Mariage Marocai

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Le Mariage Marocain

I. Le mariage Marocain traditionnel


- Le mariage marocain consiste en une cérémonie nuptiale, célébrée selon des rites et des coutumes
ancestrales, dans le respect des traditions marocaines. Et comme le Maroc est un pays de traditions
musulmanes, la célébration du mariage respecte également les préceptes de l'Islam.
Lorsqu’on parle de mariage musulman on parle d’un contrat entre un homme et une femme. Ce dernier
est appelé  (Nikah) et est fondé, selon le Coran, et la tradition prophétique sur«  l’amour et la compassion
que Dieu a infusé dans le cœur de l’homme et de la femme afin qu’ils forment un couple  ».

- Le mariage marocain à l’ancienne :


 Autrefois, tous les mariages marocains étaient arrangés, la femme n'avait pas le droit de montrer
son désir ou sa désapprobation au marié
 Le mariage était un accord sous un contrat verbal nommé "ALFatha" entre le tuteur de la mariée et
le marié.
 Le mariage avec "ALFatha" consiste à réciter surat al-Fatihah en présence de « Lfkih » après Qu’ils
se mettent d’accord sur le montant de la dot lors de la rencontre des deux familles, suite par une
cérémonie qui durent au moins 5 jours.
 La cérémonie du mariage marocain à l'ancienne était une grande fête à laquelle participaient toute
la famille et la tribu, et elle durait au moins 5 jours plein de chants et des célébrations ponctuées de
traditions.
-Le mariage marocain aujourd’hui :
 entre tradition et modernité, le mariage marocain aujourd’hui fasciné les adeptes de mariages
majestueux. À l’image des Contes des milles et une nuit, les mariés vivent un rêve éveillé qu’ils
partagent avec tout leur entourage. Rassemblant souvent un très grand nombre d’invités, le
mariage à la marocaine requière une très grande préparation pour que le jour J se déroule le plus
sereinement possible et pour qu’il soit surtout totalement féérique.
 Avant leur union, chacune des familles doivent se mettre d’accord sur le montant de la dot ainsi que
sur les modalités du contrat de mariage. Les couples souhaitant s’unir doivent passer par un
mariage religieux sous un contrat authentique en présence de l’Adoul.

II. Les différences étapes du mariage:


 La rencontre des familles:
L’histoire d’un mariage marocain commence, le plus souvent, par une rencontre entre deux amoureux (ou
pas, mais c’est de plus en plus rare…) et leurs familles respectives. Selon la tradition, les parents du marié
se rendent chez la famille de la future épouse afin de « demander sa main ». Le plus souvent, la rencontre
entre les familles est l’occasion de sceller l’engagement des époux et l’accord des familles mais aussi et
plus simplement de faire connaissance et de répondre à la question : « Acceptez-vous de prendre une
telle pour belle-mère épouse ? », la réponse est (bien souvent) : « On accepte votre demande, Yallah,
fixons la date des fiançailles ! ».
 Les fiançailles « La Khotba »
Les fiançailles, appelées khotba, confirment l’engagement des futurs mariés… À l’instar du mariage, elles
peuvent faire l’objet d’une fête à part entière avec traiteur, orchestre musical et défilés de caftans. Elles
peuvent aussi se limiter à une simple rencontre des familles (au sens élargies) et des amis autour d’un thé
ou d’un repas. Traditionnellement, elles ont lieu chez la famille de la mariée à qui incombe la préparation
de l’événement. Passé la cérémonie des fiançailles, la préparation du mariage à proprement parler peut
commencer.
 Les préparatifs:
Au Maroc, les préparatifs du mariage prennent souvent une dimension familiale à laquelle s’associent
volontiers les parents des mariés mais aussi les cousins, les voisins et parfois même, lorsque l’événement
a lieu à la campagne : le village entier… on trouve aussi des organisateurs, de traiteur, de neggafa
(habilleuse professionnelle), de photographe, de cameraman, de décorateur, de musiciens et autres
orchestres traditionnels qui vont accompagner le cortège des mariés et animer la soirée du jour j.

 L’acte Adoulaire « Drib Sdaq »


Au Maroc, la signature de l’acte adoulaire est obligatoire pour cause : la notion de mariage civil n’existe
pas ici. La cérémonie, appelée el kaghet (littéralement : les papiers) ou Drib Sdaq ,est prétexte à de
nouvelles réjouissances familiales qui se déroulent, le plus souvent, en comité restreint (famille proche et
amis intimes). L’acte de mariage est établi par l’adoul et signé par les deux époux en présence de
témoins. Après la signature, il est d’usage de réciter la fatiha (le premier verset du Coran).

 Adoul
L’Adoul est le témoin qui se charge la rédaction de l’acte qui officialise le mariage. Il intervient durant la
cérémonie de « al kaghet », littéralement « les papiers ». L’Adoul y inscrit des mentions légales ainsi que
certains termes négociés entre les familles, comme par exemple le montant de la Dot. L’acte est ratifié par
les deux conjoints, en présence de leurs parents proches uniquement.

 La Dot:
Au Maroc, la dot ou le Mahr est payée par le mari à l'épouse , il est une forme d’appréciation et permettrait
d’offrir certaines garanties à la femme et permet à elle de survivre seule pendant quelques mois en cas
de malheur (décès ou maladie de l'époux par exemple).
Son montant fait l’objet d’un accord entre les familles, et il est inscrit dans le contrat de mariage rédigé par
l’adoul et signé par les époux.

 Les essayages des tenues chez la Negafa  :


Durant la soirée du mariage, la tradition veut que la mariée porte 7 tenues les unes à la suite des autres.
Celle-ci doit donc sélectionner minutieusement les caftans (tenues traditionnelles longues ou mi-longues à
broderies), les takchitas (composées d’au moins 2 caftans ceinturés à la taille), la ceinture (Mdama), et les
bijoux (couronnes, boucles d’oreilles, bracelets) qu’elle va porter, Voilà pourquoi les essayages des robes
de la mariée chez la negafa est une des étapes incontournables des préparatifs du mariage marocain.
La negafa joue un grand rôle dans le déroulé du mariage dès les fiançailles. C’est elle qui fournit les
robes de la mariée et ses bijoux. Elle assiste aux essais et effectue les retouches si nécessaire. C’est elle
qui prépare la mariée pour la cérémonie du hammam, ainsi que pour la cérémonie du henné. Le jour J,
elle assure la mise en beauté de la mariée, au niveau de son maquillage et de sa coiffure. Avec ses
assistantes, la negafa aide la mariée lors de ses changements de tenue.

 La cérémonie du Hamam
Quelques jours avant le jour J, la mariée, accompagnée des membres féminins de sa famille et
éventuellement de ceux de sa future belle-famille, se rend au hammam pour la cérémonie du bain de lait.
Il s’agit d’un rituel de purification de la future mariée, moment joyeux, célébré avec des chants et des
danses traditionnels.
 La cérémonie du Henné
À la suite du bain de lait au hammam et toujours entourée de ses proches parentes : mères, tantes,
cousines, amies proches, la mariée revêt le caftan vert et or, pour la cérémonie du henné. Durant ce rituel,
on lui applique sur les mains et les pieds, des motifs de tatouage au henné, censés chasser le mauvais
œil. Les motifs appliqués durant la cérémonie du henné, représentent la fertilité et le bonheur conjugal. À
la fin de cette cérémonie, la fiancée passe du statut de jeune fille à celui d’une femme mariée. La
cérémonie du henné, incontournable dans le mariage marocain, est généralement accompagnée d’un
dîner pendant lequel la belle famille offre des cadeaux à la mariée : du sucre, du lait, des caftans...

 La « Hdia »
La belle famille ainsi que le marié offrent les cadeaux à la mariée dans des taifours (plats en cuivre en
forme pointue) qui regorgent des cadeaux comme des tissus pour confectionner les vêtements
traditionnels, des bijoux, du sucre, des dattes, du lait et du henné. Certains de ces cadeaux ont une valeur
symbolique, le sucre pour une vie heureuse, ou le lait pour la pureté.

 Le jour J du mariage
le véritable mariage marocain commence juste après la cérémonie du Henné généralement en début de
soirée, vers 21 h : on sert aux invités du thé à la menthe et de la pâtisserie. Puis, les mariés, portés
chacun sur une Amariya font leur première apparition Vêtue de ses costumes traditionnelles de
cérémonie, après les mariées s'installent sur le trône "La Berza" pour être visible par l’ensemble des
invités le jour du mariage.
 Amariya:
L’Amariya est une sorte de chaise à porteur très élégante, avec beaucoup d’ornements, qui permet aux
mariés de faire leur entrée. Le mari comme son épouse seront portés deux fois au cours de la soirée.
L’épouse fait sa première entrée dans la salle de cérémonie en Amaria, alors qu’elle est vêtue de la
Takchita. Son deuxième porté en Amaria se fait lorsqu’elle revêt la tenue traditionnelle régionale. Le mari
fait aussi une entrée remarquée alors qu’il est installé sur une Amaria. Lors de son premier passage en
Amaria, il porte un Jabador, blanc ou gris clair. Pour le deuxième passage, il revêt une djellaba. Les
porteurs peuvent être des membres de la famille ou non. Ils sont aujourd’hui souvent recrutés, comme la
Neggafa.

 Le trône des mariées


Une estrade surélevée surmonté d’un sofa auréolé de coussins et de fleurs qui trône en évidence dans la
salle du mariage, Entre deux parades de tenues, il offre son assise douillette aux heureux élus qui
pourront ainsi être admirés de tous. Pour les convives, ce sera aussi l’occasion de se faire photographier
aux côtés des stars de la soirée.

 Les tenus de la mariées


Au Maroc il n’est pas question de robe de la mariée, mais bien de robes de la mariée. Trois tenues (le
minimum), quatre tenues, cinq tenues ou sept tenues : c’est selon. La Takchita haute-couture, sorte de
longue robe doublée, soyeuse et satinée retenue par une large ceinture ouvre le bal.

Caftans et tenues régionales prennent ensuite le relais. La fassiya (tenue de Fès), la R’batia (de Rabat), la
Saharouiya (du Sahara), la Soussia (de la région du Souss) ou la Chamaliya (du Nord) offrent un aperçu
des plus belles traditions vestimentaires du Royaume. La robe blanche, dite européenne est très souvent
de la partie tout comme (plus rare) le sari indien. et aussi les colliers, les diadèmes, les boucles d’oreilles
et les parures de bijoux.
Et le marié avec son plus beau costume, sa plus belle djellaba,jabadour ...

 Les repas du mariage:


Le dîner classique de mariage (pastilla, méchoui, corbeille de fruits et gâteau glacé) tend de plus en plus à
être remplacé par des mets et des formules inspirées d’ailleurs (cocktails dînatoires, buffets etc.).
Tout au long de la soirée, jus de fruits frais et thé à la menthe accompagnent les pâtisseries. Puis, vers la
fin de la soirée, la pièce-montée fait son entrée et est prétexte à toute un cérémoniel photographique de «
coupé de gâteau ». Dans certains mariages, la harira vient clôturer la fête au petit-matin, à l’instar de la
soupe à l’oignon française.

 La musique
Si l’événement est visuel, il est aussi sonor. Orchestres arabo-andalous (genre classique et mélodique),
groupes de musique châabi (genre populaire et festif) et Dakka Marrakchia (genre populaire de
Marrakech) se partagent la scène musicale de l’événement qui balance entre mélodies d’ambiance et
parties de pulsations rythmiques. Lorsque l’assemblée décolle, les battements de mains fusent, les cercles
de danse s’élargissent et les corps vibrent au diapason des pulsations.

 Le Ftour:
Ftour de la mariée une tradition parmis tant d'autres ,qui est organisé au lendemain de la nuit de noce par
les ainées de la famille ,A cette occasion, la mère de la jeune mariée prépare le ftour pour le jeune couple
et le fait acheminé au domicile conjugal, accompagnée par les ainées de la famille et les femmes mariées
des proches qui organisent un cortège portant des cadeaux de mariage, du lait, des gâteaux, des dates et
un repas pour le jeune couple composé de viandes aux prunes, et autres délices et spécialités
marocaines.

 Lehzam
Exactement le septième jour après le mariage, la cérémonie de la ceinture a lieu comme une toute petite
fête entre les femmes proches de la famille avec de la music et des repas traditionnelles marocaines
comme couscous.
La tradition est que la belle mère met une ceinture "lehzam" en or ou en argent sur la mariée pour la
souhaiter Une vie conjugale heureuse et fertile.

III. Différences régionales:


 Le mariage chamali « nord du Maroc »:
le mariage Chamali ,est une cérémonie organisée dite Dohour Laarousse (apparition de la mariée), durant
laquelle la jeune épouse se pare de ses plus beaux atours et apparats (takhlila et chadda) à la façon
andalouse . Par la suite la jeune femme change souvent ses tenues et commence alors une série de
processions dites tabrizate qui permet de mettre en valeur la beauté, la délicatesse, et la féminité de la
jeune femme. Une telle cérémonie est agrémentée de chants et de musique qui s’accompagne de thé et
de pâtisseries. Familles du nord du Maroc débutent la célébration du mariage par la lecture de versets de
coran et des récitals de samae et s'achèvent avec surat alfatiha avant de céder la place à d'autres
festivités animées par un orchestre et des tabbala, neffarine et bardia. C’est alors que le marié porte un
habit traditionnel offert par la mariée et rejoigne les festivités.
Comme fin de cérémonie le couple se place au-dessus d’Ammaria, puis le cortège des époux avec leurs
amis prendent la direction de la mosquée du quartier avant de poursuivre sa procession vers la maison du
marié.
 Le mariage charki « oriental »
Mariage qui dure quatre jours selon la tradition. Il y a le "dfoue", la famille du mari envoie des cadeaux à
la mariée ainsi que des moutons et toutes les fournitures qui serviront à la préparation du repas de fête.
Ensuite il y a "lhenna" (jour de henné) où la mariée est prise en main par les jeunes filles de sa famille
pour un entretien complet : après-midi au hammam ; passage chez la coiffeuse, l'esthéticienne... Le soir
pendant l'arrivée des invités, elle se fait tatouer les mains de fins tatouages au henné ; lors de cette soirée,
elle porte la blouse perlée d’Oujda.
Lors de la troisième soirée, le jour de la grande fête . La mariée doit défiler avec  trois tenues algériennes,
la mouadawar d’Oran avec son caraco et son Sarouel bouffant, la robe caftan de Constantine d’inspiration
Ottomane en velours brodé au fil d’or, et enfin la Chedda  dont les milliers de perles descendent jusqu’aux
genoux. À la fin de cette soirée, le marié emporte sa femme avec lui à la maison, ils forment désormais un
couple. Le dernier jour correspond au "hzam", déjeuner organisé et apporté par la mère de la mariée pour
célébrer les noces qui se terminent par un après-midi convivial où la famille de la jeune mariée la rejoint
dans son nouvel appartement, et pendant lequel, on demande à un enfant de lui mettre une ceinture
autour de la taille pour marquer le passage du statut de jeune fille à celui de jeune femme.
 Le mariage filali « sud-est »
Le mariage de la région de Tafilalet est une cérémonie haute en couleurs, symbole de l’unité de tribus.
"Tamghra", ou la nuit de noces, réunit en plus des deux familles qui se lient par le mariage, tous les
habitants du village et des ksours avoisinants dans une cérémonie dictée par des traditions et coutumes
ancestrales.
Bien avant de décider le mariage, il aura fallu se conformer à l’usage officielle de la demande de la main
de la mariée et en principe, la mariée ne refuse jamais cette demande pour ne pas contrecarrer la volonté
de son père.
Dès que l’accord de fiançailles est officiel la fiancée ne pourra plus sortir seule chercher de l’eau ou rendre
visite à ses voisins.
Trois jours avant la fête, la mariée est couverte de" tahndirte", un drap en laine préparé pour l’occasion. Sa
tête est couverte de "tasbniyte", un foulard de couleur rouge qui cache son visage. Personne n’aura plus
droit de pénétrer dans la chambre de la mariée ou la dévoiler sauf sa mère.
Les préparatifs du mariage sont partagés par les deux familles. Celle du marié est tenue d’assurer tout
l’approvisionnement en produits alimentaires et aussi offrir à la mariée l’habillement de la cérémonie et la
famille du futur marié devra aussi offrir le mouton, obligatoirement encorné, le henné, la farine, et autres
ingrédients indispensables à la fête ancestrale qui devient l’événement de tout un village.
La fête commence par le henné dans l’ambiance de chants amazighs et de danses traditionnelles
« Ahwach ».
La nuit du henné est la dernière que passera désormais la mariée chez ses parents avant de rejoindre le
foyer conjugal sur une mule ou un cheval spécialement préparé à cette besogne.
Devant la porte de la maison, un drap blanc a déjà été étalé par terre par son frère. La mariée marchera
dessus avant qu’un membre de sa famille ne la porte sur ses bras pour la mettre sur le mulet, ou le
cheval. Elle fera un tour à travers les ruelles du ksar qui se terminera à la porte de sa nouvelle résidence.
La mariée ne descendra de la bête qu’après le sacrifice d’un mouton. Une fois cette demande satisfaite, la
mariée met du beurre sur la porte et la nettoie presque immédiatement sans laisser de trace. Puis elle
verse du lait par terre que tout le monde doit éviter.
Après cela, les conjoints entrent a leur chambre pour passer leur première nuit, et les deux familles
joyeuses et impatientes attendent le fameux pantalon qui atteste de l’honorabilité de la mariée et sa
famille.

 Le mariage Fèsi « Fès »


après avoir célébrer la cérémonie de hammam et henné ,Le jour de la grande cérémonie du mariage a lieu
, la mariée doit être présentée aux convives dans le cadre de la Berza. La jeune femme porte une tenue
traditionnelle d’apparat et s’assoit sur une estrade à côté de son époux pour être admirer de tous. Par la
suite elle doit défiler dans plusieurs caftans ornés de broderies et de pierreries ajoutant plus d’éclat et de
chic à la reine de la soirée, le tout complété par des bijoux de grande beauté. D’ailleurs les bijoux et les
costumes de la région de Fès portent un cachet particulier qui inspire l’élégance, la noblesse et la richesse
et ils sont réputés dans tout le royaume. Le jour du mariage chants et danses accompagnent tous les
instants, même les repas. Ceci dit les fassis veillent à intégrer toujours des chants de la musique classique
marocaine notamment malhoune et andaloussi.
A la fin des festivités, les neggafates se chargent de préparer la mariée afin qu’elle regagne la demeure de
ses beaux parents ou de son mari tout en portant un voile. Les festivités durent sept jours, et le lendemain
du mariage appelé sbah qui signale la consommation du mariage, une fête est organisée pour célébrer
l’évènement en mettant l’accent sur la chasteté et la pureté de la nouvelle épouse.
Par la suite au cours du troisième et du quatrième jour, la jeune mariée doit recevoir des invités
notamment du côté de sa belle famille et elle doit faire le baisemain aux aînés surtout les parents, les
grands parents, les tantes et les oncles de l’époux, en signe d’obéissance et de respect. Le cinquième jour
est marqué par le retour de la neggafa qui s’occupe de défaire les tresses et de placer un fichu sur la tête
de la jeune femme ce qui la désigne comme étant mariée au regard de tous. Le jour suivant la jeune
femme peut quitter sa chambre mais sans pouvoir sortir de la maison jusqu’au septième jour lorsque les
neggafate lui font leur adieu après avoir mis en ordre la chambre nuptiale. Durant ce dernier jour elle doit
préparer un plat de poisson marquant ainsi le début de sa vie conjugale en tant que femme responsable
de sa maisonnée.
 Le mariage berbère « Chleuh »
Le mariage berbère est lié à la terre. Dès que les beaux jours arrivent, plusieurs mariages sont organisés
et toute la population berbère s’habille avec des tenues aux couleurs chatoyantes. Toutes les coutumes
de cet événement berbère sont inspirées de valeurs amazighes qui sont l’hospitalité, la solidarité et la
convivialité.
Le mariage berbère commence par un cortège qu’on appelle le Tazoudha. C’est un cortège qui est
organisé par une femme âgée et qui permet d’amener le marié musulman et sa famille vers le domicile de
sa future épouse.
Après que le cortège arrive à sa destination et que le mari offre les cadeaux à sa femme, le cortège refait
le chemin inverse à dos de cheval ou de mulet avec dans leur troupe la nouvelle mariée direction la
maison du fiancé.
C’est au domicile du marié que la première veillée et le rituel de l’Alaakissa va débuter. Le rituel
commence avec de la danse et de la musique traditionnels et aussi des jeux. En effet, pendant ses jeux, le
mari va tenter de convaincre sa belle mère de l’autoriser à dormir cette nuit avec sa femme mais bien sûr,
toutes ses tentatives seront vouées à l’échec puisque comme le veut la tradition berbère et musulmane, la
femme doit passer sa première nuit seule. Le lendemain, les convives participent à la cérémonie en offrant
des cadeaux aux futurs mariés comme le veut la tradition locale.
La nuit de deuxième jour les mariées passent leur première nuitée ensemble dans leur nouvelle chambre.
Et pendant les quatre jours derniers, le couple va devoir rendre visite à des familles différentes. Les hôtes
leur offrent des repas ainsi que des offrandes.
Finalement, le couple rentre chez lui et les nouveaux époux organisent une petite réception pour conclure
la belle semaine de ce mariage berbère.
 Le mariage Sahraoui « sud du maroc »
Au sud du Maroc, la cérémonie du mariage s’imprègne d’un ensemble d'us et coutumes puisés dans la
tradition locale de cette région, ces traditions qui veulent que le mariage soit solennellement célébré par
tous les membres de la tribu en signe de solidarité. Alors, les coutumes sahraouies exigent que lorsque le
jeune homme décide de se marier il doit parler à sa famille qui va lui choisir une future épouse.
Une fois le choix de la future épouse est fixé, les familles des futurs époux lisent collectivement Sourat Al
Fatiha, et les fiançailles sont ainsi solennellement annoncées, dans une petite fête de réception
organisées par les deux familles.
Apres le mariage démarre par la cérémonie du Mahr (dot) appelé également Dfouaâ, dont la valeur
dépend de la situation sociale et financière de l’époux.
En principe, la cérémonie de mariage dure plusieurs jours en fonction des conditions financières de
l'époux. Durant le premier jour, la jeune mariée se maquille et met du henné pour ensuite se diriger vers
la tente principale pour s’asseoir à côté de son mari, sans montrer son visage entourée par toutes les filles
de sa famille. La mariée porte une tenue traditionnelle appelée Melhfa, en cachant le visage par un voile,
et le mari sera habillé d’une Derâa, représentant tous les signes de l’élégance. Lors de la deuxième
journée, la famille de l’épouse offre un plat de riz avec de la viande du dromadaire. La mariée doit en
manger une bouchée et demie, et l'autre moitié elle la donne à une autre fille de sa famille qui cherche à
se marier.
De la troisième à la cinquième journée, on célèbre “Atarawough”. Ainsi, les amies de la mariée cachent
celle-ci de son mari. Le but de ce jeu est de donner à la cérémonie de mariage une touche d’amusement
et d’excitation. En général, la mariée reste cachée dans une tente appartenant à une tribu voisine. Les
youyous des femmes, le battement des tambours, les chansons hassani et les poèmes donnent au
mariage sahraoui une beauté assez particulière. Et ce n’est qu’au dernier jour de la cérémonie que les
nouveaux époux passent leur première nuit ensemble en tant que mari et femme.
la tente joue un rôle important lors des cérémonies de mariage, soit en l’offrant comme cadeau soit
comme endroit qui abrite les invités de la famille. Aujourd’hui, certaines coutumes commencent à
s’anéantir, notamment celles consistant à ce que le couple soit de la même tribu. Mais, le mariage
sahraoui continue d’être une occasion pour montrer l’hospitalité des nomades.
 Conclusion:
Le mariage au Maroc est toujours célébré selon des rites et des coutumes provenant de traditions
ancestrales. Malgré quelques particularités locales spécifiques et certaines régions, le rituel du mariage
est le même partout dans le pays.
Cependant, la cérémonie a connu, avec le temps, des changements significatifs sous l’effet de
l’urbanisation accrue. Par ailleurs, les contraintes de coût ont amené la plupart des marocains à simplifier
les rites. C’est ainsi que les festivités qui duraient, à l’origine, sept jours sont souvent ramenées à trois
jours voire à une seule journée.
Mais une chose est sure : les marocains restent très attachés à leurs traditions.

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