Arboriculture

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ARBORICULTURE

Journées Techniques Fruits & Légumes et Viticulture Biologiques Page 101


Beaune, les 6 et 7 décembre 2005
MYCORHIZES ET NUTRITION PHOSPHATEE DES PLANTES
C. Plenchette
INRA, 17 rue Sully
21034 Dijon Cedex
France.

INTRODUCTION
Parmi les nombreux micro-organismes qui vivent dans la rhizosphère, on trouve des
champignons microscopiques dont les filaments s’associent aux racines des plantes pour
former un nouvel organe appelé mycorhize. Cette association symbiotique est bénéfique
pour les deux partenaires : c’est une symbiose mutualiste. On distingue plusieurs types de
mycorhizes en fonction du partenaire fongique. Certains champignons supérieurs
(ascomycètes, basidiomycètes et gastéromycètes) s’associent à des ligneux (bétulacées,
fagacées, pinacées) pour former des ectomycorhizes. On trouve un autre type de
mycorhizes chez les orchidées et les éricacées, mais le plus répandu, qui concerne environ
80% des plantes sauvages et cultivées (agricoles et horticoles), est celui des mycorhizes à
arbuscules dont le partenaire fongique est un champignon inférieur (zygomycètes).
Les champignons mycorhiziens à arbuscules (MA) sont concomitants de l'apparition des
premières plantes terrestres (Pirozynski & Malloch 1975) et avec elles ils ont colonisés les
continents de telle sorte qu'ils sont présents sous tous les climats et types de sol à la surface
de la terre. La grande majorité des plantes servant à la nourriture des hommes ou des
animaux forment des mycorhizes à arbuscules ; elles jouent donc un rôle dans la production
agricole.
Les recherches sur les mycorhizes ont réellement connu un essor international depuis les 25
dernières années jalonnées par la publication de plusieurs ouvrages de référence (Schenck
1982; Harley & Smith 1983; Powell & Bagyaraj 1984; Strullu 1985; Strullu, Garbaye, Perrin &
Plenchette, 1991; Sieverding 1991, Smith & Read, 1997). Malgré de nombreux résultats,
spectaculaires pour certains, les applications n’en sont qu’à leur début et concernent surtout
l’horticulture. Il est vrai que les mycorhizes ne peuvent jouer pleinement leur rôle dans une
agriculture productiviste ayant recours systématiquement à l’utilisation massive d’engrais et
de pesticides. Cependant de nouvelles données économiques et environnementales
influencent le monde agricole tant dans les pays développés où l'on pratique une agriculture
intensive que dans les pays en voie de développement ou l’accroissement de la production
de nourriture est impératif. L’orientation vers une agriculture qui ferait beaucoup plus appel
aux ressources de l'exploitation (par exemple fumure organique plutôt que minérale dans la
mesure du possible) et qui prendrait en compte des aspects écologiques et biologiques, c’est
à dire vers une agriculture durable, est irréversible. Ce type de pratiques agriculturales parait
plus favorable à l'expression du rôle des mycorhizes et par conséquent plus propice à leur
prise en compte.

1 MORPHOLOGIE

Le développement des champignons formant des mycorhizes à arbuscules se fait à


l’intérieur et à l’extérieur de la racine. La phase extramatricielle de la mycorhize est
constituée par un réseau d’hyphes connectés à la racine et qui s’étendent autour sur
plusieurs centimètres. Ces hyphes d’un diamètre d’environ 20µm ont la particularité de ne
pas avoir de cloisons. La phase intramatricielle est constituée d’hyphes, de vésicules et
d’arbuscules. Les hyphes sont le prolongement des hyphes externes. Les vésicules sont des
organes ovoïdes constitués par le renflement d’un hyphe à l’intérieur ou entre les cellules,
c’est un organe de réserve, de survie et de reproduction. Les arbuscules sont constitués par
la ramification dichotomique des hyphes dans les cellules voisines de l’endoderme. Ils sont
la zone d’échange d’éléments nutritifs entre la plante et le champignon. En fin du cycle

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végétatif de la plante hôte, le champignon produit dans le sol des spores (50-500µm)
individualisées ou regroupées en sporocarpes.

2 ROLE

Comme le mentionne Boullard (1968) des effets bénéfiques de la symbiose mycorhizienne


ont été observés dès le début du 20ième siècle. Ils se traduisent par une croissance plus
importante et donc par une production de biomasse plus élevée. Ces résultats ont été
observés sur la plupart des plantes agricoles et horticoles, aussi bien en climat tempéré,
méditerranéen ou tropical (voir Plenchette, 1991). Très vite il est apparu que cette
stimulation de croissance était principalement due à une meilleure nutrition phosphatée
(Bieleski, 1973). Les mycorhizes favorisent aussi l’absorption de l’eau (Mosse & Hayman,
1971) et des oligo-éléments, Cu (Mosse, 1957), Zn (Bowen et al., 1974), dont la
concentration dans la solution du sol est faible et le coefficient de diffusion très lent dans le
sol.
Les mycorhizes à arbuscules causent peu de changement dans la morphologie des racines
mais la physiologie de la plante hôte est significativement modifiée. Non seulement la
concentration de certains éléments minéraux change, mais aussi le taux de photosynthèse
et la répartition des photosynthétats entre la tige et la racine. Il en résulte une modification
des exsudats libérés dans le sol et par voie de conséquence un changement dans la
composition des populations de micro-organismes mycorhizosphèriques. Plusieurs auteurs
ont observé une diminution des maladies causées par des agents pathogènes telluriques
chez les plantes mycorhizées, particulièrement dans le cas des nématodes (Hussey &
Roncadori, 1978). Bien que les résultats soient parfois contradictoires, réduction, pas d’effet
ou aggravation de la maladie (Dehne, 1982), on estime que les mycorhizes peuvent jouer un
rôle dans le bio-contrôle des maladies des plantes.
L’expression de la symbiose mycorhizienne est influencée par les trois composantes de
l’agroécosystème : le champignon, la plante et le sol. Les champignons MA (>150 espèces)
s’ils sont pratiquement toujours présents, sont plus ou moins abondant dans le sol. Pour les
plantes cultivées leur rôle s’exprime donc au travers du potentiel infectieux mycorhizogène
du sol à l’échelle d’un système de culture. Les plantes cultivées ou non bénéficient plus ou
moins de la symbiose, celle-ci joue donc un rôle plus ou moins important à l’échelle d’une
culture en fonction de la dépendance mycorhizienne de la plante hôte. La pratique de la
fertilisation phosphatée visant à compléter l’offre du sol en phosphore a abouti, dans certains
pays, à des niveaux de richesse du sol tels que les plantes se sont affranchies de la
symbiose. Cependant mondialement la production agricole se fait sur des sols en voie
d’appauvrissement. Le concept de fertilisation phosphatée équivalente à la mycorhization
permet d’évaluer l’effet bénéfique des mycorhizes en terme d’économie d’engrais phosphaté.

3 LE POTENTIEL INFECTIEUX MYCORHIZOGENE DU SOL (PIM)

Les champignons mycorhiziens sont naturellement présents dans les agroécosystèmes,


cependant leur population est sujette à des fluctuations sous l’action de facteurs édaphiques
et culturaux. Le PIM d’un sol caractérise non seulement la population de champignons
mycorhiziens présents dans le sol sous forme de spores, de mycélium et de morceaux de
mycorhizes, mais aussi le fait que cette population est apte à former des mycorhizes dans
les conditions du sol en question. Il varie surtout en fonction des pratiques culturales telles
que la désinfection (agent fumigant, vapeur, solarisation), l'application d'engrais et de
pesticides, la rotation des cultures ou la jachère. Les plantes à forte dépendance
mycorhizienne favorisent le développement des champignons ce qui a une incidence directe
sur l’augmentation du potentiel infectieux mycorhizogène du sol.

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4 LA DEPENDANCE MYCORHIZIENNE DES PLANTES (DM)

L’effet le plus visible de la symbiose MA sur les plantes est l’augmentation de leur croissance
qui résulte de la complémentarité de trois composants : la plante, le champignon et le sol. La
stimulation de croissance des plantes mycorhizées varie principalement en fonction des
espèces (Gerdeman, 1968) et des cultivars (Azcon & Ocampo, 1981), de l'espèce de
champignons symbiotique (Plenchette et al., 1982) et de la fertilité du sol (Mosse 1973).
C'est à dire que les plantes n'ont pas toutes la même DM (Gerdemann 1975) et que celle ci
est assujettie aux conditions édaphiques (fertilité et champignon indigène présent). Pour
cette raison Plenchette et al. (1983) ont proposé d'évaluer pour chaque espèce la
Dépendance Mycorhizienne Relative au Champ (DMRC). Il s'agit de comparer la croissance
de plantes mycorhizées et de plantes non mycorhizées poussant sur le même sol
préalablement désinfecté; le mode de désinfection ne devant bien évidemment pas perturber
les caractéristiques physico-chimiques du sol.
Bien que les champignons mycorhiziens soient à l’origine de l’apparition des plantes
vasculaires sur le milieu terrestre (Nicolson, 1975) et qu’ils aient co-évolués avec les plantes
(Pirozynski, 1980), certaines espèces ne forment pas de mycorhizes. Pour les plantes
agricoles il s’agit des familles des crucifèracées (choux, colza, moutarde, radis, navet) et des
chénopodiacées (betterave, épinard) dont la DM est par conséquent nulle. Pour les autres
espèces la DM paraît fortement liée à la morphologie du système racinaire, les plantes à
forte DM ayant un système racinaire peu ramifié (asperge, carotte, luzerne, poireau, soja) de
type magnolioïde et les plantes à faible DM des racines très ramifiées (blé, orge) de type
graminoïde (Baylis, 1975).

5 LA FERTILISATION PHOSPHATEE EQUIVALENTE A LA MYCORHIZATION


La fertilisation, qui consiste à apporter au sol un élément chimique sous forme organique ou
minéral, vise à compléter l’offre du sol en phosphore biodisponible pour atteindre un objectif
donné de rendement. Actuellement en Europe occidentale on cherche plutôt à compenser
l’exportation de la récolte alors que dans le passé on cherchait à remonter le niveau des
réserves. Cependant, dans les pays développés, ces pratiques ont amené les sols à un
niveau de richesse tel que la concentration de la solution du sol est très souvent supérieure
à 1mg P l-1. Or les travaux de Fox (1981) montrent que pour plusieurs plantes (blé, maïs,
soja, sorgho, etc.) on peut atteindre 95% du rendement maximum avec moins de 0,1 mg P l-
1 dans la solution du sol et que cette valeur serait spécifique de la plante.
L'efficacité des mycorhizes se manifeste particulièrement dans les sols dont les teneurs en
phosphore biodisponible sont très faibles (Plenchette et al. 1981) ou à fort pouvoir fixateur
(Plenchette et Fardeau 1988). Pour atteindre le même rendement les besoins d'une plante
mycorhizée sont satisfaits à partir d'une concentration de phosphore dans la solution plus
faible que pour la même plante sans mycorhizes (Habte et Manjunath 1987). En fonction
d'un objectif de rendement inférieur au maximum, il est donc possible de déterminer les
concentrations de phosphore respectives pour la culture avec et sans mycorhizes. La
différence entre les deux valeurs correspond à la quantité d'engrais phosphaté qu'il faudrait
apporter pour que le rendement de la plante non mycorhizée atteigne celui de la plante
mycorhizée. La correspondance entre la concentration de P dans la solution du sol et la
quantité d'engrais phosphaté peut être déduite pour un type de sol par le biais de
l'établissement d'isothermes d'adsorption (Fox et Kamprath 1970; Vander Zaag et al. 1979).

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6 NUTRITION PHOSPHATEE DES PLANTES MYCORHIZEES

La stimulation de croissance des plantes mycorhizées, mise en évidence dans de très


nombreux travaux (voir Smith & Read, 1997), est principalement attribuée à une meilleure
nutrition phosphatée. La nutrition phosphatée des plantes est conditionnée par l’offre du sol
(quantité de phosphore biodisponible) d’une part et par l’utilisation de l’offre (interception des
ions phosphates par les racines) d’autre part. Les résultats obtenus sur de nombreuses
espèces d’arbres et de plantes mycorhizées sont d’autant plus spectaculaires que la teneur
en P du sol est facteur limitant de la production.
La déficience en phosphore biodisponible est un des facteurs limitant la production agricole
de la plupart des sols à l’échelle mondiale (Holford, 1997). Dans le sol le phosphore est
présent sous formes organique et minérale. Etant acquit que les plantes n’absorbent que les
ions phosphates en solution, le phosphore organique doit donc être minéralisé pour devenir
biodisponible Le phosphore inorganique est plus ou moins lié aux différents constituants du
sol en fonction du pH. Une infime partie du phosphore total se trouve sous forme d’ions
dissous dans la solution du sol. Le phosphore en solution est en équilibre avec des ions
adsorbés, fixés ou rétrogradés (Barber, 1984) qui alimentent plus ou moins rapidement la
solution du sol (Fardeau, 1993). La biodisponibilité du phosphore est sous la dépendance
des caractéristiques physico-chimiques du sol et en particulier du pouvoir tampon qui régule
la concentration de la solution du sol en fonction des apports d’engrais ou des prélèvements
par les plantes. Dans le sol les ions se déplacent par diffusion et convection. Les plantes
absorbent le phosphore plus vite qu’il n’est libéré à partir des formes plus ou moins
adsorbées et rapidement il s’établit autour de la racine une zone appauvrie en phosphore
biodisponible (Lewis & Quirk, 1967) dans les sols où le P est facteur limitant. Dans cette
zone il s’établit un gradient de concentration contre lequel opère la diffusion qui est le mode
de transport préférentiel du P du sol vers la racine. Ces deux mécanismes ne sont pas
suffisants pour assurer la satisfaction des besoins des plantes et les racines doivent se
développer continuellement pendant la saison de végétation pour permettre cette
satisfaction.
C’est dans ce contexte que le rôle bénéfique des mycorhizes a été mis en évidence. Les
mécanismes mis en jeu sont plus ou moins bien connus. Ils influencent aussi bien l’offre du
sol que sur l’utilisation de l’offre par la plante:
- Les hyphes extraracinaires ont un diamètre de 2 à 5 fois plus petit que celui des
racines et peuvent donc coloniser un volume de sol non exploré par la racine, par exemple
en sol compacté (Li et al., 1997). Ils vont aller chercher du phosphore en dehors de la zone
d’épuisement et le transporter jusqu’à l’intérieur de la racine, sans encombre jusqu’au
voisinage de l’endoderme, les hyphes des champignons MA ne possédant pas de cloisons.
Le réseau mycélien développé dans le sol peut atteindre des dimensions considérables,
supérieures à 106 km.ha-1 d'après des données de Miller et Jastrow (1992), et on imagine
bien le formidable potentiel (80 m par mètre de racine chez l’oignon; Sanders & Tinker,
1973) qu'il représente pour l'absorption de l'eau et des éléments minéraux. L’extension d’un
réseau mycélien jusqu’à plus de 10 cm de la zone racinaire (Jakobsen et al. 1992), va
augmenter le pool accessible de phosphore biodisponible le volume de la mycorhizosphère
étant bien supérieur à celui de la rhizosphère. L’action des hyphes externes de la mycorhize
se situe donc au niveau de l’utilisation de l’offre et de l’augmentation de l’offre. Le
développement de la phase extracinaire de la mycorhize constitue certainement le
mécanisme le plus important pour expliquer la meilleure nutrition phosphatée des plantes
mycorhizées.
- Les mycorhizes peuvent aussi modifier l’offre du sol en phosphore biodisponible en
excrétant du CO2 et des ions H+ (Rigou, 1994). Il en résulte une acidification, jusqu’à 1 unité
pH (Li et al. 1991), suffisante pour mettre en solution du phosphore insoluble et donc
inaccessible aux plantes non mycorhizées. Ce phénomène concerne les sols neutres et

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calcaires. Les mycorhizes excrètent dans le sol des acides organiques, tels que l’acide
oxalique, pouvant aussi participer à la mise en solution de phosphore insoluble. D’autres
acides organiques, les sidérophores, sont produits en plus grande quantité et excrétés par
les plantes mycorhizées (Jayachandran et al. 1985 ; Haselwandter, 1995). Ils ont par leurs
propriétés de chélation du fer la capacité de libérer une certaine quantité d’ions phosphates.
Ce mécanisme opère en sol acide, où le phosphore est présent sous forme de
d’hydroxyphosphate de fer et d’aluminium, il contribue à une augmentation de l’offre du sol.
- Par ailleurs quelques travaux tendent à mettre en évidence une production accrue
de phosphatases par les plantes mycorhizées. Tarafdar and Marschner (1994) ont montré
dans une étude sur la mycorhization du blé que 50% du phosphore absorbé par le blé
provenait du phosphore organique hydrolysé par les phosphatases.

CONCLUSION
Les champignons mycorhiziens à arbuscules sont certainement, parmi la microflore
du sol, les constituants les plus important pour le développement d’une agriculture durable
car ils constituent un lien essentiel entre le sol et la plante. La gestion de leurs populations
par des pratiques culturales adaptées peut permettre une augmentation de la production
agricole dans tous les cas où le sol n’a pas reçu des engrais phosphatés en abondance.
C’est particulièrement vrai dans les pays en développement, mais aussi dans des systèmes
de culture extensifs ou en agriculture biologique. Faut il rappeler que la plupart des plantes
servant de nourriture de base aux hommes et aux animaux (céréales, pomme de terre,
arbres fruitiers, etc…) forment des mycorhizes. C’est au niveau de la conception et de la
mise en œuvre des itinéraires techniques qu'il sera possible d'agir pour maintenir la
biodiversité de cette ressource naturelle considérée comme un véritable biofertilisant.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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LA CONDUITE D’UNE PLANTATION DE FRUITS ROUGES EN
AB
Jean-Luc PETIT
Consultant indépendant
Chemin Pimayon - 04100 Manosque
Tél : 04 92 78 53 19 E-mail : [email protected]

INTRODUCTION
La culture de framboisier, de cassissier, de groseillier et de mûrier demande une main-
d’oeuvre importante. Les travaux sont peu mécanisables, sauf dans le cas d’exploitation très
spécialisée et orientée uniquement vers la transformation, comme en cassis (pour amortir
une machine à ramasser, il faut environ 30 hectares).
Les parcelles choisies pour la culture des petits fruits doivent être protégée du vent et des
gelées printanières.
Il n’y a pas de verrous techniques pour la conduite en agriculture biologique d’une plantation
de fruits rouges.
En ce qui concerne la protection phytosanitaire, la framboise demande le plus d’attention. La
conduite du mûrier est proche du framboisier mais plus facile. Le cassis et la groseille
présente peu de problèmes.

1 L’ALTERNATIVE AU DESHERBAGE CHIMIQUE

Le plus difficile est la maîtrise de l’herbe sur le rang. Le binage étant lourd en temps et
rébarbatif, la technique du mulch (ou paillis) est la plus efficace contre les mauvaises herbes.
Elle était pratiquée avant l'ère des herbicides. Plusieurs études ont démontré les avantages
de cette pratique. Le paillage garde l'humidité, réduit les fluctuations de température au sol,
contrôle les mauvaises herbes et accroît les rendements, la grosseur des fruits, la hauteur
des tiges, le nombre de tiges et la survie des plants. Elle retarde toutefois légèrement la
maturité des fruits.
Attention elle entretient l’humidité, elle est donc un facteur de sensibilité aux maladies.
Le matériau le plus souvent utilisé est la paille, mais d’autres matériaux sont possibles : les
feuilles des arbres, les résidus de raisin, les pailles de distillerie, le vieux foin, les copeaux de
bois partiellement compostés, le bois raméal fragmenté…
La présence d'écorce de certains arbres peut nuire en raison des tanins et des phénols.
Le plastique noir peut être utilisé, mais il empêche la pénétration de l'eau et les problèmes
de recyclage en font un matériau peu écologique.
Il est préférable d’utiliser les paillages plastiques tissés.
Sur l’inter-rang, vous avez le choix entre l’enherbement ou le sol nu. La décision est à
prendre en fonction du type de sol, de la pluviométrie, du système d’irrigation et des
passages d’engins.
L’enherbement est conseillé pour éviter le tassement des passages du tracteur. Pour les
petites surfaces, la tonte se réalise par une tondeuse ou une débroussailleuse.
Le sol nu permet, dans les sols séchants ou les plantations sans arrosage, d’entretenir
l’humidité, mais facilite le tassement et l’érosion.
Tout travail de sol doit être assez superficiel à l’approche du système racinaire du
framboisier.

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Beaune, les 6 et 7 décembre 2005
2 L’IRRIGATION

Elle est obligatoire dans la plupart des régions et primordiale à la formation des fruits au
stade “ nouaison”. Elle a une influence sur le grossissement du fruit et donc sur le rendement
de la plantation.
L’aspersion sur frondaison, l’aspersion sous frondaison et le goutte à goutte sont les trois
possibilités.
L’avantage de l’aspersion sur frondaison est la lutte antigel et d’humidifier le feuillage en
période très sèche.
L’aspersion sous frondaison permet aussi d’effectuer une lutte antigel et de moins humidifier
les plants lors des arrosages printaniers et estivaux. Mais l’installation est plus coûteuse.
Le goutte-à-goutte est à choisir dans le cas où les ressources en eau sont faibles, il est aussi
le moins onéreux.

3 LA FUMURE

La fumure d’avant plantation est essentielle et indispensable dans la plupart des types de
sol, elle conditionne la réussite de la plantation et sa pérénité.
La fumure d’entretien vise à maintenir le taux de matière organique du sol et à nourrir
régulièrement la plantation. Elle est raisonnée par l’analyse de sol, le comportement des
framboisiers (comme la longueur des pousses, la coloration du feuillage), la qualité de la
fructification et le rendement.
L’apport d’humus stable améliore la texture et la structure du sol. Elle libère les éléments
minéraux et les oligo-éléments présents dans le sol, souvent non disponibles par les plantes.
L’apport d’oligo-éléments est nécessaire suivant les carences observées.
Le bore, le calcium, le zinc et le manganèse sont à surveiller.
Il est souvent nécessaire dans les sols froids ou lors de printemps froids d’effectuer un
apport, au débourrement de la végétation, d’une matière organique azotée.

4 LE FRAMBOISIER

Le framboisier peut se planter dans tous les types de sols, mais il préfère les sols profonds,
fertiles, légers, frais et humifères.
Choisir des emplacements gardant une certaine fraîcheur l’été si possible.
Éviter absolument les sols lourds, compacts et hydromorphes, mais aussi les sols trop
séchants en raison du système racinaire du framboisier qui est superficiel et donc sensible à
la sécheresse.
Un pH de 6 à 6,5 est l’idéal.
Le chaulage sera obligatoire dans les plantations au pH en dessous de 5 %. Et les terres
au pH supérieur à 7,5 poseront des problèmes de chlorose, il faudra avoir des pratiques
culturales acidifiantes (engrais vert, travail du sol, poudrage de soufre....).
Le framboisier est gourmand en fertilisant organique, en azote, en potasse et magnésie.
Selon les variétés de framboisier on peut trouver deux types de fructification : la première est
dite non remontante et la deuxième remontante (ou bifère).
Les variétés non remontantes fructifient sur les pousses de l’année précédente qui par la
suite dessèchent.

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Beaune, les 6 et 7 décembre 2005
Les variétés remontantes peuvent produire deux fois, mais il est préférable de les faire
produire une seule fois en fin d’été. On obtient une meilleure qualité.
La conduite en haie est le système le plus répandu pour les variétés non remontantes.
Laisser en moyenne 10 cannes à fruit au mètre linéaire.
Attacher les cannes fruitières avec des liens biodégradables.
La conduite sur treillis le système le plus simple, surtout pour les variétés remontantes.
Tendre une grille (ou grillage à maillons fins) à 0,90 m du sol et d’une largeur d’environ 0,50
m.
Ce système donne une très bonne aération et ne demande pas d’attache.
Pour réduire le nombre de cannes, il suffit de faucher les deux cotés de la ligne.

5 LE CASSISSIER

Le cassissier est une plante peu exigeante. Dans le cas d’une plantation exposée au sud,
choisissez une parcelle semi-ombragée, et inversement une parcelle ouverte, dégagée
d’ombrage pour une exposition au nord. Les gelées printanières sont à craindre.
Le cassissier préfère les sols argilo-siliceux ou argilo-calcaires, mais les sols riches en
calcaire expriment plus les parfums et les arômes.
Dans les sols ayant un pH de 6 -6,5 le rendement est meilleur, par contre avec un pH 7 -7,5
c’est la qualité qui est meilleure.
La conduite en touffe ouverte ou buisson est la plus utilisée et la plus simple. Cette forme est
adaptée à la basitonie naturelle du cassissier.

6 LE GROSEILLIER A GRAPPES ET A MAQUEREAUX

Le groseillier est une plante très rustique qui aime les froids hivernaux mais il craint le gel
printanier. Il faut adapter vos variétés en fonction de la situation gélive de votre parcelle. Les
risques sont à prendre en considération au-dessus de 600 m.
Le groseillier à maquereaux n'aime pas les situations ensoleillées. Implanter votre culture
dans des parcelles ombragées.
Les groseilliers à grappes et à maquereaux sont peu exigeants en eau, éviter les sols peu
ou pas filtrants et surtout hydromorphes.
Ils aiment les sols profonds, silico-argileux et riche en humus. Eviter les sols calcaires et trop
humides.
La conduite en buisson est la plus répandue comme pour le cassis. Elle est la moins
coûteuse.

7 LE MURIER

Le mûrier craint le froid et l'humidité, il supporte la sécheresse et les chaleurs estivales. En


situation froide, attention aux gelées hivernales.
Le mûrier aime les terrains sains et les sols riches en matière organique. Éviter les sols trop
acides (pH inférieur à 5,5).

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La conduite en buisson est déconseillée, le palissage est obligatoire.

8 PHYTOTHERAPIE ET PROTECTION PHYTOSANITAIRE

En agriculture biologique, la prévention phytosanitaire est la clé de voûte de la réussite de la


culture.
Il est indispensable de réaliser des traitements phytosanitaires pour obtenir des fruits de
qualité et une pérennité de la plantation.
Pour réduire les problèmes phytosanitaires :
- Penser à drainer la parcelle.
- Éviter les passages d’engins et le piétinement lors de la cueillette quand le sol est humide.
- Garder une bonne aération et éclairement de la culture.
- Modérer les apports d’azote.
- Éviter un environnement confiné et humide.
- Observer la flore environnante de la parcelle (par exemple les ronces sont souvent des
plantes relais pour les maladies et les ravageurs).
- Implanter des bandes florales et des plantes hôtes pour attirer et abriter les prédateurs.

Pour ce dernier point, je prendrai l’exemple d’une plantation de fruits rouges en Provence où
en collaboration avec le couple de producteurs, nous avons implanté différentes espèces.
- Des bandes fleuries (cosmos, zinnia, eschscholtzia, souci et centaurée), elles
accueillent les prédateurs par leur fourniture de nectar et de pollen et en plus c’est joli.
Elles sont réparties dans la plantation.
- Des plantes répulsives comme la tanaisie et l’absinthe, elles sont implantées en
bout de rang.
- Et enfin des plantes pour les préparations phytothérapiques réalisées sur
l’exploitation : grande consoude, absinthe, tanaisie, oignon, ail et pyrèthre.
Elles sont aussi souvent implantées en bout de rang.
- L’ortie, la prêle et la fougère sont prélevées autour de la ferme.

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9 QUELQUES EXEMPLES DE LUTTE A L’AIDE DE LA PHYTOTHERAPIE

9.1 Pour le framboisier

Pourriture grise botrytis cinerea


Traitement avec une décoction de prêle, avant et après floraison (en jours “feuilles” avant
floraison et jours “fruits” après la floraison).
Arrosage des plantes avec un purin de pelure d’oignon.
Et implantation de l’oignon et de l’ail près de la culture.
Vers des framboises byturus tomentosus
Traitement le soir (même à la nuit), avec une préparation « maison » à base de pyrèthre.
Le petit puceron des framboisiers aphis idaei
Le grand puceron des framboisiers amphorophora idaei
Idem byturus, préparation « maison » à bas de pyrèthre
Anthonome anthonomus rubi
Ajout de feuilles de Fougère dans le mulch printanier.
Et infusion de Tanaisie après la récolte.

9.2 Pour le cassissier et le groseillier

Oïdium américain sphaerotheca mors-uvae


La maladie la plus grave sur cassissier.
La décoction de prêle et la décoction de tanaisie aide à freiner l’oïdium.
Rouille cronartirum ribicola
Implantation de l’absinthe à proximité de la plantation.
Anthracnose drepanopeziza ribis
Traitement avec une décoction de prêle additionnée d’un purin d’ortie dès le stade C3-D.
Phytopte eriophyies ribis
Cet acarien vermiforme et blanc est le vecteur de la réversion du cassis. Il est souvent
responsable de coulure à la formation des fruits.
Terpène de pin et si les dégâts deviennent importants, il faudra intervenir avec le pyrèthre.
Cécidomyie des feuilles dasyneura tetensi
Pyrèthre maison
Sésie synanthedon tipuliformis
Traitement avec une infusion de tanaisie juste après la récolte.

Les préparations phytothérapiques appliquées sont uniquement d'origine végétale : ce sont


les plantes médicinales qui sont utilisées depuis l'Antiquité.

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La phytothérapie est d’un secours précieux contre la lutte contre les maladies et les
ravageurs et elle procure une autonomie de la ferme vis à vis de produits phytosanitaires
achetés dans le commerce.
La phytothérapie et l’agriculture biologique vont de pair, la vertu des plantes permettra à
l’agriculture biologique d’être encore plus crédible.
Un des principes de base de l'agriculture biologique est de ne pas perturber les équilibres
naturels par des interventions brutales. Lorsque nous utilisons des produits à base de
plantes, en préventif ou pour faire face à une attaque subite, nous appliquons ce principe.
Les substances des plantes sont d'origine naturelle, elles se décomposent rapidement sans
laisser de résidus. De ce fait, elles ne polluent pas l'environnement.

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CONNAISSANCES ET EXPERIENCES SUR LE SYSTEME
SANDWICH
Jean-Luc Tschabold, FiBL
Service de conseil du FiBL
+41 21 802 53 65 ou +41 79 352 62 93.
E-mail : [email protected]

INTRODUCTION
En arboriculture biologique, la gestion du sol sur la ligne des arbres représente un défi
continuel. Les méthodes vont du simple fauchage au travail mécanique du sol. Chacune de
ces techniques a ses avantages et ses inconvénients. Après cinq années d’essais, un
système moderne qui répond aux multiples besoins du sol et des plantes a été mis au point:
il s’agit du système Sandwich.

1 LE TRAVAIL INTENSIF DU SOL SUR LA LIGNE : AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS

Les porte-greffes utilisés actuellement supportent mal la concurrence de l'enherbement, ce


qui conduit à effectuer un travail intensif du sol. Ce travail intensif présente les avantages
suivants:
limitation des dégâts de rongeurs, limitation de la concurrence de la couverture herbeuse,
possibilité d’incorporation de matières organiques, élévation de la température en période de
gel.
Mais ce travail intensif du sol est également source d’inconvénients:
grande dépense énergétique, forte usure des machines, temps de travail élevé, blessures
aux troncs, arrachage occasionnel de plants, souillure des fruits par la poussière du sol
(augmentation des risques de phytophtora, gloeosporium en frigo), libération d’azote (par
brassage et aération du sol) pouvant mener à un excès de croissance ; maintien d'une zone
sans végétation soumise à l'érosion, au lessivage et aux variations de température; section
des jeunes racines (en sol lourd surtout), dégradation de la structure du sol.

2 EFFETS POSITIFS D’UN ENHERBEMENT CONTROLE SUR LA LIGNE

De nombreux problèmes de croissance des arbres proviennent d'une mauvaise structure du


sol. Pour maintenir une bonne structure du sol et une activité biologique optimale, la
couverture herbeuse est nécessaire. En effet nous avons pu observer, dans les bandes
enherbées, plus de racines en général et en particulier plus de racines latérales en
profondeur ainsi que plus d‘activité des vers de terre.
Le réseau de racines qui s'y développe crée les conditions favorables aux champignons du
sol (mycorhizes), aux bactéries et à la microfaune. Ces organismes sont indispensables au
développement harmonieux des arbres. De plus, le couvert végétal agit comme une pompe
à carbone atmosphérique qui est stocké dans le sol au profit de la flore et de la faune du sol
et par conséquent des plantes cultivées. Une étude de 1996 («Document Environnement no
57 Sol», OFEFP, Berne) sur la microbiologie des sols en verger conventionnel, a montré
que, dans une prairie naturelle, la biomasse (ATP) était trois fois plus importante et la teneur
en humus deux fois plus élevée que sur la ligne des arbres désherbée chimiquement !.

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Beaune, les 6 et 7 décembre 2005
3 EFFETS NÉGATIFS D’UN ENHERBEMENT CONTRÔLÉ SUR LA LIGNE

Dans un verger de jeunes cerisiers, nous avons observer en 2003, année de sécheresse,
une légère diminution du volume d’eau dans les bandes enherbées par rapport aux bandes
travaillées. Ces pertes peuvent être compensées par l’irrigation ou la couverture avec un
mulch d’écorce.

4 UN COMPROMIS : LE SYSTÈME SANDWICH

Pour associer les avantages d'une couverture herbeuse et ceux du travail du sol, nous en
sommes arrivés à laisser une bande enherbée et non travaillée de 25 à 40 cm de largeur sur
la ligne et de l’entourer de chaque côté d’une bande travaillée de 30 à 40 cm de largeur. La
couverture herbeuse est donc prise en Sandwich entre deux bandes travaillées!
Après une longue phase de développement, Sandi, la machine à travailler le sol dans le
système Sandwich, est en service. Munie de trois disques pour le buttage et débuttage du
sol, cette machine présente les avantages suivants : simplicité de conception, travail rapide
(7-8km/h), protection de la structure des sols argileux. Son coût s’élève à 4500 euros.
Les essais de l’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) ont montré que par
rapport à un travail du sol sans bande enherbée centrale, il n’y a pas de différence de
rendements ni de teneurs en sels minéraux dans les feuilles et dans les fruits. En ce qui
concerne la croissance des arbres (mesurée par le diamètre des troncs), elle est plus rapide
dans le système Sandwich.
En présence d’adventices pérennes et hautement compétitives (chiendent, chardon, …), on
est obligé de mulcher 2-4 fois par an la bande enherbée.

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5 QUELLE COUVERTURE HERBEUSE SUR LA LIGNE?

Le FiBL procède à des essais d’installation de diverses plantes ou mélanges servant de


couverture herbeuse sur la ligne. Ces essais ont lieu depuis plusieurs années dans les
différentes régions arboricoles de Suisse. En Suisse romande, les semis de trèfle blanc ont
attiré les rongeurs, la luzerne lupuline n'a pas pu prendre sa place et les jachères florales
sont montées trop haut dans les arbres.

Etat de la couverture du sol en octobre 1997 et 2003 pour différentes plantes sur la parcelle d’essais
du FiBL à Frick
Pflants / semis Couverture du sol Couverture du
(Plantation / semis mars 1997) Octobre 1997 (%) sol Oct 2003 (%)
Agrostide stolonifère 10–70 cm 20 23
Bugle rampante 10–30 cm 4 0
Alchémie vulgaire 30–60 cm 63 100
Muguet de mai 10–25 cm 5 0
Fraisier des bois 5–20cm 58 32
Lierre terrestre 5–20 cm 28 43
Epervière orangée 30–80 cm 8 0
Gesse des prés 30–90 cm 5 0
Herbe-aux-écus jusqu'à 50 cm 0 0
Potentille ansérine 15-50 cm 72 0
Potentille rampante 78 15
Brunelle vulgaire 5–20 cm 62 0
Renoncule rampante 10–50 cm 44 0
Petite pervenche jusqu'à 20 cm 10 0

Dans les essais en Romandie effectués dès 2002, les semis d'épervière piloselle (Hieracium
pilosella) ont couvert le sol en 12 mois et ont fait de cette plante tapissante aux élégantes
fleurs jaunes la favorite en matière d'occupation du sol. Par ailleurs cette plante n'exerce pas
de concurrence envers les arbres. Son « pouvoir » allélopathique est important. (Etude en
cours)
Il faut signaler cependant que la réussite des semis est aléatoire. On préfère aujourd’hui,
installer cette plante en mottes compressées à raison de 3 plants par mètre linéaire en
dehors des périodes de sécheresse.
Un désherbage des plantes indésirables (graminées à fort développement, chardons…) aide
à l'installation rapide des épervières.
L’enherbement spontané naturel offre une alternative de grande valeur par son adaptation
aux conditions pédoclimatiques et par sa diversité. On évitera cependant de faire perdurer
des plantes indésirables ( chiendents, chardons…) favorisées par des méthodes culturales
antérieures mal adaptées.

CONCLUSION
Comme nous l’avons expliqué et documenté, la méthode sandwich offre une alternative
technique et économique intéressante entre le travail du sol et la couverture herbeuse
permanente. Le choix de cette méthode devra se faire en tenant compte des conditions
pédoclimatiques locales ainsi que de la disponibilité de machines aratoires adéquates ne
détruisant pas la structure des sols lourds.

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