Cameroon National Plan For Environmental Management
Cameroon National Plan For Environmental Management
Cameroon National Plan For Environmental Management
DE L'ENVIRONNEMENT AU CAMEROUN
RAPPORT GENERAL
en collaboration avec
8 Novembre 1996
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I. CADRE GENERAL.....................................................................................1
II. RESUME DES INTERVENTIONS DES DONATEURS.......................................3
III. DECLARATIONS D'INTENTION DES DONATEURS......................................5
I. CADRE GENERAL
La Table Ronde Internationale des Donateurs sur l'Environnement au Cameroun s'est déroulée
à l’hôtel Hilton le 8 Novembre 1996 à Yaoundé. Les travaux de cette concertation étaient
placés sous la haute présidence de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Trois temps forts auront marqué le déroulement de cette Table Ronde :
Dans son intervention, le Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) a rappelé que le PNUD a toujours assisté le Gouvernement
camerounais dans ses différents exercices de planification environnementale ainsi que le
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démontre le projet de lutte contre la sécheresse initié en zone soudano-sahélienne dès 1990, et
que c’est dans cet esprit que le PNUD a joué le rôle de catalyseur dans la participation des
donateurs lors de l’élaboration du PNGE. Compte tenu de cette contribution, le PNUD est tout
à fait disposé à participer à la mise en œuvre du PNGE.
En ce qui concerne les institutions, les donateurs ont félicité le Gouvernement pour la création
du Secrétariat Permanent à l'Environnement qui peut faire face à l'ensemble des actions
relatives à la mise en oeuvre du PNGE. Les donateurs ont suggéré que la réalisation des
projets devrait relever de la compétence des Ministères techniques concernés et des
organismes compétents. En effet, les attributions dévolues au Secrétariat Permanent lui
confèrent un rôle de coordinateur dans la mise en oeuvre des politiques, stratégies et actions
du PNGE. Les donateurs ont particulièrement mis l'accent sur la création d'une administration
forte, dotée de ressources humaines nécessaires. Ils ont également exprimé leur volonté de
renforcer les capacités de gestion de l'administration de l'environnement.
En ce qui concerne les projets, les donateurs ont émis des réserves sur le nombre relativement
élevé des projets identifiés et le montant des investissements prévus. Dans ce contexte, il est à
noter que la majorité des projets ont été identifiés au niveau régional avec la participation des
populations. Aussi, l'investissement global de l'ordre de 135 milliards de FCFA, répartis sur
une période de dix ans correspond-il à la capacité d'absorption prévue.
Les donateurs ont également mis l'accent sur la réalisation des projets du PAFT qui sont, en
effet, tous pris en compte dans les programmes de mise en oeuvre du PNGE (environ 80
projets). Vu la difficulté d'obtenir toujours l'information requise sur les projets en cours
d'exécution, il est possible que certains projets n'aient pas été adéquatement représentés dans
les fichiers. Dans le cadre du suivi de l'exécution du PNGE, le Secrétariat Permanent mettra
une priorité sur l'actualisation des fichiers et des données.
Les donateurs d'une manière générale ont exprimé leur appui au Gouvernement pour soutenir
les projets en matière de conservation de la biodiversité, de gestion des ressources forestières,
de mise en valeur rationnelle des ressources naturelles, du développement des énergies
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Parmi les problèmes spécifiques, les donateurs ont évoqué l'exploitation forestière dans la
zone du projet KORUP et le mode d'exploitation du Prunus africanus. A ce sujet, le Ministre
de l'Environnement et des Forêts a assuré les donateurs que toutes les mesures prévues dans le
cadre de la réglementation existante seront mises en oeuvre pour résoudre ces deux
problèmes. Cependant, il a demandé aux donateurs et agences de coopération d'accorder le
temps nécessaire pour qu’une solution adéquate, en accord avec les populations concernées,
soit trouvée. D'autres préoccupations des donateurs se réfèrent aux infrastructures routières et
aux oléoducs, mais ils sont cependant nécessaires pour assurer un développement économique
et social. Il a été souligné que les études d'impact seront réalisées afin de limiter les dégâts sur
l'environnement dans la mesure du possible.
En ce qui concerne l'exploitation forestière, les donateurs ont insisté sur le respect du code
forestier, la réalisation des plans d'aménagement et la révision de la taxation des forêts. En
outre, les donateurs ont souligné la nécessité d'intensifier la lutte contre le braconnage.
Dans leurs commentaires, les donateurs ont également mis un accent particulier sur le
renforcement de la coopération sous-régionale en Afrique Centrale et sur la mise en oeuvre
des projets et programmes régionaux, ceci notamment dans le cadre d'une politique et d'une
législation commune en matière de gestion forestière, de gestion des eaux et des ressources
naturelles.
D'une manière générale, les donateurs ont indiqué leur volonté de participer d'une façon
importante au financement du PNGE, soit à travers le renforcement des projets en cours, soit à
travers des nouveaux projets, mais ils ont souhaité une bonne coordination des interventions.
A ce sujet, la coordination ne devrait pas seulement concerner les structures du Gouvernement
aux niveaux central et régional, mais aussi la concertation entre le Gouvernement et les
donateurs.
Le MINEF a assuré les donateurs de la volonté ferme de son département de veiller à une
bonne mise en oeuvre des politiques, stratégies et actions du PNGE, en collaboration avec
tous les acteurs concernés ; cependant, il a souhaité l'appui des donateurs aux structures du
Gouvernement et au renforcement de ses capacités de gestion. Il a, en outre, affirmé la
recherche des solutions pour la gestion durable de l'environnement et l'application rigoureuse
des textes réglementaires.
A l’unanimité, les donateurs se sont félicités des excellents résultats du PNGE dont le
processus d’élaboration a connu un grand succès à son approche participatif et à son caractère
décentralisé et démocratique. Au surplus, ce processus a connu un impact sous-régional
remarquable à la fois par la participation de certains pays voisins aux séminaires de
planification provinciaux, et par la prise en compte du caractère partagé de plusieurs
ressources naturelles.
Ainsi, les interventions faites par les représentants des donateurs présents à cette Table Ronde
se résument ainsi qu'il suit :
la mise en place d'un cadre juridique adéquat à travers l'élaboration des textes
d'application de la loi-cadre relative à la protection de l'environnement ;
l'institutionnalisation des études d'impact et particulièrement l'instauration
systématique des enquêtes publiques ;
la mise en oeuvre du PNGE sur la base des stratégies et des résultats concrets à
atteindre.
Il a conclu son intervention en déclarant que l'ACDI sera toujours disposée dans les mesures
de ses possibilités à appuyer les initiatives du Gouvernement dans le domaine de la
sauvegarde de la qualité de l'environnement.
Le Haut Commissaire de la Grande Bretagne a rappelé les actions de son Gouvernement dans
le domaine de la gestion des forêts et de la conservation de la biodiversité à travers les
programmes réalisés en particulier sur le Mont Cameroun et dans la zone de KORUP. Il a
également dit que son pays accorde un intérêt particulier aux programmes d'appui à la
conservation de la forêt du bassin de Congo. Il a aussi proposé que des études d'impact soient
systématiquement réalisées pour toute activité qui pourrait avoir une incidence sur
l'environnement. L’intérêt de la Grande Bretagne s’oriente donc vers le domaine de la gestion
des ressources naturelles.
3. AMBASSADE D'ALLEMAGNE
Le Premier Secrétaire de l'Ambassade d'Allemagne a d'abord rappelé le grand intérêt que son
pays accorde aux questions environnementales et de gestion rationnelle des ressources
naturelles au Cameroun. C'est à ce titre que son pays a apporté sa contribution au PNGE à
travers l'organisation des séminaires nationaux et régionaux. Il a également signifié que
certains projets identifiés dans le PNGE font déjà l'objet de la coopération bilatérale, il s'agit :
du projet KORUP ;
du projet Mont Cameroun ;
du projet de conservation de la forêt du Sud-Est et
du projet AKWAYA en cours d'étude.
Elle a terminé son intervention en souhaitant qu'en vue d'une bonne exécution du PNGE, une
concertation interministérielle soit instaurée.
La Représentante de l'Ambassade des Etats-Unis a axé son intervention sur un certain nombre
de remarques et d'observations qui concernent :
la réalisation systématique des études d'impact pour tous les projets de construction
de routes ;
la lutte contre la pollution par l'instauration de mesures de paiement selon le
principe pollueur-payeur ;
la nécessité pour le PNGE d'oeuvrer pour l’abandon de l'exploitation anarchique des
forêts par l'allocation de fonds pour une gestion rationnelle des forêts ;
l'inexistence de projets spécifiques pour la maîtrise des besoins énergétiques ;
la redéfinition des aires protégées selon une programmation et des objectifs bien
précis de développement et de conservation.
Elle a par ailleurs proposé que des contacts soient pris avec l'Agence Américaine de
Protection de l'Environnement (EPA) pour des échanges d'expériences dans le cadre du
contrôle de la pollution et de la définition des normes.
En ce qui concerne l'exécution du PNGE, elle a dit que son Gouvernement serait prêt à
appuyer le Cameroun dans les actions concernant des projets d’envergure sous-régionale
notamment :
Il y a lieu de rappeler que lors des contacts que la mission de plaidoyer a eus avec le
Département d’Etat Américain, les Etats-Unis ont indiqué clairement leur intérêt pour soutenir
les actions de lutte contre la désertification et de protection de la biodiversité.
Au terme de cette présentation, il a dit que la CEE s’intéresse également au domaine des
transports et à celui du développement urbain et rural. Il a souligné que les projets qui sont
mis en œuvre dans le cadre de ces deux domaines comportent des aspects environnementaux
extrêmement significatifs.
7. REPRESENTATION DU COMMONWEALTH
Le Représentant du Commonwealth a souligné que, malgré le fait que son institution ne soit
pas un bailleur de fonds, elle a le mandat d’apporter son soutien à travers son programme
d’assistance technique aux pays membres, notamment en ce qui concerne les activités de lutte
contre la pauvreté et la promotion du développement durable. C’est ainsi que le
Commonwealth peut assister le Cameroun dans le cadre des activités ci-après :
la conservation de la biodiversité ;
la gestion des ressources en eau ;
la promotion des énergies renouvelables et
la formation des cadres techniques dans les domaines de la biogénétique, la gestion
des ressources, la prévention des risques, la gestion des écosystèmes marins et
côtiers, etc...
Autant de domaines qui concernent la mise en œuvre du PNGE et pour lesquels le
Commonwealth pourrait apporter son appui à travers la division scientifique et technique.
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Le Représentant Résident du PNUD a, dans son intervention, présenté la contribution que son
organisation a apportée tout au long du processus d’élaboration du PNGE en termes d’appui
financier et d’assistance technique. Il a également rappelé la contribution du PNUD dans le
cadre de la formulation de la nouvelle loi forestière et dans le domaine de la gestion durable
des forêts à travers le projet Capacité Forestière. Compte tenu de la participation active du
PNUD à l’élaboration du PNGE, il est évident qu’il va également apporter son soutien lors de
sa mise en œuvre notamment en consolidant les résultats déjà acquis dans l’exécution des
micro-projets.
Il a ensuite passé la parole à la coordonnatrice du Réseau Africa 2000 qui a présenté les
activités du PNUD en ce qui concerne les secteurs identifiés dans le PNGE. C’est ainsi qu’elle
a rappelé que l’intervention du PNUD peut se dégager dans trois axes qui sont :
le renforcement des capacités de gestion des ressources naturelles par la formation des
communautés de base ;
la protection de l’environnement et la promotion du développement durable ;
l’intégration de l’approche participative.
S’agissant de l’exécution du PNGE, elle a dit que la contribution du PNUD est sur le point de
démarrer à travers les programmes Africa 2000 et GEF-Actions Communautaires, qui vont,
dans les mois qui suivent, commencer sur l’ensemble du territoire l’exécution d’un certain
nombre de micro-projets qui auront été sélectionnés parmi ceux identifiés par le PNGE.
que son institution est en train de procéder à une évaluation des projets d’assainissement du
quartier New-Bell à Douala et de la ville de Yaoundé.
En 1990, le WWF a choisi six pays stratégiques dont le Cameroun dans la région de l’Afrique
Centrale et de Madagascar afin d’y développer des plans nationaux de conservation durable.
Au Cameroun, les activités de WWF concernent globalement :
le projet KORUP ;
le projet Sud-Est Cameroun ;
le projet KILUM ;
le projet Waza-Logone ;
le projet Plan d’Aménagement des Eléphants ;
le projet SOLIDAM dans la région d’Akonolinga et autres.
Dans le cadre de l’exécution du PNGE, le Représentant de WWF a dit que les partenaires et
autres bailleurs de fonds peuvent compter sur la collaboration et le savoir-faire du WWF
comme éléments essentiels dans l’exécution des projets de conservation et de gestion des
ressources naturelles.
développement durable sans une protection adéquate de l’environnement. Il a ensuite dit que
la B.M. adhère aux idées forces du PNGE en ce qui concerne :
L’Ambassadeur de France, au début de son intervention, mis l’accent sur les grands principes
de la coopération défendus par son pays au sein des instances internationales et qui sont :
Il a continué son propos en présentant les actions à forte composante environnementale que la
France, à travers la Mission de Coopération et d’Action Culturelle et la Caisse Française de
Développement, entreprend au Cameroun, à savoir notamment :
Pour ce qui est de l’exécution du PNGE, l’Ambassadeur de France a indiqué que l’aide de son
pays se poursuivra dans la continuité des actions actuelles en tirant des leçons de difficultés
qui peuvent se présenter dans tel ou tel domaine. La réussite et la maîtrise des projets en cours
ainsi que le bon aboutissement des réformes nécessaires conditionneront la prise en charge de
nouveaux projets. Ces nouveaux projets pourraient s’inscrire, selon leurs critères d’éligibilité,
au financement du fonds français pour l’environnement mondial institué par la France après le
Sommet de Rio de 1992, ainsi que par le Fonds de Conversion de Créances géré par la Caisse
Française de Développement.
2. Il est ainsi nécessaire de mettre en place, dans les meilleurs délais, les structures
concernées notamment le Secrétariat Permanent à l'Environnement, et de les doter d'un
personnel performant et compétent, apte à négocier et à convaincre afin d'assurer les
donateurs d'une mise en oeuvre cohérente et transparente des projets et programmes du
PNGE.
3. Il est recommandé que la structure chargée de la mise en oeuvre du PNGE assure une
bonne coopération, d'une part avec les ministères techniques par la désignation des
"Correspondants de l'Environnement" au niveau de chaque ministère concerné, et d'autre
part avec les donateurs en établissant un contact permanent d'information et de
concertation. A ce sujet il est proposé que les donateurs et agences de coopération
participent dans les Comités Régionaux de l'Environnement ainsi que dans les
commissions spécialisées de la Commission Nationale Consultative de l'Environnement
et du Développement Durable (CNCEDD).
5. Les structures chargées de la mise en oeuvre et du suivi du PNGE devraient, dans un premier
temps, actualiser les fichiers des projets en cours, relever les goulots d'étranglement et
rechercher, avec les donateurs et organismes de coopération ainsi qu'avec les populations
concernées, des solutions adéquates.
Dans un deuxième temps, il faudrait réviser la programmation des projets par région et secteur
d'intervention afin de répondre à des considérations spécifiques des donateurs et organismes de
financement. Dans ce contexte il est à noter que :
7. Les donateurs ont également mis un accent particulier sur la réalisation des études
d'impact environnemental. A ce sujet, il est proposé :
Les donateurs ont indiqué leur disponibilité spécifique de soutenir la mise sur pied des
procédures de réalisation des études d'impact et d'appuyer l'élaboration des conceptions
et des approches méthodologiques et techniques.
ANNEXES
ANNEXE I
Je suis heureux de l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui de vous exposer les vues de la France sur le
Plan National de Gestion de l’Environnement Camerounais, au cours de cette Table Ronde des bailleurs de
fonds.
La France a pris connaissance avec grand intérêt du document de synthèse de ces travaux.
Cet exercice demandé par le Gouvernement Camerounais et financé par de nombreux bailleurs de fonds
est, cela a été souligné, le premier à apparaître parmi les pays d’Afrique Centrale, et la France s’en félicite. A la
réflexion, cela n’est pas étonnant, vu l’ancienneté des préoccupations environnementales au Cameroun et leur
importance, que Monsieur le Premier Ministre a rappelé avec force ce matin.
Initié sous l’impulsion du Président BIYA, ce plan, comme l’a évoqué le Coordonnateur du PNGE,
Monsieur TCHANA, est le fruit de 3 années d’études, de concertation en ateliers régionaux puis nationaux. Une
large participation des acteurs de la société civile dans les provinces du Cameroun a été souhaitée et obtenue
pour son élaboration, comme l’a bien noté le Représentant Résident du PNUD, Monsieur RHAZAOUI. Il
présente une analyse assez exhaustive de l’état de l’environnement au Cameroun et dresse les domaines d’action
prioritaires en définissant des politiques spécifiques, par régions et par thèmes, que vous appelez « politiques
sectorielles ».
Ces politiques prennent en compte les grands principes de la Coopération défendues par la France au
sein des instances internationales et qui sont :
en premier lieu le désendettement des pays les plus pauvres en diminuant la charge de la dette qui
pèse sur eux ;
en second lieu le développement économique local et la recherche de formes de gestion
décentralisée impliquant les populations, pour lutter contre la pauvreté, car comme l’a bien dit ce
matin le représentant de la Banque Mondiale, Monsieur FERRER, les actions d’environnement,
pour réussir, doivent être intégrées par les populations ;
enfin la promotion d’une exploitation rationnelle des ressources naturelles assurant la préservation
des espèces et la durabilité des productions.
dans le domaine de la gestion des terroirs tant il est vrai, et cela apparaît dans vos documents, que les
problèmes fonciers, problèmes d’occupation de l’espace, sont omniprésents et difficiles à résoudre. Il s’agit
là d’un chantier de grande ampleur auquel le Gouvernement Camerounais entend s’atteler avec la
participation active des collectivités locales ;
dans le domaine de la recherche agronomique également où des travaux sur la régénération des sols,
maintien de la fertilité, mise au point de pratiques culturales anti-érosives et essais en agroforesterie, sont
menés dans le Nord et l’Extrême-Nord du Cameroun ;
dans le domaine de la gestion des ressources naturelles où nos projets s’intéressent à l’exploitation
durable de la forêt par la mise en place de « plans d’aménagement » destinés aux Unités Forestières
d’Aménagements et aux Forêts Communautaires tels que définis dans le nouveau Code Forestier,
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ils concernent également l’élaboration de plans de gestion des aires protégées, notamment sur les trois
parcs nationaux de la région Nord avec la participation des populations locales ;
ils font la promotion d’une exploitation plus rationnelle des ressources en bois et en eau dans les
régions où elles sont rares :
ile étudient les moyens de protection de la biodiversité et notamment des espèces animales en voie de
disparition ;
ils vont étudier et mener très prochainement des actions pilotes pour tenter de régler les conflits
homme/éléphants ;
enfin un projet d’appui institutionnel dans le secteur minier devrait être apporté auprès du Ministère des
Mines, de l’Eau et de l’Energie dès la fin 1997.
Les financements des équipements ruraux tels que des pistes de désenclavement et des ouvrages
d’hydraulique rurale sont assurés par la Caisse Française de développement et participent ainsi au
développement local.
Je crois devoir souligner que tous ces projets, financés par la France sont d’une portée très vaste. Ils
intéressent de près ou de loin l’environnement et devraient ainsi, à notre avis, être beaucoup mieux pris en
compte dans les documents du PNGE.
Avec l’organisation de cette Table Ronde des bailleurs de fonds, le processus d’élaboration du PNGE
prend fin. Il s’agit maintenant d’en suivre les grandes orientations en tenant compte du contexte économique
national et général, c’est-à-dire de façon réaliste et pragmatique.
Au plan institutionnel tout d’abord, la mise en place d’un secrétariat permanent ou d’une Agence de
l’environnement rattachée au Ministère de l’Environnement et des Forêts, semble tout à fait opportune. Ses
objectifs seraient d’élaborer la politique nationale au niveau central avec l’ensemble des structures concernées,
d’assurer le suivi et l’évaluation des projets en cours, de coordonner l’information environnementale, de mettre
en place et de suivre la réalisation d’études d’impact, de développer enfin une coopération régionale et
internationale.
Ce secrétariat pourrait piloter un Comité d’orientation et de Suivi du PNGE, associant l’ensemble des
donateurs.
Cette nécessaire coordination ne doit pas, cependant, déboucher sur une centralisation financière et
technique des projets mis en œuvre. Il s’agit bien au contraire, de mettre désormais en place un outil capable
d’appuyer les orientations politiques énoncées dans le document du PNGE et de définir une composante
environnementale au sein des différentes politiques sectorielles. Il convient, en effet, de laisser à chaque
Ministère technique le soin de mettre en œuvre les projets qui sont de son ressort et de promouvoir une politique
de décentralisation et de développement économique local, qui privilégie l’appropriation de la gestion des
ressources par les principaux acteurs concernés. Dans cet esprit, nous pensons que la création d’un Fonds
National de l’Environnement et du Développement Durable, alimenté essentiellement par des contributions de
bailleurs extérieurs, serait prématurée et peu opportune.
En ce qui concerne la demande de nouveaux projets, les chiffres avancés représentent des sommes
considérables : 108 milliards de FCFA en investissements nouveaux sur les 10 prochaines années dont 95
milliards demandés à l’aide extérieure en plus de ce qu’elle finance déjà. Cela correspond environ au
doublement de ce qui est déjà acquis en programmation.
En face de ces investissements considérables devrait, selon nous, être recherchée et définie une
rentabilité issue de ressources nouvelles escomptées.
Ces financements nouveaux doivent bien évidemment être obtenues sans endettement supplémentaire de
l’Etat.
Les propositions que nous pouvons appuyer doivent donc impérativement, pour être efficaces, rester
réalistes et pertinentes. Elles doivent être d’un niveau financier compatible avec la capacité financière du
Gouvernement camerounais et de la société civile, qui devront pouvoir assurer une contribution plus importante
et couvrir les charges récurrentes en fin de financements extérieurs, financements qui, comme chacun sait, sont
limités dans le temps.
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Dans cet esprit, je me permettrai d’ajouter les observations suivantes :
Le nombre de projets proposés (313) nous paraît élevé et classés selon 7 secteurs de façon, à notre avis,
pas toujours cohérente. Par exemple, des projets à caractère productif parfois sans lien direct avec
l’environnement sont classés, me semble-t-il, avec ceux à caractère de conservation comme ceux qui concernent
la biodiversité. Ce catalogue, un peu disparate, peut faire douter de la capacité de l’administration à les mettre en
œuvre ou même seulement à les coordonner et à les suivre tellement ils sont nombreux (la mise en œuvre du
projet GEF Biodiversité sur 10 sites différents s’avère déjà très complexe).
Un regroupement des projets et un classement selon les critères pertinents, serait donc certainement
utile.
Pour notre part, l’aide de la France se poursuivre dans la continuité de nos actions actuelles, en tirant les
leçons des difficultés qui peuvent se présenter dans tel ou tel domaine. Réussir, maîtriser les projets en cours,
mener à bien les réformes nécessaires à la modernisation du Cameroun, tout cela conditionne évidemment la
prise en charge de nouveaux projets.
Ces nouveaux projets pourraient s’inscrire, selon leurs critères d’éligibilité, au financement du Fonds
Français pour l’Environnement Mondial, institué par la France après le sommet de RIO de 1992. Je rappelle
enfin, pour être complet, que les projets environnementaux mis en œuvre par le Cameroun peuvent être pris en
compte par le Fonds de conversion de créances géré par la Caisse Française de Développement.
Comme vous le savez, la France se félicite de voir le Cameroun réaliser un ambitieux plan de gestion de
son environnement. Elle estime, cela étant, que l’exercice n’est pas terminé et que des améliorations peuvent être
apportées. Cela dans l’esprit de réalisme et de pragmatisme que tous, autour de cette vaste Table Ronde, nous
partageons.
Dans cet esprit général, nous faisons grande confiance à la nouvelle équipe gouvernementale que dirige
le Premier Ministre, Monsieur Peter MUSONGE, pour, à la lumière des débats de cette Table Ronde, peut-être
davantage prendre en compte ce qui est possible, réalisable et souhaitable en matière d’environnement, compte
tenu des efforts internationaux existant et des capacités notamment financières de toutes les parties prenantes.
Je puis assurer le nouveau Ministre de l’Environnement et des Forêts, Monsieur Joseph MBEDE, de
l’appui de la France pour aller dans ce sens.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (le FNUAP) s’est fixé comme priorité la promotion des
objectifs définis dans le Plan d‘Action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement du
Caire. Pour la première fois, cette Conférence assigne expressément une place centrale à l’homme dans toutes les
activités en matière de population et du développement durable.
Se fondant sur d’autres Conférences des Nations Unies, tel que la Conférence de Rio en conformité
avec l’Agenda 21, le FNUAP s’est engagé à s’assurer que les facteurs populations ; environnement et éradication
de la pauvreté soient intégrés dans les programmes, plans et politiques de développement durable.
Le FNUAP est d’avis qu’une croissance démographique plus lente et une répartition plus équilibrée de
la population seront bénéfiques pour l’environnement. Les populations souffrant de pauvreté ne sont pas en
mesure de gérer au mieux la terre. Les problèmes actuels d’épuisement des sols, de baisse de la production
alimentaire et de pénurie d’eau et de bois à brûler, peuvent être considérablement atténués par des politiques de
développement axées sur l’homme.
Il est bien connu aujourd’hui que les femmes produisent la plus grande partie de nourriture consommée
par leurs familles dans tous les pays en développement du monde, et que les aspects relatifs à l’utilisation
durable des terres sur le plan de l’environnement sont souvent au centre de leur vie. Avec une meilleure
éducation et des services de santé (notamment la santé de la reproduction et le planning familial) les femmes
sont armées pour gérer leur environnement plutôt que d’en être les victimes.
Travaillant sur la base d’une approche programme, le FNUAP appuie le Gouvernement à l’heure
actuelle dans le cadre de son deuxième programme de pays quinquennal, 1992 à 1996, avec un budget de 7,5
millions de dollars.
Parmi les 7 domaines d’intervention mentionnés dans le Plan National de Gestion de l’Environnement
au Cameroun, le FNUAP assiste déjà le Gouvernement dans le domaine de « Développement des Capacités
Humaines ».
Ainsi dans le secteur « femmes et Développement », le FNUAP renforce le rôle et le statut de la femme
et sa condition socio-économique par des activités génératrices de revenus et l’éducation à la parenté
responsable, en coopération avec le Ministère des Affaires Sociales et de la Condition Féminine, avec un budget
de US $ 750.000.
(Ce projet - 1994-1997 - couvre deux provinces : l’Extrême-Nord et le Sud-Ouest, et sera étendu à
d’autres provinces dans notre prochain programme de pays (1998-2002).
Ce projet est d’un montant de presque US $ 2 millions pour une période de 1995 à 1997.
Le FNUAP a également aidé dns le financement des séminaires provinciaux pour la préparation d’une
politique national d’intégration de la femme au développement, pour ne mentionner que les activités les plus
importantes ayant trait au Plan National de Gestion de l’Environnement (PNGE).
Notre organisation a commencé cette année les préparatifs du prochain cycle de programmation
quinquennal pour la période 1998-2002.
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En coopération avec le Gouvernement, le prochain programme de pays sera fondé sur les constatations
et recommandations d’une Mission d’Analyse des programmes et d’Elaboration des Stratégies (APES) prévu
pour 1997.
Cette nouvelle programmation nous permettra davantage d’intégrer les questions d’environnement dans
nos activités futures, y compris des aspects d’éducation et d’information en environnement.
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DECLARATION DE L’AMBASSADE DE LA REPUBLIQUE FEDERALE
D’ALLEMAGNE
Prononcée par M. Walter von den Driesch, Conseiller près l’Ambassade d’Allemagne
Je me réjouis d’assister aujourd’hui à cette Table Ronde des donateurs sur l’environnement au
Camerooun en général, et aux projets dans le cadre du Plan National de Gestion de l’Environnement (PNGE) en
particulier.
En ce qui concerne le premier, l’Allemagne a déjà contribué au financement d’un séminaire national sur
l’environnement et de plusieurs séminaires régionaux, ainsi que du rapport final. Aussi, l’Allemagne participera-
t-elle à l’exécution et à la mise en œuvre du PNGE à travers un expert au Ministère de l’Environnement et des
Forêts qui commencera son travail l’année prochaine.
En outre, certains projets concrets du PNGE font déjà l’objet de la coopération bilatérale germano-
camerounaise, par exemple la promotion du Parc National de Korup, la protection des ressources naturelles dans
la région du Mont Cameroun ainsi que la conservation et la gestion des forêts dans la région Sud-Est du
Cameroun, ce dernier projet ayant débuté fin Juin 1996. Un projet de conservation de la réserve forestière
d’Akwaya sera étudié par les organismes compétents allemands lors du premier semestre 1997. Tous ces
exemples démontrent clairement l’engagement de la République Fédérale d’Allemagne dans le secteur de la
protection de l’environnement.
L’allocation des fonds qui seront disponibles dans le cours de cette année a déjà été précisée lors des
entretiens de travail bilatéraux germano-camerounais récents qui se sont tenus à Yaoundé les 5 et 6 Septembre
1996. Ces allocations nous donnent les plafond du financement possible pour cette année. Etant donné la
situation tendue des budgets publics en république Fédérale d’Allemagne, ces plafonds resteront inchangés.
L’avenir nous montrera si des changements dans la situation financière générale permettent des modifications,
mais le droit budgétaire allemand ne nous permet pas de faire entrevoir un certain niveau de soutien pour un
exercice futur.
Le secteur de la protection de l’environnement est, je l’ai déjà dit, un des secteur-clefs de la coopération
bilatérale germano-camerounaise. Cela marque bien son importance, mais il exige également une coopération
étroite des côtés allemand et camerounais dans l’intégration de nouveaux projets dans le cadre des projets en
cours ou prévus pour le prochain avenir. Il convient de ne pas regarder chaque projet comme chose isolée qui est
conçue et exécutée dans une indépendance totale du reste de la coopération bilatérale. Tout au contraire, les
nouveaux projets normalement naissent des projets déjà réalisés. Ce fait devra être concilié, dans l’avenir, aux
priorités définies par le côté camerounais dans le PNGE, parce qu’évidemment, ces priorités définissent les
lignes directrices de la politique camerounaise de protection de l’environnement.
Le Parc National de Korup, partie essentielle de l’héritage naturel du Cameroun, mérite d’être
mentionné de façon un peu plus profonde. Je ne veux point préjuger les résultats de la mission d’évaluation, mais
nous sommes toujours inquiets au sujet de la licence d’exploitation forestière ancienne, remise en vigueur au
mois de Novembre 1995, qui compromet massivement l’atteinte de l’objectif du projet. Le projet doit
absolument participer à l’établissement de tous plans d’exploitation en vue d’assurer l’atteinte de cet objectif
dans de pareilles circonstances.
De même, le problème de l’exploitation de Prunus Africana met en péril le succès du projet « protection
des ressources naturelles dans la région du Mont Cameroun ». Il nous faut une conception durable
d’exploitation, il incombera au Ministère de l’Environnement et des Forêts d’en assurer le contrôle.
L’Allemagne a déjà indiqué qu’elle conditionnera la continuation de son soutien pour ces deux projets à
ce que des solutions acceptables soient trouvées. Pour le Cameroun, c’est une magnifique occasion de démontrer
clairement à la communauté des bailleurs de fonds sa volonté d’accorder la priorité à la protection de
l’environnement et des ressources naturelles. En tout cas, il lui appartient maintenant d’agir.
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Pour terminer, j’aimerais attirer l’attention sur le fait que, selon le dernier accord de rééchelonnement
de la dette bilatérale récemment conclu, il existe la possibilité de rééchelonner la dette jusqu'à concurrence de 10
millions de DM, c’est-à-dire d’environ 3,35 milliards de FCFA, à condition qu’au moins 30 pou cent de cette
somme soient utilisés pour des nouveaux projets dans les secteurs de la protection de l’environnement et de la
lutte contre la pauvreté.
24
DECLARATION DE LA DELEGATION DE
LA COMMISSION EUROPEENNE AU CAMEROUN
La Convention de Lomé IV, qui couvre la période 1990 à l’an 2000, a adopté le principe du
développement durable comme objectif global de la coopération EU-ACP. Elle met l’accent dans l’Article 4 sur
la nécessité de promouvoir un développement global autonome et auto-entretenu « qui repose sur un équilibre
durable entre ses objectifs économiques, la gestion rationnelle de l’environnement et la valorisation des
ressources naturelles et humaines ».
Ceci nécessite l’intégration des facteurs sociaux, économiques et environnementaux dans toutes les
phases des décisions au niveau de la programmation et des projets. Cette approche intégrée est mise en œuvre
aussi bien dans les programmes spécifiques de protection de l’environnement que dans les autres domaines
d’intervention.
Par ailleurs, la protection et gestion durable des forêts tropicales fait l’objet d’un nouveau protocole n°
10 et le Conseil de l’Europe a adopté en décembre 1995, un nouveau règlement sur les Forêts tropicales (JOCE
n° 3062/95, L327, 30 Décembre 1995) et un autre règlement sur la gestion des ressources naturelles et la
protection de l’environnement a été proposée à son approbation. Avec ces textes, la communauté se dote
d’orientations, se fixe des priorités et établit des moyens d’action dans ce domaine.
Les stratégies que la Commission a proposées pour le Programme Indicatif National dans le cas du
Cameroun sont marquées surtout par une concentration de l’aide dans deux domaines de coopération qui sont les
infrastructures de transport et le développement rural et urbain décentralisé.
Dans chacun de ces deux domaines, les questions de l’environnement constituent des thèmes
transversaux importants, surtout au niveau du développement rural. Par ailleurs, les projets ayant comme objectif
principal la protection de l’environnement peuvent bénéficier, non seulement des ressources de l’enveloppe
destinée aux actions hors concentration, mais aussi des ressources du programme Indicatif régional destinées aux
programmes qui couvrent plusieurs pays de la sous-région de l’Afrique Centrale et des ressources du budget de
la Commission.
La nouvelle législation mise en place par le Gouvernement du Cameroun, le Plan d’Action National
Forestier ainsi que le Plan National de Gestion de l’Environnement qui devront être mis en œuvre à court et
moyen termes, présentent des stratégies de gestion durable des ressources naturelles similaires à celles définies
dans la Convention de Lomé.
En ce qui concerne les programmes sur financement de l’Union Européenne qui sont déjà en cours et
qui rentrent tout à fait dans le cadre du PNGE, je ne peux citer que les projets :
ECOFAC réserve du Dja (pour le cameroun ; 1,9 M ECU sur 6è FED et 1,5 M ECU sur 7è FED) ;
KORUP (7,34 M ECU) ;
APFT (Avenir des Peuples des Forêts tropicales) (5,2 M ECU plusieurs pays) ;
programme certification avec WWF-Belgique : « Gestion durable des forêts tropicales et la certification du
bois » (1 M ECU - plusieurs pays) et
Tropenbos, programme de recherche sur les potentialités et contraintes liées à la gestion durable des Forêts
Naturelles au Cameroun (1,64 M ECU).
Total des financements déjà engagés dans ce secteur pour la période 1990-2000 : 19 M ECU x 647 FCFA = 12,3
milliards de FCFA.
25
Surtout les programmes de conservation des aires protégées, ECOFAC et KORUP ont comme approche
commune, de concilier la sauvegarde de la biodiversité avec la promotion du développement socio-économique
par la participation des populations et la recherche des systèmes de gestion et d’exploitation durables.
L’appui financier que la Commission pourrait accorder à d’autres projets qui s’inscrivent dans les
stratégies de développement concernées dépendra surtout de la mise en œuvre pratique de la législation en
matière des forêts et de la faune. Un problème particulier se pose dans la zone périphérique du Parc National de
KORUP avec des exploitations forestières qui sont en cours sur la base d’anciens licences et/ou il n’est pas
encore prouvé qu’ils respectent les normes fixées dans la loi. Nous attirons aussi l’attention sur le fait qi’il est
hautement souhaitable d’établir rapidement un plan de gestion pour l’ensemble du Parc de KORUP et la zone
périphérique.
Notre engagement pour des appuis supplémentaires dépendra également de la résolution de ces
problèmes par le Gouvernement Camerounais.
Je vous remercie.
26
CONTRIBUTION OF COMMONWEALTH
Mr. Chairman, I am here representing the Commonwealth Secretariat in London. First please let me
express my appreciation for the warm welcome which I received on this my first visit to Cameroon.
Cameroon is a new member of the Commonwealth and we at the Secretariat look forward to
working with you in your efforts for National Development.
The Commonwealth Secretariat is not a donor agency but we do have a mandate to provide support
through our technical assistance programmes to aid our member countries to implement activities aimed at
poverty alleviation and sustainable development.
The Cameroon National Environmental Management Plan (NEMP) has many elements which would
qualify for the consideration of support under the Secretariat’s technical assistance programme. For example,
the Science and Technology Division of the Secretariat addresses capacity building for :
In puts into the implementation of this plan can take the form of :
provision of short and long term experts to alleviate shortages in crucial skill areas,
national and regional training workshops to build up critical skill areas needed for programme
implementation,
provision of training attachments of Cameroon nationals to more advanced institutions in other
Commonwealth countries,
facilitating the development of relevant regional and international networks and
participation of nationals in regional and international Fora addressing the different areas of activity
reflected in the National Management Plan.
Finally, Mr Chairman, Il would like to assure you that the Secretariat would be prepared to consider the
provision of whatever support is possible to enable the people of the Republic of Cameroon to implement this
ambitious and well conceived plan.
We look forward to cooperating with MINEF and the NEMP and in particular in the area of anti-poaching.
We believe the plan is commendable in that it establishes a foundation for environmental awareness.
Explore the cameroon transit project which seeks to improve 11,000 kilometers of road. Usually the
Environmental Impact Assessment is drafted before the Environmental Mitigation Plan and the ELA drives
the mitigation plan. Given the tremendous impact of roads on the environment, this delay of the mitigation
plan and the rational for not producing an ELA seem coontradictory to sections of the NEMP.
On pollution and pay provisions, no mention of payment levels is made. We believe payments should be
high enough to dissuade pollution.
How will the NEMP protect the forest given the free reign foreign companies have in harvesting trees ?
Would proceeds from logging concessions be allocated to the central treasury or perhaps used to promote
forest management, e.g. salaries of forest warrens ?
Upon request we would be pleased to inquire of EPA as to US environmental pollution standards and goals.
27
The language should read that the promoter may not begin activities until or unless the impact assessment is
approved and required mitigation plans to fend off environmental damage are in place. It should be made
clear that projects undertaken by the Government require environmental impact assessment too.
We believe it would be better to set specific goals as to the amount of land that is set aside as a protected area
as well as a date certain to achieve these goals.
There does not seem to be specific mention of energy projects in the NEMP. What binds such projects to the
NEMP ?
28
CONTRIBUTION DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
Présentée par M. Irissa Samba, OESU
J’ai le plaisir de représenter la Banque Africaine de Développement (BAD) dont le Cameroun est un
des Etats Membres.
Le groupe de la BAD a prévu dans son pipeline de projets pour le Cameroun, le financement d’un
projet d’agro-foresterie rurale dans le cadre de la mise en œuvre du PNGE.
Le rapport de préparation de ce projet a été élaboré par la FAO sur un financement de la BAD.
Le montant du financement prévu sur le Fonds Africain de Développement (FAD) pour ce projet est de
5 millions d’UC (Unités de Compte), soit environ 3,7 milliards de francs FCFA. Ce montant est déjà retenu dans
le programme de prêts de la BAD pour le Cameroun.
Une mission de préparation pourrait être organisée dès réception par la BAD :
1. de la requête officielle,
2. de toutes les informations complémentaires nécessaires,
3. du rapport de préparation actualisé.
Je dois préciser aussi qu’une mission est actuellement au Cameroun pour évaluer le projet
d’Assainissement de New-bell (Douala) et le projet d’Assainissement de la ville de Yaoundé. La mission a
également pour mandat d’identifier d’autres projets à inscrire éventuezllement pour les exercices à venir de la
BAD.
29
O.D.A. LONDON
I understand that either Reiner Schuler or Karin Löbenstein, probably with someone from the Embassy, will
attend for GTZ. The World Bank have given me the names of Ponomb and Serrer - presumably Vicente
Serrer who I throught had been replaced by Christopher Trapman. Ponomb is a new name to me. Claude
Heimo may also attend. The EC Commission will be represented by Messrs Nagel and Blok. I have no
contacts with the French or the Canadians in this context (perhaps I should...).
On the basis of our discussions on Friday, I suggest you take the following line at the Table Ronde and
encourage the other donors to strike a similar note :
Will be interested to see arrangements for putting the Environmental Management Plan into effect.
Particularly interested in its relevance to forestry and biodiversity conservation which is focus of UK aid
programme in Cameroon.
Conservation of the environment is central to our two largest projects at Mount Cameroon and Korup.
Success will depend to large extent on application of sound and sustainable practices in harvesting forest
ressources.
Therefore welcome recent inventory of stocks of endangered Prunus Africana (Pygium) tree on Mount
Cameroon and await findings will great interest.
At Korup, some concern has been expressed about certain logging practices in the support zone of the
National Park. Support recommendation of recent EU project evaluation mission for Environmental Impact
Assessment. This could usefully be joint GOC/donor initiative.
(If appropriate) - Environmental concerns go beyond borders. Welcome plans of EC Commission to look at
environmental issues in the wider context of the Congo Basin, looking to support regional initiatives such as
the Conference on the Tropical Forest Ecoystems of Central Africa.
I look forward to hearing how the meeting goes and whether you are able to rally the others donors.
John Gilbert
West and North Africa Department
30
LA MISSION GLOBALE DU WWF ET SES ACTIVITES
Depuis plus de 30 ans le WWF travaille pour préserver l'environnement naturel. Grâce à ses efforts, des
espèces menacées de disparition imminent ont été sauvées, des aires protégées de catégories différentes ont été
établies et grâce à son action de sensibilisation et d'éducation environnementale, des millions de gens ont
compris que la survie de l'humanité dépend de la survie de l'ensemble des écosystèmes de notre planète.
Conscient de l'impact de la société humaine sur l'environnement naturel tel que la consommation et la
destruction des ressources naturelles plus vite qu'elles ne se renouvellent, présentant ainsi un danger réel, le
WWF répond aux impératifs souvent cruciaux de conservation et gestion des ressources naturelles par des
actions concrètes.
Le WWF s'est donné pour Mission, de préserver la nature et les processus écologiques :
b) En veillant à ce que l'utilisation des ressources naturelles renouvelables soit durable dans l'immédiat
comme à long terme, pour assurer la protection de la vie dans son ensemble.
c) En encourageant des mesures visant à réduire le plus possible la pollution, ainsi que le gaspillage dans
l'exploitation et la consommation des ressources et de l'énergie.
L'objectif final du WWF est de faire cesser et en fin de compte d'inverser la dégradation de
l'environnement naturel et de bâtir un avenir où l'humanité vivra en harmonie avec la nature.
Les actions concrètes, menées dans plus de 100 pays en faveur de la conservation de la nature se
fondent sur sept principes directeurs :
le recours aux meilleures informations scientifiques pour aborder et traiter les problèmes,
une écoute attentive des communautés locales et la prise en compte de leurs points de vue et leurs
besoins,
la construction d'un partenariat avec d'autres organisations pour la conservation, avec les institutions
pour l'environnement et la population, avec les gouvernements et avec le public,
la définition d'objectifs mesurables et leur utilisation à des fins d'évaluation critique de tous les
efforts entrepris,
la définition d'ordres du jour appropriés pour les institutions gouvernementales et la mise en œuvre
d'actions résolues pour s'assurer de la prise en compte de tous les éléments qui s'y trouvent,
la recherche du dialogue et le refus des confrontations inutiles,
la programmation du travail et les prises de décision fondées sur une perspective à long terme, qui
prend en compte l'ensemble du contexte environnemental où les efforts doivent se poursuivre.
Compte tenu de l'expérience acquise sur le terrain en matière des projets orientés vers des solutions
concrètes ainsi que la prise en compte de l'avis et participation de ceux qui sont affectés d'une manière ou d'une
autre par les activités de la conservation de la nature, le WWF a défini les six stratégies suivantes pour la
réalisation de sa mission :
En 1990 le WWF a choisi six pays stratégiques dans la région d'Afrique et de Madagascar afin d'y
développer des Plans Nationaux de Conservation Durable dans chacun des pays. Le Cameroun en est l'un de ces
pays stratégiques que le WWF s'est angagé à soutenir. La mission du WWF pour l'Afrique et Madagascar se
résume ainsi qu'il suit :
Au Cameroun, les activités du WWF qui s'intègrent parfaitement dans la logique des priorités globales
et des stratégies du WWF s'étendent sur les six biomes suivants :
les mangroves
enquête en cours
la savane boisée
projet savane du Nord en cours de préparation
espèces
projet Plan d'Aménagement des éléphants
enquête rhinos
L'ensemble du budget pour nos activités de conservation de 1995/1998 est évalué à près de trois
milliards de F CFA. Nos partenaires sont le Gouvernement camerounais (MINEF) en priorité, la Banque
Mondiale, UICN, FAC, DGIS, SNV.
Les partenaires et autres bailleurs de fonds peuvent compter sur la collaboration et le savoir-faire du
WWF comme éléments essentiels dans l'exécution des projets de conservation et gestion des ressources
naturelles du PNGE.
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs les participants.
Il me fait plaisir de participer à cette Table Ronde qui, après la Grande Concertation Nationale de Mars dernier,
vient compléter un processus qui a débuté il y a deux ans. Ce processus a permis au Cameroun de se doter d’une
Politique Environnementale et récemment, d’une Loi-Cadre sur l’Environnement. Avec la réorganisation du
Ministère de l’Environnement et des Forêts et la création d’un Secrétariat Permanent à l’Environnement en son
sein, on peut penser que le Cameroun dispose maintenant des leviers institutionnels nécessaires pour aborder la
gestion de son environnement dans le cadre des grands enjeux planétaires et du développement durable.
Le Canada a soutenu l’élaboration du PNGE en finançant via le Fonds de Contrepartie Cameroun Canada, la
réalisation de 3 études sectorielles : celle concernant la gestion durable des écosystèmes côtiers et marins, celle
sur les schémas d’aménagement du territoire et celle sur l’harmonisation des politiques sectorielles. L’Agence
Canadienne de Développement International a aussi contribué à l’organisation de cette Table Ronde en finançant
l’impression du rapport de synthèse.
Pour revenir brièvement sur l’adoption de la Loi-cadre relative à la gestion de l’environnement, nous pouvons
souligner avec satisfaction que cette Loi comporte tous les ingrédients permettant au Cameroun d’aller de l’avant
en matière d’environnement. Son article 9 résume bien les principes de précaution, d’action préventive, de
pollueur-payeur, de responsabilité et de participation auxquels nous souscrivons et qui se retrouvent aussi dans la
Loi canadienne sur l’environnement. Il reste cependant à faire un travail considérable au niveau des textes
d’application de cette Loi-cadre. Pratiquement, chaque article nécessite un décret ou un texte particulier pour son
application. Ce travail devra être fait et piloté par une organisation bien articulée et traduire une volonté ferme et
constante du Gouvernement du Cameroun. C’est pourquoi la récente réorganisation du MINEF est probablement
le premier pas que le Gouvernement se devait de faire pour soutenir sa politique. Par rapport à l’ancienne
Direction de l’Environnement qui pouvait être considérée comme une structure embryonnaire, les divisions
spécialisées du Secrétariat Permanent à l’Environnement devront s’atteler à mettre en œuvre la Loi avec toutes
les implications trans-sectorielles que cela suppose.
Des défis restent encore à relever. Malgré le principe de participation contenu dans la Loi, on voit mal comment
les groupes intéressés pourront avoir une participation concrète dans l’application de cette Loi. Par exemple, au
niveau des études d’impact environnementales, il n(y a aucune obligation d’audience publique ou de mécanismes
qui permettraient aux groupes d’intérêts de faire entendre leur position. Nous souhaitons donc que les textes
d’application de la Loi introduisent ces mécanismes.
Monsieur le Président,
Comme vous le savez, le Canada vit des années de restructuration au niveau de ses dépenses publiques et l’APD
n’y échappe pas. C’est donc avec des moyens restreints que l’ACDI tente de continuer à en faire davantage.
Dans le domaine de l’environnement au Cameroun, le projet Gestion Durable des Forêts Camerounaises
constitue un élément de programmation substantiel. Il aborde de front la question de la gestion des ressources
naturelles, une des priorités du PNGE, en appuyant le Gouvernement camerounais à mettre en œuvre sa politique
et le nouveau Code forestier. Il s’agit d’un projet de 15 millions de dollars canadiens qui s’échelonne jusqu’en
l’an 2001.
L’ACDI a aussi accordé une contribution de 2,5 millions de dollars pour un projet visant à promouvoir la gestion
participative de l’environnement et l’implication des populations par le biais du renforcement des ONG
environnementales camerounaises. Il porte le titre d’Appui à la Protection de l’Environnement au Cameroun.
34
L’ACDI rejoint donc, par ce projet, une préoccupation fondamentale qu’on retrouve dans la politique forestière,
dans la politique environnementale et dans la Loi-cadre sur l’Environnement.
A la lecture du document de synthèse du PNGE, il nous est apparu que les projets que je viens de citer ont été
mal intégrés dans un cas, et oubliés dans l’autre cas. Le projet GDFC est inscrit sous le titre d’Appui
institutionnel phase 3 devant se terminer avant 1997, alors que le projet se poursuivra jusqu’en l’an 2001. Le
projet APEC ne figure pas. Compte tenu de ces ajouts et probablement d’autres omissions, on peut se
questionner sur la justesse du programme d’investissement de 233 milliards de Francs CFA. Dans cet ordre
d’idées, on s’aperçoit que les 63 milliards d’investissement prévus pour la mise en œuvre du Plan d’Action
Forestier National n’ont pas été incorporés puisque la liste des projets du PNGE ne reprend pas de façon
systématique les projets présentés dans le cadre du plan d’action forestier qui pourtant, fait partie intégrante du
PNGE.. Je voudrais éviter ici un débat sur les chiffres ou les points de convergence ou de divergence des deux
plans d’action. L’important à retenir, et il s’agit là d’une recommandation de l’ACDI en cette Table Ronde, est
que le suivi du PNGE devrait se faire sur la base des stratégies et des résultats, plutôt que sur la réalisation d’un
programme d’investissement un peu trop complexe.
Nous croyons de plus que la création de multiples « projets » dont on ne connaît souvent que le titre et
l’enveloppe, n’est pas de nature à favoriser la coordination des énergies déjà déployées ou qui devraient être
déployées par les institutions en place. Plusieurs actions sont présentées dans le PNGE sous la forme de
« projets », alors qu’elles font déjà partie des attributions de ministères techniques comme le MINEF, ou font
déjà l’objet des travaux au niveau des ONG. Le PNGE pourrait avoir un effet négatif si la formulation de
« projets » devait entraîner une substitution aux rôles dévolus aux ministères et aux autres intervenants déjà
impliqués dans la mise en œuvre des politiques forestières, de la faune et de l’environnement.
Monsieur le Président,
L’application d’une politique et d’une législation en matière d’environnement n’est pas une mince affaire.
L’environnement est complexe et on ne peut le gérer que par des actions multi-sectorielles. Cependant, la
première chose qui nous vient à l’idée quand on parle d’environnement, et la première chose sur laquelle portent
les regards de la population du Cameroun et de la communauté internationale en général, c’est l’environnement
VERT. On pense aux écosystèmes naturels, aux forêts, à la biodiversité. Le PNGE lui-même a mis en évidence
la priorité et la primauté de ces questions. Il est donc, je crois, utile de rappeler ici qu’une des actions prioritaires
dans le cadre de la gestion de l’environnement au Cameroun, est l’application de la nouvelle législation
forestière. A ce sujet, l’ACDI profite de cette Table Ronde pour rappeler l’urgence de classer les forêts. Que
celles-ci soient à vocation de production forestière ou à vocation générale de conservation, il s’agit d’une priorité
reconnue par tous les intervenants. Créer un domaine forestier permanent avec le consensus et la participation
des populations est certainement la pièce maîtresse d’un processus de gestion de l’environnement. Tous les
intervenants au Cameroun, la communauté internationale et l’ACDI ont les yeux rivés sur cet objectif dont les
résultats seront déterminants pour donner notre confiance à l’action environnementale du Cameroun.
L’attribution de concessions forestières qui devront être dotées de plans d’aménagement assurant la durabilité
des ressources est aussi une question de premier plan. Je me permettrai de citer le Haut Commissaire du Canada
qui disait dans son allocution d’ouverture de la Table Ronde sur le secteur forestier « qu’il faut éviter d’ériger en
système permanent les mesures de transition qui sont prises pour permettre la continuité des opérations
forestières.
Monsieur le Président, s’il en va des objectifs de l’ACDI qui justifie son programme de coopération en matière
d’environnement au Cameroun par la mise en application du nouveau régime forestier, il en va aussi de la
capacité des générations futures à répondre à leurs besoins et donc de la volonté à ce que le secteur forestier
s’inscrive dès maintenant dans un cadre de développement durable au Cameroun.
Monsieur le Président,
L’ACDI continuera à suivre l’évolution du secteur environnemental au Cameroun. Dans toutes ses interventions,
que ce soit au niveau de l’appui aux PME, au niveau de l’appui aux initiatives à la base ou au niveau de l’appui
institutionnel, l’ACDI s’assurera de la protection de l’environnement en général. Toutes les interventions de
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l’ACDI, même lorsqu’en tiers pays, sont déjà soumises à la législation environnementale canadienne. Je peux
vous affirmer de plus, que l’ACDI veillera dans toutes ses interventions au Cameroun, au respect de la
réglementation camerounaise en matière d’environnement.
Comme par le passé et en citant pour exemple l’appui apporté à la réalisation du PNGE et à l’organisation de la
présente Table Ronde, l’ACDI sera toujours disposée, dans la mesure de ses possibilités, à appuyer des
initiatives ponctuelles gouvernementales ou autres permettant de sauvegarder la qualité de l’environnement.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les participants,
Je vous remercie de votre attention.
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TABLEAU RECAPITULATIF DES DECLARATIONS
D'INTERVENTION DES DONATEURS
ANNEXE II
C’est pour moi et tous mes collaborateurs du Département de l’Environnement et des Forêts un grand plaisir et
un grand honneur de vous accueillir ici ce jour. Merci de nous avoir réservé l’une de vos toutes premières sorties
officielles de Premier Ministre. Votre présence personnelle à l’ouverture de cette Table Ronde est pour nous un
grand encouragement, et pour l’ensemble de la communauté nationale et internationale, une preuve de plus de
l’importance que le Gouvernement du Renouveau accorde aux problèmes de l’environnement et de gestion
durable des ressources naturelles.
Je vous remercie d’avoir bien voulu rehausser par votre présence l’éclat de cette cérémonie. Je sais que
certains d’entre vous sont venus de pays lointains pour prendre part à cette rencontre. Je leur souhaite la
bienvenue au Cameroun et un agréable séjour à Yaoundé.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La présente Table Ronde constitue une étape nécessaire et particulièrement importante dans la mise en
œuvre des stratégies intégrées de gestion rationnelle des ressources naturelles et de protection de
l’environnement dans notre processus de développement. Elle doit permettre la mobilisation des moyens
nécessaires pour traduire en programmes et en activités sur le terrain le Plan National de Gestion de
l’Environnement (PNGE).
Pour l’élaboration de ce plan, le Gouvernement a suscité une large participation des communautés
urbaines et rurales, des opérateurs économiques, des ONGs, en somme de l’ensemble de la population, dans une
approche à la fois transversale et verticale, régionale et sectorielle, afin que dans les solutions proposées, les
réalités et préoccupations à la fois nationales et locales soient bien prises en compte.
Par ailleurs, en tant que membre de la communauté internationale, le Cameroun a signé et ratifié la
quasi totalité des instruments juridiques de portée universelle régionale ou sous-régionale qui ont été adoptés au
plan international ces dernières années. Parmi les plus importantes, nous pouvons citer les conventions sur les
espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (Bonn, 1979), sur les droits de la mer (Montego Bay, 1982),
sur les mouvements transfrontaliers des déchets dangereux (Bâle, 1989), sur la biodiversité ou sur les
changements climatiques (Rio, 1992), sur la désertification (Paris, 1994), sur les zones humides d’importance
internationale (Ramsar, 1971), la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources
naturelles (Alger, 1968), la Convention relative au milieu marin et aux zones côtières de la région de l’Afrique
de l’Ouest et du Centre (Abidjan, 1981), les Accords de coopération et de concertation entre les Etats d’Afrique
Centrale sur la conservation de la faune sauvage (Libreville, 1983), etc...
Tout ceci montre la conscience aiguë que nous avons au Cameroun de partager avec les autres peuples
un destin commun, et le souci que nous avons de la protection de l’environnement qui constitue un patrimoine
commun de la Nation tout en faisant partie du patrimoine universel.
3
C’est pourquoi au-delà des donateurs qui ont toujours été nos partenaires actifs et à qui nous adressons
nos sincères remerciements, nous faisons appel ici à tous les services techniques concernés, aux administrations,
aux ONGs, aux groupements de femmes et de jeunes, aux collectivités locales et aux populations urbaines et
rurales en général, pour adhérer à la mise en œuvre participative des projets et programmes du PNGE.
Au lendemain de la Conférence de Rio, le Cameroun a pris des mesures pour répondre à l'appel de la
communauté internationale et faire face à la situation de ses écosystèmes et de ses ressources naturelles par la mise
en place des mécanismes structurels et politiques pour assurer une gestion durable de l'environnement.
Pour faire suite aux directives politiques émises par le Chef de l'Etat dans sa lettre du 22 Juillet 1992
relative à la mise sur pied d'un Plan de Gestion de l'Environnement, le Ministère de l'Environnement et des Forêts,
bien qu'encore embryonnaire à ce moment-là, a commencé à mettre en place des structures et des mécanismes pour
l'élaboration d'un Plan National de Gestion de l'Environnement. Un premier rapport d'analyse sur la situation de
l'environnement au Cameroun a été élaboré en Octobre 1992 dans une approche multidisciplinaire et avec l'appui
des donateurs et agences de coopération, qui ont par la suite soutenu tout le processus de l'élaboration du PNGE en
ce qui concerne ses dimensions régionale et sectorielle, ainsi que le programme de sensibilisation pour une gestion
rationnelle et durable de l'environnement et des ressources naturelles.
Au plan conceptuel, la mise sur pied du PNGE a pris en compte les orientations de l'Agenda 21 et des
conventions internationales pertinentes afin de faire ressortir les enjeux internationaux de la protection de
l'environnement et de la gestion durable des ressources dans le contexte du Cameroun par :
- la prise en compte des mesures et actions de lutte contre la pauvreté qui est à la fois cause et effet de la
dégradation de l'environnement et de la surexploitation des ressources, afin de percevoir un développement
humain durable ;
- la mise en place des structures de coordination en tenant compte du strict respect du principe de la
participation des populations concernées, des ONG et du secteur privé dans toutes les phases de
l'élaboration du PNGE ;
- la prise en compte des conventions internationales concernant la protection du milieu contre la pollution, la
conservation de la flore et de la faune, notamment la préservation de la biodiversité, et
- la mise en oeuvre d'un cadre juridique adapté aux conditions du pays qui fait ressortir les principes
fondamentaux de la participation, de l'information, qui prend en compte les connaissances indigènes ou
normes coutumières et qui définit les mécanismes de gestion de l'environnement.
Le processus de planification, qui se veut dynamique et participatif, a réuni tous les concernés,
responsables de la gestion rationnelle de l'environnement :
- les populations en tant qu'utilisateurs des ressources naturelles et en tant que victimes des effets de la
dégradation et de la pollution de l'environnement ;
5
- le Gouvernement, responsable de la politique et du cadre normatif de la gestion de l'environnement, afin de
garantir un développement humain durable ;
- les donateurs et agences de coopération qui soutiennent les efforts du Gouvernement en ce qui concerne
notamment la mise en oeuvre des conventions internationales (changements climatiques, conservation de la
biodiversité, lutte contre la désertification, protection des écosystèmes côtiers et marins etc.)
Aussi, dans le cadre des séminaires de planification, des délégations des pays voisins étaient invitées,
notamment de la Guinée Equatoriale et du Gabon, afin de renforcer les liens de coopération sous-régionale, pour
une meilleure gestion des écosystèmes et ressources partagés par les pays de l'Afrique Centrale.
Dans ce cadre conceptuel que je viens de décrire, le PNGE a développé une approche méthodologique qui
est devenue un modèle de planification participative, appliquée aujourd'hui par d'autres pays africains, une méthode
d'approche qui repose sur la conviction que l'implication de tous les acteurs de la société civile est gage de succès et
de durabilité.
(1) L'approche de planification horizontale ou régionale, pilotée au niveau des provinces par des Comités
Régionales de l'Environnement, a permis une large participation des populations au processus de
planification et à l'identification des projets et programmes régionaux qui font ressortir les contributions
financières ou matérielles des populations concernées par leur mise en oeuvre ;
(2) L'approche de planification verticale ou sectorielle, pilotée par des Comités Techniques, avec la
participation des départements ministériels et des structures du secteur privé concerné (associations
professionnelles, syndicats etc.) a permis une analyse approfondie des enjeux de l'environnement dans les
secteurs de l'économie nationale.
On peut retenir, qu'environ 4.000 personnes ont participé dans l'élaboration du PNGE en tant que
consultants nationaux, personnes ressources, membres des comités techniques régionaux et sectoriels ou, tout
simplement en tant que participants actifs et constructeurs du PNGE dans le cadre des réunions de concertation et
des séminaires de planification régionaux et sectoriels.
En ce qui concerne les résultats des travaux pour l'élaboration du PNGE, on peut retenir,
Dans ce contexte, il faut retenir que seules les stratégies complémentaires de protection de l'environnement
d'une part et la mise en valeur des ressources d'autre part, peuvent contribuer à une gestion rationnelle de
l'environnement et à un développement humain durable.
Les résultats des études régionales et sectorielles ont permis, non seulement de poser le diagnostic global de
l'environnement au niveau de chaque zone ou région écologique et de chaque secteur d'intervention, mais aussi de
développer des politiques et stratégies spécifiques et d'identifier les actions prioritaires pour une gestion rationnelle
et durable de l'environnement et du développement. Le "Rapport de Synthèse Régional" et le "Rapport de Synthèse
Général du PNGE" présentent en détail les orientations politiques, stratégiques et les actions identifiées par région et
par secteur d'intervention qui font aujourd'hui le sujet des débats et des engagements dans la mise en oeuvre du
PNGE.
Nous pouvons donc affirmer qu'à travers le Plan National de Gestion de l'Environnement, le Cameroun
dispose aujourd'hui d'un outil privilégié et performant pour mieux gérer son environnement et pour apporter des
réponses adéquates et opportunes aux grands enjeux de l'environnement mondial tels que consignés dans l'Agenda
21. Cependant, la mise en oeuvre du PNGE est le plus grand défi qu'il faudra relever au cours des années à venir. Il
s'agit d'un processus transversal et multisectoriel qui nécessite la participation des populations, l'engagement du
Gouvernement et la coopération de la communauté internationale.
En tenant compte des résultats de planification et de programmation du PNGE, l'estimation des enveloppes
financières porte sur (Tableau 5.1) :
Au cours des trois premières années de la mise en oeuvre du PNGE, les besoins de financement pour les
projets nouveaux se chiffrent à environ 36 milliards de FCFA (72 millions US$), dont 6,9 milliards (13,8 US $)
pour le financement des projets prioritaires identifiés au niveau régional avec la participation des populations
concernées.
D'une manière globale, les investissements pour les projets identifiés se répartissent par secteur
d'intervention comme suit (Graphe 5.6) :
• Une attention spécifique a été donnée aux projets de lutte contre la désertification dans les zones
septentrionales du Cameroun. Cette région densément peuplée nécessite des mesures spécifiques de
conservation et de protection des sols, de la reconstitution du couvert végétal ainsi que de gestion des
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ressources en eau. Les investissements correspondants sont pris en compte dans le cadre des projets
régionaux pour la zone Soudano-sahélienne. Ces investissements représentent 6,5% de l'enveloppe globale
des projets régionaux.
• En ce qui concerne la gestion des écosystèmes côtiers et marins et des ressources halieutiques, 6,7% des
financements requis seront utilisés dans ce secteur pour la gestion rationnelle des ressources et des espaces
maritimes, la valorisation des produits, l'encadrement des pêcheurs et le contrôle de la pollution maritime,
etc...
• Dans ce contexte, une attention spécifique a été donnée à la conservation et à la gestion du domaine
public maritime avec des projets spécifiques identifiés dans le cadre de la planification régionale des
provinces du Sud, du Littoral et du Sud-Ouest.
• Les projets relatifs au développement des ressources naturelles sont financés à hauteur de 10,6% du
financement du PNGE. Ces ressources financières permettront : la maîtrise du potentiel en eau, la
promotion des énergies alternatives et l'utilisation rationnelle de la biomasse afin de limiter la pression
humaine sur les ressources forestières (bois de chauffe).
• L'amélioration du cadre de vie en milieu urbain représente un enjeu fondamental pour la protection de
l'environnement. Les actions à mener dans les centres urbains sont estimées à 14,6% de l'enveloppe globale
du PNGE. Ces actions visent : la maîtrise de l'occupation de l'espace urbain ; l'assainissement du milieu
urbain ; l'approvisionnement en eau potable des populations urbaines ; etc...
• La valorisation des matières premières, c'est-à-dire l'augmentation de la valeur ajoutée des matières tout
en tenant compte des exigences liées à la protection de l'environnement, ainsi que les études d'impact des
infrastructures sur l'environnement et de la valorisation des ressources.
• Enfin les projets relatifs au développement des capacités humaines représentent environ 1,2% du coût
total. Ce financement permettra d'assurer l'intégration des femmes dans les programmes d'environnement et
le renforcement des capacités institutionnelles.
La répartition des investissements dans les grands espaces écologiques se présente comme suit (Carte des
Zones écologiques):
• Avec des investissements se chiffrant à 28,4 milliards et dont 3,6 milliards pour les projets prioritaires, ces
actions à mener dans la Zone de Savane portent sur l'amélioration de la gestion du terroir.
• Les projets à exécuter dans la Zone de la Côte Maritime nécessitent un financement de 2,7 milliards dont
222 millions serviront à financer les projets prioritaires.
• La Forêt tropicale étant un écosystème aux multiples produits et aux multiples utilisations, sa gestion
rationnelle et durable sollicite un financement total de 13,2 milliards, dont 1,3 milliard sera utilisé pour
financer les projets prioritaires.
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• Les Centres urbains dont l'objectif est l'amélioration du cadre de vie et l'assainissement du milieu urbain,
nécessitent 25,7 milliards pour le financement des projets identifiés. Les projets prioritaires dans les centres
urbains coûtent 1,2 milliard.
Comme indiqué antérieurement, le financement des projets identifiés relève d'une initiative commune en ce
qui concerne la contribution de l'Etat, des populations, du secteur privé et de l'appui des donateurs et organismes de
coopération (faire camembert Tab 5.4, Projets nouveaux!!).
Les contributions des populations fortement impliquées dans le processus d'élaboration du PNGE, se
chiffrent à 3,4 milliards de FCFA ( ..... millions US $) pour la réalisation des projets avec la participation
des populations, notamment des communautés villageoises et urbaines, au niveau des différentes provinces
du pays.
Le secteur privé des pays industrialisés devra également jouer un rôle important dans le processus de mise
en oeuvre du PNGE. En effet, les investissements de compensation pour la pollution dans les pays
industrialisés, mobilisés dans le cadre du "Joint Implementation Programme" de la convention sur les
changements climatiques, peuvent soutenir le financement du PNGE. A ce complément de financement
viendra s'ajouter le produit des pénalités encourues par les personnes physiques et morales, conformément
aux dispositions de la nouvelle loi relative à la gestion de l'environnement.
En ce qui concerne l'apport des bailleurs de fonds, il sera sollicité un montant de 95 milliards FCFA
(190 millions US $) pour couvrir les besoins de financement complémentaires du PNGE. Dans ce contexte
il est attendu, mises à part les contributions des donateurs bilatéraux, d'autres contributions des organismes
internationaux de financement comme le Fonds International de l'Environnement et des fonds sur Capacité
21. L'apport d'urgence pour la phase initiale de trois ans se chiffre à environ 25,7 milliards de FCFA (51,4
millions US $).
La coopération internationale sollicitée sera orientée par ailleurs en priorité vers les activités en faveur des
interventions pour :
En outre, la coopération internationale et l'appui des donateurs sont également sollicités pour le renforcement des
mécanismes de coopération sous-régionale en matière de gestion de l'environnement. Les pays de l'Afrique Centrale
partagent les mêmes écosystèmes et ressources naturelles, notamment les ressources forestières et fauniques, les
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zones de pâturage qui sont utilisées par les éleveurs en transhumance, les ressources des écosystèmes côtiers et
maritimes, les ressources en eaux des rivières et des lacs et les ressources du sous-sol, etc., qui nécessitent des
actions concertées pour une gestion rationnelle en vue de garantir un développement durable dans les pays
concernés et dans la sous-région de l'Afrique Centrale.
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DISCOURS DE LA BANQUE MONDIALE
Excellences,
Monsieur le Premier Ministre
Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organismes Internationaux,
Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations professionnelles et des Organisations Non
Gouvernementales,
Mesdames et Messieurs.
C’est pour moi un réel plaisir et un insigne honneur de prendre la parole, au nom de la Banque
Mondiale, en cette circonstance solennelle. Cette circonstance est solennelle parce qu’elle marque une étape
importante dans le processus de dialogue et de réflexion dans la quête des solutions et des actions préventives
aux problèmes environnementaux du Cameroun.
Comme vous le savez, la Banque Mondiale a participé au financement et par conséquent a suivi de près
la préparation du Plan National de Gestion de l’Environnement (PNGE). A ce jour, nous pensons sincèrement
que les résultats obtenus sont une réussite sur le plan technique et un acquis considérable dans ce sens que
l’approche participative utilisée pour l’élaboration du PNGE est un atout pour sa mise en œuvre. Il est en effet
reconnu aujourd’hui que l’adhésion et la participation des populations sont une condition de succès dans la mise
en œuvre des politiques environnementales. Je saisis cette occasion pour transmettre une fois de plus les
félicitations de la Banque Mondiale au Gouvernement du Cameroun pour le travail abattu. Nous avons
également noté avec satisfaction l’adoption d’une loi-cadre pour l’environnement en Juin dernier et espérons que
les textes spécifiques suivront pôur compléter ce cadre juridique.
L’intérêt de la Banque Mondiale pour les questions environnementales découle du fait qu’il n’y a pas de
développement durable sans une protection adéquate de l’environnement. De même aucune politique
environnementale ne peut réussir si elle ne s’insère pas dans une politique globale de développement basée sur
une utilisation durable des ressources naturelles. Compte tenu de sa double mission de réduire la pauvreté et
améliorer les conditions de vie des populations, la Banque ne saurait ignorer l’interaction entre le
développement et l’environnement.
En ce qui concerne le Cameroun, je voudrais encore une fois réitérer la volonté de la Banque Mondiale
déjà énoncée par le Représentant Résident en Mars dernier, à l’occasion de la Table Ronde du Plan d’Action
Forestier National, d’appuyer le Gouvernement dans la mise en œuvre de sa politique de développement, y
compris évidemment de ses composantes sectorielles subséquentes et cohérentes.
Pour ce qui est des politiques sectorielles environnementales, la Banque Mondiale adhère aux idées
forces du PNGE telles que présentées dans le document de synthèse publié à l’occasion de cette Table Ronde, à
savoir :
Tous ces aspects sont en effet couverts dans le cadre de notre dialogue avec le Gouvernement et
certains déjà dans le cadre des programmes et projets spécifiques.
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Ceci dit, la Banque Mondiale n’a pas attendu l’élaboration du PNGE pour appuyer le Gouvernement
dans les activités de protection de l’environnement. Outre notre participation à l’élaboration de la politique
forestière et du PNGE, la Banque accompagne l’administration forestière dans la mise en œuvre d’un projet de
gestion de conservation et de gestion de la biodiversité, grâce à un financement du Fonds Mondial pour
l’Environnement complété par des financements bilatéraux de la France, de l’Allemagne, des Pays Bas et de la
Grande Bretagne. La mise en œuvre de la phase actuelle de ce projet devrait permettre de préciser les éléments
de la stratégie gouvernementale en matière de gestion de la biodiversité, base de toute intervention future dans ce
domaine. Evidemment, la Banque Mondiale serait intéressée à continuer à travailler dans ce domaine à travers le
FEM, dans une deuxième opération, une fois ces précisions faites.
Dans le domaine de la protection de l’environnement tout court, et pour éviter que les investissements
nécessaires au développement ne perturbent l’environnement, la Banque est impliquée dans le financement et
l’appui technique pour l’élaboration des études d’impact environnemental des ouvrages à réhabiliter dans le
cadre du programme Sectoriel des Transports. Dans le même ordre d’idées, la Banque est partie prenante dans
l’étude d’impact prévue dans le cadre du projet de construction du Pipeline Tchad-Cameroun.
Enfin, pour aider le Gouvernement à renforcer les capacités de gestion dans le domaine de
l’environnement vert, le Cameroun a été retenu parmi les pays reliés par le Programme Régional de Gestion de
l’Information Environnementale, pour le quel une avance de démarrage vous a été accordée sur les fonds GEF.
Ce projet a pour objectif principal d’établir un système d’information à des fins de gestion des ressources
naturelles en fonction des contraintes environnementales. En plus, la Banque Mondiale est disposée à appuyer
financièrement la mise en œuvre du Plan d’Action Forestier National et quelque autre composante du PNGE, si
les conditions étaient favorables.
Ceci dit, il reste pour le Gouvernement le grand défi de la mise en œuvre de ce PNGE à travers
l’application de ses lois et décrets sur l’aménagement des ressources naturelles du pays, et l’exécution adéquate
des projets d’investissement que je viens d’énumérer et des autres actions retenues dans le cadre dudit plan.
Ce n’est pas exagération de parler de défi. Aujourd’hui, il y a partout dans le monde une attention
croissante sur l’environnement et particulièrement sur le Bassin de Congo dont le Cameroun fait partie. Vous
êtes certainement informés des questions qui ont été soulevées par la communauté internationale sur les
possibles effets environnementaux du Projet Sectoriel des Transports financé par la Banque Mondiale,
notamment en ce qui concerne l’aménagement durable de la forêt et le braconnage. Il n’est pas facile d’expliquer
pourquoi le phénomène de braconnage persiste malgré les actions menées dans le cadre des Projets de
Conservation de la Biodiversité financés par la Banque Mondiale et d’autres bailleurs de fonds.
Il est encore moins facile d’expliquer pourquoi la politique et la loi forestières ne sont pas mises en
œuvre, trois ans après leur adoption. Pourtant, ces documents constituent des bases acceptables pour une gestion
durable des ressources forestières, même si quelques aspects restent à préciser. Ces balbutiements dans la mise
en œuvre de la politique forestière suscitent des interrogations de la part de la communauté internationale. En
effet, comment expliquer le retard enregistré dans ce domaine alors que parallèlement on assiste à une
augmentation de la pression sur la forêt : recrudescence du braconnage, exploitation anarchique des produits
forestiers ligneux y compris dans les zones de conservation ?
La nécessité d’accélérer la mise en œuvre de cette politique forestière est une évidence. Cette
accélération sera à la fois la preuve de la volonté du Gouvernement à améliorer la gestion des ressources
naturelles et un gage pour les autres volets du Programme National de Gestion de l’Environnement. Elle
contribuera également à de meilleures relations entre votre Gouvernement et les institutions internationales. En
un mot, Mesdames et Messieurs, il s’agit d’établir un climat de confiance pour la communauté internationale.
Sans cette confiance, les bailleurs de fonds auraient des difficultés à intervenir même dans les projets de
développement économique, sans courir le risque de se faire critiquer.
Je voudrais conclure sur une note positive : le Cameroun a fait un grand effort au cours des dernières
années pour résoudre ses graves problèmes économiques et a réussi à mettre en œuvre un programme ambitieux
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aux retombées profondes. Sur le plan environnemental, la politique forestière et le Plan National de Gestion de
l’Environnement pourraient être considérés comme modèles à suivre pour le reste des pays de la sous-région.
Nous pensons que le Gouvernement devait faire un effort similaire pour mettre en œuvre sa politique
environnementale et ses lois pour une gestion durable de ses ressources naturelles. C’est convaincue de votre
engagement dans ce sens que la Banque Mondiale reste disposée à appuyer les actions inscrites dans le PNGE,
tant sur le plan national que dans le cadre de la gestion durable des ressources naturelles du Bassin de Congo.
UNDP in the past supported the formulation of the National Environment management Programme
(NEMP) with the support of other donors. We equally provided support through our support programmes :
Africa 2000 Network and the GEF Small Grant Programme with very conclusive and positive results for
environment and natural ressource management at the grassroot level.
For sustainable forestry management, UNDP did equally provide support to the process that led to the
formulation of a new forestry law and we are actually supporting building of national capacities for the
Sustainable Forest management through the forestry capacity project. We are particularly mindful about the
needs to continue to support various processess which are very critical for Cameroon’s sustainable development.
In this light, we intend to consolidate the positive results achieved so far by our micro programmes and to focus
our support in the next phase towards building capacities at community level.
Through the NEMP process and the formulation of the new forestry law, it became apparent that
community participation is very crucial for sustainable natural management. Consequently, UNDP will provide
funding for operationalising a micro project scheme. At the same time, we will continue to review possibilities
of providing support for national capacity building within the framework of the NEMP.
I am pleased to inform you about the United Nations Development Programme’s (UNDP) contribution
in the protection of the environment at the community-based level, through its environmental micro-programme
schemes : the Global Environment Facility Small Grants and Africa 2000 Network programmes. These micro-
programmes have registered concrete and positive results in environmental management at community levels in
all ten provinces of Cameroon.
UNDP is particularly mindful about the need to support various processess which are very critical for
Cameroon’s sustainable development. In this light, UNDP intends to consolidate positive results achieved so far
by providing more funding for operationalising a micro-project scheme that will translate the National
Environment Management Programme (NEMP) policies to concrete actions at the grassroots level. The micro-
project scheme will focus on : capacity-building, provision of micro-project financing and the dissemination of
information among beneficiaries.
The micro-project scheme will employ the participatory approach to ensure beneficiary involvement,
project ownership and sustainability.
UNDP equally intends to provide a facility for the micro project scheme that will enhance information
and technology exchanges within the sub-region among Nyos and Community Based Organisations in the
concept of Tehcnical Cooperation among developing countries concept.
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DISCOURS D’OUVERTURE DU PREMIER MINISTRE
CHEF DU GOUVERNEMENT
C'est un insigne honneur et une grande fierté pour mon pays de vous accueillir ici, aujourd'hui, à
l'occasion de la Grande Concertation Internationale qui marque l'aboutissement du processus d'élaboration du
Plan National de Gestion de l'Environnement du Cameroun.
Mesdames et Messieurs,
Lorsqu'en Juin 1992, au sommet mondial de Rio de Janeir qu'on a baptisé "Sommet de la Planète
Terre", le Cameroun avait, face au monde, pris l'engagement solennel de réaliser un Plan National de Gestion de
son Environnement, nous ne savions pas alors quelle immense tâche nous attendait.
Trois années de réflexion, de collecte d'information, de concertation à tous les niveaux, ont été
nécessaires pour tenir parole. Nous sommes fiers aujourd'hui de vous présenter le résultat final de ce travail.
Comme vous le savez tous, ce n'est pas une figure de style de parler du Cameroun en terme d'Afrique en
miniature. Avec trois grandes zones climatiques et des milliers d'espèces végétales et animales différentes, le
Cameroun peut en effet se targuer d'avoir l'un des environnement et l'une des biodiversités les plus riches du
monde.
Notre volonté est de les conserver, non seulement pour les générations présentes et futures de notre
pays, mais aussi pour celles du monde entier vis-à-vis desquelles nous nous sentons solidairement responsables.
Cette volonté est indéniable. Nous l'avons déjà traduite dans un certain nombre d'actes concrets :
l'Assemblée Nationale a voté la loi-cadre sur l'Environnement ;
le Président de la République, son Excellence Monsieur Paul BIYA l'a promulguée ;
il a créé des structures destinées à préparer et parachever le Plan de Gestion de l'Environnement qui
est l'objet de notre rencontre. C'est le cas de la Commission Nationale de l'Environnement et du
Développement Durable, c'est aussi le cas du Secrétariat Permanent à l'Environnement.
Mesdames et Messieurs,
Pendant très longtemps, nos populations, surtout rurales, ont su allier leur bien-être matériel à la
protection de l'environnement. Je dirais même que personne au monde ne sait, mieux qu'elles, ce que protéger
l'Environnement veut dire. Mais les bouleversements climatiques qui ont débouché sur la sécheresse, et la
pauvreté qui a sévèrement touché nos campagnes ont détruit ce bel équilibre.
C'est pourquoi nous faisons appel à la communauté internationale pour nous aider à financer ce Plan qui
doit nous permettre de retrouver le chamin où développement rimait avec environnement.
D'ores et déjà, nous nous félicitons qu'au stade de la réflexion dont nous voyons aujourd'hui les
résultats, de nombreux donateurs nous ont aidé en mobilisant près de 1 milliard et demi de franc CFA en trois
ans.
Il nous faut aller plus loin. Si le processus d'élaboration du présent Plan a été couronné de succès, sa
mise en œuvre, dont nous allons tracer les sentiers au cours de cette journée doit l'être aussi.
C'est l'objectif ultime de notre Table Ronde de Donateurs de permettre aux populations rurales et
urbaines, aux Organisations Non Gouvernementales, et au Gouvernement lui-même, de disposer de moyens
financiers, matériels et humains pour atteindre les objectifs qui sont les leurs dans le cadre du présent Plan.
Mesdames et Messieurs,
L'enveloppe nécessaire au bouclage du financement de notre Plan est évaluée à près de 233 milliards de
francs CFA. Une première tranche de 94 milliards est déjà disponible dans le cadre des projets en cours
d'exécution. Il reste donc un effort important à faire, et notre Table Ronde des Donateurs est appelée à le faire.
Je voudrais réaffirmer ici que le Cameroun ne ménagera pas le sien. Il entend faire de l'environnement
une source de bien être des populations, mais aussi une des grandes industries qui le fera entrer fièrement dans le
vingt et unième siècle. Tout simplement parce qu'il n'oppose pas, comme je l'ai dit, développement et
environnement. Bien au contraire!
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Le Cameroun entretient avec son environnement des rapports qui viennent de très loin. C'est en 1934,
bien avant les indépendances, que fut créé le parc de Waza, première aire protégée de notre pays. Je voudrais
que vous nous aidiez à persévérer dans cette voie.
C'est pourquoi, au nom du Président de la République, je voudrais d'ores et déjà vous remercier pour ce
que vous avez fait jusqu'ici. Je remercie plus particulièrement les représentants des pays amis : la chine, le Japon,
Israël la Belgique l'Italie et les Pays-Bas ; ainsi que les donateurs multilatéraux et notamment le PNUD, la
Banque Mondiale, l'ONUDI, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement et la FAO. Je remercie
aussi la Coopération française, canadienne, allemande, et britannique. Vous avez tous été, aux côtés du
Gouvernement, les artisans de ce Plan de Gestion de l'Environnement du Cameroun, ambitieux mais réaliste.
Je vous souhaite un heureux séjour dans notre pays, et sur ce, je déclare ouverts les travaux de la Table
ronde Internationale des Donateurs sur l'Environnement au Cameroun.
Je me réjouis des excellents résultats auxquels nous sommes parvenus au terme de nos débats. Ces
résultats sont à l'image des efforts consentis depuis trois ans par le Cameroun et ses partenaires et donateurs
extérieurs pour bâtir un Plan National de Gestion de l'Environnement (PNGE) cité en exemple. C'est l'occasion
pour moi, au nom du Président de la République, son Excellence Paul BIYA, et au nom du Premier Ministre
Chef du Gouvernement empêché, de remercier une fois de plus tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à
la réalisation de cette œuvre.
Grâce aux engagements pris aujourd'hui, nous avons le ferme espoir que le Cameroun aura, au cours des
trois prochaines années, les moyens de traduire en programmes et projets concrets les orientations politiques et
stratégiques de gestion de son environnement contenues dans le PNGE.
Avec les lois, avec les dispositions juridiques et institutionnelles mises en place au cours des dernières
années, nous disposons d'un cadre appropriépermettant, si les moyens adéquats sont mobilisés, d'assurer la
participation de toutes les couches sociales à la mise en œuvre et au suivi du PNGE tant au niveau central que
régional.
Je demanderais donc que les contacts et le dialogue se poursuivent pour rapprocher les points de vue et
clarifier les zones d'ombre afin d'arriver rapidement à l'identification et au montage de programmes et de projets
précis. C'est par des réalisations concrètes que nous atteindront nos objectifs de développement équitable et
durable dans le respect et la préservation de l'environnement.
Mesdames et Messieurs,
En souhaitant un bon voyage de retour à ceux qui doivent nous quitter, je déclare clos les travaux de la
Table Ronde Internationale des Donateurs sur l'Environnement.