Cours de Reproduction

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Reproduction

Université de Thiès
Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale
ISFAR (ex ENCR de Bambey)
Département Production Animale

COURS DE REPRODUCTION

Préparé par M. Ousmane KANE

Année universitaire 2013/2014

Ousmane KANE DPA/ISFAR/UT


Reproduction

Sommaire
INTRODUCTION ......................................................................................................... 1
I. GENERALITES SUR LA REPRODUCTION .......................................................... 1
1.1 Chez la femelle .................................................................................................... 1
1.2 L’appareil reproducteur mâle ............................................................................... 8
II. LA FECONDATION ............................................................................................. 13
2.1 Le comportement sexuel ................................................................................... 13
2.2 L’Insémination ................................................................................................... 13
2.3 La migration et la fusion des gamètes................................................................ 14
III LA GESTATION .................................................................................................... 14
3.1 Les enveloppes fœtales ...................................................................................... 14
3.2 Physiologie placentaire ...................................................................................... 14
3.3 Durée la gestation .............................................................................................. 15
3.4 Le diagnostic de gestation (DG) ........................................................................ 15
IV. LE DECLENCHEMENT DE LA PARTURITION (mise bas) ........................... 17
4.1 Définition ........................................................................................................... 17
4.2 Déclanchement de la parturition ........................................................................ 17
4.3 Les dystocies ...................................................................................................... 17
V. LA LACTATION ................................................................................................... 20
CONCLUSION ............................................................................................................ 20

Ousmane KANE DPA/ISFAR/UT


Reproduction

INTRODUCTION
La reproduction est une fonction essentielle parce qu’elle permet la pérennisation de
l’espèce. Les modalités de reproduction sont multiples (asexuée, sexuée…) mais ce
cours s’intéressera sur la modalité sexuée.
I. GENERALITES SUR LA REPRODUCTION
1.1 Chez la femelle
A l’âge de la puberté, on note chez la femelle l’installation de tous les mécanismes
favorables à la reproduction mais cette période ne détermine pas potentiellement celle
de la mise en reproduction car cet âge de puberté ne correspond pas aux deux tiers
(2/3) du poids adulte de la femelle future reproductrice (Ex : vache).
L’âge de la puberté varie selon l’espèce animal, 15 à 18 mois chez le cheval, 1 à 4
mois chez le bovin, l’ânesse 11 à 13 mois, ovins et caprins 6 à 8 mois, la truie 6 mois.
Pour comprendre tout le processus de mise en reproduction, il est donc préférable
d’étudier l’anatomie de l’appareil génital et les différentes phases physiologiques qui
contribuent à cette reproduction.
1.1.1 Les aspects anatomiques

1.1.1.1 L’appareil reproducteur femelle


L’appareil génital de la femelle est formé de trois portions (voir figure 1) :
 Une portion glandulaire constituée par les ovaires : organes pairs, souples à la
palpation transrectale, aplatis, ovoïdes en forme d’amande bosselée, doués d’une
fonction germinative et d’une fonction endocrine ;
 Une portion tubulaire renfermant l’oviducte et l’utérus : Les oviductes ou
trompes sont des conduits très flexueux comportant trois parties : le pavillon ovarique,
l’ampoule et l’isthme (ex : de 7 à 10 cm de long chez la vache) et de l’utérus (qui est
l’organe de gestation) a deux cornes utérines qui s’unissent pour donner le corps
utérin et du col (béant en période d’œstrus) qui constitue la barrière entre l’utérus et le
vagin ;
 Une portion copulatrice constituée par le vagin et la vulve (le réceptacle de
l’organe copulateur mâle lors de l’accouplement) avec deux lèvres verticales qui
logent dans leur commissure inférieure le clitoris et le méat urinaire sur le plancher
dans sa partie postérieur.

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Figure 1 : Anatomie du tractus génital de la vache


1.1.1.2 Les différentes phases de la physiologique de la reproduction

Elles reposent sur l’évolution de la vie sexuelle et le cycle sexuel avec ses composants.
1.1.1.2.1 L’évolution de la vie sexuelle
La vie sexuelle chez les mammifères comprend en général trois périodes :

- La période pré-pubérale.
Elle s’étend de la vie fœtale jusqu’à l’apparition de la maturation folliculaire.
Pendant cette période, l’ovaire renferme un grand nombre de follicules primordiaux
qui constitue le capital génital de la femelle pour toute sa vie. Mais une grande partie
de ces follicules disparaît au cours de la vie sans évoluer.
- La période pubérale et adulte.
La puberté correspond à l’éveil de la vie génitale femelle. C’est donc au cours
de la puberté que commence la première ponte ovulaire qui se poursuit chez l’adulte
jusqu’à la ménopause.
- La période sénile.
Cette période correspond à la fin de la période de reproduction. Elle est
progressive chez toutes les espèces domestiques et survient chez la vache à partir de
14 - 15 ans en général.

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1.1.1.2.2 Le cycle sexuel et ses composantes

1.1.1.2.2.1 Le cycle sexuel


Appelé encore cycle œstral, le cycle sexuel est un ensemble de manifestations
que présente l’appareil génital femelle à partir de la puberté. Ces manifestations sont
périodiques et ne sont interrompues que par la gestation, le début de la lactation et la
ménopause.
Le cycle sexuel comprend 4 phases :
 Le pro-oetrus ou phase folliculaire, est la période de préparation et de
maturation folliculaire.
 L’œstrus ou période de rut, est la phase pendant laquelle se déroule
l’ovulation. La durée de l’œstrus est variable selon les espèces : 2 à 10 jours
chez la jument, 24h à 48h chez la brebis, 2 à 3jours chez la chèvre, 24 à 36h
chez la vache, 3j chez la truie…
 Le post-œstrus ou phase lutéale, correspond à la formation du corps jaune.
 Le di-œstrus durant lequel, le corps jaune se transforme en corps blanc puis
disparaît. C’est une période de repos pour l’appareil sexuel.

1.1.1.2.2.2 Les composantes du cycle sexuel


On distingue en général 4 types de composantes : cellulaire, hormonale,
morphologique et comportementale.

 La composante cellulaire
Elle est centrée sur l’ovaire et basée sur la folliculogénèse. Celle-ci, est
l’ensemble des transformations durant la phase pro-œstrale qui, à partir des follicules
cavitaires, aboutissent à la maturation d’un follicule mûr appelé follicule de De Gräfft.
Ce follicule mûr, de forme ovalaire et d’une taille de 1,2 à 2 cm (chez la vache), se
rapproche de l’épithélium ovarien et fait saillie à sa surface. Il est alors prêt à expulser
son ovocyte pendant la phase ovulatoire.
Le moment de l’ovulation survient 18 à 30 heures après le début de l’œstrus (cas de la
vache), 24h à 48h avant la fin des chaleurs chez la brebis, 20h à 30h après le début des
chaleurs chez la chèvre, 30h à 48h après le début de l’œstrus chez la truie.
Chez toutes les vaches en général, un seul follicule arrive à maturité. De plus,
l’ovulation se produit uniquement au niveau d’un ovaire, l’autre reste au repos.

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 La composante hormonale chez la femelle


Ces hormones sont d’origine hypothalamique, hypophysaire et génitale. Nous
passerons en revue les principales d’entre elles en indiquant surtout leur mode
d’action.
 Les hormones hypothalamiques.
On retient essentiellement la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone). Cette
hormone est sécrétée au niveau des noyaux supra-optiques de manière pulsatile
pendant la phase folliculaire. Elle intervient pour stimuler la sécrétion d’hormones
hypophysaires favorables à la croissance, à la maturation et à l’ovulation.
 Les hormones hypophysaires.
Ce sont surtout la FSH (Folliculin Stimulating Hormon) et la LH (Luteinizing
Hormone) qui nous intéressent.
La FSH : sa sécrétion est maximale pendant la phase folliculaire et intervient au
niveau de l’ovaire pour :
 Favoriser la croissance folliculaire ;
Assurer la maturation folliculaire.
La LH : de pic tout aussi préovulaire, cette hormone intervient au niveau de l’ovaire
pour :
Compléter l’action de la FSH dans la maturation folliculaire suivie de l’ovulation ;
Favoriser la formation du corps jaune.
 Les hormones ovariennes.
Ce sont essentiellement les œstrogènes, la progestérone et l’inhibine.
Les œstrogènes : sécrétées par les cellules de la granulosa et de la thèque interne des
follicules ovariens pendant la phase folliculaire, ces hormones interviennent à deux
niveaux :
Sur l’appareil génital et ses annexes, leurs actions se traduisent par :
 Le développement caniculaire des mamelles ;
 Le développement du myomètre et de l’endomètre ;
 L’œdème et l’hypertrophie de la vulve observés pendant l’œstrus.
Sur le système nerveux, elles induisent la sécrétion de la GnRH pour la croissance
des follicules ovariens et sont de ce fait responsables des modifications psychiques
caractéristiques du comportement particulier de la femelle en chaleur. Cette phase ne
dure que 3 jours.

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La progestérone : sécrétée par le corps jaune, cette hormone qui atteint sa


concentration maximale (8 à 10 ng/ml) pendant la phase lutéale, se maintient à un
niveau basal durant toute la phase folliculaire et pendant l’œstrus.

Elle agit :
Sur l’appareil génital, la progestérone intervient pour le développement
morphologique et fonctionnel de la matrice préparant ainsi la muqueuse utérine à l’ovo
plantation.
Sur l’hypothalamus, elle agit pour freiner la sécrétion de la GnRH afin d’empêcher
toutes croissance et maturation folliculaires. On comprend donc aisément
l’appellation « hormone de la mère » réservée couramment à la progestérone.
L’inhibine : sécrétée par les cellules de granulosa pendant la phase folliculaire, cette
hormone a pour action principale l’inhibition de la sécrétion de la FSH.
 Les hormones utérines.
Ce sont essentiellement les prostaglandines (PG) parmi lesquelles, la PGF2α agit par
un phénomène de contre-courant au niveau ovarien pour y détruire le corps jaune.

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Figure 2 : Mécanisme hormonal du cycle œstral


 La composante morphologique.

Ce sont des modifications organiques qui se produisent au niveau des organes sexuels.
Elles sont différentes suivant les phases du cycle sexuel.
 Pendant le pro-œstrus :
L’ovaire augmente de taille et devient nettement perceptible par la palpation
transrectale ainsi que ses organites les plus gros. Ceci est due par la croissance
accélérée d’un ou de plusieurs follicules à antrum destinés à ovuler. La durée de vie
moyenne de ces follicules chez la vache est de deux à trois jours.
Au niveau de l’utérus se produit une hypertrophie du myomètre et un début de
sécrétion glandulaire de l’endomètre.
Le vagin ainsi que le col de l’utérus sont congestionnés et commencent à sécréter un
liquide visqueux (la glaire cervicale).

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 Pendant l’œstrus :

Il correspond au moment des chaleurs où on note la déhiscence du follicule de


De Graaf. Sa durée de vie varie en moyenne de 4 à 6 heures chez la vache et est
marquée par des changements physiologiques faisant remarquer ainsi les chaleurs chez
l’animal aux niveaux ovariennes, utérines et vulvaires
REMARQUE : la détection des chaleurs est le principal responsable des pertes
économiques en reproduction. En effet, la plupart des études rapportent des taux de
chaleurs situant autour de 40%.
 Pendant le post-œstrus :
Au niveau de l’ovaire, le corps jaune est perceptible par toucher rectal.
Au niveau de l’utérus, la vascularisation et la sécrétion de glande par l’endomètre
atteignent leur maximum pour préparer la nidation. Le col se referme et ses sécrétions
tarissent.
 Pendant le di-œstrus :
Le corps jaune de l’ovaire et l’endomètre régressent. Le col reste fermé.
 La composante comportementale
Cette composante sert uniquement à détecter l’œstrus. Elle est basée sur les
modifications psychiques suivantes :
 La femelle devient agitée et dysorexique (trouble de l’appétit) ;
 Elle urine souvent, de façon saccadée avec une contraction exagérée des
commissures vulvaires ; L’appétit est limité ;
 Léchage intensif du corps ;
 Attirance des autres vaches ;
 Tentatives de monte d’autres vaches ;
 Agressivité, même envers des femelles plus « élevées » dans la hiérarchie du
troupeau ;
 Beuglements fréquents ;
 Enfin et surtout, elle flaire ses congénères et se laisse flairer et chevaucher.

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1.2 L’appareil reproducteur mâle


L’appareil reproducteur mâle comprend (figure):
- Les testicules qui produisent les spermatozoïdes et sont localisées dans le scrotum
- Un système de canaux: l’épididyme, le canal déférent, le canal éjaculatoire et
l’urèthre à travers lesquels sont transportés les spermatozoïdes
- Les glandes annexes (vésicules séminales, prostate, glandes bulbo-uréthrales) qui
déversent leurs sécrétions dans les canaux au cours de l’éjaculation.
Le testicule assure deux grandes fonctions :
 une production de gamètes qui transmettent les potentialités héréditaires du
mâle ;
 production d’androgènes responsables de l’apparition des caractères sexuels
secondaires, du comportement sexuel et de la spermatogenèse.

Figure 3 : Appareil reproducteur mâle

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1.2.1 La spermatogénèse
La spermatogénèse a lieu en plusieurs stades :
 Une phase d’accroissement : A la puberté, sous l'influence des hormones
hypophysaires (FSH et LH), les spermatocytes I poursuivent leur méiose qui aboutira
à la production de spermatozoïdes. Contrairement à ce qui est observé chez la femelle,
cette production de gamètes est continue et ininterrompue. L'accroissement du
spermatocyte I est modéré. Les deux divisions de la méiose se réalisent coup sur coup.
Chaque spermatocyte I donne naissance à deux spermatocytes II de taille comparable
qui fournissent chacun deux spermatides identiques.
 Spematogénèse proprement dite : Les spermatides entament immédiatement
leur différenciation en spermatozoïde. Cette étape de différenciation porte le nom de
spermiogenèse. Cette spermiogenèse est caractérisée par :
- la condensation du noyau et la déshydratation de la chromatine ;
- la formation de l'acrosome au départ d'une vésicule golgienne ;
- le développement de l'appareil flagellaire à partir du centriole distal ;
- le glissement du cytoplasme le long de l'axe flagellaire et la différenciation de
diverses structures fibreuses qui se condensent autour de celui-ci ;
- le repositionnement des mitochondries en une rangée hélicoïdale autour de la partie
initiale du flagelle (pars inter media) ;
- l'élimination de la plus grande partie du cytoplasme (corps résiduel).
A leur sortie du testicule, les spermatozoïdes ne sont pas fécondants. Ils le deviennent
après leur passage dans l’épididyme.
 L’acquisition de la fécondance : Trois changements fonctionnels du
spermatozoïde permettent l’acquisition de la fécondance :
- L’acquisition de la mobilité fléchante : dans la tête, le spermatozoïde est animé d’un
mouvement vibratile. Il devient potentiellement apte à un déplacement linéaire à partir
du corps ;
- L’acquisition de l’aptitude à se fixer à la zone pellucide, elle dépend des sécrétions
épididymaires ;
- L’aptitude à féconder et à assurer un développement normal.
La durée de la spermatogenèse est une constante pour une espèce donnée : 74 jours
chez l’homme, 53.2 jours chez le rat, Verrat : 34.1j, Bélier : 49j, Lapin : 51.8j
Taureau : 54j, Chien : 54.4j.

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1.2.2 Composition d’un spermatozoïde


Il est composé de la tête, la pièce intermédiaire et la queue
1. La tête : elle contient un nombre haploïde de chromosomes et une coiffe qui joue
un rôle dans la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule.
2. La pièce intermédiaire : elle contient des mitochondries qui fournissent l’énergie
nécessaire au déplacement des spermatozoïdes grâce à la respiration.
3. La queue : elle permet aux spermatozoïdes d’atteindre l’ovule à travers les voies
génitales femelles. Leur déplacement est favorisé par les contractions de l’oviducte
et les mouvements du flagelle. La durée de migration va de quelques minutes à 5
heures. C’est au cours de cette migration que les spermatozoïdes acquièrent leur
capacitation.

Figure 4 : schéma des spermatozoïdes

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1.2.3 Le sperme

Le sperme est un liquide biologique animal expulsé du corps lors de l'éjaculation et


contenant les spermatozoïdes. Sécrétés par les organes sexuels mâles, les
spermatozoïdes contenus dans le sperme servent à fertiliser l'ovocyte femelle et ainsi
entamer le processus de reproduction.

L'éjaculation est l'émission spasmodique et prompte de sperme.

L'éjaculat produit de l’éjaculation, est constitué par le mélange des sécrétions


provenant du testicule, de l'épididyme, des vésicules séminales, de la prostate, ainsi
que des glandes de Littre et bulbo-urétrales de Cowper au sein desquelles baignent
les spermatozoïdes.
La numération des spermatozoïdes (concentration) varie selon les espèces : supérieur
à 1 000 000/mm3 chez les bovins avec volume compris entre 2 et 5 ml, le bélier entre
2 000 000 et 3 000 000/mm3 avec un volume de 0,8 à 2 ml, pour l’étalon 50 000 à
150 000 pour un volume de 40 à 320 ml.
1.2.4 Quelques problèmes d’infertilité
Ces problèmes de qualités sont des causes d’infertilités. Ils sont nombres et variés
surtout chez l’homme :

 Aspermie : absence d'éjaculat ou volume de sperme < 0,5 ml ;


 Asthénozoospermie : moins de 50% de spermatozoïdes mobiles une heure après
l'éjaculation ;
 Azoospermie : absence de spermatozoïdes à l'éjaculat ;
 Cryptozoospermie : invisible à l'examen microscopique mais numération entre
10 000 et 100 000 au total ;
 Hypospermie : volume total de l'éjaculat < 2 ml ;
 Hyperspermie : volume total de l'éjaculat > 6 ml ;
 Leucospermie : numération des leucocytes > 1 million/ml ;
 Nécrozoospermie : pas de spermatozoïdes vivants à l'éjaculation ;
 Oligospermie ou oligozoospermie : numération de spermatozoïdes < 20 millions
par ml ou < 40 millions par éjaculat ;
 Oligospermie sévère : numération de spermatozoïdes < 5 millions par ml ;

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 pH : il doit être compris entre 6,5 et 8, donc voisin du pH neutre 7 (ni acide ni
basique) hors de cette fourchette, le sperme perd de son pouvoir fécondant ;
 Polyspermie ou polyzoospermie : numération de spermatozoïdes > à 200 millions
par ml ;
 Tératozoospermie : moins de 30% de spermatozoïdes normaux.

1.2.5 Les hormones mâles

Figure 5: Contrôle hormonale chez le mâle

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II. LA FECONDATION
Dans les systèmes de reproduction sexuée, la fécondation est l’étape qui assure la
création d’un nouvel individu à partir de 2 gamètes, mâle et femelle. Elle peut se
définir comme l’ensemble des transformations qui se produisent dans l’œuf suite à
l’interaction et à la fusion des gamètes et qui aboutissent à l’association des 2 lots
haploïdes de chromosomes d’origine maternelle et paternelle ou l’ensemble des
mécanismes qui favorisent la rencontre et la fusion des gamètes mâles et femelles.
Chez les mammifères, la fécondation se produit dans la partie supérieure de l’oviducte
où les spermatozoïdes entrent en contact avec les ovocytes ovulés.
Son effectivité nécessite un comportement sexuel, une insémination suivie de la
migration des gamètes et la fusion de ces dernières qui en n’est le terme.

2.1 Le comportement sexuel


Le comportement de reproduction est généralement divisé en deux phases : la phase
motivationnelle, qui correspond au déclenchement de l'excitation sexuelle, puis au
rapprochement physique des partenaires et la phase consommatoire, qui correspond à
la copulation.

2.1.1 La phase motivationnelle

La phase motivationnelle permet aux partenaires d'échanger des stimulations


adéquates, qui permettent de déclencher l'excitation sexuelle, de reconnaître le
partenaire de sexe opposé et d'engager le rapprochement physique des corps.

2.1.2 La phase consommatoire


Le mâle monte par l'arrière sur le dos de la femelle. Durant la monte, le mâle palpe et
étreint les flancs de la femelle avec ses pattes antérieures. La femelle est active et
manifeste sa réceptivité par l'adoption d'une position de lordose et par l'orientation
correcte de sa région génitale, ce qui facilite l'intromission du pénis dans le vagin. Le
mâle effectue des poussées pelviennes qui permettent l'intromission du pénis et
l'éjaculation. Chez le mâle, l'éjaculation s'accompagne de
contractions spasmodiques des muscles squelettiques.

2.2 L’Insémination
L’insémination est le résultat normal de l’accouplement naturel entre un mâle et une
femelle pendant la période de chaleur ou artificiel après une synchronisation ou sous
chaleur naturel.

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2.3 La migration et la fusion des gamètes


Le terme gamète désigne les cellules germinales différenciées qui possèdent un
nombre haploïde de chromosomes et sont capables d’initier la formation d’un nouvel
individu par fusion avec un autre gamète.
Le transport des gamètes a lieu essentiellement dans l’oviducte car les spermatozoïdes
sont transportés jusqu’au site de fécondation et le zygote est transporté de l’oviducte
vers l’utérus pour la nidation (site d’implantation).
Quant à la fusion, le spermatozoïde après avoir franchi la zone pellucide, pénètre dans
l’espace périvitellin et entre en contact avec la membrane plasmique de l’ovocyte. Il
s’immobilise alors et les deux gamètes fusionnent.
La fusion se produit entre la membrane plasmique de l’ovocyte et celle du
spermatozoïde. La membrane plasmique du spermatozoïde est intégrée à celle de
l’ovocyte au cours de la fusion. Par contre, la membrane acrosomique interne est
incorporée dans le cytoplasme de l’ovocyte en même temps que le noyau du
spermatozoïde. L’enveloppe nucléaire disparaît rapidement après la fusion et la
chromatine mâle commence à se décondenser.

III LA GESTATION

C’est la période qui commence à la fécondation et se termine par la parturition.

3.1 Les enveloppes fœtales


Ce sont des structures qui entourent le fœtus et qui permettent l’isolement et la mise à
l’habrit des variations de pression, la nutrition et l’élimination de ces déchets. Ces
enveloppes sont de l’extérieur vers l’intérieur : le chorion, l’amnios, l’allantoïde.

3.2 Physiologie placentaire


Le placenta est un organe transitoire propre aux mammifères euthériens. C’est un
organe d’échanges entre la mère et le fœtus qui assurent la respiration et la nutrition
du fœtus, ainsi que sa protection contre les bactéries et les substances toxiques. Il
présente également une activité endocrine responsable en tout ou en partie de
l’équilibre hormonal de la gestation.
L’abondante production d’hormones stéroïdes et d’hormones protéiques est largement
utilisée pour le diagnostic et la surveillance biologique de la grossesse chez la femme.
Elle joue un rôle probable dans le maintien de la gestation et le développement du
fœtus.

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NB : Les différents types de placenta


On rencontre différents types de placenta classé d’après les altérations de l’endomètre,
leur morphologie ou leur structure.
- Placenta adécidué (ou indécidu) : Les interdigitations des villosités placentaires et
utérines sont peu profondes et se séparent facilement à la naissance sans entraîner
d'hémorragie ni de perte de tissu maternel. C'est le cas du placenta diffus de la truie et
de la jument ou du placenta cotylédonaire des ruminants.
- Placenta décidué (ou décidu) : Les interdigitations fœto-maternelles sont profondes
et ramifiées. Il y a hémorragie et perte de tissu maternel à la naissance. C'est le cas du
placenta zonaire des carnivores et discoïde des primates.

3.3 Durée la gestation


La gestation dure environ 5 mois chez les petits ruminants, 9 mois chez les bovins, 11
mois pour la jument et 3mois 3 jours 3 heures pour la truie.

3.4 Le diagnostic de gestation (DG)


Après la monte naturelle ou l’IA, il est nécessaire de vérifier l’état des femelles afin de
savoir si elles sont gravides ou non. C’est le diagnostic précoce.
Pour les femelles gestantes, il est aussi nécessaire de contrôler au cours de la gestation
si celle-ci se déroule normalement (pas de perte embryonnaire ou d’avortement).
Intérêt du DG :
Le DG précoce : remettre les femelles le plus rapidement en reproduction, tirer
le maximum de profit sur les femelles ;
Le DG tardive : contrôler les pertes embryonnaire, les avortements,
l’alimentation…

Technique de DG :
Chez les bovins le DG de laboratoire a très peu d’intérêt, il se fait par la palpation
rectale. Le DG à l’échographie se fait maintenant surtout avec les petits ruminants.
Pour la palpation : on va tenter à travers le rectum de toucher l’ensemble de l’utérus,
les ovaires (le corps jaune), les artères (la consistance au cours du 4ème mois).

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Tableau 1 : Exemple : cas de la vache


Données fournies par la palpation :
Mois de gestation
utérus ovaires
- sac amniotique : 2cm de diamètre, 18
1 mois Corps jaune
cm de long
- longueur du fœtus : 6 à 8 cm
Corps jaune persistant sur le
2 mois - dissymétrie des cornes
même ovaire
- palpation fine des enveloppes
- dissymétrie totale
- longueur du fœtus : 15 cm Corps jaune persistant sur le
3 mois
- volume liquide : 300 à 700 ml même ovaire
- succussion positive
- longueur du fœtus : 25 à 35 cm
- volume liquide : 2 à 71 ml
- thrill utérin Corps jaune persistant sur le
4 mois
- cotylédons palpables même ovaire
- dissymétrie très nette
- diagnostic très facile
- utérus dans la cavité abdominale : non
palpable entièrement Corps jaune persistant sur le
5 mois
- thrill et cotylédons même ovaire
- diagnostic plus difficile qu’à 4 mois
- membres et tête au niveau du bord
Corps jaune persistant sur le
6-7 mois antérieur du pubis
même ovaire
- diagnostic plus facile qu’à 5 mois

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IV. LE DECLENCHEMENT DE LA PARTURITION (mise bas)


4.1 Définition
La parturition est définie comme l’expulsion hors des voies génitales maternelles du
fœtus et de ses annexes.
4.2 Déclanchement de la parturition
La naissance ou mise-bas est une période critique pour le fœtus qui passe de la vie
intra-utérine à la vie extra-utérine ainsi que pour la mère qui passe de l’état de
gestation à l’état de lactation.
La perte du placenta à la naissance prive le fœtus d’une source d’oxygène, de
glucose et de chaleur. Sa survie va donc dépendre de la maturité des organes
fœtaux qui vont devoir assurer ces fonctions. Il est donc important que la naissance
survienne à un terme approprié (Voir figure x)

4.3 Les dystocies


La dystocie est l’accouchement difficile qui est divisée en 2 groupes :

 Les dystocies liées à la mère ;


 Les dystocies liées au fœtus.

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4.3.1 Les dystocies liées à la mère


Elles sont dues généralement par :

 Les maladies générales : carences de minéraux et les oligo éléments,


vitaminiques…
 Les maladies métaboliques : ostéomalacie,
 Les maladies infectieuses : brucellose, fièvre Q, Salmonellose…
 Affection des organes : au niveau du vagin, de l’abdomen… (arrêt des
poussées la mère).
 Part languissante : des contractions faibles et espacées.
 Part tumultueuse : des contractions de très grandes intensités et très
rapprochées…
 La ceinture osseuse : bassin juvénile, bassin étroit…
 La non ouverture du col : ouverture partielle ou pas du tout ouvert…
 Torsion utérine : rotation de l’utérus par rapport à son axe.
 Atrésie vulvaire et vaginale : blocage du fœtus dans les voies génitales…
 Renversement de l’utérus : l’utérus sort avec le fœtus après la mise bas
(contractions intenses)…

4.3.2 Les dystocies liées au fœtus

 Les malformations : les siamois, les momies…


 Les positions du fœtus : voir le tableau.

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Tableau 2 : Les dystocies


MERE
POSITION
PRESENTATION SACRUM PUBIS ILIUM DROIT ILIUM GAUCHE
Position longitudinale antérieur DORSO SACRALE DORSO PUBIENNE DORSO ILIALE DORSO ILIALE
FŒTUS (PLA) : DORSO (NNN) (N) DROITE : +/- GAUCHE : +/-
Position longitudinale postérieur LOMBO SACRALE LOMBO PUBIENNE LOMBO ILIALE LOMBO ILIALE
(PLP) : LOMBO (NN) (N) DROITE : +/- GAUCHE : +/-
Position transversale CEPHALO CEPHALO CEPHALO ILIALE CEPHALO ILIALE
(PT) : CEPHALO SACRALE PUBIENNE DROITE (dystocique) GAUCHE (dystocique)
(dystocique) (dystocique)

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V. LA LACTATION
Quand on parle de glande mammaire, on parle de quelque chose de fonctionnel
destine a la gestation. Les seins ne sont pas des glandes mammaires. Une glande
mammaire est une glande à sécrétion exocrine et elle ressemble a une glande salivaire
Chez les mammifères, on a deux types d’organisation. La première est la glande
mammaire simple (femme, primate, rongeurs). Tous les canaux des lobules forment
des canaux appelés galactophore et aboutissent au niveau du mamelon (4-5 canaux
pour un mamelon).
Chez les ruminants, les différents canaux vont déverser leur contenu dans une citerne.
A partir de ces citernes on va trouver un trayon par lequel va sortir le lait.
Des la fin de la gestation, il peut y avoir écoulement de lait. L’écoulement est le
colostrum, une sécrétion riche en anticorps qui va protéger le petit des sa naissance.
La seconde lactogènes (après la parturition) n’est plus sous contrôle d’hormone
placentaire (il n’y a plus de progestérone et œstrogène) mais se fait grâce a la
prolactine dont le taux reste constant même s’il a baissé après la parturition.

CONCLUSION
La volonté de s’accoupler ne s’exprime que pour la conception d’un descendant,
contrairement aux mammifères hominidés. Cet acte est aujourd’hui intensément géré
par l’homme dans le cadre de l’élevage d’où l’importance de sa maîtrise.
Elle joue un rôle primordial dans la gestion et la conduite du troupeau donc des
revenues de l’exploitation.

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