Radioanalyse: Applications: Dosage Biologique
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Soit :
r e /r 0
re
A = --------- (5)
m* e
r0 re
- = ---------
----------------------- (6)
m*0 + m x m* e
r0 (r e / r 0 ) x
m x = m* - – m*0
e ---- (7)
re
La quantité m représente :
— soit la quantité m x à déterminer ;
2. Système
— soit une quantité m aj de cette même substance, correspon- d’antigène-anticorps
dant à des standards de concentration connue.
En fonction de la loi d’action de masse :
En 1960, R. Yalow et S. Berson proposent un dosage de l’insuline
m* plasmatique par une méthode [21] faisant appel à une réaction anti-
e
K = -----------------------------------------------------------------------
- gène-anticorps associée à l’emploi d’insuline marquée à l’iode 131.
( M 0 – m* ) (
e m + m*0 – m* e) Ils inventent une méthode de dosage qui devait, en quelques années,
connaître de multiples débouchés : la radio-immunoanalyse.
m*
e est solution de l’équation du second degré :
Son développement bénéficia également de circonstances favo-
2 rables, notamment : les travaux de L. Miles et C. Hales sur le mar-
K ( m*
e ) – [ K ( M 0 + m + m*
0 ) + 1 ]m*
e + Km 0 ( m + m*
0) = 0 quage des anticorps [22][23], l’utilisation dans le dosage d’une
molécule non plus d’un mais de deux anticorps capables de réagir
e = f ( M 0 , m*
m* 0 , m) sur des sites différents de la molécule. Les résultats obtenus dès
1968 par ces auteurs permirent de passer aux techniques par excès
Les quantités M 0 et m*0 étant maintenues constantes : d’anticorps et d’améliorer encore la limite de détection jusqu’à des
valeurs de 10–16 et 10–17 moles pour le dosage de la GH (hormone
re de croissance) par exemple.
----- = F ( m ) (8)
r0
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On peut écrire : –K a
d [ Ag-Ac ]
-------------------------- = k 1 [ Ag ] [ Ac ] – k 2 [ Ag-Ac ] (9)
dt
avec [Ag] concentration molaire en antigène,
[Ac] T B
[Ac] concentration molaire en anticorps,
[Ag-Ac] concentration du complexe Ag-Ac,
k1 constante de vitesse de la réaction d’association
Figure 4 – Représentation de Scatchard pour un seul site
(mol–1.L.s–1),
k2 constante de vitesse de la réaction de dissociation
(s–1).
À l’équilibre, il se forme autant de complexes [Ag-Ac] qu’il s’en
dissocie, par conséquent : B /F
d [ Ag-Ac ]
-------------------------- = k 1 [ Ag ] [ Ac ] – k 2 [ Ag-Ac ] = 0
dt –K a 1
D’où :
k 1 [ Ag ] [ Ac ] = k 2 [ Ag-Ac ]
k1 [ Ag-Ac ] –K a 2
----- = ------------------------- = K a
k2 [ Ag ] [ Ac ]
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2.2 Détermination de la constante Ces données brutes doivent être conduites d’une manière prati-
que pour laisser apparaître les valeurs de B/F et B telles qu’elles sont
d’affinité par la méthode reportées dans le tableau 2.
de Scatchard
La concentration de l’antigène apportée par le traceur est :
La valeur de Ka peut être calculée à partir de la courbe d’étalon-
nage de la trousse représentée selon la méthode de Scatchard. T
[ Ag ] t = -------------------------
Celle-ci envisage la variation de B/F en fonction de la concentration R ⋅ AS ⋅ V
molaire B en antigène lié :
B avec T activité totale du traceur introduit dans la réaction
---- = K a [ Ac ] T – K a B (ipm),
F
On réalise une réaction de compétition entre le traceur et l’anti- R rendement du compteur (R = 0,8) pour l’iode 125,
gène stable en présence de concentrations croissantes, connues, de
ce dernier ; pour chaque concentration, après séparation des AS activité spécifique du traceur (Bq/pmol),
complexes, on mesure l’activité du complexe traceur-anticorps
(tableau 1). (0) V volume réactionnel (L).
(a)
Concentrations Concentration (b) (c = a.b)
B* [d = c/(a – c)]
des étalons de l’antigène présent B – LNS B
dans la réaction [Ag]T (ipm) ----------------- B/F
(pmol/L) T (pmol/L)
(pmol/L)
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radio-immunologiques R-S*(Ag*-Ac) B*
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B* + F* B* F*
B* + F* B* F*
Ac1 Ac2
anti Ac1
Milieu Adsorbant
d'incubation
Figure 7 – Séparation de la fraction libre et liée par adsorption Figure 8 – Immunoprécipitation du complexe Ac-Ag grâce
de la fraction libre sur des particules de charbon Dextran à un second anticorps
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Signification de 50 % B/B0.
Le 50 % B/B0 est le point de la courbe habituellement associé
au maximum de précision, endroit où la pente est maximale.
Plus grand est le changement du pourcentage de liaison par
unité de concentration, plus grandes sont la sensibilité et la pré-
cision. Ce paramètre 50 % de liaison a été largement employé en
contrôle de qualité et optimisation des dosages radio-immuno-
logiques.
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3.3.3 Méthodologie
T* = B* + F*
Le dosage des hormones libres se fait impérativement avec une
méthode par compétition en raison de la petite taille des molécules Les tubes standard 0 ne contenant pas de substance froide, per-
(§ 3.3.3). mettent de déterminer la capacité totale de liaison du système B*0 ,
Il faut doser une concentration 5 000 fois plus faible que celle de c’est-à-dire la quantité de Ag* qui se fixe sur Ac en l’absence de Ag.
l’hormone totale. Il faut donc un anticorps très affin. Les tubes standards 1 à 5 permettent de déterminer la courbe
Mais pour ne pas trop changer l’équilibre naturel entre l’hormone d’étalonnage.
liée et l’hormone libre, il ne faut pas introduire trop d’anticorps dans Les tubes échantillons contiennent les échantillons inconnus à
le test. Il faut donc un nombre constant et limité de sites anticorps. doser.
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(0)
Des tubes de contrôles (ou des pools de sérums), contenant des 3.4.2 Mesure de la distribution F « free »
quantités connues de Ag, différentes de celles de la courbe étalon, et B « bound »
et, traités comme des échantillons, permettent de valider l’exacti-
tude du dosage.
3.4.2.1 Méthode de Miles et Hales
3.4 Dosages immunoradiométriques Cette technique (figure 13) est dite en phase homogène :
(IRMA) — la substance antigénique à doser (S = Ag) est mise en présence
d’un excès d’anticorps spécifique marqué (R* = Ac*) ;
Dans la technique IRMA, c’est l’anticorps Ac* qui est marqué et il — à l’équilibre, pour séparer l’excès de R* qui n’a pas réagi, on
n’y a pas de compétition. Le développement de ces techniques vient utilise le même antigène Ag fixé sur une phase solide ou immuno-
de l’utilisation d’anticorps monoclonaux. adsorbant (ImAd) qui va le fixer ;
— à l’équilibre, après centrifugation, on mesure l’activité du sur-
3.4.1 Principe nageant, B*.
Cette méthode nécessite un étalonnage (méthode relative) ;
La substance antigénique à doser, S (Ag), réagit avec l’anticorps l’excès de réactif R* et la quantité d’immunoadsorbant étant main-
spécifique marqué en excès, R* (Ac*), selon la réaction : tenus constants, on réalise une série d’équilibres avec des quantités
croissantes connues de la substance à doser (S = Saj) ; en théorie,
S + R* ! R* – S
l’activité du surnageant après séparation B*, en fonction de [Saj]
F* B* permet de tracer la courbe d’étalonnage ; par interpolation sur ce
graphe, on détermine la concentration [S]x de l’échantillon inconnu
Le réactif R*, qui peut être fixé sur un support solide, doit être (figure 14).
ajouté en excès, après séparation des fractions libres F* et liées B*
la radioactivité de R* – S est fonction de la quantité de S présente Dans la pratique, comme en RIA, c’est le traitement mathémati-
dans le milieu réactionnel B* = f ( S ) ; S = S x ou Sétalon. que adéquat des données qui permet cette détermination.
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3.4.3.2 Méthodologie
ELSA
ELSA
+ * *
ipm 5
B 5 ⁄ T ( % ) = ---------------- × 100
* ipm T
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Fréquence
Fréquence
1 1
avec k = t ( α , ν ) ------ + ------
nB ny
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(0)
10 Moyenne..................................................
ET (écart-type) ........................................
CV %.........................................................
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(0)
Tableau 8 – Définitions de la spécificité et de la sensibilité
Spécificité Sensibilité
C’est l’aptitude à ne pas reconnaître des non-malades, c’est-à-dire : C’est l’aptitude à repérer les patients atteints d’une pathologie
— des sujets sains ; tumorale ; c’est le pourcentage de malades pour lesquels le taux
— des sujets atteints d’une pathologie bénigne ; de marqueurs est supérieur à un seuil.
— des sujets en rémission complète ;
— des sujets dont la localisation cancéreuse ne correspond pas à
celle étudiée.
population des vrais négatifs population des vrais positifs
Spécificité = ------------------------------------------------------------------------------------------ Spécificité = ----------------------------------------------------------------------------------------
population des vrais négatifs + population des vrais positifs +
population des faux positifs population des faux négatifs
1
Nombre de patients
Seuil
M– M+
Sensibilité
AUC
Area under the curve
VN VP
Aire sous la courbe
Seuil de discrimination
optimal La sensibilité fonctionnelle correspond au seuil de discrimina-
tion pour lequel la sensibilité et la spécificité sont maximales.
Sensibilité
Les applications principales sont :
— la fixation d’un seuil de discrimination, pour une méthode donnée ;
— la comparaison des performances diagnostiques pour deux
Échelle de grandeur méthodes différentes.
Figure 20 – Évolution de la sensibilité et de la spécificité en fonction Pour comparer deux trousses de dosages A et B, on détermine
du seuil de discrimination pour chacune d’elles et sur les deux même populations, l’ensemble
des couples (PVP (proportion de vrais positifs) = sensibilité, PFP
(proportion de faux positifs) = 1 – spécificité), pour différentes
La méthode ROC consiste pour l’établissement de la sensibilité valeurs du seuil S ; on obtient deux courbes ROC différentes. Pour
fonctionnelle : connaître la plus performante graphiquement pour une même
— à faire le bilan clinique d’une population de patients pour l’éta- valeur (PFP)A, calculée pour le test A, on détermine sur les deux
blissement des paramètres cliniques : sensibilité, spécificité ; courbes les valeurs correspondantes (PVP)A et (PVP)B.
— à doser dans cette population la substance avec la trousse à Dans le cas de la figure 22, pour une même valeur de la spécificité :
étudier dont on veut établir la sensibilité fonctionnelle ;
— à reporter pour un seuil de discrimination donné la valeur cal- (PVP)A > (PVP)B ,
culée de la sensibilité et la valeur de (1-spécificité) sur les axes d’un
graphique en X, Y ; donc :
— à calculer l’AUC (Area Under Curve) de cette courbe ; sensibilité A > sensibilité B
— l’AUC sera d’autant plus importante que la spécificité et la sen-
sibilité du test seront proches de l’unité, par conséquent l’AUC le test A est donc plus performant que le B.
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Px
La spécificité d’un dosage est son aptitude à mesurer seule-
ment l’analyte désiré, même en présence de quantités importan-
tes de substances de structure voisine.
e
L’inverse de la spécificité de la reconnaissance épitopique est la
réaction croisée ou réactivité croisée, qui fait reconnaître deux
molécules différentes par un même anticorps.
ei
3.5.3.2 Mise en évidence de réaction croisée
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3.5.4 Exactitude
B /T
3.5.4.1 Définition
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Si la méthode introduit une erreur constante en valeur relative 3.5.4.2.2 Test de récupération
(erreur relative systématique) ε : Il permet de vérifier que la substance analysée est dosée en tota-
Ti – ci lité dans le milieu réactionnel biologique (sérum).
ε = --------------
- = cte Soit c v , la valeur vraie de la concentration, à doser dans le sérum
ci
d’un patient ; on ajoute des quantités connues, croissantes de la
alors : substance à doser (tableau 11).
cv
T i = c i ( 1 + ε ) = ----- ( 1 + ε ) (0)
αi
Tableau 11 – Test de récupération : ajout de quantités
Le graphe T i = f ( 1 ⁄ α i ) est encore une droite passant par l’ori- connues, croissantes de la substance à doser
gine, de pente c v ⁄ ( 1 + ε ) , ne permettant pas de déterminer ε puis-
que c v est inconnue. Ajouts cv c v + δc c v + 2δc … c v + iδc
Si la méthode introduit une erreur absolue systématique ε’
Valeur sur la Tv …
c courbe étalon T1 T2 Ti
T i = c i + ε ′ = ----v- + ε ′
αi
Si le dosage est exact :
Le graphe T i = f ( 1 ⁄ α i ) est une droite de pente c v , dont l’ordon-
née à l’origine est ε’, qui peut donc être déterminée. Si l’écart entre cv = Tv , c1 = T1 ,
la valeur mesurée et la valeur vraie est constant tout au long de la
gamme de concentration étudiée, on parlera d’une erreur absolue c i = T i = c v + iδc = T v + iδc
systématique, qui sera révélée par un test de dilution lorsque
l’ordonnée à l’origine est significativement différente de zéro. Le graphe c i = f ( T v + iδc ) , pour i variable, est une droite passant
Exemple : épreuve de dilution d’une trousse de dosage IRMA de la par l’origine et de pente 1.
thyrotropine humaine (TSH). Chaque échantillon ainsi préparé est ana- S’il existe une erreur systématique absolue ε’ :
lysé deux fois (tableau 10 et figure 26).
Cette relation se traduit par une droite passant par l’origine et d’une T v = c v + ε ′ , …, T i = c i + ε ′ = c v + iδc + ε ′
pente égale à la concentration initiale. Dans le cas d’une erreur systé-
matique, l’ordonnée à l’origine est statistiquement différente de zéro T i = T v + iδc
et se traduit par une relation non linéaire. Les outils statistiques per-
mettant de comparer la valeur de l’ordonnée à l’origine à zéro ou la Le graphe T i = f ( T v + iδc ), pour i variable, est encore une droite
linéarité de la relation sont reportés dans un ouvrage Immunostat [31]. passant par l’origine et de pente 1, ne permettant de détecter ε’.
S’il existe une erreur systématique relative :
Tv – cv Ti – ci
ε = -----------------
- = --------------
-
50 cv ci
Valeurs observées mUI/L
Figure 26 – Épreuve de dilution : dosage TSH Exemple : un test de surcharge a été réalisé en ajoutant un volume
équivalent de standards St (0 ; 0,16 ; 0,31 ; 1,25 ; 5 ; 20 ; 80) fournis dans
(0)
la trousse à un sérum de concentration faible en thyrotropine (TSH).
Tableau 10 – Épreuve de dilution d’une trousse de dosage Chaque échantillon ainsi préparé sera analysé deux fois (tableau 12 et
IRMA de la thyrotropine humaine figure 27).
La courbe représentative des concentrations attendues en fonction
Valeur des concentrations observées est une droite de pente égale à 1, pas-
Contribution Valeur enregistrée Récupération sant par l’origine en l’absence d’erreur systématique ou en présence
Dilution du pool A prévisible (VE) / (VP) d’une erreur systématique absolue. Par conséquent, cette épreuve ne
(mUI/L) (VP) moy détecte pas une erreur systématique constante en valeur absolue. Les
(VE)
± ET outils statistiques permettant de comparer la valeur de l’ordonnée à
(%)
l’origine à zéro et la pente à 1 de la relation sont reportés dans
– 47,58 – – 0,380 – l’ouvrage Immunostat [31].
1/2 – 23,79 23,46 0,610 98,6
1/4 – 11,89 12,47 0,137 104,8
Test de dilution : mise en évidence d’une erreur absolue sys-
1/8 – 5,94 5,76 0,063 96,9 tématique.
1/16 – 2,97 2,92 0,002 98,3 Test de surcharge : mise en évidence d’une erreur relative
ET écart-type systématique.
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(0)
50
Valeurs attendues mUI/L
3
+ 3s
40 y = 0,9711x + 0,1954
Concentrations trouvées
2
+ 2s
30
1
20 c
10 1
0 – 2s
0 10 20 30 40 50 2
Valeurs observées mUI/L – 3s
3
a présentation du diagramme
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de métabolites possédant un épitope pouvant être reconnu par l’Ac (Ac2), mais par d’autres sites (épitopes) que ceux les reliant à l’anti-
du dosage, par suite d’homologie séquentielle, va augmenter la gène à doser ; il va donc se former un complexe Ac1-Ac-Ac2, qui aug-
fixation non spécifique, diminuer le signal (ipm) détecté et donc mente le signal détecté et entraîne une erreur de dosage par excès.
entraîner des erreurs par excès. Au contraire, dans le cas des techni- Dans les techniques RIA, il peut aussi se produire des interféren-
ques IRMA, la nécessité de posséder un second épitope pour l’Ag à ces conduisant à des sous- ou surestimations de l’analyte en fonc-
doser diminue les risques de confusion (TSH, FSH, LH, HCG). tion du mode de séparation mis en place (figure 33 et tableau 15).
Mais cette obligation rend les techniques IRMA inaptes à doser
les petites molécules « haptènes ». ■ Effet crochet
L’effet crochet « hook effect ou effet cloche » apparaît dans les
méthodes « sandwich » lorsqu’un excès massif d’antigène (10 à
3.5.7 Limite de détection 10 000 fois le dernier point de gamme) dépasse les capacités de
liaison de l’anticorps fixé au support solide. Dans ces conditions,
Les techniques IRMA ont une limite de détection à priori plus l’anticorps de capture Ac1 n’est plus en excès par rapport à Ag à doser
basse que les techniques RIA. En effet, en IRMA, le signal détecté ne (figure 34a), ce dernier se fixe uniquement sur l’anticorps de recon-
peut provenir que de la formation du complexe Ac*-Ag (ou Ac1-Ag- naissance Ac2 (figure 34b), l’empêchant de former le « sandwich »
Ac*2 ) ; on mesure une augmentation du signal par rapport à un avec le complexe Ac1-Ag, le signal détecté, qui correspond à Ac1-Ag-
signal initial (bruit de fond) nul ou très faible. Ac2 diminue, entraînant une erreur par défaut : une sous-estimation
(figure 34).
En RIA, le signal provient des Ag* liés à Ac et non déplacés par les
Ag à doser ; on mesure donc une diminution d’un signal initial très Une addition séquentielle des réactifs, séparée par une étape de
élevé (Ag*-Ac avant compétition) ; une faible augmentation des Ag lavage soigneux permet d’éliminer ce phénomène. On obtient alors,
à doser ne peut provoquer qu’une faible diminution du bruit de pour les valeurs élevées d’antigène, un plateau correspondant à la
fond. saturation des sites de l’anticorps liant.
Il est recommandé de procéder en deux étapes, séparées par un
lavage soigné.
3.5.8 Risques d’interférences en IRMA et RIA Il est aussi possible de diluer le sérum du patient quand un précé-
dent dosage a indiqué une valeur élevée en Ag ou bien si le test de
Dans les techniques IRMA, il peut aussi se produire des interfé- recouvrement est inférieur à 100 %.
rences :
— soit avec d’autres substances du milieu ;
— soit avec des autoanticorps [32].
Dans le sérum du patient, il peut y avoir certaines molécules pos-
sédant l’un des épitopes de l’antigène à doser et qui peut réagir :
— soit avec l’anticorps de capture (figure 31a) ; Molécules
— soit avec l’anticorps de reconnaissance (figure 31b). Molécules interférentes
Dans les deux cas, après lavage, le signal détecté diminue, entraî- interférentes
ELSA
ELSA
nant une erreur par défaut.
De même, il peut y avoir dans le sérum des autoanticorps (auto
Ac) dirigés contre l’antigène à doser et qui vont bloquer :
— soit l’épitope correspondant à l’anticorps de détection (figure
32a) ;
— soit celui qui correspond à l’anticorps de capture (figure 32b). a réaction avec l'anticorps b réaction avec l'anticorps
de capture de reconnaissance
Dans les deux cas, le signal détecté diminue, entraînant une
erreur de dosage par défaut.
Après une immunoscintigraphie par exemple, le sérum du patient
peut contenir des anticorps antisouris (Acs) (figure 32c), se liant à la Figure 31 – Différents mécanismes d’interférence dans la méthode
fois à l’anticorps de capture (Ac1) et à l’anticorps de reconnaissance IRMA
Ac1 Ac2
ELSA
ELSA
ELSA
Auto-Ac Anticorps
antisouris (Acs)
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Ag + Ag* + +
Ac Auto-Ac-anti Ag
Ag Comptage Ag
Comptage de
de [1] + [2]
Ag* Ag* [1] + [2] + [3] + [4]
Ag
Pendant la séparation Perte de
ipm
[3] + [4]
Ag*
(0)
Tableau 15 – Résumé des risques d’interférence
en IRMA et RIA
RIA IRMA
Système de séparation spécifique : Système de séparation non spécifique : PEG® Système « sandwich »
immunoprécipitation
Surestimation de la Tg Sous-estimation de la Tg Sous-estimation de la Tg
Tg : thyroglobuline
4. Détection du signal
radioactif
La détection doit être adaptée au type de rayonnement émis par
le traceur, on distingue :
— les rayonnements électromagnétiques (γ, X) : iode 125, cobalt 57 ;
ELSA
4.1.1 Principe
Ag Certaines substances minérales ou organiques ont la propriété de
transformer une partie de l’énergie qui leur est cédée par une parti-
cule (rayonnement β) ou un photon (rayonnement X ou γ) qui les tra-
verse, en énergie lumineuse (phénomène de luminescence) sous
forme d’un photon (scintillation) dont le spectre est localisé dans
l’ultraviolet ou le visible. En effet, l’énergie cédée par la particule ou
Figure 34 – Mécanisme de l’effet crochet le photon dans le scintillateur soit par effet photoélectrique, soit par
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effet Compton, soit par création de paires excite les atomes du cris-
tal qui reviennent à leur état fondamental en émettant des photons
Hauteur d'impulsion
de scintillation.
a2
Les scintillateurs utilisés ne sont pas aptes à détecter avec la
même efficacité tel ou tel type de particule ou de photon (tableaux
16 et 17).
E2
E1
Parmi les scintillateurs organiques, on peut citer l’anthracène et le
naphtalène.
a3
E3
a1
4.1.2 Propriétés d’un bon scintillateur
Tableau 17 – Récapitulatif des scintillateurs minéraux utilisés pour la détection des rayonnements gamma
Masse volumique Atténuation linéaire Photofraction Constante
Rendement lumineux
Scintillateur de décroissance
(relatif)
(g/cm3) (cm–1) (%) (ns)
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ipm 1
Radiation
2
3
Réflecteur de Scintillateur
lumière cristal de NaI
4
Photocathode
V1
Dynodes E
V2
4.2.2 Quenching
V6
Ce terme désigne un phénomène d’affaiblissement de la scintilla-
V7
tion provoqué par l’introduction de diverses substances (eau, sol-
vants organiques, protéines, etc.) dans le milieu de mesure. Cet
Anode V8
affaiblissement s’accompagne d’un déplacement du spectre éner-
(collecteur)
gétique vers les faibles amplitudes et une diminution de l’aire sous
la courbe spectrale (figure 37).
Lorsque l’échantillon radioactif est introduit dans le liquide scin-
C tillant des composés divers : eau, substances organiques, colorants
R
peuvent être apportés.
Signal Suivant l’étape au niveau de laquelle interagit le composé, on
+ définit deux types de quenching :
Très haute tension — le quenching chimique, il est dû aux composés qui agissent
sur les transferts d’énergie entre solvant et S1 et S2, ils captent de
l’énergie et la restituent non pas sous forme de fluorescence, mais
Figure 36 – Cellule photomultiplicatrice sous forme de chaleur (conversion interne) ;
— le quenching couleur, il est produit par des colorants qui
absorbent dans la région du bleu-violet et qui constituent une sorte
4.2 Scintillation liquide de filtre absorbant pour les photons, entre leur point d’émission et
le bord intérieur des fioles.
Lorsque l’on doit comparer entre elles des activités d’échantillons
4.2.1 Principe quenchés, deux cas peuvent se présenter :
— le taux de quenching est identique dans tous les échantillons.
C’est parce que les β– ont un très faible parcours dans la matière L’efficacité de comptage est la même pour tous les échantillons. Il
que leur détection se fait après avoir introduit la source radioactive est alors possible de comparer les activités relatives (ipm) des
à l’intérieur même du détecteur ; celui-ci se présente sous forme échantillons entre eux ;
d’un liquide qui possède des propriétés de fluorescence. Ces liqui- — le taux de quenching est variable d’un échantillon à l’autre.
des sont essentiellement des composés organiques aromatiques de Pour chaque échantillon l’efficacité est différente. Après avoir
la famille du benzène. mesuré les ipm (impulsions/min), il faut alors, pour chaque échan-
La longueur d’onde de leur fluorescence est située dans l’ultra- tillon, déterminer son efficacité de comptage (E) et calculer son acti-
violet à 270 mn. On sait que les photons de 270 nm ne peuvent pas vité réelle (dpm (désintégration/min)) :
traverser le verre ou la matière plastique dont sont constituées les ipm
fioles dans lesquelles sont placés l’échantillon radioactif et le scin- dpm = -----------
E
tillateur.
Cela oblige à utiliser un solvant (xylène, etc.) dans lequel sont dis- Ces opérations constituent ce que l’on appelle des corrections de
sous d’autres composés fluorescents, que l’on appelle solutés. Leur quenching.
rôle est de déplacer la bande de fluorescence du solvant (270 nm)
jusque dans la partie visible du spectre, à environ 450 mn.
4.2.3 Méthodes de correction de quenching
L’échantillon liquide, dont il faut mesurer la radioactivité, est dis-
sous dans un solvant organique (toluène, dioxane, xylène, cumène
4.2.3.1 Correction de quenching par standard interne
ou pseudocumène) contenant les agents de scintillation [PPO (2,5 –
diphényloxazole) et diméthyl-POPOP (1,4 – bis – 2 – (– 4 – méthyl – 5 Après mesure de l’activité A (ipm) d’un échantillon, il est ajouté
– phényloxazolyl) – benzène) par exemple]. Il faut attendre plusieurs dans celui-ci une quantité connue N (dpm) du même radionucléide
heures avant d’effectuer la mesure, car une scintillation apparaît sous la même forme physico-chimique. L’ajout de N (dpm) constitue
spontanément en l’absence de toute radioactivité. un standard interne. L’échantillon est mesuré à nouveau, son
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RADIOANALYSE _______________________________________________________________________________________________________________________
activité est alors A’ (ipm). On a A’ (ipm) > A (ipm), la différence A’ 4.2.3.2 Correction de quenching
(ipm) – A (ipm) est due à la quantité N (dpm) ajoutée dans l’échan- par standardisation externe
tillon. L’efficacité de comptage E du standard interne est :
La méthode de correction est basée sur la mesure d’activité d’une
A′ ( ipm ) – A ( ipm ) source émettrice gamma qui est placée à l’extérieur de la fiole, d’où
E = -------------------------------------------------
N ( dpm ) le terme de standardisation externe.
L’efficacité de comptage de l’échantillon est la même que celle du La nature de la source externe dépend des compteurs, cela peut
standard interne, d’où l’activité réelle de l’échantillon : être du 137Cs, du 133Ba ou du 210Ra, l’activité est comprise entre 185
et 740 kBq. Compte tenu de l’énergie des rayonnements γ et de la
A ( ipm ) composition chimique du liquide scintillant (principalement C et H)
A échantillon ( dpm ) = -------------------- l’interaction des gamma se fait par effet Compton et le spectre en
E
énergie des électrons Compton produit est voisin de celui des bêta
■ Analyse du spectre de l’échantillon négatifs du 14C.
Plus le quenching est important, plus grand sera le déplacement Les spectres d’amplitude des impulsions de la source gamma
vers les faibles amplitudes, l’efficacité de comptage diminuant pro- subiront les mêmes modifications que ceux des radio-isotopes
portionnellement. Ainsi, la position du spectre le long de l’échelle contenus dans la fiole. Il y aura :
des abscisses renseigne sur l’importance du quenching, donc sur la — déplacement du spectre vers les faibles amplitudes ;
valeur de l’efficacité. Si l’on peut établir une relation du type : — diminution de la surface sous la courbe (baisse de comptage).
efficacité = f (position du spectre) L’évaluation du déplacement du spectre se fait par analyse du
spectre f.
on dispose alors d’un moyen pour déterminer l’efficacité de comp-
tage de l’échantillon, puis de son activité réelle (dpm). Après avoir déterminé le « paramètre source externe » qui est
fonction du quenching, il faut relier celui-ci à l’efficacité de comp-
L’analyse du spectre de l’échantillon fournit un paramètre numé- tage du radio-isotope à mesurer.
rique fonction de la forme et de la position du spectre (f de spectre)
variable selon le constructeur du détecteur. La relation s’établit au moyen d’une série de 8 à 10 échantillons
standards quenchés, dont il est déterminé les efficacités E et les
Des déterminations faites sur des étalons à quenching variable valeurs de standardisation externe. À partir de ces valeurs, la courbe
permettent d’obtenir une série de valeurs et donc d’établir une de correction de quenching est établie et mise en mémoire dans le
courbe de correction de quenching (figure 38) qui relie l’efficacité E compteur sous forme de polynôme du troisième degré ou de spline.
au paramètre f du spectre.
Pour les échantillons inconnus, leur efficacité est calculée à partir
L’efficacité de comptage E d’un échantillon inconnu est détermi- de leur paramètre de quenching et la fonction mathématique. Ce
née en reportant sur la courbe de correction de quenching la valeur calcul ne doit impérativement être fait que si le paramètre de quen-
f. La radioactivité réelle (dpm) est calculée en divisant l’activité rela- ching est compris entre les deux limites extrêmes de la courbe,
tive (ipm) par l’efficacité E. c’est-à-dire entre le premier et le dernier standard quenché.
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