Cours de Finances Publiques: Enseignant: BAMBA Namory
Cours de Finances Publiques: Enseignant: BAMBA Namory
Cours de Finances Publiques: Enseignant: BAMBA Namory
ANNEE 2020
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SIGLES ET ABREVIATIONS
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
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AVANT PROPOS
Depuis juin 2009, les pays membres de l’UEMOA conscients des enjeux de la
Mondialisation, ont adopté de nouvelles Directives en vue de la gestion transparente des
Administrations de l’espace communautaire. Ces réformes qui touchent principalement à
l’élaboration, l’exécution et le suivi du budget visent, outre la transparence dans la gestion
des finances publiques, une plus grande efficacité de l’action publique et la pérennité des
politiques mises en œuvre.
Le projet de loi de de l’année qui doit être présenté au parlement, est élaboré désormais
par référence à un document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle
couvrant une période minimale de trois ans qui évalue le niveau global des recettes
attendues de l’Etat et des dépenses, l’évolution de l’ensemble des ressources, les charges
et de la dette du secteur public. Il prévoit également la situation financière des
entreprises publiques et fixe enfin les objectifs d’équilibre budgétaire et financier sur le
moyen terme. Sur la base du DPBEP sont élaborés les documents de programmation
pluriannuelle qui prévoient, pour une période de trois ans à titre indicatif, l’évolution des
crédits et des résultats attendus sur chaque programme en fonction des objectifs
poursuivis et le projet annuel de performance (PAP) qui décline la stratégie annuelle, les
coûts associés, les objectifs poursuivis et les indicateurs de performances de chaque
programme identifié dans le DPPD.
A l’instar des autres pays de la zone UEMOA, la Côte d’Ivoire soucieuse de son
développement économique et social, a entrepris la mise en œuvre progressive de cette
réforme. L’implémentation s’est faite graduellement depuis 2012. La mise en œuvre de
cette nouvelle réforme de gestion des finances publiques initiée par l’UEMOA associe(i)
une formulation précise des politiques publiques, (ii) une orientation de la dépense
publique vers des résultats prédéfinis à travers la méthode de Gestion Axée sur les
Résultats (GAR), (iii) une programmation des dépenses sur la base de ressources
mobilisables à court et moyen termes et (iv) un cadre de référence pour l’évaluation de
l’action publique. Ce nouvel dispositif favorise par ailleurs, une allocation efficiente des
ressources en fonction des priorités sectorielles définies par le Gouvernement et constitue
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une approche transparente de planification, de programmation, de budgétisation, de suivi
et d’évaluation.
Ainsi, la Côte d’Ivoire travaille activement au renforcement des capacités des différents
acteurs pour une mise en œuvre effective et réussie de cette réforme budgétaire à partir
du 02 janvier 2020. A cet effet, tous les Ministères et les Institutions sont tenus de
présenter leurs budgets sous le format du DPPD-PAP (Document de Programmation
Pluriannuelle des Dépenses-Projets Annuels de Performance) ou Budget-Programme.
Cette présentation de la programmation budgétaire des dépenses du Ministère sur une
période minimale de trois ans comporte des avantages certains :
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INTRODUCTION GENERALE
Les fonctions assignées aux finances publiques ont évolué au gré des mutations
subies par l’Etat. Sous un angle historique, deux grandes époques caractérisent l’histoire
des Finances Publiques :
- Période classique des finances publiques
- Période moderne des finances publiques
La première période qualifiée de « classique » commence au 19e siècle et se
caractérise par une grande cohésion et une stabilité des règles budgétaires et financières
généralement acceptées par les Etats. Cette période marque l’Etat- gendarme en raison
de sa vocation essentiellement sécuritaire. En effet, l’Etat était confiné dans ses fonctions
régaliennes, à savoir la défense nationale, la diplomatie et la justice. L’idéologie qui
prévalait à cette époque était le libéralisme. Elle avait pour slogan « laissez- faire, laissez
passer » qui « laissez passer les hommes, laissez passer les marchandises ». Cette
doctrine prônait la confiance en l’initiative individuelle, le libre jeu de l’offre et de la
demande, la libre concurrence et la liberté des prix qui impliquent que l’activité
économique ne doit reposer que sur le profit des agents économiques : dès lors, toute
intervention de l’Etat constituerait par principe une atteinte à leur liberté. Autrement dit,
l’idéologie libérale de l’Etat-gendarme implique la non-intervention de la puissance
publique dans la vie économique, donc la neutralité des finances publiques. Ainsi,
l’étude des Finances Publiques fut-elle limitée aux règles concernant l’établissement du
budget, l’exécution des dépenses et recettes publiques et la procédure relative au droit de
la Comptabilité Publique. Les conséquences de cette conception classique de l’Etat sont
bien évidemment la limitation du volume des dépenses publiques, et l’équilibre
budgétaire. La survenance de certains évènements notamment les deux guerres
mondiales et la crise économique de 1929, a précipité le passage de la conception
moderne des finances publiques. En effet, le premier conflit mondial suivi par la
grande dépression économique donne naissance à la 2ème étape de l’évolution des
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Finances Publiques avec la montée en puissance de l’interventionnisme étatique. Selon
John Maynard KEYNES (la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie,
1936), les anticipations négatives des entrepreneurs (leur pessimisme) peuvent
durablement paralyser l’économie. Seul l’Etat peut rompre le cercle vicieux de la
dépression. C’est le passage à l’Etat-providence. Pour faire face aux conséquences
d’évènements cités plus haut, l’Etat est devenu interventionniste. L’Etat doit prendre en
charge le redressement économique et la reconstruction. L’intervention de l’Etat dans
le secteur économique prend plusieurs formes : aides aux entreprises en difficultés
afin de stimuler la croissance, lutte contre le chômage, lutte contre l’inflation en exerçant
un contrôle sur les prix ou en agissant sur le pouvoir d’achat des ménages et des
individus, financement direct des infrastructures économiques, des subventions de
certaines activités économiques. Au titre de l’action fiscale, l’Etat peut stimuler la
croissance, puisque les charges d’exploitation des firmes diminuent. L’intervention de
l’Etat dans le secteur social se fait au travers des transferts de revenus qui ont pour
but d’égaler les conditions sociales des membres composant la communauté nationale.
Les aides attribuées aux économiquement faibles entrent dans ce cadre. Exemple : la
prise en charge des élèves et étudiants, les allocations sociales diverses, les dépenses de
santé publique, les dépenses d’équipements collectifs. De nos jours, le budget cherche à
influencer l’économie et c’est à juste titre considéré comme un outil d’interventionnisme
étatique. C’est donc la fin de la neutralité budgétaire avec une procédure budgétaire
pilotée par le pouvoir exécutif. Les Finances Publiques ainsi présentées obéissent à des
règles économiques tout en se conformant aux normes juridiques, le budget étant mis en
place par une loi. L’édiction de règles juridiques tient compte également du contexte
sociologique qui conditionne l’applicabilité des règles ou favorise certaines résistances
sociales. Au total, l’on peut déduire le caractère pluridisciplinaire des Finances Publiques
qui sont une science à cheval sur la science économique, le Droit Public, la Comptabilité,
la Sociologie…Le juriste pur ne sera jamais un véritable financier, pas plus que l’économiste
ou le politique. En ce qui concerne le cas particulier du droit financier et budgétaire
ivoirien, il importe de noter qu’il s’est à l’origine essentiellement inspiré du droit français.
En effet, les textes régissant les Finances Publiques des deux Etats ont été adoptés la
même année mais surtout il pose les mêmes règles théoriques en ce qui concerne la
réglementation budgétaire et financière. Il s’agit de l’ordonnance française du 2 janvier
1959 et de la loi organique ivoirienne du 31 décembre 1959.La pratique ivoirienne s’est
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progressivement désolidarisée avec l’adoption du décret n° 98-716 du 16 décembre 98
portant réforme des circuits et des procédures d’exécution des dépenses et des recettes
du Budget Général de l’Etat, des Comptes Spéciaux du Trésor et mise en œuvre du
Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP).
De nos jours, il est de plus en plus question d’une pratique budgétaire et financière
Communautaire (UEMOA). Le nouveau cadre régissant les Finances Publiques au sein de
l’UEMOA a introduit des réformes majeures dans la gestion des deniers publics. Ces
réformes qui touchent principalement à l’élaboration, l’exécution et le suivi du budget
visent, outre la transparence dans la gestion des finances publiques, une plus grande
efficacité de l’action publique et la pérennité des politiques mises en œuvre. Les Cadres
de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) sont un instrument fondamental de ce dispositif
régional. Ainsi, la Côte d’Ivoire a progressivement transposé dans son dispositif national
les Directives du Nouveau Cadre Harmonisé des Finances Publiques de l’UEMOA et
travaille activement au renforcement des capacités des différents acteurs pour que le
budget de l’Etat pour l’année 2020 soit préparé et exécuté en mode Budget-programme à
travers le Système d’Information Budgétaire (SIB). C’est dans ce contexte que s’inscrit ce
cours de Finances Publiques actualisé au mois de juillet 2019 qui tient compte des
exigences communautaires. Ce travail a été fait à partir des recommandations du
Ministère de la Fonction Publique notamment la Direction des Concours qui dispose un
calendrier de formation chaque année avant l’organisation des dits concours. Cette
réflexion s’inscrit dans cette ligne droite afin de faire des apprenants, des acteurs outillés
à la gestion efficace et efficiente des ressources de l’Etat. Ainsi, l’Unité Pédagogique en
charge de cette discipline apporte sa modeste contribution à travers ce document.
Toutefois, les observations des lecteurs ainsi que les professionnels du monde des
finances publiques permettront de parfaire ledit document pour l’année à venir. Le plan
du cours s’articule autour de trois axes majeurs :
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PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS ET PRINCIPES BUDGETAIRES
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Cette première partie du cours sera consacrée à la présentation des concepts et aux
principes de l’orthodoxie budgétaire.
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CHAPITRE1 : LES CONCEPTS
La définition des notions concerne les finances publiques, le budget et la loi de finances
Comme l’affirmait Gaston Jèse, le budget de l’Etat est un acte politique. C’est en effet
avant tout un instrument financier au service de la politique gouvernementale permettant
la réalisation de projets. C’est la raison pour laquelle, il susceptible d’évoluer avec le
temps, en fonction des objectifs fixés par le Gouvernement et déclinés ensuite auprès de
chaque ministère. De la même façon, il n’est pas surprenant de constater, notamment en
cas d’alternance politique, de profondes inflexions dans le contenu des budgets des
majorités successives.
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2. Le budget est un acte de prévision
Le budget permet de d’assurer la prévision des dépenses et des recettes pour l’année
budgétaire à venir et devant faire l’objet d’autorisation budgétaire antérieurement. C’est
pourquoi le budget est un acte d’autorisation.
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-La loi de finances de l’année (LFA) : La loi de finances de l’année ou loi de
finances initiale est celle qui « prévoit et autorise pour chaque année civile, l’ensemble
des ressources et des charges de l’Etat ».
-La loi de finances rectificative (LFR) ou collectifs budgétaires : Elle sert à
modifier en cours d’année le contenu de l’autorisation budgétaire initiale.
-La loi de règlement (LR) : Elle constate les résultats financiers de chaque
année civile et approuve les différences entre les réalisations et les prévisions de la loi de
finances initiale, complétée dans le cas échéant par la loi de finances rectificative.
Des définitions qui précèdent, il apparaît que le budget et la loi de finances traduisent la
même réalité financière. C’est pourquoi dans le langage usuel, ces deux termes sont
employés indifféremment .En effet, le même document financier est appelé tantôt budget,
tantôt loi de finances. Cependant, budget et loi de finances présentent deux aspects
distincts de cette réalité financière : l’aspect matériel (ou comptable) pour le budget et
l’aspect juridique pour la loi de finances. Lorsque le budget est voté, il devient loi de
finances qui autorise le gouvernement à prélever les recettes au moyen de l’impôt ainsi
que l’exécution des dépenses publiques. Elle devient donc exécutoire et assortie de force
contraignante comme toute loi. Elle doit être votée impérativement chaque année. Si elle
ne l’était pas, le prélèvement de l’impôt, dans l’absolu, serait impossible.
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CHAPITRE 2: LES PRINCIPES DE L’ORTHODOXIE FINANCIERE
Ces principes sont un ensemble de règles, inspirées par les économistes classiques du XIXe
siècle et qui étaient destinées à encadrer et à surveiller l’activité financière de l’Etat d’alors.
Mais ces règles se justifient encore de nos jours car leur valeur technique constitue des
méthodes claires de présentation et d’exécution du budget, facilitant ainsi le contrôle de
l’autorité budgétaire sur l’exécutif. Ces principes sont au nombre de six. Le sixième
concerne le principe de sincérité.
A-FONDEMENTS
Le principe de l’annualité budgétaire est posé par les articles 5 de la loi organique n°
2014 du 5 juin relative aux finances publiques ivoiriennes. Ce texte précis que « la loi
de finances de l’année prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat ». Ce texte s’appuie sur la directive
N°05/97/CM/UEMOA du 16 décembre 1997, relative aux lois des finances, en son
article 4, qui stipule que « la loi de finances de l’année prévoit et autorise pour chaque
année civile, l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat ».
L’article 6 de cette directive confirme bien que « l’autorisation de percevoir les impôts est
annuelle ».
B-SIGNIFICATION
Le principe de l’annualité signifie les prévisions et les autorisations budgétaires ne sont
valables que pour un an. L’Etat limite son horizon budgétaire à une (01) année. En Côte
d’Ivoire, le budget est voté pour un (01) an et exécuté en une (01) année ; la période
d’exécution débutant le 1er janvier et s’achevant le 31 décembre de l’année à laquelle le
budget s’applique. Ainsi, le principe interdit d’inscrire dans la loi de finances des crédits
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portant sur plusieurs années ; le Gouvernement devant en conséquence utiliser toutes les
autorisations qui lui sont accordées dans l’année pour laquelle elles le sont.
Politiquement, ce principe permet un contrôle régulier des Finances Publiques ;
Techniquement, il oblige l’administration à produire ses comptes à des périodes assez
rapprochées en se calquant économiquement sur le rythme de la vie socioéconomique.
Dans certains Etats, l’année budgétaire ne coïncide pas avec l’année civile. C’est le cas de
la Grande-Bretagne et de la Suède, où l’année budgétaire court du 1er avril au 31 mars, ou
encore des USA et du Sénégal où elle démarre le 1er octobre pour s’achever le 30
septembre.
La pratique et les textes budgétaires autorisent deux dérogations au vote annuel de la loi
de finances.
1- Les opérations infra annuelles
Les prévisions budgétaires se faisant sur une période inférieure à un an renvoient au cas des
douzièmes provisoires et des lois de finances rectificatives.
Les douzièmes provisoires : en cas d’impossibilité d’adoption du budget avant
le 31 décembre, le budget de l’année antérieure est reconduit dans les limites du
douzième des dotations. Dès lors, les administrations reçoivent chaque mois, le
douzième de leur dotation de l’année précédente pour leur fonctionnement.
Les lois de finances rectificatives : intervenant au cours de l’année, elles
modifient les dispositions de la loi des finances initiale pour pallier les
déséquilibres. Elles sont soumises obligatoirement à la ratification du Parlement.
Toutes les ouvertures de crédits opérées par les décrets d’avance (ouvrant des
crédits supplémentaires), peuvent ouvrir par elles-mêmes des crédits
supplémentaires et peuvent modifier le produit fiscal.
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programme constituent la limite supérieure des dépenses que le ministre des finances est autorisé
à engager pour l’exécution des investissements prévus par la loi. Financièrement, cette prévision
est pluriannuelle (6 ans) et juridiquement, elle permet d’engager des dépenses dans la limite du
chiffre fixé. Les prévisions d’emploi ou de crédits de paiement constituent la limite supérieure des
dépenses liquidables pendant l’année de la couverture des engagements contractés au titre des
autorisations de programme. Avec la réforme budgétaire, il question de l’introduction de la
pluri annualité dans la loi de finances (trois ans minimum).
L’introduction de la pluri annualité
Elle constitue une innovation significative dans la gestion publique à travers la prise en
compte, à moyen terme, de l’impact des décisions publiques. Si l’annualité reste le cadre
d’exécution des recettes et des dépenses de l’État, la programmation budgétaire doit
désormais anticiper les exercices ultérieurs. Cette innovation revêt un intérêt particulier
dans le cadre de la gestion des finances publiques. Elle offre une réponse technique aux
problèmes d’articulation entre les stratégies nationales de développement et les budgets.
La pluri annualité budgétaire permet d’être plus en phase avec les stratégies nationales,
elles-mêmes pluriannuelles, et d’améliorer leur prise en compte dans la loi de finances et
leur mise en œuvre effective. La pluri annualité du cadre harmonisé des finances
publiques est affirmée à l’article 40 de la Loi organique n°2014-337 du 5 juin 2014
portant code de transparence : « le budget de l’Etat s’insère dans un cadre global de
politique macroéconomique, financière et budgétaire à moyen terme couvrant l’année à
venir et les deux années suivantes. Les hypothèses économiques retenues sont explicitées
et justifiées. Ce cadre global est cohérent avec les engagements pris en application du
Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité au sein de l’UEMOA et
comporte toutes les informations nécessaires à l’application des dispositifs de surveillance
associés à ce Pacte». La pluri annualité du cadre des finances publiques est fixée aussi
dans l’article 1er de la LOLF qui stipule: «La présente loi… détermine les conditions
dans lesquelles est arrêtée la politique budgétaire à moyen terme pour l’ensemble des
finances publiques ».
L’article 53 de la LOLF énonce que « Le projet de loi de finances de l’année est élaboré
par référence à un document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle
(DPBEP) couvrant une période minimale de trois ans ». L’article 54 précise que
«… Les documents de programmation pluriannuelle des dépenses prévoient, pour une
période minimale de trois ans, à titre indicatif, l’évolution des crédits et des résultats
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attendus sur chaque programme en fonction des objectifs poursuivis ». Enfin, l’article 55
prévoit que le DPBEP, accompagné des DPPD, sont publiés et soumis à un Débat
d’Orientation Budgétaire (DOB) au Parlement au plus tard à la fin du deuxième trimestre
de l’année ».
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En Côte d’Ivoire, tous les ministères et institutions sont tenus de présenter leurs budgets sous
le format du DPPD qui correspond à l’appellation CDMT (Cadres de Dépenses à Moyen Terme)
à partir de l’année 2020.
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prérogative du Ministre en charge des Finances et porte sur les opérations en capital, les
crédits de subventions économiques et sociales, les crédits d’entretien d’immeubles et de
matériels dans la limite du dixième des crédits de la destination budgétaire visée,
correspondant aux dépenses engagées, liquidées et non ordonnancées.
De même, le solde de chaque compte spécial du trésor se reporte d’année en année
(article 25 de la loi organique).
compensation.
Cette règle indique que les recettes et les dépenses de l’Etat doivent figurer au Budget
pour leur montant intégral, leur montant brut. Cela signifie qu’il est interdit de compenser
ou de contracter les recettes et les dépenses de façon à ne retenir dans le budget que le
solde, c'est-à-dire un chiffre net. En clair, le budget doit récapituler toutes les recettes et
les dépenses dans leur intégralité. Cette règle interdit de faire figurer le solde au budget.
2-La règle de la non affectation des recettes
La règle veut que l’ensemble des recettes assurent l’exécution de l’ensemble des dépenses. La
règle de la non affectation des recettes aux dépenses indique que les recettes de l’Etat
19
se
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fondent en une masse unique, sans distinction de provenance, pour couvrir l’ensemble
des dépenses. Il est donc interdit d’affecter une recette particulière à la couverture d’une
dépense particulière dans la mesure où toute recette perçue perd sa particularité en
tombant dans les caisses du trésor public (l’ensemble des recettes assurant l’exécution de
l’ensemble des dépenses). Ainsi, au plan des principes, il n’y a pas de lien juridique entre
recettes et dépenses. Il en découle qu’en cours d’exécution du budget, les engagements
dépendent uniquement des autorisations de dépenses et non des avoirs en caisse des
comptables à un moment donné.
Les fonds de concours sont des fonds versés par des personnes morales ou physiques ayant
pour objet de concourir avec ceux de l’Etat à des dépenses d’intérêt public. Ils doivent être utilisés
conformément au souhait d’usage formulé par la partie versante (article 5 de la loi organique).
Sont classés dans cette rubrique, les dons et les legs.
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Le principe classique de l’équilibre budgétaire commande que les prévisions de recettes
correspondent aux autorisations de dépenses. Cela signifie que l’on prévoit pour une même
année budgétaire des ressources et des charges d’un égal montant. Il en résulte qu’un
excédent, c'est-à-dire plus de recettes que de dépenses, implique qu’un trop grand sacrifice a
été demandé aux citoyens ; et qu’un déficit, c'est-à-dire plus de dépenses que de recettes,
conduit l’Etat à recourir à l’emprunt ou à presser encore plus les citoyens. L’équilibre
budgétaire peut être apprécié à deux moments : au moment de l’élaboration du budget
(Equilibre prévisionnel) ou après l’exécution de celui-ci (Equilibre réel). Dans le dernier cas
c’est à l’arrêté des comptes qu’on peut véritablement mesurer la valeur de l’équilibre
parce qu’on dispose de tous les résultats de la gestion budgétaire. En Côte d’Ivoire, le
principe de l’équilibre budgétaire est consacré par l’article 112 de la constitution de
la III République qui dispose que : « le projet de loi de finances doit prévoir les
recettes nécessaires à la couverture intégrale des dépenses. Le parlement vote le budget
en équilibre ». Cela est également affirmé à l’article 60 de la loi organique n° 2014-
336 du 5 juin 2014 relative aux lois de finances.
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est une « Fausse norme ». Cependant, avec les doutes suscités par les limites observées
dans l’application des thèses de Keynes, on assiste depuis les années 1980 à une volonté
de retour vers un équilibre financier classique. L’équilibre budgétaire s’impose de nos
jours car entre autres raisons, accepter un déficit élevé conduit à reporter sur les
générations futures le fardeau de son financement, à rigidifier les dépenses ultérieures et
à sacrifier les priorités nationales. En définitive, le principe de l’équilibre budgétaire est
bien présent dans l’esprit des décideurs même si sa réalisation reste aléatoire. Ainsi avec
la réforme budgétaire, d’importants pouvoirs sont reconnus au Ministre de l’Economie et
des Finances pour veiller sur l’équilibre budgétaire.
A- LA REGULATION BUDGETAIRE
La régulation vise le respect de l’équilibre de la loi de finances telle qu’elle a été votée par
le Parlement. La régulation constitue l’unique moyen de respecter le vote initial du
Parlement en ce qui concerne le plafond du déficit budgétaire.
La régulation permet l’identification prévisible au cours de l’exercice des poches
d’économies potentielles, qui ne feront pas l’objet de consommation de crédits
budgétaires. L’article 71 de la LOLF énonce que :
« Le ministre chargé des finances est responsable de l’exécution de la loi de finances et
du respect des équilibres budgétaire et financier définis par celle-ci. A ce titre, il dispose
d’un pouvoir de régulation budgétaire qui lui permet, au cours de l’exécution du budget :
- d’annuler un crédit devenu sans objet au cours de l’exercice ;
- d’annuler un crédit pour prévenir une détérioration des équilibres
budgétaire et financier de la loi de finances.
Le ministre chargé des finances peut subordonner l’utilisation des crédits par les
ordonnateurs aux disponibilités de trésorerie de l’Etat ».
B-LES MODALITES DE MISE EN ŒUVRE DE LA REGULATION BUDGETAIRE
La régulation consiste à mettre en réserve une part minime de crédits ouverts en loi de
finances initiale pour faire face à d’éventuelles difficultés d’exécution (moins-values sur
recettes, dépassements sur dépenses obligatoires). Les crédits « gelés » en début de
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gestion ne peuvent pas faire l’objet d’engagement de la part des ministères, dès lors qu’ils
sont bloqués dans le système d’information budgétaire ou sont surveillés par les
Contrôleurs financiers commis auprès des ordonnateurs. Ces crédits peuvent être
« dégelés » en tout ou partie si la situation budgétaire le permet, ou être annulés,
notamment pour contribuer à l’équilibre de décrets d’avances ou de lois de finances
rectificatives. Une grande marge de manœuvre est laissée au ministre chargé des
finances, puisque la seule obligation dans l’exercice du pouvoir de régulation réside dans
l’information préalable du ministre en charge du secteur concerné par la régulation.
Concrètement, ce pouvoir de régulation du ministre chargé des finances s’exerce à travers
les contrôleurs financiers placés auprès des ministres sectoriels et l’administration de la
base informatique centralisant la gestion des crédits budgétaires. Les contrôleurs
financiers sont notamment chargés de suivre les montants de crédits disponibles et
d’effectuer les opérations de mise en réserve des crédits, le cas échéant.
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opérations engagées par le gouvernement. Il favorise aussi une présentation claire et
commode du budget, en facilitant le contrôle.
Le principe de la spécialité veut que chaque crédit ait une destination précise. Il se justifie
par le fait qu’on estime que plus l’autorisation budgétaire sera détaillée plus les crédits
recevront une application précise, plus limitée sera la marge de manœuvre
gouvernementale. En clair, les crédits budgétaires sont désormais spécialisés en
programmes et dotations.
UNE MISSION comprend un ensemble de programmes concourant à une politique publique
définie. Seul le gouvernement peut créer, par décret, une mission.
UN PROGRAMME regroupe les crédits destinés à mettre en œuvre une action ou un ensemble
cohérent d’action relevant d’une politique publique clairement définie dans une perspective à
moyen terme.
Les crédits de chaque programme sont décomposés selon leur nature en crédits de
personnel, biens et services, investissements, et transferts. Un programme peut
regrouper tout ou partie des crédits d’une direction, d’un service, d’un ensemble de
directions ou de services d’un même ministère. A ces programmes sont associés des
objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités d’intérêt général, et des résultats
attendus. Ces résultats, mesurés notamment par des indicateurs de performance font
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l’objet d’évaluations régulières et donnent lieu à un rapport de performance élaboré en fin
d’exercice par les ministères et par les institutions constitutionnelles concernés. »
Les programmes votés en loi de finances sont sous la responsabilité des ministres, à qui
les crédits sont mis à disposition. Pour l’exécution des programmes, les ministres
désignent des responsables de programme qui sont sous leur autorité.
Tous les programmes ont à leur tête un responsable clairement identifié.
Les responsables de programme sont des cadres supérieurs, le plus souvent directeurs
d’administration centrale ou directrice de cabinet.
2-Les missions du responsable de programme
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autorisés par décret pris en conseil des ministres sur rapport conjoint du ministre en
charge des finances et des ministres ou présidents d’institutions concernés (art 22 LOLF)
-Virements de crédits
Les virements de crédits modifient la répartition des crédits budgétaires entre
programmes d’un même ministère. S’ils ne changent pas la nature de la dépense, ils sont
pris par arrêté interministériel du ministre intéressé et du ministre chargé des finances.
Dans le cas contraire, ils sont autorisés par décret sur rapport conjoint du ministre chargé
des finances et du ministre concerné (art 22 LOLF).
-Fonds spéciaux ou fonds secrets
Les fonds spéciaux sont sans affectation officielle. Ils sont relatifs aux crédits ouverts en
bloc qui n’ont pas d’affectation spéciale et qui peuvent servir à financer le contre-
espionnage, de même que les subventions politiques tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de
l’Etat. Ces crédits ainsi soustraits à toutes les règles de la procédure budgétaire et de la
comptabilité publique, apparaissent comme la manifestation, sous l’angle financier de la
raison d’Etat. Comme quoi, même dans un Etat de droit il subsiste toujours une certaine
marge discrétionnaire impartie aux pouvoirs publics.
-Crédits provisionnels
Les crédits provisionnels correspondent à des besoins dont la survenance ne dépend que
partiellement de la volonté de l’administration et qui de ce fait ne peuvent être connus
avec exactitude au moment du vote du budget. Sont classés dans cette rubrique, les frais
de réceptions de personnalités étrangères, les charges d’organisation d’élections, le coût
d’entretien des services pénitentiaires...)
- Les dotations
La dotation est instituée par l’article 17 de la LOLF :
«Les crédits budgétaires non répartis en programmes sont répartis en
dotations. Chaque dotation regroupe un ensemble de crédits globalisés
destinés à couvrir des dépenses spécifiques auxquelles ne peuvent être
directement associés des objectifs de politiques publiques ou des critères de
performance ».
Font ainsi l’objet de dotations :
- les crédits destinés aux pouvoirs publics ;
- les crédits globaux pour dépenses accidentelles et imprévisibles ;
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- les crédits destinés à couvrir les défauts de remboursement ou appels en garantie
intervenus sur les comptes d’avances, de prêts, d’aval et de garanties ;
- les charges financières de la dette de l’Etat (dotées de crédits évaluatifs et non
limitatifs).
-la Fongibilité des crédits budgétaires
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SECTION 6- LE PRINCIPE DE SINCERITE BUDGETAIRE
Le principe de sincérité budgétaire est un nouveau principe des finances publiques qui
s’ajoute aux anciens principes de l’orthodoxie budgétaire.
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SECTION 7 : La recherche de la performance dans l’élaboration du budget de l’Etat
Partout dans le monde, les Etats se forcent de reformer leurs systèmes financiers, de les
moderniser afin que l’instrument budgétaire produise des résultats concrets, visibles et palpables.
En effet, le système de budgétisation traditionnel a montré ses limites. Ansi, les budgets de moyens
devenant caduques ils seront abandonnés au profit du budget par objectif.
Par le budget de moyen, l’Etat dote les administrations de moyens financiers en fonction de leur
besoin sans viser les résultats. C’est pour cette raison que ces budgets sont qualifiés de moyens. Le
bénéficiaire de ce budget et son gestionnaire seront jugés sur la régularité de la dépense qu’elle ait
permis de résoudre et non le besoin. Cette pratique a conduit pendant longtemps à des
gaspillages, à des détournements de de deniers publics. Vu ces limites, ce système a été remplacé
par le budget par objectif.
Le budget par objectif, le budget programme, le budget de résultat, tous ces vocables sont
similaires.
On privilégie la gestion par programmation pluriannuelle au lieu de la limitation annuelle. Le terme
de départ choisi est 3 ans. C’est au bout des 3 ans qu’on apprécie si oui ou non les objectifs
assignés au départ ont été atteints.
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DEUXIEME PARTIE : LA PREPARATION –L’ADOPTION ET L’EXECUTION DU
BUDGET DE L’ETAT
32
CHAPITRE 1 : LA PREPARATION OU L’ELABORATION DU BUDGET DE L’ETAT
Le projet de loi de finances de l’année est désormais élaboré par référence au document
de programmation budgétaire économique pluriannuel (DPBEP).
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1- L’elaboration du cadrage macroéconomique
Elaboré par la Direction Générale du Budget et des Finances, le Cadrage Budgétaire est
un tableau d’équilibre qui met en cohérence les engagements de l’Etat et les ressources
mobilisables qui se composent des recettes intérieures (fiscales et non fiscales) et des
concours extérieurs (prêts et dons projets, appuis budgétaires…).Le cadrage budgétaire
est donc la représentation synthétique du budget qui se compose des grandes masses de
ressources d’une part et des grandes masses de dépenses (tenant compte des priorités
économiques et sociales du Gouvernement, ainsi que les engagements extérieurs) d’autre
part. Le gouvernement approuve les choix de dépenses et le niveau de ressources
mobilisables. Cette validation ouvre ainsi la voie à la répartition des enveloppes entre les
ministères, Institutions.
- L’estimation des ressources publiques
Les recettes publiques sont composées de ressources intérieures et de ressources
extérieures
Les ressources intérieures
Les recettes fiscales : leur niveau découle des projections macro-économiques, du
renforcement des capacités de recouvrement des régies financières ;
Les recettes de privatisation : elles reposent sur les opérations de privatisation ou de
cession d’actifs en vue de la réduction du portefeuille de l’Etat dans certains secteurs;
34
Les revenus du pétrole et du gaz : ils correspondent à la part de l’Etat dans la
production pétrolière ;
Les redevances des sociétés concessionnaires de service public : le niveau de ces
redevances est arrêté conformément à la convention signée entre l’Etat et les sociétés
concessionnaires de service public (SODECI-CIE, Opérateurs de Téléphonie Mobile, etc.);
Les emprunts sur le marché financier : ils correspondent aux ressources collectées sur
le marché financier régional par l’Etat ;
Les ressources des comptes spéciaux du Trésor : les ressources des comptes
spéciaux du Trésor concernent des ressources affectées à l’exécution de charges
particulières. Il s’agit des remboursements de prêts rétrocédés à des entreprises et des
remboursements des garanties actionnées ou des dettes avalisées.
Les ressources extérieures
Les ressources extérieures se composent des appuis budgétaires, les prêt- projets et les dons.
Elles se présentent comme suit :
Les appuis budgétaires : ils sont déterminés dans le cadre d’un programme
économique et financier conclu avec les institutions de Brettons Woods. Les niveaux
définitifs des appuis sont fixés en accord avec le FMI, la Banque Mondiale et l'Union
Européenne ;
Les prêts et dons projets : Le niveau des ressources de prêts et dons projets
correspond au montant des dépenses de prêts et dons projets retenu sur la base du
Programme d’Investissements Publics (PIP) et du programme économique et financier ;
-L’Estimation des Dépenses Publiques
35
Les dépenses des comptes spéciaux du trésor : elles concernent les
opérations dont l’exécution requiert un suivi particulier. Il s’agit notamment
des comptes de prêts qui programment les remboursements de prêts
rétrocédés à des entreprises et des comptes de garanties et d’avals qui
prévoient le remboursement des garanties actionnées ou des dettes
avalisées .
Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) est obtenu à la
suite des cadrages macro-économiques et budgétaires. Ce document est adopté en Conseil des
Ministres et soumis à un débat d’orientation budgétaire dans le mois de juin.
3- La détermination des enveloppes budgétaires
La détermination des enveloppes budgétaires consiste à traduire les objectifs globaux définis dans
le cadrage budgétaire en objectifs sectoriels.
Les crédits budgétaires sont alloués aux ministères, Institutions et Collectivités Décentralisées en
tenant compte :
du niveau des crédits mis à leur disposition au cours de la gestion précédente ;
du niveau de consommation des crédits alloués au cours de la gestion
précédente ;
des opérations ponctuelles inscrites au budget de l’année en cours ;
des opérations nouvelles mises à leur charge par décisions du Conseil des
Ministres, ou des engagements pris avec les partenaires au développement.
A la suite de la détermination des enveloppes budgétaires, chaque ministère et institution rédige
son budget programme qui décline les objectifs globaux en objectifs sectoriels dans un document
appelé document de programmation pluriannuel de dépense (DPPD) .ce document décline la
stratégie ministérielle sur une période minimale de trois ans.
4- La lettre de cadrage du premier ministre
36
(SIB). Notons que désormais avec les budgets programmes, ce sont les activités de
chaque programme qui sont crédités et non les services.
37
C’est le Parlement qui est habilité à donner cette autorisation de dépenses et de recettes.
S’il est vrai que cette compétence ne fait aucun doute au plan formel, il est aussi plausible
que l’Exécutif joue un rôle si capital que l’on est tenté d’affirmer que le pouvoir financier
du parlement est d’autant réduit. Aussi, étant donné que la procédure suivant laquelle
cette autorisation est donnée diffère de celle qui encadre les lois ordinaires, convient-il
d’examiner la procédure de vote de la loi de finances l’année et le pouvoir financier du
parlement.
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39
40
41
CHAPITRE2 : LE VOTE OU L’ADOPTION DU PROJET DE LOI DE FINANCES DE
L’ANNEE PAR LE PARLEMENT
L’examen se fait au préalable par la commission des affaires économiques et financières avant sa
présentation en séance plénière pour adoption par l’ensemble des députés.
Dès son dépôt à l’Assemblée Nationale, le projet de Loi de finances est soumis à la
Commission des Affaires Economiques et Financières (CAEF) pour un premier examen.
Dans cette Commission, un rôle essentiel est dévolu aux rapporteurs qui procèdent à
l’examen technique et approfondi du projet de Loi de finances. Outre le Rapporteur
général, s’attèlent à cette tâche des Rapporteurs spéciaux, qui étudient le projet de loi de
finances de l’année et les documents annexes qui l’accompagnent. Le Rapporteur général
fait la synthèse de l’étude dans un rapport avant de l’exposer devant les députés en
séance publique ou plénière.
42
L’examen en séance plénière à lieu généralement entre novembre et décembre. Elle
débute par un discours du Rapporteur général de la CAEF. Le Ministre en charge du
Budget, lui succédant, rappelle le contexte économique dans lequel s’insère le projet de
Loi de finances, la politique économique et financière du Gouvernement et expose les
objectifs et le contenu des principales dispositions du projet de Loi de finances. Le
processus débouche sur un débat général. Après cela, les députés passent au vote. Avec
la réforme, le vote se fait par des étapes :
- les évaluations de recettes font l’objet d’un vote d’ensemble pour le budget général
défendu par le Ministre en charge du budget.
-Les crédits du budget général font l’objet d’un vote par programme et d’un vote par
dotation défendus par les Ministères techniques et les Présidents des institutions pour
leurs budgets programmes et leurs dotations.
-Les votes portent à la fois sur les autorisations d’engagement et les crédits de paiement.
-Les plafonds des autorisations d’emplois rémunérés par l’Etat font l’objet d’un vote
unique.
- Les évaluations de recettes font l’objet d’un vote d’ensemble par budget annexe et par
compte spécial du trésor.
-Les crédits des budgets annexes et des comptes spéciaux font l’objet d’un vote par
budget annexe et par compte spécial du trésor.
-Les évaluations de ressources et de charges de trésorerie font l’objet d’un vote unique.
Le texte adopté par l’Assemblée Nationale revient devant le Sénat.
Cela suit la même procédure que l’Assemblée Nationale : commission des affaires économiques et
financière et vote en séance plénière.
CONCLUSION :
Le texte unique ou identique doit être examiné et adopté par les deux chambres. C’est ce
qui ressort de l’article 111 de la nouvelle constitution : « le parlement vote le projet
de loi de finances dans les conditions déterminées par la loi organique ». En clair, lorsque
les deux chambres du parlement ont adopté le même texte, on parle de vote de la loi
de finances de l’année. Cette loi est promulguée par le Président de la République pour
être exécutée à partir du 2 janvier au 31 décembre 2020.
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SECTION2: LIMITATION DU POUVOIR FINANCIER DU PARLEMENT
La limitation du pouvoir financier du Parlement en matière de procédure de vote de la Loi
de finances loin d’être une exception, obéit plutôt à la tendance générale du pouvoir du
Parlement. Cette limitation du pouvoir financier voulue par les constituants est une
marque du Régime Présidentiel. Elle affirme toute sa prééminence surtout lorsqu’il s’agit
de protéger le projet de loi de finances de l’année contre une adoption tardive et de
respecter son l’équilibre financier.
PARAGRAPHE 1 : PROCEDURE CONTRE L’ADOPTION TARDIVE
44
accompagnés d’une proposition d’augmentation de recettes ou d’économies
équivalentes ».
A VOUS MAINTENANT
45
La Loi de finances votée va s’exécuter en vue de la réalisation des recettes pour couvrir
les dépenses. L’exécution du budget est soumise aux règles de la comptabilité publiques.
Elles sont mises en œuvre par l’exécutif par le biais de certains agents de l’Administration
selon des modalités bien déterminées.
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CHAPITRE 3 : LES REGLES DE LA COMPTABILITE PUBLIQUE
Il s’agit des règles qui s’appliquent à la gestion des deniers publics. Ce sont le principe de
légalité budgétaire, le principe de l’unité de trésorerie, le principe de l’unité des caisses et
le principe de la séparation de l’ordonnateur et du comptable.
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PARAGRAPHE2 : LES AMENAGEMENTS AU PRINCIPE
Le premier type d’aménagement réside dans les placements que les collectivités territoriales sont
autorisées à faire. Il s’agit d’abord des placements budgétaires portant sur des excédents
budgétaires, il s’agit ensuite des placements de trésoreries portant sur les fonds d’emprunt
momentanément utilisés.
Le deuxième type d’aménagement réside dans le dépôt auprès de certains organismes qui
peuvent produire des intérêts. C’est le cas notamment des caisses d’épargne.
48
1- les ordonnateurs principaux
Ce sont les autorités placées au sommet de la hiérarchie administrative qui exercent ces fonctions.
Il s’agit :
- le Ministre en charge de l’Economie et des Finances pour les opérations de recettes
du budget général, des comptes spéciaux du Trésor et de l’ensemble des opérations de
trésoreries.
- les Ministres et les Présidents des Institutions constitutionnelles sont
ordonnateurs pour les dépenses de leurs programmes ou dotations et leurs budgets
annexes.
- du Maire et du président du Conseil Régional pour les opérations de recettes et de
dépenses de leurs localités;
- du Directeur pour les mêmes opérations au niveau des Etablissements Publics
nationaux.
2 - les ordonnateurs délégués
Ce sont les collaborateurs des ordonnateurs principaux, dans les administrations centrales, qui
ont reçu délégation de tout ou partie des pouvoirs.
Ce sont :
- les Directeurs des Affaires et Financières (DAF) au niveau de chaque ministère, sauf
en matière de dépenses de personnel, de remboursement de la dette, d’acquisitions de
véhicules administratifs et d’abonnements (eau, électricité, téléphone) ;
- le Directeur de la Solde est l’ordonnateur délégué en matière de dépenses de
personnel ;
- le Directeur de la Dette Publique est l’ordonnateur délégué en matière de
remboursement de la dette et des pertes de change ;
- le Directeur du Patrimoine de l’Etat est l’ordonnateur délégué en matière de
dépenses d’abonnements et d’acquisitions de véhicules administratifs.
Les ordonnateurs délégués sont nommés par arrêté du Ministre en charge des Finances pour
ce qui est des comptes spéciaux du Trésor.
3- Les ordonnateurs secondaires
Les ordonnateurs secondaires sont les autorités représentant l’Etat dans les services déconcentrés
(régions, départements et les ambassades). Il est indispensable que le pouvoir
d’ordonnateur soit déconcentré car la dépense publique opérée au plus près du lieu où elle
s’exécute est mieux réalisée et contrôlée.
A-COMPETENCES DES ORDONNATEURS
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En matière de recettes, les ordonnateurs constatent les droits des organismes,
liquident les recettes, émettent les ordres de recettes qu’ils notifient aux
comptables chargés du recouvrement.
En matière de dépenses, ils engagent, liquident et émettent des ordres de
dépenses et les adressent, accompagnés des justificatifs nécessaires aux
comptables chargés du règlement.
B- RESPONSABILITES DES ORDONNATEURS ET DES ADMINISTRATEURS
DE CREDITS
Les Ordonnateurs encourent une responsabilité personnelle des opérations de gestion et des
contrôles dont ils ont la charge (article 91 de la LOLF).Cette responsabilité peut être aussi
disciplinaire (sanction de 1er degré et second degré conformément au statut général de la
Fonction Publique), pénale(les peines d’emprisonnement, conformément au Code pénal) ou
civile (paiement des dommages et intérêts, conformément au Code civil).En plus de ces
sanctions, le juge des comptes peut leur être infliger d’autres sanctions en raison de leurs
fautes de gestion (article 93 LOLF).Les responsabilités des membres du Gouvernement et des
Présidents des institutions constitutionnelles sont prévues par la Constitution des Etats membres.
Dans la pratique, ces responsabilités sont difficilement applicables aux ordonnateurs, en raison
des hautes fonctions politiques qu’ils occupent, ce qui n’est pas le cas chez le comptable public.
50
centralisent et justifient leurs opérations auprès des comptables principaux auxquels ils
rendent compte de leur gestion de clerc à maître.
2- Comptables Supérieurs et Comptables Subordonnés
Le critère de démarcation est basé sur la hiérarchie et la nomination. En effet, les
comptables subordonnés sont sous l’autorité et le contrôle des comptables supérieurs.
Ces derniers sont nommés par décret du Président de la République tandis que les
premiers le sont par arrêté du MEF.
3- Comptables Patents et Comptables de Fait
Le critère retenu est la nomination. Tandis que les comptables patents sont ceux qui ont
été régulièrement nommés es qualité pour exercer les fonctions de comptables publics,
les comptables de fait sont des agents qui s’immiscent dans la gestion des comptables
patents.
3- COMPTABLES DIRECTS DU TRESOR ET COMPTABLES SPECIAUX
Dans ce cas, il a l’obligation de verser de ses derniers personnels, une somme égale soit au
montant du déficit ou manquant constaté, de la perte de recette subie, de la dépense payée à tort
ou de l’indemnité mise de son fait à la charge de l’Etat ou de tout autre organisme public. Sa
responsabilité peut être également engagée en raison de la gestion de son prédécesseur à
51
travers les opérations qu’il a prises en charge lors d’une passation de service et pour lesquels il n’a
pas fait de réserves pendant une période de six mois. Cette responsabilité s’étend également aux
opérations des comptables publics et celles des régisseurs placés sous l’autorité du comptables
ainsi qu’aux actes des comptables de fait s’il a connaissance de ces actes et ne les a pas signalés
au supérieur hiérarchique. Pour la couverture de la responsabilité pécuniaire, des garanties sont
exigées du comptable public. Il s’agit de la constitution d’un cautionnement (garantie pécuniaire)
et de la prestation de serment auprès de la juridiction de son lieu d’affectation (garantie morale).
Cette responsabilité du comptable public peut être aussi civile, pénale et disciplinaire.
Il convient ici d’envisager dans un premier moment le cadre général suivi dans un second
moment de la présentation des particularités d’exécution des recettes selon la nature des
ressources concernées.
PARAGRAPHE 1 : CADRE GENERAL DES OPERATIONS DE RECETTES
En matière de recettes, l’ordonnateur est chargé d’effectuer trois (03) opérations qui
sont : la constatation des droits au profit de l’Etat, la liquidation des recettes et
l’ordonnancement qui permettront au comptable de procéder au recouvrement.
1- Constatation des droits
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Les comptables publics sont chargés de la prise en charge et du recouvrement des
ordres qui leur sont soumis par les ordonnateurs des créances constatées par contrat, un
titre de propriété ou autre titre dont ils assurent la conservation. Ils sont également
chargés de l’encaissement des droits au comptant et des recettes de toute nature que
l’Etat reçoit. Il faut noter que tout ordre de recettes fait l’objet de recouvrement amiable
ou forcé. Toutefois, sauf exception tenant à la nature ou au caractère contentieux de la
créance, ou encore à la nécessité de prendre sans délai des mesures conservatoires
(interruption de la prescription), le recouvrement forcé est toujours précédé d’une
tentative de recouvrement à l’amiable. Dans les cas de recours forcé, les poursuites sont
exercées à la diligence du comptable.
53
transmet accompagnée des pro-forma aux services de l’ordonnateur délégué. L’agent
DAF ou l’opérateur de saisie, saisit les données de la demande d’engagement dans SIB
qui remplace désormais le SIGFIP et en éditer l’image. Electroniquement le dossier
passe chez l’ordonnateur délégué et l’opérateur de saisie lui transmet le dossier physique
constitué des éléments transmis par l’administrateur de crédits délégués et de l’image de
la demande d’engagement. L’ordonnateur délégué, apprécie l’opportunité de la
dépense, vérifie l’exactitude de l’imputation et s’assure de la conformité de l’image de la
demande d’engagement d’avec les données de celle-ci. Si le contrôle est concluant, il
valide électroniquement le document à l’écran, édite l’original du bon de commande, le
double n° 1 et un bordereau de transmission. Electroniquement, le dossier est transmis
au Contrôleur Financier dès la validation. Le dossier physique composé de la demande
d’engagement, des factures, des bons de commande et du bordereau de transmission est
également transmis au Contrôleur Financier. Le Contrôleur Financier a désormais le
dossier électronique et le dossier physique et dispose de huit jours pour contrôler les
éléments ci-après :
- la qualité de l’administrateur de crédits;
- la disponibilité des crédits;
- le rythme de consommation des crédits;
- l’imputation budgétaire;
- l’utilité de la dépense;
- la réalité du coût de la dépense;
- la conformité du projet de dépense avec la réglementation en vigueur. A
l’issue de ce contrôle, le Contrôleur Financier peut adopter les trois attitudes suivantes :
- si le dossier comporte des irrégularités, il le rejette et édite les motifs du
rejet;
- si le Contrôleur Financier a besoin d’un complément d’information pour mieux
apprécier le projet de dépense, il diffère son visa et en édite les motifs;
- si le contrôle est concluant, le Contrôleur Financier vise le dossier physique et
électronique, il édite un bordereau de transmission et retourne le dossier
physique à l’ordonnateur délégué.
Le dossier électronique quant à lui retourne chez l’ordonnateur délégué dès le
rejet, le différé ou le visa.
54
La procédure est suspendue pour le différé jusqu’à satisfaction des motifs, elle est
interrompue et est à reprendre pour le rejet.
L’ordonnateur délégué en recevant le dossier visé du Contrôleur Financier, effectue la
revalidation de l’engagement, édite les copies n°2 et 3 du bon de commande et un
bordereau d’envoi au fournisseur. Il édite par ailleurs une étiquette de validation qu’il
appose à l’endroit prévu à cet effet sur le bon de commande original. L’étiquette de
validation comporte les mentions ci-après :
o N° d’engagement,
o Nom du fournisseur,
o N° compte contribuable du fournisseur,
o la date de notification au fournisseur,
o le nom du DAF,
o la signature du DAF,
o le cachet du DAF,
o un numéro de contrôle de l’étiquette.
L’ordonnateur délégué notifie le bon de commande original étiqueté accompagné du
bordereau d’envoi soit directement au prestataire de service, soit par le biais de
l’administrateur de crédit délégué.
Le bon de commande est l’élément juridique qui garantit au prestataire ou au fournisseur
de l’Etat l’assurance d’un paiement à l’issue de sa prestation.
La notification du bon de commande étiqueté marque la fin de l’étape de l’engagement.
55
livraison ou un procès-verbal de réception et renseigne le bordereau d’envoi de son mode
de règlement choisi et ses références bancaires. Il transmet l’ensemble à l’administrateur
de crédits délégué L’administrateur de crédits délégué réceptionne la livraison, signe le
bon de livraison et certifie le service fait au dos des factures définitives. L’administrateur
de crédits délégué transmet l’ensemble des documents reçus aux services de
l’ordonnateur délégué. L’opérateur de saisie rentre les données de la facture définitive et
édite l’image du projet de mandat qu’il transmet à l’ordonnateur délégué accompagné
des factures définitives, du bordereau d’envoi et du bon de livraison. L’ordonnateur
délégué vérifie l’exactitude des données saisies et valide le projet de mandat. Il édite
alors le mandat de paiement original et les copies n°1 et 2 ainsi qu’un bordereau de
transmission et l’ensemble des documents est transmis au Contrôleur Financier. Le
dossier électronique lui est transmis dès la validation du projet de mandat par
l’ordonnateur délégué. Le Contrôleur Financier dispose d’un délai de huit jours pour
effectuer un contrôle sur pièces et un contrôle sur place. Le premier consiste pour le
Contrôleur Financier à vérifier les éléments suivants :
- qualité de l’ordonnateur délégué;
- conformité du mandat avec l’engagement;
- validité de la certification du ‘’service fait’’;
- montant de la liquidation.
Le second consiste à vérifier la réalité du service fait. A cet effet, le Contrôleur Financier
ou un de ses collaborateurs se rend sur place pour se rendre compte de l’effectivité de la
livraison conformément à la commande. Ce contrôle effectué après la livraison est appelé
contrôle après coup. Si le Contrôleur Financier participe à la livraison, il s’agit d’un
contrôle concomitant. Le contrôle de la réalité du service fait après coup (après livraison)
n’est pas à confondre avec le contrôle a posteriori qui intervient après le paiement de la
dépense et qui est exercé par les inspections. Le contrôle financier est un contrôle a priori
quel que soit les modalités. Si la livraison n’a pas été faite ou si elle est partielle, ou si le
contrôle sur pièces révèle des irrégularités dans le dossier, le Contrôleur Financier rejette
le dossier, s’il a besoin d’un complément d’information, il diffère son visa. Si le dossier
satisfait au contrôle, le Contrôleur Financier vise le dossier physiquement et
électroniquement, édite un bordereau de transmission, signe les mandats physiques et
transmet le dossier à l’ordonnateur délégué après avoir archivé un exemplaire de chaque
pièce constitutive du dossier. A la réception du dossier du Contrôleur Financier, deux
56
possibilités s’offrent à l’ordonnateur délégué : il peut annuler le mandat ou le revalider. En
cas de revalidation, il signe le mandat papier, édite le bordereau de transmission et
envoie le dossier électronique et physique au Trésor pour paiement après avoir conservé
un exemplaire de chaque élément constitutif du dossier. C’est la fin de la phase
administrative ou budgétaire de l’exécution de la dépense publique. L’étape
suivante concerne la phase comptable.
A la réception du dossier, le comptable dispose de cinq jours pour effectuer les contrôles
qui relèvent de sa compétence à savoir:
2-mise en règlement
- l’Etat;
- le Receveur Général des Finances ou les autres comptables;
57
- les impôts;
- le payeur d’un autre pays;
- la justice;
- l’ordonnateur en cas d’un double mandatement.
S’il n’y a pas de suspension ou d’opposition, le comptable procède à l’édition des
documents de paiement selon le mode de paiement demandé par le bénéficiaire. Ces
documents sont :
- Avis de crédit,
- Ordre de virement,
- Bon de caisse,
- Ordonnance délégation,
- Avis de règlement,
- Bordereau de règlement.
L’avis de règlement est envoyé directement au bénéficiaire pour son information. L’avis
de crédit, l’ordre de virement et bordereau dérèglement correspondant sont envoyés à
l’établissement bancaire. Le bon de caisse est envoyé au bénéficiaire et le bordereau
correspondant au comptable assignataire. L’ordonnance de délégation (à l’étranger) et
le bordereau de règlement correspondant sont envoyés au comptable assignataire à
l’étranger. Le Comptable après le paiement garde les éléments suivants :
- 1 original du mandat;
- 3 exemplaires de la facture certifiés « service fait »;
- 1 bordereau d’envoi du fournisseur;
- les pièces justificatives;
- 1 copie de la délégation de crédits.
Tel est le circuit de la dépense publique exécutée en procédure normale. Certaines
natures de dépenses limitativement citées à l’article 68 du décret n° 98-716 du 16
décembre 98 sont éligibles à la procédure simplifiée.
58
La phase d’engagement-ordonnancement de la dépense publique.
Le fournisseur après voir exécuté la prestation ou la commande, établit une facture
définitive en quatre (04) exemplaires au moins qu’il adresse à l’administrateur de
crédits délégué. Après avoir certifié le « service fait » au dos des factures,
l’administrateur de crédits délégué procède à la liquidation de la dépense. Ensuite, il
remplit une demande d’engagement et transmet l’ensemble aux services de l’ordonnateur
délégué. L’opérateur de saisie saisit les différentes mentions à l’écran et édite l’image du
projet de mandat de paiement qu’il transmet ensuite avec les factures définitives et la
demande d’engagement à l’ordonnateur délégué. L’ordonnateur délégué vérifie la
conformité des données saisies d’avec la demande d’engagement. Si le contrôle est
probant, il valide le projet de mandat et édite le mandat original et le double n°1. Un
engagement correspondant est créé automatiquement par le système. A la fin de la
session, il édite le bordereau de transmission. Il garde une copie du mandat de paiement,
une copie de la demande d’engagement, et transmet le dossier (trois (03) exemplaires de
la facture certifiée ‘’service fait’’, deux (02) exemplaires du mandat de paiement, les
pièces justificatives et le bordereau de transmission au contrôleur financier. Le
contrôleur financier reçoit le dossier tel que transmis par le DAAF et procède aux
contrôles de son ressort à savoir :
- l’éligibilité de la dépense à la procédure simplifiée ;
-la qualité de l’administrateur de crédits ;
-la disponibilité des crédits ;
-le rythme de consommation des crédits ;
-l’imputation budgétaire ;
-la réalité du service fait, le cas échéant ;
-la validité de la certification du “service fait’’.
A l’issue de ces contrôles, le Contrôleur Financier rejette le dossier, diffère son visa ou
vise le dossier selon qu’il a relevé des irrégularités, constaté un besoin d’information
complémentaires ou constaté que le contrôle est concluant. Dans ce dernier cas, il édite le
bordereau de transmission, vise le dossier physique et le dossier retourne chez
l’ordonnateur délégué. Ce dernier, s’il n’a aucun motif d’annuler le mandat, le revalide,
édite le bordereau de transmission signe le mandat visé du Contrôleur Financier et
transmet le dossier électroniquement et physiquement au Comptable assignataire de la
59
dépense pour la phase comptable qui va se décliner en prise en charge et en mise en
règlement.
61
62
TROISIEME PARTIE
63
LE CONTROLE DE L’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT
Le contrôle de l’exécution du budget est effectué à des moments précis, par des organes
qui en sont habilités. Ce contrôle est nécessaire, car il permet de veiller à la bonne à la
bonne utilisation des deniers publics, mais aussi à la transparence du système de gestion
des finances publics
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CHAPITRE 1: LE CONTROLE ADMINISTRATIF
65
A- La Mission de Contrôle du Contrôleur Financier
66
Le contrôle a priori
Avant l'engagement de la dépense, le contrôleur financier dispose de huit jours pour
contrôler la régularité des engagements du point de vue de :
— La qualité de celui qui va engager la dépense ;
— La disponibilité des crédits ;
— L'exactitude de l'imputation budgétaire (respect de la spécialité des
crédits)
— L'utilité et l'évaluation des coûts de la dépense ;
— Le respect de la législation et de la réglementation en vigueur.
67
A posteriori
Le contrôleur financier évalue à posteriori les résultats et les performances des
programmes au regard des objectifs fixés, des moyens utilisés et l’organisation des
services des ordonnateurs (art 91 RGCP)
68
sont complètes, cohérentes entre elles et régulières en la forme. Si, en effet, le comptable
public devrait examiner la régularité au fond des pièces produites, il se substituerait en
fait à l'ordonnateur et entraverait par des exigences excessives le bon fonctionnement des
services. Le but recherché dans les vérifications opérées par le comptable est la
suspension de paiement d'une somme ordonnancée irrégulièrement. Si de telles
irrégularités sont constatées, à charge pour lui d'en informer l'ordonnateur. En clair, la
règle de la séparation des ordonnateurs et des comptables permet aux comptables publics
de contrôler la régularité des opérations de recettes et des dépenses décidées par les
ordonnateurs. Elle leur permet notamment, sous réserve du droit de réquisition, de
s’opposer au paiement des dépenses irrégulières.
69
Le contrôle sur place résulte des visites d’assistance effectuées par les comptables. A
cette occasion, le comptable supérieur procède à la vérification de la régularité des
opérations et de la bonne tenue des livres et documents comptables.
70
CHAPITRE2 : ACCROISSEMENT DU ROLE DE LA COUR DES COMPTES
Les comptes affirmés sincères et véritables, sous les peines de droit, datés et signés par
les comptables et revêtus du visa de contrôle de leur supérieur hiérarchique, sont
présentés à la Chambre des Comptes dans les formes et délais prescrits par les
règlements. Ces comptes doivent être en état d’examen et appuyés des pièces
justificatives classées dans l’ordre méthodique des opérations. En cas de décès du
comptable, l’obligation de rendre compte passe à ses héritiers. A défaut de comptable, le
71
compte ne peut être signé et présenté que par ses héritiers, par un fondé de pouvoirs
habilité par procuration ou, lorsque les circonstances l’exigent, par un commis d’office
nommé par le ministre compétent au lieu et place du comptable ou de ses héritiers. Le
compte est préparé et mis en état d’examen par le comptable en fonction au 31
décembre. Il fait apparaître distinctement les opérations propres à chacun des comptables
qui se sont succédé dans le poste pendant l’année et qui demeurent responsables de leur
gestion personnelle.
72
Si le comptable public a satisfait aux injonctions formulées ou produit toutes justifications
reconnues valables, la Cour des Comptes rend un arrêt de décharge.
Si par contre les réponses produites ne sont pas jugées satisfaisantes, la Cour confirme sa
décision par un arrêt définitif, qui peut être soit un arrêt de débet soit un arrêt d'avance.
L'arrêt de débet ou de mise en débet est pris lorsque le compte de gestion comporte un excès
de dépense (injustifiée) ou une insuffisance de recette (due par exemple à la négligence du
comptable) et condamne le comptable public au paiement des sommes manquantes.
L'arrêt d'avance est établi exceptionnellement lorsque le compte retrace à tort des recettes
(excès de recette) ou ne mentionne pas des dépenses (insuffisance de dépenses). Par ailleurs, si
le comptable quitte ses fonctions, avec à l’appui une gestion jugée correcte, la Cour des comptes
rend un arrêt de quitus. Celui-ci autorise le remboursement de la caution du comptable,
ordonne mainlevée et radiation des oppositions et inscriptions hypothécaires mises sur ses biens à
raison de sa gestion.
PARAGRAPGHE 2 : LA GESTION DE FAIT
Il y a gestion de fait lorsqu'une personne sans autorisation légale s’ingère dans le
maniement des deniers publics ou privés alors que ceux-ci auraient dû être encaissés ou
conservés par des comptables patents. La gestion de fait peut être aussi constituée au
seul fait de la détention sans utilisation des deniers publics. La jurisprudence considère
même qu'on peut être déclaré coupable de gestion de fait sans qu'on ait soi-même
disposé de deniers. Il en est ainsi de ceux qui n'ont fait qu'aider la gestion illicite en
accomplissant des actes propres à leur assurer une commission (c'est le cas du
bénéficiaire d'un mandat fictif ou de prestations imaginaires). Le comptable de fait
encourt, en principe, la même responsabilité que le comptable public. De même, sa
responsabilité pénale peut être engagée. Une amende pour gestion de fait dont le
montant équivaut au montant des sommes indûment maniées peut lui être infligée.
PARAGRAPHE 3 : LES FAUTES DE GESTION
Seuls les ordonnateurs peuvent commettre des fautes de gestion. La sanction pour faute
de gestion est une amende dont le montant varie selon la nature et la gravité de la faute.
Le montant minimum de l’amende ne peut être inférieur à 20.000 FCFA. Le montant
maximum pourrait atteindre le montant du traitement ou salaire brut annuel à la date de
l’irrégularité ou de l’infraction.
73
SECTION 2 : LE CONTROLE ADMINISTRATIF DE LA COUR DES COMPTES
74
Le contrôle administratif apparaît comme un contrôle de la qualité de la gestion s'exerçant
sur les ordonnateurs des collectivités publiques, des entreprises publiques et des organismes
de prévoyance sociale et une assistance aux pouvoirs publics. Il s’exerce à travers le contrôle
de la gestion des fonds publics et de l’assistance aux pouvoirs publics.
76
de finances de l’année par la Commission des Affaires Economiques et Financières du
parlement.
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BIBIOGRAPHIE
78
ANNEXES
79
ANNEXE1
80
81
82
83
84
85
86
87
88
ANNEXE 2
89
90
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS ET PRINCIPES BUDGETAIRES
CHAPITRE1 : LES CONCEPTS
SECTION1 : DEFINITION DES FINANCES PUBLIQUE
SECTION2 : DEFINITION DU BUDGET
SECTION3 : DEFINITION DE LA LOI DE FINANCES
CHAPITRE 2: LES PRINCIPES DE L’ORTHODOXIE FINANCIERE
SECTION1 : LE PRINCIPE DE L’ANNUALITE BUDGETAIRE
PARAGRAPHE 1 : FONDEMENT ET SIGNIFICATION DU PRINCIPE
A-FONDEMENTS
B-SIGNIFICATION
92
DES FINANCES
A- LA REGULATION BUDGETAIRE
93
4- La lettre de cadrage du premier ministre
94
2 - Les ordonnateurs délégués
3- Les ordonnateurs secondaires
2- Liquidation de la
créance 3-
Ordonnancement
B- OPERATIONS EFFECTUEES PAR LE COMPTABLE
95
PARAGRAPHE 2- LA PROCEDURE SIMPLIFIEE
A-PHASE BUDGETAIRE DANS LA PROCEDURE SIMPLIFIEE
96
B-LES DEPENSES ELIGIBLES A LA PROCEDURE
97
SECTION1 : LE CONTROLE AVANT LA MISE EN PLACE DU BUDGET OU LE DEBAT
D’ORIENTATION BUDGETAIRE
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