Nina Rauch Bulletin Du Psy
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Nina Rauch Bulletin Du Psy
Le test de Rorschach
Nina Rausch de Traubenberg
Rausch de Traubenberg Nina. Le test de Rorschach. In: Bulletin de psychologie, tome 22 n°278, 1969. pp. 1059-1075;
https://www.persee.fr/doc/bupsy_0007-4403_1969_num_22_278_10060
Le test de Rorschach
peut avoir, à elle seule, une valeur diagnos¬ Cette réponse est beaucoup plus fréquente
tique. que le C ; on y voit mieux le lien entre la
Il est trop shématique de dire que la pré¬ couleur et la labilité des affects, mais elle
sence d’un C est signe pathologique. La ré¬ est plus difficile à interpréter.
ponse C signifie une sensibilité indifférenciée, On assiste à une progression très régulière
mais celle-ci s’exprime : des CF avec l'âge, jusqu’à 7-8 ans où ils cul¬
— soit en attitude active, directe, impulsive ; minent, puis diminuent. Les CF sont le signe
— soit en attitude très retenue, éloignée, d’une qualité enfantine de réaction : sponta¬
imprécise, ambiguë ou même abstraite ; néité, suggestibilité par rapport au stimulus,
— soit sous un mode encore plus organisé donc attitude captative et égocentrique de l’en¬
et plus morbide («viande avariée »...). fant qui ramène les choses à lui ; cette atti¬
Il existe donc au mois trois types de réac¬ tude est normale ; elle suppose aussi un be¬
tions colorant les protocoles de façon diffé¬ soin d'expression.
rente. Il est rare qu’ils apparaissent dans le Exemple : Planche II : « sang » ou « feu »
même protocole : nous trouvons soit un in¬ sont des C ; alors que « langue de feu », « ta¬
térêt pour le rouge et un désintérêt pour le che de sang », « coucher de soleil », « rouge
pastel, soit l’inverse. Mais il existe : baiser » sont des C F. Ici, l’élément formel
— la combinaison C rouge, impulsif (« sang, est un appui ; quelquefois un élément spatial
feu, incendie »...), lié à une réactivité pas¬ est interprété.
tel du type anatomique ou du type mor¬
bide ; Exemple : Planche IX, en G, la démarcation
— plus rarement, la combinaison C rouge, des couleurs : « un incendie, les arbres, les
impulsif, associé à une réaction « artis¬ flammes, la bruyère en bas ».
tique » aux planches pastel, qui a pour sité
C Fémotionnelle
ne comporte: ilpasexiste
toujours
une foison
cette deinten¬
ré¬
effet de distancer l’impulsion.
Il faut toujours tenir compte du contexte ponses de type artistique, pseudo-artistique ou
de la réponse à l'intérieur du test, de sa to¬ esthétique ou de type artifice (« bijoux »,
pographie dans la planche, de sa position « fleurs »...). Quand cette intensité émotion¬
(réaction première, ou unique, ou réaction plus nelle n’est que moyenne, accompagnée de con¬
tardive). Il est important d’indiquer la ma¬ tenus nettement plus neutres, il convient de
nière d'exprimer et la capacité de retenir ou donner aux réponses C F une signification
surmonter les tendances impulsives ou agres¬ moins extrême. En effet, ces réponses cor¬
sives pour donner une signification précise respondent à une gamme de réactions émo¬
aux réponses C. Le C reste résonance immé¬ tionnelles courantes et à un vécu plus super¬
diate, mais il existe des manières très diffé¬ ficiel ou émotif et non à un vécu pulsionnel
rentes de l'intégrer. ou désorganisé.
Il ressort de ce qui précède que le C peut Pourtant il existe des C F morbides ou pa¬
indiquer : thologiques qui apparaissent aux planches
— l'impulsivité : décharge impulsive agres¬
sive ; pastel,
de F contribue
surtout àà lalesplanche
dédramatiser
IX. La : présence
elle re¬
— un élan passionnel tout à fait généreux présente une tentative d'adapter la réaction ;
et, surtout chez les jeunes enfants, un même si ce n'est pas très efficace, l’impact
besoin aigu d'attachement ; du sensoriel est un peu moins intense.
— une crainte
impressionabilité
de déstructuration.
passive, constante ; Les CF ont donc une signification de labi¬
Un seul symbole recouvre donc des méca¬ lité émotionnelle, souvent faite d’impatience,
nismes très différents ; il n’y a pas de mo¬ d’une rapidité de changement d’humeur. Us
dulation de la réponse couleur, peut-être à dépendent de facteurs temporels : rapidité de
l'exception des rares protocoles où se trou¬ réaction, retournements, d'autant plus nom¬
vent représentés les trois types de contenus. breux qu'il y a plus d'instabilité.
Il n’y a donc pas d’interprétation automa¬ Il ne faut pas négliger l’aspect positif des
tique des réponses C : certaines sont patho¬ C F : chaleur de communication, échange,
logiques, d’autres ne le sont absolument pas ; ouverture, spontanéité dans l'abord d’autrui.
on trouve des C purs chez les malades orga¬ Le sujet syntone est un sujet C F : il peut
niques, dans la névrose de caractère avec être capricieux, irritable, fantasque, mais aussi
plus ou moins enfant, avec des réactions plus
traitsOnnarcissiques
sifs. en trouve ou: avec des traits impul¬ ou moins ludiques (dans ce cas, les CF se
— chez les adolescents, mais ils sont sou¬ combinent avec des kan), et même ici il faut
vent réprimés ; se garder d’insister toujours sur l'aspect né¬
— dans la série maniaque ; gatif : les auteurs anglais insistent sur la
— chez les personnalités hystéroïdes ; « joie de vivre » des «CF kan ».
— dans les grands déséquilibres. A côté des facteurs temporels, l'alternance
de la qualité formelle est une donnée très
c) CF importante :
— soit, par ailleurs, un contexte de F + ;
Ici le garde-fou est représenté par l’élément il s'agit alors plutôt d'impressionnabilité,
formel, essai d’adapter la réaction immédiate. de perméabilité, de vulnérabilité, la réac-
1062 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
tion formelle indiquant une possibilité coup parlé d’intégration pour les réponses F C,
de reprise en main ; insistant sur la difficulté que représente l'in¬
— soit une alternance de F+ et de F— , tégration de la couleur à la forme.
signifiant une instabilité des réactions et Certains F C sont donnés sans effort.
de la concentration.
Exemple : Planche III : « papillon rouge » ;
En cas d’absence de réponses K, la labilité l'intégration est facile, indiquant un simple
domine ; le caractère devient une formation désir de socialisation ou simplement de doci¬
névrotique (névrose de caractère). De plus, lité et de soumission par rapport au logique,
s’il s’y ajoute des Dbl, il s'agit d’irritabilité. au concept « banal » (socialisé), évoqué par
En cas d'hystérie (non d'hystérie de conver¬ un stimulus très prégnant : « la couleur a
sion, qui se traduit plutôt par une absence joué un peu » disent les sujets.
totale de réponses couleur, la répression étant Il existe d'autres FC plus personnels, va¬
telle qu’elle aboutit à une somatisation, les lorisant l'affect : ils représentent le lien ob¬
réponses sont souvent de caractère puéril) ou jectai, alors que les CF représenteraient plu¬
de manifestations hystéroïdes, surtout fréquen¬ tôt le lien captatif.
tes chez les adolescentes, les protocoles sont Le rationnel des réponses F C paraît plus
envahis par des réponses CF et C. difficile à comprendre ; cette notion d'inté¬
Dans tous les cas d’attitudes névrotiques, gration (de la couleur à la forme) n'est pas
qu’elles soient narcissiques ou impulsives, avec simple.
relâchement, oscillation entre le rationnel et Que se passe-t-il exactement ?
le sensoriel, on trouve une dominante CF si¬
gnifiant labilité, incapacité de différer l'ac¬ a) Dans certains FC, il s'agit d’une espèce
tion et la gratification. d'adaptation sans effort, d’un désir de socia¬
lisation et de dépendance.
Il faut retenir le fait que le CF n’est pas Exemple : rouge médian de la Planche III :
pathologique. Il a une résonance d’immatu¬ « papillon » ; ici le FC ne paraît pas avoir
rité, mais il est important de garder une de valeur personnelle d'effort d’adaptation ;
certaine souplesse de réaction émotionnelle le fait d’accepter la suggestion prouve une
et de pouvoir relâcher les fonctions de con¬ facilité de socialisation ; en effet, la forme
trôle logique. s’impose et le concept est banal.
Il existe des CF «forcés» (ou des C, ou
des FC) où la couleur n'a pas de valeur af¬ b) D'autres FC ont une signification plus
fective en soi. Ici, la couleur est traitée de personnelle, tenant compte d’autrui ; ce sont
façon arbitraire. de bons F C ; surtout si la forme est origi¬
Exemple : R Géo : « Plaine de Russie, parce nale, ils expriment une possibilité de lien ob¬
que c'est vert... » Il s’agit d'un éloignement ; jectai
fective en
infantile
contraste
donnée
avecdans
la revendication
les CF à carac¬
af¬
le sujet intellectualise, socialise, scolarise
l'émotion. tère spontané et primesautier.
Même en cas de protocoles d'enfants, cet Rorschach dit que le FC est encore «labi¬
aspect est toujours intéressant, le sujet ne lité affective», et il ajoute qu'il est base de
pouvant donner ses réactions que sous un jour la « capacité de contact » et volonté d'adapta¬
tion.
superficiel et socialisé.
Les sujets plus atteints n’utilisent le C que REPARTITION DES FC :
de cette façon : tout en reconnaissant la pré¬
sence de la couleur, ils lui nient toute valeur ; a) Quelques FC seulement aux planches
il s'agit soit de « défense », soit de schizoïdie, pastel et sans autre représentant couleur. Ici,
« inaffectives », chez des sujets qui ne veulent il s'agit d'un contrôle (le sujet se surveille,
pas donner
sens émotionnel.
valeur à leur réaction dans le n’exprimant rien de pulsionnel), d’une inhibi¬
tion affective ; la sensibilité existe, mais ti¬
mide, réfrénée (non-utilisation du rouge).
d) FC b) F C distribués à travers cinq planches
Ici, la couleur est intégrée à l’élément for¬ (deux rouges et trois pastel), accompagnés
mel, celui-ci étant en principe adéquat ; il de liberté
la CF ou des
mêmemanifestations
de C. Cette diversité
émotionnelles
exprime
et
semble qu’elle l’enrichisse. La position res¬
pective des éléments indique le contrôle du
rationnel. le fait que le sujet les assume.
c) Surenchère de réponses FC : cette insis¬
Les FC apparaissent essentiellement en D, tance excessive n’exprime pas un surcroît
alors que les C et les C F sont plutôt ai G. d'adaptation, mais une attitude défensive (sur¬
(Le G FC est rare, souvent intéressant et socialisation). Le nombre de réponses aug¬
original ; il démontre le rôle enrichissant de mente, mais elles sont plutôt du type ± ou
la couleur.) La limitation rend le contrôle du type vague ; quelquefois les contenus se
plus facile. Ici, le vécu n'est pas un désarroi dégradent ; on trouve un contenu unique pour
ni une emprise ; l’affect assouplit les fonc¬ trois ou quatre réponses (il faut faire atten¬
tions de jugement, les rendant plus indivi¬ tion à cette « compliance » : prétendue doci¬
duelles et plus subjectives. La présence de lité qui exprime le fait que le sujet est faus¬
la couleur est un élément positif : on a beau¬ sement à l’aise).
N. RAUSCH DE TRAUBENBERG : LE TEST DE RORSCHACH 1063
C élevée signifie à priori participation active, ponse couleur est la plus spontanée, la plus
intérêt, engagement, mais aussi quelquefois labile et la plus chaleureuse.
plutôt excitation qu’engagement, l'excitabilité Au sens des réponses couleur, l'affectivité
rencontrée chez les hypomanes qui s’oppose est conçue comme une facilité à vibrer en
un
à l’engagement
contact. affectif dans une relation ou fonction d'éléments extérieurs à soi, et le
terme d’extratensivité proposé par Rorschach
Un S C bas signifie inhibition ou retrait, semble rendre l'attitude globale d’être facile¬
étouffement des affects, « affects plats ». ment impressionné par la situation extérieure
événement ou contact avec autrui, attitude
2. - RC % dont la tonalité est soit négative, soit positive,
et qui inclut par cela même une certaine
Somme des réponses C aux planches VIII, anxiété liée à l’excitation et à l’instabilité (il
IX, X. Se situe entre 30 et 40 %. ne s'agit pas ici de l’angoisse massive, inhi¬
Cet indice se trouve plus ou moins invalidé bitrice, qui se manifeste dans les réponses
selon que les réponses sont données unique¬ clair-obscur).
ment à la planche X ou bien réparties. Il
faut
signification.
le rapprocher de S C pour apprécier sa REPONSES C’, C’F, FC’
• R C % élevé en l'absence de SC : exis¬ Réponses Couleurs achromatiques
tence d’une résonance émotionnelle, avec une
incapacité à en faire quelque chose, sensibi¬ oùRorschach
le blanc etavait
le noir
trouvé
étaient
quelques
traités réponses
en tant
lité qui ne peut être extériorisée. Le sujet est
plus à l'aise dans les planches pastel : le que couleurs chez les épileptiques, mais c’est
fait qu'il n'y ait ni F C, ni C F, ni C signifie Klopfer qui a introduit ces réponses dans le
qu'ilmoins.
ou n’assume rien ; il peut en souffrir plus test. Il précise, dans le livre paru en 1942,
qu'il s’agit de nuances de noir et gris et de
la couleur blanche des Dbl, considérées en
Cette attitude est souvent rencontrée : tant que couleurs de surface et non d'estom¬
— chez les adolescents ; pages, de dégradés. L'association avec des dé¬
— chez les prédélinquants ou délinquants, terminants E, clob, peut intervenir.
chez qui on constate souvent la pré¬ Une fois de plus, la distribution de ces ré¬
sence certaine d'une sensibilité qu'ils ponses modifie leur valeur et montre le rôle
ne peuvent utiliser de façon positive, qui peut être le leur, qu'ils apparaissent seuls,
quand bien même ils ne la retournent aux planches monochromes, ou qu’ils survien¬
pas contre eux-mêmes ; nent à la place des couleurs chromatiques ou
— chez les schizoïdes ; en même temps qu'elles ; ceci a évidemment
— tions.
chez les sujets qui étouffent leurs réac¬ une importance cruciale.
Les réponses C' pures sont du type « char¬
couleur
• R C :%confirme
élevé, avec
le caractère
expressionstimulable
de réponses
de bon », à V, ou de « la neige glacée dans le
sol » de VII ou « blancheur Persil », alors
l'individu. qu'une réponse telle que « morceau de velours
• R C % bas, inférieur à 30 % : correspond noir » à V peut être une C' complétée par
en général à une utilisation très réduite du une impression tactile et chatoyante que l’on
stimulus couleur, par ailleurs, et indique un peut rendre par l’attribution secondaire d'un
retraitle dans
vant nombrele rationnel
de F ou oude K.
l'imaginaire, sui¬ E. Ainsi
née à VIen —est-il
« lad’une
lumière
réponse
blafarde
complexe
au lever
don¬
• R C % très bas à côté d'un C existant : du jour ; la fumée grise » — où l'association
nuance l’attitude vis-à-vis des affects : les cou¬ C' et E est évidente. Le C' peut côtoyer de
leurs pastel suscitant un effet perturbateur qui très près le Clob où l’angoisse et la dissocia¬
provoque un recul ou même un refus. Cet ef¬ tion peuvent présenter des difficultés, et sou¬
fet est parfois très évident chez les adoles¬ vent elles sont une étape intermédiaire entre
cents à tendance paranoïaque. la C et le Clob, alors que seul il peut repré¬
Autre indice : le quotient affectif, introduit senter une recherche de compensation dans
par Beck, met en rapport le nombre de ré¬ la mesure où le noir, dans certains contextes
ponses aux planches VIII, IX et X et celui culturels, représente la majesté, la puissance,
aux planches I à VII : la moyenne est à 0,60, et est lié d’office à une sublimation et à la
résultat qui indique la vivacité à réagir aux compensation.
situations agréables. Le C' blanc s'observe dans les protocoles
Il existe de nombreuses autres formules, de sujets échaudés par des expériences émo¬
mais, d’une part, il est impossible de doser tionnelles douloureuses (des protocoles d’or¬
le poids de la charge affective vécue ; d'autre phelins et de sujets souffrant de sentiments
part, elle peut s’exprimer autrement que par abandonniques ) .
la couleur (E, K, etc.). Le sujet qui n'a pas Quant aux réponses C’F, elles sont moins
de réponses couleur n’est pas forcément un fréquentes, le blanc et le noir s’intégrant fa¬
inaffectif. S'il y a d'autres manières de mon¬ cilement dans
eux-mêmes. Le une« tasforme
de charbon
ou s'imposant
» à V esten
trer l'expérience affective, il reste que la ré¬
N. RAUSCH DE TRAUBENBERG : LE TEST DE RORSCHACH 1065
pourtant une C'F comme « des nuages gris » Ne pas interpréter, par exemple, le rouge
le sont à VII. Les associations C'F et E ou de II pour interpréter le noir comme de la
EF surviennent justement à propos de ce terre salée c'est éviter sciemment les impres¬
type de contenus : « brouillards du soir », sions brutales mais tout en accusant la per¬
« nappe de brume hivernale cachant les ar¬ turbation dans la mesure où l’interprétation
bres » ou « nuages de pluie », réponses que n’a rien de très organisé ; c’est tout simple¬
l’Ecole suisse cote automatiquement en Clob, ment un déplacement qui peut signifier une
même si la tonalité dysphorique n’est pas ver¬ violente répression ou une défense contre l'af¬
balisée par le sujet. fect suscité. Des réponses affectivement très
L'intégration du C’ dans une forme précise chargées comportent à cette planche le C’, le
donne des réponses du type V : « papillon C rouge et la kob.
noir » ou « papillon de nuit » ; ou, pour le La combinaison C’ blanc et C pastel à VIII,
blanc, « soupière de porcelaine blanche » : II ; en particulier « rayons de soleil sur un paysage
pour le gris, « tête d'éléphant » : à VII ; ou de neige » en DblD est souvent interprété
« bonhomme de neige » : à IX. Il faut signa¬ comme signe de sensibilité très nuancée, voire
ler ici que les enfants paraissent remarquer de susceptibilité.
reflète un désir violent
Suivant de
Piotrowski,
sortir de lelaC'situa¬
noir
particulièrement la couleur grise, mais peut-
être est-ce chez, eux description plus qu'inter- tion d'angoisse et correspond à l'«acting-out »
prétation.
cultés de Dans
démarcation
les FC' avec
il y a les
moins
autres
de diffi¬
caté¬ desAupsychopathes.
fur et à mesure d’une articulation plus
gories, la présence du F précisant davantage précise avec la forme, les significations de¬
les limites du concept. viennent plus différenciées et la présence de
réponses C' allant de pair avec les Cf et FC
Parmi les réactions dites qualitatives à ce
type de stimulus signalons surtout les remar¬ apporterait
vie émotionnelle
un élément
; les FC de
noirconscience
ou gris révèlent
de la
ques sur l’opposition du noir et du blanc, une sensibilité dépressive bien contrôlée.
celle-ci pouvant être responsable à la limite Il est certain que le type de contenu réfé¬
de réponses réelles dont la cotation est com¬ rentiel détermine la tonalité affective de cette
plexe. expérience couleur un peu particulière et dont
L’interprétation de ce type de réponses ne la valeur interprétative n'est pas très élabo¬
rée.
peut se faire que par rapport aux couleurs
franches et suivant que celles-ci sont pré¬ Chacune de ces réponses prend une valeur
sentes ou absentes du protocole : globalement, identique à celle des réponses couleur et la
il semble s'agir de réactions émotionnelles, somme ainsi pondérée est inclue par les pra¬
comme retenues, non osées, étouffées même, ticiens français dans le S C à l'encontre des
en sourdine, sous couvercle, et ceci d'autant praticiens américains qui l'englobent dans la
plus qu'il n’y a pas de réponses couleur. somme des réponses estompages.
Si l'on admet que le type C indique l'adap¬ talité clinique davantage au niveau de l'éla¬
tation affective et le type K l’adaptation par veau de la
boration diagnostique
formulation
et et
pronostique
de la communica¬
qu'au ni¬
la pensée, le T.R.I. est alors la marque d’une
dichotomie difficilement acceptable, d'ailleurs tion des résultats : un malade schizophrène
davantage systématisée par les continuateurs se comportera différemment suivant qu'il a
de l’œuvre Dans
lui-même. de Rorschach
la mesurequeoù par
nousRorschach
connais¬ un T.R.I. en K ou en C, suivant que la symp¬
tomatologie sera idéationnelle ou expressive.
sons mieux les mécanismes des réponses K Mais annoncer son T.R.I. dans le rapport n'a
et C, nous utilisons le T.R.I. en tant que to¬ pas de sens pour l'interlocuteur.
posés
Les quatre
par Rorschach
types de —résonance
le type intime
extratensif,
pro¬ à différer l’action et la gratification, et parais¬
sent avoir un caractère réservé. Dans ce sens,
le type introversif, le type coarté et le type ils peuvent avoir une bonne connaissance d'eux-
ambiéqual — forment toujours la base des mêmes ; ils sont peut-être conscients de leurs
distinctions couramment adoptées. difficultés mais peuvent s’absorber dans leur
propre contemplation imaginaire et leur mon¬
LE TYPE EXTRATENSIF de intérieur imaginaire prend le pas sur la
réalité extérieure. La réaction du type mixte
Est dit pur ou mixte suivant que le pôle K est plus impulsive, ce qui est fréquemment
est absolument nul ou exprimé, mais d’une le cas des sujets très centrés sur eux-mêmes
façon très réduite. mais pouvant avoir des incidents explosifs.
— Le type pur correspond à O K : y S C. La symptomatologie des types introversifs
— Le type mixte correspond à x K<y S C, ; va être surtout idéationnelle et ne comportera
il constitue la somme pondérée des réponses de décharges affectives qu'occasionnellement.
couleurs ; il peut être plus ou moins élevé. Nous retrouverons donc des introversifs dans
Les besoins affectifs s'expriment sans freins les névroses obsessionnelles et phobiques, dans
(encore faut-il vérifier la fréquence des ré¬ les états schizoïdes et certaines schizophrénies
ponses F et leur qualité, ce qui constitue en paranoïdes.
soi une possibilité de freinage). Les sujets
sont soumis aux sentiments, ils sont émotifs LE TYPE AMBIEQUAL
et instables. Si le type pur correspond fré¬
quemment à celui rencontré chez les enfants, C'est celui où les deux composantes sont
il est aussi celui que l'on trouve chez les manifestées à un degré égal mais largement.
adultes impulsifs, suggestibles et égocentri¬ Il y a donc x K pour y 2 C. C'est un type
ques ; seule la composition exacte du SC et que l’on retrouve chez les gens doués, larges
des réactions qualitatives permettent de pren¬ d’esprit, qui savent exploiter les richesses du
dre une position plus précise sur sa significa¬ monde extérieur et élaborer leurs propres res¬
tion. Le type mixte est nuancé par la parti¬ sources d’une façon différenciée et qui exer¬
cipation des K ; en cela il est moins extré¬ cent avec souplesse un contrôle sur l'extério¬
miste et capable d’une certaine pondération risation des décharges affectives. Ce caractère
dans l'expression des besoins. Le caractère ex¬ peut devenir pathologique lorsque la richesse
tratensif n'est évidemment pas pathologique et la diversité des réactions empêchent le
en soi; il depeut
certaines ses leréactions
devenir par
de base.
exagération de choix et rendent l'équilibre difficile étant don¬
né le tiraillement subi entre des forces dif¬
Quoi qu'il en soit, les types extratensifs sont férentes : c’est le cas des caractères obses¬
sionnels.
dominés par des charges affectives ou une
excitabilité dont l'utilisation est souvent inap¬
propriée ; ils manquent de recul dans l’ap¬ LE TYPE COARTE PUR
préciation de la réalité objective mais peu¬ OU COARTATÏF
vent être La
réactions. syntones
labilité etles spontanés
rend très malléables
dans leurs; OK : OC.
I K : 0,5 — 1 2 C.
le réel extérieur, l'objet, les envahit facilement
et il peut y avoir relâchement des fonctions C’est un type où les deux modes d'expres¬
cognitives et du contrôle. sion sont réduits, comme annihilés, et les
réactions dans le test sont essentiellement
LE TYPE INTROVERSIF formelles, avec souvent une certaine présence
des réponses estompage. Cette restriction, cette
Pur ou mixte suivant que les réactions C coartation est-elle l'effet d'un blocage ou l'ex¬
y sont pas ou peu exprimées : x K : O S C pression d’une pauvreté réelle ou d'une inap¬
et x K>y % C. titude à manier les symboles ? la formule ne
Préoccupés par leur propre personnalité, ils le dit pas, mais on sait que toutes ces alter¬
observent l'objet, ils réfléchissent, sont aptes natives sont possibles et que, par conséquent,
1068 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
la symptomatologie pourra être variée. En ef¬ Il n’est pas possible de discuter ici des
fet, la dépression réduit le besoin d'expres¬ variations subies par le T.R.I. en fonction des
modifications dues à la fatigue, la maladie, au
sion, lecaractérielles
manifestation
titudes déficitsousmental
cette
en limitent
n’en
formepermet
; au
certaines
maximum
pas at¬
la
stress physiologique
importe cependant deou relever
psychologique,
que la récupé¬
etc. Il
le risque. On trouve donc des types coartés ration du fonctionnement psychique dans les
ou coartatifs
pement et dans
dansleslessituations
cas d'insuffisance
où la seule
d'équi¬
ex¬ cas d’altérations graves ou au réveil de chocs
semble présenter des stades dont la succes¬
pression affective paraît à bannir et où la sion paraît constante : le T.R.I. est extraten¬
fonction logique est le seul critère de contact. sif comme il l'est à 4 ou 5 ans, puis il de¬
Les types coartés ou coartatifs peuvent être vient coarté parce que les repères utilisés sont
considérés comme assez vulnérables et peut- strictement objectifs, formels, puis à nouveau
être même plus vulnérables que les autres extratensif mais mixte, adaptatif, et enfin il
types : la restriction des manifestations, le peut être introversif, intégrant l’expérience
blocage opéré réduisent la mobilité et d'au¬ personnelle et l'effort créateur. Il est certain
tant plus la capacité d'adaptation à une si¬
tuation. que le T.R.I. est plus variable et plus chan¬
geant qu'on ne le pensait à priori et qu'en
particulier les situations de stress le dilatent
REPARTITION ET VARIATION ou le réduisent considérablement, les deux
DES TYPES DE RESONANCE INTIME attitudes montrant alors la manière dont le
sujet mobilise ses défenses, soit en accusant
Il est illusoire de parler de distribution des naire,
l’expression
soit endese soi
rétractant
et le recours
et en limitant
à l'imagi¬
au
T.R.I. dans la population : on sait simple¬
ment que les types extratensifs y sont plus maximum sa participation à la situation. De
nombreux que les introversifs et qu’ils sem¬ même une disposition euphorique élargit, di¬
blent prédominants dans leurs aspects adap¬ late le T.R.I. par une utilisation plus large,
tatifs chez les femmes ; dans leurs aspects débridée, du registre de résonance, alors qu'une
égocentriques chez les enfants. Encore faut-il humeur sidysphorique,
comme la motivationsoucieuse,
d'utilisation
le rétrécit,
de ses
se rendre compte que les configurations per¬
ceptives limitent le nombre de K visibles dans ressources tombait. La même motivation ou
le test, alors que le nombre de réponses absence de motivation agit sur d’autres fac¬
couleur est pratiquement illimité. teurs du test, elle augmente ou réduit le nom¬
L’évolution des T.R.I. est marquée à travers bre total de réponses, elle enrichit le vocabu¬
l'âge par une légère diminution des types ex¬ laire, précise les formulations.
tratensifs entre 4 et 10 ans et par une aug¬
mentation valable des introversifs dont le pour¬
centage va de 6 à 22. Chez l'enfant avant 10 EN CONCLUSION
ans, le type extratensif prévaut dans 55 % des
cas et l'introversif n'est donné que dans 22 % Le T.R.I. constitue une totalité clinique dif¬
des cas, les types mixtes étant plus utilisés ficile à aborder. Il est l'expression d'une ex¬
que les types purs. La préadolescence est sur¬ périence émotionnelle plus ou moins proche
tout marquée par la coartation et l'adolescence, de l'inconscient, comme il est le reflet du
très variable, est souvent coarté ou très ambi- degré de maturation de l'aptitude à différer
équale. la gratification et, par ce biais, il est relié au
La répartition des T.R.I. dans les groupes développement de la pensée.
d’adultes normaux européens — extratensifs En effet, basé sur des notions présentant
43 % et introversifs 39 %, ambiéquaux 17 % — beaucoup d'analogie avec les conceptions de
ne correspond pas à celle donnée pour une Jung, sans en utiliser l’aspect structurel ni
population américaine où les pourcentages celui de la complémentarité, le T.R.I. s'ex¬
sont respectivement 30, 23 et 17 alors que plique plus valablement dans le cadre des
les coartés et coartatifs groupent 30 % des théories psychanalytiques de psychologie du
sujets et 70 % dès que la symptomatologie Moi ; on utilise ici avec fruit la notion de
dominante
leurs très fréquents
est obessionnelle
dans le; milieu
ils sontsocio-cul¬
par ail¬ «détour», de capacité à différer l'action ou
la satisfaction immédiate dont le rôle dans
turel peu évolué. le développement psychologique est connu.
LES REPONSES ESTOMPAGES - CLAIR-OBSCUR
E - E F - F E - Clob - Clob F - F Clob
(Nomenclature française)
nombreuses
test Traiter
de Rorschach.
de
divergences
ces réponses
de symbolisation
est particulièrement
dans les délicat
différentes
étantécoles
donnéd'étude
les très
du
Grouper ces réponses dans un seul chapitre a pour but de faciliter la recher¬
che du rationnel de ces réponses, et cela n'empêchera pas de distinguer ensuite
les symboles et les significations.
1. — RORSCHACH — corporels,
— spirituels ;
Etudie avant sa mort un protocole d'adulte b) sentiment vital endogène.
et conclut à la nécessité de tenir compte des
« ombres », « du blanc » et « noir » : « Pour¬ Si on applique cette classification à la
tant une grande allée bordée de beaux arbres sphère visuelle, qui est le climat même du
foncés qui montent se perd au loin [...] le psychodiagnostic,
de clair-obscur influencent
on constatesurtout
que leslesvaleurs
senti¬
tout en perspective. »
Ce qui le caractérise en grande partie, c’est ments d’âme.
états globaux, d'ensemble, en produisant des
qu'elles soulignent — que cela soit ou non
exprimé verbalement — le moment spatial tinction
Binder entre
ne pensele clair-obscur
pas toutefoiset que
les cette
couleurs
dis¬
et perspectif. « Ces interprétations, où ce ne doive être rigoureux : il y a en effet des « états
sont pas proprement les valeurs de tonalité d'âme » réalisés par les couleurs.
de couleurs qui ont décidé mais les valeurs Binder analyse les processus psychologiques
de clarté et d'ombre..., leur valeur sympto¬ dans l’interprétation du test de Rorschach,
matique n’est pas encore complètement éclair¬ pour étudier enfin les réponses clair-obscur
cie. Elles semblent avoir quelque chose à faire
avec la capacité d'adaptation de l’affectivité, et Binder
leur valeur
définitsymptomatique.
les interprétations clair-obscur
mais elles semblent indiquer une sorte d'adap¬ comme des réponses suggérées par les diffé¬
tation affective anxieuse, prudente, non libre, rentes nuances, ou ombres dégradées, qui
un contrôle de soi-même en présence d’au¬ vont du gris clair au noir le plus profond.
trui, spécialement une tendance à une hu¬ Il s’agit en fait encore de nuances dans le
meur foncièrement dépressive qu’on cherche
à surmonter devant l'entourage. gris-clair-obscur
de considérer comme et il faut
des réponses
se méfierclair-obscur
également
« Enfin ces interprétations possèdent encore des réponses qui se réfèrent à la ligne de sé¬
une particularité : de toutes les interpréta¬
tions, les clairs-obscurs soulignent le mieux paration
cées,
aucun mais
rôle.
desoùnuances
la valeurplusdeclaires
la clarté
et plus
ne joue
fon¬
la dimension profondeur de l'image; un don
particulier d'appréciation des valeurs spatia¬ Il s'agit alors d'une réponse F.
les,
raît deêtrela en
profondeur
corrélation
et de
avecl’éloignement,
une affectivité
pa¬ Il y a des clairs-obscurs secondaires équi¬
valents des C’ («hommes en habits noirs»),
quelque peu disposée à l'anxiété et à la pru¬ il y a des clairs-obscurs intellectuels, symbo¬
dence, d’un caractère tant soit peu dépressif, liques du clair-obscur.
nuancé, et cela paraît souvent, sinon toujours, Binder propose de classer ces interprétations
correspondre à certains sentiments d'insuffi¬ en deux catégories :
sance dont le contenu est une impression d’in¬
consistance, d'instabilité, de dislocation. » 1° REPONSES F (C).
Le symbole accepté alors est F (C). Sont des clairs-obscurs dans le détail. Dans
ce cas, la forme est obligatoirement bonne;
2. — BINDER elle intervient en premier lieu, la nuance clair-
obscur en où
terminant second
la tache
lieu. est
Il s’agit
au moins
là d'un
formée
dé¬
Il reprend le problème, examine 271 mala¬
des et normaux et propose une théorie de de plusieurs nuances distinctes, bien séparées
la structure des sentiments en distinguant : les unes des autres, de manière à ce que cha¬
cune ait une délimitation bien précise de sa
nels
1° et
Lesisolés
sentiments
: périphériques, réaction¬ voisine. Le sujet fait ressortir chacune de ces
nuances à l’intérieur de la tache interprétée,
a) corporels, en observant en premier lieu le contour de
b) spirituels. chaque ombre isolée et secondairement la va¬
2° Les sentiments d’origine centrale (les leur de la nuance claire-obscure. Les exemples
états d’âme) : donnés sont des perspectives ou l’eau sur le
a) sentiments réactionnels d’ensemble : marbre, « statue de profil, la tête d'un artiste
1070 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
taillée en pierre claire. Les cheveux, l’œil pro¬ cune l'a fait à sa façon, et en fait il faut
fond, les rides autour de là bouche sont in¬ admettre que les exemples donnés dans Bin¬
diquées par des ombres plus foncées [...] ». der sont à double tranchant et les réponses
2° REPONSES Clob. clair-obscur tiennent aussi bien compte du
noir en tant que couleur ou du caractère
Dans ces réponses, il n'y a jamais des nuan¬ foncé des taches, caractère impressionnant
ces isolées.
bale et diffuse
11 y de
a plutôt
la valeur
une impression
clair-obscur glo¬
de pour le sujet, ou du jeu des lumières, et le
F (C) est fréquemment un paysage, une pers¬
toute la planche. Les diverses taches ne jouent pective où les éléments sont très différenciés ;
aucun rôle en tant qu'imagé isolée, le contour quand la différenciation est moindre, la ré¬
qui les sépare n’est même pas observé. L'en¬ ponse devient Clob et non pas (C) F. Il faut
semble du clair-obscur est perçu par une vi¬ ajouter à cela que la monographie de Binder
sion globale. Ce sont surtout les planches est écrite dans mie langue très difficile à tra¬
noires qui sont capables de donner une telle duire et que ses concepts sur la personnalité
impression. Ces interprétations sont moins ri¬ ne sont pas facilement admis. On en a ex¬
ches en traits particuliers et tiennent moins trait les symbolisations et laissé l’argumenta¬
compte que la précédente catégorie des fi¬ tion théorique.
nesses nuancées de la planche. Elles ont un Les continuateurs vont donc utiliser :
rapport avec le sens qu’on donne aux nuan¬
ces claires-obscures dans la vie quotidienne. 1° Soit la différenciation de Binder en F (C)
Les Clob sont basées sur des perceptions glo¬
bales. et Clob, ainsi qu’on le fait en Suisse. Loosli
Usteri, Zulliger, Salomon et Rapaport.
IV : «Un épouvantail, recouvert d’une étof¬ distinctions
2° Soit reprendre
très nombreuses
l'ensembleet ettrès
opérer
différen¬
des
fe foncée ».
VI : « La silhouette d’un château en ruines ciées pour chaque type de réponses, ainsi
sur des rochers. » que l’a fait Klopfer, qui distingue neuf types
II : « Une sorte de corbeau noir qui vole ; de réponses
me couleurs.et sépare le blanc, noir, pris com¬
là les ailes, et devant la tête. »
Les F (C) peuvent être liés aux sentiments 3° Soit classer en trois catégories, comme
dysphoriques ou euphoriques. Beck (Y = gris clair, V = perspective, T =
Le F (C) clair-obscur détaillé peut être don¬ texture) (fourrure, tout ce qui est sensoriel),
né soit avec un certain plaisir (tact, délica¬ ou distinguant suivant la tonalité affective,
tesse, recherche
certaine anxiété. d’adaptation), soit avec une gardant le F (C) pour nuances à contenus non
dysphorique et le Clob pour le nuancé, dé¬
Les F (C) ont un lien étroit avec la couleur gradé à contenus dysphoriques (nuages, fu¬
(isolés) et ils ne distinguent pas de (C) F, mées).
considérant qu’à partir du moment où la Institut Gesell. Le Clob est dicté par le
forme ne domine pas on glisse vers le Clob. foncé et le contenu pénible.
4° Et, plus accusé encore, le système de
Il existerait un rapport inversement propor¬
tionnel d'après la fréquence de leur appari¬ Piotrowski,
de Clob et où
le lec nuances
c nuancesclaires
sombres
s’attachent
proche
tion dans les groupes examinés et à l’intérieur plus au perceptif visuel et secondairement au
d'un même protocole l’apparition simultanée contenu, incorpore le noir-couleur.
des deux types de réponses est rare, mais elle
arrive parfois tout de même.
4. — LA SYMBOLISATION
Les Clob s’opposent aussi aux FC, apparais¬ DE L’ECOLE FRANÇAISE
sent en G et en très grands D. Le Clob (Bin¬
der) :se VIII
leur trouve: «Jeu
parfoiscouleurs
dans lesauplanches
coucher cou¬
du Elle
A été
consiste
élaborée
à : par Ombredane et Canivet.
soleil lorsque le bas de l’horizon est assom¬ • E : Remplacer le symbole F (C) par un
bri » : G, C, Clob. autre d'une seule lettre, plus commode lors¬
Les Clob sont plus fréquents chez des in- que des F devront lui être adjoints. Nous avons
troversifs, peut-être du fait que K et Clob pris l’habitude de désigner le déterminant de
semblent émaner de la personnalité profonde, ces interprétations par la lettre E (estom¬
l'une en exprimant la tendance dynamique et page).
l’autre la tonalité affective, « l’état » stimmung. Traiter le F (C), désormais dénommé E,
On a proposé de les scinder en (C) F et (C), comme la couleur, en distinguant les cas où
mais cela n’a pas abouti. la forme l’a emporté sur l'estompage, l’estom¬
page sur la forme, et ceux où l’estompage
3. — L’EVOLUTION seul
Donner
a été des
déterminant.
valeurs différentes
Soit : FE, aux
EF déter¬
et E.
DE LA SYMBOLISATION
RELATIVE AUX NUANCES minants dictés par l’estompage, avec le critère
ET INTERPRETATIONS employé
à-dire : par Rorschach pour les couleurs, c’est-
DE CLAIR-OBSCUR
EF = 11/2
FE
Toutes les écoles ont compris la nécessité
de tenir compte de ces éléments mais cha¬ E = 1 1
N. RAUSCH DE TRAUBENBERG : LE TEST DE RORSCHACH 1071
Calculer, d’après ces valeurs, un 2-E analo¬ tuellement sensibilité, quelquefois débouchant
gue au SC. Cette technique nous a permis carrément sur la sensualité quand le senti¬
d'apprécier avec plus de finesse les réponses ment du moelleux, du doux, est très accen¬
dans déterminant.
rôle lesquelles l'opposition des tons joue un tué (texture).
• EF : Nuages, objets vus à travers la cel¬
• Clob : Pour notre part, nous considé¬ lophane, du corail, des arbres vus à travers
rons, d’accord avec les auteurs suisses, que des nuages, des paysages architecturaux dans
le Clob est une interprétation déterminée par le lointain, paysages vus d’avion, trois dimen¬
l'effet de masses sombres que produisent cer¬ sions. Attitude qui peut être une grande déli¬
taines planches. Cet effet se rapporte toujours catesse, prudence, circonspection dans les con¬
à la planche tout entière ou à une grande tacts. Gens qui posent des jalons avant le
partie de celle-ci. La forme ne joue le plus contact affectif. Ils n’arrivent presque pas à
souvent ici qu’un rôle secondaire, quand elle la réalisation du contact affectif par trop de
n’est pas complètement négligée. Dans les cas prudence. Sentiment d’infériorité.
douteux, il faut, lors de l’enquête, s’informer • E : Etat indifférencié avec une affecti¬
aurpès du sujet pour savoir si son interpré¬ vité diffuse et asez inquiète. Gens qui n'osent
tation a été inspirée primitivement ou non pas donner une forme à leur manière d'être,
par l'effet de masses sombres. L'importance un nom à leur désir, à leur recherche. Ils
prise par la forme et la qualité de cette forme n’osent même pas y penser en termes affec¬
pourra
succès dansêtre la
considérée
lutte contre
comme l'angoisse
un indice tifs. (Eau, coton, fumée, nuage.) Vraiment
et l'ef¬
de
informel, sensibilité fine, contact atténué.
fort de rééquilibration.
On peut ranger dans les Clob les interpré¬ tention
Signification
à autrui.
positive : tact, délicatesse, at¬
rescuro
tations dedesperspective,
Américains)de etprofondeur
certains paysages.
(le Chia- Signification négative : non-assurance, infé¬
Comme pour les estompages, il convient de riorité, plus ou moins grande inquiétude.
distinguer les F Clob, les Clob F et les Clob Quand on n’a aucune couleur et que des
purs,
secondaires
suivantou que
inexistantes.
la forme est primordiale, cherche estompages,
et non
cela réalisation
signifie qu’il
affective
n'y a franche
que re¬
Donc, effet des masses sombres et planche (recherche, essai, tentative, désir). Dans la
tout entière. Les AA ne spécifient pas la né¬ mesure où ce sont des recherches, il semble
cessité d'un contenu dysphorique (dans l'in¬ que cela corresponde à une infériorité, à une
troduction au Bochner Holpem). absence d’affirmation de soi. Ils se retirent
Dans les cours de Mme Canivet, les Clob trop vite dès que le contact devient trop
doivent répondre aux trois critères : pressant.
affirmation,
Gensd’infériorité.
pleins de finesse. Pôle de non-
— de localisation G ou D ;
— l'impression massive, caractère foncé-noir;
— le contenu pénible, effrayant, désagréa¬ ETUDES EXPERIMENTALES
ble (angoisse, dépression ou agression). SUR LE E Rizzo.
La grande différence entre Suisses et Fran¬ D'une façon générale, les E font entrer en
çais : l’absence de couleurs. jeu le sens tactile et un certain pouvoir de
représentation spatiale, une sensibilité à des
5. — SIGNIFICATIONS différents plans, différents niveaux ; ce sont
INTERPRETATIVES ces notions que l'on a interprétées en carac¬
téristiques psychologiques, approche par le
A) Les estompages sens et non par l'affect mûr direct (donc im¬
maturité, avidité affective, recherche d’amour
nuances
Sensibilité
isolées
au dans
dégradé,
différents
aux différences
contextes tels de avec un moment érotique assez primitif) et
sentiment d’incomplétude, d’infériorité (tridi¬
que des tours en ruines au haut d'une colline, mensionnels).
impressions de surface, de transparence, des D’après Beck, qui a fait une étude impor¬
vues à distance, en perspective, paysages en tante sur E (Congrès Rorschach, à Rome, en
relief, des falaises, des reflets dans l’eau, 1956), il faut rechercher à identifier les E et
des radiographies, des textures, de tout ce à rechercher leur signification générique :
qui correspond à un sens tactile : velours, qu'il indique comme étant le manque d'éner¬
velouté, moelleux. Ce sont donc des estompa¬ gie, de volonté, d’initiation, expression d’iner¬
ges surface, diffusion, texture, qu’il est néces¬ tie, indolence ou d'indifférence allant jusqu'à
saire de distinguer au moins qualitativement. la torpeur et l'apathie, la signification fonda¬
On est tenté de penser que toutes elles ont
une tonalité dysphorique alors qu’il y a un mise mentaleen étant
couveusela tendance
de l’activité
au émotionnelle.
retrait, à la
contenu
les nuances euphorique
claires sont
possible,
utilisées.
surtout quand Les significations sont différentes suivant le
groupe clinique mais la tonalité anxieuse est
• Le FE : Peau de bête à fourrure, les toujours présente. Chez normal, affects anxieux
poils couchés de part et d'autre ; paysages bien avec tendance au retrait.
construits
soit un désir avecdeperspective.
contact affectif
Il semble
réel etque ce auNécessité
éven¬ de distinguer les E qualitativement
moins, surface, diffusion, texture. Les ten-
1072 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
tatives de validation de l’E en tant qu'anxiété paroles, moues du S sont importantes. Plan¬
se heurtent à des difficultés. che IV : « Masque effrayant avec une tête
de bœuf. » Evoque le caractère effrayant, en¬
B) Les Clob vahissant, pénible. Conscience d'une anxiété
possible, mais la contrôle.
L'effet Clob le plus pur, au fond, est le
choc Clob ou choc au Noir : IV, VI, I, VII. Associations possibles avec des K plus ou
Le choc indique anxiété et agitation d’un S moins passives ou actives.
effrayé par ses désirs ou ses pensées, pul¬ I : « Une personne attachée, bras en l’air,
sions agressives ou érotiques qui l'horrifient avec des nuages d’orage derrière. »
et non par le test. « Peur de l'inconnu, insé¬ III : « Monstre aux bras relevés. »
curité, appréhension devant la menace (con¬ IV : « Cet homme monstrueux, menaçant. »
flit Es. sur Moi). Le Clob reflète un effet Le pronostic de cette association est favora¬
d’abandon passif sans défense aux émotions ble.
dysphoriques, à l'angoisse. Labilité d'humeur Clob plus fréquents des introversifs et ra¬
de l'état profond, « stimmung » pesante, péni¬ res chez les C et CF.
ble, lourde, « marais stagnant », anxiété, dé¬ Un essai de validation du F Clob a été
pressions, impression « helplessness », incapa¬ tenté par Robaye où le F Clob se trouve as¬
cité à s’aider, désespoir devant l’envahissement. socié à N aspir. + et à N expec. +.
IV : « Masse inorganisée menaçante. » Cloc déclencheur archaïque de la peur. A
IV : « Impression de cauchemar, air mé¬ la structure d’un objet menaçant tel qu’il
dable.
chant, » ce n’est pas clair, l'air profond, inson¬ est conçu par un enfant jeune ; est rattaché
à un niveau précoce, oral, dépendance abso¬
IV : « La douleur planant sur le monde. » lue, impuissance agressive. S révoltés, in¬
(Hystérique : Clob est artificiel, d’où abstrac¬ quiets, insécures, amers, ne pouvant suppor¬
tion.) ter les
seul discrimine
frustrations,
les niveaux
peu sociables.
A et E. Le F Clob
V : « Espèce de trou (noir) laissant voir
orage terrible, tempête. » **
*
• Clob F : Tonalité affective l’emporte sur
la F mais celle-ci existe : IV : « Ce n'est pas Il y a donc des difficultés réelles à dis¬
beau, ressemble à de l’araignée, sale, velue, tinguer les réponses Clob des réponses E et
désagréable. » Clob F qui vient des E « Troncs des réponses couleurs noires ou grises. Dif¬
d’arbres
des Aulnes.
dans
» la brume menaçante ; les rois ficultés augmentées par le peu de connais¬
sances que nous avons de l’évolution de ces
• F Clob : Interprétation donnée par la F réponses longitudinales et lors des différentes
et la tonalité pénible du Clob, mais bien con¬ crises de maturité et lors des psychothérapies,
trôlée. Planche I : « Vampire menaçant, pa¬ des atteintes
assez vaste de
pathologiques.
travail. Il y a là un champ
pillon de forêt vierge. » Les attitudes, gestes,
L’ANGOISSE
Rorschach mentionne le terme, sans lui 10. Choc couleur, indiquant le refoulement
consacrer de chapitre, dans le « Psychodiag¬
nostic ». Il a vu la portée de l'angoisse et dit 11. Diminution
de l'angoisse.des G et des K.
à propos du T.R.Y. que cet affect est le seul 12. Hd> H.
à On
êtretrouve
indépendant,
chez ses du
continuateurs
type de T.R.I.
des indica¬ 13. Réduction des Ban et des originalités.
Quelques indications supplémentaires :
tions plus spécifiques ; ainsi Zulliger a établi — recherche de la symétrie ;
une liste des signes d’angoisse, tout en spé¬ — critiques de l’objet ;
cifiant qu'il s’agit d’une angoisse aussi bien — réponses alternatives, négatives et inter¬
manifeste que latente. Cette liste, publiée en rogatives ;
1933, a été reproduite par Bohm : — contenus perspectives ;
1. Dd.
Augmentation moyenne du nombre de — contenus de mutilation, de sang ;
sont interprétés dans le sens du manque d'as¬
surance.
2. Apparition de Do chez des sujets intel¬
ligents. Les contradictions qui apparaissent dans la
3. R.
4. Augmentation
Anat. mal vues.
des R. Clob. liste mettent en évidence le fait qu'il existe
de multiples indices d’angoisse, manifestations
5. Mauvaise R. originales ou individuelles. aussi variées qu’apparemment contraires.
6. Coartation de T.R.. Sur le plan théorique, on estime que l'an¬
7. Succession rigide avec F % élevé. goisse est provoquée par le fait que les im¬
8. Relâchement de la succession chez des pulsions arrivent à la conscience alors que
sujets qui ont un choc couleur. le sujet veut les rejeter; l’angoisse est un
9. et
Typetendance
d’appréhension
Do. dans le sens Dd Dbl signal d'alarme ; elle peut ralentir, bloquer,
suspendre les fonctions psychiques pour évi-
1073
ter l'irruption de conduites inacceptables ; elle expressif, thématique, etc. ; en effet, si la res¬
a un aspect positif : la création d'un système triction ne se manifeste qu’à un seul niveau,
de protection contre le danger; c'est une ins¬ la systématisation n'est pas encore réussie ni
titution très primitive du Moi : elle peut en¬ complète) ;
traîner la régression de la pensée et de l'af¬ — soit, à l’inverse, une exagération des ré¬
fectivité sur
cilement à unle état
planinfantile.
magique aboutissant fa¬ ponses (Dd, C, Clob, etc., allant jusqu'au
« fouillis ») ; ici, l'angoisse est camouflée par
La signification de l'angoisse est un peu dif¬ une accentuation de la manifestation, par une
bidinal
férente : selon la phase de développement li¬ surcompensation, avec un grand nombre de G
et des réactions intenses, rapides, riches, etc.
— elle est due à la sévérité du Surmoi dans Il est important de voir : jusqu'où va la
les structures obsessionnelles ; désorganisation : si la fonction de synthèse du
— elle est relative à la perte de l'objet Moi et la fonction de synthèse du réel sont
d'amour dans les structures hystériques. altérées ; comment l'angoisse est combattue :
estL'angoisse
intéressant
prouvede savoir
une faiblesse
commentdu elle
Moi ; est
il ainsi ce qui devrait s’exprimer en K s'exprime
en kob ; ainsi ce qui devrait s'exprimer en C
combattue, surmontée, et par quel mécanisme s'exprime en F, ou F E, ou E (la pulsion
de défense. n’étant pas reconnue comme telle, estompages
On sait que, pour Freud, l'angoisse de la et couleurs achromatiques, C’).
naissance est le schéma de toute autre forme
d'angoisse.
En ce qui nous concerne : 1. NON
— L’ANGOISSE
SYSTEMATISEE
LIBRE,
L’angoisse est un mécanisme de défense du
Moi contre les affects pulsionnels, agressifs, C’est ici qu’on trouve le plus de signes spé¬
destructeurs, qui peuvent entraîner un com¬ cifiques au Rorschach, avec des différences
portement indésirable : elle maîtrise l’émo¬ liées à l’âge, au type de réaction de la per¬
tion, l'empêchant de pénétrer dans le psy¬ sonnalité. L'angoisse libre s'exprime par :
chisme et de provoquer une désorganisation — la verbalisation : « Je ne suis pas sûr... »,
intellectuelle. En ce sens, elle a une fonction « Ça pourrait être... mais... » ;
positive. — le retard du temps de latence (quatre
Le Moi se protège de la prise de conscience fois plus long que la moyenne) ou l'ex¬
des pulsions inacceptables : l’angoisse évite cessive précipitation (émission rapide
de voir ces désirs et ces besoins qui sont la d'une banalité) ;
raison d’être des souffrances. L’angoisse étant — la productivité réduite allant jusqu’au re¬
un état désagréable, le sujet érige une série fus ;
de systèmes défensifs. Contre elle, en consé¬ — des réponses neutres, banales, allant jus¬
quence, le mécanisme de défense qu'est l’an¬ qu'à la disparition des réponses person¬
goisse suscite d’autres mécanismes de dé¬ nelles ;
fense qui s'opposent à elle. — la rigidité, la stéréotypie ;
Il est important de distinguer deux types — les déterminants E, et surtout :
d’angoisse au Rorschach. — E de diffusion : « brouillard, brume »,
A) L’angoisse libre, flottante, diffuse, indé¬ destinés à éviter une impression trop
terminée ; mécanisme de défense contre l’émer¬ sensorielle qui risquerait d’entraîner
gence de besoins inacceptables (R, E, Clob une culpabilité ;
sporadiques, remarques, etc.). — dant
E du souvent
type « radiographie
à un sentiment
», correspon¬
d’infério¬
B) L'angoisse liée, systématisée, inhibée, etc.
(mécanismes de défense hystériques, obession- rité ou un complexe d’intelligence (élé¬
nels, phobiques). Une structure défensive so¬ ment scientifique ou parascientifique),
lide peut même donner l'impression d’une ab¬ supposant une anxiété, mais prouvant
sence d’angoisse. Exemple : la somatisation aussi une tentative pour intellectuali¬
de la conversion hystérique apparaissant dé¬ ser, rationaliser, justifier l'anxiété ;
— le choc Clob, surtout à la planche IV,
pourvue
Une notion
d’anxiété.
est fondamentale ici : c’est la contre les impulsions agressives ou quel¬
multiplicité et la diversité des manifestations quefois érotiques éveillées par la planche
d'angoisse qui rend aléatoire la recherche des ou la réponse Clob ;
« signes » ; ainsi l’exagération d'un phénomène — la réponse achromatique C’ (surtout noir ;
peut être signe d'angoisse chez un sujet don¬ quelquefois, mais plus rarement, grise ou
né aussi bien que sa réduction chez un autre — les
blanche)
contenus
; :
sujet, par exemple ; en situation de stress,
donc d’angoisse, le comportement peut être : — rétrécissement d'intérêt (A % plus éle¬
— soit exubérant, soit inhibé, avec réduction vé) ;
et tendance à la banalisation des C, augmenta¬ — valorisation de la fragmentation (Hd,
tion des Dd et des Do, disparition des déter¬ Ad, petits objets, sans danger) ;
minants affectifs, augmentation des détails — peu de combinaison (peu d’activité
(Ad, A, Hd, H), restriction de la verbalisation « Z »), peu de tentatives de combinai¬
(substantifs seuls, hésitations, etc.), restric¬ son (ce qui est morcelé, fragmentaire,
tion et blocage à tous les niveaux (perceptif, insulaire, délimité, est plus sécurisant);
*
1074 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE
— au niveau des banalités (formes net¬ Exemple, aux planches noires et rouges : la
tes) ou des généralités, des contenus couleur attire, mais c'est une réponse K qui
partiels ou neutres. surgit, le sujet disant à l'enquête que « cela
La tendance à l’évitement se manifeste aussi aurait pu être des tâches de sang. Donc l’émo¬
bien dans les MA, les déterminants, que dans tion existe ; elle est rentrée et intégrée dans
les contenus, le but étant de ne pas s’engager une réponse différente. On trouve, par contre,
pour éviter le danger. de nombreuses réponses aux planches pastel.
Le T.R.I. peut être dilaté ou coarté, mais
Il faut donc être vigilant en présence de toujours ambiéqual.
ces protocoles « anodins » qui peuvent cacher
une tendance systématique à éviter l'engage¬
ment. c) Les tendances dépressives
• La « tendance à la compulsion » est faite Ici, une difficulté surgit : il y a allongement
de combinaisons arbitraires : en effet, cer¬ des temps, coartation du T.R.I. Dans le type
tains sujets esayent d'utiliser tous les éléments coartatif ou coarté, la restriction porte sur les
à la fois, donnant exclusivement des G, utili¬ deux modes d'expression (ambiéqual, coarté) :
sant plusieurs stimuli à la fois, plus ou moins réduction de participation du sujet ; appau¬
bien justifiés. vrissement de la vie psychique. La passivité
• Certaines K très personnelles au bord de des réactions est vue dans les E, EF, FE, Ban,
l'autisme, avec déformation, être humain à moi¬ F+% élevé impliquant un contrôle rigoureux.
tié irréel. Tous ces éléments sont difficiles à préciser
• Chocs. pour distinguer la dépression d'une aridité du
• Equivalents de chocs. type « caractère obsessionnel » ; pour parler
Il n’y a pas de limite aux manifestations de dépression, il faut un affect à coloration
de l’angoisse. particulière : etil faut
verbalisation de ladonc
différence
tenir compte
observéede en¬
la
L’indice « Hd-Anat.-Sexe » (totalisant 12 à 15
R) n’est pas toujours valable ; il correspond tre le protocole spontané et l’enquête : si
à un type d'angoisse liée à l’intégrité du nous n'aboutissons à rien à l'enquête, il s’agit
schéma corporel, mais bien d’autres éléments de dépression ; si nous aboutissons, d'une ré¬
peuvent être le signe d’une anxiété qui va de duction de type obsessionnel.
la simple inquiétude (infériorité ou insécurité) Tout appauvrissement de la vie psychique
à un phénomène plus global. correspond à une inhibition, d’où l'importance
• Quand les « remarques symétrie » sont de recourir à un autre test, thématique.
trop systématisées, il s’agit d'une organisation (Ici, il ne s'agit pas de la dépression mélan¬
défensive ou même d'une simple tentative. colique.)