6 Troubles Du Neurodeveloppement Developpement Intellectuel
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Résumé
La déficience intellectuelle (di) ou trouble du développement intellectuel (tdi)
est l’un des principaux troubles du neuro-développement et concerne 2 % de
la population, soit plus d’un million de personnes en France. Elle se caractérise
par une capacité réduite à raisonner et à comprendre une information abstraite
ou complexe, ce qui retentit fortement sur les apprentissages scolaires et limite
les capacités d’adaptation dans la vie quotidienne, y compris à l’âge adulte. Le
handicap intellectuel, ou handicap mental, résulte d’une interaction de la vulné-
rabilité individuelle d’une personne avec di avec son écosystème, c’est-à‑dire
l’environnement familial, culturel, institutionnel, qui peut être obstacle ou faci-
litateur. Le repérage d’un enfant avec une trajectoire développementale inhabi-
tuelle nécessite une bonne connaissance du développement psychomoteur par
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les professionnels. La di peut être isolée mais elle est aussi très souvent intri-
quée à d’autres troubles du neurodéveloppement, dont l’autisme, des troubles
moteurs ou sensoriels (audition, vision), des troubles graves du sommeil, de
l’alimentation ou des pathologies médicales comme l’épilepsie ou des troubles
psychopathologiques très variés tels qu’anxiété, dépression et des troubles de
régulation émotionnelle. Les causes de di sont multiples, plus d’une fois sur
deux d’origine génétique, avec plusieurs centaines de maladies rares, mais restent
encore souvent inconnues. La diffusion des nouvelles techniques de génétique
(séquençage à haut débit) devrait faire reculer le nombre de personnes sans
diagnostic, et redonne toute sa place à une démarche diagnostique raisonnée
basée sur la clinique. Une évaluation multidimensionnelle régulière des compé-
tences cognitives, scolaires, socio-émotionnelles, adaptatives, tout au long de la
vie, permet de mieux appréhender le fonctionnement des personnes avec une
di et d’envisager des stratégies adaptées d’apprentissages, de soins, d’accompa-
gnements et de soutiens, pour une meilleure qualité de vie et de participation à
la vie de la société.
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Mots-clés
Déficience intellectuelle (di), trouble du développement intellectuel (tdi), troubles
du neurodéveloppement (tnd), génétique, évaluation multidimensionnelle.
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dies, 1993) ; l’aaidd : American Association on Intellectual and Deve-
lopmental Disabilities ; et l’apa : American Psychiatric Association
(dsm-5 : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 2013).
Les trois définitions de la di issues de ces instances (cim-10, aaidd et
dsm-5) s’accordent sur trois critères diagnostiques essentiels :
– Déficit des fonctions intellectuelles, telles que le raisonnement,
la résolution de problèmes, la planification, la pensée abstraite,
le jugement, l’apprentissage. Ce déficit est confirmé par une
évaluation clinique et mesuré au moyen de tests d’intelligence
(ou psychométriques) standardisés et adaptés à la culture (voir
annexe 1), permettant d’objectiver une différence significative
des capacités cognitives d’un individu par rapport à ce qui est
attendu pour son âge réel : qi ≤ – 2 écart-types, soit 70 +/- 5.
– Déficit du fonctionnement adaptatif, dans au moins une
des trois dimensions (habiletés conceptuelles, sociales et
pratiques), évaluées à l’aide d’un questionnaire standardisé du
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– des troubles sensori-moteurs, comportementaux et de communication
sont souvent associés ;
– les forces (compétences pas ou moins altérées) coexistent avec les
faiblesses ;
– la description des limitations est importante pour déterminer le type
de soutien requis ;
– si la personne reçoit un soutien adapté et personnalisé sur une période
soutenue, son fonctionnement devrait s’améliorer.
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tnd, trouble sensoriel, trouble psychiatrique, douleur, dysfonctionne-
ment psychoaffectif ou de l’environnement éducatif et pédagogique,
etc. Quatre motifs de consultation fréquents (retard psychomoteur,
retard de langage, hyperactivité, échec scolaire) illustrent cette intrica-
tion fréquente entre des facteurs personnels (tdi et autres tnd, trouble
sensoriel) et des facteurs environnementaux.
– Un « retard psychomoteur » ou un « retard du langage oral » peut
être la manifestation précoce de différents troubles du neuro
développement (tnd) : une di, mais aussi un trouble du spectre
de l’autisme (tsa) et des troubles cognitifs spécifiques sévères ou
multiples, du langage oral (tslo ou dysphasie), ou de la coordi-
nation (dyspraxie ou trouble développemental de la coordina-
tion, tdc). Un trouble sensoriel (audition, vision), fréquemment
associé à un tnd, sera toujours recherché.
– Un « comportement hyperactif », des « perturbations des fonc-
tions physiologiques » (sommeil, alimentation) sont des signes
d’appel peu spécifiques, qui peuvent révéler une di, un tsa, mais
aussi un tdah (trouble déficitaire de l’attention avec hyperacti-
vité), un trouble psychopathologique isolé ou associé (dépression,
anxiété, trouble psychotique), une pathologie somatique avec
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de certains troubles cognitifs dits « spécifiques », regroupés sous le
terme dys (dysphasie, dyslexie, dyspraxie, dyscalculie) implique dans
leur définition des compétences intellectuelles préservées. Pour éviter
toute confusion, il est donc préférable de réserver le terme dys pour
les enfants sans di. En cas de di, le déficit spécifique de telle ou telle
fonction cognitive est décrit de la sorte : « di associée à un trouble
du langage oral et/ou un trouble des praxies gestuelles ou un trouble
visuo-constructif », etc. L’existence de ce déficit cognitif associé à la di
justifie une rééducation ciblée (orthophonie, ergothérapie, etc.) comme
pour les enfants atteints de troubles spécifiques sans di.
Par ailleurs, l’association de plusieurs troubles cognitifs spécifiques
peut impacter les performances à un test de qi, posant la question
d’un diagnostic différentiel avec une di légère. La présence d’un déficit
moteur ou sensoriel (visuel, auditif ), de troubles psychoaffectifs, ainsi
qu’un environnement linguistique et social peu stimulant rendent le
diagnostic encore plus complexe. L’évaluation fine des profils psycho-
métriques, des compétences socio-adaptatives et de l’environnement
est déterminante.
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Épidémiologie
Prévalence
La forte prévalence de la di dans la population générale est connue
depuis longtemps des épidémiologistes mais sa fréquence réelle reste
controversée. Pour les di sévères (qi<50) la prévalence de 0.3 à 0.4 %
est admise (Mlika et coll., 1993 ; Inserm, 2016). Mais pour les di
légères (qi entre 50 et 70), la prévalence varie de 0,8 % à 2,5 % selon
les études épidémiologiques, du fait de l’hétérogénéité des tests utilisés
et de l’âge de la population étudiée. Jusqu’au début des années 1980,
la prévalence des di légères était évaluée à 2,5 % (Rutter et coll., 1976)
correspondant au taux théorique attendu de la courbe gaussienne du
qi. La seule étude en population générale dans un département français
(David et coll., 2014) retrouve une prévalence estimée à 1,8 % incluant
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les dil dissociées et les dil « limite » (qi total compris entre 70 et
74). Au vu de ces données épidémiologiques, on peut raisonnable-
ment retenir qu’environ 2 % des nouveau-nés auront un trouble du
développement intellectuel.
Étiologies
Les causes de di sont très variées : il peut s’agir d’une agression du cerveau
en développement lors de la période anténatale (infection, toxique,
pathologie maternelle), périnatale (grande prématurité, anoxo-ischémie
à terme), ou postnatale (noyades, encéphalites, tumeurs, traumatismes
crâniens, etc.), mais le plus souvent, une cause génétique est identifiée
ou suspectée.
Les anoxo-ischémies périnatales ont régressé en raison des progrès du
suivi des grossesses et de la réanimation néonatale, mais restent d’ac-
tualité, en particulier dans les pays dont la médecine périnatale n’est
pas organisée. Un tableau d’hypoxie-ischémie à terme doit être très
bien documenté avant de considérer qu’un handicap cognitif est lié à
l’accouchement. Il faut rester prudent devant l’hypothèse d’un accou-
chement vécu comme « dramatique », si le nouveau-né a présenté un
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parentale…). Actuellement, près de 1000 gènes différents sont impli-
qués dans la di (Vissers et coll., 2016) avec pour chacun une faible
récurrence (moins de 1 %), ce qui rend le choix des stratégies diagnos-
tiques complexe, en particulier dans la di isolée, sans orientation vers
un syndrome clinique précis.
Le taux d’identification de l’étiologie varie de façon très importante
selon la sévérité de la di : des facteurs organiques sont mis en évidence
dans 75 % des formes sévères (dis, qi < 50) et la prévalence est la même
quel que soit le milieu socio-économique de l’enfant. En revanche,
l’étiologie n’est identifiée que dans une faible proportion (de l’ordre de
20 %) des déficiences intellectuelles légères (dil), qui résultent le plus
souvent d’une intrication entre des facteurs psychosociaux, culturels
et génétiques.
Physiopathologie
Dysfonctionnements neurobiologiques moléculaires et cellulaires
L’identification de très nombreux gènes responsables de di au cours
de ces vingt dernières années a permis de mieux comprendre les bases
moléculaires et cellulaires des di, même si dans de très nombreux cas, le
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est précoce, plus les dommages du snc sont importants, responsables
de malformations cérébrales (microcéphalies, dysgénésies corticales).
En l’absence de malformation cérébrale macroscopiquement visible,
ce qui est le cas le plus fréquent, des anomalies de la densité et de la
structure des épines dendritiques (portant la plupart des synapses exci-
tatrices) et des défauts de remodelage synaptique ont été observés dans
différents syndromes (trisomie 21, X fragile, etc.). Or, les modifications
synaptiques et les remodelages structuraux des réseaux neuronaux sont
à la base des processus de mémorisation et d’apprentissage.
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Des processus très peu spécifiques « de bas niveau » sont altérés chez les
personnes avec di : la vitesse de traitement et les modalités de traitement
global ou local de l’information. Mais des processus de « haut niveau »
comme les fonctions exécutives (processus destinés à contrôler la pensée
et l’action) sont aussi déficitaires : la mémoire de travail (opération de
traitement d’informations stockées en mémoire à court terme) ; l’inhi-
bition (empêcher une réponse automatique non pertinente) ; la flexibi-
lité mentale (capacité de changer de point de vue ou de procédure). Ces
déficits impactent des processus cognitifs encore plus complexes comme
la planification. La mémoire de travail est déficitaire chez la majorité
des personnes avec di, avec des dissociations inter-syndromiques : par
exemple, altération plus forte de la mémoire verbale dans la trisomie 21
et de la mémoire visuo-spatiale dans le syndrome de Williams (Carney
et coll., 2013). Des défauts de flexibilité, inhibition et planification
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ont été démontrés dans différents syndromes (X fragile, trisomie 21,
Williams). Les différences avec des enfants ordinaires se majorent
quand la charge cognitive et le contrôle requis pour réaliser une tâche
sont plus importants (Carretti et coll., 2010). Or la mémoire de travail
est essentielle dans l’acquisition du langage, de la lecture, du calcul et
du raisonnement. Les fonctions exécutives sont aussi nécessaires dans
l’efficacité du traitement de l’information, dans l’organisation d’une
activité, et in fine dans les compétences socio-adaptatives. La mémoire
à long terme explicite est altérée, plus avec du matériel verbal que visuel
(Lifshitz et coll., 2011). La mémorisation de localisations spatiales, qui
est une activité automatique, est meilleure. Enfin, la mémoire implicite
(apprentissage non conscient résultant de l’expérience répétée d’une
situation) est souvent préservée chez les personnes avec di.
Comme chez tout enfant, la trajectoire développementale d’un enfant
avec di est façonnée dès le plus jeune âge par l’activité et des interactions
bidirectionnelles constantes des facteurs génétiques, neurobiologiques,
comportementaux et environnementaux (Dekker et Karmiloff-Smith,
2011).
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Repérage et dépistage
Un nourrisson ou un enfant présentant un trouble du neurodéveloppe-
ment peut être repéré dans trois contextes cliniques distincts : suivi ciblé
de populations d’enfants « vulnérables » du fait d’événements ante ou
périnataux ; découverte d’un signe d’appel à la naissance ; développement
inhabituel chez un enfant sans facteur de risque connu.
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un agent infectieux (par exemple, cytomégalovirus, toxoplasmose), à un
toxique (par exemple, alcool, antiépileptique), à une pathologie mater-
nelle (par exemple, dysthyroïdie), ou encore de nouveau-nés pour lesquels
une anomalie cérébrale de pronostic incertain a été découverte sur les
échographies prénatales, avec poursuite de la grossesse (par exemple
ventriculomégalie, agénésie du corps calleux, anomalies du cervelet).
Une anomalie chromosomique peut aussi être identifiée en prénatal, sur
une analyse génétique demandée devant un signe d’appel échographique
ou dans le cadre du dépistage généralisé de la trisomie 21, qui pose des
questions éthiques spécifiques (Favre et coll., 2007). Pour les nouveau-nés
prématurés ou ayant eu des signes d’anoxie périnatale, de nombreux
réseaux périnataux se sont progressivement mis en place en France, dans
toutes les régions, impliquant les néonatologues, les pédiatres libéraux
et les camsp (Centre d’action médico-sociale précoce).
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une pièce dédiée, rapidement après la suspicion diagnostique clinique.
Le contenu de l’annonce doit être juste, mis à jour, et inclure des infor-
mations sur les associations de soutien et les professionnels à contacter
pour l’accompagnement précoce. Une consultation de suivi dans un
délai de quelques semaines est aussi préconisée.
Par ailleurs, le dépistage néonatal systématique a démontré sa perti-
nence pour deux pathologies accessibles à un traitement dès les
premiers jours de vie : la phénylcétonurie et l’hypothyroïdie c ongénitale
(Pollitt, 2010).
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permettent de comparer le développement de l’enfant à la population
générale, dans quatre domaines : langage, posture, interaction sociale,
coordination oculo-manuelle. Les examens du carnet de santé (8 jours,
4 mois, 9 mois et 24 mois), s’ils sont réalisés avec rigueur, devraient
permettre aux médecins traitants d’effectuer le repérage de la plupart
des déficiences ou handicaps, avec demande d’avis spécialisé devant un
décalage dans un ou plusieurs domaines d’acquisition. Le dépistage des
troubles du neurodéveloppement fait par ailleurs partie des missions
des équipes de pmi puis de médecine scolaire.
Une di légère pourra être révélée plus tardivement, en école élémen-
taire, voire au collège devant des signes peu spécifiques : échec scolaire,
troubles des conduites, dépression à l’adolescence. Une évaluation
psychométrique et une évaluation des compétences adaptatives permet-
tront de confirmer le diagnostic.
Diagnostic étiologique
Pourquoi rechercher une cause de la di ?
Le diagnostic positif établi, reste la question du diagnostic étiologique,
qui est une question fondamentale pour l’enfant et ses parents. En effet,
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particulièrement perturbée, qui peuvent être à l’origine de retards de
développement psychomoteur. Dans ce cas, les progrès souvent rapides
de l’enfant dans un environnement adéquat permettent de confirmer
le diagnostic. Dans le cas contraire, la recherche d’une cause « consti-
tutionnelle » associée s’impose.
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pour toute demande de conseil génétique familial. Une consul-
tation de neuropédiatrie sera demandée en cas de prématurité,
de retard de croissance intra-utérin, d’antécédents périnataux, en
cas de trouble moteur ou de fatigabilité excessive, de régression
du développement, d’une anomalie de croissance du périmètre
crânien, d’un examen neurologique pathologique (spasticité,
dystonie, ataxie, déficit moteur, etc.) ou en cas d’épisode neuro-
logique aigu : crise d’épilepsie, mouvements anormaux (hors
stéréotypies), trouble de la conscience.
Examens complémentaires
L’imagerie cérébrale par résonance magnétique (irm) met en évidence une
anomalie cérébrale dans environ 30 % des cas. Toutefois les anomalies
observées fournissent la clé du diagnostic étiologique seulement dans
2 à 4 % des cas.
L’électro-encéphalogramme (eeg) est rarement indiqué dans le bilan
étiologique d’une di en l’absence d’une épilepsie associée…
Le caryotype est un examen pangénomique de faible sensibilité. En
dehors de la trisomie 21, son rendement diagnostique est faible. Cet
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Des examens biochimiques spécialisés peuvent être indiqués devant
certaines situations. En l’absence d’orientation clinique, les techniques
de séquençage haut débit (ngs, Next Generation Sequencing) sont
proposées dans de nombreux centres de diagnostic spécialisés (Rauch
et coll., 2012). [Voir annexe 3 pour une description plus détaillée de
ces examens et de leur place dans le diagnostic étiologique.]
En l’absence de diagnostic malgré toutes les techniques disponibles, il
est important de revoir le patient tous les deux ans pour rechercher un
signe clinique d’orientation nouveau ou proposer de nouvelles tech-
niques diagnostiques non disponible préalablement.
Évaluations pluridimensionnelles
et projet d’accompagnement médico-psycho-éducatif
Quatre grandes dimensions doivent être explorées en vue d’élaborer
un projet de vie partant des souhaits de la personne et comportant les
soutiens humains et techniques adaptés à ses besoins : santé, patho-
logies somatiques associées et diagnostic étiologique ; évaluation des
compétences cognitives (forces et fragilités) et des troubles psycho
pathologiques associés ; évaluation écologique en situation d’interaction,
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et rééducatif qui parte des centres d’intérêt des personnes pour renforcer
leur motivation, et qui s’appuie sur les compétences les plus préservées
(forces) tout en prenant en compte les fonctions déficitaires (faiblesses).
À titre d’exemple, pour un enfant atteint du syndrome de Williams
Beuren, les bonnes compétences verbales (vocabulaire riche, syntaxe
préservée) seront valorisées, le défaut d’ajustement social (défaut d’in-
hibition, trouble de la pragmatique) sera travaillé au sein d’un groupe
d’habiletés sociales et le déficit visuo-constructif pris en compte dans
l’adaptation des outils pédagogiques.
Ainsi, un profil très hétérogène, avec certains subtests dans la norme,
doit faire évoquer un trouble spécifique d’apprentissage (dysphasie,
dyspraxie, déficit attention, etc.) et/ou un trouble psychopatho-
logique plutôt qu’un trouble du raisonnement (di) et justifie des
épreuves neuropsychologiques supplémentaires ciblant les fonctions
langagières, les compétences visuo-spatiales, mnésiques, attentionnelles
et exécutives. Un avis psychologique et/ou psychiatrique ainsi que des
bilans standardisés d’orthophonie, ergothérapie, psychomotricité ou
orthoptie, sont souvent nécessaires pour étayer le(s) diagnostic(s).
– Les troubles psychopathologiques, fréquemment associés (15 à 40 %
des personnes avec di), nécessitent une consultation psychologique
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socio-émotionnelles et des capacités d’autodétermination
– Les compétences socio-émotionnelles interviennent non seulement dans
les apprentissages mais aussi dans les interactions sociales et dans l’adé-
quation du comportement de la personne tout au long de la vie.
Le défaut de régulation émotionnelle et d’ajustement socio-émotionnel
des personnes avec di peut résulter d’un défaut de la cognition
sociale (traitement des visages, reconnaissances des émotions faciales
ou vocales, compréhension des états mentaux et des intentions d’autrui,
connaissance des règles sociales, etc.) et/ou des fonctions spécifiques :
linguistiques, attentionnelles et exécutives (mémoire de travail, inhibi-
tion, flexibilité mentale, anticipation des conséquences d’une action).
Ces déficits cognitifs, combinés à un trouble psychopathologique
(niveau d’anxiété élevé, dysthymie, etc.) et un environnement inadapté
(style éducatif, par exemple niveau d’exigence trop élevé de l’entou-
rage ; environnement surprotecteur limitant les expériences sociales ;
environnement affectif insécure ; précarité sociale) peuvent aboutir
à un appauvrissement des relations sociales et à des comportements
sociaux inadaptés : retrait social, intolérance à la frustration, colère,
agressivité, désinhibition (Barisnikov, 2016 ; Nader Grobois, 2016).
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tements et un fonctionnement plus autonome (Inserm, 2016). Pour
les personnes en situation de grande dépendance fonctionnelle, une
autonomie décisionnelle (faculté de choisir), si petite soit-elle, doit
toujours être recherchée (Jacob, 2018).
– Les troubles du comportement ou « comportements défis » (challenging
behavior) incluent principalement les comportements d’automutilation,
l’agressivité (physique ou verbale) ou les stéréotypies envahissantes. Ils
ne sont plus considérés comme uniquement inhérents à la personne
avec di mais bien comme le résultat d’interactions de la personne avec
son milieu, voire un mode d’expression (certes inadapté) de la personne.
Ces comportements défis sont davantage observés chez des personnes
présentant une di sévère, des troubles psychopathologiques ou des
pathologies somatiques associées. Une évaluation multidimensionnelle
(médicale, environnementale et comportementale) et transdisciplinaire
est donc un prérequis à toute intervention. Les approches proposées
pour réduire, voire supprimer, les comportements défis sont très
variées (pharmacologiques, psychothérapeutiques, psychoéducatives
ou contextuelles), ciblant la personne elle-même (apprentissages ciblés
sur des compétences de traitement de l’information sociale et la maîtrise
des émotions) et son entourage.
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Conclusion
L’annonce du handicap d’un enfant à ses parents est toujours doulou-
reuse et conduit à une perte de repères, nécessitant un accompagne-
ment psychologique. Mais les capacités des parents à faire face à cette
situation et à s’adapter, leurs compétences, leur connaissance très fine
de leur enfant (parents experts) et leur rôle spécifique doivent être pris
en considération par les professionnels pour coconstruire le projet d’ac-
compagnement dans le cadre d’un véritable partenariat. Il est essentiel
de penser le soutien dans le cadre d’un parcours de vie, toujours singu-
lier, prenant en compte la qualité de vie non seulement de la personne
avec di et ses parents, mais aussi de la fratrie et des grands-parents. Une
série de situations de vulnérabilité sont à prendre en considération :
familles monoparentales, familles en situation de précarité socio-éco-
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Annexes
Annexe 1 : Psychométrie : principes, intérêt et précautions
Les batteries les plus utilisées en France évaluant le qi sont les échelles de
Wechsler au nombre de trois, administrées selon l’âge chronologique de la
personne testée : wppsi iv (2 ans 6 mois à 7 ans 7 mois), wisc v (6 ans à
16 ans 11 mois) et wais iv (> à 16 ans). Les psychologues, seuls profession-
nels habilités à faire passer ces tests, sont tenus d’utiliser les versions les plus
récentes, selon leur Code de déontologie. Ces batteries sont composées de
différents subtests regroupés en indices évaluant diverses fonctions cogni-
tives (raisonnement verbal, raisonnement fluide, raisonnement visuo-spatial,
mémoire de travail, vitesse de traitement). Le quotient intellectuel (qi) se
répartit dans une population selon une loi normale dont la moyenne est à 100
avec un écart-type de 15. La déficience intellectuelle est donc définie pour
un qi ≤ – 2 écart-types, incluant une marge d’erreur de mesure (en général
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± 5 points), soit un résultat < 65-75 (70 ± 5). Le profil d’une personne avec
di se caractérise par un échec aux épreuves qui font appel au raisonnement
logique et abstrait, verbal (similitudes, compréhension, vocabulaire) ou visuo-
perceptif et spatial (identification de concepts, matrices, cubes). On observe
une certaine homogénéité des notes standard avec, la plupart du temps, très
peu de différences significatives entre elles et entre les différents indices.
L’interprétation des qi nécessite de connaître plusieurs écueils :
– plus l’enfant est jeune, plus la trajectoire développementale est instable ;
de ce fait, avant l’âge de 5 à 6 ans, le diagnostic de déficience intellectuelle
doit être prudent (sauf pour les formes sévères) ;
– les scores obtenus résultent d’une performance à un test standardisé, et ne
sont pas toujours le reflet des compétences intellectuelles dont l’expression
peut être entravée par les conditions de passation (temps limité, barrière
linguistique, anxiété de performance) ou les troubles associés (audition,
vision, motricité, praxies, langage, cognition sociale, attention, régulation
émotionnelle, etc.) ;
– les échelles de Wechsler ne sont pas adaptées aux patients les plus défici-
taires, car le qi plancher est de 45 (c’est-à‑dire qu’un sujet qui échoue à tous
les subtests obtiendra un qi < 45, sans autre précision) ;
– de fortes disparités entre les compétences préservées et déficitaires empêchent
souvent le calcul d’un qi total et il est primordial d’étudier le profil cognitif
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en analysant les dissociations entre les différents subtests. Ainsi, un profil très
hétérogène avec certains subtests dans la norme, doit faire évoquer un trouble
spécifique d’apprentissage (dysphasie, dyspraxie, déficit attention, etc.) et/ou
un trouble psychopathologique plutôt qu’un trouble du raisonnement (di) et
justifie des épreuves neuropsychologiques supplémentaires ciblant les fonc-
tions langagières, les compétences visuo-spatiales, mnésiques, attentionnelles
et exécutives. Un avis psychologique et/ou psychiatrique ainsi que des bilans
standardisés d’orthophonie, ergothérapeute, psychomotricien ou orthoptistes,
sont souvent nécessaires pour étayer le(s) diagnostic(s).
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tives » (Reuchlin, 1991). Les compétences adaptatives incluent les habiletés
pratiques dans les activités de la vie quotidienne, sans devoir recourir à une
tierce personne (s’alimenter, prendre soin de soi, s’habiller, se déplacer, veiller à
sa sécurité, s’occuper et programmer des activités, manipuler de l’argent, télé-
phoner, etc.) ; les habiletés conceptuelles (langage et communication, lecture et
écriture, maîtrise des notions de temps et d’espace, manipulation des nombres
et opérations arithmétiques) ; les habiletés sociales (relations interpersonnelles,
sens des responsabilités, estime de soi, compréhension et respect des règles,
résistance à la crédulité ou à la méfiance exagérée, résolution de problèmes
sociaux).
L’évaluation des compétences adaptatives est un complément indispensable
à celle du qi pour retenir le diagnostic de di et préciser les compétences
fonctionnelles réelles de la personne dans des situations de la vie quoti-
dienne. Les informations sont recueillies auprès de tiers qui connaissent bien
la personne évaluée (parents, éducateurs, etc.). La seule échelle d’évaluation
du comportement adaptif normée actuellement disponible en France est la
vabs-ii, qui présente de bonnes qualités psychométriques. La Vineland II
évalue le comportement adaptatif à tous les âges de la vie (1 à 90 ans) selon
quatre domaines (communication, vie quotidienne, socialisation, motricité).
Elle comporte au total 433 items. L’échelle permet de définir des scores
pour chaque domaine ainsi que les équivalents en âge de développement.
Elle renvoie aussi un score composite fournissant une évaluation globale du
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(marche non acquise à 2 ans) ou régression psychomotrice (Decobert et coll.,
2005). Lorsqu’une irm est réalisée, il faut la compléter par une séquence de
spectroscopie irm, qui détectera les anomalies du métabolisme de la créatine
ou énergétique (pic de lactate anormal). Un scanner peut compléter l’irm,
essentiellement pour la recherche de calcifications en cas de microcéphalie
ou d’anomalie de la substance blanche.
L’électro-encéphalogramme (eeg) est rarement indiqué dans le bilan étiologique
d’une di en l’absence d’une épilepsie associée. L’eeg oriente rarement vers un
diagnostic précis, même si certains profils eeg sont évocateurs : syndrome
d’Angelman, Rett ou certaines anomalies chromosomiques rares (délétion 4p,
dup 15q…). L’eeg vidéo de sommeil (sur 24h) peut se révéler indispensable
en cas de régression cognitive (langage ou capacités visuo-spatiales…) qui peut
résulter d’encéphalopathies épileptiques telles que les pocs (pointes ondes
continues du sommeil) ou le syndrome de Landau-Kleffner.
Le caryotype est un examen pangénomique de faible sensibilité. En dehors
de la trisomie 21, son rendement diagnostique est faible. Cet examen est
remplacé en première intention par les nouvelles technologies, en particulier
les méthodes de « caryotype moléculaire » par cgh (comparative genomic
hybridization) /acpa, Analyse Chromosomique par puce à adn, cent fois
plus sensibles, qui détecte des pertes ou des gains de matériel génétique, mais
ne permet pas de voir les translocations équilibrées. Certaines duplications
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multiviscérale ou sensorielle, signes neurologiques progressifs ou fluctuants,
épisodes neurologiques aigus inexpliqués, intolérances aux protéines, justi-
fiant des explorations spécialisées. En l’absence d’orientation clinique, une
chromatographie des acides aminés sanguine (caas), une chromatographie
des acides organiques urinaire (caou) et un cdg (trouble de N-glycosylation
des protéines) seront demandés en cas de consanguinité des parents ou de
déficience intellectuelle sévère ou profonde. Par ailleurs, en l’absence d’irm
avec spectroscopie, un dosage urinaire du guanidinoacétate et de la créatine
permet de rechercher un défaut de synthèse ou de transport de la créatine,
peu spécifique cliniquement.
L’indication d’examens plus invasifs comme une ponction lombaire doit
être discutée avec un neuropédiatre. Cet examen permet d’étudier le rapport
glycorachie/glycémie en cas de suspicion de déficit en glut1, le lactate et
pyruvate pouvant orienter vers un déficit en pyruvate déshydrogénase (pdh)
ou de la chaîne respiratoire mitochondriale. La chromatographie des acides
aminés dans le lcr permet de rechercher les exceptionnels déficits en sérine
(microcéphalie, di sévère) et hyperglycinémie sans cétose, dont des formes
frustes parfois trompeuses ne s’accompagnent pas d’épilepsie. Le dosage des
neurotransmetteurs dans le lcr dépend également des signes neurologiques
associés (dystonie, mouvements oculaires…).
En l’absence d’orientation clinique, les techniques de séquençage haut débit
(ngs, Next Generation Sequencing) sont proposées dans de nombreux centres
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