Chapitre I Formation 1
Chapitre I Formation 1
Chapitre I Formation 1
I/ Introduction à la communication
A/ Définition
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Il est en effet difficile de cerner un concept aussi complexe sans se référer à de multiples
approches.
Emetteur Récepteur
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rétroaction). On passe ainsi d’une vision linéaire à un processus circulaire : le système devient
ouvert et peut tendre vers l’équilibre. (auto-régulation).
Emetteur Récepteur
Feed- back
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- les enjeux que chacun projette dans la relation qu’il établit avec l’autre ou les autres ;
Exemple : donner une image valorisée de soi même aux autres.
- les codes, valeurs, normes, différences culturelles et socioculturelles qui installent des
représentations mentales chez les acteurs.
Le contexte influence également la communication.
Exemple : statut des acteurs, lieux, temps disponible, canal utilisé,…
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langage non approprié…).
- bruits sémiologiques : erreurs
d’interprétation liées au comportement du
récepteur ou de l’émetteur ;
- bruits sémantiques : mauvaise utilisation ou
interprétation d’un mot (sémantique=
signification des mots) ;
- bruits organisationnels : problèmes
rencontrés dans la structure d’un groupe
humain ;
- bruits techniques : difficultés de
fonctionnement d’appareils, de système
électrique, électronique, mécanique.
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La communication implique des relations interactives
1/ Système de référence
Chaque individu réagit en fonction :
- de sa personnalité ;
- de ses expériences ou autrement dit de son vécu, de son milieu ;
- de ses capacités intellectuelles et des connaissances acquises.
Une personne, selon ce qui compose son système de référence, pourra s’ouvrir ou se fermer à
une situation de communication.
2/ Système d’appartenance
Tout individu appartient à un groupe, une organisation. Dans un tel système, chacun a un
statut, un rôle, des motivations.
- Identité du groupe : caractéristiques de sa vie, codes d’existence (nom, logo, mission,
vocation).
- Personnalité du groupe : marque, « signature », qui vont garantir une certaine « image
de marque ».
- Activité du groupe :
Sur le plan factuel (au niveau des faits) : choix sociaux, technologiques,
d’organisation,
Sur le plan culturel : valeurs admises, reconnues. Celles-ci permettent d’identifier
les conflits ou de les rendre supportables. C’est ce qu’on appelle « l’esprit
d’équipe »
Dans une entreprise cela représentera le partage d’une « culture d’entreprise ». Pour mieux
affirmer la cohésion, le groupe tentera d’élaborer et de mener à terme un « projet » : projet
d’entreprise ou d’établissement.
Projet d’entreprise : accord entre les acteurs principaux d’une entreprise pour des orientations,
des choix profonds. Tout le personnel est alors impliqué. Aussi, le manager (directeur, chef)
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est un animateur qui doit assurer la solidarité de son équipe en privilégiant la recherche d’un
intérêt commun.
Le statut est un ensemble de textes qui règlent la situation d’un individu ou d’un groupe. Ses
situations et droits sont définis ;
Le rôle est la conduite de quelqu’un que l’on considère comme jouant dans le groupe un
certain personnage ;
Les motivations sont l’ensemble des facteurs déterminant le comportement d’un individu
dans un groupe.
Ainsi :
- l’information correspond à une simple mise en relation de personnes avec des faits ;
- la communication est la mise en relation de personnes entre elles, qui peuvent
appartenir à des organisations et milieux différents.
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Communication verbale (mots, paroles,
écrit…)
ccc
Le
Le récepteur
récepteur prend
prend note
note du
du message,
message, mais
mais ne
ne
peut
peut intervenir
intervenir :: communication
communication
unidirectionnelle
unidirectionnelle
Selon le nombre des
personnes qui
Deux
Deux ouou plusieurs
plusieurs personnes
personnes communiquent
communiquent
communiquent entre
entre elles
elles :: communication
communication interpersonnelle
interpersonnelle
La
La communication
communication se se déroule
déroule entre
entre un
un
émetteur
émetteur et
et un
un récepteur
récepteur :: communication
communication
bidirectionnelle
bidirectionnelle
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E/ Le langage de la communication
1/ Le registre de langue
Le registre du langage verbal possède trois niveaux :
a- Le langage soutenu
Vocabulaire très riche et très recherché. L’expression est correcte et les personnes utilisant ce
langage possèdent une excellente maîtrise de la langue.
b- Le langage courant
Utilisé le plus souvent dans la communication usuelle, il emploie des mots simples,
compréhensibles par tout le monde.
Exemple : dépêche-toi.
2/ Le langage verbal
Ce sont les messages exprimés par la parole, le ton de la voix, tout ce qui caractérise les
relations interpersonnelles orales. C’est tout ce qui caractérise les relations interpersonnelles
d’informations. Ces échanges pouvant être spontanés ou non.
- L’intensité de la voix ;
- Le ton de la voix : il doit être adapté au sens qu’on veut donner au message : doux,
chaleureux, sec, froid… ;
- L’articulation doit être correcte pour bien se faire comprendre ;
- Le débit, ni trop rapide ni trop long. Il doit être adapté en fonction du contenu.
Le langage (comme tout autre code conventionnel) peut être utilisé :
- De manière orale (exposé, réunion, entretien téléphonique, …)
- De manière écrite (lettre, rapport, note, compte rendu) ;
- Et aujourd’hui par « saisie » (message vidéotex, traitement par micro-ordinateur…)
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Le verbal c’est donc le message en soi (les mots prononcés sont ils bien choisis ? vont-ils être
compris ?)
a- La présentation
La présentation personnelle doit être soignée en adoptant une tenue adéquate et qui sera
perçue comme un signe de respect à l’égard des autres.
d- L’intonation
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L’intonation désigne l’effet d’insistance vocale que l’on donne à certains mots ou à certaines
expressions. L’important n’est pas ce que l’on dit, mais la façon dont on le dit.
Donc toute communication orale véhicule un message non verbal. Cette composante non
verbale a toutes les chances de produire l’essentiel de l’impact. Les recherches montrent que
65% à 90% des messages échangés lors d’une conversation interpersonnelle passent par le
langage corporel. A défaut d’un accord parfait entre les paroles prononcées et les mouvements
du corps, le récepteur aura tendance à lire dans ces derniers le « vrai sens » du message.
III/ Différents champs de la communication
A/ La psychologie
La communication est définie comme « la transmission de l’information entre une source et un
destinataire » en tant que moyen de réduire l’incertitude. Des distorsions peuvent apparaître
consciemment ou inconsciemment :
Anticipation L’émetteur oriente le contenu de son message en fonction de la
réaction du récepteur qu’il anticipe.
Compromis Le message est un compromis entre ce que l’émetteur voudrait dire et
ce qui pousse à se taire.
Interprétation Le récepteur peut déformer le message en fonction de ses motivations
profondes.
B/ La linguistique
Le langage permet de communiquer mais les mots ne rendent compte que de façon très imparfaite
de la pensée et des ressentis. L’implicite est souvent présent.
Les fonctions du langage d’après Jakobson
Fonction expressive Centrée sur l’émetteur : il s’engage affectivement dans ce qu’il
dit.
Fonction conative Centrée sur le récepteur : agir sur le destinataire (ordonner,
convaincre, instruire).
Fonction phatique Centrée sur le contact (canal) : établir, prolonger ou
interrompre la communication.
Fonction métalinguistique Centrée sur le code : réguler son discours (ce que je voudrais
dire c’est que…)
Fonction poétique Centrée sur l’esthétique de la communication (le message) :
rechercher des effets de style.
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Fonction référentielle Centrée sur le contexte de la négociation : vérifier que l’on
utilise le même code (questions de contrôle).
C/ La sociologie
La communication selon E. Durkheim : « une interaction au sein d’un réseau ou s’échangent
et se partagent des représentations collectives ». La communication est un outil de contact et
d’influence entre individus, entre groupes.
D/ La psychosociologie
La communication selon P. Bourdieu est un jeu psychologique et social porteur d’enjeux :
produire une image de soi et la faire confirmer par autrui pour être accepté.
E/ La neurophysiologie
Science qui étudie le rôle des deux hémisphères du cerveau dans le processus de
communication : le gauche traite les fonctions linguistiques (lecture, parole, calcul,
raisonnement, analyse…) et le droit est celui de nos perceptions (espace et forme), de
l’intuition, de l’émotionnel, de l’imaginaire.
F/ La psychanalyse
Freud met l’accent sur le rôle fondamental de l’inconscient, source de tous les actes.
IV/ Les fonctions du message
Les fonctions du message est la raison avouée ou non pour laquelle le message est transmis :
répondre à un objectif, atteindre une cible.
1/ Objectif de notoriété
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L’entreprise veut être reconnue par la qualité de ses produits ou de ses services. Exemple :
Mercedes automobiles.
2/ Objectif d’image
L’entreprise définit son identité. Ainsi, elle recherche ses spécificités, ses caractéristiques afin
de se distinguer de ses concurrents. Exemple : IBM (ordinateurs)
3/ Objectif d’attitude
L’entreprise pourra surmonter les attaques de la presse ou de ses concurrents grâce à son
attitude commerciale.
4/ Objectif de comportement
L’entreprise s’adaptera à une certaine clientèle qu’elle aura choisi de cibler.
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Le premier enjeu de la communication est de se faire comprendre, c'est-à-dire d’émettre et de
recevoir des signaux auxquels nous accordons la même signification. Or, chaque
comportement répond aux autres, qui eux-mêmes répondent à leur tour, dans une spirale sans
fin.
Tout est porteur de sens : les vêtements, le regard, l’attitude, l’expression, le sourire,
l’environnement, l’espace, le lieu…
Exemple : un individu qui, par sa tenue, son comportement, montre qu’il connaît les règles de
courtoisie et de politesse, manifeste son degré de socialisation.
2/ La proxémique
Hall, dans la dimension cachée, explore la notion de proxémique. Il étudie la distance
séparant les individus les uns des autres en fonction des circonstances. Il détermine ainsi
plusieurs types de distances (intimité, distance interpersonnelle, distance sociale, distance
publique). Il démontre également l’existence d’un code sur le modèle de celui du langage
auquel tous les membres d’une même culture se réfèrent, consciemment ou non. Si une
personne se place à 50 cm d’une autre avant même d’avoir parlé, elle communique déjà
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quelque chose. Cette même distance, dans une autre culture, pourra avoir une tout autre
signification.
C/ L’expression d’enjeux
Dans toute situation de communication, à travers des stratégies conscientes ou inconscientes
(conviction, séduction, argumentation logique ou affective…) s’expriment des enjeux. Ils
peuvent être de différentes natures.
1/ L’enjeu informatif
Celui qui s’exprime souhaite simplement communiquer une ou des informations
3/ L’enjeu de pouvoir
L’intervenant veut assurer son autorité sur une personne, son leadership sur les membres d’un
groupe
4/ L’enjeu d’influence
Celui qui s’exprime a des idées qu’il souhaite voir adopter par d’autres
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5/ L’enjeu de séduction
L’intervenant souhaite se faire apprécier, aimer par les autres. La séduction est un moyen pour
y parvenir.
Toute communication apporte donc des informations sur l’identité de la personne avec
laquelle on communique : ses valeurs, ses émotions.
V/ La prise en compte de la complexité des processus de communication en
milieu professionnel
En situation professionnelle, le respect de quelques principes simples permet de faciliter la
communication
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Les relations au sein de l’entreprise constituent un enchaînement de processus de
communication qui pose le problème de l’accès aux informations, de leur circulation et de
leur partage.
La communication interne, notamment, souffre de nombreux maux, parmi lesquels sont le
plus souvent cités :
- Le manque de temps personnel de chacun, l’indifférence ;
- La difficulté du responsable hiérarchique à communiquer et le poids de la hiérarchie
qui entrainent une faiblesse de la communication ascendante ;
- La centralisation excessive, la retenue de l’information ;
- Les rivalités entre les personnes ;
- La mauvaise connaissance de « qui fait quoi », due à l’absence de dispositif
formalisé ;
- Les rumeurs, les discordances…
L’observation, l’écoute, l’attention facilitent la compréhension des dysfonctionnements des
situations de communication.
Même s’il est illusoire de penser que la communication puisse être parfaite, s’interroger sur sa
complexité, l’ambiguïté des messages, les interprétations possibles de la part du récepteur, les
enjeux souvent cachés, contribue à améliorer sa qualité.
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