153.10.16 Loi Du 15 Octobre 2016 - Juridictions de L Ordre Administratif
153.10.16 Loi Du 15 Octobre 2016 - Juridictions de L Ordre Administratif
153.10.16 Loi Du 15 Octobre 2016 - Juridictions de L Ordre Administratif
16
Loi organique
du 15 octobre 2016
Portant organisation, compétence et
fonctionnement des juridictions de l’ordre
administratif
JO n° spécial du 18 octobre 2016
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LOI
Art. 1
La présente loi organique fixe les règles relatives à l'organisation, à la
compétence et au fonctionnement des juridictions de l'ordre administratif.
Art. 2
1 L'ordre des juridictions de droit commun et des juridictions spécialisées.
2 Les juridictions de droit commun sont le Conseil d'État, les cours
administratives d'appel et les tribunaux administratifs. Elles sont régies par
la présente loi organique.
3Les juridictions spécialisées de l'ordre administratif, non visées par la
présente loi organique, sont créées et organisées en vertu des dispositions
de l'article 149 alinéa 6 de la Constitution.
4 Le Conseil d'État est la plus haute juridiction de l'ordre administratif.
Art. 3
1 Toutes les juridictions administratives exercent les compétences
contentieuses leur dévolues par la Constitution et la présente loi organique.
2Elles exercent également en vertu de la présente loi organique, outre la
compétence d'avis, une mission de conciliation et de médiation.
Art. 4
1 L'instruction des dossiers est contradictoire.
2 Elle tient compte, s'il y a lieu, des nécessités de l'urgence.
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Art. 5
Les débats ont lieu en audience publique, sauf s'il en est ordonné
autrement par la juridiction, conformément aux dispositions de la présente
loi organique.
Art. 6
1 Le délibéré des juges est secret.
2 Les arrêts et les jugements sont motivés.
3 Ils sont prononcés en audience publique.
4 Ils mentionnent les noms des juges qui les ont rendus.
5 Ils sont exécutoires.
Art. 7
Les requêtes devant les juridictions de l'ordre administratif n'ont pas
d'effet suspensif, sauf en est expressément ordonné par la juridiction saisie
à cet effet, conformément aux dispositions de la présente loi organique.
Art. 8
Les arrêts et les jugements sont rendus en formation collégiale, sauf si la
présente loi organique en dispose autrement.
Art. 9
1Les arrêts, les jugements et les ordonnances sont rendus au nom du
peuple congolais.
2 Ils sont exécutés au nom du président de la République.
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Chapitre I : De l'organisation
Art. 10
1Les cours administratives d'appel et les tribunaux administratifs sont
désignés sous le nom du lieu où ils ont leurs sièges.
2 Les magistrats des cours administratives d'appel et des tribunaux
administratifs exercent leurs fonctions au sein de ces juridictions.
Art. 11
1 Le Conseil d'État et les cours administratives d'appel ont le droit de
surveillance et d'inspection sur les juridictions inférieures de leur ressort
respectif.
2 La surveillance est exercée par le chef de juridiction ou par son
remplaçant.
3 Le chef de juridiction effectue chaque année au moins une itinérante au
siège des juridictions inférieures de son ressort.
4 L'itinérante ne peut empêcher le fonctionnement de la juridiction au siège
ordinaire.
Art. 12
Si elles l'estiment nécessaire pour la bonne administration de la justice, les
juridictions administratives peuvent tenir des audiences foraines en dehors
de leurs sièges respectifs.
Art. 13
Sauf pour le Conseil d'État, le ministre ayant la justice dans ses attributions
peut établir, pour toutes les juridictions, des sièges secondaires dans la
même localité ou les localités de leurs ressorts autres que celles où sont
établis leurs sièges ordinaires.
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Art. 14
Toute personne appelée à remplir les fonctions de greffier ou d'huissier
prête verbalement ou par écrit, avant d'entrer en fonction, entre les mains
du magistrat qui l'a désignée ou assumée, le serment suivant : « je jure de
remplir fidèlement et loyalement les fonctions qui me sont confiées ».
Section 2 : Du siège
Art. 15
1 Le chef de juridiction veille au bon fonctionnement des services de sa
juridiction.
2Chaque année, s'il y a lieu, il procède à l'établissement du tableau des
experts près sa juridiction.
Art. 16
1 Le premier président du Conseil d'État communique, directement, avec
les chefs des autres juridictions, avec ceux des juridictions de l'ordre
judicaire ou avec ceux de la Cour constitutionnelle pour les questions
concernant sa juridiction. Il communique également avec les autorités
administratives pour les mêmes questions.
2 Le premier président de la cour administrative d'appel et le président du
tribunal administratif communiquent, sous le couvert de leur hiérarchie,
avec les chefs des autres juridictions, avec ceux des juridictions de l'ordre
judiciaire ou de la Cour constitutionnelle pour les questions concernant
leur juridiction. Il ne communique avec les autorités administratives que
pour les mêmes questions et sous le même couvert.
Art. 17
L'ordre de préséance et de l'ancienneté dans chaque grade au sein des
juridictions de l'ordre administratif est déterminé conformément au statut
des magistrats.
Art. 18
1 La composition du siège est décidée par le chef de la juridiction.
2Chaque année, avant la rentrée judiciaire, le chef de chaque juridiction
adresse au bureau du Conseil d'État un rapport relatif au fonctionnement
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Art. 23
1 Le Conseil d'État, les cours administratives d'appel et les tribunaux
administratifs prennent, chaque année, des vacances qui sont mises à
profit pour des congés de reconstitution de leurs magistrats et de leur
personnel. Elles commencent le 15 août et se terminent le 15 octobre.
2Il n'est tenu, au cours des vacances, que les audiences strictement
nécessaires pour le jugement des causes déclarées urgentes par les chefs
des juridictions ou pour le prononcé des arrêts et jugements en état.
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Art. 24
1Le 30 octobre de chaque année, le Conseil d'État se réunit en audience
solennelle et publique au cours de laquelle le premier président prononce
un discours, le procureur général une mercuriale et le bâtonnier du Barreau
près le Conseil d'État une allocution.
2 Il est tenu une audience similaire devant chaque cour administrative
d'appel le 15 novembre de chaque année.
Section 4 : Du personnel
§ 1. Des magistrats
Art. 26
1 Sont magistrats des juridictions de l'ordre administratif :
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Art. 27
1Sont agents des juridictions de l'ordre administratif, les fonctionnaires et
agents administratifs des greffes, des secrétariats de parquets et les
huissiers.
2Ils sont tous régis par le statut du personnel de carrière des services
publics de l'État.
Art. 28
1Le greffier assiste le juge dans les actes et procès-verbaux de son
ministère ; il les signe avec lui.
2Si un acte ou un jugement ne peut être signé par le greffier qui y a
concouru, le juge signe seul après en avoir fait constater l'impossibilité par
un autre greffier.
Art. 29
1 Legreffier écrit ce qui est prononcé ou dicté par le juge et dresse acte de
diverses formalités dont l'accomplissement doit être constaté.
2 Il conserve les minutes, registres et tous actes afférents à la juridiction
près laquelle il est établi. Il délivre les grosses, expéditions et extraits des
jugements ou d'ordonnances.
Art. 30
En cas d'absence ou d'empêchement, le greffier est remplacé par un de ses
adjoints ou, à défaut, par toute personne majeure assumée par le juge.
Art. 31
1 Les huissiers sont chargés du service intérieur des juridictions
administratives et de la signification des exploits.
2 Leschefs des juridictions administratives désignent les huissiers parmi les
agents des services publics de l'État mis à leur disposition.
3 Les présidents des tribunaux administratifs peuvent désigner des
huissiers suppléants parmi les agents administratifs des services publics de
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leur ressort ; ces derniers ne peuvent être chargés du service intérieur des
tribunaux.
§ 3. Du ministère public
Art. 32
Il est institué un parquet près chaque juridiction de l'ordre administratif.
Art. 33
1 Le ministère public intervient par voie d'avis.
2Il intervient par voie d'action dans les cas de renvoi pour cause de sûreté
publique, de révision et de pourvoi dans l'intérêt de la loi.
3 Il ne prend pas part au délibéré.
Art. 34
Dans l'exercice de sa mission, l'officier du ministère public expose
publiquement et en toute indépendance son opinion sur les questions que
les requêtes présentent à juger et les solutions qu'elles appellent.
Art. 35
Le ministère public remplit les devoirs de son office auprès des juridictions
établies dans son ressort.
Art. 36
1Le Parquet général près le Conseil d'État est constitué d'un procureur
général près le Conseil d'État, assisté d'un ou de plusieurs premiers avocats
généraux et d'un ou de plusieurs avocats généraux.
2 Le procureur général près le Conseil d'État exerce les fonctions du
ministère public près cette juridiction. Les premiers avocats généraux et
les avocats généraux exercent les fonctions du ministère public sous sa
surveillance et sa direction.
3 Le procureur général près le Conseil d'État dispose du droit de
surveillance et d'inspection sur les parquets généraux près les cours
administratives d'appel et sur les parquets près les tribunaux administratifs.
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Chapitre II : du fonctionnement
§ 1. Du siège et du ressort
Art. 43
1Le siège du Conseil d'État est situé dans la capitale de la République
démocratique du Congo. Toutefois, en cas de nécessité, le Conseil d'État
peut siéger en tout autre lieu du territoire national.
2 Le ressort du Conseil d'État s'étend sur l'ensemble du territoire national.
§ 2. De la composition
Art. 44
1Le Conseil d'État comprend un premier président, des présidents et des
conseillers.
2Tout magistrat du parquet et du siège ayant au moins le rang égal à celui
de conseiller à la cour administrative d'appel et tout juriste non magistrat,
choisi sur le mérite de ses publications ou sur base de son expérience en
matière juridique, judiciaire, administrative, financière, fiscale et douanière
par le Conseil supérieur de la magistrature, peut être affecté au Conseil
d'État en qualité de conseiller référendaire pour une durée de trois ans
renouvelable une fois.
3Les conseillers référendaires ont pour tâche d'assister les magistrats du
Conseil d'État dans l'accomplissement de leur mission.
4Le statut du conseiller référendaire près le Conseil d'État est fixé par
décret du premier ministre délibéré en Conseil des ministres.
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Art. 45
1 LeConseil d'État est composé d'une section consultative et d'une section
du contentieux.
2 Chaque section comprend une ou plusieurs chambres.
Art. 46
Chaque section comprend un président de section, des présidents de
chambres et des conseillers.
Art. 47
1Le président de la section répartit les affaires lui confiées par le premier
président entre les chambres, après avoir accompli, s'il y a lieu, les actes
d'instruction nécessaires à la mise en état de la cause.
2Les affaires urgentes sont directement confiées aux chambres par le
premier président, lesquelles en assurent l'instruction et la mise en état.
Art. 48
La section du contentieux comprend 6 chambres d'instruction et de
jugement des affaires ci-après énumérées :
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§ 4. De l'assemblée plénière
Art. 53
1Le Conseil d'État est doté d'une assemblée plénière comprenant tous les
magistrats du Conseil d'État.
2 L'assemblée plénière est dirigée par le premier président du Conseil.
3Elle délibère sur toutes les questions intéressant l'ensemble du Conseil
d'État ou, en cas de nécessité, sur toutes les questions relevant d'une
section ou d'une chambre.
4 L'assemblée plénière siège, de plein droit, en cas de revirement de
jurisprudence, de déclinatoire de juridiction ou lorsqu'il y a lieu de se
prononcer, par arrêt, sur une question de principe.
Art. 54
1 Lepremier président est chargé de l'administration et de la police au sein
du Conseil d'État.
2 À ce titre :
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§ 5. Du bureau
Art. 58
1 Il
est institué un bureau du Conseil d'État composé du premier président,
du procureur général, des présidents et des premiers avocats généraux.
2 Le bureau du Conseil d'État est un organe de réflexion et de décision mis
à la disposition du premier président et du procureur général pour la
gestion efficiente et harmonieuse du Conseil d'État ainsi que pour celle
des autres juridictions administratives.
3 Le bureau du Conseil d'État n'a pas de compétence juridictionnelle ; il ne
peut se substituer ni à une chambre, ni à une section, encore moins à
l'assemblée plénière du Conseil d'État.
Art. 59
1 Le bureau approuve le règlement intérieur du Conseil d'État.
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§ 1. De la création et du ressort
Art. 60
1Il est créé une ou plusieurs cours administratives d'appel dans le ressort
de chaque province ainsi que dans la ville de Kinshasa, capitale de la
République.
2 Leressort et le siège ordinaire de la cour administrative d'appel sont fixés
par décret du premier ministre délibéré en Conseil des ministres.
§ 2. De la composition et de l'organisation
Art. 61
La cour administrative d'appel est composée d'un premier président, d'un
ou de plusieurs présidents et des conseillers.
Art. 62
1En cas d'absence ou d'empêchement, le premier président est remplacé
par le président le plus ancien et le président par le conseiller le plus ancien.
2 L'ancienneté dans le grade est réglée par la date et l'ordre de nomination.
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Art. 63
Le premier président ou celui qui le remplace est chargé de la répartition
du service.
Art. 64
1 La cour administrative d'appel comprend une section consultative et une
section contentieuse.
2 Chaque section est subdivisée en chambres.
Art. 65
1Au sein de la section du contentieux, les affaires sont jugées, en nombre
impair des juges, soit par une chambre, soit par des chambres réunies.
2 La cour administrative d'appel peut, à titre exceptionnel, siéger en section
ou en sections réunies pour les affaires délicates ou complexes, ou lorsque
la nécessité l'exige. Dans ce cas, elle est présidée par le premier président.
Art. 66
La chambre et la section siègent respectivement avec trois et cinq
membres au moins ; les chambres réunies et les sections réunies le sont
respectivement à cinq et sept membres au moins.
Art. 67
1 L'assemblée plénière de la cour administrative d'appel comprend tous les
magistrats de cette Cour.
2 Elle est présidée par le premier président.
3 Elle délibère sur toutes les questions d'ordre général intéressant
l'ensemble de la Cour ou, lorsque la nécessité l'exige. L'assemblée plénière
siège, de plein droit, en cas de revirement de jurisprudence, de déclinatoire
de juridiction ou lorsqu'il y a lieu de se prononcer, par arrêt, sur une
question de principe.
Art. 68
1 Il
y a dans chaque cour administrative d'appel un greffier principal, assisté
d'un ou de plusieurs greffiers divisionnaires, d'un ou de plusieurs greffiers
ainsi que des huissiers.
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§ 1. De la création et du ressort
Art. 69
1Il est créé un ou plusieurs tribunaux administratifs dans la ville de
Kinshasa, dans chaque ville et dans chaque territoire.
2Toutefois, il peut être créé un seul tribunal administratif pour deux ou
plusieurs territoires.
Le ressort et le siège ordinaire des tribunaux administratifs sont fixés par
décret du premier ministre délibéré en Conseil des ministres.
§ 2. De la composition et de l'organisation
Art. 70
1 Le tribunal administratif comprend une section consultative et une
section du contentieux.
2 Chaque section est subdivisée en chambres.
Art. 71
1Le tribunal administratif est composé d'un président, des présidents de
section, des présidents de chambre et des juges.
2 En matière contentieuse, le tribunal administratif siège au nombre de
trois juges au moins. À titre exceptionnel, il peut siéger au nombre de cinq
juges pour examiner les affaires délicates, complexes ou lorsque la
nécessité l'exige ; dans ce cas, le tribunal administratif est présidé par le
chef de la juridiction.
3 En matière consultative, le tribunal administratif siège en formation
plénière mixte, composée des magistrats de la section et du parquet, sous
la direction du président de la section.
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Art. 72
1 En cas d'absence ou d'empêchement, le président est remplacé par le juge
le plus ancien.
2 Dans le cas où l'effectif des juges du tribunal administratif présent au lieu
où le tribunal tient une audience ne permet pas de composer le siège, le
président du tribunal peut assumer au titre de juge assesseur, sur
réquisition motivée du procureur de la République, un magistrat du
parquet près le tribunal administratif, un avocat ayant au moins cinq ans
d'ancienneté ou tout autre titulaire du grade de licencié justifiant d'une
expérience en matière administrative.
3 Le juge assesseur autre que le ministère public prête entre les mains du
président le serment suivant : « je jure de respecter la Constitution et les lois de la
République démocratique du Congo et de remplir loyalement et fidèlement, avec honneur
et dignité, les fonctions qui me sont confiées ».
4Le juge assesseur est choisi en fonction de son impartialité, notamment
par l'exclusion de tout conflit d'intérêt résultant d'une connaissance
préalable du dossier à titre professionnel.
5 Le président ou celui qui le remplace est chargé de la répartition du
service.
Art. 73
Il y a dans chaque tribunal administratif un greffier divisionnaire, assisté
d'un ou de plusieurs greffiers ainsi que des huissiers.
Art. 74
Le tribunal administratif siège avec le concours du ministère public et
l'assistance d'un greffier.
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Art. 76
1 Nonobstant les dispositions relatives à leur compétence matérielle et
territoriale, les juridictions de l'ordre administratif connaissent de toutes
les demandes reconventionnelles, quels qu'en soient la nature et le
montant.
2Les demandes reconventionnelles n'exercent, quant à la compétence,
aucune influence sur l'action originaire.
Art. 77
Les demandes fondées sur le caractère téméraire et vexatoire d'une action
sont portées devant la juridiction saisie de cette action.
Art. 78
Le Juge compétent pour statuer sur la demande principale connaît de tous
les incidents et devoirs d'instruction auxquels donne lieu cette demande.
Art. 79
Le juge devant lequel la demande originaire est pendante connaît des
demandes en garantie.
Art. 80
L'action en réparation du préjudice causé par un acte, un règlement ou une
décision illégale peut être portée, à titre principal et en même temps que la
demande en annulation, devant la même juridiction, lorsque le préjudice
subi ne peut être entièrement réparé par la décision d'annulation.
Art. 81
Les règles de compétence des juridictions de l'ordre administratif sont
d'ordre public.
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Art. 82
1 La section consultative du Conseil d'État est compétente pour donner
des avis motivés sur la régularité juridique de tout projet ou de toute
proposition d'acte législatif, règlement ou décision dont elle est saisie par
les autorités du pouvoir central ainsi que par celles des organismes placés
sous leur tutelle.
2 Elle se prononce sur les difficultés d'interprétation des textes juridiques.
Art. 83
La section consultative donne des avis motivés sur la légalité ou sur la
constitutionnalité des dispositions des textes sur lesquelles elle est
consultée et, s’il y a lieu, sur la pertinence des moyens juridiques retenus
pour atteindre les objectifs que les autorités administratives centrales se
sont assignés, en tenant compte des contraintes inhérentes à l'action
administrative.
Art. 84
1 La section consultative répond aux questions qui soulèvent une difficulté
d'interprétation des textes juridiques devant une juridiction ou une autorité
administrative centrale et attire l'attention des pouvoirs publics sur les
réformes qui paraissent souhaitables pour l'intérêt général.
2 Elle est chargée d'une mission permanente d'inspection à l'égard des
juridictions de l'ordre administratif qu'elle exerce, sous l'autorité du
premier président du Conseil d'État, par son président, assisté des autres
membres de ladite section.
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Art. 85
1 La section du contentieux du Conseil d'État est le juge de toutes les
affaires qui relèvent de la compétence contentieuse du Conseil d'État.
2Sans préjudice des autres compétences que lui reconnaît la Constitution
ou la présente loi organique, la section du contentieux du Conseil d'État
connaît, en premier et dernier ressort, des recours en annulation pour
violation de la loi, de l'édit ou du règlement, formés contre les actes,
règlements ou décisions des autorités administratives centrales ou contre
ceux des organismes publics placés sous leur tutelle ainsi que ceux des
organes nationaux des ordres professionnels.
3La violation de la loi, de l'édit, du règlement, de la coutume et des
principes généraux de droit comprend notamment :
1. l'incompétence ;
2. l'excès de pouvoir ;
3. la fausse application ou la fausse interprétation de la loi, de l'édit
ou du règlement ;
4. la non-conformité à la loi, à l'édit ou au règlement de l'acte, du
règlement ou de la décision dont il a été fait application ;
5. la violation des formes substantielles ou des formes prescrites à
peine de nullité des actes ;
6. la dénaturation des faits et des actes ;
7. la négation de la foi due aux actes.
3 La section contentieuse statue souverainement, en tenant compte des
circonstances de fait et de droit sur les recours en suspension formés
contre lesdits actes.
Art. 86
La section du contentieux connaît de l'appel des arrêts ainsi que des
décisions rendus au premier ressort par des cours administratives d'appel.
Art. 87
1 La section du contentieux connaît des pourvois en cassation, pour
violation de la Constitution, du traité international dûment ratifié, de la loi,
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Art. 92
Lorsqu'un tribunal administratif ou une cour administrative d'appel est
saisie d'une affaire relevant normalement de sa compétence mais connexe
à des affaires portées devant le Conseil d'État et relevant, selon le cas, du
premier ou du dernier ressort de celui-ci, l'examen de l'affaire est renvoyé
au Conseil d'État par la juridiction concernée d'office ou à l'initiative de la
partie la plus diligente.
Art. 93
Lorsqu'un tribunal administratif ou une cour administrative d'appel est
saisie de demandes distinctes mais connexes relevant les unes de sa
compétence et les autres de la compétence en premier et dernier ressort
du Conseil d'État, la juridiction concernée renvoie l'ensemble de ces
demandes au Conseil d'État.
Art. 94
1La section consultative de la cour administrative d'appel est compétente
pour donner des avis motivés sur les textes de tout projet ou de toute
proposition d'édit, d'acte, de règlement ou de décisions des autorités
provinciales et des organismes placés sous leur tutelle.
2 Elle se prononce sur les difficultés d'interprétation de ces textes.
Art. 95
1 La section consultative donne des avis motivés notamment sur la
constitutionnalité, la légalité et la conformité aux règlements d'exécution
nationaux des édits ainsi que sur la légalité et la conformité aux édits des
règlements des autorités provinciales pour lesquelles elle est consultée.
2 Elle donne des avis motivés, y a lieu, sur la pertinence des moyens
juridiques retenus pour atteindre les objectifs que les autorités
administratives provinciales se sont assignés, en tenant compte des
contraintes inhérentes à l'action administrative.
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153.10.16
3 Par voie d'avis motivé, elle répond aux questions qui soulèvent une
difficulté d'interprétation des textes visés à l'alinéa i" du présent article
devant une juridiction ou une autorité administrative provinciale et attire
l'attention des pouvoirs publics provinciaux sur les réformes qui paraissent
nécessaires pour l'intérêt général.
Art. 96
1 La section du contentieux de la cour administrative d'appel est
compétente pour connaître, au second degré, de l'appel des jugements et
ordonnances rendus par les tribunaux administratifs ainsi que de l'appel
des décisions prises par des organes disciplinaires des provinces, des
organismes publics ou des ordres professionnels provinciaux et locaux.
2Elle connaît, au premier degré, des recours en annulation, pour violation
de la loi, de l'édit et du règlement, formés contre les actes, règlements ou
décisions des autorités administratives provinciales et des organismes
publics placés sous leur tutelle ainsi que des organes provinciaux des
ordres professionnels. Elle se prononce soit en suspension, soit en
annulation desdits actes.
3Elle connaît également, au premier degré, du contentieux des élections
des députés provinciaux, des gouverneurs et vice-gouverneurs de
province.
4 Elle connaît en outre, en premier et dernier ressort, des recours
introduits, sur réclamation du contribuable, contre les décisions prises par
l'administration fiscale du pouvoir central qui ne donnent pas entière
satisfaction à l'intéressé.
Art. 97
La cour administrative d'appel connaît, toutes sections réunies, des
matières estimées complexes par le premier président ou les présidents des
sections.
Art. 98
La cour administrative d'appel territorialement compétente pour connaître
d'un appel formé contre un jugement d'un tribunal administratif est celle
dans le ressort duquel ce tribunal a son siège.
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Art. 99
Les jugements rendus par un tribunal administratif sur une demande de
sursis à exécution, à l'occasion
Art. 100
La cour administrative d'appel saisie d'une demande relevant de sa
compétence territoriale est également compétente pour connaître d'une
demande connexe à la précédente et ressortissant normalement à la
compétence territoriale d'une autre cour.
Art. 101
1 Lorsque deux cours administratives d'appel sont simultanément saisies
de demandes distinctes mais connexes, relevant normalement de leur
compétence territoriale respective, chacun des deux premiers présidents
intéressés saisit le Conseil d'État et lui transmet, en l'état, le dossier de la
cause.
2L'ordonnance de renvoi est notifiée au premier président de l'autre cour
administrative d'appel, lequel transmet également, toutes affaires
cessantes, au Conseil d'État le dossier de la demande lui soumise.
3La section du contentieux du Conseil d'État se prononce sur l'existence
d'un lien de connexité et, le cas échéant, détermine la juridiction
compétente qui connaîtra de ces demandes connexes.
Art. 102
1La section consultative du tribunal administratif donne des avis motivés
sur les textes de tout projet d'acte, de règlement ou de décision des
autorités administratives du territoire, de la ville, de la commune, du
secteur ou de la chefferie ainsi que des organismes publics placés sous leur
tutelle.
2 Elle se prononce, par voie d'avis motivé, sur les difficultés
d'interprétation des textes juridiques à la requête des autorités
administratives locales.
30 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 103
1 La section consultative donne des avis motivés notamment sur la
constitutionnalité, la conformité au traité dûment ratifié et la légalité des
dispositions des textes pour lesquelles elle est consultée et, s’il y a lieu, sur
la pertinence des moyens juridiques retenus pour atteindre les objectifs
que les autorités administratives locales se sont assignés, en tenant compte
des contraintes inhérentes à l'action administrative.
2 Par voie d'avis motivé, elle répond aux questions qui soulèvent une
difficulté d'interprétation des textes de sa compétence devant une
juridiction ou une autorité administrative locale et attire l'attention des
pouvoirs publics sur les réformes qui paraissent nécessaires pour l'intérêt
général.
Art. 104
1 La section du contentieux du tribunal administratif est compétente pour
connaître des recours en annulation, pour violation de la Constitution, du
traité dûment ratifié, de la loi, de l'édit et du règlement, formés contre les
actes, règlements ou décisions des autorités du territoire, de la ville, de la
commune, du secteur ou de la chefferie ainsi que contre ceux des
organismes publics placés sous leur tutelle. Elle se prononce soit en
suspension, soit en annulation desdits actes, règlements ou décisions.
2 Elle connaît du contentieux relatif aux marchés et travaux publics, à
l'expropriation pour cause d'utilité publique et aux réquisitions.
3 Elle tonnait du contentieux fiscal de son ressort ; à ce titre, toute
contestation au sujet de la validité et de la forme des actes de poursuites
en recouvrement des impôts de son ressort relève de sa compétence.
4 La section du contentieux du tribunal administratif connaît du
contentieux des élections urbaines, communales et locales.
5Tout autre contentieux administratif, dont la connaissance n'aura pas été
expressément attribuée à une autre juridiction administrative, relève de la
compétence de la section du contentieux du tribunal administratif.
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153.10.16
Art. 105
Les actions en responsabilité, fondées sur une cause autre que la
méconnaissance d'un contrat ou d'un quasi- contrat et dirigées contre
l'État, les autres personnes publiques ou les organismes privés gérant un
service public, relèvent de la section du contentieux du tribunal
administratif du lieu du fait générateur du dommage.
Art. 106
Les tribunaux administratifs connaissent, en premier ressort, des litiges
relatifs à la nomination, à l'avancement, à la discipline, aux émoluments,
aux rémunérations et aux pensions ou, généralement, de tout litige d'ordre
individuel concernant des agents et fonctionnaires du territoire, de la ville,
de la commune, du secteur et de la chefferie ainsi que ceux des organismes
publics placés sous leur tutelle.
Art. 107
1 Le tribunal administratif territorialement compétent est celui dans le
ressort duquel a légalement son siège l'autorité qui, soit en vertu de son
pouvoir propre, soit par délégation, est l'auteur de l'acte, règlement ou
décision ou contrat administratif litigieux.
2 Lorsque l'acte a été signé par plusieurs autorités, le tribunal administratif
compétent est celui dans le ressort duquel l'une des autorités auteur de
l'acte a son siège.
Art. 108
Les recours en interprétation et en appréciation de la légalité des actes des
autorités visées à l'article 104 alinéa 1er de la présente loi organique relèvent
de la compétence du tribunal administratif territorialement compétent
pour connaître de l'acte objet du litige.
Art. 109
Les litiges relatifs à la reconnaissance d'une qualité ainsi qu'aux avantages
attachés à celle-ci relèvent de la compétence du tribunal administratif dans
le ressort duquel le bénéficiaire ou le candidat au bénéfice des dispositions
légales ou réglementaires invoquées a sa résidence lors de l'introduction
de la réclamation.
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153.10.16
Art. 110
1 Les litiges relatifs aux immeubles relevant du domaine public, ceux
portant sur la déclaration d'utilité publique d'un bien privé, ceux
concernant l'urbanisme et l'habitat, le permis de construire, le classement
des monuments et des sites et, de manière générale, tous les litiges
résultant des décisions administratives sur les immeubles de l'État relèvent
de la compétence du tribunal administratif dans le ressort duquel se
trouvent implantés ces immeubles.
2 Il en est de même des litiges en matière de réquisition des biens du
domaine privé qui relèvent du tribunal administratif dans le ressort duquel
se trouvait le bien au moment de sa réquisition.
Art. 111
Les litiges relatifs aux décisions individuelles prises à l'encontre des
personnes par les autorités administratives, dans l'exercice de leurs
pouvoirs de police, relèvent de la compétence du tribunal administratif du
lieu de la résidence des personnes faisant l'objet des décisions attaquées.
Art. 112
Les litiges relatifs à la désignation, soit par voie d'élection, soit par voie de
nomination, des membres des assemblées, corps ou organismes
administratifs ou professionnels, des membres des partis ou
regroupements politiques relèvent de la compétence du tribunal
administratif dans le ressort duquel se trouve le siège de l'assemblée, du
corps ou de l'organisme administratif ou professionnels ou le siège des
partis ou regroupements politiques dont l'élection ou la nomination est
contestée.
Art. 113
1Les litiges relatifs aux marchés et travaux publics, concessions, contrats
ou quasi-contrats administratifs impliquant les autorités locales, relèvent
de la compétence du tribunal administratif dans le ressort duquel ces
marchés, concessions, contrats ou quasi-contrats sont exécutés.
2 Si leur exécution s'étend au-delà du ressort d'un seul tribunal administratif
ou si le lieu de cette exécution n'est pas désigné dans le contrat, le tribunal
administratif compétent est celui dans le ressort duquel l'autorité publique
contractante ou la première des autorités publiques dénommées dans le
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153.10.16
contrat a signé le contrat, sans que dans ce cas, il y ait à tenir compte, si
une approbation est nécessaire.
Art. 114
1 Tous les litiges d'ordre individuel, y compris notamment ceux relatifs aux
questions pécuniaires, intéressant les fonctionnaires ou agents des services
publics du pouvoir central, des provinces et des entités territoriales
décentralisées, ceux employés en position réglementaire relèvent du
tribunal administratif dans le ressort duquel se trouve le lieu d'affectation
du fonctionnaire ou agent que la décision attaquée concerne.
2Si cette décision porte sur une nomination ou entraîne un changement
d'affectation, la compétence est déterminée par le lieu de la nouvelle
affectation.
3Si cette décision porte sur une révocation, une admission à la retraite ou
toute autre mesure entraînant une cessation d'activité, ou si elle concerne
un ancien fonctionnaire ou agent des services publics de l'État, des
provinces et des entités territoriales décentralisées sans affectation à la date
où a été prise la décision attaquée, la compétence est déterminée par le lieu
de résidence de ce fonctionnaire ou agent.
4 Lorsque la décision a un caractère collectif, tels notamment les tableaux
d'avancement, les listes d'aptitude, les procès-verbaux des jurys d'examens
ou de concours, les nominations, promotions ou mutations présentant un
lien de connexité et si elle concerne des agents affectés ou des emplois
situés dans le ressort de plusieurs tribunaux administratifs, l'affaire relève
de la compétence du tribunal administratif dans le ressort duquel siège
l'auteur de la décision attaquée.
Art. 115
1 Les litiges relatifs aux pensions sont de la compétence du tribunal
administratif dans le ressort duquel est situé le siège de la personne
publique dont l'agent intéressé relevait au moment de la mise à la retraite.
2 Pour les autres pensions dont le contentieux relève de la juridiction des
tribunaux administratifs, le tribunal compétent est celui dans le ressort
duquel se trouve le lieu d'assignation du paiement de la pension ou à
défaut, soit qu'il n'y ait pas de lieu d'assignation, soit que la décision
attaquée comporte refus de pension, la résidence du demandeur lors de
l'introduction de sa réclamation.
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153.10.16
Art. 116
Sans préjudice des autres dispositions de la présente loi organique, les
litiges relatifs à l'organisation ou au fonctionnement de toute entité
publique autre que l'État ou de tout organisme public, notamment en
matière de contrôle administratif, relèvent de la compétence du tribunal
administratif dans le ressort duquel a son siège l'entité ou l'organisme
auteur des décisions attaquées.
Art. 117
Le tribunal administratif saisi d'une demande relevant de sa compétence
territoriale est également compétent pour connaître d'une demande,
connexe à la précédente, de la compétence territoriale d'un autre tribunal
administratif.
Art. 118
1 Lorsque deux tribunaux administratifs sont simultanément saisis de
demandes distinctes mais connexes, relevant normalement de leur
compétence territoriale respective, chacun des deux présidents intéressés
saisit la cour administrative d'appel et lui transmet, en l'état, le dossier de
la demande.
2 L'ordonnance de renvoi est notifiée au président de l'autre tribunal
administratif qui transmet, lui aussi, toutes affaires cessantes, à la cour
administrative d'appel, le dossier de la demande soumis à son tribunal.
3La section du contentieux de la cour administrative d'appel se prononce
sur l'existence du lien de connexité et détermine le tribunal administratif
compétent.
Art. 119
L'appel des décisions des tribunaux administratifs est exercé devant les
cours administratives d'appel.
Art. 120
1Les tribunaux administratifs connaissent de l'exécution de toutes les
décisions des tribunaux administratifs, des cours administratives d'appel et
du Conseil d'État.
2Ils connaissent de l'exécution des autres actes authentiques pris en
matière administrative.
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Art. 121
Les décisions des juridictions administratives étrangères sont rendues
exécutoires en République démocratique du Congo par les tribunaux
administratifs, si elles réunissent les conditions ci-après :
2. que, d'après la loi du pays où ils ont été passés, ils réunissent les
conditions de leur authenticité.
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153.10.16
Sous-titre I
Art. 123
La section consultative est saisie par requête de l'autorité habilitée à
prendre l'acte législatif ou administratif.
Art. 124
1Dès sa réception, la requête est enrôlée par le greffier et communiquée
sans délai au chef de la juridiction aux fins de désignation d'un rapporteur
à qui le greffier remettra ensuite le dossier.
2 Lerapporteur est désigné par le chef de la juridiction parmi les magistrats
de la section consultative. Il peut correspondre ou prendre contact
directement avec tous les services intéressés par la requête ainsi qu'avec le
mandataire de l'autorité requérante, afin d'obtenir tout renseignement ou
tout document de nature à éclairer la juridiction sur l'objet de la requête.
3Il peut requérir les services d'un ou de plusieurs experts dont le taux
éventuel des honoraires est fixé par ordonnance du chef de la juridiction.
4 Le rapporteur vérifie la conformité de l'acte, notamment à la
Constitution, aux traités et accords internationaux liant la République
démocratique Congo, aux lois de la République, aux édits, à la coutume et
aux principes généraux du droit.
5 Le rapporteur peut émettre des avis sur la rédaction de l'acte et sur ses
effets par rapport à l'ordonnancement juridique général. Il joint à son
rapport, s'il échet, le texte du projet ou de la proposition de loi, de l'édit,
de l'acte administratif ou de la décision qu'il propose.
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153.10.16
Art. 125
1Le dossier est de nouveau transmis au chef de la juridiction qui fixe la
date à laquelle l'affaire sera examinée.
2 Cette date est notifiée par les soins du greffier au ministère public et à
l'autorité requérante.
3 La notification comporte notamment l'indication du lieu et de l'heure de
la séance ainsi que l'invitation à assister aux débats.
Art. 126
1Le dossier est examiné par les magistrats de la section consultative et du
parquet près la juridiction saisie, réunis en assemblée mixte.
2 L'avis motivé est donné à la majorité des magistrats présents à la séance.
Art. 127
1La section consultative tient, en principe, une séance par semaine et, en
cas d'urgence, des séances supplémentaires.
2 Les débats en assemblée mixte se déroulent de la manière suivante :
38 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 129
1La teneur de l'avis motivé de la section consultative est constituée par le
résultat final obtenu à l'issue des débats et consigné dans le procès-verbal
visé à l'article 12.7 alinéa z, point 4 de la présente loi organique.
2 Il
est rédigé et signé par le chef de la juridiction, le président de la section
consultative, le chef de l'office et par le greffier de la séance.
Art. 130
1 La section consultative est saisie par l'autorité qui a pris l'initiative de
l'interprétation du texte.
2Lorsque la section consultative est saisie d'une demande d'interprétation
des textes, il y est procédé, mutatis mutandis, comme prescrit aux articles
123 à 129 de la présente loi organique.
Art. 131
1 L'avis de la section consultative est motivé.
2 Il est donné dans le délai maximum d'un mois à dater de la réception de
la requête.
3 Il
est notifié sans délai à l'autorité requérante et au ministère public par le
greffier avec, le cas échéant, le texte supplétif proposé par la juridiction.
Art. 132
L'avis de la section consultative ne lie pas l'autorité requérante, de même
qu'il ne fait pas obstacle à toute action ultérieure contre l'acte pour cause
notamment de non-conformité à la Constitution, aux traités dûment
ratifiés, aux lois, aux édits et aux règlements supérieurs.
Art. 133
Les avis du Conseil d'État sont publiés au Bulletin des arrêts et jugements
des juridictions de l'ordre administratif.
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153.10.16
Sous-titre II
Art. 134
La juridiction administrative est saisie soit par requête des parties, soit par
réquisitoire du ministère public près la juridiction concernée.
Art. 135
1 Toute requête des parties est introduite dans l'intérêt personnel de
celles-ci.
2Elle contient l'identité et l'adresse des parties, l'exposé des faits et des
moyens ainsi que les conclusions.
3 Elle
est accompagnée de la copie de l'acte, du règlement ou de la décision
administrative attaquée ainsi que de la preuve du dépôt du recours
administratif préalable.
Art. 136
1Le réquisitoire du ministère public est introduit dans l'intérêt général et,
en particulier, pour la protection des droits et libertés fondamentaux des
personnes.
2 Il contient l'identité et l'adresse de l'officier instrumentant, l'exposé des
faits et des moyens ainsi que les conclusions.
3Il est accompagné de la copie de l'acte, du règlement ou de la décision
administrative attaquée.
40 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 137
En cas de défaut de l'acte, du règlement ou de la décision attaquée, le
récépissé du dépôt à la poste du recours administratif préalable ou du
dépôt par porteur dudit recours est joint à la requête ou au réquisitoire.
Art. 138
1 La requête ou le réquisitoire est accompagné des copies signées par le
requérant ou par le ministère public, selon le cas, en nombre égal à celui
des autres parties en cause, augmenté de deux.
2Lorsque les parties joignent des pièces à l'appui de leurs requêtes et
mémoires, elles en établissent simultanément un inventaire détaillé.
3 Les requêtes, réquisitoires et mémoires sont accompagnés de deux
originaux et d'autant de copies signées qu'il y a des parties à la cause.
4Lorsque leur nombre, leur volume ou leurs caractéristiques rendent
malaisée la production des copies, les pièces sont communiquées aux
parties dans les conditions fixées à l'article169 de la présente loi organique.
Art. 139
Sans préjudice des dispositions légales particulières, les requêtes, les
mémoires en réponse et les recours en intervention présentés au nom de
l'État sont signés, selon le cas, pour le pouvoir central, par le ministre ayant
la justice dans ses attributions ou son délégué, pour les provinces, par le
gouverneur de province ou son délégué, et pour les entités territoriales
décentralisées, par le maire, le bourgmestre, le chef de secteur ou de
chefferie ou leurs délégués.
Art. 140
1 Lorsque le nombre des copies n'est pas égal à celui des parties ayant un
intérêt distinct, auxquelles le président de la chambre aura ordonné la
communication desdites copies conformément à l'article 141 de la
présente loi organique, le demandeur n'est averti par le greffier que si la
production n'en est pas faite dans le délai de 15 jours à dater de cet
avertissement.
2 Passé ce délai, la requête pourra être déclarée irrecevable.
@droitcongolais.info 41
153.10.16
Art. 141
En cas de nécessité, le chef de juridiction peut exiger des parties intéressées
la production des copies supplémentaires, sous la sanction prévue à
l'article précédent.
Art. 142
1À l'exception de la notification de la décision prévue aux articles167 et168
de la présente loi organique, les actes de procédure sont valablement
accomplis, selon le cas, à la diligence du mandataire mentionné à
l'article 159 ci-dessous ou du représentant unique mentionné à la même
disposition.
2À défaut, le requérant est averti par le greffier que, si la production n'est
pas faite dans le délai de 15 jours à dater de la réception de cet
avertissement, la requête peut être déclarée irrecevable.
Art. 143
1Les requêtes, les réquisitoires et en général toutes les productions des
parties sont adressés au chef de la juridiction et déposés au greffe de la
section du contentieux.
2À titre exceptionnel, la requête peut être introduite par le représentant
d'une communauté dûment mandaté pour le compte de cette dernière
dans les conditions prescrites à l'article 159 de la présente loi organique.
Art. 144
Dans le cas où, en vertu d'une disposition légale particulière, le dépôt a été
effectué à un bureau autre que le greffe de la juridiction, les requêtes ainsi
que les pièces sont transmises à celui-ci après avoir été marquées par
l'autorité administrative responsable de ce bureau, d'un cachet indiquant
la date de leur arrivée.
Art. 145
Dans tous les cas où la juridiction administrative est, en vertu d'une
disposition légale particulière, tenue de statuer dans un délai déterminé, ce
délai court dès la réception des pièces au greffe.
42 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 146
1Les requêtes et réquisitoires sont inscrits, à leur réception, sur le registre
d'ordre qui est tenu au greffe de la section du contentieux.
2Ils sont ensuite marqués ainsi que les pièces qui leur sont jointes, d'un
cachet indiquant la date de leur réception.
3 Ils indiquent aussi la remise qui en est faite au rapporteur désigné.
Art. 147
Le greffier délivre aux parties un certificat qui constate le dépôt de la
requête ou de l'appel au greffe. Sur la demande de ces parties, il certifie le
dépôt de différents mémoires.
Art. 148
1 En même temps qu'elle introduit sa requête, la partie requérante fait
signifier celle-ci à la partie adverse par les soins du greffier.
2 Il en est de même du réquisitoire du ministère public.
Art. 149
1Toute requête ou tout réquisitoire devant une juridiction administrative
est publié par extrait au Journal officiel ou son équivalent par les soins du
greffier.
2 La juridiction peut prescrire toute autre forme de publicité dans son
règlement intérieur.
Art. 150
1 Lerequérant dispose d'un délai de 3 mois à dater de la publicité de l'acte,
du règlement ou de la décision mise en cause pour exercer son recours
administratif.
2 Le recours administratif peut comprendre le recours gracieux introduit
devant l'auteur de l'acte et, si nécessaire, le recours hiérarchique ou de
tutelle, selon le cas, introduit devant l'autorité supérieure ou de tutelle à
l'auteur de l'acte.
@droitcongolais.info 43
153.10.16
Art. 151
1 Sans préjudice des délais prévus par des dispositions légales particulières,
la juridiction administrative est saisie par voie de recours introduit dans
les 3 mois à dater de la notification de la décision sur recours administratif.
2 En cas de rejet exprès du recours administratif par l'autorité
administrative compétente, dans le délai de 3 mois, à dater du dépôt de ce
recours, le requérant dispose d'un délai de 3 mois à compter de la
notification de cette décision de rejet pour saisir la juridiction
administrative.
3 Ledéfaut de décision de l'autorité administrative après 3 mois à compter
du jour du dépôt du recours administratif en vaut rejet. Dans ce cas, le
requérant dispose, pour saisir la juridiction administrative, d'un délai de 3
mois à compter du jour de l'expiration de la période de 3 mois visée au
présent alinéa.
4Lorsqu'une décision expresse de rejet intervient dans les 3 mois impartis
pour introduire le recours juridictionnel, elle est sans incidence sur la
procédure judiciaire engagée ; elle ne fait courir à nouveau le délai de 3
mois imparti pour saisir la juridiction que si cette saisine n'est pas,
entretemps, intervenue après l'expiration du premier délai de 3 mois laissé
à l'autorité administrative.
5 En tout état de cause, l'intéressé n'est forclos de son recours
juridictionnel qu'après un délai de 3 mois à compter du jour de la
notification d'une décision expresse du rejet :
44 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 155
Sauf dispositions contraires prévues par la présente loi organique, le
ministère de l'avocat n'est pas obligatoire dans le procès administratif.
Art. 156
1Le recours au ministère d'avocat est obligatoire en matière de plein
contentieux.
@droitcongolais.info 45
153.10.16
46 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 161
1Sans préjudice des dispositions des articles 155 et156 de la présente loi
organique, la révision et l'appel devant le Conseil d'État sont, à peine
d'irrecevabilité, formés par un avocat.
2 Toutefois,le ministère d'avocat n'est pas obligatoire en cas de recours en
appel pour les cas suivants :
1. excès de pouvoir ;
2. litiges en matière électorale ;
3. litiges concernant la concession ou le refus de pension ;
4. litiges d'ordre individuel concernant les fonctionnaires ou agents
de l'État et des autres personnes ou collectivités publiques.
3Les pourvois en cassation ne peuvent être introduits que par les avocats
près le Conseil d'État.
@droitcongolais.info 47
153.10.16
Chapitre II : De l'instruction
Art. 162
1 Immédiatement après l'enregistrement au greffe de la requête
introductive d'instance ou du réquisitoire, le chef de la juridiction où cette
requête ou ce réquisitoire a été transmis, désigne un rapporteur.
2 Sous l'autorité du président de la chambre à laquelle il appartient, le
rapporteur fixe, eu égard à l'état du dossier, le délai à accorder, s'il y a lieu,
aux parties pour produire le mémoire complémentaire, observations,
défense ou réplique.
3 Il peut demander aux parties, pour être jointes à la procédure
contradictoire, toutes pièces ou tous documents utiles à la solution du
litige, entendre tout témoin, commettre des experts, déterminer leur
mission, leur communiquer les pièces utiles et procéder sur les lieux à
toutes constatations.
Art. 163
1 Lesmémoires en réponse, en réplique et autres observations ainsi que les
pièces qui y sont jointes éventuellement sont déposés au greffe et
communiqués dans les mêmes conditions que celles prévues pour les
requêtes et les réquisitoires.
2 Lorsqu'une partie ou une administration publique appelée à produire des
observations n'a pas respecté le délai qui lui a été imparti en exécution de
l'article 162 et de l'alinéa l ci-dessus, le président de la chambre lui adresse
une mise en demeure.
3 En cas de force majeure, un nouveau et dernier délai peut être accordé.
4Si la mise en demeure reste sans effet ou si le dernier délai assigné n'est
pas observé, la juridiction statue. Dans ce cas, la décision est réputée
contradictoire.
48 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 164
Lorsqu'elle concerne une administration publique, la mise en demeure est
adressée à l'autorité compétente pour la représenter. Dans les autres cas,
elle est adressée à la partie ou à son avocat.
Art. 165
1 Si, malgré la mise en demeure qui lui a été adressée, le requérant n'a pas
produit le mémoire en réplique dont il avait expressément annoncé l'envoi
ou, dans les cas mentionnés au dernier alinéa de l'article 163 de la présente
loi organique, n'a pas rétabli le dossier, il est réputé y avoir renoncé.
2 Si,malgré une mise en demeure, la partie défenderesse n'a produit aucun
mémoire, les conclusions du requérant sont adjugées si elles se trouvent
justes et bien vérifiées au regard des pièces du dossier.
Art. 166
Les communications à l'administration publique des demandes et
différents actes de procédure sont faites à l'autorité habilitée à la
représenter devant la juridiction.
Art. 167
1 Les décisions prises par le chef de juridiction ou par le rapporteur pour
l'instruction des affaires sont notifiées aux parties, en même temps que les
copies des requêtes, réquisitoires et mémoires déposés au greffe, en
application de l'article 163 alinéa 1"de la présente loi organique.
2La notification peut être effectuée au moyen des lettres missives avec
accusé de réception.
3Toutefois, les notifications de la requête, du réquisitoire, du mémoire en
réponse, des demandes de régularisation, des mises en demeure, des
ordonnances de clôture, des avis d'audience, des mesures d'instruction
prises en application des articles184 à 203 ainsi que les éléments prévus
par l'article 135 de la présente loi organique, sont obligatoirement
effectuées au moyen des lettres recommandées avec accusé de réception.
Art. 168
1 La notification peut également être effectuée dans la forme
administrative. Dans ce cas, le magistrat rapporteur désigne l'agent chargé
de son accomplissement.
@droitcongolais.info 49
153.10.16
2 Il
est délivré récépissé de cette notification ; à défaut, il est dressé procès-
verbal de notification par l'agent qui l'a faite.
3 Le récépissé ou le procès-verbal est transmis directement au greffe.
Art. 169
Les parties ou les avocats peuvent prendre connaissance au greffe des
pièces de l'affaire et en lever copie moyennant paiement des frais.
Art. 170
Sauf dispositions contraires de la présente loi organique, lorsque la
décision lui parait susceptible d'être fondée sur un moyen soulevé d'office,
le président de la chambre en informe les parties avant la séance de
jugement et fixe le délai dans lequel elles peuvent présenter leurs
observations.
Art. 171
1 Chaque chambre assure l'instruction des affaires qui lui sont confiées.
2Elle tient, si son président le juge nécessaire, une séance d'instruction
avant la transmission du dossier au ministère public.
3 La chambre siège avec le magistrat rapporteur.
4En cas d'empêchement, le président est remplacé par le conseiller le plus
ancien.
Art. 172
1 Legreffier transmet le mémoire en réponse à la partie requérante et l'avise
du dépôt du dossier au greffe.
2 Lerequérant a 30 jours pour déposer un mémoire en réplique et la partie
défenderesse a 30 jours pour déposer un mémoire en duplique.
3 Une copie du mémoire en est notifiée par le greffier à la partie requérante.
Art. 173
Si la partie défenderesse s'abstient de prendre un mémoire en réponse dans
le délai, la partie requérante en est avisée par le greffier et elle peut
remplacer le mémoire en réplique par un mémoire ampliatif de la requête.
50 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 174
1 Le délai pour déposer le mémoire en réponse est de 30 jours à dater de
la signification de la requête ou du réquisitoire.
2 Si
les nécessités de l'instruction le justifient, les délais imposés aux parties
pour la transmission de la requête, du réquisitoire ou du mémoire en
réponse peuvent, après avis du ministère public, être prorogés par
ordonnance motivée du président de la section du contentieux.
3 Le greffier notifie aux parties l'ordonnance de prorogation des délais.
Art. 175
1 Si la juridiction estime qu'il y a lieu d'ordonner de nouveaux devoirs
d'instruction, elle désigne un membre du siège pour y procéder.
2 Aprèsl'accomplissement des devoirs requis, le membre désigné remet un
rapport à la juridiction.
3 Lorsque les productions des parties sont faites ou que les délais accordés
pour les productions sont écoulés, le greffier transmet le dossier au
ministère public pour son avis.
Art. 176
1 Au vu du rapport prévu à l'article 175 alinéa z de la présente loi organique,
la chambre ordonne le dépôt du dossier et dudit rapport au greffe.
2 Le greffier notifie ce rapport aux parties.
3 À l'expiration des délais prévus aux articles 172 et 174 de la présente loi
organique et lorsque l'affaire est en état d'être jugée, le chef de la juridiction
fixe la date à laquelle l'affaire sera appelée.
Art. 177
1 Dès le dépôt de la requête, le greffier transmet le dossier au chef de la
juridiction.
@droitcongolais.info 51
153.10.16
Art. 179
Dans l'accomplissement des devoirs d'instruction préparatoire, le
magistrat rapporteur peut correspondre directement avec toutes les
autorités, leur demander ainsi qu'aux parties tout renseignement jugé utile,
se faire communiquer tout document, entendre tout témoin, commettre
des experts, déterminer leurs missions et leur communiquer les pièces
utiles et procéder sur les lieux à toutes constatations.
Art. 180
Après l'accomplissement des mesures préalables, le magistrat rapporteur
rédige un rapport sur l'affaire. Ce rapport est transmis à la chambre, avec
les documents datés et signés obtenus conformément à l'article 179 de la
présente loi organique.
52 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 181
Le requérant a 30 jours pour déposer le mémoire en réplique, et la partie
défenderesse 30 jours pour y répondre. À l'expiration de ce délai, le
président fixe la date d'audience.
Art. 180
En cas d'audition des témoins, les parties et leurs avocats sont convoqués.
La chambre ordonne que les témoins prêtent le serment suivant : « je jure
de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ».
Art. 183
La décision est prononcée dans les 30 jours de la prise en délibéré.
Art. 84
1 Lorsque l'affaire est en état, le chef de la juridiction fixe, par ordonnance,
la date d'audience.
2Les lettres recommandées ou par porteur, avec accusé de réception,
portant notification de cette date d'audience, sont envoyées à toutes les
parties 15 jours au moins avant la date d'audience.
Art. 185
1 Aucun mémoire ou document ne peut être déposé après la clôture de
l'instruction.
2Si les parties présentent, avant la clôture de l'instruction, des conclusions
nouvelles ou des moyens nouveaux, la juridiction ne peut les accueillir sans
ordonner un supplément d'instruction.
Art. 186
1Le président de la composition peut rouvrir le débat par une décision
motivée.
2Cette décision est notifiée dans les mêmes formes que l'ordonnance de
clôture et peut faire l'objet de recours.
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Section 1 : De l’expertise
Art. 187
La juridiction administrative peut, soit d'office, soit à la demande des
parties, ordonner, avant-dire droit, qu'il soit procédé à une expertise sur
les points qu'elle détermine.
Art. 188
1Il n'est désigné qu'un seul expert, à moins que la juridiction estime
nécessaire d'en désigner plusieurs.
2La juridiction fixe, en outre, le délai dans lequel l'expert est tenu de
déposer son rapport au greffe. Le choix de l'expert relève de la compétence
du chef de la juridiction.
3Lorsqu'il apparait nécessaire à un expert de faire appel à un ou plusieurs
autres experts, l'expert désigné sollicite, à cet effet, l'autorisation du chef
de la juridiction.
Art. 189
1Le greffier notifie dans les 10 jours à l'expert la décision qui le commet
et qui fixe l'objet de sa mission.
2Il annexe à celle-ci la formule du serment que l'expert prêtera par écrit et
déposera au greffe dans les 3 jours pour être joint au dossier.
Art. 190
1Dans le cas où un expert n'accepte pas la mission qui lui a été confiée, il
en est désigné un autre à sa place.
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153.10.16
2 L'expert qui, après avoir accepté sa mission ne la remplit pas ou celui qui
ne dépose pas son rapport dans le délai fixé peut, après avoir été entendu
par la juridiction, être condamné au paiement des frais frustratoires.
3 L'expert est en outre remplacé, s'il y a lieu.
Art. 191
Les personnes qui ont eu à connaitre d'une affaire à un titre quelconque
sont tenues, avant d'accepter d'être désignées comme experts, d'en relever
la cause au chef de la juridiction. Ce dernier apprécie s'il y a empêchement.
Art. 192
1 Les experts peuvent être récusés pour les mêmes causes que les juges. S'il
s'agit d'une personne morale, la récusation peut viser tant la personne
morale elle-même que les personnes physiques qui assurent en son nom
l'exécution de la mesure d'expertise qui a été prescrite.
2La partie qui entend récuser un expert le fait devant la juridiction qui l'a
commis et ce, avant le début des opérations ou dès la révélation de la cause
de la récusation.
3 Si l'expert s'estime récusable, il se déporte et en informe le chef de la
juridiction.
Art. 193
Les parties sont averties par l'expert de jours et heures auxquels il sera
procédé à l'expertise. Cet avis leur est adressé au moins 4 jours à l'avance,
par lettre recommandée ou par porteur, avec accusé de réception.
Les observations faites par les parties au cours des opérations d'expertise
sont consignées dans le rapport.
Art. 194
S'il y a plusieurs experts, ils procèdent ensemble aux opérations d'expertise
et dressent un seul rapport. S'ils ne peuvent parvenir à la rédaction de
conclusions communes, le rapport comporte l'avis motivé de chacun
d'eux.
Art. 195
1 Le rapport est déposé au greffe. Il est accompagné d'un nombre de copie
égal à celui des parties en litige ayant un intérêt distinct, augmenté de deux.
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153.10.16
Art. 199
L'expert ne peut, en aucun cas, réclamer aux parties une somme
quelconque en sus des allocations provisionnelles prévues, des honoraires,
des débours, des frais de voyage et de séjour régulièrement taxés par le
chef de la juridiction.
Art. 200
1La juridiction peut ordonner de se transporter ou que l'un ou plusieurs
de ses membres se transportent sur les lieux pour y faire des constatations
et vérifications déterminées par sa décision.
2 Elle ou un de ses membres peut en outre, dans le cours de la visite,
entendre, à titre de renseignements, les personnes qu'il désigne et faire en
leur présence les opérations qu'il juge utiles.
3 Les parties sont averties du jour et de l'heure de la visite des lieux.
4 Il est dressé un procès-verbal de l'opération.
Section 2 : De l'enquête
Art. 201
1La juridiction peut, soit à la demande des parties, soit d'office, ordonner
une enquête sur les faits dont la constatation lui parait utile à l'instruction
de l'affaire.
2Elle peut également, dans les mêmes conditions, ordonner une contre-
expertise.
Art. 202
1La juridiction qui ordonne l'enquête indique, dans sa décision, les faits
sur lesquels elle porte et fixe, selon le cas, si elle a lieu devant elle ou devant
un de ses membres qui se transporte, le cas échéant, sur les lieux.
2 Sa décision est notifiée aux parties.
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Art. 201
Lorsqu'une mesure d'instruction est ordonnée, la juridiction peut décider
qu'il soit établi un enregistrement sonore, visuel ou audiovisuel de toute
ou partie des opérations.
Art. 204
La juridiction peut ordonner une commission rogatoire en vue d'une
enquête.
Art. 205
1 Les parties sont invitées à présenter leurs témoins éventuels, aux jours et
lieux fixés par la décision ordonnant l'enquête.
2 Elles peuvent faire assigner les témoins, à leurs frais, par acte du greffier.
3La chambre ou le juge qui procède à l'enquête peut d'office convoquer
ou entendre toute personne dont l'audition lui parait utile.
Art. 206
1Lorsque l'enquête est ordonnée, la preuve contraire peut être apportée
par les témoins sans nouvelle décision.
2Toute personne peut être entendue comme témoin, à l'exception des
personnes qui sont frappées d'une incapacité de témoigner en justice.
3 Toute personne frappée d'une incapacité de témoigner en justice peut
être entendue dans les mêmes conditions, mais sans prestation de serment,
à titre d'information.
4Est tenu de déposer, quiconque en est légalement requis. Peuvent être
dispensées de déposer, les personnes qui justifient d'un motif légitime.
Peuvent s'y refuser, les parents ou alliés en ligne directe de l'une des parties
ou son conjoint, même divorcé.
Art. 207
1Les témoins sont entendus séparément, tant en présence qu'en l'absence
des parties dûment appelées.
2 Avant d'être entendu, chaque témoin déclare ses nom, prénom,
profession, âge et résidence ainsi que, s'il y a lieu, ses liens de parenté ou
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153.10.16
Art. 211
La demande incidente est introduite et instruite dans les mêmes formes
que la requête principale ou le réquisitoire. Elle est jointe à la requête
principale ou au réquisitoire pour y être statuée par une même décision.
Section 2 : De l'intervention
Art. 212
1 L'intervention volontaire de toute partie intéressée est formée par une
requête motivée.
2 Les parties peuvent faire appeler en intervention toute personne dont
elles estiment la présence nécessaire à leur défense. Le président de la
composition ordonne, s'il y a lieu, que cette requête en intervention soit
communiquée aux parties adverses et fixe le délai imparti à celles-ci pour
y répondre.
3 Néanmoins, la décision à prendre sur l'affaire principale ne peut être
retardée par une intervention.
Art. 213
La demande en intervention est introduite au plus tard avant la clôture des
débats.
Art. 214
1 Le président de la composition saisie du recours convoque le requérant,
la partie adverse et la partie intervenante à comparaître devant elle dans les
30 jours de la demande du dépôt du dossier.
2 La composition statue sans délai, les parties et le ministère public
entendus.
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153.10.16
Art. 215
1Les pièces produites par une partie peuvent être contestées par la partie
adverse, en faisant une déclaration au greffe de la juridiction.
2Dès le dépôt de la déclaration, le greffier fait sommation à la partie qui a
produit la pièce incriminée de déclarer si elle persiste à en faire état.
3 Sila partie qui a produit la pièce contestée renonce à en faire état par une
déclaration au greffe ou si elle n'a pas fait de déclaration dans la huitaine,
la pièce est écartée. Le délai de huitaine pourra être prorogé par la
juridiction.
4 Si elle déclare persister à faire état de la pièce contestée, le greffier le
notifie à la partie qui a soulevé l'incident. Celle-ci ou le ministère public
peut, dans les 8 jours, saisir la juridiction compétente ; dans ce cas, la
juridiction sursoit à statuer jusqu'après le jugement sur le faux à moins
qu'elle estime que la pièce contestée est sans influence sur sa décision.
5 Si, ni le ministère
public, ni la partie qui a soulevé l'incident n'ont introduit
d'action dans le délai précité, la pièce est maintenue au dossier et soumise
à l'appréciation de la juridiction.
Section 4 : Du désistement
Art. 216
1Lorsqu'il y a renonciation expresse à une action introduite en justice, la
composition saisie se prononce sans délai sur le désistement, lequel doit
avoir été accepté par la partie adverse.
2Le désistement et l'acceptation sont faits par acte signé et daté par les
parties ou leurs mandataires, porteurs de procuration spéciale, et déposé
au greffe.
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Art. 217
1Si, avant la clôture des débats, une des parties vient à décéder, il y a lieu
à reprise de l'instance.
2Hormis les cas d'urgence, la procédure est suspendue pendant le délai
accordé aux héritiers pour faire inventaire et délibérer.
3 Toutes communications et notifications sont faites valablement aux
ayants droit, collectivement et sans autre désignation, au domicile élu ou
au dernier domicile du défunt.
4La juridiction peut demander en outre au ministère public de recueillir
des renseignements sur l'identité ou la qualité des parties à l'égard
desquelles la reprise d'instance peut avoir lieu.
Art. 218
1La reprise d'instance volontaire a lieu dans un délai préfix de 6 mois à
dater du décès, de la perte de qualité ou de capacité d'une partie, par le
dépôt au greffe d'un mémoire justifiant la qualité de la personne qui
reprend l'instance.
2 Legreffier transmet une copie de cette requête aux parties et au ministère
public.
3Le défaut de reprise d'instance du demandeur dans le délai requis vaut
désistement, après une mise en demeure adressée à la succession du de
cujus.
Art. 219
1 Les ayants droit qui ont volontairement repris l'instance dans le délai fixé
à l'article 218 susmentionné peuvent forcer les autres ayants droit à
intervenir.
2 La reprise d'instance forcée est faite en la forme d'une requête
introductive d'instance et indique l'état de la procédure en cours.
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Art. 220
La reprise d'instance volontaire ou l'acquiescement à la reprise d'instance
forcée n'emporte pas l'acceptation de l'hérédité.
Art. 221
Après l'expiration des délais prévus à l'article 218 ci-dessus, la procédure
est valablement reprise contre les ayants droit du défunt, par requête
rédigée conformément aux dispositions de la présente loi organique.
Art. 222
1 En cas de litispendance, les causes pendantes devant les différentes
juridictions de l'ordre administratif sont renvoyées par l'une d'elles à l'autre
selon les règles et dans l'ordre ci-après :
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153.10.16
3 Dans ce cas, lorsque les parties ne sont pas les mêmes dans toutes les
actions connexes et que la juridiction de renvoi a déjà rendu un jugement
qui ne la dessaisit pas, le renvoi à cette juridiction ne peut être prononcé
si le plaideur qui n'a pas été partie à ce jugement s'y oppose.
4 Les décisions de renvoi sont rendues en dernier ressort.
5La juridiction de renvoi ne peut décliner sa compétence sur les causes
dont elle est saisie.
6 Une expédition de la décision du renvoi est transmise avec les pièces de
la procédure au greffe de la juridiction à laquelle la cause a été renvoyée.
Art. 224
1 S'il
y a lieu de statuer par une seule et même décision sur plusieurs affaires
pendantes devant les chambres différentes, le premier président peut
désigner par ordonnance, soit d'office, soit à la demande du ministère
public, soit à la demande des parties, la chambre ou la composition qui en
connaitra.
2 Le greffier notifie cette ordonnance aux parties et au ministère public.
3 Lorsqu'il s'agit d'affaires pendantes devant une même chambre, la
jonction peut, selon le cas, en être ordonnée par la chambre saisie.
Art. 225
1 Lacour administrative d'appel peut, pour cause de sûreté publique ou de
suspicion légitime, renvoyer la connaissance d'une affaire d'un tribunal
administratif de son ressort à un autre tribunal administratif du même
ressort.
2 Le Conseil d'État peut, pour les mêmes causes, renvoyer la connaissance
d'une affaire d'une cour administrative d'appel à une autre ou d'une
juridiction du ressort d'une cour administrative d'appel à une juridiction
de même rang du ressort d'une autre cour administrative d'appel.
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153.10.16
Art. 226
1 La requête aux fins de renvoi pour cause de sûreté publique ou de
suspicion légitime peut être présentée soit par le procureur général près le
Conseil d'État, soit par l'officier du ministère public près la juridiction
saisie.
2 Pour cause de suspicion, toute requête peut également être présentée par
les parties.
3 La requête est introduite par écrit.
4La juridiction saisie de la demande de renvoi donne acte du dépôt de la
requête.
5 Sur production d'une expédition de cet acte par le ministère public ou
par la partie la plus diligente, la juridiction saisie quant au fond sursoit à
statuer.
Art. 227
1 La date d'audience est notifiée à toutes les parties en cause dans les
formes et délais ordinaires.
2 Les débats se déroulent de la manière suivante :
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153.10.16
Art. 228
1 Lorsqu'une exception d'inconstitutionnalité d'un acte législatif ou
administratif est soulevée par ou devant une juridiction de l'ordre
administratif, celle-ci saisit obligatoirement la Cour constitutionnelle.
2 La solution du litige porté devant la juridiction saisie est subordonnée à
l'appréciation de la constitutionnalité de l'acte législatif ou administratif
contesté.
3 La juridiction saisie sursoit à statuer jusqu'à ce que la Cour
constitutionnelle se soit prononcée.
4 Sila Cour constitutionnelle décide que la disposition dont elle a été saisie
n'est pas conforme à la Constitution, il ne peut en être fait application.
Art. 229
Les rôles des affaires sont arrêtés par le chef de la juridiction.
Art. 230
1Le chef de la juridiction peut, à tout moment de la procédure, décider
d'inscrire une affaire au rôle de la juridiction statuant en plénière.
2 Les rôles sont affichés à la porte de la salle d'audience.
Art. 231
1 Les parties et le ministère public sont avertis, par une notification faite
conformément à l'article184 de la présente loi organique, du jour et de
l'heure où l'affaire est appelée à l'audience.
2Dans les deux cas susvisés, l'avertissement est donné 15 jours au moins
avant l'audience.
66 @droitcongolais.info
153.10.16
3Toutefois, en cas d'urgence, ce délai peut être abrégé par une décision
expresse du chef de la juridiction qui sera mentionnée sur la convocation.
Art. 232
1Les audiences de la section du contentieux sont publiques, à moins que
cette publicité ne soit jugée dangereuse pour l'ordre public ou les bonnes
mœurs.
2Dans ce cas, la composition ordonne le huis clos par une décision
motivée.
Art. 233
1 Les débats se déroulent de la manière suivante :
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153.10.16
2De même, après la clôture des débats, elle décide de leur réouverture
pour ordonner aux parties de conclure sur l'incident ou sur le moyen
d'ordre public soulevé d'office.
Art. 236
Les juridictions de l'ordre administratif organisent la police des audiences
conformément à leur règlement intérieur.
Art. 237
1Les jugements et arrêts définitifs sont, à la diligence du greffier, publiés
dans les mêmes formes que les actes, règlements ou décisions annulés.
2 Ils sont notifiés aux parties et affichés au siège de ce tribunal qui a rendu
la décision ainsi qu'au siège de l'autorité qui a pris l'acte.
Art. 238
1Les taux des droits et frais à percevoir ainsi que les modalités de leur
perception sont fixés par la législation relative à la nomenclature des actes
générateurs des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de
participation.
2 Toutes dépenses faites à la requête des parties, du ministère public ou
décidées d'office par toute juridiction administrative seront taxées et
liquidées pour être imputées à l'état des frais.
3 Pour le calcul des frais, les rôles de la procédure seront comptés
conformément aux dispositions de l'alinéa premier du présent article.
Art. 239
1 Aucune affaire n'est portée au rôle d'une juridiction de l'ordre
administratif sur requête d'une partie sans la consignation préalable d'une
provision dont le montant est fixé par la législation en la matière, sauf
dispense de consignation accordée suivant les modalités prévues à
l'article 241 de la présente loi organique.
68 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 241
1Compte tenu des ressources des parties, dispense totale ou partielle de
consignation ainsi qu'autorisation de délivrance en débet des expéditions
et copies peuvent être accordées, sur requête, par le chef de la juridiction.
2 L'ordonnance de dispense ou d'autorisation n'entre pas en taxe.
Art. 242
En cas de dispense totale ou partielle de consignation, les frais d'expertise
et les taxations à témoins sont avancés par le Trésor public.
Art. 243
La personne qui demande la dispense des frais joint à sa requête les
documents prouvant son état d'indigence.
Art. 244
1 Le chef de la juridiction saisie statue sur la demande de dispense des frais
et entend les parties, s'il échet.
@droitcongolais.info 69
153.10.16
Art. 249
1 Les arrêts et jugements sont notifiés aux parties par les soins du greffier.
2 Toutefois, les arrêts et jugements qui, conformément aux dispositions de
la présente loi organique, décrètent le désistement ou déclarent
l'irrecevabilité, et ceux qui décident qu'il n'y a pas lieu à statuer font l'objet
d'un envoi aux parties en copie libre sous pli ordinaire.
Art. 250
1 Les arrêts et jugements sont exécutoires de plein droit.
70 @droitcongolais.info
153.10.16
Section 1 : De l'opposition
Art. 253
1 Toute personne qui, mise en cause devant une juridiction administrative,
n'a pas produit d'observation ou de défense en forme régulière, peut
former opposition au jugement ou à l'arrêt rendu par défaut, sauf si la
décision a été rendue contradictoirement à l'égard d'une partie qui a le
même intérêt que la partie défaillante.
2 L'opposition n'est pas suspensive, à moins qu'il en soit autrement
ordonné.
3Elle est formée dans le délai de 2 mois à compter du jour où la décision
par défaut a été notifiée, outre 2 jours par cent kilomètres de distance.
4 Ladistance à prendre en considération est celle qui sépare le domicile de
l'opposant du lieu où la signification de l'opposition doit être faite.
@droitcongolais.info 71
153.10.16
5 Lorsque la signification n'a pas été faite à personne, l'opposition peut être
faite dans 2 mois, outre les délais de distance, qui suivent celui où
l'intéressé aura eu connaissance de la signification. S'il n'a pas été établi
qu'il en a eu connaissance, il peut faire opposition dans les 2 mois outre
les délais de distance qui suivent le premier acte d'exécution dont il a eu
personnellement connaissance, sans qu'en aucun cas, l'opposition puisse
encore être reçue après l'exécution consommée de l'arrêt ou jugement.
6 La décision qui admet l'opposition remet, s’il y a lieu, les parties dans
l'état où elles étaient auparavant.
Art. 254
La juridiction qui a des raisons sérieuses de croire que le défaillant n'a pas
pu être instruit de la procédure peut, en adjugeant le défaut, fixer pour
l'opposition un délai autre que ceux prévus par l'article précédent.
Art. 255
1 L'opposition est formée par la partie ou par un fondé de pouvoir spécial,
soit par déclaration reçue et actée par le greffier de la juridiction qui a rendu
la décision, soit par lettre recommandée à la poste adressée au greffier de
cette juridiction ou par porteur avec accusé de réception.
2 Elle peut aussi être faite par déclaration sur les commandements, procès-
verbaux de saisie et de tout autre acte d'exécution, à charge pour
l'opposant de la réitérer dans les 2 mois, outre deux jours par cent
kilomètres de distance, et suivant les formes prévues ci- dessus, à défaut
de quoi elle n'est plus recevable et l'exécution peut être poursuivie sans
qu'il soit besoin de la faire surseoir.
Art. 256
1 L'acte d'opposition contient l'exposé sommaire des moyens de la partie.
2La date de l'opposition est celle de la déclaration au greffe ou celle de la
réception par le greffier de la lettre recommandée.
3 Le greffier qui reçoit la déclaration d'opposition fait assigner le
demandeur originaire dans les formes et délais prévus au chapitre I,
sous-titre II, du titre IV de la présente loi organique.
72 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 257
L'opposition contre une décision qui a statué sur une première opposition
n'est pas recevable.
Art. 258
1 Toute personne peut former tierce opposition à une ordonnance, un
jugement ou un arrêt qui préjudicie à ses droits, dès lors que, ni elle, ni
ceux qu'elle représente n'ont été présents ou régulièrement appelés dans
l'instance ayant abouti à cette décision.
2La tierce opposition n'est recevable que si elle est introduite dans les 2
mois qui suivent la publication de l'ordonnance, du jugement ou de l'arrêt
ou, si l'exécution est parvenue à la connaissance du tiers d'une manière
quelconque avant la publication, 30 jours après la date à laquelle il en a eu
connaissance.
3La requête formant tierce opposition est, à la diligence du greffier,
notifiée à toutes les parties en cause à la décision entreprise et au ministère
public.
4La tierce opposition n'est pas suspensive de l'exécution de la décision
entreprise, sauf si la juridiction en décide autrement par une ordonnance
qui sera notifiée à toutes les parties, à la diligence du greffier.
Art. 259
Il est procédé à l'instruction de la tierce opposition dans les formes
prescrites pour la requête.
Art. 260
La tierce opposition formée par action principale est portée devant la
juridiction qui a rendu la décision attaquée.
Art. 261
1 La tierce opposition incidente à une contestation dont une juridiction est
saisie est formée par voie de conclusions, si cette juridiction est du rang
égal ou supérieur à celle qui a rendu la décision entreprise.
@droitcongolais.info 73
153.10.16
Section 3 : De l'appel
Art. 263
Toute partie présente dans une instance ou qui a été régulièrement appelée,
alors même qu'elle n'aurait produit aucune défense, peut interjeter appel
contre toute décision juridictionnelle rendue dans cette instance par le
tribunal administratif ou par la cour administrative d'appel.
Art. 264
1Sauf disposition légale contraire, le délai d'appel est de 2 mois augmenté
des délais de distance prévus à l'article 253 alinéas 3 et 4 de la présente loi
organique. Il court contre toute partie à l'instance, à compter du jour de la
notification de la décision attaquée.
2 Si la décision a été signifiée par huissier de justice, le délai d'appel court à
dater de cette signification contre la partie qui l'a initié et contre celle qui
l'a reçue.
Art. 265
Aucun appel ne peut être déclaré recevable si l'appelant ne produit
l'expédition régulière de la décision attaquée contenant l'état de la
procédure, les dispositifs de la conclusion des parties et, le cas échéant, les
autres actes de la procédure.
Art. 266
1 L'appel est formé par la partie ou par un fondé de pouvoir spécial, soit
par une déclaration reçue et actée par le greffier de la juridiction d'appel,
soit par lettre recommandée à la poste adressée au greffier de cette
juridiction.
74 @droitcongolais.info
153.10.16
ordonne, avant dire droit, une preuve, une vérification ou une instruction
qui préjuge du fond.
Art. 272
1 Aucune nouvelle demande ne peut être formée, au degré d'appel, à moins
qu'il ne s'agisse de compensation, ou que la demande ne soit la défense à
l'action principale.
@droitcongolais.info 75
153.10.16
Art. 275
1 Lesjuridictions de l'ordre administratif connaissent de l'interprétation de
toute décision de justice rendue par elles.
2 Elles connaissent également des actions en rectification d'erreur
matérielle contenue dans leurs décisions.
3 L'action en rectification d'erreur matérielle est présentée dans les mêmes
76 @droitcongolais.info
153.10.16
Titre V
Art. 277
1 Les juridictions administratives peuvent, à la demande des parties,
recourir à la médiation ou à la conciliation avant de statuer au fond de
litiges dont elles sont saisies.
2La médiation ou la conciliation se déroule dans un délai de 3 mois à
compter du jour de l'introduction de la requête.
3Dans ce cas, l'arrangement intervenu entre parties est constaté et coulé
dans une décision d'expédient.
4Dans le cas contraire, le dossier suit son cours normal. Il est examiné
conformément aux dispositions de la présente loi organique.
@droitcongolais.info 77
153.10.16
Chapitre II : Du référé
Art. 278
1 Lajuridiction administrative, siégeant à juge unique et ce, en chambre du
conseil, statue com me juge des référés.
2Le juge des référés rend des mesures provisoires. Il ne statue pas sur la
demande principale.
3Il se prononce par voie d'ordonnance dans les 8 jours de la saisine
conformément aux dispositions de la présente loi organique.
Art. 279
1Le président du tribunal administratif et le premier président de la cour
administrative d'appel ainsi que les magistrats de leurs juridictions qu'ils
désignent à cet effet sont des juges des référés.
2Pour les litiges relevant de la compétence du Conseil d'État, le président
de la section du contentieux est juge des référés ainsi que les conseillers
qu'il désigne à cet effet.
3Nul ne peut être désigné, sur délégation, juge des référés, en application
de l'alinéa précédent, s'il n'a pas le grade de président ou, en cas d'absence
ou d'empêchement de celui-ci, de conseiller ayant au moins trois ans
d'ancienneté dans le grade.
Art. 280
La compétence matérielle du juge des référés se détermine par celle du
litige principal auquel se rapporte au fond la demande de mesure en référé.
Art. 281
Le juge des référés peut, à la demande de toute personne intéressée, au vu
d'un élément nouveau, modifier, par ordonnance, les mesures qu'il avait
ordonnées dans le cadre des articles 287 à 289 de la présente loi organique
ou y mettre fin.
78 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 282
1 Lorsqu'une décision administrative fait l'objet d'une requête en
annulation ou en réformation, qu'il existe un doute sérieux quant à sa
légalité et qu'il y a urgence, le juge des référés saisi par une demande en
référé-suspension peut décider qu'il y a lieu d'ordonner la suspension de la
décision administrative attaquée pour une durée qui ne peut excéder la
date de la décision quant au fond du litige soulevé par la requête principale
en annulation ou en réformation.
2 Il est alors statué sur la requête principale dans les 8 jours de la saisine.
Art. 283
1 Lorsqu'une décision administrative porte gravement atteinte et de
manière manifestement illégale à une liberté publique et/ou fondamentale,
le juge des référés saisi par une demande en référé-liberté peut ordonner
toute mesure nécessaire à la sauvegarde de la liberté.
2 Le juge des référés se prononce dans les quarante-huit heures lorsqu'il
statue sur une demande en référé-liberté.
Art. 284
Lorsqu'à la suite d'une décision administrative ou en l'absence de celle-ci,
il y a lieu soit d'empêcher le maintien ou l'aggravation d'une situation
dommageable en fait ou irrégulière en droit, soit de préserver les intérêts
particuliers du demandeur ou l'intérêt général, le juge des référés, saisi en
référé-conservatoire, peut, sans faire obstacle à l'exécution d'aucune
décision administrative, ordonner toutes mesures utiles à la préservation
de la situation des parties à l'avenir.
Art. 285
1 La procédure des référés est contradictoire, écrite et orale.
@droitcongolais.info 79
153.10.16
2Lorsque le juge des référés est saisi des demandes prévues aux articles
282, 283 et 284 de la présente loi organique, il informe les parties de la
date et de l'heure de l'audience.
3Sauf si le juge renvoie la question à une formation collégiale, l'audience
se déroule sans les conclusions du ministère public.
Art. 286
1 Lorsqu'il apparaît, au vu de la requête, que la demande est dépourvue de
caractère d'urgence ou ne relève manifestement pas de la compétence de
la juridiction administrative, qu'elle est irrecevable ou non fondée, le juge
des référés peut rejeter la demande, sans même communiquer la requête
au défendeur ni procéder à la convocation des parties tel que prévu par
l'article 289 de la présente loi organique.
2 Lejuge des référés qui entend décliner sa compétence rejette la demande
dont il est saisi par une ordonnance.
Art. 287
1Outre les mentions prévues à l'articlei35 de la présente loi organique, la
requête aux fins des mesures en référé contient la justification de l'urgence
des mesures sollicitées.
2 La requête en référé-suspension doit, à peine d'irrecevabilité, être
présentée dans une requête distincte de la requête en annulation ou en
réformation et être accompagnée de la requête principale.
Art. 288
L'irrecevabilité dont sont frappées les requêtes introductives d'instance
pour cause de violation des formes prescrites par les articles i4o et le de la
présente loi organique n'est pas applicable en matière de référé.
Art. 289
1La requête est notifiée aux défendeurs.
2 Le juge des référés accorde les délais les plus brefs aux parties pour
fournir leurs observations. Sans mise en demeure, la procédure est
poursuivie, en cas d'inobservation de ces délais.
80 @droitcongolais.info
153.10.16
@droitcongolais.info 81
153.10.16
Art. 295
1Les ordonnances en matière de révision des mesures prises par voie de
référé, de référé-suspension, de référé-conservatoire ou des décisions de
rejet, avant des demandes sans instruction de la requête, prises
respectivement en application des dispositions des articles 281, 282, 284
et 286 de la présente loi organique, sont rendues en premier et dernier
ressort.
2 Lesordonnances rendues en matière de référé-liberté prévu à l'article 283
le sont en premier ressort.
Art. 296
1 Les ordonnances visées à l'alinéa premier de l'article 295 de la présente
loi organique ne peuvent être attaquées que par le pourvoi en cassation
dans les 15 jours de la notification ; sauf cas de rejet prévu à l'article 286
de la présente loi organique, le délai est porté à 30 jours.
2 Lesordonnances rendues en matière de référé-liberté prévu à l'article 283
de la présente loi organique sont susceptibles d'appel devant la cour
administrative d'appel ou le Conseil d'État.
3Le premier président de la cour administrative d'appel, le président de la
section du contentieux du Conseil d'État, ou un magistrat délégué à cet
effet conformément à la présente loi, statue dans un délai de quarante-huit
heures.
82 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 297
1 Lorsqu'ily a lieu uniquement de constater, sans aucune autre appréciation
de fait ou de droit, les faits survenus dans son ressort, qui seraient
susceptibles de donner lieu à un litige, le juge des référés peut, sur simple
requête en référé-constat, présentée avec ou sans ministère d'avocat, en
l'absence même d'une décision administrative préalable, ordonner la
constatation des faits, sans délai, par un expert qu'il désigne.
2Avis en est donné immédiatement aux défendeurs éventuels qui ne sont
pas invités à se pourvoir en défense.
Art. 298
1 Lorsqu'il y a lieu de prescrire toute mesure utile d'expertise ou
d'instruction portant uniquement sur les questions de fait, le juge des
référés peut, sur simple requête en référé-instruction, présentée avec ou
sans ministère d'avocat, en l'absence même d'une décision administrative
préalable, ordonner une expertise ou une mesure d'instruction.
2 Larequête est notifiée au défendeur éventuel en lui accordant un délai de
réponse.
Art. 299
1 Lorsque l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable,
même en l'absence d'une demande au fond, le juge des référés peut
accorder une provision au créancier qui l'a saisi par une requête en
référé-provision.
2À cet effet, le juge des référés peut, même d'office, subordonner le
versement de la provision à la constitution d'une garantie.
3 Larequête est notifiée au défendeur éventuel en lui accordant un délai de
réponse.
@droitcongolais.info 83
153.10.16
Art. 300
1 La requête aux fins de constat comporte, outre les mentions fixées par
l'article135 de la présente loi organique, et ce à peine d'irrecevabilité,
'Indication précise des faits qui font l'objet de la demande de constat et de
l'utilité de ce constat.
2 Le juge des référés peut ordonner le constat sans débat contradictoire. Il
statue seul sans les conclusions du ministère public. L'ordonnance en
référé-constat qui ordonne le constat doit être notifiée sans délai au
défendeur éventuel.
Art. 301
La requête en référé-instruction doit, outre les mentions fixées par l'article
135 de la présente loi organique, et ce à peine d'irrecevabilité, porter sur
un objet réel et effectif, ayant un lien d'utilité avec le règlement du litige
principal.
Art. 302
1 La requête en référé-provision doit, outre les mentions fixées par
l'article 135 de la présente loi organique, et ce à peine d'irrecevabilité,
indiquer la source de la créance et les titres sur lesquels elle se fonde. La
créance doit être liquide, exigible et insusceptible de recouvrement en l'état
par un titre exécutoire.
2L'ordonnance en référé-provision confère un caractère exécutoire à la
créance.
3L'irrecevabilité de la requête principale en vue de laquelle la demande en
référé-provision est introduite entraine l'irrecevabilité de cette dernière.
§ 3. Des recours
Art. 303
L'ordonnance en référé-constat qui ordonne le constat ne peut faire l'objet
que d'une tierce opposition dans les conditions prévues à l'article 258 de
la présente loi organique, et ce dans un délai de 15 jours à compter de sa
notification.
84 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 304
1 L'ordonnance en référé-constat ou en référé-instruction qui rejette
partiellement ou totalement la demande peut faire l'objet d'un appel du
demandeur dans un délai de 15 jours à compter de sa notification.
2Le défendeur, ayant qualité de partie au litige, peut également attaquer,
par voie d'appel, l'ordonnance en référé-constat devant le juge des référés.
3 Le recours en cassation est ouvert contre la décision d'appel dans les 15
jours de sa notification.
Art. 305
L'ordonnance en référé-provision est susceptible d'appel dans le délai de
15 jours à compter de sa notification. Le recours en cassation est ouvert
contre la décision d'appel dans les 15 jours de sa notification.
Art. 306
1 Dans le délai d'un mois à compter de la notification de l'ordonnance, le
créancier bénéficiaire de l'ordonnance en référé-provision peut introduire,
dans les conditions de droit commun, une demande au fond pour obtenir
la fixation définitive du montant de sa créance ; à défaut, la personne
condamnée peut saisir, dans les mêmes délai et conditions, le juge de fond
pour la même demande.
2 Le défaut d'action de la part de la personne condamnée vaut
acquiescement de la décision accordant la provision. Dans ce cas,
l'ordonnance en référé-provision devient définitive et ne peut plus être
attaquée.
Art. 307
L'ordonnance en référé-provision peut être suspendue dans son exécution
par un sursis à l'exécution prononcée par le juge d'appel ou le juge de
cassation, uniquement lorsque l'exécution est susceptible d'entraîner des
conséquences irréparables et si les moyens invoqués sont sérieux et
paraissent justifier son annulation ainsi que le rejet de la demande.
@droitcongolais.info 85
153.10.16
Art. 308
Lorsqu'il y a lieu de sanctionner les violations des règles de transparence,
de publicité et de mise en concurrence à l'occasion de la passation des
marchés publics, des contrats de partenariats et de délégation de service
public, le juge des référés peut être saisi par une requête en référé
précontractuel.
Art. 309
Peuvent introduire une requête en référé précontractuel, les personnes
susceptibles d'être lésées par le non-respect des règles de transparence, de
publicité et de mise en concurrence ainsi que les autorités chargées de la
tutelle sur les actes des autorités administratives décentralisées et des
organismes publics.
Art. 310
Sans préjudice des recours prévus par la loi et les édits sur les marchés
publics, le juge des référés peut, avant la conclusion du contrat provisoire,
ordonner à l'auteur du manquement de se conformer aux obligations
légales et réglementaires en matière de publicité et de mise en concurrence,
l'enjoindre de suspendre les dispositions qui violent les dispositions légales
et suspendre la passation du contrat ou l'exécution qui s'y rapporte.
Art. 311
1Avant la signature du contrat ou l'approbation du contrat définitif, les
personnes ayant intérêt à signer le contrat ainsi que les autorités de tutelle
sur les actes des autorités administratives décentralisées ainsi que ceux des
organismes publics peuvent saisir le juge des référés en référé
précontractuel pour faire sanctionner la violation d'une obligation de
publicité et de mise en concurrence survenue entre la signature du contrat
provisoire et le contrat définitif ou son approbation.
2Le juge des référés peut alors différer, pour une durée d'un mois
maximum, la signature ou l'approbation du contrat jusqu'à la réalisation
des obligations légales et réglementaires prévues pour le marché.
86 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 312
Le juge des référés saisi en matière de référé précontractuel des marchés
publics statue en premier et dernier ressort.
§ 2. Du référé douanier
Art. 313
1 En matière douanière, lorsque les garanties offertes, dans le cadre d'une
procédure de contestation des droits et taxes à l'importation et à
l'exportation ou de la contestation de la douane sur le caractère prohibé
de la marchandise, ont été rejetées par l'administration douanière, le juge
des référés peut être saisi dans les 10 jours ouvrables suivant la décision
de rejet par une requête en référé douanier.
2Cette requête n'est recevable que si le demandeur a consigné en garantie
au profit de la douane auprès d'une banque sur un compte séquestre
produisant intérêt au taux légal une somme représentant au moins 50 %
des droits contestés.
Art. 314
1Dans les 15 jours suivant sa saisine, le juge des référés décide si les
garanties offertes par le requérant répondent aux prescriptions du code
des douanes ou de le dispenser des garanties déjà constituées.
2 Il peut ordonner la restitution des sommes excédentaires.
3Pendant la procédure, la douane ne peut exercer aucune action sur les
biens du requérant en dehors des mesures conservatoires.
Art. 315
Le juge des référés en matière douanière est le juge des référés du Conseil
d'État. Il statue en dernier ressort.
§ 3. Du référé fiscal
Art. 316
1En matière fiscale et parafiscale, lorsque les garanties offertes dans le
cadre d'une procédure de contestation des impôts directs et indirects, de
@droitcongolais.info 87
153.10.16
la taxe sur la valeur ajoutée, que ces impôts et taxes résultent d'une loi ou
d'un édit ou d'une décision d'une autorité territoriale décentralisée, ne sont
pas admises au bénéfice du sursis légal de paiement, le juge des référés
peut être saisi dans les 10 jours ouvrables suivant la décision de rejet par
une requête en référé fiscal.
2Cette requête n'est recevable que si le demandeur a consigné en garantie
au profit de l'Administration fiscale auprès d'une banque sur un compte
séquestre produisant intérêt au taux légal une somme égale au montant des
droits contestés.
Art. 317
1 Dans les 15 jours suivant sa saisine, le juge des référés décide si les
garanties offertes par le requérant répondent aux prescriptions légales ou
le dispenser des garanties déjà constituées.
2 Il peut ordonner la restitution des sommes excédentaires.
3Dans le même délai, le juge des référés décide, au vu des arguments
avancés par les parties, s'il y a lieu d'accorder ou pas le sursis de paiement
au requérant.
4Pendant la procédure, l'Administration fiscale ne peut exercer aucune
action sur les biens du requérant en dehors des mesures conservatoires.
Art. 318
Le juge des référés en matière fiscale est le juge des référés correspondant
au juge de l'impôt, droit et taxe concerné. Il statue en premier ressort.
Art. 319
1 L'autorité chargée de la tutelle sur les actes des entités territoriales
décentralisées peut saisir le juge des référés en référé sur déféré pour
suspendre une délibération d'un acte soumis à un contrôle a priori et qui
n'a pas fait l'objet de transmission préalable.
2 Lejuge des référés ordonne la suspension de la délibération et enjoint, le
cas échéant, à l'autorité décentralisée de procéder à la communication
préalable prévue par la loi.
88 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 320
1 Lorsqu'un acte d'une entité territoriale décentralisée paraît créer un doute
sérieux quant à sa légalité ou qu'il compromet l'exercice d'une liberté
publique ou individuelle, l'autorité de tutelle peut, par une demande
séparée, saisir le juge en référé sur déféré pour suspendre l'exécution de la
décision.
2 Lasuspension ne peut dépasser la durée d'un mois endéans lequel le juge,
obligatoirement saisi du fond, statue sur la légalité de l'acte querellé.
3La décision du juge des référés est susceptible d'un recours en cassation
devant le Conseil d'État dans les 15 jours de sa notification.
Art. 321
Lorsqu'il est fait appel d'un jugement ou d'un arrêt d'une juridiction de
l'ordre administratif, la juridiction d'appel peut, à la demande de l'une des
parties, ordonner le sursis à exécution du jugement ou de l'arrêt attaqué si
les moyens invoqués paraissent, en l'état de l'instruction, sérieux et de
nature à justifier l'annulation ou la réformation du jugement ou de l'arrêt
attaqué ou si l'exécution d'un jugement ou d'un arrêt risque d'exposer
l'appelant à la perte d'une somme qui ne devrait pas rester à sa charge dans
le cas où ses conclusions d'appel seraient accueillies.
Art. 322
Le Conseil d'État statuant sur pourvoi en cassation peut, à la demande de
l'auteur du pourvoi, ordonner un sursis à exécution de l'arrêt rendu en
dernier ressort lorsque cette décision peut entraîner des conséquences
difficilement réparables et si les moyens invoqués paraissent, en l'état de
l'instruction, sérieux et de nature à justifier l'annulation et l'infirmation de
la décision retenue par les juges de fond ou si l'exécution d'un jugement
ou d'un arrêt risque d'exposer l'auteur du pourvoi à la perte d'une somme
qui ne devrait pas rester à sa charge dans le cas où ses conclusions d'appel
seraient accueillies.
@droitcongolais.info 89
153.10.16
Art. 323
À peine d'irrecevabilité, la demande tendant à l'obtention d'un sursis à
exécution est présentée par une requête séparée, accompagnée d'une copie
du recours ou du pourvoi.
Art. 324
1La composition qui a ordonné le sursis dans le cadre des articles 321
et 322 de la présente loi organique peut y mettre fin à tout moment.
2L'arrêt ordonnant le sursis est susceptible d'appel dans les 15 jours de sa
notification.
Art. 325
1 L'instructionde la demande de sursis est poursuivie en extrême urgence.
Les délais accordés aux parties pour fournir leurs observations ne peuvent
dépasser 8 jours et sont observés ; faute de quoi, il est passé outre, sans
mise en demeure.
2 Lorsqu'il apparait à la juridiction, au vu de la requête introductive
d'instance et des conclusions de sursis, que leur rejet est certain, le
président peut faire application des dispositions relatives à la dispense
d'instruction de la présente loi organique.
Art. 326
Dans tous les cas, il est statué sur la requête aux fins de sursis à exécution
par une décision motivée rendue dans les formes prévues à l'article 327 de
la présente loi organique.
Art. 327
La décision prescrivant le sursis à exécution d'un jugement ou d'un arrêt
est, dans les vingt-quatre heures à compter du prononcé, notifiée aux
parties ainsi qu'au ministère public et à l'auteur de cette mesure. Les effets
de ladite mesure sont suspendus à partir du jour où son auteur reçoit cette
notification.
Art. 328
Les décisions rendues sur une demande de sursis à exécution peuvent être
attaquées, en appel, par l'auteur de la décision litigieuse ou par toute partie,
dans les 15 jours de leur notification.
90 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 329
Une administration publique peut être condamnée au paiement d'une
astreinte :
Art. 330
La requête en vue de l'imposition d'une astreinte est signée par un avocat.
Elle est contenue soit dans la requête initiale, soit dans une requête
séparée.
Art. 331
Outre les mentions exigées à l'article 135 de la présente loi organique, la
requête contient :
Section 2 : De l'instruction
Art. 332
Le greffier transmet, sans délai, une copie de la requête à la partie adverse.
@droitcongolais.info 91
153.10.16
Art. 333
L'administration publique dispose d'un délai de 30 jours pour adresser au
greffe une note d'observations en quatre exemplaires à laquelle est joint le
dossier. Un exemplaire est communiqué, sans délai, au requérant.
Art. 334
Dans les 30 jours de la réception de la note visée à l'article précédent, le
greffier communique le dossier au ministère public qui rédige un rapport
sur l'affaire.
Art. 335
1Le chef de la juridiction convoque les parties à comparaître devant la
composition à bref délai et au plus tard dans les 10 jours de la réception
du rapport. Un exemplaire de celui-ci est annexé à l'acte de convocation.
2 La juridiction statue sans délai, les parties et le ministère public entendus.
Art. 336
1Au vu du rapport visé à l'article précédent, le chef de la juridiction fixe,
par ordonnance, la date et l'heure de l'audience.
2Celle-ci doit avoir lieu dans les 10 jours de la réception du rapport du
ministère public.
Art. 337
Le chef de la juridiction peut, à la demande du requérant, ordonner
l'abréviation des délais fixés dans la présente section, si les circonstances
de la cause le justifient.
Section 3 : De l'audience
Art. 338
1 Le requérant ou son avocat et le représentant de l'Administration
publique, dûment habilité, doivent être présents à l'audience ou dûment
appelés.
2 Si le requérant n'est ni présent, ni représenté, la requête en vue
d'imposition d'une astreinte est rejetée.
92 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 339
La requête de l'Administration publique condamnée à une astreinte est
datée et contient :
@droitcongolais.info 93
153.10.16
Art. 343
1 Tout juge se trouvant dans une des hypothèses prévues à l'article 346 de
la présente loi organique est tenu de se déporter, à peine de poursuites
disciplinaires.
2 Le juge qui désire se déporter informe le chef de la juridiction à laquelle
il appartient en vue de pourvoir à son remplacement.
Art. 344
Les membres de la section du contentieux ne peuvent connaitre de
demandes d'annulation des actes, règlements ou décisions sur lesquels ils
ont donné leur avis comme membre de la section consultative.
Art. 345
Les membres de la section du contentieux peuvent être récusés dans les
cas prévus à la section précédente et pour les causes qui donnent lieu à
récusation conformément à l'article 346 ci-dessous.
Art. 346
1 Tout juge peut-être récusé pour l'une des causes énumérées
limitativement ci-après :
94 @droitcongolais.info
153.10.16
@droitcongolais.info 95
153.10.16
Art. 351
1 Si l'arrêt ou le jugement rejetant la récusation est maintenu par la
juridiction d'appel, celle-ci peut, après avoir appelé le récusant, le
condamner à une amende de 200.000 à 500.000 francs congolais, sans
préjudice des dommages-intérêts envers le juge mis en cause.
2Lorsque la récusation est dirigée contre un magistrat siégeant au Conseil
d'État, cette juridiction peut, en cas de rejet de la récusation, prononcer les
condamnations prévues à l'alinéa premier.
Art. 352
En cas d'infirmation de l'arrêt ou du jugement rejetant la récusation, le juge
d'appel annule toute la procédure du premier degré qui en est la suite et
renvoie les parties devant la même juridiction pour y être jugées par un
autre juge ou devant une juridiction voisine du même degré, sans préjudice
de l'action disciplinaire.
Art. 353
Les dispositions relatives au déport et à la récusation sont applicables à
l'officier du ministère public lorsqu'il intervient par voie d'avis.
Art. 354
1 Sans préjudice des dispositions précédentes, la partie qui estime que
l'officier du ministère public appelé à instruire son affaire se trouve dans
l'une des hypothèses prévues à l'article 346, adresse au chef hiérarchique
une requête motivée tendant à le faire décharger de l'instruction de la
cause.
2 Il est répondu à cette requête par une ordonnance motivée non
susceptible de recours ; celle-ci est rendue endéans le mois à compter de
la saisine de la juridiction, le magistrat mis en cause entendu.
96 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 355
Lorsqu'une personne estime avoir subi un dommage exceptionnel,
matériel ou moral, résultant soit d'une mesure prise ou ordonnée par les
autorités du pouvoir central, des provinces, des entités territoriales
décentralisées ou des organismes publics placés sous leur tutelle, soit par
omission de celles-ci, et qu'il n'existe aucune juridiction compétente pour
connaitre de sa demande de réparation du préjudice subi, elle peut
introduire par voie de requête une demande d'indemnité devant le Conseil
d'État.
Art. 356
1Aucune demande d'indemnité n'est recevable si le requérant n'a pas au
préalable sollicité auprès de l'autorité compétente une réparation équitable
en forme d'une réclamation contenant l'estimation du préjudice.
2La demande est introduite dans les trente ans de la décision ou des actes
d'exécution qui ont causé préjudice au requérant.
Art. 357
1La requête en indemnité est introduite dans les 3 mois de la notification
du rejet total ou partiel de la réclamation.
2 Le défaut de décision de l'administration après 3 mois à compter du jour
du dépôt à la poste du pli de réclamation ou du dépôt par porteur de ladite
réclamation avec accusé de réception vaut rejet de la réclamation.
Art. 358
La copie de la réclamation et de la décision de rejet ou, en cas de défaut
de décision, le récépissé du dépôt de la réclamation à la poste ou du dépôt
par porteur de ladite réclamation avec accusé de réception sont joints à la
requête.
@droitcongolais.info 97
153.10.16
Art. 359
1Le pourvoi en cassation est ouvert à toute personne partie à la décision
entreprise ainsi qu'au procureur général près le Conseil d'État.
2Le recours en cassation contre une décision avant dire droit n'est ouvert
qu'après la décision définitive ; toutefois, l'exécution, même volontaire,
d'une telle décision ne peut être, en aucun cas, opposée comme fin de non-
recevoir.
Art. 360
1Le procureur général près le Conseil d'État ne peut se pourvoir en toute
cause et nonobstant l'expiration des délais que dans le seul intérêt de la loi.
2 Dans ce cas, la décision du Conseil d'État ne peut ni profiter ni nuire aux
parties.
3 Lorsque le procureur général près le Conseil d'État se pourvoit en
cassation, le greffier notifie ses réquisitions aux parties qui peuvent se faire
représenter à l'instance et y prendre des conclusions.
4Sous réserve de ce qui est dit au dernier alinéa du présent article, le
Conseil d'État ne connaît pas du fond des affaires.
5 Si un pourvoi introduit pour tout autre motif que l'incompétence est
rejeté, le demandeur ne peut plus se pourvoir en cassation dans la même
cause sous quelque prétexte et pour quelque motif que ce soit.
6 Sous réserve des dispositions des alinéas 4 et 5 suivants, si, après
cassation, il reste quelque litige à juger, le Conseil d'État renvoie la cause
pour examen au fond à la même juridiction, mais autrement composée, ou
à une autre juridiction de même rang et de même ordre qu'il désigne.
7Dans le cas où la décision entreprise est cassée pour incompétence, la
cause est renvoyée à la juridiction compétente qu'il désigne.
98 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 362
1 Les délais de pourvoi en cassation sont des délais préfix.
2 Les délais de signification ou de notification ainsi que les délais de
distance sont computés en toute matière comme prévu aux dispositions
de la présente loi organique.
3 Les délais courent contre les incapables.
4Le Conseil d'État peut cependant relever ceux-ci de la déchéance s'il est
établi que leur représentation n'avait pas été assurée.
5En cas de décès d'une partie en cours de délai, celui-ci est prorogé de 2
mois.
6 En tout état de cause, en cas de force majeure, le Conseil d'État peut
relever les parties de la déchéance encourue.
Art. 363
1 Le délai et l'exercice du pourvoi en cassation ne sont pas suspensifs de
l'exécution de la décision entreprise.
2 Toutefois, la chambre saisie d'un pourvoi peut, à la demande du
requérant, décider de suspendre l'exécution d'une décision rendue en
dernier ressort si son exécution risque d'entraîner des conséquences
difficilement réparables et si les moyens invoqués paraissent sérieux et de
nature à justifier, outre la cassation de la décision entreprise, l'infirmation
de la solution retenue par le juge du fond.
@droitcongolais.info 99
153.10.16
Art. 368
L'expédition de la décision entreprise et de tous les arrêts ou jugements
avant dire droit ainsi que la copie conforme de la requête du premier degré,
l'expédition du jugement ou de l'arrêt du premier degré, la copie conforme
des feuilles d'audience du premier degré et d'appel sont, à peine
d'irrecevabilité, jointes à la requête introductive du pourvoi.
100 @droitcongolais.info
153.10.16
Art. 369
Outre les mentions prévues à l'articlei33 de la présente loi organique, la
requête doit également contenir et ce, à peine de nullité, l'indication de la
décision dont la rétractation, la modification ou le retrait est demandé et
l'indication des dispositions du traité international, de la loi ou du
règlement, ainsi que de la coutume ou du principe général du droit, dont
la violation est invoquée.
Art. 370
1 Lorsque le procureur général près le Conseil d'État estime devoir opposer
au pourvoi un moyen déduit de la méconnaissance d'une règle intéressant
l'ordre public et qui n'aurait pas été soulevée par les productions des
parties, il en fait un réquisitoire qu'il dépose au greffe. Le greffier en avise
le ministère public ainsi que les avocats des parties par lettre recommandée
à la poste ou par porteur avec accusé de réception 5 jours francs au moins
avant la date de l'audience.
2 Siles avocats n'ont pas reçu la notification 5 jours francs avant l'audience,
le Conseil d'État peut ordonner la remise de la cause à une date ultérieure.
Art. 371
En cas de cassation en matière fiscale, les règles énoncées aux articles 36z
à 367 de la présente loi organique s'appliquent aux pourvois formés contre
les décisions des cours administratives d'appel statuant en dernier ressort,
conformément aux dispositions de l'article 96 alinéa 4 de la présente loi
organique, sauf les exceptions établies par les dispositions légales
particulières.
Art. 372
Le Conseil d'État est saisi par requête des parties ou par réquisitoire du
procureur général déposé au greffe.
Art. 373
1Sauf lorsqu'elle émane du ministère public, la requête introductive du
pourvoi est signée, sous peine d'irrecevabilité, par un avocat au Conseil
d'État.
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Art. 377
1 Dès le dépôt de la requête introductive du pourvoi, le greffier transmet
le dossier de la cause au premier président du Conseil d'État.
2 Celui-ci procède, avec un président et éventuellement le procureur
général, à l'examen préliminaire de la requête.
3 Si le pourvoi est manifestement irrecevable ou si la cause ne relève pas,
de façon évidente, de la compétence du Conseil d'État, le premier
président transmet le dossier à une composition restreinte avant de fixer
la date d'audience à laquelle l'affaire sera appelée. Notification de cette date
est faite au demandeur et au procureur général.
4Dans le cas contraire, le dossier suit son cours normal, conformément
aux dispositions de la présente loi organique.
Art. 378
1L'élection de domicile faite par la partie défenderesse qui n'a pas pris de
mémoire en réponse est communiquée au greffe.
2Toute requête, réquisition ou mémoire déposé au greffe est, en toute
matière contentieuse, préalablement signifié à la partie contre laquelle la
demande est dirigée.
3 Cette
signification est faite, dans la ville de Kinshasa, par un huissier près
le Conseil d'État et, dans les provinces, par un huissier du ressort du
domicile de la partie visée.
Art. 379
Les parties ou leurs conseils peuvent prendre connaissance de la copie du
rôle et des dossiers au greffe et en obtenir copie à leurs frais. Le procureur
général reçoit les dossiers en communication.
Art. 380
1 Dès que les productions des parties sont faites ou que les délais pour
produire sont écoulés ou dans le cas où la loi le prévoit, dès que le
réquisitoire ou le rapport du procureur général est déposé, le greffier
transmet le dossier au premier président du Conseil d'État aux fins de
désignation d'un rapporteur.
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Art. 383
1 La minute des arrêts est signée par tous les magistrats qui ont siégé dans
la cause ainsi que par le greffier audiencier.
2Le dispositif des arrêts est littéralement transcrit par les soins du greffier
dans le registre des arrêts.
3 Chaque transcription est signée par les magistrats qui ont siégé en la cause
ainsi que par le greffier.
Art. 384
Les arrêts du Conseil d'État mentionnent obligatoirement :
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5. les noms, demeure ou siège des parties ainsi que leur qualité et, le
cas échéant, les nom et qualité des personnes qui les représentent ;
6. l'énoncé des moyens produits par les parties, la référence aux
requêtes et mémoires dans lesquels ils ont été formulés,
l'indication de la date du dépôt ;
7. l'indication de la lecture du rapport du rapporteur ;
8. la mention de la convocation et de l'audition des parties et, s'il y a
lieu, les noms des avocats qui les ont représentées ;
9. la mention de l'audition du ministère public ;
10. les dates des audiences ;
11. les incidents de procédure et la solution que le Conseil d'État y
a apportée ;
12. la date et la mention du prononcé en audience publique ;
13. la motivation ;
14. le dispositif ;
15. le compte et l'imputation des frais et dépens.
Art. 385
Les arrêts du Conseil d'État sont notifiés aux parties et au procureur
général par les soins du greffier. Ils sont publiés dans le Bulletin des arrêts
et jugements des juridictions de l'ordre administratif selon les modalités
arrêtées par le règlement intérieur du Conseil d'État.
Art. 386
1 Sans préjudice des dispositions de l'article161 alinéa 4 de la Constitution,
les arrêts du Conseil d'État ne sont susceptibles d'aucun recours.
2 Toutefois, le Conseil d'État peut, à la requête des parties ou du procureur
général, rectifier les erreurs matérielles de ses arrêts ou en donner
interprétation, les parties entendues.
Art. 387
Tout magistrat de l'ordre administratif peut être pris à partie dans les cas
suivants :
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Art. 391
1 Le Conseil d'État est saisi par une requête qui, à peine d'irrecevabilité, est
introduite dans un délai de 6 mois à compter du jour du prononcé de la
décision ou de la signification de celle-ci, selon qu'elle est contradictoire
ou par défaut ou dans le même délai à dater du jour où le requérant aura
pris connaissance de l'acte ou du comportement incriminé.
2 En cas de déni de justice, la requête est introduite dans les 6 mois à partir
de la seconde sommation faite par l'huissier.
3Outre les mentions prévues à l'article135 de la présente loi organique, la
requête contient les prétentions du requérant aux dommages-intérêts
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Art. 394
L'État est civilement responsable des condamnations aux dommages-
intérêts prononcées à charge du magistrat, sans préjudice de son action
récursoire contre ce dernier.
Chapitre IV : De la révision
Art. 395
1 La révision de toute décision contradictoire passée en force de chose
jugée des juridictions administratives est de la compétence du Conseil
d'État.
2 La demande en révision peut être présentée dans les cas suivants :
Art. 397
La requête en révision ne peut être introduite que :
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Art. 404
1 Il y a lieu à règlement de juges lorsque deux ou plusieurs juridictions de
l'ordre administratif, statuant en dernier ressort, se déclarent en même
temps, soit compétentes, soit incompétentes, pour connaître d'une même
demande mue entre les mêmes parties.
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2 Le règlement de juges peut être demandé par requête de rune des parties
à la cause ou du ministère public près rune des juridictions concernées.
3 Le Conseil d'État désigne la juridiction qui connaîtra de la cause.
Art. 405
1 À l'installation des juridictions de l'ordre administratif, les affaires
relevant de leur compétence et pendantes devant les juridictions de l'ordre
judiciaire leur sont transférées, selon le cas, en l'état.
2 En attendant l'installation du barreau près le Conseil d'État, les avocats à
la Cour suprême de justice sont admis à exercer, en matière de cassation,
leur ministère devant le Conseil d'État.
Art. 406
1 À titre exceptionnel, sur proposition du Conseil supérieur de la
magistrature, il y est procédé par des recrutements sur titre dans les 15
années de l'installation des juridictions de l'ordre administratif.
2 En cas de recrutement surtitre, les candidats magistrats sont choisis pour
le Conseil d'État parmi les titulaires au moins du grade de docteur en droit
ou parmi les avocats de plus de quinze ans d'expérience professionnelle,
et pour les cours administratives d'appel et les tribunaux administratifs,
parmi les titulaires au moins du grade de diplômé d'études supérieures en
droit ou parmi les avocats d'au moins dix ans et cinq ans d'expérience
professionnelle respectivement.
Art. 407
Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires à la présente
loi organique.
Art. 408
La présente loi organique entre en vigueur 30 jours après sa publication
Journal officiel.
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