Le Guide Des Champignons: France Et Europe

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 34

tos

pho
500
1

espèces•
LE GUIDE
31
00
DES CHAMPIGNONS
FRANCE ET EUROPE
4e Guillaume Eyssartier
édition Pierre Roux
revue et
augmentée
LE GUIDE
DEs ChampIGnons
FranCE Et EUropE
Le code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées
à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » [article L. 122-5] ; il autorise
également les courtes citations effectuées dans un but d’exemple ou d’illustration. En revanche « toute
représentation ou reproduction intégrale ou partielle, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants
droit ou ayants cause, est illicite » [article L. 122-4]. La loi 95-4 du 3 janvier 1994 a confié au C.F.C.
(Centre français de l’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands Augustins, 75 006 Paris), l’exclu-
sivité de la gestion du droit de reprographie. Toute photocopie d’œuvres protégées, exécutée sans son
accord préalable, constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
© Éditions Belin/Humensis, 2017
170 bis, boulevard du Montparnasse, 75680 Paris Cedex 14
ISBN 978-2-410-01042-8
LE GUIDE
DEs ChampIGnons
FranCE Et EUropE
Guillaume Eyssartier
Pierre Roux
Aux Éditions Belin • collections dirigées par Guillaume Eyssartier
Dans la collection des Guides des Fous de Nature
• Guide des plantes invasives, 2e édition, 2017.
• Guide des teintures naturelles, Champignons et lichens. 2016.
• Guide des lichens, Lichens des roches. 2016.
• Guide des mollusques terrestres, Escargots et limaces. 2015.
• Guide des plantes des milieux humides. 2014.
• Guide des insectes des prés et des prairies. 2014.
• Guide des fleurs des forêts. 2014.
• Guide des fourmis de France. 2013.
• Guide des petites bêtes des villes et des jardins. 2013.
• Guide des lichens de France, Lichens des sols. 2012.
• Guide des fleurs des villes et des villages. 2012.
• Guide des plantes des bords de mer. 2011.
• Guide des plantes des haies. 2010.
• Guide des fleurs des champs. 2010.
• Guide des arbres et arbustes de France. 2010.
• Guide des lichens de France, Lichens des arbres. 2009.
Dans la collection Références Nature
• Le Guide des traces d’animaux de France et d’Europe. 2017.
• Le Guide des oiseaux de France. 2017 - 2e édition.
• Le Guide des animaux des parcs animaliers. 2017.
• Le Guide des plus beaux coléoptères. 2017.
• Le Guide des plus beaux papillons et leurs fleurs favorites. 2016.
• Le Guide des plantes méditerranéennes, Littoral de la France continentale et de la Corse. 2016.
• Le Guide des fleurs du jardin. 2015.
• Le Guide de la nature en ville. 2015.

Hors collection
• L’Indispensable guide de l’amoureux des fleurs sauvages. 2016.
• Un peu de science pour bien jardiner. 2015.
• L’Indispensable guide du cueilleur de champignons. 2014.

Retrouvez tous les titres des Éditions Belin sur www.belin-editeur.com


Pour vous tenir informé de nos parutions, abonnez-vous à notre lettre gratuite des
Fous de Nature : [email protected]

Attention !
C e guide, comme l’ensemble des guides de champignons, ne
peut garantir d’aucune façon une identification correcte des
champignons comestibles, toxiques et mortels.

Les comestibilités proposées sont indicatives, et justifiées dans


l’état actuel des connaissances toxicologiques.

Dans tous les cas, avant de consommer des champignons,


il est impératif de faire vérifier vos récoltes
par un mycologue confirmé.
Ni les auteurs, ni l’éditeur de ce guide, ne sauraient être tenus
responsables d’intoxications survenues suite à une consommation de
champignons ne respectant pas ces consignes de sécurité élémentaires.
Sommaire

Préface 7
Remarques préliminaires 9
Introduction 11
La microscopie des champignons 22
Les syndromes d’intoxications 39

Clé des principaux genres de champignons 44

Bolets s. l. 52

Lactaires et russules 108

Agarics s. l. à lames libres 256

Agarics s. l. à lames non libres et à sporée blanchâtre 358

Agarics s. l. à lames non libres et à sporée rose 616

Agarics s. l. à lames non libres et à sporée rouille 672

Agarics s. l. à lames non libres et à sporée brune,


brun olive, brun violacé, brun-noir ou noire 838

Champignons « pleurotoïdes » 974

« Hydnes » 1024

« Clavaires », « vesses-de-loup », « polypores »,


« pézizes » et autres groupes 1036

Ascomycètes et myxomycètes 1088

Notes complémentaires 1110


Glossaire 1112
Pour aller plus loin 1117
Remerciements 1118
Index des noms français 1119
Index des noms latins de genres 1125
Index des noms latins d’espèces 1128
Le Lenzite du bouleau
(Lenzites betulina)
Préface à la première édition

L a cueillette de champignons est l’une des plus anciennes acti­


vités de l’Homme. Née d’un besoin élémentaire de se nour­
rir, cette occupation est devenue de nos jours un loisir dans nos pays
développés. Surtout vers la fin de l’été et en automne, les amateurs de
champignons comestibles s’aventurent dans les bois et les prés en espé­
rant pouvoir remplir leur panier. Cuisiner un plat de champignons fraî­
chement cueillis représente pour les gourmets un véritable plaisir culi­
naire. Chanterelles, morilles, truffes et cèpes sont synonymes de cuisine
gastronomique et de savoir­vivre. Pourtant, dans beaucoup de pays en
voie de développement, la cueillette des champignons reste encore une
ressource cruciale pour nourrir la famille et survivre à certaines époques
de l’année. Dans ces pays où tout reste à faire en ce qui concerne la myco­
logie (la plupart des espèces n’ayant même pas encore été décrites !),
identifier les espèces toxiques à éviter et les comestibles ne peut pas
s’apprendre dans un guide de champignons, et les accidents sont fréquents.
L’inventaire mycologique français est lui aussi toujours en progression et,
chaque année, de nouvelles espèces sont découvertes, même en plein cœur
de Paris. Cet ouvrage contribue ainsi à une meilleure appréhension de la
richesse de ce monde encore largement méconnu et à une meilleure protec­
tion de notre patrimoine naturel.
Un guide comme celui que j’ai aujourd’hui le plaisir de préfacer est
le fruit de nombreuses années d’apprentissage des caractères des champi­
gnons, et d’une longue expérience. Ce nouvel ouvrage se veut bien plus qu’un
autre titre qui s’ajouterait à la longue liste de ceux publiés ces dernières
années dans notre hexagone. L’ambition des auteurs était de présenter, à la
fois par des photographies de grande qualité et par des descriptions précises
et complètes, un nombre très important d’espèces différentes accompagnées
d’informations précises concernant leur habitat et leur saison d’apparition.
Les deux auteurs de ce livre, spécialistes des champignons depuis de très
longues années, sont loin d’être des inconnus dans le monde mycologique.
Guillaume Eyssartier est l’auteur d’un grand nombre d’articles scientifiques
et de guides naturalistes sur les champignons, et sans aucun doute l’un de
nos meilleurs mycologues de terrain. Pierre Roux, auteur d’un ouvrage de
référence intitulé Mille et un champignons, est un pharmacien que la passion
des champignons a mené au plus haut niveau de cette science difficile. L’ou­
vrage qu’ils nous proposent aujourd’hui a l’ambition d’apprendre à tous les
passionnés, qu’ils soient amateurs débutants ou confirmés, comment diffé­
rencier les champignons à partir des seuls caractères de terrain en suivant
des clés pratiques et faciles d’utilisation. Fruit de leurs expériences person­
nelles exceptionnelles, ce livre décrit environ 3 000 espèces – principalement
bolets et champignons à lames –, parmi lesquelles plus de 1 400 sont illus­
trées par des photographies, ce qui constitue un record absolu parmi les
guides de champignons, même au niveau mondial !
En feuilletant ce guide, le lecteur se rendra compte de l’incroyable
diversité des champignons. Il y trouvera par exemple des fiches pour presque
130 russules, plus de 160 cortinaires, 40 coprins, près de 50 entolomes, 40
inocybes et 70 lactaires…

7
Une partie introductive précède les fiches descriptives. Les auteurs y
expliquent d’une façon claire et didactique les principaux caractères des
champignons : anatomie, écologie, biologie et classification y sont présen­
tées, ainsi que le rôle crucial des champignons dans les divers écosystèmes.
Plusieurs pages décrivent aussi les symptômes des principaux types
d’intoxication par les champignons, et présentent les espèces les plus
toxiques qui existent en France, comment les reconnaître et comment évi­
ter de les confondre avec leurs éventuels sosies comestibles. Confronté à
l’énorme diversité des espèces présentées dans ce guide, le lecteur se rendra
rapidement compte à quel point il est facile de se tromper dans la détermi­
nation d’un champignon.

Je souhaite à ce guide le succès qu’il mérite, en espérant qu’il créera


des vocations auprès de nombreux amateurs naturalistes.

Bart Buyck
Chercheur en mycologie
au Muséum national d’histoire naturelle
Président de la Société mycologique de France

Préface à la quatrième édition


N ous y voilà… Déjà la quatrième édition d’un guide qui semble,
pour notre plus grande satisfaction, avoir trouvé sa place dans la
bibliothèque des mycologues débutants et chevronnés. Nous avons voulu,
dans cette nouvelle édition comme dans les précédentes, fournir une somme
d’informations la plus dense et la plus complète possible, même si l’exhaus­
tivité, dans le domaine qui est le nôtre, est impossible à atteindre : songeons
que, selon une étude récente, à raison de 1 500 espèces nouvelles de champi­
gnons décrites chaque année, il faudra encore 4 500 ans pour faire le tour de
diversité fongique au niveau mondial…
Nous avons donc intégré de nombreuses espèces récemment décrites,
notamment dans les notes que les utilisateurs apprécient tant, illustré près
de 50 nouvelles espèces, mais aussi totalement revu la nomenclature, par­
fois avec quelques problèmes difficiles à résoudre : notre but n’est, dans ce
domaine, en aucun cas de donner ou d’imposer notre avis, mais de fournir
une liste de noms à laquelle tout un chacun peut se référer sans même avoir
accès aux dernières publications scientifiques. Il est certain que certains
des noms choisis s’effaceront face à d’autres, que de nouveaux apparaîtront
sans doute… tel est le cheminement de la science, parfois difficile à suivre !
Nous espérons que ce nouveau guide satisfera ses lecteurs, et restons
ouverts à toutes les critiques constructives qui, depuis le début de cette
aventure, nous permettent de corriger et d’enrichir un peu chaque nouvelle
édition.

Guillaume Eyssartier
Pierre Roux

8
Remarques
préliminaires

C e guide a été conçu afin de fournir à tous ceux qui s’intéressent aux
champignons, amateurs ou professionnels, des clés pour parvenir à
une identification la plus précise possible des champignons européens les
plus communs, ainsi que de quelques espèces rares.
La classification des champignons, aujourd’hui de plus en plus
fondée sur les affinités réelles des espèces, a fait en quelques années de
considérables progrès, qui se sont traduits par d’inévitables remaniements :
des groupes entiers de champignons ont changé de place dans la classifi­
cation, certains ont même changé de nom... Pour quelqu’un qui n’est pas
totalement immergé dans la recherche mycologique – si tant est que cela
soit possible, étant donné le foisonnement des découvertes ! –, toutes ces
nouveautés peuvent être terriblement déstabilisantes, en particulier pour
ceux qui, amateurs éclairés ou mycologues confirmés, ont été formés aux
anciennes classifications et nomenclatures.
Afin de produire un guide utilisable par tout un chacun, quelles que
soient ses connaissances et, pourrait­on dire, sa capacité à saisir les rela­
tions intimes qu’ont tissées les espèces au cours de l’évolution, nous avons
volontairement fait l’impasse sur la classification actuelle des champignons.
Cela ne signifie pas que nous n’utiliserons pas les nouveaux noms, résultats
de la recherche et qu’il est nécessaire de connaître, mais simplement que les
espèces ne seront pas classées selon leurs affinités réelles, mais selon leurs
affinités morphologiques ou écologiques.
Nous grouperons donc les champignons selon de grands ensembles
« traditionnels », étant entendu que beaucoup d’entre eux, pour ne pas dire
tous, n’ont pas de pertinence lorsqu’il s’agit de considérer la classification
moderne des champignons, reflet de l’évolution des différentes lignées.
Ce choix aura, nous l’espérons, le mérite de fournir un guide pra­
tique visant à l’identification des espèces, tant il nous semble aujourd’hui
évident que « identification » et « classification » sont deux processus diffé­
rents de la connaissance : s’il faut savoir identifier pour pouvoir classer, il
n’est pas nécessaire de comprendre les subtilités de la classification pour
pouvoir identifier.
En fin d’ouvrage, une liste de références bibliographiques (p. 1117)
permettra au lecteur rompu à l’identification de répondre aux questions
qu’il se pose concernant les aspects techniques de la classification des
champignons.

9
Bisporella citrina
10
(p. 1094)
Introduction

L es pages suivantes sont consacrées à faire l’inventaire de « tout ce qu’il


faut savoir et posséder pour identifier correctement un champignon ».
Les auteurs ont essayé d’y transmettre leur expérience de mycologues, en la
mettant à la portée de tous.
Certains termes techniques sont introduits en gras (voir le glossaire,
p. 1112, et l’intérieur de couverture avant), mais leur nombre a été limité aux
indispensables et, en règle générale, les descriptions sont construites avec du
vocabulaire de « tous les jours ».

Les règles de base


Selon l’Inventaire mycologique national, il existe en France métropolitaine
quelque 30 000 champignons différents, et l’inventaire est sans aucun doute
loin d’être achevé.
Dans ces conditions, il est facile de comprendre qu’il est illusoire
d’imaginer pouvoir identifier tous les champignons. Les mycologues eux­
mêmes tendent souvent à se spécialiser, les uns se plongeant dans l’étude
du pléthorique genre Cortinarius par exemple (sans doute plus de 2 000
espèces en France), d’autres ne se consacrant qu’à l’analyse microscopique
de minuscules pézizes (voir p. 1088)...
Mais c’est aussi cette diversité qui est passionnante et, loin de rebu­
ter, elle doit au contraire encourager à connaître et à comprendre au moins
quelques­uns de ces étonnants organismes, ni plantes, ni animaux, mais
appartenant à un vaste ensemble aujourd’hui nommé règne fongique.

1. — La qualité des récoltes


Quel que soit votre niveau, une des règles de base si vous souhaitez identifier
un champignon est la suivante : n’essayez pas d’identifier un champignon
solitaire, trop jeune ou au contraire trop âgé.

Les champignons sont en effet non seulement souvent variables entre


spécimens d’une même espèce, mais aussi changent souvent de forme et de
couleur en vieillissant, ou simplement en se déshydratant.

Il est donc essentiel d’avoir un échantillonnage suffisant afin de


pouvoir, le cas échéant, apprécier les variations sur différents exem-
plaires.

En ne respectant pas cette règle, de nombreux débutants sont rapi­


dement dégoûtés par la mycologie, ne se rendant pas compte que même
un mycologue confirmé ne parviendrait pas à identifier les récoltes sur les­
quelles ils butent...
Rares sont les exceptions à cette règle, et il est tout à fait illusoire d’ima­
giner identifier correctement une psathyrelle, un inocybe ou, pis encore, un
cortinaire isolé...

11
Une récolte de Cortina­
rius poppyzon (p. 790),
1 cm photographiée et prête à
être décrite et analysée,
composée de plusieurs
exemplaires en bon état
permettant d’apprécier les
variations spécifiques.

2. — L’observation de l’habitat
Si l’on tient compte de leur façon de se nourrir – de leur « statut trophique »,
du grec trophos, nourriture –, les champignons se répartissent globalement
en trois grands groupes :
• les saprophytes (du grec sapros, pourri, putride, et phuton, ce qui
pousse) se nourrissent de matière organique en décomposition :
les champignons saprophytes vont donc pousser sur l’herbe morte,
les feuilles mortes, le bois plus ou moins pourri, voire sur d’autres
champignons vieillissants, etc. Notez aussi précisément que
possible la nature du support de votre champignon, fumier, autre
champignon, plante herbacée ou morceau d’arbres (brindille, feuille,
etc.), et aussi de quel arbre il s’agit : même si vous n’êtes pas un
botaniste confirmé, savoir si vous avez affaire à un feuillu ou à un
conifère vous sera déjà très utile !
• les mycorhiziques (ou mycorhiziens) ont leur mycélium (partie
souterraine du champignon, formée de filaments nommés hyphes)
intimement associé avec les racines des plantes alentours, le plus
souvent des arbres : cette association à bénéfices réciproques ou
symbiose, nommée mycorhize, est indispensable à la fois au cham­
pignon et à l’arbre ;
• enfin, les parasites vivent aux dépens d’un autre être vivant, qu’il
soit animal, végétal ou fongique : souvent, ils hâtent le dépéris­
sement de leur hôte déjà vieillissant ou malade (parasites dits
« de faiblesse »), ou bien, moins souvent, le tuent alors qu’il était
en parfaite santé (voir, par exemple, l’Armillaire couleur de miel,
p. 498, responsable du pourridié des arbres, et qui peut rapidement
ravager un verger !).

12
Lors de la récolte, observez avec beaucoup d’attention la base du pied
de votre champignon, soigneusement déterrée à l’aide d’un couteau par
exemple. Si cette base est greffée sur du bois, sur une feuille, sur une aiguille,
sur un cône enterré, ou pousse sur des déjections animales (crottin de che­
val, bouse de vache, etc.), vous avez affaire à un champignon saprophyte. Si,
par contre, le pied est fixé au sol sans relation évidente avec un débris quel­
conque, vous aurez du mal à vous décider entre un champignon saprophyte
et un champignon mycorhizique. Regardez alors autour de vous :

• si vous êtes au beau milieu d’un pré ou d’une pelouse, avec aucun
arbre à moins d’une vingtaine de mètres, il y a peu de chance pour
que votre champignon soit mycorhizique, car peu de plantes des
pelouses sont susceptibles d’établir des mycorhizes avec des gros
champignons visibles à l’œil nu. Quatre exceptions notables (voir
p. 14) sont les saules nains (Salix sp.), la dryade (Dryas octopetala) et
la renouée vivipare (Polygonum viviparum) – ces trois plantes pous­
sant dans les pelouses alpines et arctiques –, ainsi que les plantes
de la famille des Cistacées (cistes, hélianthèmes, Tuberaria, etc.),
qui poussent pour beaucoup d’entre elles dans les pelouses sèches.
Toutes ces plantes sont susceptibles d’être associées avec des gros
champignons ;

• si vous êtes non loin d’un arbre, il est important que vous sachiez
l’identifier : en effet, certains arbres (voir tableau p. 36) s’asso­
cient avec des gros champignons (arbres dits ectomycorhiziques),
d’autres uniquement avec des champignons microscopiques, qui ne
forment jamais de « gros champignons » à la surface du sol (arbres
dits endomycorhiziques au sens large). Nul besoin, donc, de vous
demander si votre champignon est mycorhizique si vous êtes dans
une plantation d’érables, ou bien dans une allée de marronniers : il
est forcément saprophyte, ou bien parasite s’il est greffé directement
sur un arbre vivant.

Avec un peu d’habitude, et votre connaissance des champignons


augmentant, vous parviendrez avec assez de précision à établir le statut
trophique de vos récoltes, ce qui vous aidera beaucoup dans vos identifi­
cations. En effet, des groupes entiers de champignons sont mycorhiziques
(par exemple les cortinaires, les inocybes, les russules, etc.), et d’autres
uniquement saprophytes (les clitocybes, les hygrocybes, les marasmes et
les collybies, etc.). Ainsi, si vous trouvez un champignon qui ressemble à
un cortinaire, mais qu’aucun arbre aux alentours n’est susceptible de l’ac­
cueillir (car ils sont tous endomycorhiziques), alors il vous faut revoir votre
identification, car vous n’avez sans doute pas affaire à un cortinaire !

3. — Le matériel de récolte
Il vous faut maintenant placer votre récolte dans un panier à fond plat dans
lequel vous aurez disposé des petites boîtes vous permettant de ne pas mêler
les espèces, ou bien dans une boîte à outils à compartiments, telles celles
qu’utilisent de nombreux mycologues. Une loupe, un couteau et, pour les
plus « mordus », un appareil photographique, compléteront votre panoplie
de mycologue débutant ou confirmé.

13
1 2

3 4
La dryade (1), la renouée vivipare (2), les saules nains (3, ici le saule herbacé, Salix herbacea) et
les plantes de la famille des Cistacées (4, ici Helianthemum appeninum) sont quatre exemples
de plantes des pelouses qui peuvent être associées avec des gros champignons.

Les noms des champignons


Avant tout, nous devons ici donner quelques explications sur les noms des
champignons, car ils vont être utilisés dans toute la suite de ce guide. Tous
les champignons présentés possèdent un nom latin composé de deux par­
ties : le nom de genre et l’adjectif spécifique, suivis par le nom d’auteur (ou
les noms d’auteurs). Par exemple, la Girolle (p. 606) est nommée en latin :

Cantharellus cibarius Fr.

nom de genre nom d’auteur


adjectif spécifique

Toutes les girolles appartiennent au genre Cantharellus, et seule la


« vraie » Girolle se nomme Cantharellus cibarius. Le nom d’auteur se compose
de l’abréviation du nom du premier mycologue à avoir nommé en latin la
Girolle, soit ici le grand mycologue suédois Elias Magnus Fries.

14
Cette notation « de base » peut subir de nombreuses modifications :
• soit pour répondre à des problèmes de classification : le Bolet jaune
(p. 56), par exemple, est parfois tout blanc. Les mycologues ont voulu
nommer cette variation, et il a donc fallu lui donner à la fois un nom
différent de celui du Bolet jaune (Suillus luteus (L. : Fr.) Roussel), mais
aussi un nom qui rappelle qu’elle n’est qu’une variation accidentelle
de ce bolet. Elle a donc été nommée :

Suillus luteus f. albus Wasser et Soldatova


nom de genre noms d’auteurs
adjectif spécifique

Le « f. » signifie forme, et l’on peut aussi trouver « var. », variété,


ou « subsp. », sous-espèce, sans qu’il y ait le plus souvent beau­
coup de raisons probantes dans le choix de l’un ou de l’autre de ces
trois mots. Notez qu’ici il n’y a pas un, mais deux auteurs, ce qui ne
change rien à la compréhension du nom lui­même.

• soit pour répondre à des raisons d’ordre nomenclatural : peut­être


avez­vous remarqué que la formulation des noms d’auteurs du nom
latin du Bolet jaune ne répondait déjà plus à l’exemple que nous
avions donné pour la Girolle. En effet, il s’écrit ainsi :

Suillus luteus (L. : Fr.) Roussel

Le « L. » est l’abréviation de Linné, premier auteur à avoir donné


son nom latin au Bolet jaune, en 1753... oui, mais le nom latin alors
donné par Linné était Boletus luteus L., et il a fallu attendre 1796 pour
qu’un autre botaniste, Roussel, l’intègre définitivement dans le genre
Suillus. C’est cette nouvelle combinaison, selon le terme donné par
les mycologues à cette manoeuvre nomenclaturale, qui justifie la
mise en place des parenthèses :

Suillus luteus (L. : Fr.) Roussel

parenthèses indiquant nom de l’auteur


que le nom a fait l’objet qui a effectué
d’une nouvelle cette nouvelle
combinaison combinaison

Enfin, et sans entrer dans des détails complexes de nomenclature*,


il est facile de comprendre qu’au cours de la longue histoire de la
mycologie, de nombreux cas se sont présentés dans lesquels la
même espèce de champignon a été décrite plusieurs fois, sous des
noms différents, à des époques où il n’était pas facile d’avoir à por­
tée de main l’ensemble de la littérature mycologique de son temps.
Ainsi, pour rester en compagnie de notre Bolet jaune, il a aussi reçu
les noms (entre autres !) de :
Boletus annulatus Vahl., en 1774 ;
Boletus volvatus Batsch, en 1783 ;
et Boletus annularius Bull., en 1788.

* Les règles de nomenclature font l’objet de longues discussions qui sont traduites en un certain
nombre d’articles de loi, consignés dans le Code international de nomenclature botanique.
Ce Code régit la formation et, surtout, la stabilité des noms latins. Une version française est
consultable en ligne à l’adresse http://www.tela-botanica.org, onglet « Parlons botanique ».

15
Faire un choix entre ces différents noms serait fort complexe, et par­
faitement subjectif, si le Code de nomenclature n’avait pas décidé que
l’on devait donner la priorité au premier nom jamais formé pour
la même espèce, règle logique connue sous le nom de « principe de
priorité ».
Ici, et comme nous l’avons vu, c’est Linné qui, en 1753, a formé
pour la première fois le nom Boletus luteus pour désigner notre
Bolet jaune.
Oui, mais... imaginons un instant qu’un mycologue repère, dans
une obscure bibliothèque et dans un non moins obscur journal
local de mycologie (il y en a beaucoup !), qu’un mycologue nommé
Dupond avait, ne serait­ce qu’une journée avant Linné, publié
pour notre Bolet jaune le nom, disons, de « Boletus brunneoviscosus
Dupond ». Voilà que, selon le principe de priorité, notre Bolet jaune
devrait obligatoirement changer de nom latin et se nommer désor­
mais Suillus brunneoviscosus (Dupond) Eyssart. & P. Roux, si tant est
que les auteurs de ce guide aient bien voulu se charger de l’obliga­
toire nouvelle combinaison !
C’est pour répondre à ces problèmes, et afin d’assurer la stabilité des
noms latins, que le Code a établi que tous les noms acceptés par Elias
Magnus Fries dans ses ouvrages publiés en 1821, 1823, 1828 et 1832,
ainsi que ceux acceptés par Christian Henrick Persoon en 1801* sont
préservés de l’antériorité : ils sont dits sanctionnés, et sont donc
retenus une bonne fois pour toutes :

Suillus luteus (L. : Fr.) Roussel

deux points indiquant


que le nom est sanctionné
Enfin, et pour en finir avec les noms des champignons, une dernière
notation peut vous surprendre :
Collybia graveolens Poirault ex Boudier

Que signifie ce « ex » ? Lorsqu’un mycologue publie un nouveau nom


latin, il doit répondre à un certain nombre d’obligations, elles aussi
fixées par le Code de nomenclature :
• depuis le 1er janvier 1935, il doit accompagner ce nom d’une des­
cription en latin, souvent nommée « diagnose » ;
• depuis le 1er janvier 1958, il doit aussi fournir les références de
l’échantillon qui lui a servi à décrire sa nouvelle espèce, échan­
tillon nommé « type », desséché et déposé dans un herbier acces­
sible à l’ensemble de la communauté scientifique (tel celui du
Muséum national d’histoire naturelle, par exemple).
S’il ne remplit pas l’une ou l’autre de ces conditions, le nom est dit
« invalide » (« nom inval. » en abrégé), et il n’a pas d’existence légale.
Il peut alors être totalement abandonné (d’un point de vue formel, il
n’existe pas), ou repris et « validé » par son auteur lui­même ou un
autre mycologue. C’est cette « validation », postérieure à la formation
du nom lui­même, qui est indiquée par « ex ».

* Les ouvrages de Fries sont donnés en référence pour les noms des champignons à lames et des
bolets, celui de Persoon pour les « gastéromycètes » (vesses-de-loup et champignons affins), et les
« myxomycètes ».

16
Notez que, dans le cas d’une nouvelle combinaison, il est aussi obli­
gatoire de fournir, depuis le 1er janvier 1953, le « nom de base » (basio-
nyme) sur lequel elle est fondée (Boletus luteus L. dans le cas qui nous
occupait), avec ses références bibliographiques complètes, sous peine
que le nom issu de cette nouvelle combinaison soit aussi invalide !

Passons aux choses sérieuses…


Maintenant que vous avez réalisé une belle récolte d’un champignon
inconnu, que vous avez soigneusement noté les caractéristiques de son habi­
tat et que vous comprenez la notation des noms des champignons, le plus
dur reste à venir : l’identifier sans vous tromper (pour le vocabulaire descrip­
tif, voir le glossaire, p. 1112, et l’intérieur de couverture avant).

1. — Les clés
Tous les mycologues, et même plus largement tous les naturalistes, utilisent
des clés : elles sont le seul moyen de parvenir à une identification précise et
sûre. Ce guide vous en présente de nombreuses, depuis les plus générales,
qui vous permettront de savoir dans quel grand groupe de champignons
votre récolte se place (voir p. 44), jusqu’aux plus détaillées, qui vous mène­
ront vers son nom.
Il est vrai que l’utilisation de tels outils peut sembler rébarbative, mais
elle est nécessaire si vous souhaitez, un jour, vous retrouver un peu dans
l’immense labyrinthe des champignons. Ces clés vous donneront les détails
qui vous permettront de distinguer facilement des espèces proches et, si
vous avez la chance de prendre les choix qu’elles vous proposent comme
autant de maillons d’un jeu de piste, elles feront de vous sans nul doute un
bon mycologue !
Pour comprendre leur utilisation et apprendre ainsi à les manier faci­
lement, rendez­vous p. 44.

2. — Les caractères « botaniques »


Les descriptions données dans ce guide pour chaque champignon sont
volontairement courtes, et réduites aux seuls caractères importants pour
l’identification.
Ainsi, si la description ne parle pas de la forme du chapeau, c’est qu’il
s’agit d’un caractère sujet à trop de variations pour qu’il soit utilisable : ne
vous inquiétez donc pas si votre champignon n’a pas la forme de ceux pré­
sentés sur la photographie ! Il faut vous concentrer sur l’observation des
caractères notés dans les clés et les descriptions, et seulement sur ceux­ci.

3. — La sporée
La sporée désigne les spores déposées en masse, et donc visibles à l’œil nu.
Réaliser une sporée est très facile (voir page suivante) : il suffit de séparer un
chapeau de son pied, et de le poser à plat sur une feuille de papier. Quelques
heures après, les spores tombées des lames ont coloré le papier de leur
couleur.
La couleur de la sporée est très importante pour l’identification des
champignons. Chez les russules (p. 162) en particulier, elle doit être codée
avec précision. Des codes de couleurs lui sont spécialement consacrés,
et ce guide la met en évidence le plus possible en la matérialisant pour

17
chapeau
d’un agaric

feuille de papier

Quelques heures après...

sporée
déposée

feuille de papier

chaque groupe dans des onglets situés sur sa marge gauche (voir aussi
les rabats de couverture) : ainsi, si vous trouvez un champignon avec une
sporée brune, vous pourrez facilement vous rendre dans les pages qui grou­
pent les champignons partageant ce caractère.
En outre, et surtout si vous ne possédez pas de microscope, la sporée
vous sera utile pour évaluer si les spores réagissent, ou non, à certains com­
posés chimiques (voir p. 20 et 37).

Il est donc très important de réaliser une sporée, en particulier


lorsque l’on débute et que l’on n’a aucune idée sur le champignon
que l’on tente d’identifier.

Dans certains cas, il est possible d’apprécier la couleur des spores sans
réaliser de sporée. Ainsi, un champignon adulte qui a des lames parfaite­
ment blanches a très probablement une sporée blanche, car les spores qui
mûrissent à la surface des lames les teintent de leur couleur. Par contre, il
est difficile de savoir si des lames colorées le sont naturellement (si ce sont,
en quelque sorte, des lames « teintées dans la masse »), ou bien si elles sont
colorées par les spores.

Il existe aussi quelques « trucs » qui permettent d’estimer la couleur de


la sporée lors de la récolte :

• chez les champignons qui poussent en groupes serrés ou en touffes


(voir p. 19), les spores d’un champignon se déposent souvent sur le
chapeau du champignon qui se trouve juste en dessous : en écartant
délicatement les chapeaux, on peut souvent observer une sporée
naturelle ;

• chez les champignons qui possèdent un anneau sur le pied, ou bien


une cortine (voir p. 20), les spores qui tombent des lames les colorent
aussi. Observer la face supérieure de l’anneau (celle dirigée vers les
lames), ou bien les restes de cortine, sur le pied ou suspendus au
bord du chapeau, peut être une aide précieuse pour estimer la cou­
leur de la sporée lors de la récolte.

18
Les lames du Tricholome
équestre (p. 514) sont jaunes,
mais les spores sont bien
blanches !

sporée

Chez la Pholiote gommeuse


(p. 708), qui pousse en touffes,
les spores
tombées d’un chapeau
colorent souvent le chapeau
situé en-dessous, ce qui permet
d’apprécier leur couleur rouille.

Ces « trucs » sont utilisés par tous les mycologues, et avec un peu d’ex­
périence vous n’aurez pas de mal à les utiliser vous­mêmes avec profit.

4. — La saveur et l’odeur
Ces deux caractères, dont l’importance est souvent ignorée ou au moins
minimisée par les débutants, sont primordiaux.
Ainsi identifier, par exemple, les russules (p. 162) sans les goûter est
presque impossible, car elles sont naturellement groupées en « russules
douces » et « russules piquantes ». La Russule aurore (p. 180) est douce, alors
que la Russule émétique des hêtres (p. 234) est très piquante, alors que ce
sont par ailleurs deux russules rouges à sporée blanche qui se ressemblent
beaucoup ! Il est même important, pour les russules piquantes, d’estimer si
elles sont très piquantes, modérément piquantes ou presque douces ! Cette
estimation précise ne se fera bien entendu qu’avec un peu d’expérience...

Mâcher un petit morceau de champignon pour en percevoir la


saveur est souvent primordial pour l’identification, et sans danger à
condition de toujours recracher une fois le test effectué.

Bien que l’interprétation des odeurs soit sans aucun doute plus difficile
et plus subjective que celle des saveurs, il est important de sentir les cham­
pignons et, même lorsque l’on débute, de classer au moins ses récoltes en
« champignons inodores » et « champignons à odeur forte ». Lorsque vous
aurez senti ne serait­ce qu’une fois l’odeur d’iodoforme de l’Agaric jaunis­
sant (p. 286), l’odeur de gaz du Tricholome soufré (p. 514), l’odeur d’anis du
Clitocybe anisé (p. 582) ou encore celle de farine fraîche du Meunier (p. 636)

19
Leccinum lepidum (H. Bouchet) Bon & Contu C
Bolet des chênes verts

Chapeau : 3-15 cm, feutré ou un peu gras au toucher, avec une légère tendance à se
craqueler et parfois à être un peu cabossé, brun sombre à brun ochracé. tubes : jaune
citron puis jaune verdâtre. Pores : concolores aux tubes, roussissant aux endroits
meurtris. Pied : 8-11 × 2-4 cm, jaune ± sombre ou roussâtre, couvert de fines mèches
concolores. Chair : crème à jaune, devenant gris-violet et enfin noirâtre à la coupe (ce
changement de couleur est parfois insensible sur les exemplaires secs ou âgés).
Saveur douce, odeur faible.
Habitat : uniquement sous les chênes verts et les chênes-lièges.
Spores : 14-20 × 5-7 µm, allongées-fusoïdes.

Il n’existe que trois Leccinum à tubes jaunes en Europe. Le Bolet de Corse (L. corsicum (Rolland)
Singer) ressemble beaucoup au Bolet des chênes verts, mais il ne s’associe qu’avec des arbrisseaux
comme les cistes ou les hélianthèmes dans les garrigues et maquis méditerranéens. Le Bolet cra-
quelé (L. crocipodium (Letell.) Watling, p. 38) est beaucoup plus commun, son chapeau est en général
d’un brun-jaune plus pâle et il s’associe avec différents chênes à feuilles caduques, parfois avec le
hêtre.

Leccinum pseudoscabrum (Kallenbach) Šutara C


Bolet rude des charmes — Syn. L. carpini (Schulzer) Reid

Chapeau : 3-15 cm, un peu gras au toucher, typiquement cabossé et parfois aussi cra-
quelé, beige ochracé à brun châtain terne ou brun noirâtre. tubes : gris puis gris-brun.
Pores : concolores aux tubes. Pied : 5-14 × 2-3,5 cm, sale, blanc grisâtre et couvert
de fines mèches noirâtres, grisonnant puis noircissant dans les blessures. Chair : blan-
châtre, puis lentement violet noirâtre et enfin noirâtre à la coupe. Saveur douce,
odeur faible.
Habitat : surtout sous les charmes, rare sous d’autres feuillus.
Spores : 14-20 × 5-7 µm, allongées-fusoïdes.

En Europe tempérée, le Bolet rude des charmes est sans doute le plus commun des Leccinum.
Avec ses teintes ternes, son chapeau cabossé et sa chair noircissante, il est aussi l’un des plus
faciles à reconnaître.

Leccinum scabrum (Bull. : Fr.) Gray C


Bolet rude

Chapeau : 5-15 cm, plutôt velouté, brun tabac à brun châtain, parfois brun-noir.
tubes : blanchâtres puis gris ou brun ochracé terne. Pores : concolores aux tubes.
Pied : 6-18 × 2-3,5 cm, couvert de mèches grises, puis brunes et enfin noirâtres ; aucune
trace de teinte vert-bleu à la base du pied, ni à l’extérieur ni à l’intérieur (coupe). Chair :
blanchâtre, un peu roussissante, sans aucune trace de vert-bleu. Fer typiquement gris
pur ou gris-bleu, sans trace de vert. Saveur douce, odeur faible.
Habitat : uniquement sous les bouleaux.
Spores : 15-20 × 5-7 µm, allongées-fusoïdes.

Pour reconnaître le Bolet rude, trois caractères sont indissociables : l’habitat sous bouleaux, le pied
clair qui fait que les mèches s’individualisent bien à sa surface et la chair sans aucune trace de vert ni
de bleu, en particulier à la base du pied. Pour assurer l’identification, on peut vérifier que le sulfate
de fer colore la chair en gris-bleu sans reflet vert, ce qui est unique dans le genre Leccinum. Si le
chapeau est brun noirâtre et que le pied est plutôt sombre (les mèches se confondent avec sa sur-
face), voir L. melaneum (p. 72). Le Bolet rude des trembles (L. duriusculum (S. Schulz.) Singer) res-
semble beaucoup au Bolet rude, mais son pied est taché de bleu-vert à la base.

70
Leccinum melaneum (Smotl.) Pilát & Dermek PC

Chapeau : 5-15 cm, plutôt velouté, brun sombre à brun-noir. tubes : blanchâtres puis
gris ou brun ochracé terne. Pores : concolores aux tubes. Pied : 5-15 × 2-3,5 cm, cou-
vert de mèches gris noirâtre qui peinent à s’individualiser sur le fond gris à gris sombre,
surtout dans la moitié inférieure du pied ; aucune trace de teinte vert-bleu à la base du
pied, ni à l’extérieur ni à l’intérieur (coupe). Chair : blanchâtre, un peu roussissante,
sans aucune trace de vert-bleu. Saveur douce, odeur faible.
Habitat : probablement uniquement sous les bouleaux.
Spores : 15-20 × 5-7 µm, allongées-fusoïdes.

Ce bolet a longtemps été confondu avec les formes sombres du Bolet rude et ses variations sont
encore mal connues. Le Bolet ramoneur (L. variicolor Watling) a un chapeau typiquement noi-
râtre, noir de suie, marbré de taches décolorées crème ou blanchâtres, et sa chair est beaucoup
plus changeante. Il pousse aussi sous les bouleaux.

Leccinum brunneogriseolum Lannoy & Estadès C


Bolet rude gris-brun

Chapeau : 5-15 cm, plutôt velouté, brun chamois à brun châtain peu foncé, parfois
tout blanc. tubes : blancs puis crème ochracé et enfin brunâtres. Pores : concolores
aux tubes. Pied : 5-20 × 1-3,5 cm, blanchâtre, couvert de fines mèches pâles et le res-
tant longtemps, y compris à l’âge adulte, puis un peu brunissant par la base ; taches
bleu-vert ou vertes souvent présentes à la base du pied, au moins dans la chair. Chair :
blanchâtre, devenant lentement rose à la coupe, souvent tachée de vert à la base du
pied. Saveur douce, odeur faible.
Habitat : uniquement sous les bouleaux.
Spores : 15-20 × 4-6,5 µm, allongées-fusoïdes.

Avant d’être décrit, ce bolet était connu des mycologues sous le nom de « pied pâle », ce qui en dit
long sur un de ses caractères principaux. Il peut parfois être tout blanc et ses formes albiniques sont
parfois nommées L. cyaneobasileucum Lannoy & Estadès. Aujourd’hui, il est conseillé de nommer la
forme brune L. cyaneobasileucum var. brunneogriseolum (Lannoy & Estadès) Lannoy & Estadès et la
forme blanche L. cyaneobasileucum var. cyaneobasileucum (Lannoy & Estadès) Lannoy & Estadès.
L. holopus (Rostk.) Watling est aussi tout blanc et difficile à différencier sans user du microscope.

Strobilomyces strobilaceus (Scop. : Fr.) Berk. R


Bolet pomme de pin — Syn. S. floccopus (Scop. : Fr.) P. Karst.

Chapeau : 5-15 cm, gris pâle avec de grosses verrues brunes puis noirâtres, pelu-
cheuses et pyramidales. tubes : gris pâle puis gris-brun ; au toucher, les pores des
exemplaires frais rougissent. Pores : concolores aux tubes. Pied : 5-15 × 1-3 cm,
concolore au chapeau, pelucheux-floconneux, avec un anneau pelucheux à membraneux,
parfois ample. Chair : blanchâtre, rougissant intensément à la coupe sur les exemplaires
jeunes et frais, puis noircissant (surtout dans le bas du pied). Saveur douce, odeur
faible.
Habitat : sous feuillus (surtout sous hêtres) ou plus rarement sous conifères, de
préférence en montagne et en début de saison. espèce à protéger !
Spores : 10-13,5 × 8,5-11 µm, globuleuses ou presque, réticulées.

Le Bolet pomme de pin est parfaitement impossible à confondre : il s’agit du seul Strobilomyces
en Europe.

72
Russula Persoon : Fr.
Chair grenue, cassante comme la craie, constituée de cellules rondes (sphérocystes).
Pas de lait à la cassure.
Lames rarement décurrentes.
Spores à ornementations amyloïdes.
Toutes les russules sont mycorhiziques.
Mise en garde : l’appréciation de la couleur des spores se fait uniquement sur sporée.
Le fait de goûter un petit morceau de russule, afin d’apprécier si la chair est piquante ou
douce, est totalement sans danger. N’oubliez néanmoins pas de recracher !

 Plus de lamellules que de lames – couleurs ternes


Chair ne noircissant pas
a. Grosse espèce, souvent profondément creusée (fond obtus) ; lames
larges et espacées, pied court ............................................... R. delica (p. 168)
b. Espèces plutôt petites à moyennes ; fond de la dépression du chapeau
le plus souvent aigü
• Lames plutôt espacées, pied plutôt court ................................................
................................................................ R. delica var. trachyspora (p. 168)
• Lames étroites et serrées, pied un peu plus long avec souvent une
zone verte au sommet ............................................. R. chloroides (p. 168)
(voir aussi R. camarophylla, p. 174)
Chair noircissante
a. Saveur douce
• Grosse espèce, lames très espacées, chair rougissant avant de noir-
cir ; chapeau sec ........................................................ R. nigricans (p. 170)
•  Grosse espèce, lames moyennement espacées, parfois rosâtres ;
chapeau gras, brun rougeâtre ..................................... R. adusta (p. 170)
• Assez grosse espèce non visqueuse, lames serrées, noircissement
sans vrai rougissement, saveur mentholée ........ R. albonigra (p. 170)
(voir aussi R. densifolia, p. 172, petite espèce,
et R. anthracina var. insipida, p. 172)
b. Saveur piquante
• Assez grosse espèce visqueuse, lames serrées, chair rougissant avant
de noircir ; fortement piquante dans les lames ..... R. acrifolia (p. 172)
•  Assez grosse espèce non visqueuse, lames serrées, chair noircis-
sant sans rougir ; nettement piquante dans les lames (douce dans la
variété insipida) .......................................................... R. anthracina (p. 172)
• Petite espèce non visqueuse, lames très serrées, chair rou-
gissant avant de noircir ; un peu piquante dans les lames
........................................................................................ R. densifolia (p. 172)
 Moins de lamellules que de lames – couleurs souvent vives
 Russules à chair douce (ou très faiblement piquante)
Sporée blanche ou blanchâtre (I jusqu’à IIa)
a. Grosse espèce pâle à lames très espacées ; rappelle un peu certains
hygrophores ; très rare .............................................. R. camarophylla (p. 174)
b.  Lames lardacées ; Fer sans réaction
• Chapeau violet ou vert, non craquelé ............ R. cyanoxantha (p. 174)
(si Fer non testé, voir aussi R. heterophylla, p. 182)
• Chapeau vert craquelé au bord ............................. R. cutefracta (p. 174)
c. Lames cassantes ; réaction au Fer variable
• Chapeau brun grisâtre à brun sombre, à bord fortement cannelé ;
odeur de pomme ...................................................... R. insignis (p. 228)
(si odeur de caoutchouc, voir R. praetervisa, p. 220, à sporée crème)
•  Chapeau jaune ; odeur d’artichaut, chair non grisonnante ; forêts.
........................................................................ R. violeipes f. citrina (p. 176)
(à chair peu piquante, voir aussi R. ochroleuca, p. 232,
et les formes jaunes de R. atropurpurea, p. 186, et de R. poikilochroa, p. 184 ;
si chair très ferme, voir les formes jaunes de R. lepida, p. 178)

162
•  Chapeau rose, rouge ou rouge orangé ; pied parfois rose
» Dans les sphaignes, sous conifères ...................... R. aquosa (p. 176)
»  Chapeau couleur « jambon cuit » ; cuticule trop courte au bord
du chapeau ; Fer saumon vif ................................... R. vesca (p. 178)
»  Chair très ferme, saveur mentholée ................... R. lepida (p. 178)
»  Chair très ferme, saveur amère .................. R. amarissima (p. 178)
»  Chair de consistance normale ou molle ; chapeau  10 (12) cm ;
chair très jaunissante ; odeur de miel ............. R. melliolens (p. 180)
(à chair inodore et sporée plus sombre, voir R. carpini, p. 212 )
»  Chair de consistance normale ou molle ; chapeau  10 (12) cm ;
chair non jaunissante et inodore ....................... R. velutipes (p. 180)
» Chair de consistance normale ou molle ; chapeau  5 (7) cm ; pied
souvent rosé ........................ R. zvarae (p. 180) et R. minutula (p. 182)
•  Chapeau vert ou gris-vert ; Fer rose orangé vif (si Fer nul, voir les
formes vertes de R. cyanoxantha, p. 174)
» Chapeau lisse ; lames un peu lardacées, fourchues-interveinées
près du pied ....................................................... R. heterophylla (p. 182)
(à sporée crème voir aussi les russules vertes
du groupe de R. grisea, p. 192 )
» Chapeau velouté puis craquelé ; lames non lardacées, pas particu-
lièrement fourchues près du pied ..................... R. virescens (p. 182)
• Chapeau bleu, gris-bleu, lilas, violacé ou pourpré
» Odeur nulle ou très faible . R. lilacea (p. 184) et R. subazurea (p. 184)
»  Odeur d’artichaut ................................................ R. violeipes (p. 188)
» Odeur légère, fruitée ; saveur légèrement piquante ........................
............................. R. atropurpurea (p. 186) et R. poikilochroa (p. 184)
Sporée crème à ocre (IIb à IIId)
a. Espèces moyennes à grosses, à chair jaunissante ou brunissante, et
odeur de crustacé ; Fer vert
• Espèces associées aux saules, en zone alpine ou en plaine
» Chapeau brun-rouge ou rouge uniforme ...... R. subrubens (p. 196)
» Chapeau panaché de purpurin et d’ocre ............ R. pascua (p. 196)
•  Sous les pins ; chapeau rouge purpurin ou vineux, et pied teinté de
rose-rouge .............................................................. R. xerampelina (p. 198)
•  Sous les épicéas, en montagne ; chapeau brun purpurin ou à brun
châtain ................................................................................ R. favrei (p. 198)
• Sous feuillus
» Grosse espèce des hêtres ; chapeau  10 (15) cm R. faginea (p. 198)
» Espèce moyenne, surtout sous chênes ; chapeau  6 (8) cm .........
............................................................................. R. graveolens (p. 196)
b.  Espèces petites à moyennes, très veloutées, à pied rose et à odeur
d’artichaut
• Chapeau  5 (6) cm, violet ; phénol groseille ........ R. amoena (p. 186)
•  Chapeau  5 (6) cm, rouge ; phénol groseille R. aciculocystis (p. 186)
• Chapeau  8 (10) cm
» Phénol brun pourpre ; chapeau sans jaune ... R. amoenicolor (p. 188)
» Phénol brun chocolat ; chapeau avec du jaune .. R. violeipes (p. 188)
c.  Chair nettement grisonnante puis noircissante
• Chapeau jaune ........................................................... R. claroflava (p. 200)
•  Chapeau pourpre vineux .......................................... R. vinosa (p. 200)
• Chapeau brun orangé ou orangé cuivré terne . R. decolorans (p. 200)
d.  Chapeau brun ou brun-jaune
• Odeur faible ; grosse espèce, à chapeau à bord lisse ou presque, brun
comme un Cèpe de Bordeaux ; chair très ferme ; Fer saumon vif ......
....................................................................................... R. mustelina (p. 202)
• Odeur de caoutchouc ; espèce moyenne ; bord du chapeau strié-
cannelé ..................................................................... R. praetervisa (p. 228)

163
e.  Chapeau rose, rouge, rouge orangé, pourpre, cuivré ou violacé
• Espèces hygrophiles, poussant dans les sphaignes
» Grosse espèce ; chapeau  15 cm, brillant, rouge ou rouge orangé
vif ; sous conifères .................................................. R. paludosa (p. 202)
(à chair un peu piquante et pied rouge, voir R. rhodopus, p. 246)
» Espèce moyenne ; chapeau  6 cm, à bord cannelé, brillant, rouge
pourpre ; sous bouleaux ............................................. R. nitida (p. 202)
•  Sous conifères ; chapeau mat, souvent « cocardé » R. turci (p. 224)
•  Chair nettement jaunissante (sous hêtres, R. puellula, p. 206, jaunit un peu)
» Odeur nulle ou presque ... R. puellaris (p. 204) et R. versicolor (p. 204)
(si grosse espèce, voir R. viscida, p. 246, à chair plus piquante.
Voir aussi R. melliolens, à sporée IIa, mais à lames jaunissantes trompeuses)
» Odeur forte de pomme verte ............................. R. terenopus (p. 204)
(sous chênes verts, voir R. suberetorum, p. 210, à sporée IVa)
• Sous feuillus
»  Petites espèces des hêtres, à chapeau  5 cm
– Chapeau rouge ou rouge pourpre, à bord non ou très courtement
cannelé ; sporée IIb .............................................. R. puellula (p. 206)
– Chapeau rosâtre, à bord assez nettement cannelé ; sporée IIIa .....
................................................................................ R. zonatula (p. 206)
»  Chapeau d’un beau rouge carmin, très finement craquelé-ponc-
tué ................................................................................. R. melzeri (p. 206)
»  Sous cistes ; chapeau visqueux au centre .... R. tyrrhenica (p. 208)
»  Chapeau violet-vineux sombre .......... R. brunneoviolacea (p. 188)
» Sous bouleaux ; chapeau rouge orangé à rose, typiquement plus
pâle et orangé au centre .................................. R. velenovskyi (p. 208)
(voir aussi R. aurea, p. 210, et R. curtipes, p. 220, à sporée IVa)
f. Chapeau blanchâtre, gris perle, gris-bleu, gris rosâtre, gris-vert ou vert :
groupe des « russules grises » (Griseinae), très difficile sans microscope
• Sous chênes verts, sur sol sec ; lames souples ; Fer nul .. R. ilicis (p. 190)
•  Espèce associée aux cistes ......................... R. monspeliensis (p. 190)
•  Surtout sous trembles ; sporée IIIa ................... R. medullata (p. 194)
•  Chapeau à dominante verte
» Sous bouleaux et sous conifères (épicéas) ; chair tendant à brunir
ou à jaunir, parfois remarquablement ............ R. aeruginea (p. 190)
» Sous feuillus divers ; chair non ou très peu jaunissante ..................
................................................................................. R. stenotricha (p. 192)
• Chapeau à dominante grise ou gris-bleu ou très pâle, blanchâtre
» Chair rose violacé sous la cuticule ; Fer saumon vif R. grisea (p. 192)
»  Chapeau rose violacé au centre et vert amande au bord ...............
................................................................................. R. ionochlora (p. 194)
»  Chapeau gris-bleu ± sombre, mat et pruineux R. parazurea (p. 192)
» Chapeau pâle, blanchâtre ou gris perle ................................................
................................................ R. pseudoaeruginea f. galochroa (p. 194)
Sporée jaune (IV)
a. Espèce de la zone alpine ............................ R. pseudocampestris (p. 208)
b.  Magnifique espèce rouge orangé ou orange très vif, à arête des lames
jaune vif ................................................................................ R. aurea (p. 210)
c.  Chapeau blanchâtre ou crème R. rubroalba var. albocretacea (p. 212)
(sous conifères, penser aussi aux formes pâles de R. integra, p. 220)
d.  Espèces nettement jaunissantes
• Odeur fruitée nette ....... R. odorata (p. 210) et R. suberetorum (p. 210)
• Odeur faible ................................................................ R. carpini (p. 212)
(voir aussi R. maculata, p. 254, qui se tache de rouille)
e.  Chapeau rose, rouge, rouge orangé, jaune ou cuivré
• Grosses espèces à chapeau  12 (15) cm ; rouge souvent vif
» Odeur nulle .............................................................. R. rubroalba (p. 212)
(sous conifères montagnards, penser aux formes rouges de R. integra, p. 220)

164
» Odeur de pomme verte, fraîche ..............................................................
...................................... R. pseudointegra (p. 214) et R. tinctipes (p. 214)
• Espèces petites à moyennes, à chapeau atteignant au plus 8 (9) cm
» Sous feuillus
– Chapeau jaune citron jaune doré intense ; odeur piquante-
vinaigrée .............................................................. R. acetolens (p. 214)
–  Chapeau typiquement rose au bord et jaune ou décoloré au
centre .................................................................. R. risigallina (p. 216)
(voir aussi R. aurea f. axantha, p. 210)
–  Surtout sous chênes et charmes, typiquement dans les fossés,
les bourbiers, les allées humides .................... R. lutensis (p. 216)
– Habitat différent ....................................................
R. laeta (p. 216)
(voir aussi R. aurea var. axantha, p. 210,
et les formes presque douces de R. maculata, p. 254)
» Sous pins ; bord souvent cannelé ; espèce tardive R. cessans (p. 222)
f. Chapeau de couleurs mêlées de pourpre, de violacé, de lie-de-vin, de
verdâtre, etc.
• Grosses espèces à chapeau  12 (15) cm ; bord jamais cannelé
» Sous feuillus ; phénol groseille vif
– Pied à cerne rose sous les lames ...................... R. olivacea (p. 218)
– Pied blanc ou à tons roses non répartis en cerne sous les
lames ....................................................... R. vinosobrunnea (p. 218)
»  Sous feuillus ; phénol brun R. romellii (p. 218) et R. curtipes (p. 220)
» Sous conifères ............................................................. R. integra (p. 220)
(voir aussi R. adulterina, p. 250, parfois presque douce,
mais à odeur fruitée)
• Espèces petites ou moyennes à chapeau  8 cm ; bord parfois cannelé
(si chapeau vert olivâtre, voir les remarques sous R. risigallina, p. 216)
» Sous feuillus
– Chapeau d’aspect mat et pruineux ; chair sous-cuticulaire
blanche ................................................................ R. sericatula (p. 220)
– Chapeau plutôt luisant et lisse ; chair sous-cuticulaire typique-
ment violette ou purpurine .......................... R. melitodes (p. 222)
» Sous conifères
– Sous épicéas ....................................................... R. nauseosa (p. 222)
–  Sous pins ; chapeau mamelonné .................... R. amara (p. 224)
– Sous pins ; chapeau non mamelonné ............................................
............................................... R. turci (p. 224) et R. cessans (p. 222)

 Russules à chair nettement piquante


Russules à chapeau jaunâtre, brun-jaune ou brun-gris, et à bord forte-
ment cannelé-tuberculeux (groupe de R. foetens, p. 228)
a. Pas d’odeur, ou odeur faiblement fruitée ; espèce uniformément jaune
ochracé .............................................................................. R. farinipes (p. 224)
b.  Odeur agréable et souvent forte d’amande amère (parfois mêlée)
• Arête des lames piquetée de noir ................................. R. illota (p. 226)
• Arête des lames non piquetée de noir ............. R. laurocerasi (p. 226)
c. Odeur désagréable, de duvet brûlé, ou encore d’artichaut
• Chapeau brun-gris sombre ; odeur d’artichaut R. amoenolens (p. 226)
• Chapeau jaune ochracé teinté de roux
» Sous feuillus
– Chapeau longtemps visqueux  15 (20) cm ; espèce très com-
mune, à forte odeur de brûlé ; potasse nulle ... R. foetens (p. 228)
– Chapeau plus petit et vite sec  10 (15) cm ; espèce plus rare, à
odeur un peu moins forte et plus fruitée ; potasse jaune ...........
......................................................................... R. subfoetens (p. 230)
» Espèce méditerranéenne, sous les pins du littoral ou sous les
chênes-lièges ............................................................. R. putida (p. 230)

165
Ramaria stricta est une clavaire commune sur
ou à proximité du bois mort
« Clavaires »,
« vesses-de-
loup »,
« polypores »,
« pézizes » et
autres groupes...
Notes
Ces dernières clés pratiques regroupent tous les champignons de forme «  bizarre  » ou
de consistance particulièrement dure ou gélatineuse. Ils forment un ensemble on ne peut
plus hétérogène d’un point de vue de la systématique, mais leur classement par affinité
morphologique permet de les identifier sans trop de difficulté.
Ces clés sont visuelles : il vous suffit de repérer le grand groupe morphologique dans
lequel semble se situer votre champignon et de le chercher au sein des pages indiquées.
Nous n’avons noté les couleurs de sporée que dans les deux premiers groupes, là où elles
ont de l’importance pour l’identification.

p. 1040 p. 1044 p. 1046

I. Champignons en forme de buisson, de corail, de massue ou de chou-


fleur (s’il s’agit de petites massues noires ou à sommet blanc, très coriaces, sur bois
mort, voir les Xylaria, p. 1106) .................................................. Voir p. 1040 à 1046.

p. 1054 p. 1048 p. 1062

p. 1060 p. 1050 p. 1052

II. Champignons coriaces, voire durs comme du bois, sur le bois vivant
ou mort, rarement au sol, à dessous du chapeau tapissé de petits
trous, rarement de lames ou complètement lisse ..... Voir p. 1048 à 1068.

1038
p. 1074 p. 1080 p. 1086

p. 1082

Morillon,
p. 1090 p. 1086 voir p. 1102

p. 1094 p. 1098 p. 1106

p. 1068 p. 1072 p. 1108

III. Champignons en boule (avec ou sans pied, dures ou molles), en étoile,


en cage, en phallus, en massue très dure, en coupe, en disque, en toupie,
gélatineux ou en croûte lisse ou ridée sur le bois ....... Voir p. 1072 à 1108.

1039
3 100 espèces • 1 500 photos
« Ce guide d’identification décrit plus de
3 000 espèces, parmi lesquelles plus de 1 500
sont illustrées par des photographies, ce qui
constitue un record absolu parmi les guides de
champignons, même au niveau mondial !
En feuilletant ce guide, le lecteur se rendra
compte de l’incroyable diversité des champi-
gnons. Il y trouvera par exemple des fiches pour plus
de 50 bolets et 160 cortinaires, presque 130 russules,
40 coprins, près de 50 entolomes, 40 inocybes et
70 lactaires… Une partie introductive précède les
fiches descriptives. Les auteurs y expliquent d’une
façon claire et didactique les principaux caractères
des champignons : anatomie, écologie, biologie et
classification y sont présentées, ainsi que le rôle
crucial des champignons dans les divers écosystèmes.
Plusieurs pages décrivent aussi les symptômes
des principaux types d’intoxication par les cham-
pignons, et présentent les espèces les plus toxiques,
comment les reconnaître et comment éviter de les
confondre avec leurs éventuels sosies comestibles.

Je souhaite à ce guide le succès qu’il mérite, en


espérant qu’il créera des vocations auprès de nom-
breux amateurs naturalistes. »

Bart Buyck
Chercheur en mycologie
au Muséum national d’histoire naturelle,
président de la Société mycologique de France
et auteur de la préface de la 1re édition

Ouvrage
recommandé
par la Société
mycologique
de France www.editions-belin.com
ISBN 978-2-410-01042-8
41001042
35 €

9:HSMELA=UVUYW]:

Vous aimerez peut-être aussi