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Fiche 1.

INTRODUCTION À L’ANALYSE FINANCIÈRE

De nombreuses définitions de l’analyse financière peuvent être données, qui acceptent


de façon convergente cette notion d’objectif :
L’analyse financière a pour but, à travers l’étude de documents et l’utilisation de certains
outils, de réaliser une synthèse d’informations, qui permet de juger l’entreprise.
Les finalités et les motivations de l’étude peuvent différer d’un commanditaire à l’autre :
• dirigeant, financier ou postulant à l’embauche… ;
• partenaires sociaux ;
• actionnaires ;
• banquiers ;
• partenaires commerciaux.
Les critères globaux de jugement de l’entreprise au sens le plus large, qui dépassent
une simple analyse patrimoniale ou trop seulement économique, sont proposés – selon
B. Hannoset (Ex-PDG d’Eurostaf Dafsa) dans son interprétation de la méthode des flux
de G. De Murard – comme les réponses aux quelques questions suivantes :
• Quel est le ticket d’entrée dans la branche ?
• À quel niveau de croissance se situe l’entreprise ?
• Quels sont les investissements nécessaires pour atteindre ce niveau
d’activité ?
• Quels sont les financements en phase avec cette croissance ?
• Quel est le degré de solvabilité de l’entreprise ?
• Quelle est sa rentabilité ?
• Que « vaut » l’entreprise ?
À travers les chapitres suivants nous allons procéder à une présentation des outils et
des techniques, dont les données résultantes facilitent l’interprétation ou le passage de
la comptabilité à l’analyse financière.
À partir de l’exploitation d’informations économiques et comptables, l’analyse
financière vise à redécouvrir la réalité d’une société à partir de données codées. Elle
10 I. Les bases de l’analyse financière

permet ainsi de porter un jugement global sur la situation actuelle et future de


l’entreprise analysée.
Sur le plan pratique, l’analyse financière replacera dans un premier temps l’entreprise
dans son environnement économique : marché, filière, systèmes de production,
réseaux de distribution, motivations des hommes qui la compose… Ensuite, l’analyse
devra étudier successivement la création de richesse, la politique d’investissement et la
politique de financement pour conclure sur la rentabilité de l’entreprise.
Cette présentation a pour objectif de présenter les principaux outils de diagnostic
financier d’une entreprise :
• L’entreprise est-elle viable ?
• L’entreprise est-elle rentable ?
• Comment se finance-t-elle ?
Une fois par an, généralement le 31 décembre les sociétés arrêtent leurs comptes et
produisent les documents comptables de synthèse. Ces documents qui comprennent
le compte de résultat, le bilan et les annexes retracent l’activité de la société pour
l’exercice considéré (en principe du 1er janvier au 31 décembre) et dressent la situation
patrimoniale de l’entreprise à la date d’arrêté des comptes.
Dans les grandes entreprises il se peut que ces documents soient réalisés plusieurs fois
par an, chaque trimestre ou semestre.
C’est à partir de ces documents que nous ausculterons les comptes de la société pour
déterminer ses forces, ses faiblesses et une valorisation théorique qui nous permettra
de nous positionner ou non sur la valeur. Ces informations essentielles pour réaliser
cette analyse financière peuvent être trouvées auprès de nombreuses sources :
rapports annuels des sociétés, sites Internet des entreprises, etc.
L’analyse financière consiste à étudier l’information comptable et financière relative à
une entreprise, afin d’émettre un diagnostic. L’analyse doit aboutir à un diagnostic,
donc conclure quant à la performance de l’entreprise étudiée et permettre d’en
comprendre les déterminants ; en particulier, si cette performance apparaît médiocre.
Une telle démarche suppose l’existence de normes et une définition préalable de la
notion d’équilibre financier, qui peut être la suivante : l’équilibre financier est réalisé si
les apporteurs de capitaux, actionnaires et créanciers financiers, sont rémunérés à
concurrence du risque qu’ils encourent. On en conclut que les deux dimensions
fondamentales du diagnostic financier sont la rentabilité et le risque.
L’utilisation finale d’une analyse financière peut varier ; ainsi, selon que cette analyse
est faite à la demande d’un banquier, d’un gérant de portefeuille, du dirigeant de
l’entreprise étudiée ou de celui d’une entreprise concurrente, les éléments clés du
diagnostic peuvent revêtir une intensité différente et l’analyse peut être plus ou moins
approfondie. Cependant, tout diagnostic financier s’articulera finalement autour des
deux dimensions précédemment énoncées : la rentabilité et le risque.
Fiche 2.
LES BASES DE L’INFORMATION
POUR L’ANALYSE FINANCIÈRE

1. L’information interne

La qualité de l’information, les interactions entre information et incertitude sont


désormais au cœur de l’analyse des documents comptables.
Les documents de synthèse, qui comprennent nécessairement le bilan, le compte de
résultat et une annexe fournissent une information que l’analyste financier doit
décrypter. Ces éléments ajoutés aux informations extra-comptables lui permettront
d’étayer son jugement dans un processus de réflexion par étapes.
Ces documents sont donc bien susceptibles d’avoir une influence sur le jugement que
leurs destinataires peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat
de l’entité ainsi que sur les décisions qu’ils peuvent être amenés à prendre.
Les documents de synthèse ont pour but de refléter la situation du patrimoine de
l’entreprise à une date donnée et de présenter le résultat global de l’exercice
comptable en faisant apparaître les différents éléments qui sont intervenus dans la
formation de ce résultat.
La liasse fiscale reste cependant le document le plus exigé par les différents
partenaires de l’entreprise dans le cadre d’une analyse financière car c’est le seul
document faisant foi des résultats de l’entreprise devant les tribunaux.
De façon générale, les 3 derniers bilans sont demandés.
Les bases d’information financière permettent de comparer les performances des
entreprises d’un secteur à l’autre, d’une année à l’autre, d’un pays à l’autre.
Les bases de données vous permettent d’accéder à des données plus complètes, plus
fines que celles disponibles dans les chiffrés clés ou les données détaillées des accès par
thèmes ou régions.
Les rapports annuels fournis par l’entreprise et disponibles. Ce n’est pas toujours le cas
notamment des PME et des entreprises non cotées.
12 I. Les bases de l’analyse financière

2. L’information externe

Ÿ Les bases INSEE

http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/default.asp?page=alisse.htm

Ÿ Alisse, statistiques d’entreprises

• Accès en Ligne aux Statistiques Structurelles d’Entreprises.


• Les données proposées dans cette base de données vous permettront de situer
votre entreprise dans son secteur d’activité.
• La limite de cette information est souvent le délai de retard entre le besoin
d’information et la disponibilité de cette information de 1 à 2 ans de retard.

Ÿ Le greffe du tribunal

Les documents comptables sont souvent déposés et donc accessibles par le greffe du
tribunal.

Ÿ Les chambres de métiers, chambres de commerce


et syndicats professionnels

Ils disposent d’informations sectorielles. L’accès à ces informations est aujourd’hui le


plus souvent payant.

Ÿ Les autres informations extra-comptables :


la presse et les études de groupe

• La presse
– Delphes : Propose des références bibliographiques et résumés d’articles, ainsi
que d’un certain nombre de documents (études de marché, annuaires
sectoriels…) dans les domaines de la gestion, la vie des entreprises, les
produits et les marchés ainsi que l’environnement économique, financier et
juridique.
– Factiva : Accès au texte intégral de plus de 10 000 sources d’informations : des
titres de la presse nationale, internationale et régionale (Le Monde, Les Échos,
Le Figaro, La Tribune, The Financial Times, The Wall Street Journal…), des revues
spécialisées (Alternatives économiques depuis 1997, CB News, Banque
Hebdo…).
2. Les bases de l’information pour l’analyse financière 13

• Les études de groupes


– BSC : Des sociétés sont spécialisées dans la collecte et le traitement
d’informations économiques. Les études réalisées par ces analystes sont des
documents très précieux permettant d’obtenir une photographie très
détaillée d’une société à un instant t. Elles permettent surtout de décrypter
les stratégies et les performances des entreprises, en France comme à
l’international.
– Xerfi : Cette base propose 10 000 présentations de sociétés,
2 800 monographies d’entreprises et 50 études de groupes.
Fiche 3.
LE BILAN – PRÉSENTATION GÉNÉRALE

Le bilan est un document qui comprend une date et qui se présente sous forme de
deux parties : l’actif et le passif. Cette terminologie comptable est équivoque dans la
mesure où le non initié peut l’interpréter faussement en associant à chaque terme une
portée logique qu’il n’a pas.
Ainsi le mot passif peut donner lieu à une interprétation défavorable du contenu de la
partie correspondante, alors qu’on y trouve les bénéfices.
On associe généralement le bilan à une photographie du patrimoine de l’entreprise à
une date donnée.

ACTIF PASSIF

EMPLOIS RESSOURCES

Ce qui est possédé ou Ce qui est dû ou en


en attente d'encaissement attente de décaissement

Le bilan décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entité.


Les éléments d’actif et de passif sont évalués séparément. Aucune compensation
ne peut être opérée entre les postes d’actif et de passif.
Bilan d’ouverture : Le bilan d’ouverture d’un exercice correspond au bilan de
clôture avant répartition de l’exercice précédent.
Véritable photographie de l’entreprise à un instant donné qui cumule les
différentes couches d’information historiques de l’entreprise, le bilan est établi
obligatoirement une fois au moins en fin d’exercice comptable.
3. Le bilan – présentation générale 15

La différence entre ce que l’entreprise possède (ACTIF) et ce qu’elle doit à des tiers
(PASSIF) représente le CAPITAL de l’entreprise, incluant le RÉSULTAT (bénéfice ou perte)
de la période considérée.

Ÿ L’actif

L’ACTIF représente l’emploi qui est fait des ressources figurant au passif. Il comprend
donc :
• l’actif immobilisé : biens qui servent de façon durable à l’activité de l’entreprise.
Ce sont les immobilisations telles que terrains, constructions, matériels et
installations, fonds commerciaux, etc. ;
• l’actif circulant : il regroupe les biens qui, sauf exceptions, ne restent pas
durablement dans l’entreprise c’est-à-dire les stocks, en cours de fabrication,
créances, disponibilités, etc.

Ÿ Le passif

Le PASSIF réunit l’ensemble des ressources qui se décomposent, suivant leur origine,
en capitaux personnels dans le cas de l’entreprise individuelle ou capital social, dans le
cas de la société de personnes et en capitaux empruntés aux fournisseurs, créanciers,
banques, etc.

1. Présentation du bilan par regroupement de postes

Le bilan est la situation patrimoniale de l’entreprise à un moment donné, il recense les


ressources de la société et les emplois de ces ressources. Il se présente en deux parties,
l’actif et le passif. Le schéma page suivante est une vue synthétique des grandes lignes
du bilan.
Nous voyons que le bilan peut se décomposer en cinq grandes catégories, deux à
l’actif : l’actif immobilisé et le circulant, trois au passif : les capitaux propres, les
provisions et les dettes. Le total de l’actif est toujours égal au total du passif.
16 I. Les bases de l’analyse financière

BILAN ACTIF BILAN PASSIF


Actif Immobilisé Capitaux Propres
Capital social ou individuel (1)* (dont versé ……..)
Immobilisations inc orporelles Primes d'émission, de fusion, d'apports, ……
Frais d'établissement* Ecarts de réévaluation (dont écart d'équivalence
Frais de recherche et de développement* Réserve légale (3)
Concession, brevets et droits similaire Réserves statutaires ou contractuelles
Fonds commercial (1) Réserves réglementées
Autres réserves
Immobilisations c orporelles Report à nouveau
Terrains RÉSULTAT DE L'EXERCICE (bénéfice ou perte)
Constructions Subvention d'investissement
Installations techniques, matériels et outillage industriels Provisions réglementées*
Autres immobilisations corporelles Produits des émissions de titres participatifs
Avances conditionnées
Immobilisations financ ières
Participations évalués par mise en équivalence Provisions pour risques et charges
Autres participations Provisions pour risques
Créances rattachées à des participations Provisions pour charges
Autres titres immobilisés
Prêts Dettes

Actif circulant Dettes financ ières


Emprunts obligataires convertibles
Stoc ks Autres emprunts obligataires
Matières premières, approvisionnements Emprunts et dettes auprès des établissements de crédit
En cours de production de biens Emprunts et dettes financières (Dont emprun EI
En cours de production de services
Produits intermédiaires et finis Dettes d'exploitation et hors exploitation
Marchandises Avances et acomptes reçus sur commandes en cours
Créances d'exploitation et hors exploitation Dettes fournisseurs et comptes rattachés
Avances et acomptes versés sur commandes Dettes fiscales et sociales dont IS
Clients et comptes rattachés* (3) Dettes sur immobilisations et comptes rattachés
Autres créances (3) Autres dettes
Capital souscrit et appelé, non versé
Trésorerie disponible Trésorerie utilisée (dûe)
Valeurs mobilières de placement (dont actions propres) Dont concours bancaires courants et soldes créditeurs
Disponibilités (attention = ce poste est un détail des emprunts)

Nota : Nous n’avons pas inclus les postes de régularisation


de passifs et d’actifs ou actifs sans valeurs.

2. Où focaliser notre attention ?

Nous allons passer en revue les différents éléments sur lesquels nous devrons nous
focaliser, ils sont déterminants pour se faire une bonne idée de la société étudiée,
même si l’analyse peut être plus poussée nous commencerons par ces postes afin de
vérifier la cohérence générale des comptes de la société.

Ÿ Les immobilisations

Elles sont les biens ou valeurs destinées à rester durablement sous la même forme dans
l’entreprise.

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