aptes à favoriser la croissance. Cette thèse
est partagée et développée par Rotberg (2004) qui examine les causes et les
conséquences des performances des pouvoirs publics locaux dans un
environnement de haute corruption.
Depuis les travaux pionniers de Mauro (1995) jusqu’à
Watson (2004), les économistes n’ont cessé de mettre en relief les
dysfonctionnements de l’activité économique liés au phénomène de la
corruption. Ainsi, en ciblant son analyse sur la relation entre la corruption et
l’investissement, Mauro (op. cit) a estimé la relation entre le ratio
investissement sur PIB et le degré de corruption. Le résultat de son
estimation significative statistiquement est que les pays qui ont un degré de
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Les données de notre étude portent sur l’ensemble des 8 pays de l’UEMOA.
La période d’observation s’étend de 1980 à 2004 ; soit 25 observations. Le
modèle de référence s’inspire de celui d’Osborne (2004).
A la suite de Martinez-Vazquez et al (2004) et Islam (2004),
nous considérons la fonction de production de type Cobb-Douglas suivant :
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La causalité au sens de Granger (1980, 2003) stipule qu’une variable cause une autre si et
seulement si les valeurs présentes et passées de la dernière permettent de mieux prédire les
valeurs de la première.
La cointégration traduit l’idée que deux variables évoluent ensemble au même
taux. Ainsi, par exemple, deux variables sont cointégrées, si elles sont intégrées
du même ordre [I(1)] et qu’une combinaison linéaire de ces deux variables est
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p p r
depit = b0 + ∑b
k =1
1k depit − k + ∑b
k =1
2 k croiit + ∑b
k =1
3k corit + e2it (7)
p p r
corit = g0 + ∑g
k =1
1k corit − k + ∑g
k =1
2k croiit + ∑g
k =1
3k depit + e3it (8)
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Conclusion
Annexes
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1
Où t = ∑ tρ , avec tρi étant est la statistique du test ADF sur
n i i
1
∫W i ,t dWi ,t
données individuelles, ti ,t = 0
1W 2
2
et ∫ W (r )dr est l’intégrale de
∫0 i ,t
Wiener.
La mise en œuvre de ce test se passe en deux étapes :
(i) d’abord la recherche des retards optimaux : on détermine
pour les séries de chaque pays, le retard optimal, c'est-à-dire
celui qui rend minimal le critère de AIC dans les tests de
Dicker-Fuller.
(ii) on effectue ensuite les tests IPS pour chaque série en utilisant
les retards optimaux déterminés précédemment.
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