Anthropodev 876
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ABSTRACT
Baraka Akilimali, Joël. Note de lecture : "La Gouvernance foncière en RD Congo : du pluralisme institutionnel
à la vampirisation de l’État" de Michel BISA. In: Anthropologie & développement, Vol. varia, no. varia, p.
163-167 (2019) http://hdl.handle.net/2078.1/248088 -- DOI : 10.4000/anthropodev.876
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Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/anthropodev/876
DOI : 10.4000/anthropodev.876
ISSN : 2553-1719
Éditeur
Presses universitaires de Louvain
Édition imprimée
Date de publication : 1 décembre 2019
Pagination : 163-167
ISBN : 978-2-87558-940-8
ISSN : 2276-2019
Référence électronique
Joël Baraka Akilimali, « La Gouvernance foncière en RD Congo : du pluralisme institutionnel à la
vampirisation de l’État », Anthropologie & développement [En ligne], 50 | 2019, mis en ligne le 16 juin
2020, consulté le 25 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/anthropodev/876 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/anthropodev.876
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La Gouvernance foncière en RD Congo :
du pluralisme institutionnel à la vampirisation
de l’État
Michel Bisa Kibul, 2019, L ouvain-La- Neuve, Aca demia-L’Harma tta n,
280 p.
interviennent, au nom de l’État mais contre les intérêts étatiques, dans la gestion des
affaires publiques » (p. 125). L’auteur pose déjà ici les jalons sémantiques de la notion de
« vampirisation de l’État ». Ce concept phare de l’ouvrage est défini plus précisément par
la suite, lorsque l’auteur affirme :
e
L’État congolais du XXI siècle se retrouve dans la nature de Thomas Hobbes, John Locke
et Jean-Jacques Rousseau. Il a été, à plusieurs coups, mordu par des vampires qui l’ont
vampirisé à son tour. Voilà pourquoi l’on assiste à des situations de l’État contre l’État.
Les institutions de l’État vampirisé constituent des moyens destinés à imposer aux
populations des contraintes en vue de l’objectif privé des acteurs. (p. 241)
Tout ceci n’est pas sans affecter la sécurité des droits fonciers locaux, comme le note
bien l’auteur en affirmant que « l’une des sources de l’insécurité des droits fonciers réside
dans l’existence contradictoire du pluralisme institutionnel formel en matière de gestion
foncière et des ressources naturelles et environnementales » (p. 125).
Notant les nombreuses réformes formelles normatives, institutionnelles et organiques,
entreprises à partir des années 2000 relativement à l’arsenal législatif et opérationnel des
ressources naturelles, l’auteur y voit deux questionnements de grande importance en
rapport avec le pluralisme juridique. D’une part, il s’agit du questionnement quant à la
primauté/préséance entre le droit foncier et le droit lié aux ressources naturelles en
général et minières en particulier. D’autre part, se pose le défi de l’institutionnalisation
des normes à l’image réelle des pays subsahariens en général.
En réponse aux questions soulevées ci-dessus, c’est l’aspect politique qui semble primer
dans les faits, à travers la conduite et l’orientation des législations congolaises au plan de
la primauté d’une ressource face au foncier. Ainsi l’auteur montre comment les pressions
extérieures lors de l’élaboration du Code agricole en 2011 ont pesé sur la reformulation
des articles afin d’y intégrer une vision néolibérale pour sécuriser les investisseurs
étrangers. Il en ressort que « la loi agricole votée en 2011 ne garantit, ni les intérêts de
l’État, ni ceux des communautés locales » (p. 169). Plus loin, l’auteur opère une analyse
des rapports de force à travers une éloquente analyse des gouvernementalités minières
dans la gestion foncière (p. 173-204). Il s’ensuit également les implications judiciaires du
pluralisme formel qui, elles aussi, ne sont pas sans alerter sur le fossé des prescrits légaux
avec les pratiques d’acteurs.
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