1333 - Oid Ademe 2022 A4 Ok3
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1333 - Oid Ademe 2022 A4 Ok3
au changement climatique
du secteur immobilier
dans les scénarios
Transition(s) 2050
Rapport de synthèse
SOMMAIRE
3
ÉDITO
5
INTRODUCTION
16
II. DES ACTIONS
ADAPTATIVES
POUR LE SECTEUR
4
05 C
hangement climatique :
le double défi de l’atténuation DE L’IMMOBILIER
et de l’adaptation
16 Q
uelles actions adaptatives
06 C
ontexte de l’étude : dans quel scénario ?
les scénarios Transition(s) 2050
RÉSUMÉ
16 S
cénario 1 :
EXÉCUTIF
07 O
bjectif de l’étude Génération frugale
L’adaptation précoce et sobre
07 M
éthodologie 16 S
cénario 2 :
Coopérations territoriales
8
L’adaptation des cohérences
territoriales
17 S
cénario 3 :
Technologies vertes
L’adaptation des solutions
vertes
I. EXPOSITION DU
17 S
cénario 4 :
PARC IMMOBILIER
Pari réparateur
AUX ALÉAS
L’adaptation du pari technique
CLIMATIQUES
À 2050
18 E
mpreinte carbone des actions
adaptatives
08 V
agues de chaleur et îlots de
chaleur urbains
20
10 S
écheresses et retraits-
gonflements des argiles
12 P
récipitations intenses et
inondations III. LIMITES ET
PERSPECTIVES
14 M
ontée du niveau de la mer et
submersions marines
Afin de relever ce défi, l’ADEME a souhaité réaliser un zones très artificialisées, mèneront à davantage d’inon-
travail de prospective de conduite de la France vers dations. Les dynamiques littorales tempêtueuses et la
la neutralité carbone dans le but d’éclairer les débats montée du niveau de la mer annoncent, elles, des sub-
pour accélérer les prises de décisions. Quatre scénarios mersions marines périodiques régulières avant érosion
Transition(s) 2050 ont pu être étudiés avec pour objectif et perte des bâtiments.
l’évaluation de leur empreinte et faisabilité.
Le secteur du bâtiment est particulièrement à risque,
Le rapport du GIEC paru en février 2022 révèle la né- d’autant plus que l’inertie de renouvellement du parc
cessité absolue des efforts relatifs à la réduction de la immobilier diminue les marges de manœuvre tardives.
vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique. La projection et la gestion prévisionnelle à long terme
Le siècle sera marqué par l’augmentation en fréquences, sont donc impératives pour le secteur.
durées et intensités des vagues de chaleur, exacerbées
par les phénomènes d’îlots de chaleur urbain, rendant C’est pourquoi l’OID a participé à l’étude Transition(s)
ainsi les bâtiments inconfortables, voire inexploitables. 2050 sur le volet adaptation des bâtiments au change-
Les périodes de sécheresses deviendront plus intenses, ment climatique en répondant aux questions suivantes :
longues et fréquentes. Couplées à des natures de sols A quels risques climatiques les bâtiments seront-ils
argileuses, elles étaient déjà à l’origine de 10 milliards confrontés ? Quels sont les choix à effectuer pour dimi-
d’euros de coûts cumulés associés aux sinistralités entre nuer leur vulnérabilité ? Quelle sera l’empreinte carbone
1990 et 2004. Des précipitations plus intenses, sur des de ces choix ?
Changement climatique :
le double défi de l’atténuation et de l’adaptation
L’Accord de Paris, adopté en 2015 au cours de la COP21, d’atténuation au changement climatique nécessitent
vise à contenir le réchauffement climatique global en d’être conjointement prises en compte dans chacune
dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Les des décisions prises dans le secteur du bâtiment.
engagements de la France sont précisés en plans d’ac- Le secteur de l’immobilier, lui, est déjà très impacté.
tion concrets qui répondent aux objectifs de neutralité Sur la période 1989-2019, ces derniers représentaient
carbone à horizon 2050. Le Plan Climat, proposé en une charge de 47 milliards d’euros (à euros constants
2018, décrit les politiques et mesures climatiques pour 2020) pour le secteur de l’assurance, le premier poste
réduire les émissions et s’adapter aux changements étant les tempêtes (43 %), suivi des inondations (19
climatiques dans de nombreux secteurs. %) et des sécheresses (18 %). Les dommages liés aux
catastrophes naturelles pourraient augmenter de 93%
Dans son rapport publié le 28 février 2022, le GIEC en euros constants d’ici 2050, le climat représentant le
alerte sur les vulnérabilités des infrastructures et sur second facteur contributif après l’augmentation de la
l’urgence de s’adapter. Les questions d’adaptation et richesse globale du pays1.
1 Impact du changement climatique sur le secteur de l’assurance à 2050, France Assureurs, 2021
S1 GÉNÉRATION
FRUGALE S2 COOPÉRATIONS
TERRITORIALES S3 TECHNOLOGIES
VERTES S4 PARI
RÉPARATEUR
Méthodologie
L’étude s’est organisée en 4 phases :
Phase 1 : Projeter le parc immobilier français à 2050 selon les différents scénarios de neutralité ;
Phase 2 : Analyser l’exposition aux aléas climatiques du parc immobilier dans chacune des configurations possibles
(les 4 scénarios de l’ADEME au RCP 4.5 et RCP 8.5 et le scénario tendanciel au RCP 8.5) à 3 horizons temporels
(2030, 2040, 2050) avec l’aide des projections climatiques du GIEC sur 4 aléas (les vagues de chaleur, les inonda-
tions, les submersions marines et les sécheresses) ;
Le risque climatique auquel est soumis un bâtiment dépend de l’exposition aux différents aléas cli-
matiques qui vont l’affecter et de la vulnérabilité du bâtiment face à cet aléa. Pour un aléa climatique
défini, l’exposition climatique se mesure par la nature, l’intensité et la fréquence de l’aléa ainsi que par
des facteurs environnementaux qui vont l’aggraver ou l’atténuer. La vulnérabilité du bâtiment est, elle,
dépendante de la sensibilité du bâtiment (composantes techniques tels que les choix de construction)
et de ses enjeux d’usage, qui incluent les mesures d’adaptation, les processus de gestion de crise et les
paramètres économiques et sociaux qui impactent les processus de gestion post-crise. Le risque de l’aléa
climatique peut dès lors être évalué à partir d’une analyse croisée de l’exposition et de la vulnérabilité.
3 Données téléchargées sur la plateforme Drias, Producteur : CNRM, Expérience CNRM2014, Modèle Aladin
4 Les informations complètes concernant ce modèle sont disponibles dans le document suivant :
http://www.umr-cnrm.fr/ville.climat/IMG/pdf/rapport_scientifique_mapuce_v1.2.pdf
Graphique 1
Effet de la variabilité climatique
900 000
Scénario climatique
RCP 4.5 800 000
Évolution de l’exposition au
risque de vague de chaleur 700 000
200 000
100 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
Graphique 2
900 000
Scénario climatique
RCP 8.5 800 000
Évolution de l’exposition au
risque de vague de chaleur 700 000
Surface de bâtiments touchés par
Risque passable
500 000
Risque important
400 000
Risque très important
300 000
200 000
100 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
L’exposition aux vagues de chaleur Dans le scénario climatique L’exposition aux vagues et îlots
augmente d’ici à 2050 quel que soit RCP 8.5, l’augmentation de la de chaleur dépend également
le scénario climatique5. Alors qu’en proportion de surfaces exposées des choix sur le volume et la
2020, aucune surface n’était considé- est bien plus importante, et localisation de la construction
rée comme à risque très important, ce, quel que soit le scénario de neuve. S3 et S4 sont plus impactés
dès 2030, une partie du parc bascule neutralité considéré. De 61% à 65% par les risques de vagues de
dans cette catégorie, en scénario RCP du parc est exposé à un risque chaleur. Ils y sont d’autant plus
4.5 comme en 8.5. A l’opposé, la pro- très important en 2050 dans un soumis que les taux de construction
portion de surfaces entrant dans la scénario RCP 8.5, contre 26% à 27% y sont forts. La quantité de
catégorie « risque passable » recule dans un scénario de respect des surfaces exposées à un « risque
à 2050. engagements climatiques (RCP4.5) très important » progresse de
(et 0% en 2020). façon croissante du scénario 1 au
scénario 4. Ceci est principalement
dû à un volume du parc bâti plus
important, à une concentration de
l’activité en ville, et donc plus de
bâtiments exposés.
5 L’année 2040 présente une anomalie expliquée dans le rapport technique, en lien avec la variabilité climatique.
Graphique 3
900 000
Scénario climatique
RCP 4.5 800 000
Evolution de l’exposition
Aux risques de sécheresse 700 000
100 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
Graphique 4
900 000
Scénario climatique
RCP 8.5 800 000
Evolution de l’exposition
Aux risques de sécheresse 700 000
Surface de bâtiments touchés par
et de RGA
600 000
niveau de risque (en hectare)
100 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
La proportion du parc concerné par le « risque très im- Entre les scénarios Transition(s) 2050, la différence dans
portant » de sécheresses & retrait-gonflement des argiles les volumes de surfaces à risque est imputable à des
varie beaucoup selon le scénario climatique choisi. Elle coefficients d’artificialisation différents. Les coefficients
se situe à 16% (selon le scénario ADEME) pour le scénario d’artificialisation et volumes de construction progressant
RCP 4.5, et monte à 47% dans le scénario RCP 8.5. de façon croissante du S1 au S4 et sans différentiation
de choix de localisation de construction au regard des
risques, le volume de surfaces à « risque très important »
est à son maximum dans le S4.
Graphique 5
900 000
Scénario climatique
RCP 4.5 800 000
Evolution de l’exposition
au risque inondation 700 000
Surface de bâtiments touchés par
400 000
Risque très important
300 000
200 000
100 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
Graphique 6
900 000
Scénario climatique
RCP 8.5 800 000
Evolution de l’exposition
au risque inondation 700 000
Surface de bâtiments touchés par
400 000
Risque très important
300 000
200 000
100 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
L’indice fraction des précipitations journalières intenses La différence entre les scénarios est uniquement due à des
retenu pour cette étude ne permet pas de rendre compte coefficients d’artificialisation plus ou moins importants.
d’une évolution importante du risque. Cet indice rend
compte d’une stabilité en durée des périodes de pré-
cipitation journalières. Cependant, l’augmentation du
risque d’inondation lié au changement climatique ne
dépend pas de la durée des périodes pluvieuses mais de
l’intensité de celles-ci.
En zones littorales, les inondations salines, provoquées lors Afin de calculer le risque climatique face aux submersions
d'épisodes climatiques intenses, engendrent une érosion des marines, on considère d’une part les zones de hauteurs d’eau
matériaux et causent d'importants dégâts sur le bâti. Sur un centennales, et d’autres part les projections d’élévation du
temps plus ou moins long, ces inondations vont devenir per- niveau marin à 2030, 2040 et 2050.
manentes et donc rendre les bâtiments concernés inutilisables.
La montée des eaux implique également, sur un temps long, Le couplage entre ces informations a été effectué selon la
une érosion côtière. Si certaines zones pourront être proté- matrice suivante :
0 : Pas de risque identifié 1 : Risque passable 2 : Risque important 3 : Risque très important
Graphique 7
20 000
Scénario climatique
RCP 4.5 et RCP 8.5 18 000
Evolution de l’exposition
16 000
au risque de submersion
marine
14 000
Surface de bâtiments touchés par
Risque passable niveau de risque (en hectare) 12 000
6 000
4 000
2 000
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
2020 2030 2040 2050
Les risques de submersions marines L’ensemble des surfaces des bâti- L’analyse est limitée pour cet aléa :
sont similaires dans les scénarios RCP ments à « risque passable » en 2020 elle n’inclut pas les nouvelles zones
4.5 et RCP 8.5 : les élévations du ni- devient à « risque très important » à risques, et la surface concernée par
veau de la mer évaluées dans le scéna- en 2050. cet aléa n’augmente donc pas. Or le
rio RCP 4.5 et 8.5 ne présentent pas de changement climatique mènera à ex-
différences importantes d’ici à 2050. poser davantage de surface à l’avenir.
Cette absence de différence provient
du fait de l’inertie du phénomène de
montée du niveau de la mer.
S1 S2 S3 S4 TEND
Graphique 8 : Récapitulatif des actions adaptatives par scénarios des Transition(s) 2050
Les actions retenues pour l’évaluation des émissions carbone fet de serre de scope 3 a ensuite été effectué pour chacune
ont été réparties selon des catégories créées à partir des d’entre elles en prenant en compte une période de 10 ans.
niveaux d’exposition aux différents aléas et des sensibilités Les évaluations des émissions de gaz à effet de serre des an-
des bâtiments. A chaque région climatique et pour chaque nées 2020, 2030, 2040 et 2050 ont ensuite été sommés afin
catégorie correspondra une surface de bâtiment. Ces sur- d’obtenir l’empreinte carbone de l’adaptation des bâtiments
faces permettent d’évaluer le nombre d’actions adaptatives au changement climatique dans chaque scénario de l’ADEME
à mettre en place pour une stratégie d’adaptation à l’échelle et dans le scénario tendanciel pour les scénarios 4.5 et 8.5
de la France métropolitaine. du GIEC à 2050.
Les actions adaptatives ont d’abord été quantifiées pour les Le Graphique 8 représente les émissions carbone pour le
mettre en rapport avec les surfaces exposées aux différents scénario tendanciel et les quatre scénarios Transition(s) 2050,
niveaux de risque. Une évaluation des émissions de gaz à ef- pour les scénarios climatiques RCP4.5 et RCP8.5.
10 CODA Stratégies et ADEME, La climatisation dans le bâtiment. État des lieux et prospective 2050, 2021.
48 000 000
Emissions de CO2 dues aux
Scénario 4.5
38 000 000
Scénario 8.5
28 000 000
18 000 000
8 000 000
0
-2 000 000
scénario T scénario 1 scénario 2 scénario 3 scénario 4
Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ce graphique : Dans S3 et plus encore S4, l’adaptation au changement cli-
matique a une empreinte carbone importante. Les actions
L’impact carbone des actions de déconstruction-reconstruction prévues dans ces scéna-
d’adaptation peut varier grandement rios ont un impact carbone très important (bien qu’elles ne
entre scénarios, et notamment en soient pas toutes attribuables à la stratégie d’adaptation au
fonction d’un recours plus ou moins changement climatique, la déconstruction-reconstruction
marqué à des solutions fondées visant principalement à densifier les métropoles). En effet, la
sur la nature : déconstruction d’un bâtiment de 100m2 émet en moyenne
312 tonnes de CO2, soit l’empreinte carbone annuel de près de
Dans S1 et S2, qui sont des scénarios qui s’appuient majori- 30 français. Dans S4, l’empreinte carbone est la plus élevée du
tairement sur des solutions d’adaptation fondées sur la na- fait d’une surface plus importante de bâtiments à risque mais
ture, l’adaptation des bâtiments au changement climatique également de la construction de digues en béton qui mettent
peut-être un atout pour atteindre la neutralité carbone à à mal l’objectif d’atténuation du changement climatique.
2050. Les émissions calculées sont négatives et mettent en
évidence l’aspect puit carbone de l’adaptation. Cependant, L’impact carbone des actions
en mettant en regard les proportions d’émissions absorbées d’adaptation dépend également :
par rapport aux émissions émises dans le secteur, il est clair
que l’adaptation, même basée sur des solutions fondées sur De l’ampleur de leur mise en œuvre
la nature, ne peut pas compenser à elle seule des scénarios Pour le scénario tendanciel, l’impact carbone se situe entre
de transition(s) ayant une empreinte carbone élevée. celui du S3 et du S4. Ceci est dû au fait que moins d’actions
adaptatives ont été mises en place dans ce scénario. Ces
LES SOLUTIONS FONDÉES SUR LA NATURE : UN résultats soulignent l’importance de prendre en compte
ATOUT POUR L’ADAPTATION ET L’ATTÉNUATION d’autres formes de bilans, tels que les bilans humains, envi-
ronnementaux ou économiques. En effet, les conséquences
Les solutions fondées sur la nature sont des méthodes sociales de n’avoir pas mis d’action d’adaptation en place
qui s’appuient sur les écosystèmes et leurs services sont extrêmement délétères pour les populations vulnérables.
pour aménager un espace afin de répondre aux en-
jeux du changement climatique. Si bien pensées, elles De l’ampleur du changement climatique
permettent d’aménager bâtiments et territoires en Les risques étant plus élevés dans le scénario RCP 8.5 que
prenant en compte le changement climatique et les dans le RCP 4.5, davantage d’actions adaptatives sont mises
aléas naturels tout en protégeant la structure de ce en place. Les différences de risques des scénarios de projec-
dernier et le confort de vie des habitants. tion climatique du GIEC RCP4.5 et RCP8.5 impliquent ainsi
Parmi les actions d’adaptation proposées dans le cadre des différences d’empreinte carbone dans les scénarios 3
des scénarios Transition(s) 2050, certaines solutions et 4 : la surface plus étendue de bâtiments à risque produit
sont des solutions d’adaptation fondées sur la nature : des empreintes carbone plus importantes dans le scénario
• La végétalisation RCP4.5 que dans le scénario RCP8.5.
• La renaturation
• Les jardins de pluie
Ces solutions permettent d’absorber du carbone et
d’ainsi agir en tant que puits de carbone.
Limites Perspectives
Le choix des indicateurs DRIAS est basé sur le Une mise à jour de l’étude avec des données
modèle CNRM-2014. Ce modèle est daté : le risque actualisées selon les derniers modèles permettrait
sur l’ensemble des scénarios est minimisé. En effet, une qualification des risques plus proche de la
Modèles
les prévisions climatiques actuelles sont moins trajectoire climatique observée.
climatiques optimistes que celles de 2014, car l’humanité a
continué à évoluer sur une trajectoire similaire au RCP
8.5 jusqu’en 2020.
Dans l’analyse de risque d’inondation, le choix Une analyse des risques liés aux inondations avec
de l’indicateur PFL90, pour observer l’évolution un indicateur représentatif de l’intensité des
des précipitations intenses, est une limite car sa précipitations est nécessaire sur ce risque.
fluctuation ne permet pas de rendre compte d’une La récente publication de nouveaux indicateurs
augmentation du risque en intensité de précipitation sur la plateforme DRIAS rend cette mise à jour
Indicateurs
(on observe une stagnation en durée des périodes de techniquement possible.
climatiques pluie). Par ailleurs, croiser ces indices au regard des
potentialités d’artificialisation et renaturation dans
les villes ou zones rurales permettrait de mieux
modéliser les évolutions d’inondation à venir.
Les bâtiments résidentiels ou tertiaires ont été traités Une étude différentiant les bâtiments résidentiels
indifféremment. Les bâtiments industriels et agricoles ou tertiaires permettrait de rendre compte des
Données
ne sont pas étudiés. vulnérabilités associées aux enjeux d’usage. Le cas des
bâtiments bâtiments industriels pourrait aussi faire l’objet d’un
complément d’étude.
Afin d’optimiser les temps de calculs, des Avec du matériel informatique plus robuste, un
optimisations ont été réalisées, impliquant des biais. serveur à distance, ou plus de temps, la précision
L’hypothèse suivante a dû être posée : la surface pourrait être améliorée.
moyenne d’un bâtiment est la même dans toutes
Optimisation
les régions climatiques de France. Dans le cas où
des calculs les surfaces moyennes seraient très différentes, le
risque serait estimé à la hausse sur les régions aux
surfaces moyennes plus faibles et minimisé dans le
cas opposé.
L’horizon temporel à 2050 est un horizon à moyen Une mise à jour de l’étude avec des projections
terme. Celui-ci n’est pas adapté pour l’observation long-terme, à 2100, est nécessaire pour observer une
Horizons du risque lié à l’aléa submersions marines, du fait de différence entre le scénario intermédiaire (RCP4.5) et
temporels l’inertie du phénomène de montée du niveau de la business-as-usual (RCP8.5).
mer.
Les choix de localisation des constructions dans les Afin de réellement traduire les philosophies des
années à venir sont déterminants : construirons-nous différents scénarios de neutralité, il aurait fallu poser
dans les zones exposées aux aléas climatiques ? des hypothèses concernant les taux de construction
L’absence de philosophie, pour chacun des scénarios en zones à risques, et les faire évoluer différemment
Transition(s) 2050, déterminant la proportion de selon les philosophies des scénarios Transition(s)
construction dans les zones à risque vs. hors risque, 2050. Ceci aurait permis d’illustrer la prise en compte
Hypothèses ne permet pas de projeter des évolutions de surface du changement climatique dans les diagnostics
des scénarios à risque. Or, il y a une dépendance directe entre préalables et de faire varier les proportions de
proportion du risque et taux de construction définis surfaces de bâtiments concernés par les risques
Transition(s)
dans les scénarios de neutralité. climatiques. Une mise à jour de l’étude avec des
hypothèses concernant les taux de construction
neuves dans les zones à risques est incontournable
pour réellement évaluer l’impact des stratégies
d’adaptation françaises sur les risques auxquels les
bâtiments seront soumis.
Seule l’évaluation des émissions carbone est réalisée : L’analyse devrait être complétée d’une évaluation des
les externalités négatives (pollution, conséquences reports de vulnérabilités sur les autres systèmes, et
Externalités sociales, conséquences sur la biodiversité, d’une analyse quantifiant les externalités négatives
environnementales, exploitation des ressources) n’ont pas été évaluées potentielles des stratégies d’adaptation (pollution,
économiques dans le cadre de ces travaux. conséquences sociales, conséquences sur la
Certaines conséquences n’ont donc pas été prises biodiversité, exploitation des ressources).
et sociales en compte et cela minimise donc les impacts des
scénarios.
Les effets rebonds liés à l’adaptation n’ont pas été Ces phénomènes pourraient faire l’objet d’un
pris en compte dans cette étude. Notamment, complément d’analyse.
Boucles de
l’incapacité future à mettre en œuvre les solutions
rétroaction proposées dans un climat non identique à celui
d’aujourd’hui n’a pas été modélisée.
Les analyses de risques ont été menés en silos, Ces croisements pourraient faire l’objet d’un
Analyse aléas par aléas. Sachant qu’un risque multi-aléas est complément d’analyse.
amplificateur, les potentiels de risques sont, dans
multi-risques cette étude, minimisés.
Les solutions adaptatives présentées ici suivent Une analyse plus complète de l’efficacité cumulée
la philosophie des scénarios, mais l’analyse de des solutions adaptatives sur le parc bâti est
Efficacité leur impact en termes de réduction globale de nécessaire.
la vulnérabilité du parc bâti n’a pas été faite.
des solutions Par exemple, l’impact de la mise en œuvre de
adaptatives la végétalisation, de la protection solaire et des
brasseurs d’air sur l’amélioration, au global, du
confort d’été dans le bâtiment, n’a pas été étudiée.