Liste Des Figures de Style
Liste Des Figures de Style
Liste Des Figures de Style
I. Figures de sonorités
Les allitérations : répétition des consonnes dans une suite de mots rapprochés, créant une
harmonie imitative ou rapprochant par les sonorités un segment de phrase.
→ Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine, Andromaque)
Les homéotéleutes : mots qui ont la même terminaison, correspondant au même suffixe
→ Deux rangs d’hommes quadragénaires, quinquagénaires et sexagénaires, cossus, pansus
et cuissus. J. Romains
La paronomase ; rapprochement de deux mots aux sonorités proches mais au sens différent.
→ Troubler ainsi le service divin !
- Mais..le service du vin, faisons tant qu’il ne soit troublé. (Rabelais)
Le polyptote : emploi dans la même phrase du même mot à des cas différents (pour les
langues à flexions) du même verbe à des modes, temps ou personnes différents.
→ Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir/ Et tous ne font rien moins que ce qu’ils
ont à faire. (Molière)
La tmèse : séparation d’un mot en deux parties, en intercalant entre ces mots d’autres mots.
Ce procédé, très rare, est imité du grec, qui peut intercaler des mots entre un verbe et son
préverbe.
→ Quelle et si fine et si mortelle / Que soit ta pointe, blonde abeille. (P. Valéry)
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La contrepèterie : permutation des lettres ou syllabes de deux mots, ce qui aboutit à un autre
énoncé. La visée est souvent humoristique.
→Une femme folle de messes. (Rabelais)
La répétition
→ Triste, triste était mon âme, / A cause, à cause d’une femme. (P. Verlaine)
L’accumulation
→Pour Voltaire, Frédéric de Prusse est Marc-Aurèle, Titis, Antonin, César, Julien, Alcibiade, la
Salomon du Nord… Les réponses de Frédéric ne sont pas en reste : sous sa plume, Voltaire
devient tout à tour Cicéron, Démosthène, Socrate, Platon, Virgile, Aristote, Anacréon,
Thucydide, Térence, Quintilien, Salluste, à l’occasion Apollon et Jupiter. (P. Gaxotte)
N.B. : L’accumulation est infinie, à la différence de l’énumération, qui passe en revue tous les
éléments d’un domaine ou d’une série, et prétend à l’exhaustivité. L’énumération dans
l’exemple suivant mentionne tout ce que l’on peut trouver sur un champ de bataille :
L’énumération
→ Fuyards, blessé, mourants, caissons, brancards, civières. (Hugo)
L’anaphore : répétition du même mot ou groupe de mots en début de chaque phrase, vers, ou
proposition :
Il y aura des fleurs tant que vous envoudrez/ Il y aura des fleurs couleurs de l’avenir/ Il y aura
des fleurs lorsque vous reviendrez. (Aragon)
L’anadiplose : le dernier mot d’une phrase ou d’une proposition est repris au début de la
phrase ou proposition suivante :
→ On a sorti nos revolvers et on a tiré. On a tiré précipitamment. (Michaux)
→Mourir pour des idées, l’idée est excellente. (Brassens)
L’antépiphore (rare) : répétition d’une même formule ou d’unmême vers au début ou à la fin
d’une même phrase.
Adorable sorcière,aimes-tu les damnés ?
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Dis, connais-tu l’irrémissible ?
Connais-tu le remords, aux traits empoisonnés ?
A qui notre cœur sert de cible ?
Adorable sorcière, aimes-tu les damnés ? (Baudelaire)
L’asyndète : absence de mot de liaison en tête de phrase, qui fait chercher au lecteur le
rapport logique, de cause, de conséquence ou d’opposition.
→Il était six heures : Binet entra. (Flaubert)
L’hyperbate : on ajoute à une phrase qui paraît finie un mot ou groupe de mots, qui se trouvent
ainsi mis en relief :
→Albe le veut, et Rome. (Corneille)
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L’ellipse : omission d’un ou plusieurs mots
→ Plus de mystère, plus de niaiserie, on a bouffé toute sa poésie puisqu’on a vécu jusque-là.
Des haricots, la vie. (Céline)
L’aposiopèse : phrase commencée, interrompue, puis qui part sur un autre sujet
→LISETTE : - Ah ! tire-moi d’inquiétude. En un mot, qui êtes-vous ?
ARLEQUIN : - Je suis… N’avez-vous jamais vu de fausse monnaie ? (Marivaux)
La syllepse : reprise dans la même phrase de deux mots employés au sens propre et au sens
figuré, ou utilisation du même mot au sens propre et au sens figuré
→Rome n’est plus dans Rome, elle est là où je suis. Rome 1 = la ville Rome 2 : le pouvoir
romain (Corneille)
→Brûlé de plus de feux que je n’en allumais… feux= l’amour (figuré) /l’incendie (propre)
(Racine)
V. Figures de l’expression
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L’euphémisme : on présente de façon agréable une réalité qui ne l’est pas.
→Le fils d’une femme de mauvaises mœurs (A. Cohen)
L’hyperbole : exagération
→Et des fleuves français les eaux ensanglantées
Ne portaient que des morts aux mers épouvantées. (Voltaire)
La périphrase : expression développée qui désigne quelque chose ou quelqu’un par une de
ses caractéristiques, sans le nommer directement :
→Cestui-là qui conquit la toison (Du Bellay) = Jason
L’antithèse : opposition forte entre deux expressions, qui fait ressortir le contraste
→Et monté sur le faîte, il aspire à descendre (Corneille)
La synecdoque : on désigne quelque chose par un élément qui lui est associé mais qui est
inclus dans l’objet désigné.
→Je ne regarderai ni l’or du soir
Ni les voiles descendant vers Harfleur. (Hugo) : voiles : un élément inclus dans le bateau
La métonymie : on désigne quelque chose par un élément qui lui est associé
→Grâce à vous, une robe a passé dans ma vie. (V. Larbaud) une robe = une femme
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L’énallage : emploi d’une personne pour une autre, d’un mode ou d’un temps qui ne sont pas
attendus, d’un adverbe pour un adjectif
→Narcisse c’en est fait : Néron est amoureux (Racine) Néron au lieu de « je »
→C’est dire que je me méfie atroce. (Céline) atroce = atrocement
→Et grenouille de sauter dans la mare. (La Fontaine) sauter = se met à sauter
N.B. : la métaphore filée : elle poursuit l’image amorcée par un vocabulaire du même champ
lexical.
→Adolphe essaie de cacher l’ennui que lui donne ce torrent de paroles, qui commence à
moitié chemin de son domicile et qui ne trouve pas de mer où se jeter. (Balzac)
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Sur tous mes frères morts se faisant un passage,
Et de sang tout couvert, échauffant le carnage.
Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants.
Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue. (Racine)
La prétérition : feinte qui consiste à dire qu’on ne va pas dire, puis à le dire finalement.
→Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris,
Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris. (Voltaire)