Ludivine FUSTIN, Mirbeau: Un Cynique À La Belle Époque

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MIRBEAU, UN 

CYNIQUE À LA « BELLE ÉPOQUE »

Les écrits d’Octave Mirbeau révèlent des ethè antagonistes : ses romans et ses articles
d’après 1885 manifestent, pour le dire simplement, un ethos d’homme de gauche, tandis que
ses chroniques d’avant 1885 dévoilent un ethos conservateur aux forts relents antisémites. Ces
brusques variations d’ethos, relatives aux orientations politiques des journaux et aux genres
discursifs pratiqués, auraient pu révéler le cynisme d’un écrivain sans principe, qui accepte le
monde comme il va, si Mirbeau n’avait pas adopté une même posture de révolté et d’indigné,
défendant les opprimés et dénonçant le pouvoir des puissants. C’est ce que montre Pierre
Michel lorsqu’il « lisse » le parcours littéraire et journalistique de Mirbeau en étudiant les
grands thèmes qu’il défend, depuis ses débuts de journaliste dans des journaux conservateurs
et antisémites jusqu’à ses romans personnels et ses articles dans des journaux anarchistes ou
de gauche. Mirbeau, dans son dernier roman Dingo1, montre qu’il a parfaitement conscience
de la singularité de son image fondée sur une même posture et sur divers ethè, lorsqu’il se met
en scène à contre-emploi, apparaissant sous les traits d’un homme plein de tares, apologiste de
la France radicale de la Troisième République devant un chien insolent qui ne l’écoute pas et
qui incarne mieux sa position2. Et quoi de plus naturel qu’un chien pour figurer un romancier
qui, en digne héritier de Diogène, n’hésite pas à mettre un coup de pied au derrière3 des
conventions sociales et littéraires ?
Mirbeau et Diogène
Mirbeau apparaît avant tout comme un cynique au sens antique du terme, autrement dit
un kunique, pour reprendre l’expression de Niehues-Pröbsting4. L’écrivain n’a, certes, jamais
clairement affirmé un lien entre sa pensée et celle du philosophe grec dont il connaît la vie,
après avoir lu la nouvelle de son ami Paul Hervieu, intitulée Diogène le chien et parue en
1882 dans un recueil5 que Mirbeau a eu hâte de lire : « Je n’ai pas encore reçu votre Diogène,
pour lequel je vais acheter, à Londres, si j’y vais, un papier de Walter Crane, afin de le vêtir
somptueusement, comme il le mérite6. » Pourtant, une indéniable parenté se noue entre
Diogène et Mirbeau, ce que confirme son admiration pour Nietzsche, lui-même laudateur du
kunisme7 : « Le cynisme, écrit Nietzsche dans Par-delà bien et mal, est l’unique forme sous
laquelle les âmes communes effleurent ce qu’est la probité ; et en présence de tout cynisme,
qu’il soit grossier ou subtil, l’homme supérieur doit tendre l’oreille et se féliciter à chaque
fois que le pitre sans pudeur ou le satyre scientifique se mettent à parler devant lui8. »
L’acte initial, chez Mirbeau, est identique à celui des cyniques grecs : c’est le refus
radical de la société telle qu’elle est. Le cynisme antique rejette la loi sur laquelle repose la
cité, il fustige sa politique, sa religion, sa morale, il contrefait toutes les valeurs et les
conventions traditionnelles qu’elle respecte pour lui opposer la nature. C’est une philosophie
contestataire, qui ébranle une société hellénistique fondée sur de profondes inégalités entre les
individus et dont semble héritière la pensée mirbellienne. Celle-ci ressuscite, à la fin du XIX e
siècle, l’esprit kunique en lui donnant une portée politique singulière, et propre à son époque,
celle de l’anarchisme : Mirbeau fait partie de ces écrivains qui, dans la dernière décennie du
XIXe siècle, contestent l’ordre social et souhaitent la mise en place d’une société non
autoritaire, après avoir constaté l’aggravation des inégalités provoquée par la révolution
industrielle9. Dans L’Abbé Jules, Jules Dervelle dispense à son neveu Albert des leçons
proprement kuniques, que le narrateur qualifie de « cours de morale anarchique sur Dieu, sur
la vertu, sur la justice » ou encore de « tirades d’un anarchisme vague et sentimental10 ». Bien
avant que Mirbeau n’écrive, aux côtés de Aurélien Scholl, ou Bernard Lazare, dans le
supplément littéraire du périodique La Révolte de Jean Grave, militant anarchiste actif, et qu’il

1
ne se rallie ouvertement, en 1890, à cette doctrine, ses premiers romans témoignent déjà,
selon lui, d’« une horreur presque anarchiste contre tout ce qui est régulier et bourgeois ;
une négation de tous les grands sentiments dont on nous berne 11 ». Le romancier, qui refuse
l’autorité et aspire à la création d’une organisation sociale sans État, réactualise, de cette
manière, la pensée kunique en reprenant les caractéristiques essentielles et les impératifs
fondamentaux du discours philosophique de Diogène – l’esprit d’indépendance, la
contestation des opinions reçues, de l’ordre social et des puissances établies –, ainsi que sa
pédagogie féroce, dans le but de réveiller les consciences. Il fustige, à son tour, tout ce qui
participe de l’aliénation de l’homme, la famille, l’école, la religion12.
L’attitude de Mirbeau s’inscrit véritablement dans une perspective pédagogique comme
l’était celle des cyniques grecs : il souhaite pousser son lecteur à réagir, à ne pas s’enfermer
dans des carcans imposés par une société et par une culture qui le dénaturent. À cette fin,
Mirbeau ne se contente pas de faire de son œuvre le médium de la philosophie kunique ; il
transpose, nous semble-t-il, sur le plan littéraire la méthode de Diogène – il faisait de sa vie
une manifestation sensible et concrète de sa doctrine –, en privilégiant l’exemplification
narrative. Les personnages de Mirbeau transmettent le sens de l’œuvre, soit par leurs discours,
soit par leurs actions. Chacun matérialise une idée, un mode d’être ou de penser.
Ce choix de l’exemplification a l’avantage de stimuler la diégèse en provoquant
l’apparition d’une scission au cœur même de son espace, qui devient le théâtre d’un conflit
entre les deux formes historiques du Cynisme – ancienne et moderne –, qu’incarnent les
personnages. Comme le cynisme de Diogène, plébéien et matérialiste, s’opposait, au IV e
siècle, à la philosophie aristocratique et idéaliste de Platon, le kunisme, privilégié par
Mirbeau, s’oppose nécessairement à une autre manière de voir et de penser le monde. À la fin
du XIXe siècle, c’est la manière de ceux qui l’acceptent comme il va, les cyniques modernes,
abrutis et dénaturés par les institutions et les conventions sociales, ceux qui veulent être, à tout
prix, pleinement de leur époque. Par conséquent, la pensée de Mirbeau réactualise, à la fin du
XIXe siècle, l’esprit kunique qui se détache de son point d’attache originel pour prendre la
forme archétypale d’une résistance qui « réapparaît dans l’histoire lorsque, dans des
civilisations en crise et de crises de civilisation, les consciences s’entrechoquent 13 ».
Autrement dit, kunisme et cynisme doivent être perçusn dans l’espace narratif mirbellien,
comme « deux formes typiques d’une conscience polémique14 ».
Ainsi, Mirbeau laisse paradoxalement le cynisme moderne se déployer dans l’espace
littéraire afin de lui opposer une résistance kunique. N’oublions pas que le philosophe grec
cultivait aussi l’art du paradoxe, il renversait le sens avec une force provocatrice : on raconte
qu’il « entrait au théâtre à contre-courant des gens qui sortaient. Comme on lui en avait
demandé la raison, il disait : “Tout au long de ma vie c’est ce que je m’efforce de faire 15.” »
Pour frapper les esprits, le romancier pédagogue donne à voir des personnages d’une
affligeante médiocrité, dont il accentue le cynisme jusqu’à l’excès.
Le cynisme à l’œuvre
L’écrivain traque sans relâche les travers de ses contemporains, il met à nu les vices et les
impostures de l’homme aliéné par la société de son temps. Le XIX e siècle, avec la naissance
de la modernité, offre les meilleures conditions au développement du cynisme moderne : c’est
à ce moment de l’histoire que le cynisme moral ou éthique, fondé sur un égoïsme forcené, se
renforce, selon Jean-François Louette, au contact d’un individualisme naissant. Et bien qu’ils
« forment […] des faits distincts », moral et historique, « les deux se combinent pour le pire
dans le phénomène du cynisme moderne, lequel s'excepte du tiers, de la communauté, de la
médiation16 ». Et Mirbeau se concentre précisément sur l’individu qui, à ses yeux, représente
le pire que le siècle ait pu engendrer, à savoir : le bourgeois.

2
Le bourgeois se module aux moindres inflexions de son temps, s’étant « lancé dans la
mainmise et la possession du monde, quels qu’en soient le prix et le risque 17 » : il est
profondément cynique au sens moderne du terme. Aux yeux de Mirbeau, ce cynique
matérialise parfaitement, dans l’espace textuel, les conséquences néfastes de la société sur
l’individu, dont elle accentue les vices – le mensonge, la duplicité, la cruauté, le sadisme… En
cela, notre écrivain se situe dans la droite lignée balzacienne, qui dépeint une société où
l’aggravation du mal est intrinsèquement liée à l’ascension de la bourgeoisie. Mais,
contrairement à Balzac, Mirbeau n’accorde pas aux personnages cyniques le privilège de faire
partie des grandes figures romanesques, comme Vautrin ou Rastignac. Chez Mirbeau, le
cynique est simplement médiocre. Cantonné dans des rôles secondaires, il est observé,
critiqué ou moqué par les personnages principaux qui le rencontrent au détour d’un chemin,
d’une réunion, d’un dîner… Dénué de toute épaisseur romanesque, il a pour fonction
principale d’incarner à l’excès le cynisme par son discours ou par son attitude, généralement
dans une seule et unique scène. Mais les cyniques se succèdent, tout en se ressemblant, à
l’intérieur d’une œuvre, également d’un roman à l’autre, ou d’un conte à l’autre. C’est leur
nombre qui rend très présent le cynisme dans l’œuvre de Mirbeau. Ces personnages sont des
révélateurs d’époque dont l’existence est uniquement justifiée par le fait de servir la
pédagogie kunique. Typisés, ils sont clairement identifiables par le lecteur, qui peut aisément
reconnaître l’ambitieux, le corrompu, le manipulateur ou encore le pervers, autant de figures
du cynique moderne dans l’univers de Mirbeau.
Par le truchement de ces types moraux et sociaux, le romancier donne à voir ce que
l’humanité, assistée de la société moderne, engendre de plus vil et de plus bas, lors de scènes,
d’anecdotes, ou de portraits-charge que le champ lexical du cynisme marque de sa présence.
Mirbeau montre l’image désolante d’un cynisme vulgaire, qui ne cherche que le succès ou le
plaisir individuels, au point de sombrer avec complaisance dans la méchanceté, la médiocrité
ou le mensonge. Il fait fi des valeurs morales et ne soumet son action qu’à l’efficacité, avec,
pour points de mire, la satisfaction impudique de leurs propres désirs. « Qui veut dominer, qui
veut jouir, doit être armé de cynisme18 », écrit Émile Tardieu.
Être cynique, chez Mirbeau, c’est, tout d’abord, être en proie aux appétences les plus
inavouables, c’est se laisser aller sans aucune retenue à la concupiscence, être incapable de
maîtriser son corps et son esprit, et donc, d’être libre et impassible à la manière de Diogène.
Le cynique est un débauché qui se complaît dans la jouissance immédiate, dans l’immoralité
de vices dégradants. Notre écrivain dépeint à maintes reprises ces cyniques luxurieux que
croisent les personnages principaux, comme ces « femmes, avec leurs yeux bistrés, leurs
lèvres trop peintes, avec le cynisme et le débraillé de leurs propos et de leur tenue », ou ce
Charles Malterre, l’amant de Juliette Roux, « une face pâle, plissée, glabre, des yeux
cyniques, éraillés, des lèvres ignobles, un col très ouvert, une cravate rose, un veston court,
aux plis crapuleux19 ». Dans Le Journal d’une femme de chambre, Célestine est d’ailleurs
attirée par M. Xavier, qui est « d’une élégance ultra-moderne, d’une séduction puissante par
tout ce qu’on sentait en lui de cynique et corrompu 20 ». Elle cède à ses avances mais se rend
rapidement compte que le cynisme de cet homme empêche chez lui l’expression du sentiment
amoureux. Célestine n’est qu’un moyen pour lui d’accéder au plaisir charnel.
Le cas de M. Xavier allie le cynisme lubrique à un autre type plus répandu dans l’univers
mirbellien, le cynisme relationnel qui vise à écraser et à soumettre l’autre, à l’exploiter à des
fins personnelles qui peuvent être autres que le contentement du désir sexuel : le pouvoir, la
réussite personnelle ou encore l’argent. Au XIXe siècle, le cynique veut à tout prix les biens de
ce monde (dont se moquait vivement Diogène), dans une société où le pouvoir est devenu
économique, et l’argent l’unique valeur. Le maître de Dingo aurait été, par exemple, un parfait
cynique s’il avait su employer la réputation de son chien à gagner considération et argent :
« Ah, s’exclame-t-il, si j’avais su profiter de cette aubaine et – n’est-ce pas le cas de le dire  ?

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– utiliser cyniquement cette réclame, quel personnage illustre, quel grand homme je fusse
sûrement devenu21 ! » Dans la Philosophie de l’argent22, Simmel expose clairement la fonction
cynique de l’argent, qui a le pouvoir d’impliquer, dans le mécanisme de l’échange, comme
marchandises, des biens qui n’en sont pas. Dans ce type de relation, autrui est envisagé par les
bourgeois, par les représentants de l’Église, du pouvoir ou de la loi, autrement dit, par les
dominants avides d’argent ou de gloire, comme un moyen en vue de leurs propres fins,
comme une proie à capturer ou un adversaire à vaincre.
Ce cynisme relationnel est généralement le propre des bourgeois, des juges, des députés,
des ministres, des médecins, de tous ceux qui ont une forme de pouvoir. Il est une expression
souvent employée par le narrateur, révélatrice du principe fondateur de ce cynisme relationnel
– « mettre dedans23 ». Ce principe cynique est inculqué aux enfants bourgeois dès leur plus
jeune âge, il se transmet de génération en génération ; c’est une maladie de l’époque, qui
touche tous les membres d’une famille, surtout s’il s’agit de commerçants petits-bourgeois
dont l’argent est assurément la valeur la plus haute. Dans Le Jardin des supplices, le narrateur
raconte comment son père, marchand de grains, avait la réputation d’être fort habile dans les
affaires, et « sa grande habileté consistait à “ mettre les gens dedans ” comme il disait24 ».
Dans cette atmosphère immorale, le jeune narrateur n’a « d’autres conceptions de la vie que
le vol, et [il est] – oh ! bien ingénument, [il l’] assure – convaincu que “ mettre les gens
dedans ”, cela form[e] l’unique base de toutes les relations sociales25  ».
L’avidité du cynique le conduit toujours à fouler aux pieds les normes morales
socialement reconnues, même quand il s’agit des membres de sa propre famille. Les parents
du petit Albert utilisent d’abord le cousin Debray (qui entretient dès le début de bons rapports
avec l’abbé Jules) comme « un moyen inconscient de communiquer entre l’abbé et [eux], et,
plus tard, comme […] un instrument de réconciliation26 ». Puis, ils se servent de leur propre
fils pour se rapprocher de l’abbé en vue d’obtenir une part de l’héritage. Ils laissent le jeune
garçon entre les mains de Jules, alors qu’ils le pensent diablement déséquilibré, afin qu’il
l’éduque et s’attache à lui : « “J’étais dans la place” avait dit ma mère, je veillais au trésor,
je contre-balançais l’influence du cousin Debray. […] On verrait plus tard à réparer le
mal27. »
L’étude des occurrences des mots « cynique » et « cynisme » dans les œuvres de Mirbeau
révèle l’intérêt que l’écrivain kunique accorde, sur le plan socio-psychologique, au cynisme
moderne. Au fil des récits se forme le portrait, esquissé à grands traits, de différents types
cyniques, que le lecteur découvre dans leur quotidien le plus banal, et dont Mirbeau exagère,
dans un souci de didactisme, les travers, sans leur conférer une réelle densité psychologique.
Pour contrer ce cynisme moderne, Mirbeau fait de certains personnages principaux, par leur
choix de vie ou par leurs discours, des descendants de Diogène. Dans l’espace textuel, ils
matérialisent, de ce fait, les principes fondamentaux de la philosophie kunique en vue de
modifier l’individu et la société contre le cynisme moderne. Cette scission kunico-cynique
fonde la fonction sociocritique des romans de Mirbeau, qui apparaissent comme le lieu d’un
possible dépassement de la réalité cynique par la transcendance kunique, seule capable de
lutter contre elle.
L’insolence kunique
Je prendrai, ici, un seul exemple, celui de Célestine (il y en aurait d’autres, comme l’abbé
jules ou encore Dingo). Le Journal d’une femme de chambre 28, est probablement l’œuvre de
Mirbeau la plus kunique sur le plan littéraire : l’écrivain donne à lire aux bourgeois le journal
d’une domestique qu’il érige en œuvre littéraire. Quelle belle falsification de l’ordre social par
le truchement d’un roman ! De surcroît, Célestine est elle-même un personnage foncièrement
kunique. Sans relâche, elle lève le voile sur les travers des bourgeois, elle révèle ce qui se
cache derrière les portes closes : la pourriture crasseuse de ces âmes bien nées. Elle sait ce

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dont elle parle, elle les côtoie dans leur plus vive intimité, lorsque ces âmes putrides se
dénudent enfin, et qu’elles se mettent à répandre une odeur qui écœure. Son regard kunique
« se comprend comme regard à travers une apparence ridicule et creuse. [Elle] voudrait
placer la société devant un miroir naturel où les hommes se reconnaissent sans voile et sans
masque29 ».
La chambrière, forte de sa clairvoyance, révèle la nature des personnes qu’elle croise.
Elle ne se laisse pas duper, par exemple, par les sourires ou les basses minauderies de Mme
Paulhat-Durand, la placeuse, qui, malgré son amabilité et ses manières, se transforme, à
travers le prisme déformant, mais paradoxalement aléthique, de Célestine, en cochon.
Célestine se place toujours sur le plan de l’explicite, verbalisant avec franchise le non-dit ou
le sous-entendu des propos de son destinataire, arrachant le voile euphémistique du propos
bourgeois, en jouant, comme Diogène, avec les mots :
[Mme Paulhat-Durand] me regarda avec presque de l’amitié :
— D’autant que vous êtes intelligente… Vous représentez une jolie figure… une jolie
taille… des mains charmantes, pas du tout abîmées par le travail… des yeux qui ne sont
pas dans vos poches… Il pourrait vous arriver des choses heureuses… On ne sait pas
toutes les choses heureuses qui pourraient vous arriver… avec de la conduite…
— Avec de l’inconduite… voulez-vous dire… 30

Cette verbalisation crue et directe de la réalité scandalise la placeuse, dont la chambrière met
à nu l’hypocrisie sociale. Voilà pourquoi V. Jankélévitch voit dans l’attitude kunique « une
intraitable et une insociable franchise31 », dont témoignait avec force Diogène. Quelle que
soit la situation, la femme de chambre dit tout haut ce que sa condition l’obligerait à penser
tout bas. Elle fait donc fi des conventions sociales et morales, falsifie la monnaie sociale,
renverse l’ordre des choses en retournant le mépris qu’elle subit contre le bourgeois lui-
même.
La force de son insolence atteint son apogée lorsque la chambrière s’oppose violemment
à la sœur Boniface de Notre-Dame-des-Trente-Six-Douleurs. Célestine, personnage kunique,
a parfaitement compris le système d’exploitation cynique des “bonnes” sœurs. Après avoir
montré son intention de partir, la femme de chambre renverse la situation en refusant toutes
les places que les sœurs lui proposent pour « se rembourser, usurairement, sur [ses] gages,
des frais de la pension » : elle « joui[t] de leur poser un lapin, à [son] tour32 ». Ensuite, elle
décide de partir vraiment de l’institution. La sœur Boniface lui réclame alors soixante-dix
francs pour avoir été logée et nourrie. Devant le refus de Célestine, la sœur, sûre de sa
supériorité et de son pouvoir, l’accuse sévèrement de vol et de sacrilège, et pense ainsi la
manipuler à sa guise en la culpabilisant devant Dieu. Face à cette cynique tentative de
manipulation, la jeune femme libère alors une parole franche et libre qui fait pâlir la bonne
sœur. Celle-ci perd ses moyens, se met à bégayer et, lui demandant de se taire, elle lui
annonce qu’elle va garder sa valise. Célestine poursuit alors sa furieuse invective contre son
interlocutrice :
— Ah ! je voudrais voir ça ! Essayez un peu de retenir ma malle… et vous allez voir
rappliquer, tout de suite, le commissaire de police… Et si la religion, c’est de rapetasser
les sales culottes de vos aumôniers, de voler le pain des pauvres filles, de spéculer sur les
horreurs qui se passent toutes les nuits dans le dortoir…
La bonne sœur blêmit. […]
Et, trépidante, haletante, la gorge sèche, j’achevai mon réquisitoire.
— Si la religion, c’est tout cela … si c’est d’être une prison et un bordel ? … eh bien,
oui, j’en ai plein le dos de la religion… Ma malle, entendez-vous ! 33

5
La bonne sœur prend peur et laisse finalement partir la femme de chambre avec sa malle. Le
kunisme a remporté la victoire face à un cynisme arrogant qui se pensait intouchable. Celle
d’en bas a fait fléchir celle d’en haut par la force de son verbe, franc et offensif.
Ces accès de franchise et d’insolence sont cependant perçus par Célestine comme des
moments de sottise, dans la mesure où ils l’éloignent d’une maison, d’un salaire, aussi maigre
soit-il, et la rapprochent d’une maison de placement : « C’est comme une folie qui s’abat, on
ne sait d’où, on ne sait pourquoi, qui vous saisit, vous secoue, vous exalte, vous force à crier,
à insulter34… » C’est une force qu’elle ne contrôle pas ni ne comprend, car le narrateur
semble avoir conféré à son personnage féminin une force instinctive de révolte sans lui
donner le temps ni les clefs pour la penser et la maîtriser. C’est une vitalité kunique qui
dépasse Célestine elle-même, mais qui permet à l’espace romanesque de devenir d’une
naturelle insolence à son tour, par le biais de la jeune femme de chambre. Cette franchise
effrontée n’émane pas d’une volonté farouche de dire les choses, elle provient d’un
tempérament, d’une nature. Mirbeau a, en quelque sorte, matérialisé l’insolence kunique dans
le tempérament de son personnage, en lui ôtant tout caractère volontaire et réfléchi, ce qui
permet, comme souvent chez le romancier, de décupler cette impudence au point de la rendre
démesurée. Sur le plan diégétique, elle semble, chez Célestine, une sorte de réflexe mécanique
de défense face à la dure réalité. En revanche, l’impertinence déployée dans l’univers
romanesque mirbellien, par l’entremise de ce personnage, vise à choquer le lecteur et à le faire
réfléchir à la bêtise et au cynisme du bourgeois qui exploite la misère humaine. C’est une
impudence à double énonciation.
Cette insolence kunique se traduit par un acte – le rire. Celui sur lequel se porte notre
intérêt dans Le Journal d’une femme de chambre, c’est un rire, fort et audacieux, qui brave les
interdits : « la caractéristique du kunique est de rire fort et sans gêne au point où les gens
distingués secouent la tête35 ». Lorsque le bourgeois s’entête dans la fausseté du propos et
l’hypocrisie des apparences, Célestine se met à éclater ou à pouffer de rire.
La femme de chambre refuse de jouer la comédie des apparences et oppose à la duplicité
bourgeoise l’unicité du rire kunique : elle use et abuse d’un rire retentissant qui déconcerte le
bourgeois bien-pensant par sa brutalité. C’est un rire espiègle qui révèle la liberté de celle qui
le fait retentir face aux conventions et aux règles qui visent à l’aliéner. Le rire a une réelle
fonction libératrice, qui « nourrit l’individualité d’une force contestatrice non négligeable36 ».
Pour désamorcer le cynisme d’une situation, Célestine exprime son mépris, voire sa haine,
avec un rire qu’elle ne peut contenir. Sa radicalité provoque la chute de l’ordre établi et des
conventions qui supposent le silence du domestique face à son maître ; elle réduit à néant,
pendant ce moment d’hilarité, la verticalité et impose une horizontalité audacieuse et
arbitraire qui scandalise.
Et ce rire viscéral paraît incontrôlable du fait de la franchise kunique qu’il exprime,
généralement provoquée par la bêtise et le ridicule bourgeois. La chambrière éprouve donc
souvent le besoin irrépressible de « souffler dans la figure [de son maître] la tempête de rires
qui gronde dans [sa] gorge37 ». Lorsqu’elle est placée chez des maîtres, après l’aventure avec
M. Xavier, elle décide de « réprimer les élans fougueux de [sa] franchise38 ». Mais,
malheureusement, le ridicule de ses maîtres, lors d’une dispute au sujet d’un corset, fait
éclater de rire Célestine, « au nez de Madame » :
Et ce rire, qui était parti, malgré moi, grandit, se déchaîna, se précipita… Je crus que
j’allais mourir, étouffée par ce rire, étranglée par ce maudit rire qui se soulevait, en
tempête, dans ma poitrine… et m’emplissait la gorge d’inextinguibles hoquets. 39

Ce rire est si nécessaire qu’il se sert presque du corps de Célestine pour exister, pour se
matérialiser dans l’espace romanesque que le bourgeois emplit de fausseté, de ridicule et de
mensonge. Il s’oppose au sourire ironique du cynique bourgeois dont le visage s’enlaidit :

6
« [s]a lèvre se plisse en un sourire qui finit en atroce grimace 40 », comme celle du capitaine
Mauger songeant à sa ruse testamentaire.
Mais le rire du domestique a perdu de la force du rire diogénien, car « [c]e rire, comme le
constate Célestine, ne vient pas de la joie rencontrée, de l’espoir réalisé, et il garde l’amère
grimace de la révolte, le pli dur et crispé du sarcasme41 ». À la fin du roman, la jeune femme
change même de côté, en venant se placer parmi les maîtres ; elle perd alors toute son
insolence kunique. L’ancienne femme de chambre endosse aisément ce nouveau rôle et blâme,
à son tour, les bonnes qu’elle emploie. Elle exprime les mêmes réprobations et use du même
ton de consternation et de dégoût bourgeois que la dame de Fontainebleau, venue chercher
une domestique chez Madame Paulhat-Durand – et fustigée, à l’époque, par une Célestine
scandalisée.
Le kunisme, pourtant offensif durant le parcours romanesque de la chambrière, n’a pas
réussi à endiguer le cynisme des maîtres qui triomphe à la fin de l’œuvre. Cet ultime
renversement des valeurs résulte avant tout de la rencontre de Célestine avec celui qui
incarne, dans le récit, la tentation cynique, à savoir : Joseph. Personnage antisémite au
cynisme latent, qui, sous des dehors intègres, se tapit dans l’ombre en attendant patiemment le
moment opportun ou la proie idéale. Seule Célestine semble avoir décelé sa véritable nature :
elle le perçoit très vite « comme fin et retors, et même mieux que fin, pire que retors42… » Elle
pense que « cet homme est le diable43 ». Quand il lui propose de l’accompagner à Cherbourg
(il est sur le point d’y acheter un café) ; pour aguicher les soldats et les faire boire, Célestine
est alors sûre d’avoir bel et bien affaire à une « immense canaille44 ». Avec toute la franchise
dont elle sait faire preuve, elle résume ainsi la proposition de Joseph : « vous voulez que je
fasse la putain pour vous gagner de l’argent45 ?... »
Malgré son indignation première, la chambrière avoue être « sans haine, sans horreur
contre le cynisme de cet homme46 ». Elle finit par succomber à la tentation cynique incarnée
par Joseph, parce qu’elle éprouve un irrésistible attrait pour l’argent ; dont elle critique
pourtant les effets néfastes sur les relations humaines. Contaminée par le bourgeois qu’elle
sert, la femme de chambre « a gagné [ses] vices honteux, sans avoir pu acquérir les moyens
de les satisfaire47 ». Joseph, bien qu’attiré par Célestine, souhaite mettre à profit les charmes
de la jeune femme pour s’enrichir ; cette dernière accepte afin de reproduire le schéma social
à son avantage et de changer de condition – être libre, commander au lieu d’obéir tout en étant
regardée et désirée par des hommes. Célestine est incapable de maîtriser ses pulsions, qui
finissent toujours par la gouverner : Joseph exerce sur elle le charme puissant du dominateur
cynique, auquel elle succombe très facilement dans la mesure où ses désirs l’empêchent de
contrer ce cynisme avec la vitalité kunique qui la caractérise d’ordinaire, et qu’elle abandonne
au profit de quelques bribes d’un moralisme chrétien, bien faible face à l’attrait de l’argent et
aux plaisirs de la chair. Célestine, pourtant si insolente tout au long du Journal, n’échappe pas
à la norme sociale.
Face à cette ultime victoire du cynisme moderne, faudrait-il conclure, comme le suggère
Pierre Glaudes dans sa préface du Journal, qu’exhiber les vices liés au cynisme moderne
serait, pour Mirbeau, une façon de lutter « contre « l’indéracinable mal48 » que le romancier
sent en lui ? Sous l’écrivain kunique, y aurait-il un cynique qui ne chercherait qu’à se
dévoiler ? Nous préférons souligner, au sujet de cette fin, le pessimisme foncier d’un
romancier qui cherche avant tout à transcrire fidèlement la vie dans toute sa complexité,
prenant le risque de voir la littérature devenir l’espace textuel où se déploie le Mal, jusqu’à
l’extrême ; c’est cette extrémité du Mal qui permet d’annuler le Mal lui-même, car ce dernier,
comme l’écrit Jankélévitch, « qui serait foudroyant aux doses moyennes, acquiert, à très
haute dose, des vertus thérapeutiques49 ». 
Ludivine FUSTIN

7
8
1
Octave Mirbeau, Dingo [1913], Paris : Le Serpent à plumes, 2002.
2
Voir : Pierre Michel, Préface de Dingo, Paris : Éditions du Boucher, 2003, p. 3-28.
3
Octave Mirbeau, Dans le ciel / édition établie et présentée par Pierre Michel et Jean-François Nivet, Paris : L’Échoppe,
1989, p.109.
4
Le philosophe allemand Peter Sloterdijk reprend et développe l’opposition établie par Heinrich Niehues-Pröbsting : il
nomme kunisme (Kunismus) le cynisme ancien, et cynisme (Zynismus), le cynisme moderne. Le terme « kunisme » pourrait
être une dérivation de kynosarges, lieu où Antisthène rassemblait ses disciples. C’est peut-être aussi le mode de vie digne
d’un animal domestique qui est à l’origine du terme kunisme, qui viendrait du mot grec kyon (le chien).

Voir : Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, traduit de l’allemand par Hans Hildenbrand, Paris, Christian Bourgois
éditeur, 1987. Traduit de “ Kritik der zynischen Vernunft”, Frankfurt Am Main, Suhrkamp, 1983.
5
Paul Hervieu, Diogène le chien [1882], Paris : Flammarion, 1925.
6
Octave Mirbeau, lettre à Paul Hervieu, le 3 mai 1894, in Correspondance générale / édition établie, présentée et annotée
par Pierre Michel, avec l’aide de Jean-François Nivet, Lausanne : L’Âge d’Homme, 2005, tome II., p. 862.
7
Dans Éloge des cyniques, Lucien Guirlinger fait une rapide synthèse des traits kuniques du philosophe allemand : « Sa
dénonciation des valeurs et de la hiérarchie des valeurs comme conventions habilement imposées par “les faibles ”, les
hommes du ressentiment, son appel à l’innocence et à la simplicité, à la spontanéité de l’enfance, son exaltation de la
volonté comme dépassement de soi, son mépris du pouvoir politique, son irréligion (“Dieu est mort”), sa critique de la
science, sont autant de traits cyniques. » Mais Lucien Guirlinger précise que, contrairement aux cyniques grecs, Nietzsche
ne recherche pas un retour vers l’état de nature, mais « projette l’homme vers un avenir : le surhumain ». In Lucien
Guirlinger, Éloge des cyniques, Nantes, Pleins Feux, 1999, p. 80.
8
Friedrich Nietzsche, Par-delà bien et mal / traduit de l’allemand par Patrick Wotling, Paris : Flammarion, [s. n].- § 26.-
(GF). Cité in Jean-François Louette, « Introduction » à « Le Cynisme : comment une philosophie antique est devenue un
fléau de société » / dossier coordonné par Jean-François Louette. Le Magazine littéraire, n° 541, mars 2014, p. 35.
9
Voir à ce sujet : Thierry Maricourt, Histoire de la littérature libertaire en France, Paris : Albin Michel, 1990.
10
Octave Mirbeau, L’Abbé Jules [1888], Paris, Albin Michel, 1988, p. 273, p. 260.
11
Octave Mirbeau, lettre à Catulle Mendès, fin décembre 1889 » in Correspondance générale, op. cit., tome II., p. 176.
12
Voir Pierre Michel, « Octave Mirbeau le cynique », in Dix-neuf / Vingt, n° 10, octobre 2000, p. 11-24. Dans cet article,
Pierre Michel délimite, de façon concise et efficace, le cadre kunique de la pensée mirbellienne.
13
Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, op. cit., p. 278.
14
Ibid.
15
Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité / traduction française sous la direction de Marie-Odile
Goulet-Cazé, Paris, Le Livre de poche, 1999, VI, 64, p. 734.
16
Jean-François Louette, Chiens de plume : du cynisme dans la littérature française du XXe siècle, Chêne-Bourg : Éditions
de la Baconnière, 2011, p. 123.
17
Jacques Ellul, Métamorphose du bourgeois [1967], Paris : La Table Ronde, 1998, p. 19. (La petite vermillon).
18
Émile Tardieu, « Le Cynisme : Étude psychologique ». Revue psychologique de la France et de l’Étranger, 1904, tome
57, p. 15.
19
Octave Mirbeau, Le Calvaire [1886] in Les Romans autobiographiques, Paris : Mercure de France, 1991, p. 49, p.136.
20
Octave Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre [1900] / édition de Noël Arnaud, Paris : Gallimard, coll. Folio,
2007, p. 292.
21
Octave Mirbeau, Dingo [1913], Paris : Le Serpent à plumes, 2002, p. 367.
22
Georg Simmel, La Philosophie de l’argent / traduit de l’allemand par Sabine Cornille et Philippe Ivernel, Paris, PUF, coll.
Quadrige, 2009. Traduit de : « Philosophie des Geldes » [1900].
23
Octave Mirbeau emploie deux expressions synonymiques dans Les 21 jours d’un neurasthénique, « se carotter » ou
« fourrer quelqu’un dedans » : « l’on voit des gens très riches, et de la plus grande noblesse, essayant de “se carotter  ”
l’un l’autre, demandant à troquer une paire de cochinchinois fauves contre un piano d’Érard […]. » ; « Ai-je l’air d’un
monsieur qui fourre les gens dedans ?... Entre gentilshommes – apprenez ça – on ne se fait jamais de ces blagues-là, mon
cher… » In Octave Mirbeau, Les 21 jours d’un neurasthénique in Œuvre romanesque / édition critique établie, présentée et
annotée par Pierre Michel, Paris, Buchet/Chastel, 2001, p. 169, p. 175.
24
Octave Mirbeau, Le Jardin des supplices [1899] / édition de Michel Delon, Paris : Gallimard, coll. Folio, 2004, p. 72.
25
Ibid., p. 74-75.
26
Octave Mirbeau, L’Abbé Jules, op. cit., p. 246.
27
Ibid., p. 265.
28
Octave Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre [1900], op. cit.
29
Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, op. cit., p. 190.
30
Octave Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre, op. cit., p.378.
31
Vladimir Jankélévitch, L’Ironie, [1964], Paris : Flammarion, coll. Champs, 2005, p. 66.
32
Octave Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre, op. cit., p. 318.
33
Ibid., p. 319- 320.
34
Ibid., p. 424.
35
Peter Sloterdijk, Critique de la raison cynique, op. cit., p. 188.
36
Jean-Paul Jouary, Arnaud Spire, Servitudes et grandeurs du cynisme : de l’impossibilité des principes et de l’impossibilité
de s’en passer, Saint-Laurent (Québec) : Éditions Fides, desclée de Brouwer, coll. Chantiers, 1997, p. 94.
37
Octave Mirbeau, Le Journal d’une femme de chambre, op. cit., p. 326.
38
Ibid., p. 394-395.
39
Ibid., p. 423.
40
Ibid., p. 324.
41
Ibid., p. 203.
42
Ibid., p. 217.
43
Ibid., p. 218.
44
Ibid., p. 224.
45
Ibid., p. 231.
46
Ibid., p. 232.
47
Ibid., p. 203.
48
Pierre Glaudes, « Préface » du Journal d’une femme de chambre, Paris : Le Livre de Poche, 2012, p. 51.
49
Vladimir Jankélévitch, L’Ironie, op. cit., p. 103.

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