Cours Les Troubles Du Langage
Cours Les Troubles Du Langage
Cours Les Troubles Du Langage
Introduction
On appelle langage tout système de signes aptes à servir de moyen de communication entre
individus. La langue est l’instrument de la communication verbale. C’est un code arbitraire utilisé
par une communauté linguistique, il régit les associations entre les contenus (signifiés) et le
matériel verbal utilisé à cet effet.
Lors de son développement, le langage est sous l’influence des facteurs organiques (audition,
phonation, articulation…) des facteurs cognitifs (reconnaissance et synthèse des sons) et des
facteurs affectifs. Des perturbations de chacun de ces facteurs peuvent être à l’ origine de
troubles de langage.
Les déviations du langage sont utilisées comme un signe diagnostique ou un indice de gravité de
la maladie psychiatrique en question.
Historique
Les altérations de la parole ont été signalées dès Hippocrate. S’appuyant sur les données
anatomocliniques, l’étude des troubles du langage a commencé avec celle de l’aphasie au XIX
siècle (Gall 1809).
Les premiers néologismes sont décrit par Snell en 1852, Kraepelin a proposé la schizophasie qui
désigne un langage incompréhensif de par le groupement des mots utilisés pourtant
usuels(1883),l’agrammatisme décrit par Kusmaul en 1884 puis le paragrammatisme décrit par
Bleuler qui regroupe les paralogies.
Dans une autre perspective, Freud et l’école psychanalytique s’intéressent à la langue et à ses
troubles comme observatoire des processus inconscients.
Description sémiologique
Modifications de la voix
Elevé, intense, rauque, éraillée avec vocifération (syndrome maniaque)
Faiblement émise, voilée, monotone (syndrome dépressif)
Aphonie : privation de la voix (inhibition, syndrome de conversion)
Affaiblie, trainante, indistincte (syndrome démentiel)
Chuchotée, basse, mais non affaiblie (méfiance, persécution)
c. Persévération :
Répétition d’une réponse qui était adaptée à une question antérieure en réponse aux
questions qui suivent au cours d’un même entretien, ce qui correspond à la stagnation de
la pensee.au maximum, le cours idéique s’interrompt, la conversation demeure
suspendue : c’est le barrage.
Troubles de l’articulation (élocution)
a. Bredouillement :
b. Dyslalie :
d. Aphasie :
Il s'agit d'un trouble de langage indépendant d’un état émotionnel, de toute atteinte
sensorielle (auditive ou visuelle),d’une lésion de l’appareil vocal, mais lié à une lésion de
l’hémisphère cérébral gauche. On distingue des aphasies à prédominance motrice, où
dominent des troubles de l’émission (aphasie de Broca, avec anarthrie et alexie) et des
aphasies où la compréhension du langage est en cause (aphasie de Wernicke avec
trouble de l’élocution).
L’anarthrie : type d’aphasie motrice caractérisée par l’impossibilité d’articuler les sons
alors que la compréhension du langage, l’écriture, la lecture sont conservées. Peut se
manifester par un mutisme ou l’émission de quelques sons inarticulés ou quelques
phrases brèves.
Troubles sémantiques
a. Les paralogismes :
L'utilisation des mots habituels dans un sens personnel avec une signification nouvelle.
Donnent au discours de certains schizophrènes une allure insolite, non dénuée
d’éloquence. Exemple : une patiente éprouvait une douleur en philosophie’’ quelque
chose de plus grincheux, plus cérébral qu’une douleur, comme une aigreur de la vie’’.
b. Les néologismes :
Les paraphasies et les néologismes sont très nombreux dans l’aphasie de Wernicke.
Dans les affections psychiatriques, les néologismes ne sont pas fréquents. On peut en
observer chez des maniaques, des schizophrènes, des délirants chroniques. Exemple : la
télévision est bourrachée de choses désabusives, de chose fausse qui sont telé fusées.
c. La glossomanie :
C'est une forme de discours dans lequel les mots et les entités assimilables à des mots
sont choisis, non pas en fonction d’une intention de communication, mais en fonction de
leurs assonance ou de sens.
d. La glossolalie :
Ce terme est emprunté au vocabulaire religieux c’est l’emploi d’un langage inventé avec
son vocabulaire et des éléments de syntaxe. C’est un langage nouveau
incompréhensible, propre au malade. On l’observe dans certaines jargonaphasies ainsi
que chez des schizophrènes ou délirants chroniques.
Les discours glossolaliques des psychotiques sont presque toujours des monologues
adoptant une prosodie particulière : prière, mélopée. C’est un trouble du cours de la
pensée caractéristique du syndrome dissociatif.
e. La schizophasie :
c’est un langage incompréhensible de par le groupement des mots utilisés, qui sont
pourtant généralement usuels. Elle est caractéristique du syndrome dissociatif se
manifestant par l’incohérence liée aux troubles du cours de la pensée, aux troubles de
l’affectivité, la discordance.
f. Verbigération :
C'est un discours fait d’une suite de mots vides de sens (souvent des néologismes)
débités sur un ton pathétique ou chantant qui peut se poursuivre pendant des heures.
Elle s’observe chez les schizophrènes très régressés.
Anomalies de la syntaxe
a. Agrammatisme : ce langage ressemble au style télégraphique avec suppression des
adjectifs, propositions et n’utilisant que les verbes à l’infinitif mais le message reste
informatif et compréhensible. Lorsqu’il s’agit d’un comportement stable, l’agrammatisme
est toujours la manifestation d’une lésion cérébrale (aphasie de Broca).
b. Ellipse syntaxique : suppression de mots essentiels pour comprendre une phrase et
construction de phrase étranges soit dans un contexte de délire d’influence (patient
empêché de s’exprimer) ou dans le cadre de la mégalomanie.
c. Paragrammatisme : une production linguistique pathologique faite de formes
syntaxiques anormales et néoformations verbales à partir des racines correctes mais à
compositions fautives. On peut le trouver même chez le sujet normal. Le
paragrammatisme est manifeste chez certains aphasiques (aphasie de Wernicke).Il peut
s’observer chez des maniaques, des schizophrènes.
La dyslexie
Difficulté d’apprentissage de la lecture en dehors de tout déficit sensoriel et moteur chez des
patients d’un niveau intellectuel global normal, caractérisée par des erreurs dans l’enchainement
des graphies ou dans la transcription graphique des phonèmes. Il faut distinguer les difficultés
voisines :
Etiopathogénie
A. Troubles du langage avec lésions des structures anatomiques impliquées dans le
langage :
Lésion des appareils sensorimoteurs permettant l’émission ou réception
physiques des signes verbaux responsable des troubles de la parole.
Lésion dans les territoires cérébraux du langage responsable d’aphasie.
B. Troubles de langage avec intégrité des structures anatomique impliquées dans le
langage :
Hypothèses psychanalytiques :
La psychanalyse s’attache à montrer que le langage prête ses voies à la
structuration du désir inconscient.
Le symptôme névrotique est considéré comme l’expression, la
manifestation de l’inconscient.
Les psychoses révèle un défaut fondamental du rapport du sujet au
langage. La fonction du langage comme lien intersubjectif ne peut etre
correctement assurée par le psychotique. Exemple : le néologisme.
Hypothèses cognitivistes :
Les troubles du langage serait du à un trouble de la planification du
discours et de la metarepresentation (hétéro-coordination avec
l’interlocuteur)
Les schizophrènes posséderaient tous les instruments de la langue mais
le programme nécessaire à leur bonne utilisation, c’est à dire de manière
adaptée au contexte leur ferait défaut.
Hypothèses linguistiques :
Les travaux les plus actuels tente une relecture ‘’communicationnelle’’ des
troubles du langage en psychiatrie à partir de la problématique des actes de
langage et du contexte pour la pragmatique.
Conclusion
Les troubles du langage sont fréquents en pathologie psychiatrique
Ils peuvent être d’origine organique ou psychiatrique
Ils constituent parfois des critères diagnostiques
Sémiologie très riche
La prise en charge dépend de l’étiologie.