Cours FP Final PR Laamire 2024

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FINANCES PUBLIQUES

Pr Jaouad LAAMIRE
Université Hassan 1er, FEG de Settat

Semestre 4
Objectifs du cours des finances publiques

Au terme de ce cours les étudiants doivent être capables de:

q Se familiariser au vocabulaire des finances publiques et du budget.

q Se situer historiquement aux évolutions des FP au Maroc et aux


approches théoriques des FP.

q Maitriser la typologie, les phases du processus d’élaboration et


d’exécution du projet de la loi de finances de l’année.

q Connaitre le processus d’exécution et le contrôle d’exécution de la loi des


finances de l’année,

q Connaître les indicateurs de mesures du budget et l’importance de la


politique fiscale dans l’analyse de l’activité économique.
Contenu du cours
Introduction
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques
1. Définitions des Finances publiques
2. Le développement des finances publiques
3. Finances publiques et autres disciplines
4. Cadre économique des Finances publiques
Chapitre 2 : Cadre institutionnel et constitutionnel des FP
1. Évolution des FP au Maroc
2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF
3. Typologie des LF
4. Phases des LF Phases des LF
Chapitre 3 : Budget de l’Etat
1. Caractéristiques, composantes et structure du budget
2. Approches théoriques du budget
3. Principes budgétaires
4. Soldes et ratios budgétaires
5. La politique fiscale
Introduction
• Les finances publiques sont un sujet qui irrigue l’actualité nationale et
internationale.
• Les questions fiscales, les déficits publics, l’endettement de l’Etat, des
collectivités locales et de l’administration de la sécurité sociale et la
décentralisation financière constituent l’objet d’études et de
commentaires de la part de chercheurs d’horizon divers.
• Economistes, politologues, juristes s’intéressent aux différentes
dimensions des finances publiques.
• D’où le caractère polysémique de la matière.
• Pour les économistes, les finances publiques sont un important élément
du circuit économique en raison des effets économiques des dépenses
mais aussi de des recettes.
• En effet, les finances publiques par l’action simultanée des recettes et des
dépenses, modifient les prix et les revenus, deux variables qui
interviennent dans les décisions des agents économiques en modifiant les
incitations.
Introduction
• Concernant l’impact de l’évolution du rôle de l’Etat (au sens large) sur le
financement public, on peut dire que la modernisation de l’économie a eu
une grande influence sur le rôle de l’État et les fonctions du budget.
• Au modèle libéral de « l’Etat gendarme » ou de « l’Etat régalien » dont
l’intervention est limitée aux fonctions régaliennes (justice, police,
diplomatie, défense, encadrer la concurrence sur les marchés) succède en
effet un « État providence » qui intervient dans les domaines économique
et social.
• L’évolution du rôle de l’Etat a eu alors une grande influence sur les
conceptions des finances publiques. Ainsi on oppose les finances
publiques « classiques » (liées à une conception régalienne de l’Etat ou
administration restrictive ou de police) aux finances publiques
« modernes » (l’État se voit assigner trois principales fonctions dans le
domaine économique).
• La genèse du concept de « Politique économique ».
• Nicholas Kaldor (1908-1986), économiste britannique, a schématisé les
objectifs de la politique économique sous la forme d’un carré magique,
représentant les principaux objectifs de la politique économique.
Introduction

• Donc,

1. Quelle définition pour les Finances publiques ?


2. Quelles relations existantes entre les finances publiques et les autres
disciplines?
3. Comment peut-on traité les Finances publiques d’un point de vue
économique ?
4. Quels états des lieux pour les FP au Maroc en termes d’évolutions
et acteurs institutionnels et constitutionnels ?
5. Quelles sont les caractéristiques, les composantes et la structure
du budget au Maroc ?
6. Quelle est la place de la politique fiscale en matière des Finances
publiques ?
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

1. Définition

Par définition les finances publiques constituent une branche de droit public qui a
pour objet l’étude des règles et des opérations relatives aux recettes et dépenses
publiques (de l’Etat).
Elles ont pour objet l’étude des aspects juridiques, politiques et économiques des
recettes et dépenses de l’Etat.

2. Le développement des finances publiques


• 1ère étape : les finances classiques liées à la philosophie de l’Etat gendarme.
• 2ème étape : les finances publiques interventionnistes ou modernes liées à
l’Etat providence.
• 3ème étape : actuellement l’Etat intervient pour maintenir le contrôle du
budget.
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

2. Le développement des finances publiques


• 1ère étape : les finances classiques liées à la philosophie de l’Etat gendarme.
La philosophie de l'État gendarme est une idée développée dans le domaine du libéralisme
classique, qui stipule que la principale fonction de l'État devrait être de garantir la sécurité, la
justice et le respect des droits individuels, tout en minimisant son intervention dans les affaires
économiques.
• 2ème étape : les finances publiques interventionnistes ou modernes liées à l’Etat providence.
L'État providence, est un modèle dans lequel l'État intervient de manière significative dans
l'économie et dans la société pour assurer le bien-être des citoyens. En ce qui concerne les
finances publiques, le modèle de l'État providence se caractérise par plusieurs aspects :
- Étendue des Services Publics : L'État providence se traduit généralement par une offre
étendue de services publics, tels que la santé, l'éducation, les services sociaux,…
- Redistribution des Richesses : Un objectif clé de l'État providence est de réduire les inégalités
économiques en redistribuant les richesses. Cela se fait généralement par le biais de
politiques fiscales progressistes…
- Déficit et Dette Publique : En raison des coûts élevés des programmes sociaux, les États
providence peuvent parfois accumuler des déficits budgétaires et de la dette publique.
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

2. Le développement des finances publiques


• 3ème étape: actuellement l’Etat intervient pour maintenir le contrôle du budget.
L'expression "l'État manager remplace l'État mangeur de fonds" fait référence à un
changement de paradigme dans la façon dont l'État conçoit et gère ses finances publiques.
Cependant, de plus en plus, les gouvernements cherchent à adopter une approche plus
proactive et stratégique dans la gestion de leurs finances.
- Gestion Axée sur les Résultats : les gouvernements adoptent des pratiques de gestion axées
sur les résultats. Cela signifie qu'ils fixent des objectifs clairs et mesurables pour leurs
dépenses et évaluent régulièrement les performances.
- Partenariats Public-Privé : Les gouvernements explorent de plus en plus les partenariats
public-privé pour la prestation de services publics.
- Externalisation et Délégation : Plutôt que de tout gérer en interne, les gouvernements
externalisent certaines fonctions et services à des entreprises privées ou à des organisations
non gouvernementales.
- Transparence et Reddition de Comptes : Avec l'accent mis sur la responsabilité financière,
les gouvernements mettent en place des mécanismes de transparence et de reddition de
comptes pour assurer que les décisions financières sont prises de manière éclairée et que les
fonds publics sont utilisés de manière responsable.
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

3. Finances publiques et autres disciplines.


Certains spécialistes qualifient cette science d’une véritable discipline Carrefour.
- Les finances publiques et l’Histoire : L’histoire nous permet de comprendre la
constitution du système financier étatique, ce dernier ne peut naître du moment, c’est
un cumul historique des faits et des bouleversements qu’a connus tel ou tel pays.
- Les finances publiques et la sociologie : Elle nous permet de comprendre l’impact des
structures sociales d’un pays sur ces choix financiers et budgétaires.
- Les finances publiques et la psychologie : Pour comprendre les attitudes des citoyens
et contribuables face à la gestion des finances de l’Etat par les gouvernants.
- Les finances publiques et le droit public: Il existe des liens très large entre les finances
publiques et le droit constitutionnel, et le droit administratif, car tout le régime
financier est régie par des règles constitutionnelles (création des impôts, vote du
budget, procédures juridiques……) …
- Les finances publiques et les sciences économiques : Ceci est dû au fait que les
répercussions des finances de l’Etat sur l’économie (dépenses d’investissement,
avantage fiscaux, charte d’investissement…) jouent un rôle au profit de l’Etat pour
contrôler l’activité économique.
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

4. Cadre économique des Finances publiques


• Les Finances Publiques est une discipline de droit qui concerne tout simplement tout
ce qui touche au financement de l’Etat.

Etat / Autorité

Etablissements publiques Collectivités territoriales Organs de sécurité sociale

Ministères, Hôpitaux Conseils de régions, CNSS, CNOPS, CMR,


publics, Ecoles publiques, Conseils Provinciales,
RCAR,….
Universités publiques … communes locales

• Il s’agit de l’étude s’intéressant aux activités financières des APU. Cette étude porte
également sur les modalités d’utilisation des fonds publics par ces APU.
• Les FP s’inscrit dans le cadre de politique budgétaire qui constitue un instrument
d’intervention étatique dans l’économie.
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

4. Cadre économique des Finances publiques


Les FP ont plusieurs obligations /rôles :
• Orientation de l’activité économique (dépenses/investissement).
• Prélèvement des ressources pour assurer les services nécessaires (Education, santé,
emploi..).
Fonctions de l’intervention de l’Etat dans l’économie
• Selon cette approche (théorie de Musgrav), L’Etat à travers l’utilisation de son budget
est appelé à jouer trois rôles fondamentaux :
Fonction de régulation de l’économie Fonction d’allocation des Fonction de redistribution
ressources des revenus
La dépense publique est considérée comme La dépense publique est le moyen La dépense publique ne peut
un instrument conjoncturel dans le sens où : pour l’Etat de prendre en charge être considérée comme un
• L’économie est ralentie : le fonctionnement des services simple acte de consommation
Hausse des dépenses publics. C’est aussi le moyen de et d’investissement mais elle
Baisse des impôts financer les activités économiques doit être orientée vers des
è PB expansionniste (industrielles et commerciales…). secteurs sociaux (Pauvreté,
• L’économie est surchauffée : chômage…) sous forme de
Baisse des dépenses subventions et réduction des
Hausse des impôts impôts.
è PB restrictive
Chapitre 1. Cadre général de l’étude des finances publiques

4. Cadre économique des Finances publiques


Les Finances publiques s’inscrivent dans le cadre de la politique budgétaire (PB).
La Politique budgétaire:
C’est l’ensemble des interventions des autorités publiques en agissant sur le budget de l’Etat
(Dépenses et Recettes) dans le but d’atteindre les grands équilibres (Objectifs) macroéconomiques.
Les objectifs de la PB
Selon l’économiste Nicholas Kaldor, 4 objectifs paraissent particulièrement importants :
• La croissance économique mesurée à partir du taux de croissance du PIB;
• L’emploi évalué par le taux de chômage ;
• La stabilité des prix mesurée par le taux d’inflation (hausse des prix) ;
• L’équilibre extérieur évalué par le solde de la balance commerciale (exportations-importations).
Les instruments de la PB
Dépenses publiques Recettes publiques Déficit budgétaire
Dépenses d’investissement Recettes fiscales (TVA, IS, IR) Solde budgétaire négatif de
Dépenses d’équipement Recettes non fiscales l’écart entre les recettes et les
Dépenses de fonctionnement (recettes de privatisation) dépenses.
Dépenses de subvenions Dons et subventions DB = D-R

Le budget de l’Etat peut être utilisé dans le cadre d’une :


• Politique de relance (Croissance faible, Chômage élevé, Stagnation de l’activité économique) « PBE »
• Politique de rigueur (Inflation, Déséquilibre externe, Déséquilibre de l’activité économique) « PBR »
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

1. Evolution des FP au Maroc

L’émergence des finances publiques au Maroc est étroitement liée au développement de


l’Etat et du système politico administratif. C’est ce qu’on peut déceler à travers l’analyse
de son processus d’évolution:

A. Les finances publiques avant le protectorat


B. Les finances publiques sous le protectorat
C. Les finances publiques après l’indépendance
D. Les finances publiques d’aujourd’hui
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

1. Evolution des FP au Maroc

A. Les finances publiques avant le protectorat

• Avant le protectorat, le système financier marocain se fondait sur des règles de


sources religieuse et makhzaniène.
• Le « bit mal al mouslimine » consacrait la séparation entre les finances privées du
sultan et les finances de la communauté. Ce fonds recevait les impôts d’origine
coranique, notamment, la zakat et l’achour, alors que le trésor centralisait les
contributions de nature administrative.
• La perception des recettes et le paiement des dépenses étaient confiés au corps des «
Oumana » composé de trois catégories d’Amins (administrateurs) :
- Amin Dakhal ou administrateur de recettes.
- Amin El kharaj ou administrateur des dépenses.
- Amin Lahsab ou contrôleur suprême chargé de la gestion des finances et du
contrôle des agents.
• A la tête du corps des Oumana, se trouvait un Amin El Oumana qui jouait le rôle du
ministre des finances.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

1. Evolution des FP au Maroc

B. Les finances publiques sous le protectorat

• Sous le protectorat, certaines réformes financières ont vu le jour. Il s’agit de:


- l’établissement d’un budget prévisionnel à partir de 1914,
- la nomination du trésorier général en 1916,
- la mise en place, à partir de 1917, du système de comptabilité publique
- la création du Contrôle des Engagements des Dépenses à partir de 1921.
• Ces mesures ont permis:
- de restructurer les institutions financières de l’Etat,
- de réglementer la gestion budgétaire et de renforcer le contrôle des dépenses
publiques,
- En parallèle, les autorités de colonisation ont procédé à une réforme de la fiscalité
par l’institution de plusieurs impôts (la taxe urbaine en 1918, la patente en 1920 et
le prélèvement sur les salaires en 1948.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

1. Evolution des FP au Maroc


C. Les finances publiques après l’indépendance

• Avec l’avènement de l’indépendance politique, de nombreux textes ont vu le jour,


notamment:
- le décret portant règlement général de comptabilité publique en 1967;
- le dahir portant loi organique des finances en 1972;
- la création de la cour des comptes en 1979.
• Un accroissement considérable des dépenses publiques, d’une manière démesurée, qui
s’est justifié par l’effort de reconstruction et d’équipement du Maroc indépendant:
• La mise en place d’une PAS en 1983 (sur recommandation du FMI) pour redresser
l’aggravation de Déficit Budgétaire (DB) et compresser les dépenses publiques afin de
ramener le DB à des proportions tolérables.
• LOLF de 1998:
- Elle a permet d’adopter le système des finances aux dispositifs de la constitution de
1996.
- La suppression du budget annexe des LF.
- La réduction du nombre de CST de 9 à 6.
- Introduction des SEGMA dans le cadre de la loi des finances.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

1. Evolution des FP au Maroc

D. Les finances publiques d’aujourd’hui

• La LOLF 130-13 de 2015:


- Elle a permet d’adopter le système des finances aux dispositifs de la constitution de
2011.
- Le principal axe de la loi 130-13 est la mise en place des principes de corrélation de la
responsabilité aux redditions des comptes.
- Cette loi a pour objectif également d’évaluation du rendement des FP et garantir la
transparence budgétaire.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


A. Définition
La loi de finances détermine, pour chaque année budgétaire, la nature, le montant et
l'affectation de l'ensemble des ressources et des charges de l'Etat, ainsi que l'équilibre
budgétaire et financier qui en résulte.
B. Objectif et fondements de la LF
L’objectif ultime et unique d’une loi de finances repose sur l’équilibre budgétaire tout en
respectant les procédures réglementaires (constitution, LOLF …)
C. Typologie des LF
LF de l’année (LFA) LF Rectificative (LFRec) Loi de règlement de la LF (LFReg)
Selon l’article 3 de LOLF 130-13, Selon l’article 4 de LOLF 130-13, Selon l’article 64 de LOLF 130-13, la
La LFA prévoit, évalue, énonce Seules les LFRec peuvent modifier loi de règlement de la loi de finances
et autorise, pour chaque année au cours de l’année budgétaire les constate et arrête le montant
budgétaire, l'ensemble des évaluations des ressources et des définitif des recettes encaissées et
ressources et des charges de dépenses établis par la LFA afin de des dépenses visées à la fin de
l'Etat, par référence à la les adopter aux nécessités de la l’année budgétaire, et arrête le
programmation budgétaire. conjoncture. compte de résultat de l'année.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


C. Typologie des LF
q Prérogatives de modification du budget sans passé par une LFR, ces
prérogatives s’appuyant sur la Constitution
Ces prérogatives relèvent de deux ordres de compétences reconnues par la
Constitution comme possibilités liées à des circonstances précises.
Possibilité de rectifier la loi de finances par le Possibilité de prendre des décisions à
biais d’un Décret-loi : caractère législatif par le biais de décrets :
Selon l’article 55 de la constitution de 2011 : Le Selon l’article 45 de la Constitution de 2011 :
Gouvernement peut prendre, dans l’intervalle Une loi d’habilitation peut autoriser le
des sessions, avec l’accord des commissions Gouvernement, pendant un délai limité et en
concernées des deux Chambres, des décrets- vue d’un objectif déterminé, à prendre par
lois qui doivent être, au cours de la session décret des mesures qui sont normalement du
suivante du Parlement, soumis à ratification domaine de la loi. Les décrets entrent en
de celui-ci. vigueur dès leur publication, mais ils doivent
être soumis, dans un délai fixé par la loi
d’habilitation, à la ratification du Parlement.
La loi d’habilitation devient caduque en cas de
dissolution des deux Chambres du Parlement
ou de l’une d’entre elles ».
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF

D. Structure des LF (Documentation)


La LF se compose de deux parties:

Première Partie Deuxième partie


La première partie arrête les La deuxième partie arrête:
données générales de l'équilibre - Par chapitre, les dépenses du budget
financier sous forme d’un tableau général ;
d'équilibre présenté de manière à - Par service, les dépenses des services de
faire ressortir l'intégralité des l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA);
éléments de l'équilibre budgétaire - Par compte, les dépenses des comptes
et des besoins de financement. spéciaux du Trésor (CST).
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF

D. Structure des LF (Documentation)


La LF se compose de deux parties:

Première Partie Deuxième partie


La première partie arrête les La deuxième partie arrête:
données générales de l'équilibre - Par chapitre, les dépenses du budget
financier sous forme d’un tableau général ;
d'équilibre présenté de manière à - Par service, les dépenses des services de
faire ressortir l'intégralité des l'Etat gérés de manière autonome (SEGMA);
éléments de l'équilibre budgétaire - Par compte, les dépenses des comptes
et des besoins de financement. spéciaux du Trésor (CST).

Budget de l’Etat = Budget général + budget des SEGMA + Budget des CST

Budget = (Recette – Dépenses)


Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF

E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)

La LF passe par 3 grandes phases:

1. Phase 3. Phase de contrôle


2. Phase d’exécution
d’élaboration et de l’exécution du
du budget
d’adoption du budget budget
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)
Cette phase résulte de l’implication de plusieurs parties :
• Le conseil des ministères (Présidé par le Roi)
1. Phase d’élaboration
et d’adoption du • Le gouvernement (les ministres)
budget • Le chef du gouvernement
• Ministère de l’économie et des finances
• Le parlement (les deux chambres)
1.1. Phase de Programmation
ü Avant le 15 Mars de l’année N, le chef du gouvernement PBT : prévoit que la
adresse une circulaire aux différents départements préparation du budget est
ministériels pour élaborer leurs propositions de menée dans le cadre
programmation budgétaire triennale (PBT)*. d'une programmation
budgétaire pluriannuelle
ü Avant le 15 Juillet de l’année N, le Ministère de l’Economie et (sur une base triennale),
des Finances expose devant le conseil du gouvernement fixant des plafonds de
(Jeudi) 3 axes : dépenses. Les recettes ne
- L’exécution de la LF de l’année courante (N), sont pas concernées.
- La programmation triennale du budget,
- Les grandes lignes du PLF de l’année N+1.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)
1.2. Phase de Consultation
ü Avant fin Juillet de l’année N, le Ministère de l’Economie et des Finances doit exposer
devant les commissaires financiers des deux chambres du parlement le cadre général
de la préparation du PLF de l’année suivante.
1.3. Phase d’élaboration et d’arbitrage
ü Entre Septembre et Octobre de l’année N, les propositions de la programmation
budgétaire sont formulées par les départements ministériels en tenant compte le
niveau du déficit de trésor. Ces propositions dont examinés par des commissions
budgétaires et d’arbitrages.
1.4. Phase d’adoption
ü L’adoption du gouvernement : avant fin Octobre de l’année N, le conseil du
gouvernement délibère sur le PLF.
ü L’adoption du parlement : Au plus tard 60j avant la fin de l’année budgétaire N, le
PLF doit être déposé au bureau de la chambre des représentants.
ü Après le dépôt du PLF, ce projet est soumis à l’examen (vote) dans un délai de 30j.
ü La chambre des conseillers a un délai de 22j pour examiner le PLF.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)
11.4. Phase d’adoption

Dans le cas d’un projet de loi des finances rectificative (PLFR) :


• La chambre des représentants se prononce sur le PLFR par dans un délai de
8jours.
• La chambre des conseillers se prononce sur le PLFR par dans un délai de
4jours.
• La Chambre des représentants examine les modifications votées par la
Chambre des conseillers et adopte en dernier ressort PLFR dans un délai de
3jours.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)
L’exécution de la LF débute le premier jour de l’année
budgétaire après sa publication au Bulletin Officiel sur la base
2. Phase d’exécution
du budget de règles de la comptabilité publique. Les opérations
financières sont sous la responsabilité des Ordonnateurs et des
comptables publics.
v Ordonnateur
C’est une autorité publique qui prescrit l’exécution des recettes et des dépenses publiques.
Un ordonnateur est chargé pour engager, constater, liquider ou ordonner soit le
recouvrement d'une créance (recette), soit le paiement d'une dette (dépense).
L’ordonnateur peut être de droit, désigné, délégué, sous-ordonnateur et ses suppléants.
ü Ordonnateurs principaux: Par défaut, les ministres sont des ordonnateurs principaux.
ü Ordonnateurs secondaires: Des sous ordonnateurs délégués par les ordonnateurs
principaux.
v Comptable public (CP)
Le rôle du comptable public repose sur l’exécution des opérations de recettes et dépenses ou
le maniement des titres.
- Les acteurs de la CP :
La TGR, les percepteurs, les agents comptables diplomatiques et consulaires, les trésoreries
régionales, les trésoreries ministériels ….
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)
La séparation des ordonnateurs et des comptables publics dont les fonctions
2. Phase d’exécution sont incompatibles pour :
du budget - Eviter les malversations et fraudes.
- Les tâches sont différentes de nature.
Processus d’exécution du budget
Processus d’exécution des recettes Processus d’exécution des dépenses
v La liquidation (détermination du montant de la v La mise des crédits
recette) Une fois les crédits mis à la disposition des Administrations, ces
Ayant pour objet de vérifier la réalité de la dette et dernières entament la phase d’exécution des dépenses publiques.
d’arrêter le montant de la dépense correspondante, la Celle-ci passe par les quatre étapes suivantes :
liquidation constitue une opération à la fois matérielle v L’engagement
et juridique. L’engagement est l’acte par lequel l’organisme public crée ou
v L’émission de l’ordre de la recette constate une obligation de nature à entraîner une charge.
Les ordres de recettes sont émis sur la base des v La liquidation
résultats des opérations de constatation et de La liquidation constitue une opération de constatation du service
liquidation. En règle générale, il appartient aux seuls fait et de calcul du montant correspondant.
ordonnateurs. v L’ordonnancement
v Le recouvrement des créances publiques. L’ordonnancement est l’acte administratif donnant,
En matière de recettes, les comptables assignataires conformément aux résultats de la liquidation, l’ordre de payer la
sont tenus d’exercer le contrôle de la régularité de la dépense de l’organisme public ; cet acte incombe à l’ordonnateur.
perception et de l’imputation ainsi que la vérification v Le paiement
des pièces justificatives puis la perception de la recette. Le paiement est l’acte par lequel l’organisme public se libère de sa
dette.
Chapitre 2. Cadre institutionnel et constitutionnel des FP

2. Fondements et processus de conception et mise en œuvre des LF


E. Conception et mise en œuvre des LF (Phases)

3. Phase de contrôle
de l’exécution du
budget

v Contrôle à priori
Le contrôle interne des administrations publiques
Le contrôle des engagements des dépenses
Le contrôle de la TGR
v Contrôle à posteriori (Parlement, Inspection générales des Finances « IGF »)
Le contrôle parlementaire : le parlement intervient de manière permanente lors de
l’exécution du budget et à la fin de l’exécution du budget (la loi des finances de
règlement).
Le contrôle de l’IGF : il s’applique après exécution des opérations comptables.
v Contrôle de la cour des comptes
Cet organisme a plusieurs attributions de jugement des comptes des comptables
publiques et la veille sur la discipline financière et budgétaire.
Chapitre 2. Budget de l’Etat
Chapitre 3. Budget de l’Etat

1. Apports théoriques du budget


Les libéraux Les Keynésiens Autres théories
- Les classiques et les néoclassiques préconisent - J.M Keynes préconise La Loi de Wagner :
la non intervention de l’Etat dans l’économie. l’intervention de l’Etat dans C’est une loi selon laquelle,
- Pour eux, le marché et le seul régulateur de l’économie pour ajuster la part des dépenses
l’équilibre. l’équilibre. publiques dans le PIB
- L’Etat doit garder une neutralité pour ne pas - L’équilibre peut être réalisé augmente avec le niveau de
perturber le libre fonctionnement du marché. tout en agissant sur la vie. C’est-à-dire que lorsque
(Loi de l’offre et la demande). demande à travers la taille de la population
- Toute intervention de l’Etat freine l’utilisation du budget. augmente, l’Etat augmente
l’investissement privé. - selon Keynes il faut leurs dépenses publiques
- Trop d’impôt tue l’impôt augmenter les dépenses (éducation, santé, …).
d’investissement pour créer
une demande effective.

- La courbe de Laffer : Elle formalise l'idée que la


relation positive entre le taux d'imposition et les
recettes de l'État s'inverserait lorsque le taux
d'imposition deviendrait trop élevé.
Chapitre 3. Budget de l’Etat

2. Définition
Budget de l’Etat : c’est l’instrument qui permet au Gouvernement, élu par les citoyens
lors des élections législatives, de mettre en œuvre son programme économique, social
et environnemental. C’est le support à travers lequel sont autorisées, chaque année
budgétaire et qui correspond à l’année civile, les prévisions des recettes et des
dépenses de l’Etat.

Budget de l’Etat = Budget général + budget des SEGMA + Budget des CST

Budget = (Recette – Dépenses)


Chapitre 3. Budget de l’Etat

3. Caractéristiques du budget
Le budget peut être défini comme étant « un acte, document politique, juridique et
financier, par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de
l’Etat.
Le budget présente un ensemble de traits caractéristiques dont les principaux sont les
suivants :
• Le budget constitue l’instrument principal par le biais duquel l’État finance ses
interventions dans les différents domaines et lui permet en conséquence d’exercer
effectivement ses prérogatives. Ces prérogatives qui, en rapport avec l’évolution du rôle
de l’Etat, n’ont pas cessé de s’élargir au cours du siècle écoulé pour toucher en fin de
compte, de façon directe ou indirecte, pratiquement tous les secteurs d’activité.
• Le budget, en raison de son importance, se trouve balisé, aux différentes étapes de son
élaboration et de son exécution par un cadre juridique extrêmement dense.
• Le budget constitue un miroir qui reflète l’équilibre des forces entre le pouvoir législatif
et le pouvoir exécutif.
• Le budget, justement en sa qualité d’instrument de la politique gouvernementale,
comporte des conséquences directes et indirectes sur la situation économique,
financière, sociale et l’équilibre spatial.
Chapitre 3. Budget de l’Etat

4. Conséquences directes et indirectes du budget


a. Sur le plan social:
Le budget constitue:
• un instrument de redistribution des richesses par le biais des prélèvements fiscaux ;
• un moyen de traduction effective de la solidarité nationale.
Cela se réalise à travers l’amélioration des conditions de vie des couches déshéritées de la
population par le biais du relèvement de leurs revenus et l’élargissement de leur accès aux
services et aux équipements de base

b. Sur le plan économique et spatial:


Le budget permet:
q l’encouragement de certaines activités :
• à travers des ajustements tarifaires au niveau de la douane ou des impôts ;
• pour orienter des investissements de façon plus prononcée vers des zones ou des secteurs
déterminés.
q l’atténuation des effets des chocs économiques à caractère conjoncturel ou cyclique :
• le renforcement de l’offre par l’incitation aux investissements productifs ;
• l’encouragement de la demande par le biais de l’amélioration du pouvoir d’achat des
ménages grâce à des relèvements de salaires ou l’allègement des charges fiscales.
Chapitre 3. Budget de l’Etat

4. Conséquences directes et indirectes du budget


c. sur le plan du financement de l’économie:
Le budget constitue:
• Le mode de couverture du budget n’est pas sans répercussion sur le marché financier et le
niveau des taux d’intérêt en particulier.
• En effet, un recours excessif du Trésor à l’endettement sur le marché financier intérieur est de
nature à :
- accentuer la pression sur les ressources financières disponibles
- réduire en conséquence les possibilités de financement laissées à la disposition du secteur
privé.
- Ce qui favorise la tendance à la hausse des taux d’intérêt
Chapitre 3. Budget de l’Etat

5. Structure du budget

Dépenses Recettes
Les dépenses du sont groupées sous trois titres: - Recettes fiscales
Titre 1 : dépenses de fonctionnement ; - Recettes non fiscales
Titre II : dépenses d'investissement ;
Titre III : dépenses relatives au service de la
dette publique. »
Chapitre 3. Budget de l’Etat

5. Structure du budget
Les dépenses sont groupées sous trois titres:
Titre 1 : dépenses de fonctionnement ;
• Les dotations des pouvoirs publics ;
• Les dépenses de personnel et du matériel afférentes au fonctionnement des
services publics ;
• Les dépenses diverses relatives à l'intervention de l'Etat notamment en matière
administrative, économique, sociale et culturelle et environnementale ;
• Les dépenses relatives à l'exécution des arrêts et décisions judiciaires prononcés à
l'encontre de l'Etat ;
Titre II : dépenses d'investissement ;
« Les dépenses d'investissement sont destinées principalement à la réalisation des
plans de développement stratégiques et des programmes pluriannuels en vue de la
préservation, la reconstitution ou l'accroissement du patrimoine national.
Elles ne peuvent comprendre des dépenses de personnel ou du matériel afférentes au
fonctionnement des services publics. »
Titre III : dépenses relatives au service de la dette publique. »
Ce titre comprend les remboursements de la dette publique ainsi que les frais afférents
à sa rémunération tels que les intérêts et les commissions.
Chapitre 3. Budget de l’Etat

5. Structure du budget

Les recettes de l’État proviennent de deux sources :

Les recettes fiscales:


C’est-à-dire les prélèvements (impôts et taxes), qui forment plus de 95 % des recettes
totales.
• Impôts directs (I.S, I.R)
• Impôts indirects (TVA, T.I.C, Droits de douane, Enregistrement et Timbre)

Les recettes non fiscales


Ce sont principalement les revenus du patrimoine de l’État, les revenus de l’activité
industrielle et commerciale de l’État, les rémunérations des services rendus (redevance
audiovisuelle par exemple) et les emprunts contractés par l’État.
Recettes non fiscales (Monopoles, Privatisation, Autres recettes non fiscales)
Chapitre 3. Budget de l’Etat

6. Composantes du budget de l’Etat


Budget général Les SEGMA Les CST
Budget des APU Services de l’Etat gérés de Manières Comptes Spéciaux de Trésor
Autonomes Ce sont des comptes retraçant des
Ils s’agissent des services qui ne sont opérations qui ne peuvent être
pas dotés de la personnalité morale incluses dans le budget général à
et dont certaines dépenses sont cause de leur spécialisation
couvertes par des ressources (Affectation spéciale).
propres.
Au titre de l’année 2020, le nombre• Exemple :
de SEGMA s’est établi à 187 services.
ü Fonds spécial pour la gestion de
la pandémie du Coronavirus.
• Exemple : ü Fonds spéciales routiers
ü Domaine de la santé: Hôpitaux ü Fonds solidarité habitat et
et centres d’appui rattachés au intégration urbaine
Ministère de la santé. ü Fonds national du
ü Domaine de l’enseignement: développement du sport.
Instituts et écoles (sport,
tourisme, communication…)
-Dépenses de fonctionnement: sont des dépenses de
consommation nécessaires à la marche du service publique de l’Etat.
Elles concernent les dotations des pouvoirs publics, les dotations relatives
aux charges communes y compris les dépenses de la dette viagère et les
dépenses imprévues et les dotations prévisionnelles.

-Dépenses d’investissement: sont des dépenses nécessaires pour


réaliser des objectifs de croissance et de développement économique et
social. Elles sont affectées à l’exécution du Plan de développement
approuvé par le Parlement, lors des périodes de stabilisation. Remplacé par
la notion du Programme économique et social, on a constaté sa mise en
application ses dernières années (Plan Maroc Vert, Plan AZUR, Plan
Emergence…).
-Les dépenses au titre de la dette:
-les dépenses pour intérêts et commissions
-les dépenses relatives aux amortissements de la dette publique à moyen et
à long terme.
La structure de la loi des finances
Présentation des charges (Tableaux B,C,D,E,F,G)

Titre Titre Titre


« Fonctionnement » : «Investissement»: « Dette Publique »:
- Chapitre : Personnel;
-Chapitre : matériel et - Un chapitre par - chapitre : Dépenses en
dépenses diverses (MDD); département ministériel intérêt et commissions;
ou institution;
-Chapitre des charges
communes; - chapitre : dépenses
-Chapitre des - Chapitre des charges relatives aux
remboursements, amortissements de la
communes dette à moyen et long
dégrèvements et restitutions
fiscaux; termes.
-Chapitre des dépenses
imprévues et dotations
provisionnelles.
« LES GRANDS PRINCIPES DE LA
GESTION BUDGÉTAIRE »
La présentation du budget de l’État doit respecter quatre grands
principes classiques qui sont les principes de l’annualité, de
l’unité, de l’universalité et de la spécialité des crédits, auxquels
s’ajoute le principe d’équilibre et la de sincérité consacré par la
LOF N°130-13 au niveau de ses articles 10 (sincérité budgétaire)
et 31 (sincérité des comptes de l’Etat).
Principes budgétaires
Les grands principes d’autorisation budgétaire

Annualité de vote
et d’exécution Ensemble des
recettes et des
L’annualité L’unité dépenses dans un
document unique

Présentation des
L’universalité La spécialité crédits par
Interdiction de destination
toute compensation
ou contraction
L’équilibre La sincérité

-Pertinence des hypothèses qui


La nécessité d’équilibrer les président à la préparation de la loi de
comptes de manière à éviter
la présence de déficit dans le finances;
budget de l’Etat -Régularité et transparence des
comptes de l'État;
- Fidélité au patrimoine et à la situation
financière de l’Etat.
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’ANNUALITÉ

§ Principe selon lequel le budget de l’Etat doit être voté chaque année par le
parlement.
§ Chaque année, le parlement doit autoriser le gouvernement à percevoir les
recettes et à réaliser les dépenses.
§ Le principe de l’annualité s’explique par deux raisons:
- Politique: Il permet un contrôle régulier du budget par le parlement;
- Economique: La durée d’une année permet d’obtenir des prévisions de plus en plus
précises.

48
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’ANNUALITÉ

Exceptions au principe, notamment:

- Il est possible d’engager des dépenses d’investissement sur plusieurs années


par le biais des autorisations du programme.
- Les crédit de paiement ouverts au titre des dépenses d’investissement du
budget général et les reliquats d’engagement, visés et non ordonnancés
peuvent être reportés dans la limite de 30 pour cent des crédit de paiement
ouverts au titre du budget d’investissement pour chaque département
ministériel ou institution au titre de l’année budgétaire. (Art 63 LOF).
- Le report de l’excédent de recettes des services de l’Etat gérés de manière
autonome (SEGMA) d’année en année.

49
Les grands principes d’autorisation budgétaire

qLE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITÉ

Le principe de l’universalité impose que les montants des recettes et des


dépenses doivent apparaître dans le détail et les recettes ne sont pas
affectées à des dépenses précises.

Ce principe comporte deux règles d’application:

• La règle de non contraction des recettes et des dépenses (dite aussi


règle du produit brut);
• La règle de non affectation des recettes.
50
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITÉ

La règle de non contraction des recettes et des dépenses: signifie que


toutes les recettes et toutes le dépenses de l’Etat doivent être inscrites dans
le budget, sans présenter uniquement leur solde.

Cette règle a pour but de donner une information claire et complète des
opérations budgétaires et d’éviter que certaines dépenses ne soient
dissimulées.

51
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’UNIVERSALITÉ

La règle de non affectation des recettes: impose que c’est l’ensemble des
recettes qui doit assurer le financement de l’ensemble des dépenses.
Certaines recettes ne doivent donc pas être affectées au financement de
certaines dépenses.

C’est une règle qui permet aux autorités budgétaires de conserver leur
pouvoir de décision et de gérer les fonds publics en respectant les notions
de solidarité et d’unité nationale.

52
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’UNITÉ

• L’ensemble des ressources et des charges doivent figurer dans un


document unique.

• Le principe de l’unité permet de:

- Facilité le contrôle du budget par le parlement;


- Et de déterminer l’ampleur du déficit budgétaire.

53
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE LA SPÉCIALITÉ

• Le principe de spécialisation des crédit est un facteur essentiel à la


transparence budgétaire.

• Ce principe signifie que les crédits ouverts par la LF sont affectés à


des dépenses bien déterminées.

54
LES GRANDS PRINCIPES D’AUTORISATION BUDGETAIRE

q LE PRINCIPE DE LA SPÉCIALITÉ

• La répartition des crédits tant au sein des morasses budgétaires qu’à


l’intérieur des programmes d’emploi est effectuée avec un niveau de
précision et de détails qui ne laisse pas de marge de manœuvre pour
une déviation de la destination initiale des crédits ouverts.

55
Les grands principes d’autorisation budgétaire

Aperçu sur la nouvelle nomenclature.

Evoquer la spécialisation des crédits exige la consultation de la nouvelle


architecture de la nomenclature budgétaire.

Vous pouvez consulter le guide de la nomenclature budgétaire marocaine en cliquant


sur le lien suivant: http://lof.finances.gov.ma/sites/default/files/guide_nbm_18072017-15h00.pdf
56
Les grands principes d’autorisation budgétaire

qLE PRINCIPE DE L’ÉQUILIBRE


Le principe d’équilibre budgétaire renvoie à la nécessité d’équilibrer les comptes de manière
à éviter la présence de déficit dans le budget de l’Etat.

L’article 77 de la constitution stipule que :

« Le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l'équilibre des


finances de l'Etat.
Le gouvernement peut opposer, de manière motivée, l'irrecevabilité à toute
proposition ou amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur
adoption aurait pour conséquence, par rapport à la loi de finances, soit une
diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge
publique ».

57
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’ÉQUILIBRE

« En vue de préserver l’équilibre des finances de l’Etat prévu à l’article 77 de la


Constitution, le produit des emprunts ne peut pas dépasser la somme des
dépenses d’investissement et du remboursement du principal de la dette au
titre de l’année budgétaire. Le Gouvernement peut procéder aux opérations
nécessaires à la couverture des besoins de trésorerie ». (ART 20 de la LOF)

58
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE L’ÉQUILIBRE

Modalités de présentation

q Le tableau d’équilibre intégré dans chaque loi de finances qui relate le déficit
légal ou administratif et revêt un caractère comptable.

q Le tableau des charges et ressources du Trésor (TOFT) qui opère une distinction
entre les opérations budgétaires et les opérations de trésorerie . Ce tableau sert
réellement au calcul du déficit budgétaire par rapport au PIB .

59
Les grands principes d’autorisation budgétaire

q LE PRINCIPE DE SINCÉRITÉ

Le principe de la sincérité renvoie à la sincérité budgétaire et à la sincérité


comptable :
La sincérité budgétaire: exige la pertinence des hypothèses qui
président à la préparation de la loi de finances, et la présentation sincère au
niveau de la loi de finances de l'ensemble des ressources et des charges
de l'État. Dans le même sens, la sincérité budgétaire sollicite l’engagement
de procéder à la présentation des lois de finances rectificatives en cas de
modifications significatives des priorités et des hypothèses de la loi de
finances.
Sincérité comptable: Les comptables publics sont chargés de veiller au
respect des principes et des règles comptables en s’assurant notamment de
la sincérité des enregistrements comptables et du respect des procédures et
de la qualité des comptes publics. En outre, La cour des comptes certifie la
régularité, la sincérité et la fidélité des comptes de l’Etat.
60
Quelques soldes et ratios budgétaires

61
Solde et Ratios Budgétaires

q Le solde budgétaire
- Est la différence entre les dépenses du secteur public et ses revenus.

- Le déficit budgétaire est le solde négatif du budget de l'État. Il y a déficit


lorsque les dépenses excèdent les recettes. Dans le cas contraire, on parle d'un
excédent.

- la notion de déficit budgétaire s'utilise lorsque le budget de l'État est en déficit


: les ƌe Đettes de l’État (hors emprunt) sont inférieures à ses dépenses (hors
remboursement d'emprunt) d'où un solde budgétaire négatif

Solde budgétaire = Solde ordinaire – Dépenses d’investissement

62
Solde et Ratios Budgétaires

q Le solde public
- Est composé de deux éléments essentiels :
- → Solde conjoncturel :
- calculé à partir des sensibilités moyennes des dépenses et des recettes
publiques à la position de l’économie dans le cycle économique.
- Exemple : En cas d’une bonne année agricole è PIB augmente ==>
augmentation des recettes fiscales, et donc on aura des effets positifs sur le
solde conjoncturel.

- → Solde structurel : est un solde théorique, c’est le solde qu’on atteindrait si


l’économie tourne a sa plein utilisation des capacités de production

- SG = Solde conjoncturel + solde structurel

Solde public = solde budgétaire + solde des entreprises publiques + solde des
collectivités locales
63
Solde et Ratios Budgétaires

Le solde ordinaire ou solde courant

-Est la différence entre les recettes ordinaires et les dépenses


ordinaires du Budget Général de l’Etat :
SO = RO – DO
-Si les Recettes ordinaires sont supérieures aux dépenses
ordinaires, donc cela représente un excédent ordinaire è Epargne
publique.
- Si les Recettes ordinaires sont inférieures aux dépenses ordinaires,
donc cela représente un déficit ordinaire.
Dépenses ordinaires Recettes ordinaires
dépenses de fonctionnement ; - Recettes fiscales
dépenses relatives au service de la dette - Recettes non fiscales
publique. »
Solde et Ratios Budgétaires

Solde primaire

A retenir :
Il est strictement interdit que le solde ordinaire soit Négatif :

Si c’est le cas : Cela signifie que le paiement des dépenses de


fonctionnement sera effectué par la dette.

Ce solde est toujours positif : Il sert a financer une partie des


dépenses de l’investissement et le reste servira a corriger le
déficit budgétaire.
Exemple d’application

En MMDHS LF 2022 LF 2023 Var %

Recettes ordinaires 267,9 312,72 16,73%

Dépenses ordinaires 262,06 291,45 11,21%

Solde ordinaire ou 5,84 21,27 264,21%


courant

vAR = (312 – 267 / 267)*100

Complétez le tableau ?
L’épargne publique au Maroc en 2022 est de 5,84 MMDHS.
Le solde primaire a varié de 264,21% entre 2022 et 2023
Solde et Ratios Budgétaires

q Le solde primaire

- Est la différence entre le solde global et les intérêts relatives à la dette :

SP=SG-INTERET DE LA DETTE

67
Solde et Ratios Budgétaires
q Synthèse des soldes :

AU NIVEAU DE LA LOI DE FINANCES PREVISIONNELLE TELLE QU`ELLE


RESSORT DU BULLETIN OFFICIEL IL Y A CINQ SOLDES

SOLDE ORDINAIRE = RO - DO
SOLDE DU BUDGET GENERAL = SO - DI
SOLDE DU BUDGET DE LETAT = SBG + SSEGMA + SCST
BESOIN BRUT DE FINANCEMENT = SBE – Amortissement de la dette à MLT
BESOIN DE FINANCEMENT RESIDUEL = BES DE FIN BRUT + L’EMPRUNT

68
Solde et Ratios Budgétaires

q Différence entre déficit budgétaire et dette publique

- -Déficit budgétaire : correspond à un excès de dépenses que le gouvernement finance à


l’aide d’emprunts.

-Dette publique : La Dette publique est, dans le domaine des finances publiques,
l'ensemble des engagements financiers pris sous formes d'emprunts par l'État, les
collectivités Locales et les organismes qui en dépendent directement (certaines
entreprises publiques, les organismes de sécurité sociale, etc.).

→Dette intérieure : montants empruntés par le Maroc à ses propres résidents.

→Dette extérieure : ensemble des montants empruntés par le Maroc à des créanciers du
reste du monde

69
Solde et Ratios Budgétaires

SOURCE : RAPPORT DE LA DETTE PUBLIQUE – PLF 2022


70
Solde et Ratios Budgétaires

- La dette prend le plus souvent la forme d'emprunts d'État.

- La capacité de remboursement des emprunts contractés au titre de la dette publique par


les États et les collectivités publiques est évaluée par les agences de notation
financière.
- Les pays les moins fiables, au regard des marchés financiers et des agences de notation,
peuvent avoir recours aux banques commerciales ou à des institutions internationales
(Banque mondiale, Fonds monétaire international, Banques régionales de
développement).

71
Solde et Ratios Budgétaires
- Au sein de la dette publique, on distingue la dette publique intérieure, détenue par
les agents économiques résidents de l'État émetteur et la dette publique extérieure,
détenue par des prêteurs étrangers.
- On distingue également la dette à court terme (un an ou moins), à moyen terme
(jusqu'à dix ans) et à long terme (au-delà de dix ans).

- En cas de déficit budgétaire, l’Etat doit emprunter soit à travers l’emprunt auprès des
banques commerciales ou encore en émettant des obligations qui seront achetées par
des agents économiques résidents de l'État émetteur (dette publique intérieure) ou par
un autre Etat ou des établissements étrangers (dette publique extérieure).

- Les obligations sont des titres de créance émis par l’Etat et rachetés par des particuliers
en créant ainsi un crédit sur l’Etat, qu’elle doit rembourser à l’échéance avec des
intérêts.

72
Solde et Ratios Budgétaires

q Dette publique et déficit public

La Dette publique augmente à chaque fois qu'un déficit public est financé par
l'emprunt.(Effet boule de neige)

La dette publique représente donc l'accumulation des besoins de financement sur des
périodes successives de ces administrations.

73
Solde et Ratios Budgétaires
q Effet boule de neige
La Dette publique augmente à chaque fois qu'un déficit public est financé par
l'emprunt.(Effet de boule de neige)

La dette publique représente donc l'accumulation des besoins de financement des périodes
successives de ces administrations.

-Plusieurs années de déficits budgétaires peuvent conduire à une accumulation de la dette


publique (cas de financement par l’emprunt). Un risque important apparaît alors celui
d’un effet de boule de neige.

74
Solde et Ratios Budgétaires

Effet d’éviction

-Si le financement du déficit budgétaire s’effectue par des emprunts auprès des agents
économiques, cela peut causer l’effet d’éviction.

Effet d’éviction : L'effet d'éviction est un phénomène économique qui se caractérise


par une baisse de l'investissement et de la consommation privée qui serait provoquée
par une hausse des dépenses publiques.

L'effet d'éviction est un phénomène qui conduit l'activité du secteur public à


supplanter (Eliminer) celle du secteur privé.
Solde et Ratios Budgétaires

Effet d’éviction

Explications :
Pour financer l’augmentation de la dépense autonome publique, l’État doit s’endetter (il
peut aussi lever des impôts mais amoindrissement de l’effet multiplicateur)

Pour s’endetter, l’État émet des obligations qui offre une rémunération aux épargnants
: le taux d’intérêt Pour écouler les nouvelles obligations qui permettront de financer
l’augmentation de la dépense autonome, l’État va proposer un taux d’intérêt plus élevé.

La hausse du taux d’intérêt va décourager les investissements privés (les entreprises


vont moins être incitées à investir car le coût du crédit augmente)

On parle dans ce cas d’éviction financière : L’augmentation de la dépense publique a


évincé une part de l’investissement privé.
Solde et Ratios Budgétaires

THÉORIE DE L’EFFET D’ÉVICTION


Solde et Ratios Budgétaires

Les Ratios budgétaires

𝑫é𝒑𝒆𝒏𝒔𝒆 𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔 / 𝑷𝑰𝑩 Le poids qu’occupe l’effort public dans l’économie.

Investissement public / PIB


𝑷𝒓é𝒗𝒆𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒐𝒃𝒍𝒊𝒈𝒂𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆𝒔 / 𝑷𝑰𝑩 Il permet d’apprécier la pression fiscale supportée par les agents
économiques.

Impôts / PIB
𝑫é𝒇𝒊𝒄𝒊𝒕 𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒄 / 𝑷𝑰𝑩 Il permet de renseigner le niveau du déficit des finances en % du
PIB.

𝑫𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒑𝒖𝒃𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 / 𝑷𝑰𝑩 Elle présente le volume global de la dette exprimé en % du PIB.
Règles budgétaires et effet boule de neige

Depuis le traité de Maastricht (1992), les Etats de l’Union européenne sont tenus de
respecter des règles budgétaires :
la dette publique doit être inférieure à 60% du PIB et le déficit à 3% du PIB.

Elles sont issues d’un raisonnement visant à éviter l’effet boule de neige.
Exercice

Le tableau ci-dessous présente des valeurs sur un ensemble d’indicateurs de finances


publiques pour une économie fictive : (Les chiffres sont en MMDHS)

2020 2021 2022


Dépenses publiques 500 600 650
Prélèvements obligatoires 400 450 550
Déficit public 100 200 250
Dette publique 800 1000 1600
PIB 1000 1500 2000

Questions :
Calculez les différents ratios budgétaires ?
Interprétez les résultats
Chapitre 4. La politique fiscale
Chapitre 4. La politique fiscale

La politique fiscale est l’ensemble des mesures visant le financement des dépenses
publiques, la redistribution et la régulation de l’activité économique.

4.1. La PF en tant que composante de la PB

• La politique fiscale est une composante des recettes fiscales relevant des recettes
budgétaires.
• La PF est un instrument de la PB.
• La PF détermine les caractéristiques des prélèvements obligatoires.
• La PF permet la fixation des taux d’imposition des assiettes fiscales.
Chapitre 4. La politique fiscale

4.2. Différence entre impôt et taxe


a) L’impôt
• Il s’agit d’un versement monétaire requis des personnes physiques et morales à
titre obligatoire et définitif.

i. La mise en œuvre de l’impôt


L’impôt fonctionne selon 3 étapes :

La fixation de l’assiette La liquidation Le recouvrement


L’assiette fiscale est Le calcul de l’impôt Le paiement de
un montant de l’impôt
référence pour le
calcul d’un impôt.
Chapitre 4. La politique fiscale
4.2. Différence entre impôt et taxe
a) L’impôt
ii. Typologie des impôts

L’impôt progressif La capitation L’impôt proportionnel


Plus les revenus (profits) Impôt perçu d’un Impôt appliqué en
sont élevés plus la part de montant égalitaire pour fonction du niveau de
l’impôt augmente. tous les contribuables revenu ou des
quel que soit leurs dépenses.
Exemple : niveau de revenu.
Grille de l’IS progressif Exemple :
• R<300000 à IS=10% Exemple : La TVA (contrairement
• 300000<R<1000000 à La redevance à ce que son nom
IS=17,5% audiovisuelle indique, est un impôt et
• R>1000000 à IS=31% non une taxe).
Chapitre 4. La politique fiscale

4.2. Différence entre impôt et taxe


b) La taxe

• La taxe est liée à une prestation de service spécifique, rendue par un organisme de
service public. Elle vient rémunérer le fonctionnement d'un service public ou
l'utilisation d'un ouvrage public.

• La véritable différence entre l’impôt et la taxe réside dans leur finalité : la taxe est
liée à une prestation de service spécifique, rendue par un organisme de service
public.
Chapitre 4. La politique fiscale

4.3. Les fonctions de la PF

La fiscalité a quatre fonctions :

• Le financement des dépenses publiques.

• La redistribution : les prélèvements sur certains agents économiques sont


reversés au profit d’autres agents.

• La régulation et la stabilisation de l’activité économique : la fiscalité peut


être un facteur de soutien ou de relance de l’activité économique et de
l’amélioration de la compétitivité économique.

• Les incitations fiscales : pour influencer le comportement des agents


économiques (exemple : la taxe sur les voitures polluantes).
Chapitre 4. La politique fiscale

4.4. Le comportement des agents économiques et l’évitement fiscal

Généralement, le comportement des agents économiques est un obstacle


potentiel à l’efficacité de la politique fiscale, les différents cas de figure de
l’évitement fiscal sont :
• La fraude fiscale : Toutes les procédures illégales visant à éviter l’impôt.
• L’évasion fiscale : éviter l’impôt par des procédures légales.
• L’optimisation fiscale : Elle utilise les mêmes procédures que l’évasion fiscale
mais le contribuable est de bonne foie afin de réduire l’impôt.
• La délocalisation fiscale : C’est une stratégie d’évitement fiscal pour profiter
de la concurrence fiscale entre pays.
Chapitre 4. La politique fiscale

4.5. La pression fiscale

La pression fiscale exprime l’importance de l’impôt dans l’économie. Elle est


exprimée en termes des agrégats macroéconomiques.

Exemple : Le poids des impôts en % du PIB mesure l’emprise de l’Etat sur le


contribuable.
• Au Maroc, le ratio impôt/PIB a augmenté de 1.2 point entre 2015 (25,9%) et
2021 (27.1 %)
• En 2021, la principale source des recettes fiscales était la TVA (27%) suivie des
cotisations de sécurité sociale (24%).
Chapitre 4. La politique fiscale

4.6. La réforme du système de la fiscalité au Maroc

On distingue à ce niveau trois étapes : la première concerne la réforme des années quatre-
vingt, après la période allant de 1999 à 2011 et enfin la période récente s’étalant de 2011 à nos
jours.
• La réforme des années 80
Afin de sortir de la crise qui a paralysé le pays et a fait entrer la Maroc dans un PAS (plan
d’ajustement structurel), les pouvoirs publics ont entamé au début des années 80 une
réforme structurelle du système fiscal;
C’est la loi-cadre de 1984, dont l’un des principaux objectifs a été l’élargissement de
l’assiette, qui a mis en pratique la réforme fiscale en instituant : la TVA (Taxe sur la valeur
ajoutée) en 1985; l’IS (impôt sur les sociétés) en 1986 et l’IGR (Impôt général sur le revenu)
en 1989.
Dans un premier temps, cette réforme avait permis d’augmenter les recettes budgétaires de
19% du P.I.B durant la période de 1980-1984 à 22,2% du P.I.B sur la période 1990-1994
Chapitre 4. La politique fiscale

4.6. La réforme du système de la fiscalité au Maroc

• La période s’étalant de 1999 à 2011


Le Maroc a opté pour une économie libérale, ouverte sur son environnement.
La libéralisation et l’internationalisation des échanges ont conduit au démantèlement
progressif des barrières douanières et ont induit une baisse des recettes à l’importation.
ü En matière de recouvrement, on a assisté durant cette période à la reprise du
recouvrement de la TVA en premier temps (à partir de 2004) et ensuite à celui de l’IS (à
parti de 2006). Ce qui avait un impact positif sur l’évolution des recettes de ces deux
impôts.
ü La fin de l’année 2007 a connu la mise en place au niveau de la Direction Générale des
Impôts (DGI) d’un nouveau système d’information appelé « Système Intégré de Taxation
» (SIT).
Chapitre 4. La politique fiscale

4.6. La réforme du système de la fiscalité au Maroc

• La période allant de 2011 à 2021


Le début de cette période a été marqué par plusieurs faits économiques, financiers et
sociaux (retombés de la crise financière de 2008, problèmes sociaux et politiques…).
Ainsi, en vue d’alimenter le fonds d’appui à la cohésion sociale institué par la loi de finances
2012, le législateur a instauré des contributions en instaurant plusieurs amnisties fiscales.
Ainsi, la loi des finances de l’année 2013 a prévu une amnistie des amendes, pénalités et
majorations. Ensuite, les lois de finances des années 2014 et 2018 ont initié une autre
amnistie fiscale et de change sur les avoirs et liquidités détenus à l’étranger.
Au cours de l’année 2020 la LF a instauré une régularisation spontanée de la situation fiscale
des contribuables et une contribution libératoire au titre des amendes relatives aux incidents
de paiement sur chèque ainsi que la régularisation spontanée au titre des avoirs et liquidités
détenus à l’étranger.
Chapitre 4. La politique fiscale

4.6. Les mesures fiscales LF2024

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