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D E
LA NATURE
E T
DE L'ART,
Aportées dans deux Voyages des
Indes i l’un aux Indes d’Occident
en 165/8. & 1695?. & l’autre aux
Indes d’Orient en 1701. 1702.
AVEC VN E REL AT 10 N
abregêe de ces deux Voyages.
A P A R I
à la Toifon d’Or ,
vis-à-vis S. Yves.
M. D. CCIII.
AVEC F R l VI LE GE DV ROT.
E P I TR E.
fai eu l’honneur de 'vous faire
'voir quelques feuilles impri
MADAME,
1
ma sa* <*.' f#*
®ww
<*S. C-ffCi M*N> MV* MS-»
e^e^e********
Vfï» «^v. •«C • ~o-
PREFACE.
L y a des perfonnes
bienfenfées, qui vou-
draient que l’étudé
des Phylîciens fe tour-
nât à la recherche des vertus
& des propriétez , que l’Auteur
de la Nature a miles dans les
Minéraux y dans les Plantes ,
&dans les Animaux. A lave-
rite connailïance leur
cette
coûteroit moins de peines > &C
ferait plus utile à la focieté
des hommes , que toutes ces
vaines dilputes , qui les occu-
pent depuis tant de lîècles.
Il eft étonnant que depuis en-
viron deux mille ans que l’on
philofophe inutilement , pour
a mj
îj PREFACE.
découvrir l’eflènce, &
la natu-
re de chaque choie , on n’ait
point reconnu que puifqu’on
?
n’a pas réüffi julqu’à prélent
dans cette recherche , on n’y
réülïïra jamais. Toutes les cho-
ies naturelles , & fenfibles ,
font
compolees de la même malle
de matière 5 &
toute la diferen»
ce qui eft entr’elles , ne vient
3
ôc on ne le croiroit pas. Ah y
O ! Sageffe , ta Parole
Fit éclore l’V nivers j
P ofa fur un double Foie
La terre au milieu des Mers.
Tu dis. Et les deux parurent $
Et tous les oAjlres coururent
Fans leur ordre fe placer-
Alvant les Siècles tu régnes r
Et qui fuis -je } que tu daignes
Jufqud moite rabaijferl
M. Racine.
X
XX PREFACE,
tas cui conjuncta jufiitia ejl , rc-
liqua virtutes : ex quibus vita
beata exijlit. Cicero. de Uatur.
Peorum Lib. II. iV. 153.
S. Auguftin die à merveilles
la même chofe. Nous admirons
tous les jours , la beau-
dit-il ,
aftres 5
l’éclat de la lumière j
la viciffitude perpétuelle des
jours, & des nuits 5 l’accroifle-
ment, &: le décroiflèment de
iaLune dans l’efpace de cha-
que mois les diverfes tem-
i
Signé Fontenelle.
PRIVILEGE DV ROT.
OUIS par la grâce de Dieu Roy de
Prévôt de Paris ,
Baillifs, Sénéchaux ,
leur
lieütenans Civils ,
& autres nos Jufticiers ,
fiée , &
qu’aux copies collationées par l’un
de nos amez & féaux Confeiilers Jk Secré-
taires ,
foy foit ajoutée comme à l’Original :
Commandons au premier notr^ Huifîler ou
Sergent de faire pour l’execution des Pre-
fentes toutes lignifications, dcfenfes ,
failles,
RELATION
«si
RELATION,
ABREGEE
DE DEUX VOYAGES
aux Indes 5 Pun aux In-
faits
des d'Occident 5 & Pautre
aux Indes d’Qrient,
E partis de îa Rochelle
en 1 698. au mois de Sep-
tembre pour les Mes de
Caienne , de la Martini-
que, 3c de la Guadeloupe.
J’arrivai à Caienner, le 4. de Dé-
cembre de la même année , où je
fejournai 4. mois.
Au mois de Mars 165)9. nous
partîmes de Caienne , & nous al-
lâmes mouiller au bout de huit jours
au Fort de S. Pierre de la Martinique*
% Relation abrtgée
Au commencement du mois de
Mai nous alâmes à la Guadeloupe
en deux jours.
Sur de Juillet nous mîmes
la fin
à la voilepour l’Europe ; nous &
arrivâmes en France au mois de Sep*
tembre 1699 .
Il n’y a point d’événemens dans
i
LETTRE
DE M. L’ABBE
DE VALLEMONT,
M O NSI EUR,
pe ,
ces belles Ules de l’ Amé-
rique vous voici tout prêt à
:
/A iüj
& Lettre de M. l' Abbé
Jllirobnr , G" as triplex
Cirea peElus erat qui fragilem truci
Commifit pelago ratem
Primus. -
rolloidés ,
les Madrépores 9
de l’Arabie , &
des Indes &: :
ni de drogues , ni de Méde-
cins. Primerofe Médecin Fran-
çois »
qui faifoit la Medecine
en Angleterre avec beaucoup
de réputation , dit fort agréa-
blement dans ion Livre de KuU
gi erroribus > que l intempéran-
ce ejl la meurtrière des hommes
11 empêche raflbupiflement î
il fortifie le cœur ,
& le cer-
veau répare l’épuifement
-
y
il
c
iG Lettre de ]\d. Abbe /’
contre l’afthme la
excélent ,
toux , ôc le catharre 5
parce
qu’il dégage le poumon
de
cette pituite vifqueufe , qui
for-
avoir prife.
Galien attentif à perfec-
lî
iilclê Macédoine ,
& tant d’au.
de Vallem.ont. uj
très choies qui n’ont point la
,
même vertu ,
6c la même éfx-
cace ,
quand on les cultive en
Italie. Il dit polîtivement que
l’Iris de la Libie effc auffi difé-
rent de celui de l’Illirie qu’un
,
du manger.
Vous trouverez tous ces Mé-
decins fort atachez aux remè-
des iîmples 5 ils ne s’amufent
point à ces magnifiques com-
pofitions, que le peuple efti-
me tant en Europe que les,
fk.
D
41 Lettre de M. l'Abbè
lo pondéré œquali , quarum»
dam rerum fcxagcfima denarii
iimus imperata. Quo Deortirtù
perfidiam iftam monfirante ? Pîo-
minum enim fubtilitas tanta ejfe
non potuit Ojlentatio artis
.
, &
portentofa fcientiœ yenditatio
manifejla efl. Ac ne ipjt quidem
illam novère. Hift. Nat. Lib..
29. cap. 1.
Ce y a de plus impor-
qu’il
tant à examiner fur le chapi-
tre de la Thériaque -, c’eft de
favoir à quoi elle eft bonne.
Je
laibien que ceux qui la cé-
,
gnes ,
pourprées. Mais c’eft la
queftion.Il eft certain que la
Theriaque eft un remède très-
chaud, 6c très -lèc , qui par la
grande ardeur confume les e^- ,
de Vallemont. 4.3
prits, ô^delfeche les hufneurs.
Il eft par confequent merveil-
leux, pour augmenter la fîevre
& pour la donner à ceux- qui
ne l’ont pas. Ce qu’il
y a en-
core d’alîez établi comme cer-
tain entre les Médecins c’elt
5
D ij
44 Lettre de M. Abbè l'
ne nous feulement fa
die pas
penfée ; mais encore l’opinion
des bons efprits de Ton tems :
Theriace vocatur cxcopitata. com-
•pojitio lüxuriœ.Or ce grand
homme effc incomparable ,
quand il parle des chofès de fon
tems.ôc de fon pays, dont il a pu.
s’inftruirepar lui-même.Il n’effc
pas fi feur de le fuivre, lors qu’il
philofophe fur le.s'chofès éloi-
gnées , ôt qu’il n’a pii lavoir que
par des mémoires, & des rela-
tions > qui ne lui venoiene pas
toûjours de correfpondants ju-
dicieux 5 ôt bien informez.
Enfin M. Boyle nous aprend
qu’il a eu deffein d’écrire con-
tre la Thériaque j 6c les remè-
des trop compofèz 6c qu’il a- j
Montigni ,
8c étoit accompagné de
M. de Yilledor, Théologal de Noyon*
8c Dodeur de Sorbonne qui alloit
,
à la Chine prendre coniiaiflànce des .
culairement ? &
à plomb fur nôtre
tête. Ce jour-là fe fit la fameufe Cé-
rémonie qu’on apelle fi impropre-
ment bâtême. Je n’en fus pas plus
exemt que tous les autres qui n’a-
voient pas encore palfé la Ligne.
Le Dimanche 10. Avril nous nous
trouvâmes fous le Tropique du Ca-
pricorne.
Le Samedi Mai nous doublâmes
7.
le redoutable Cap de bonne Elpéram
ce. Nous y trouvâmes la mer épou-
ventable ,
comme elle y eft ordinai-
rement ;parce que c’eft l’endroit du
monde 5 ou la mer eft la plus vafte
de TOccident à l’Orient.
Le lendemain qui étoit Dimanche ,
nous chantâmes le Te Deum 5 pour
remercier Dieu , de nous avoir don-
né un tems favorable , dans un en-
droit fi périlleux.
Mecredi 25. Mai je confiderai avec
attention deux Trombes de mer à
demi lieue l’une de l’autre* Ce terri-
ble
de deux Voyages faits aux Indes 49,
de Juillet , &
nous fîmes voile pour
Bengale. Monfeigneur de Cicé s’em-
barqua avec nous , dans le deflèin de
palier à fa Million lur un petit Vai£
feau de Siam , qui étoit moüillé dans
*
le Gange.
Le Jeudi 4 Août nous pàlfâmes
.
Vailfeau Anglois ,
chargé de Bon-
riqiies ,
qu’il avoir été prendre aux
Mes du Cap Vert 3c qu’il portoit
;
CURIOSITEZ
D E
IA NATURE»
E T
DE L’ART.
I.
*
La Terre de Patna.
LA
fait
terre de
terre admirable,
dans le Mogol des elpè-
Patna eft une
dont on
On fe fertde la Gargoulette
pour mètre rafraicliir de l’eau.
Quand l’eau y a été un peu
de terns elle prend le goût
,
IL
Les Pierres de Serpent
C
tes ,
Es pierres font de couleur
d’ardoife
8c
5 elles font pla-
de la grandeur d’un
fou marqué. Elles s’apellent
dans les Indes Pierres de Ser-
pent, à caufe qu’elles ont la
vertu de guérir les morfures
de couleuvres, viperes/erpents,
•&c. Ces pierres ,
qui font le
plus foflverain ,
remède
qu’on
ait encore prouvé contre les
morfures
& de l'Art.
yy
morfures des Serpents vien- ,
III.
ON
qu’on
eft aulîî
Pierres d’Aigleen Afîe
en Europe. On la
l’eft
entêté des
I V.
Le Jade.
y.
C ’Eft
lie ,
une pierre dure, po-
luifante
foncé , & qui eft mêlée de ta-
,
d’un vert
& de fupercherie.
Enfin nous la tenons de M.
Boyle ; c’eft tout dire 5 &
Ion
nom feul rafiurera ces gens qui
le défient fi fort des expérien-
ces qu’ils n’ont pas faites.
J’ai vu, dit M. Boyle, une
Agate, qui n’étoit pas plus gref-
, &
fe qu’une mufcade qu’on:
gardoit à caufe de lés rares ver-
tus dans-une maifon de condi-
tion. Je ne raporterai point tou-
tes les merveilles qu’on m’en a
racontées. Je dirai feulement
une chofe qui fait bien voir qu’-
un corps , de quelque extrême
dureté qu’il foie , peut pour-
tant être d’une très- grande
vertu. Un jeune homme lavant,
Bien fait , & de beaucoup d’efi
prit , étoic fouvent antaqué
d’uîfe hémorragie de lâng. par
Je nez , ôc qui écoit ordinaire-
K
9 o Curiofitez^ de la Nature ,
ment fi violente , qu’elle faifoit
craindre pour fa vie. Son Mé-
decin , quoique très-habile ,
m’a témoigné plufieurs fois que
ce jeune homme
d’un tempé-
rament trop fanguin expire-
roit dans une de ces hémor-
ragies. Il n’y a point cependant
de remède qu’on ne lui fît ,
pour le fauver , toûjours inu-
tilement. Enfin une vieille pa-
rente lui prêta cette Agate ,
& la lui attacha au col, de
maniéré qu’elle touchoit à la
enim gcftabat ,
fanguis non ef-
fluebat , folità tamen , dejt- &
deratâ celeritate. Simplic. Medic.
Dtilit. & ufus , Pag. 63.
j Qui
dira après cela que les pierres
ne font bonnes en médecine
qu’à être mifes en poudre ,
Si
priiès intérieurement 1
VI.
ce de raves, ou de lentilles
de î Art. 95
mife en décoétion 3 eft un bon
remède pour la petite Véro-
le i à caufe de leur reflèmblan-
ce avec les boutons naifîàns
de cette maladie. Kario-
fale
lis infantum feminis raparum
,
VIL '
.
;y
La Pierre nèfretique:
C Ette pierre
nouvelle Efpagne. Son
-
VIII.
La Pierre Divine.
C
tique,
Ette pierre eft une nouvel-
le elpèce de Pierre Néfré-
& à laquelle on commen-
ce de donner [du crédit dans le
monde. Elle eft cependant plus
de FArt. & t)p
brune plus dure 8c d’un<plus
, ,
fifante de déveloper , 8c
les'
d’en faire fortir de larges é-
couîemens de matière fubtile
& médecinale. Ce qui foit dit >
fans pourtant autorifer les ré-
cits fabuleux , 6c les hiperbo-
les , dont des Auteurs peu
exa&s , 6c trop crédules ont
rempli leurs écrits. M. Boyle
a pris fur cette matière , com-
me fur tout ce qu’il examine
& de F Art. 103
un raisonnable , St jufte tem-
pérament Et on ne fauroit
:
I.
Le Macha-mona , ou la Cal-
lebajje de Guinée •
fruit de la même
E
fes.
St
figure
un
que nos CallebaSl
Audi l’apelle-t-on pour ce -
remment on en a aporté de
Guinée en France avant que
d’avoir obfervé , qu’il y en a
aux Ifles de l’Amérique. La
queue n’eft autre chofe que
tous les fîlamens du dedans du
fruit ,
lefquels fe réunifient là $
Il-
L' Aouara.
E St
ve
un
aux
qu’on trou-
fruit
Indes d’Occi-
dent , 8e qui craît à une ef-
pèce de Palmier fort haut , 8e
épineux. Cette efpèce de pom-
me fort d’une goullè qui con-
tient un bouquet de plufîeurs
de ces fruits. Quand l’Aouara
eft en maturité, il eft d’un jau-
ne doré. Sous l’écorce il a une
y
chair jaune , 8e qu’on mange
parmi les Indiens. Cette chair
cache un noyau gros comme le
noyau d’une pêche, 8e dans la
Itiperficie duquel
y a trois trous
aux cotez 8e deux plus petits
,
III.
La Badiane.
IV.
Le Let-chi.
V.
Ze Manymftan.
C
qui
’Eft
le
eft le
un fruit qui craie
Royaume de Siam
plus délicieux de tout
dans
^ 6c
VI.
L
y a des prairies , des Jar-
I dins, Si des forêts mêmes,
au fond de la mer. Pline le dit
formellement de la mer rou-
ge, Si de la mer d’Orient. Mare-
Jiubrum , totus Orientis 0-
ceanus refertus eft ftylvis. Hift-
Nat. Lib. XIII. cap. 25 Il .
VII
La Feve fébrifuge.
C
pines
’Eft une efpèce de fève *
qui craît aux Ihes Philip-
,
de dont les Originaires
du pays fè fervent , comme
d’un fébrifuge immanquable.,
la figure ,
de la grofleur font
prefque comme celles d’une
hermodade ; mais, Thermo--
ii o Curiofttez^de la Nature
dacle eft blanche ,
2c la fève
de Ignace eft grizâtre ,
faine &
blanchâtre par dedans. Elle
eft d’une très- grande amer-
tume. On la nomme dans une
partie des Indes
,
feve de faint
Ignace parce
-,
que ç’a été un
VIII.
Le Bois de Bambou.
ü4 Curiofitez^ de la Nature.
étoit inconnu. Ce qui efi déplus
étonnant , die le Pere le Gobien
Jefuice , & ce qu'on aura peine
à craire ,
c efi que les Habitant
des Ifies Marianes n’ avoient ja-
f
connu. ils n' en avoient ni l'ufa-
ge , ni les qualité -, & jamais
ilsne furent plus furpris que
quand ils en virent pour la pre-
mière fois a la décente que fit
Magellan dans une de leurs If-
les , où il brûla une cinquantai-
ne demaifons , pour punir ces In-
fulaires de la peine qu'ils lui a-
voient faite. Ils regardèrent lo
ILpag. 44-&4V
Vitruvedit que les premiers
hommes ne connurent le feu T
que par hazard: quelques ar-
bres qui étant près les uns des
autres , fe frottant violemment
par tempête , s’enflamérent
la
& cauférent un grand incen-
die. Lib. IL cap. 1.
Ce que les premiers hommes
ne connurent que par hazard ,
les Indiens le connailfent par
une expérience journalière , 8c
qui eft d’autant plus curieufè
qu’elle donne du feu avec une
très-grande facilité. Qua.nd les
Indiens veulent fumer du ta-
bac , 8c allumer leur gargou-
lis, |ils tirent du feu du Bam-
bou par le frottement. Voici
L iij
1 16 Curiofitezjle la Nature
comme ils font. Ils ont deux
morceaux de Bambou fendu.,
dans l’un ils font une coche ,
6C
ils frotent avec l’autre mor-
ceau dans cete coche , 6c fans
que le Bambou s’enflame , ni
qu’il étincelle , quelque feüil-
lage fec ou autre matière in-
,
IX.
X.
meurs invétérées ,
& arrête
le
Vn
D
nu de
Epuis que Monfieur Li-
gnon le jeune , eft reve-
la Guadeloupe , on ne
fauroit ignorer à Paris ce que
c’eft que Litophiton. Il en a a-
porté de 1* Amérique une fi gran-
de quantité, &
de plusieurs ef-
péces fi curieufes qu’il n’y a
,
un homme ,
qui palfe fouvent
la nature en revûë ,
où il ne
comprend prefque jamais rien
eût quelque bonne opinion de
fon favoir. Il en eft pourtant
qui font faits de la forte 5 puif-
que Saint Jérôme définit un
Philofophe Gloria: animal ,
j
XIII.
Une Racine de Mabouia.
mucuellement.L’ArtilIerie, de-
poudre
puis l’invention de la
à canon , une maniéré
eft
bien expeditive, pour porter
promtement chez, fes enne-
mis le feu , l’horreur , la &
mort. Les hommes , qui n’ont
point conn^iflance de ces arts
funeftes qui aiguifent le fer ,
fe guerre , èc d’avoir
faire la
des instruments propres à la-
tisfaire leurvengeance & leur
fureur. Les Sauvages de l’A-
merique font de la racine de
Mabouia , des maniérés de
mafluë dont ils s’arment pour
,
XIV.
Z e fruit & la Gomme du Cèdre
du Liban.
molir, de confolider ,
8c de for-
merveilleufement
tifier.Elle eft
déterftve ,
propre pour refi-
8c
fter à la gangrène. On rem-
ploie auffi pour les fra&ures , 8c
diflocations. Les Egyptiens s’en
fervoient pour embaumer leurs
morts , à caufe de la faculté
qu’on y a toujours reconnus
d’empêcher la corruption , 8c
afin de communiquer à leurs
cadavres cette efpece d’immor-
talité , que la nature a donnée
au bois de Cèdre.
XV.
Une greffe Rofe de Jèrico.
demi
de r Art. 14. y
pied de haut , avec fa racine.
Cette plante a des branches
dures, 6c Ijgnuefos qui en font:
,
un petit arbriflèau en bou-
quet. Quand elle fo sèche , elle
fe ferme , en forte que toutes
les extremitez des branches
,
en fo courbant en dedans fe
,
réüniflènt à un centre com-
mun , composent une e/pèce
6c
de petit globe. Celle
que j’ai,
n’a point de feuilles j mais
elle eft toute pleine de petites
fleurs. Vvormius dit qu’elle eft
mal nommee ,
11 ofe de Jérico j
parce qu’on n’en trouve point
du tout au tour de jérico mais 5
extrêmement recoquillee 6c ,
I.
Es prétrificationsfont avec
raiion l’objet de la curio-
des Savants. Ce font autant
lîté
de miracles de la nature ^ qui
fourniflent de grands fujets de
philolbpher aux Phyiiciens. En
éfet,onne fauroit trop admi-
rer ,
comment la 'matière lapi-
difîque peut être allez fubtile
pour s’infinuer dans les pores
de la fubftance d’un os , ou du
bois5& pour les métamorphofer
en pierre fans en changer la fi-
gure primitive , ni détruire leur
première nature. Il faut que la
liqueur pétrifiante foit d’une
merveilleule aéfcivité. On voit
avec dans le morceau de
plaifir
Cancre marin pétrifié , dont je
parle ,
tous les veftiges de ce
qu’il étoit primitivement -, la
N iiij
1 ji CurioJitezjle la 'Nature ,
nature , en le pétrifiant , y a
confervé jufqu’à la couleur qu’il
avoit. Cette curieufe pétrifica-
tion eft très - eftimable ,
tant
pour le jeu de la nature qu’on
y voit que pour
,
les vertus me-
tiecinales ,
qui la rendent pré-
cieulè. Ona trouvé cette pé-
trification dans l’Ifle de Haï-
nam à la Chine, d’où l’on apor-
te avec foin tout ce que l’on y
en peut rencontrer.
Voici les vertus qu’on atribuë
au Cancre marin fi l’on s’en
>
de la goutte , fi on en frotte la
partie malade.
II.
Un Caïman ,
ou Crocodile des
Indes £ Orient.
L Es Crocodiles fe tiennent
ordinairement dans le Nil
en Egypte , dont ils font même
le fimbole. En éfet , après que
Céfar Augufte eut fubjugué l’E-
gypte , on mit dans les Médail-
les frapées à fon honneur,
un Crocodile avec ces mots,
Ægypto-Capta. Nous
voyons encore fur les Médail-
les, qui furent faites à Nîmes
ce même Crocodile attaché
à un Palmier avec une Couron-
ne ,
pour féliciter cet Empe-
reur fur fa conquête de l’Egyp-
te. Cependant il y a auffi des
Crocodiles dans l’Ifle de Cuba,
au Méxique , dans le Brefil , Sc
«n differents endroits de l’A-
& de l'Art. tfô
mérique Septentrionale , &
Méridionale. On apelle ces
Crocodiles Iguanes. Il en a
y
encore dans les Indes d’Orient,
dans le Gange , où on les nom-
me Caïmans. Celui qui j'ai , eft
donc un Caïman j parce qu’il
a été prisaux Indes. Il eft long
d’environ trois pieds ; &• la
queuë feule eft aufîî longue »
ne pulvérife en un moment.
Il faut pourtant o'oferver
que les Caïmans des Indes ne
font pas méchants que les
fi ,
dit ,
ne faut pas s’étonner fi
il
ïyy
j’aye vus. Le mien efl; un jeu-
ne Caïman.
Les Américains mangent
fans façon des Crocodiles, de
même leurs œufs , qui font gros
comme des œufs d’oïe , de d’af-
fêz mauvais goût.
Vvormius dit que la chair
de Crocodile eft excéîente
,
pour ceux qui ont été piquez
par des araignées , ou par des
guêpes. Ce 'qu’il ajoute de la
vertu des dents du côté droit
pour les hommes , de du côté
gauche pour les femmes pour-
,
tation.
Quant à la pierre, qu’on trou-
ve dans l’eftomac ,
ou dans la
fécher au foîeil :
quand il eft
en-
bien fec, 6c que la bouë eft
durcie le voila comme un
cui-
-,
Lu Pierre de Lamantin.
O
«and
N vante fort la pierre
de Lamantin, quieftun
poiflon det 5. ou 1 6. pieds,
Amérique,
que l’on prend en'
beaucoup a
5c dont on vend
S. Chrifto-
la Guadeloupe à ,
Le 1
phe & à la Martinique.
.. I
,
s’établillent maintenant ne fe
,
IV.
Le Cheval marin.
’Animal qu’on apelle Hip^\
L fontaine >
c’eft - à - dire 3
BSSSSS
de l'Art. iC')
cheval marin , fe pourroie mieux
nommer ours, auquel il reflem-
y
proche de ce vieillard un Cro-
codile, qui eft un animal fort
commun for les bords du Nil y
& il aàfes pieds un Hippopo-
la Nature
i
y o Curiojïtez^ de
Y,
Es Nids ,
qu’on aporte-
depuis quelque tems,avec
tant de foin des Indes d’O-
rient, font à peu près de la fi-
gure de ces coquilles , qui fem-
blent être de nacre de perles t
6cqu’on apelle Godiches. Ils
font tout d’une pièce , 6c faits
d’une matière , qui rdfemble
tout- à -fait à de la colle de
poiflon. Tant que nous n’en
{aurons pas davantage là-def-
fus , il fera bien difficile de dé-
cider où ces Oifeaux
petits
prennent la ,
dont ils
matière
font leurs nids. Ordinairement
ces nids font prefque au niveau
de la mer ,
6c contre les ro-
chers : comme font les nids
d’hirondelles contre les mu-
& de l'Art. vji
railles des Eglifes. Audi les
Alcyons font-ils faits comme
des petites Hirondelles. On
trouve ces Nids à la Cochin-
chine le long de la mer, où
ceux du pays les cherchent ,
pour les porter à la Chine, où
l’on les vend fort cher. Les
Chinois font fort friands de
ces Nids 2c ils en mangent par
5
les Epicuriens
y auroient trou-
vé à redire j
c’eft encore dans
l’Orient ,
où l’on facrifie tout
pour du goût. Les
les plaifirs
Nids d’Alcvons dans la Chine,
font aujourd’hui l’honneur des
feftins5 &
un repas pafle pour
vulgaire, fi l’on n’y fertpasde
VI.
ces trous ,
qui font comme au-
'& de î Art. 177
tant de trous d’aiguille , une
e/pèce de fil de coton , avec le-
quel il a attaché Ton Nid à cet-
te feuille. Celui qui m’efi: refté,
eftcoufo de la même maniéré
entre trois feuilles , dans lef-
quelles il étoit parfaitement
biencaché.Enfin ces nids admi-
rables font fofpendus en l’air,
ne tiennent pour l’ordinaire
qu’à une feuilie. Dans le tems
que 4 esTatis font leurs Nids,
il ne foufle dans ce pays -là
,
l’utile à l’agréable.
Curiojîtez^ de la "Nature
1 7S >
VII.
Un Serpent de la Guadeloupe.
C
eft
E Serpent eft d’une gran-
deur extraordinaire. Il
long de plus de 15. pieds,
& gros à proportion. Cet hor-
rible reprile dormoit fous des
feuilles ,
dont il étoit couvert
dans une épaifte forêt lors ;
le foie ,
& le cœur du Serpent
font fudorifiques , & propres
pour purifier le fang ,
pour re-
fifter à la malignité des hu-
meurs, 6c pour chaflèr les fiè-
VIII.
Le Rinocèros.
L
gipte
E Rinocèros que quelques-
uns nomment le bœuf d’E-
,
ou le taureau d’Etiopie,
eft grand à peu - près com- '
de la vertu de la corne du
Rinocéros ? on allure qu’elle
eft capable de défendre le
cœur ,
6e la vie de l’homme
contre l’action de quelque poi-
fon que ce foit. Cependant,
moi qui ne parle qu’après les
les expériences que j’ai fai-
tes , je n’ai pas trouvé la moin-
dre aparence de cette vertu ÿ
& fpécialement à l’égard du
venin des Viperes , 6c des Scor-
pions de Tunis Attamen ey>
:
Qjj
1 88 Curiojîtei'de la Nature
tieres médicales, dit M. Boy-
le , changent incelïamment a-
vant même que d’être vieilles j
& je pourois montrer aux Cu-
rieux combien les feiiilles d’u-
ne même plante changent de
vertu en un inftant. Dans un
certain tems de l’année j’en
tire par la diftillation un ef-
prit acide , &
dans une autre
faifon il n’en vient point du
tout mais au contraire un ef-
j
IX.
Le Bénard.
T L y en a de plufieurs eipè-
X ces.
Le plus célèbre eft le Bè-
xoard d’ Orient qui eft une pier-
re qu’on trouve dans le ventre
d’une Clievre fauvage des In-
des Orientales.
Il
y a a u fîî le Bèzgard d' Occi-
dent, qu’on tire du ventre des
chevres fauvaçes du Pérou.
Le Bezpard de Porc eft fort
eftimé 3 il fe trouve dans le fiel
des Sangliers des Indes en Ma-
laca.
Quelques - uns donnent la
préférence au Bézoard de Sin-
ge , &; qui fe trouve dans une
efpéce de Ange en rifle de Ma-
caflàr
,
proche de Java en Afle.
Le Bèzpard de Porc- épi l’eni-
1 9 Curiofîtez^ de la Nature ,
porte fur tous les Bézoards ,
te au venin , &
fortifie puiC
lespalpitations ,
& répare très-
fenîiblement
Ô“ de rArt. i c>3
fenfîblement les forces.
11 eft furprenanc que le Bé-
zoard , donc tant de Méde-
cins ont vante' les vertus qe
,
foie plus employé dans la méde-
cine. C’étoic un préfent qu’on
faifoicil
y a cent ans , aux
,
dit-il ,
ils n’avoient pas bien
purgé, 6c préparé leurs mala-
des à recevoir un antidote il
propre à fortifier le cœur , ôc
a le défendre contre le venin ,
& l’air infeélé. Enfin Chiqccui
conclut J’ai un grand nombre
:
les vers ,
les
palpitations, la
lepre ,
&c. Lib. III. de ido~
lolat. cap. 68 .
très-grand fecret.
Il
y a outre cela le Bezoarà
fadlice , de Galpard Antonio.
C’eft une compolîtion dont la
,
ou dans du vin.
5. Etant prife dans du vin,
LETTRE
D’UN SEIGNEUR DE LA
Cour à M. l’Abbé
,
de V allemont.
’Ai parlé à M. Fagon fui*
J le Bézoard 5
j’en ai auffi en-
tretenu M. Bourdelot. Ils pré-
tendent qu’il y en a de trois
fortes. L’Oriental, qui eft le
plus petit, & le meilleur. L’Oc-
cidental qui eft plus gros , de
moins bon. Enfin le faétice ,
A F/Mtamddtett ,
ce 24. Ottohre 1700.
X.
Un Huart ,
oijeau de Canada
XI.
Une Mangoujte.
Cleu-près
’Eft un petit animal à 4.
pieds très joli, Se fait a
comme font nos bel-
f«m-psde France. Il eft un peu
plus grand , & il a la queue
plus longue 5 Se à proportion
comme celle d un rat. Mais il
eft d’une couleur
incompara-
blement plus belle. Sa peau
eft charmante elle eft char-
j
il
y a
une efpèce de rouge en-
Se le blanc qui
tre le noir , ,
* 1
&
de l'Art. 209
tir lemélange, Sa queuë ell
couverte d’un poil de mêmes
nuances , & plus long que ce-
luidu corps. Il a la tête pref-
que comme un Ecureiiil , &
couverte d’un petit poil ras.
Ses yeux font gros, &: îës oreil-
les courtes, &
arondies com-
me font les feiiilles à'
A[arum.
La Mangoufte, que je décris
ici ,
deux pieds &c demi
avoit ,
S
% i o Curiofltez^de La 'Nature
comment. On préfume que ce,
petit animal eft mort de
chagrin , de n’a.voir point de
Perroquets à manger. Il en a
croqué plus d’une vintaine
dans le Vaifleau , ou il a
été apqrté. On peut dire qu’il
étoit le fléau des Perroquets,
On en a pleuré quelques-uns,
qui promettoient d’être de
grands jafeurs j &
on a quel-
quefois chanté ces trilles pa-
roles.
On Pa donnée au R. P. Sar-
rebourfe, Chanoine Régulier
de S. Augullin , qui l’a mife au
célèbre Cabinet de Sainte
•
Geneviève,
& de r Art, 'aï
Les Indiens atribuent quan-
tité de vertus aux diférentes
parties de la Mangoufte. Son
Foie eft bon pour l’épileplîe.
Sa chair prilè en poudre 8c
,
XII.
Defcription d' une oreille, du cœur
?
& d'un ventricule extraor-
dinairement dilatez^
E ne raporte ce phénomè-
J ne ,
que par l’orde de M.
de Littré Doéteur en Médeci-
ne, 8c célèbre Anatomifte de
l’Academie Royale des Sien-
S ij
2ii Curiofte^de la U attire
ces à qui j’ai rendu compte y
,
fidérablement , ne contenoit
pas plus d’eau. ^ qu’il
y en de.
H4 Curiojîtez. de la> "Nature
voit avoir. L’oreille droite du
cœur que le
étoit plus grofle
poing, & longue de demi pied.
La cavité du ventricule de ce
même côté étoit fi grande ,
qu’elle contenoit près de deux
pintes de fang noirâtre & il :
tres parties me
parurent allez
faines. Ce y a à obier*
qu’il
ver ici , c’eil que ce même hom-
me étoit d’un naturel impé-
tueux violent , Se emporté au
,
XIII.
Vers fortis far le nez^ d'uif
malade.
l
'Za Pierre divine four les yeux..
D
plus fenfibie
E tous les maux il
qui chagrine
en
la fortifie ,
nétoie les yeux ,
en
mange les taies nailïantes -,
T iiij
Z 4“ Cttri ojît
2,
^ de la JW^ttUTB
guérit les Suffufions, enlève la
rougeur , &c.
Elle eft encore merveilleu-
se , pour faire cicatrifer les
vieilles plaies , &
les vieux ul-
cérés des jambes.
Elle emporte Souveraine-
ment les dartres du vifage, 8c
des autres parties du corps en
,
cette eau.
II.
Pilules 'purgatives
E tiens la compofîcion de
ces merveilleuies pilules
d un Médecin Indien qui m’a
,
donné ce fec ret comme un fé- y
brifuge indubitable. Il m’a de
plus a fleuré qu’il s’en eSt Servi
plufîeurs fois avec fuccès pour
le mal ,
que les Napolitains
&
de l'Art. iif
*>nt aporté de TAmerique en
Europe 5 & qu’ils nomment
mal-à-propos Morbus Galli-
cus , afin de lui faire perdre,
s’il fe pouvoir, fon premier
,
& véritable nom qui efl: ,
le
mal de Naple, Voici la com-
pofition.
io. gros de Mercure doux
io. gros de Sel Armoniac.
io. gros d’Orpiment.
io. gros de Mirobolans des ,
III.
IV.
Une petite Pagode du Japon.
y;
C E petit Tambour
preuve, que les Arts ne:
font pas fi négligez par les Sia-
eft une;
WiL
Curioftey de la 'Nature
bour.C’efl l’inftrument que dé-
crit M. de la Loubére , En-
voyé extraordinaire du Roy
auprès du Roy de Siam en
1687. & 1688. Voici ce qu’il
en dit en parlant de la Muiîque
des Siamois. Le peuple acom-
pagne aujjî quelquefois la voix
de ceux qui chantent le foir dans
les cours des logis > où y a desil
C
pée ,
Orame la monnoie des
Chinois n’eft point fra-
&
que ce n’eft que de pe-
tits lingots d’argent qu’on cou-
VS AGE.
Our mètre
P
le
équilibre
cordon
.,
le plus
la balance
on la tient
éloigné du
par
en
pancher de la balance*
le baffin
On porte cette balance dans
une boëtte de vernis ,-ou de
bois odorant.
VII.
. VIII.
E Hamac
eft un lit fait
de coton tout d’une piè-
ce que les Indiens portent
,
de PArt. 145
foientfemblables. Auffi les lits
<jui viennent du Bréfil font-
ils beaucoup mieux faits, que
ceux qu’on fabrique en la
Guiane. Mais cependant on
voit toûjours dans les uns, Sc
dans les autres beaucoup d’in-
du (trié*. Les Indiens ne vont
jamais à la campagne fans ces
lits-là.
Le Pagara eft un panier de
jonc fort propre , ôcinduftrieu-
fement peint de rouge par
compartimens dans lequel les
,
XX.
rnirent auPape,embraflèrent la
Religion Romaine, renoncè-&
rent formellement le Neftoria-
nifine. Comme la mémoire de
iaint Thomas eft toujours pré-
cieufe parmi ces Chrétiens-là,
on y eft fort curieux d’avoir
X iiij
2.4^ Curiojîtez^ de la Nature
la vie de ce faine Apôtre des
Indes. J'en ai une écrite en la
langue , & en caractères du
Malabar. Ce livre confifte en
des feuilles de Latanier lon-
gues d’un pied &
larges d’un
,,
der à vûë.
J’ai encore du même goùc
un Tableau fort joli fait dans
l’Empire du Mogol. C’ell: la
répréfentation d’un combat de
deux Elephans , for chacun
defquels un homme efi: mon-
té j qui les gouverne avec fon
croq de fer.
Il
y a encore deux hommes
qui pour animer davantage au
combat ces deux animaux, leur
mêtent le feu fous le ventre.
Il de plus naturel
n’y a rien ,,
E Portrait de Confucius
préfentement ra-
n’eft pas
re en France on en a tant a-
:
%
4^4 Curiojîtez^âe la Nature
vulgaire floriifoit célèbre
le
Confucius, le plus grand Phi-
lofophe que la Chine ait ja-
mais eu. Il tiroit fa naiflance
du Bourg de Leuyé, affez pro-
che de la Ville de Kiofeu ,
dans la Province de Xanton
au Nort de Nankin. Ce fut
fous Kin-vam XXIV- Empe-
reur de la III. famille, que ce
Sage commença à fe diftinguer
par la beauté de (a Philofo-
phie , à la profeffion de laquel-
le il joignoit une admirable
innocence de mœurs. Ses é-
crits font remplis de maximes
très- belles, &. qui tendent tou-
tes à établir le repos dans les
familles , 5c l’abondance > 5c
la tranquilité dans l’Etat. Il
étoit perfuadé qu’il eft très-
important aux Souverains que ,
bien A
l'illufire Roi des lettres
:
Cigogne 8c on en punifToit le
^
CATALOGUE
DE PLUSIEURS
Curiolîtez de la Nature*
&: de l’Art.
MIN ER AV JT.
M
que.
Mine
ine d’or.
Marcalîte d’or d’Afri-*
d’argent.
Marcalîte d’argent.
Aline de cuivre.
Marcalîte de cuivre.
Mine de fer.
Mine d’Etain.
Mine de Plomb.
Mine de Mercure ou Cîn£5 ,
bre minéral.
Cuivre rouge du Japon,
Antimoine de Siam»
2 6 4- Curioftte ^ de la Nature
Aimant d’Orient Syderitis. ]
Aimant blanc.
Caillou d’Orient , c’eft une
efpèce d’Agate.
Afbeftos , pierre incorn bufti-
ble, comme l’Amiante.
Divers Talcs.
Diverfes fortes d’ Agates d’O-
rient.
Pierre Arménienne. Mélo-
chitès.
Corne de Jupiter Ammon,
Pline la place parmi les Pier-
res Divines d’Etiopie. Il dit
qu’elle a la vertu de faire ex-
pliquer ce qu’il y a de Divin
dans les longes.
Cératitès , o\\V nicornu mine-
raie.
Pierre Judaïque , Phamici-
tés , ou T ècolithos.
Pierre Lunaire , Selènitès.
Pierre Etoilée.
Borax minerai brute ,
qui
*
vient
de l’Art.
(
& 2
vient d’une mine proche
d’A-
La, Ville du Mogol.
Os pétrifié , plufieurs au- &
tres petiifications curieufès.
Langue de Serpent , Glojfope-
tra. On a crû que cette pierre
étoit une langue de Serpent
petrifiee.Mais on efl revenu
de cette erreur & on fait
;
parfaitement aujourd’hui
que c’ed une pierre qu’on
,
trouve ordinairement dans
la
terre. , On l’apélle Gloffop-
tra ,
c eft-a - dire Langue de
,
fierre5
parce qu’elle a la figu-
re d une langue. Pline
Lib.
XXXJ^ji. cap. i o. dit que cette
pieire refièmble à la
langue
d un homme j il s’eft trompé y
fans doute
, parce qu’il n’en
avoir point vu. Mais elle
eft
aflez lènfiblable à la langue
du
Carcharias 5 c’eft-à dire, Chien
de mer , ou Rejdn. Ce que
z66 Cunojttex^ de lu N attire
Pline ajoute ,
n’eft pas plus
raifonnable. Il dit fur la foi
des autres , .que cette pierre
ne s’engendre point dans la
terre > mais qu’elle tombe du
Ciel au decours de la Lune ,
& quelle favorife les defirs
y E G ET AV X
buent.
Terra-mérita j ou le Curcu-
ma des Arabes 5 ou bien le
Crocus des Indiens.
Pout-eha racine odorante
,
d’Afie ,
excèlente pour réta-
blir, & fortifier l’eftomac.
Bois de Sagapenum.
Bois dont on tire le Baume du
Pérou.
Boisde Crabe , dont lesPor-
tugais fe fervent au lieu de
Gérofle , èc de Mufçade.
& dc l'Art.
Bois de Campefche de Siam.
Bois Néphrétique.
Tous les Santaux.
Charé bois fort leger
, ,
que
quelques Idolâtres d’Orient
emploient pour les inftrumens
de leurs Sacrifices , & de leurs
cérémonies.
Feuilles de Bétel.
Feuilles de China- China.
Feuilles de Gérofle.
Rôle de la Chine qui craîc
,
Fleur de Gingembre.
Fleur de Poivre de Guinée.
Fruits de diférents Cocos.
Une gouÏÏe de Cocotier ,
dans laquelle eft renfermé un
bouquet de fruits.
Toile de Cocotier, gu l’en-
velope , qui tient la Palme at-
tachée au tronc de l’arbre.
Z iij
lyo Curiofttez^de la Nature
Petit fruit d’Afrique qu’on
,
Noix d’Acajoux.
Z iiij
17 * Curîofte\ de la Nature
Fruit d’Ouatte.
~ Vanille.
Palmes.
Courbaris.
Abricot de Paint Domin-
gue.
Cannes de Hicfe.
•Un Coco du Pérou. Ce fruit
e/l très-curieux. Je croi que le
premier Auteur qui l’a décrit,
e/l le R. Pere Aco/la Jé/uite
,
ILib. IV. Hift. natural. & mo-
ralis Indiarum.
Ce Coco e/l rempli d’une
pulpe , ou moelle bien difé-
rente de celle des autres Co-
cos. On trouve dans cette pul-
pe , quantité d’amandes très-
délicieufes que l’on apelle or-
,
a 74 Curiojite ^ de la Nature
Ris en épi.
Millet de faint Ambroifè.
Graine de Coton.
Acacia d’Egipte.
Pois à gratter.
Goufle , & graine de la man-
ne mufquée d’Amérique, au-
trement graine de mufc.
Pois de merveilles.
Graine d’une Rôle de la
Chine.
Graine de jonc odorant.
Plufieurs goufles de diféren-
tes efpèces de Cardamome.
Graine de Varougou, plan-
te d’Afle.
Graine de Nat-chéni ,
plan-
te d’Afle.
Graines de plufleurs efpèces
de Senfitive.
Graine d’Ozeille quarrée
d’Afle.
Graine d’Achek-pitcha fleur
d’Afle.
& de îArt. 27 5
Pépins d’Attes.
Coton commun.
Coton de Maho.
Kaire , Filaflè qui couvre les
Cocos ,
&
donc les Indiens
font leurs cordages.
Pitte 3 Filaffe d’Amérique.
Différents Litophitons , ou
plantes pierreufès de mer.
Différentes Mouffes d’O-
rient, très-curieufes.
Baume blanc, d’Egipte.
Baume du Pérou.
Baume de Copahir.
Bdellium, Gomme.
Benjoin.
Huille de Palme.
Huille de Camfre de Céiîan,
qui fe tire de la racine du Ca*
nellier ; &
ainfi apellée parce
,
A. NUMAV2T.
M
Taxai.
Ogue Soie d’un Vers
,
Cancre de mer.
Une Etoille de mer ,
Poif-
fon.
Mouches cornues de l’Amé-
rique.
Un Damier, Oifeaude mer
qui trouve aux environs du
fe
Cap de bonne Efperance ain- j
d’Orient.
Touffe d’aigrette qui fe trou-
ve couchée entre les aîles de
l’Oifeau nommé ,
Aigrette.
Nez d’Efpadon, poiffon de
&
de l’Art. 177
Ôeufs d’ Autruche. Il faut ob-
LES AK T S.
G
rientaux.
Argon lis ou Vai fléau à
,
proprement.
Flûte des Sauvages de l’A-
mérique.
Flambeau apellé Damar >
fait de gomme odorante , dont
les Orientaux de condition le
font éclairer.
Cabaïe, ou habit des Mo-
gols
Cadenatz de la Chine.
Or batu de la Chine.
Or filé de la Chine.
Papier de la Chine fait de
foie.
Eftampes de la Chine.
Petites Taflès, d’une elpèce
de vitrification blanche de la
Chine.
Braflêlets,
& de l’Art. zS i
Braflelets ,
dont fe fervent
Le Damés des Indes.
Le plan de la Loge de la
Compagnie des Indes, à Chan-
dernagor.
Différents houragans ou pe-
,
F I N.
m mmsmmsm
. TABLE
R EIation abrégée de deux
ges faits aux Indes
Indes d’Occident , &
;
Voya-
Jun aux
Tautre aux
Indes d’Orient page i»
,
Lettre de M„ l’Abbé de Vallemont *
. j-
Curiofitez de la Nature , & de TArt^
LES MINEE AV X.
LÀ
La
terre de Patna ,
Les Pierres de Serpent y
Pierre d’Âigle : la Pierre quar-
écp
72,
T E Macha-mona ,
ou la Calle-
JL j baffe de Guinée, ioj
#
L'Aouara ,
10*7
La Badiane , 109
Le Let-chï, ru
Le Mangouftan , 113
Le Panache de mer ,
ou la Palme
marine, 114
La Fève fébrifuge ,
*
119
Le Bois de Bambou, 121
La Noix dJ Aréca , - 12.7
Le Bois d' Aigle , 129
Le Bois , & la Gomme de Taca-
maca , 134
Un Litophiton extraordinaire, 137
Une Racine de Mabouia 140 ,
du Liban , 144
Une grollè Rofe de Jérico , 146
LES AN I M AV X»
E Cancre marin pétrifié ,
LU n Caïman , ou Crocodile
Indes d’Orient 7
iji
des
154
TABLE
La Pierre de Lamantin , t€%
Le Cheval-marin , 164
Nids d’Alcyons ,
oiieaux d’Orient ,
170
Nids da Tati ,
où oifeau mouche 9
175
Un Serpent de la Guadeloupe , 17&
Le Rinocéros , •
j8$
Le Bézoard ,
Le Huart , oifeau de Canada , 20 G
La Mangoufte , 208
Defcription d’une oreille du cœur^
8c d’un ventricule extrêmement
dilatez. , 21I
Vers fortis du nez d’un malade 2.1
, §
LES ARTS.
Pilules purgatives
118
, 224,
Miroir du métail du Japon
, 226
Une Pagode du Japon , 229
petite
Tambour de la Mufique du Roy de
Siam , 23-4:
La petite Balance portative des Chu
nois , 237
La Gargoulette , & le Porte -Gar-
Fin. de la Table,
iiï -
ifr m£T; ~ ir* îfi 'nV*i^'‘'i afetiJlüAir f