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Diagnostic d’une masse cervicale chronique

I/ Définition- Généralité
Masse cervicale = toute tuméfaction isolée développée aux dépend des éléments du cou (conjonctifs, glandulaires,
vasculaires ou nerveux), située soit dans ses parties médianes ou latérales. ( chronique = durant >3mois)
 # tumeurs multiples = poly adénopathie + Tumeurs de l’axe viscéral propagées latéralement ou en avant
- le ganglion lymphatique est de loin la cause la plus fréquente

II/ Rappel anatomique


Le cou comprend 2 moities bien différentes: ( la presence de la masse dans l’une des moitiés oriente vers dg)
- Le demi cylindre postérieur : c’est une énorme masse musculaire « la nuque », destinée à mouvoir la tète et à
assurer ses connexions avec la colonne vertébrale et la ceinture scapulaire.
- Le demi cylindre antérieur : ou se logent de nombreux organes (muscles, vaisseaux, nerfs et viscères).

1) origine vasculaire embryologique , musculaire (SCM)


2)  Muscles
glande : disposés
sous maxillaire enlymphatiques
, gg 04plans de la superficie à
3) plexuslanerveux
profondeur, gg engainés
lymphatiquespar des lames
4) aponévrotiques.
origine musculaire et gg lymphatiques
5)  Vaisseaux
2 origines : kyste: du canal thyrogloss (KTTG) + kyste
dermoide o Artères : tronc artériel brachio-
6) larynx (laryngocele) , cartilagineux
céphalique qui donne(chondromes
la carotide )
7) nodules thyroidien,
primitiveadenomes
à droite,parathyroidien
carotide primitive à
8) thymus (thymome)
gauche, quiœsophage
provient, gg , KTTGaortique.
du tronc
o Veines : sang veineux collecté par la
jugulaire interne et une série de veines
jugulaires accessoires.
 Gonglions lymphatiques
 Nerfs :
- Certain nerfs crâniens : (VII , IX , X , XI , XII )
- Nerfs rachidiens ; plexus cervical , une partie du plexus brachial , branches postérieures des nerfs cervicaux.
 Viscères :
 partie initiale du tube digestif et l’appareil respiratoire ,
 glandes à sécrétion interne : thyroïde , parathyroïde , thymus

III/ Diagnostic positif


A/ Interrogatoire :
- Circonstance de survenue; brutale , progressive ……
- Evolution : augmentation du volume, régression , stationnaire
- Symptômes associés; F° , dyspnée , dysphonie ….
-Antécédents :Personnels; Familiaux.

C/ Examen clinique:
1. Examen du cou: en position assise
a- Inspection :Aspect, état de la peau, cicatrice, fistule…
b- palpation :
- Au repos et en action;
- Caractère inflammatoire;
- Siege;
- Consistance; rénitente, molle, dure;
- Forme;
- Caractère isolé ou multiple, uni ou bilatéralité;
- Mobilité par apport aux plan superficiels et profonds;
- Taille, caractère battant ou non, expansibilité, réductibilité.
c- auscultation : Si tumeur battante, à la recherche d’un souffle.
2. Examen locorégional:ORL
- Cavité buccal et le pharynx ; dans ses 03 étages
- Fosses nasales et oreilles.
3. Examen somatique complet: particulièrement
- Le cuir chevelu, recherche d’une tumeur mélanique qui peut se manifester par une ADP cervicale ;
- Les autres airs ganglionnaires : axillaire, inguinaux…..
- Abdomen à la recherche de SPM, HPM et gros rein;
- Examen gynécologique et région mammaire chez la femme;
- Examen CV et pulmonaire;
D/ Examens complémentaires :
1. Bilan de base ( systématique) :
- NFS, VS/CRP. => origine inflammatoire , infectieuse , tumorale
- TLT (face et de profil). => en pratique non demandé si KTT ,kyste dermoide
- IDR.
- Echographie cervicale ou TDM cervico-thoracique.
2.Autres bilans :
a- sérologies (HIV, EBV, Toxoplasmose, rubéole,…)
b- Imagerie :
- IRM: apprécie les partie molle
- Artériographie cervicale bilatérale
- Phlébographie JI.
- Scintigraphie thyroïdienne.
- R* conventionnelle (cou, sinus, parfois transit pharyngo-œsophagien).
- Pan endoscopie:
 Sous AG, exploration pharyngo-laryngée, et du cavum, trachéo-bronchoscopie œsophagoscopie.
 Utile des la suspicion de malignité (chez un éthylo- tabagique +++).
c- Ponction à l’aiguille :Contre indication en cas de tumeur battante +++
d- Cérvicotomie exploratrice avec biopsie : indiqué dans 03 cas :
1. Evaluation du stade d’une pathologie diagnostiquée.
2. Fistulisation de la masse à la peau (à travers la fistule).
3. La cérvicotomie exploratrice avec examen histologique extemporané.

IV/ Diagnostics différentiels :avec les pièges anatomiques


A/ Chez les sujets très maigres
- Apophyse transverse de C7 ( tubercules de chassaignac )→ tumeur latérale basse.
- Tubercule latéral de l’atlas → adénopathie sous parotidienne.

B/ Chez le sujet pléthorique :Hypertrophie de la parotide (parotidose)


C/ Chez les sujets artérioscléreux et en général âgés : Hypertrophie du bulbe
carotidien.
 C’est le genre de patient qui font tm du glomus carotidien
D/ L’hypertrophie de l’extrémité postérieure de la grande corne de l’os hyoïde

V/ Diagnostic étiologique
A/ Tumeurs médianes
Dans la région médiane du cou, 03 repères sont fondamentaux: Os hyoïde, cartilage thyroïde, cricoïde.
1. Kyste dermoïde:
- Secondaire à une inclusion congénitale médiane par défaut d’accolement des arcs branchiaux= d’origine
embryonnaire
- Est décelé généralement durant le 1ere décennie,
- masse sous cutanée arrondie ,ferme indolore en l’absence d’épisode de
surinfection.
- Chez l’adulte est habituellement sus hyoïdien, sous mental.
- Chez l’enfant, il est souvent adhérent à l’os hyoïde.
- Echographie confirme la nature solide de la masse et recherche une thyroïde
ectopique
- La ponction est blanche
- affirmé par la cérvicotomie médiane permet de faire l’exérèse extra capsulaire de
la masse et un examen histologique.
 transversale en regard de l’os hyoïde
 endobuccale pour les kyste sus hyoïdiens.

2. Kyste du tractus thyréoglosse (KTTG): La plus fréquente des masses cervicales après les adénopathies
- Persistance anormale du tractus thyréoglosse qui se forme lors de la migration de l’ébauche thyroïdienne.
le canal thyrogloss relie la base de langue et la glande thyroide
in utero la glande thyroide est situé au niveau du pharynx => puis elle migre au niveau de sa loge et se forme le
canal thyréoglosse qui disparait a la naissance
- Cliniquement : tumeur qui peut siéger sur tout le long de la ligne médiane entre les deux points du tractus mais le
plus souvent au niveau de l’os hyoïde.
 Mais peut se localiser en sus-sous hyoidien
Arrondie, régulière, lisse, ferme, mobile sur les plans superficiels et fixées au plan profond indolore en absence
d’infection.
Rq !! Un caractère la différencie du kyste dermoïde c’est son ascension lors de la protrusion de la langue.
- Echographie : nature kystique de la masse et confirme la bonne position de la thyroïde.
- Ponction : évacuatrice, ramenant un liquide mucoïde, brunâtre, stérile, riche en cristaux de cholestérol.
- La fistulisation est fréquente et permet de faire une fistulographie qui visualise le tractus thyréoglosse, jusqu’à son
orifice lingual, le trajet de la fistule en siphon en arrière du corps de l’os hyoïde.
- Le diagnostic sera confirmé histologiquement sur pièce opératoire dont
l’exérèse aura été réalisée par cérvicotomie médiane transversale avec
résection du corps de l’os hyoïde

3. Nodule thyroïdien :
- Cliniquement : tumeur médiane ou paramédiane basi- cervicale , de
consistance ferme, de volume variable, bien limitée, indolore, avec ascension
lors de la déglutition affirmant ainsi son origine thyroïdienne.
- Echographie : nature pleine ou kystique de la tumeur.
- Cytoponction : echoguidée.
- Le diagnostic : sera confirmé par cérvicotomie et l’histologie extemporanée.
4. Tumeurs sus sternales :
- Dans l’espace sus sternal de Gruber , peuvent se développer : des kystes dermoïdes, des lipomes, kyste thymique…
- Cliniquement : l’expression est celle d’une tumeur isthmique qui n’ascensionne pas à la déglutition.
- L’exérèse chirurgicale est aisée.

5. Grenouillette :
- Kyste salivaire rétentionnel se développant au dépend de la glande sublinguale.
- Cliniquement :tuméfaction arrondie bleuté au niveau du plancher de la cavité
buccale et réalisant une voussure sous mentale paramédiane simple.
- Le diagnostic sera porté par l’inspection et la palpation bi digitale du plancher.

6. Fistules mentosternales:
- Extrêmement rares, sont présentes des la naissance.
- Dysraphies tendues entre la pointe du menton et la fourchette sternale, peuvent se comporter comme une bride
gênant le développement cervical.

B/ Tumeurs latérales
1. Adénopathie :
 Les adénopathies sont les tuméfactions cervicales latérales les plus fréquentes uniques ou masse constituée par
un magma.
 Siege: sur l’une des 03 chaines des ganglions lymphatiques, la chaine jugulo-carotidienne (le long du SCM), la
chaine spinale (en arrière du SCM), et la chaine cervicale transverse ou sus-claviculaire.

 Étiologie :
1. D’origine infectieuse : Infection subaiguë ou chronique : tuberculose, tularémie, syphilis primaire ,maladie des
griffes du chat…
2. D’origine médicamenteuse : carbamazépine, rifampicine, pénicilline.
3. Due à une hémopathies malignes :
 Lymphome hodgkinien
 Lymphome non hodgkinien
 Leucose aigue
4. D’origine métastatique : ganglion sous digastrique est le plus fréquemment atteint
2. Tumeur battante :
- Ponction à l’aiguille :Contre indication en cas de tumeur battante +++
- Angio IRM , echodoppler

a- Anévrysme artériel :
- Battante, expansive, réductible, de consistance élastique non adhérente à la peau, mobile dans le sens
transversal et immobile dans le sens vertical.
- L’auscultation retrouve un souffle systolique intermittent en cas de siège sur l’axe carotidien.
- On recherche au niveau du pharynx un comblement pariétal pulsatile dont la ponction est dangereuse (souvent
pris pour un phlegmon amygdalien).
b. Tumeur du corpuscule (glomus ) carotidien :
 Se voit chez les personnes en hypoxie chronique ( bulbe hyper-stimulé )
 Altitude, asthmatiques chronique ,BPCO

3. Tumeur fluctuante latéro-cervicale :


a-kyste amygdaloïde :
 Kyste de la 2 ème fente branchiale
 Cliniquement : tumeur latéro-cervicale isolée, située en avant et en dedans du SCM.
Molle, à grand axe vertical, de volume variable, indolore, mobile par rapport à la peau.
 Cytoponction : liquide visqueux, mucoïde, stérile, riche en cholésterine.
 Traitement : chirurgical, à distance d’un épisode infectieux.

b- Adénophlegmon refroidi :
 Tumeur ramollie, douloureuse spontanément et lors des mouvement du cou.
 L’exérèse par cérvicotomie exploratrice permet le diagnostic et évite tout
danger évolutif vis-à-vis des gros vaisseaux du cou.

4. Tumeur aérique:
a. La laryngocéle externe :
- Tuméfaction aérienne cervicale en avant du bord antérieur du SCM ( hernie
s’extériorisant à travers la membrane thyro-hyoïdienne = zone de fragilité ),
molle, réductible s’accompagne de bruits hydro aérique
- Peut se surinfecter realisant pyo-laryngocele
- TDM : masse aérique ou hydroaérique communiquant avec le ventricule,
l’endoscopie élimine une lésion maligne.
- Traitement : chirurgical.

b- Diverticule œsophagien type III :


- Tumeur basi-thoracique dont le volume augmente lors des repas et disparaît complètement lors de sa
compression ou lors de la régurgitation.
- Cette tuméfaction s’associe à une dysphagie avec sensation d’arrêt du bol alimentaire.
- Parfois le malade rejette des aliments non digérés, déglutis, quelques temps auparavant.
5. Tumeur nerveuse du cou:
Tumeur développée à partir des fibres nerveuses ou des ganglions cérébrospinaux: schwannome, neurofibrome,
sympathome.
a- Les schwannomes :
o Tumeurs à développement para pharyngé;
o Les nerfs les plus fréquemment atteint sont le X et le sympathique, tumeurs bénigne à croissance lente, bien
limitée mobilisable transversalement, pulsatile, mais non expansive.
o Examen oropharyngé : recherchera une tuméfaction de la paroi latérale de l’oropharynx, en arrière du pilier
postérieur dont la muqueuse saine est simplement refoulée.
o La ponction : est sans intérêt et dangereuse;
o TDM et IRM : précise la topographie et les rapport avec les organes de voisinage;
o L’artériographie : situe la tumeur par apport à l’axe vasculaire qui est refoulé;
o Le diagnostic sera affirmé par une cérvicotomie exploratrice.

b- Névrome traumatique :Pseudotumeur nodulaire développée à l’extrémité du nerf sectionné (régénération


nerveuse anarchique).

c- Sympathome : ganglioneurome sympathique :


Tumeur latéro-cervicale haute, située et développée dans l’espace retrostylien, s’accompagne d’un déficit dans le
territoire des dernières paires crâniennes, ou d’un syndrome de Claude Bernard Horner.

d- Tumeur nerveuse du plexus brachial :


 Ce sont des tumeurs unique de siège sus sternal claviculaire refoulant le SCM.
 Les douleurs sont déclenchées par les mouvement de la tête et de l’épaule.
 La tumeur peut prendre l’aspect d’un sablier.
 L’exérèse doit être la plus conservatrice possible.

6. Paragangliomes cervicaux :
a- Paragangliome carotidien:
 Développé au dépend du corpuscule carotidien .
 Signes fonctionnels :
 Augmentation du volume d’une masse cervicale découverte des années auparavant;
 Signes de stimulation vagale par compression du sinus carotidien;
 Exceptionnellement la tumeur est sécrétante : flush vasculaire, diarrhée, HTA ….
 Signes physiques :
1) C’est une tuméfaction latéro-cervicale isolée, ferme, élastique, pulsatile non expansive, mobile dans le sens
transversal et fixe dans le sens vertical.
2) Diminution du volume après compression carotidienne avec retour rapide à la normale en deux ou trois
saccades après la levée de la compression (signe de Reclus et Chevassu).
 Le diagnostic :
●TDM masse tissulaire homogène à contours nette prenant rapidement le contraste
● L’artériographie carotidienne
 Le traitement : est chirurgical.

b. Paragangliome tympano-jugulaire:
- Signes fonctionnels :
● Otologiques : acouphènes pulsatiles, hypoacousie…
● Neurologiques : signes déficitaires atteignant les nerfs mixtes le XII ou le sympathique .
- Examen physique :
● Tuméfaction sous angulo-maxillaire , molle, pulsatile, expansive avec souffle et thrill.
- Traitement :
● Chirurgie : L’exérèse est difficile l’abord doit être large et le risque hémorragique est très important
● La radiothérapie est une alternative thérapeutique qui a ses indications
c. Paragangliomes vagaux :
- Nette prédominance féminine.
- Signes fonctionnels :
● Retentissement sur la filière aérodigestive pharyngée : dysphagie, rhinolalité.
● atteinte des dernières paires crâniennes ( IX, X, XI, XII ).
- Cliniquement :
● tumeur para pharyngée soulevant la partie inférieur de la parotide;
● amygdale est refoulée en avant et en dedans avec un bombement du piliers postérieur.
- Artériographie : montre une tumeur richement vascularisée trop haute pour une tumeur du corpuscule carotidien,
trop basse pour une tumeur jugulotympanique.

6. Lymphangiome kystique :
- Tumeur bénigne composé de formations kystiques remplies de
lymphe et de sang;
- Rare touche surtout l’enfant;
- Tuméfaction cervicale molle, indolore;
- Peau normale en regard ou légèrement bleuté;
- Transillumination est pathognomonique
- L’évolution se fait par poussée, quelque fois des régression
spontanée, partielle et momentanée;
- Traitement : chirurgical.

8. Tumeur conjonctive :
- Fibrome et lipome.
- Diagnostic se fait souvent après cérvicotomie exploratrice par la macroscopie et confirmé par l’histologie.

Le diagnostic d'une tuméfaction cervicale repose sur un certain nombre d'examens simples et systématiques qui
forment le bilan de base et dans lequel l'examen ORL et cervico-facial est primordial.
Ce bilan de base permettra dans un certain nombre de cas de faire ou d'approcher le diagnostic.
Dans les cas difficiles, la cérvicotomie exploratrice avec examen histologique extemporané restera la solution de
choix pour faire le diagnostic.

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