2021830dc Saisinepm
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Le Premier ministre
Paris, le 19 novembre 2021
Monsieur le Président,
Conformément aux dispositions de l’article 61, alinéa 2, de la Constitution, j'ai l'honneur de vous
transmettre la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire.
Je vous prie de bien vouloir demander au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la conformité de ce
texte à la Constitution.
Claire LANDAIS
Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75007 Paris
2021-830 DC - Reçu au greffe du Conseil constitutionnel le 19 novembre 2021
N° 38
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2021-2022
18 novembre 2021
ATTENTION
TEXTE ADOPTE PROVISOIRE
Seule l'impression définitive a valeur de texte authentique
PROJET DE LOI
pour la confiance dans l’institution judiciaire
(Texte définitif)
TITRE IER
Article 1er
I. – La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse est ainsi modifiée :
« II. – Après recueil de l’avis des parties, les audiences publiques devant
le Conseil d’État et la Cour de cassation peuvent également être diffusées le
jour même, sur décision de l’autorité compétente au sein de la juridiction,
dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État.
TITRE II
CHAPITRE IER
Dispositions renforçant les garanties judiciaires au cours de l’enquête
et de l’instruction
Section 1
Dispositions renforçant le respect du contradictoire et des droits de la
défense
Article 2
I. – Le chapitre II du titre II du livre Ier du code de procédure pénale est
ainsi modifié :
1° Après l’article 75-2, il est inséré un article 75-3 ainsi rédigé :
« Art. 75-3. – La durée d’une enquête préliminaire ne peut excéder
deux ans à compter du premier acte de l’enquête, y compris si celui-ci est
intervenu dans le cadre d’une enquête de flagrance.
« L’enquête préliminaire peut toutefois être prolongée une fois pour une
durée maximale d’un an à l’expiration du délai mentionné au premier alinéa,
sur autorisation écrite et motivée du procureur de la République, qui est
versée au dossier de la procédure.
risques de pression sur les victimes, les autres personnes mises en cause,
leurs avocats, les témoins, les enquêteurs, les experts ou toute autre personne
concourant à la procédure.
Article 3
Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
c) Avant la dernière phrase dudit premier alinéa, est insérée une phrase
ainsi rédigée : « Lorsque la perquisition est justifiée par la mise en cause de
l’avocat, elle ne peut être autorisée que s’il existe des raisons plausibles de
le soupçonner d’avoir commis ou tenté de commettre, en tant qu’auteur ou
complice, l’infraction qui fait l’objet de la procédure ou une infraction
connexe au sens de l’article 203. » ;
3° Après le même article 56-1, sont insérés des articles 56-1-1 et 56-1-2
ainsi rédigés :
« Art. 56-1-1. – Lorsque, à l’occasion d’une perquisition dans un lieu
autre que ceux mentionnés à l’article 56-1, il est découvert un document
mentionné au deuxième alinéa du même article 56-1, la personne chez qui il
est procédé à ces opérations peut s’opposer à la saisie de ce document. Le
document doit alors être placé sous scellé fermé et faire l’objet d’un
procès-verbal distinct de celui prévu à l’article 57. Ce procès-verbal ainsi
que le document placé sous scellé fermé sont transmis sans délai au juge des
libertés et de la détention, avec l’original ou une copie du dossier de la
procédure. Les quatrième à neuvième alinéas de l’article 56-1 sont alors
applicables.
« Art. 56-1-2. – Dans les cas prévus aux articles 56-1 et 56-1-1, sans
préjudice des prérogatives du bâtonnier ou de son délégué prévues à
l’article 56-1 et des droits de la personne perquisitionnée prévus à
l’article 56-1-1, le secret professionnel du conseil n’est pas opposable aux
mesures d’enquête ou d’instruction lorsque celles-ci sont relatives aux
infractions mentionnées aux articles 1741 et 1743 du code général des impôts
et aux articles 421-2-2, 433-1, 433-2 et 435-1 à 435-10 du code pénal ainsi
qu’au blanchiment de ces délits, sous réserve que les consultations,
correspondances ou pièces détenues ou transmises par l’avocat ou son client
établissent la preuve de leur utilisation aux fins de commettre ou de faciliter
la commission desdites infractions. » ;
9° Au premier alinéa de l’article 706-95, les mots : « par les articles 100,
deuxième alinéa, » sont remplacés par les mots : « aux deuxième et dernier
alinéas de l’article 100 ainsi qu’aux articles ».
Section 2
Dispositions relatives au secret de l’enquête et de l’instruction et
renforçant la protection de la présomption d’innocence
Article 4
I. – L’article 434-7-2 du code pénal est ainsi rédigé :
CHAPITRE II
Dispositions tendant à limiter le recours à la détention provisoire
Article 5
La section 7 du chapitre Ier du titre III du livre Ier du code de procédure
pénale est ainsi modifiée :
1° Le premier alinéa de l’article 137-3 est complété par une phrase ainsi
rédigée : « En matière correctionnelle, les décisions prolongeant la détention
provisoire au-delà de huit mois ou rejetant une demande de mise en liberté
concernant une détention de plus de huit mois doivent également comporter
l’énoncé des considérations de fait sur le caractère insuffisant des obligations
de l’assignation à résidence avec surveillance électronique mobile, prévue
au troisième alinéa de l’article 142-5 et à l’article 142-12-1, ou du dispositif
électronique prévu à l’article 138-3, lorsque cette mesure peut être ordonnée
au regard de la nature des faits reprochés. » ;
cinq ans. Sauf s’il envisage un placement sous contrôle judiciaire, le juge ne
peut refuser le placement de la personne sous assignation à résidence sous
surveillance électronique qu’en cas d’impossibilité liée à la personnalité ou
à la situation matérielle de la personne. » ;
CHAPITRE III
Dispositions améliorant la procédure de jugement des crimes
Article 6
I. – Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Le quatrième alinéa de l’article 181 est ainsi rédigé :
« Lorsqu’elle est devenue définitive, l’ordonnance de mise en
accusation couvre, s’il en existe, les vices de la procédure, sous réserve de
l’article 269-1. » ;
« La lecture des textes de loi et des réponses faites aux questions n’est
pas obligatoire si l’accusé ou son défenseur y renonce. » ;
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Article 7
Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
Article 8
Le livre IV du code de procédure pénale est ainsi modifié :
2° Après le titre XXV, il est inséré un titre XXV bis ainsi rédigé :
Article 9
I. – Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
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1° Le premier alinéa de l’article 181 est complété par les mots : « , sous
réserve de l’article 181-1 » ;
2° Après l’article 181, sont insérés des articles 181-1 et 181-2 ainsi
rédigés :
« Art. 181-1. – S’il existe, à l’issue de l’information, des charges
suffisantes contre la personne d’avoir commis, hors récidive, un crime puni
de quinze ans ou de vingt ans de réclusion criminelle, elle est mise en
accusation par le juge d’instruction, selon les modalités prévues à
l’article 181, devant la cour criminelle départementale, sauf s’il existe un ou
plusieurs coaccusés ne répondant pas aux conditions prévues au présent
alinéa.
« SOUS-TITRE II
« DE LA COUR CRIMINELLE DEPARTEMENTALE
« 1° Il n’est pas tenu compte des dispositions qui font mention du jury
ou des jurés ;
« 4° Pour l’application des articles 359, 360 et 362, les décisions sont
prises à la majorité ;
Article 10
I. – Un des assesseurs de la cour criminelle départementale, désigné par
ordonnance du premier président de la cour d’appel, peut être un avocat
honoraire exerçant des fonctions juridictionnelles dans les conditions
prévues à l’article 3 de la loi organique n° du pour la confiance dans
l’institution judiciaire. Dans cette hypothèse, le premier président de la cour
d’appel ne peut désigner en qualité d’assesseur à la cour criminelle
départementale, par dérogation à l’article 380-17 du code de procédure
pénale, qu’un seul magistrat exerçant à titre temporaire ou magistrat
honoraire exerçant des fonctions juridictionnelles.
CHAPITRE IV
Dispositions relatives à l’exécution des peines
Article 11
Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Le III de l’article 706-56 est abrogé ;
3° Après le même article 710, il est inséré un article 710-1 ainsi rédigé :
« Art. 710-1. – Lorsqu’une personne condamnée demande, en
application de l’article 132-4 du code pénal, la confusion de peines
prononcées contre elle après que les condamnations sont devenues
définitives, sa demande est portée devant le tribunal correctionnel, dont la
décision peut faire l’objet d’un appel devant la chambre des appels
correctionnels. Sont compétents le ou les tribunaux correctionnels ayant
prononcé les peines ou se trouvant au siège d’une des juridictions ayant
prononcé les peines. Les deux derniers alinéas de l’article 710 du présent
code sont alors applicables. Si l’une ou plusieurs des peines prononcées sont
des peines criminelles, le renvoi à la formation collégiale du tribunal ou de
la chambre des appels correctionnels est de droit s’il est demandé par le
condamné ou le ministère public. » ;
été commise sur la personne d’un mineur de moins de quinze ans ou sur une
personne dépositaire de l’autorité publique ou pour une infraction commise
avec la circonstance aggravante définie à l’article 132-80 dudit code ;
« Art. 721. – Une réduction de peine peut être accordée par le juge de
l’application des peines, après avis de la commission de l’application des
peines, aux condamnés exécutant une ou plusieurs peines privatives de
liberté qui ont donné des preuves suffisantes de bonne conduite et qui ont
manifesté des efforts sérieux de réinsertion.
« Lors de sa mise sous écrou, le condamné est informé par le greffe des
règles afférentes à la réduction de peine prévue au présent article, des critères
d’appréciation et d’attribution de cette réduction ainsi que des possibilités de
retrait de tout ou partie de cette réduction.
Article 12
À la seconde phrase du dernier alinéa de l’article 221-4 du code pénal,
les mots : « en bande organisée » sont supprimés.
Article 13
Le troisième alinéa du I de l’article 728-1 du code de procédure pénale
est remplacé par trois alinéas ainsi rédigés :
CHAPITRE V
Dispositions diverses
Article 14
I. – Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Le III de l’article préliminaire est complété par un alinéa ainsi
rédigé :
« En matière de crime ou de délit, le droit de se taire sur les faits qui lui
sont reprochés est notifié à toute personne suspectée ou poursuivie avant tout
recueil de ses observations et avant tout interrogatoire, y compris pour
obtenir des renseignements sur sa personnalité ou pour prononcer une
mesure de sûreté, lors de sa première présentation devant un service
d’enquête, un magistrat, une juridiction ou toute personne ou tout service
mandaté par l’autorité judiciaire. Aucune condamnation ne peut être
prononcée sur le seul fondement de déclarations faites sans que ledit droit ait
été notifié. » ;
9° Le quatrième alinéa de l’article 199 est complété par une phrase ainsi
rédigée : « Lorsque la personne mise en examen comparaît devant la
chambre, elle ne peut être entendue qu’après avoir été informée de son droit
de se taire sur les faits qui lui sont reprochés. » ;
13° Le second alinéa de l’article 523 est complété par les mots et une
phrase ainsi rédigée : « ou par un magistrat honoraire exerçant des fonctions
juridictionnelles dans les conditions prévues à la section II du chapitre V bis
de l’ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi organique
relative au statut de la magistrature. Si l’importance du contentieux le
justifie, le président du tribunal judiciaire peut décider qu’à titre
exceptionnel, le magistrat exerçant à titre temporaire ou le magistrat
honoraire exerçant des fonctions juridictionnelles préside une partie des
audiences du tribunal de police consacrées aux contraventions de la
cinquième classe, à l’exception de celles déterminées par décret en Conseil
d’État. » ;
14° Le second alinéa de l’article 541 est ainsi rédigé :
a) Le premier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Pour
siéger au sein du tribunal correctionnel, peuvent être désignés des magistrats
honoraires exerçant des fonctions juridictionnelles dans les conditions
prévues à la section II du chapitre V bis de l’ordonnance n° 58-1270 du
22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la
magistrature. » ;
c) Le dernier alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée : « Pour
siéger au sein de la chambre des appels correctionnels, peuvent être désignés
des magistrats honoraires exerçant des fonctions juridictionnelles dans les
conditions prévues à la section II du chapitre V bis de l’ordonnance
n° 58-1270 du 22 décembre 1958 précitée. » ;
« Lorsque la personne entendue est mineure, le titre Ier du livre III et les
chapitres Ier et II du titre Ier du livre IV du code de la justice pénale des
mineurs sont applicables. » ;
Article 15
I. – Le code pénal est ainsi modifié :
1° Au premier alinéa de l’article 432-12, le mot : « quelconque » est
remplacé par les mots : « de nature à compromettre son impartialité, son
indépendance ou son objectivité » ;
2° Après le même article 432-12, il est inséré un article 432-12-1 ainsi
rédigé :
Article 16
Les deux derniers alinéas de l’article 198 du code de procédure pénale
sont remplacés par un alinéa ainsi rédigé :
TITRE III
Article 17
Avant le dernier alinéa de l’article 714 du code de procédure pénale, il
est inséré un alinéa ainsi rédigé :
Article 18
Au premier alinéa de l’article 719 du code de procédure pénale, les
mots : « et les sénateurs ainsi que les représentants au Parlement européen
élus en France sont autorisés à visiter à tout moment les locaux de garde à
vue » sont remplacés par les mots : « , les sénateurs, les représentants au
Parlement européen élus en France, les bâtonniers sur leur ressort ou leur
délégué spécialement désigné au sein du conseil de l’ordre sont autorisés à
visiter à tout moment les locaux de garde à vue, les locaux des retenues
douanières définies à l’article 323-1 du code des douanes, les lieux de
rétention administrative, les zones d’attente ».
Article 19
L’article 717-3 du code de procédure pénale est ainsi rédigé :
« Art. 717-3. – Les activités de travail et de formation professionnelle
ou générale sont prises en compte pour l’appréciation des efforts sérieux de
réinsertion et de la bonne conduite des condamnés.
« Au sein des établissements pénitentiaires, toutes dispositions sont
prises pour assurer une activité professionnelle, une formation
professionnelle ou générale ou une validation des acquis de l’expérience aux
personnes incarcérées qui en font la demande. À cet effet, celles-ci
bénéficient de l’accès aux ressources pédagogiques nécessaires, y compris
par voie numérique.
Article 20
I. – Après la section 1 du chapitre II du titre II du livre V du code de
procédure pénale, est insérée une section 1 bis A ainsi rédigée :
« Section 1 bis A
« Du travail des personnes détenues
« Sous-section 1
« Dispositions générales
« Sous-section 4
« Durée du travail, repos, jours fériés et rémunération
inférieure à un taux horaire fixé par décret et indexé sur le salaire minimum
de croissance défini à l’article L. 3231-2 du code du travail. Ce taux peut
varier en fonction du régime sous lequel les personnes détenues sont
employées.
« Art. 719-16. – Dans les conditions et selon les modalités prévues aux
articles L. 5135-1 à L. 5135-8 du code du travail, une période de mise en
situation en milieu professionnel peut être effectuée par la personne détenue
au sein d’une structure d’accueil en milieu libre dans le cadre d’un placement
à l’extérieur, d’une permission de sortir ou selon les modalités prévues pour
le travail à l’extérieur.
« Art. 719-17. – Sous réserve de l’article 719-14, les modalités
d’application de la présente section sont fixées par décret en Conseil
d’État. »
Article 21
I. – L’article 33 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009
pénitentiaire est abrogé.
Article 22
I. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le
Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnances, dans un délai de
dix mois à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures
relevant du domaine de la loi aux fins :
1° D’ouvrir ou de faciliter l’ouverture des droits sociaux aux personnes
détenues afin de favoriser leur réinsertion :
Article 23
L’article 12 de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté
de choisir son avenir professionnel est ainsi modifié :
1° À la première phrase du premier alinéa, le mot : « trois » est remplacé
par le mot : « cinq » ;
2° Après le même premier alinéa, sont insérés quatre alinéas ainsi
rédigés :
Article 24
I. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le
Gouvernement est autorisé à prendre par voie d’ordonnance, dans un délai
de dix mois à compter de la publication de la présente loi, toute mesure
relevant du domaine de la loi nécessaire pour :
Article 25
I. – L’article 99 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009
pénitentiaire est ainsi modifié :
1° Le I est ainsi rédigé :
5° Au XI, les mots : « dans les îles Wallis et Futuna, » sont supprimés ;
Article 26
À la dernière phrase de l’article 22 de la loi n° 2009-1436 du
24 novembre 2009 pénitentiaire, après le mot : « handicap », sont insérés les
mots : « , de l’identité de genre ».
TITRE IV
SIMPLIFICATIONS PROCÉDURALES
Article 27
Le code de justice administrative est ainsi modifié :
2021-830 DC - Reçu au greffe du Conseil constitutionnel le 19 novembre 2021
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2° Le chapitre III du titre Ier du livre II est complété par une section 4
ainsi rédigée :
« Section 4
« Médiation préalable obligatoire
« Art. L. 213-11. – Les recours formés contre les décisions individuelles
qui concernent la situation de personnes physiques et dont la liste est
déterminée par décret en Conseil d’État sont, à peine d’irrecevabilité,
précédés d’une tentative de médiation. Ce décret en Conseil d’État précise
en outre le médiateur relevant de l’administration chargé d’assurer la
médiation.
« Art. L. 213-14. – Lorsque le Défenseur des droits est saisi dans son
champ de compétences d’une réclamation relative à une décision concernée
par la médiation préalable obligatoire, cette saisine entraîne les mêmes effets
que la saisine du médiateur compétent au titre de l’article L. 213-11. »
Article 28
Après l’article 25-1 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant
dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, il est
inséré un article 25-2 ainsi rédigé :
Article 29
L’article L. 441-2-3-1 du code de la construction et de l’habitation est
ainsi modifié :
1° Après le sixième alinéa du I, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
Article 30
L’article L. 126-14 du code de la construction et de l’habitation, dans sa
rédaction résultant de l’ordonnance n° 2020-71 du 29 janvier 2020 relative à
la réécriture des règles de construction et recodifiant le livre Ier du code de la
construction et de l’habitation, est ainsi modifié :
1° Le premier alinéa est complété par les mots : « , dans des conditions
fixées par décret en Conseil d’État » ;
« Les huissiers de justice ont accès aux boîtes aux lettres particulières
selon les mêmes modalités que les agents chargés de la distribution au
domicile agissant pour le compte des opérateurs mentionnés à
l’article L. 126-12. »
TITRE V
CHAPITRE IER
Déontologie et discipline des professions du droit
Section 1
Déontologie et discipline des officiers ministériels
Article 31
La présente section est applicable aux avocats au Conseil d’État et à la
Cour de cassation, aux commissaires de justice, aux greffiers des tribunaux
de commerce et aux notaires.
Article 32
Un code de déontologie propre à chaque profession est préparé par son
instance nationale et édicté par décret en Conseil d’État. Ce code énonce les
principes et devoirs professionnels permettant le bon exercice des fonctions
et s’applique en toutes circonstances à ces professionnels dans leurs relations
2021-830 DC - Reçu au greffe du Conseil constitutionnel le 19 novembre 2021
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avec le public, les clients, les services publics, leurs confrères et les membres
des autres professions.
Article 33
Des collèges de déontologie sont institués auprès des instances
nationales de chacune des professions mentionnées à l’article 31. Ils
participent à l’élaboration du code de déontologie de la profession et
émettent des avis et des recommandations sur son application.
Article 34
I. – Le procureur général exerce une mission de surveillance de la
déontologie et de la discipline des officiers publics et ministériels du ressort
de la cour d’appel. Il peut saisir les services d’enquête de ces professions et
demander toute explication à un professionnel ou aux instances
représentatives de la profession. Il exerce l’action disciplinaire à l’encontre
des commissaires de justice, des greffiers des tribunaux de commerce et des
notaires du ressort de la cour d’appel, concurremment avec les autorités de
chacune de ces professions habilitées à l’exercer.
Article 35
En cas de manquement d’un professionnel à ses obligations, l’autorité
habilitée de chaque profession peut, même d’office, avant l’engagement
éventuel de poursuites disciplinaires :
Article 36
Conformément à l’article L. 112-3 du code des relations entre le public
et l’administration, toute réclamation à l’encontre d’un professionnel
adressée à l’autorité de la profession mentionnée à l’article 35 de la présente
loi donne lieu à un avis de réception. L’autorité en informe le professionnel
mis en cause et l’invite à présenter ses observations.
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Article 37
Il est institué, auprès de chaque juridiction disciplinaire de premier
ressort mentionnée à l’article 38, un service chargé de réaliser les enquêtes
sur les agissements susceptibles de constituer un manquement disciplinaire.
Ce service peut être saisi par l’autorité de la profession habilitée à exercer
l’action disciplinaire, par les autorités mentionnées à l’article 34 ou par la
juridiction disciplinaire dans le cadre de ses pouvoirs d’instruction.
Article 38
I. – Des chambres de discipline, instituées respectivement auprès des
conseils régionaux des notaires et des chambres régionales des commissaires
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Les arrêts de ces cours nationales de discipline peuvent faire l’objet d’un
pourvoi devant la Cour de cassation.
II. – Une cour nationale de discipline, instituée auprès du Conseil
national des greffiers des tribunaux de commerce, connaît des poursuites
contre ces professionnels. Elle est composée d’un magistrat du siège de la
Cour de cassation, en activité ou honoraire, président, et de quatre membres
de la profession.
Les arrêts de cette cour peuvent faire l’objet d’un recours devant la Cour
de cassation, qui statue en fait et en droit.
III. – Une cour nationale de discipline, instituée auprès de l’ordre des
avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation, connaît des poursuites
disciplinaires contre ces professionnels. Elle est composée d’un membre du
Conseil d’État, d’un magistrat du siège de la Cour de cassation, en activité
ou honoraire, et de cinq membres de la profession.
La cour est présidée par le membre du Conseil d’État lorsque les faits
en cause ont trait aux fonctions exercées devant le Tribunal des conflits ou
devant les juridictions de l’ordre administratif. Dans les autres cas, elle est
présidée par le magistrat du siège de la Cour de cassation.
Les arrêts de la cour peuvent faire l’objet d’un recours devant le Conseil
d’État lorsque les faits en cause ont trait aux fonctions exercées devant le
Tribunal des conflits ou les juridictions de l’ordre administratif ou devant la
Cour de cassation dans les autres cas, qui statuent en fait et en droit.
Article 39
I. – Outre les peines prononcées en application de l’article L. 561-36-3
du code monétaire et financier, les peines disciplinaires qui peuvent être
prononcées contre un professionnel mentionné à l’article 31 de la présente
loi, personne physique ou morale, sont :
1° L’avertissement ;
2° Le blâme ;
5° Le retrait de l’honorariat.
II. – La peine de l’interdiction temporaire peut être assortie, en tout ou
partie, d’un sursis. Si, dans le délai de cinq ans à compter du prononcé de la
peine, le professionnel a commis un manquement ayant entraîné le prononcé
d’une nouvelle peine disciplinaire, celle-ci entraîne, sauf décision motivée,
l’exécution de la première peine sans confusion avec la seconde.
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IV. – Lorsque dix ans se sont écoulés depuis une décision définitive de
destitution, le professionnel frappé de cette peine peut demander à la
juridiction disciplinaire qui a statué sur l’affaire en première instance de le
relever de l’incapacité résultant de cette décision.
Lorsque la demande mentionnée au premier alinéa du présent IV est
rejetée par une décision devenue définitive, elle ne peut être à nouveau
présentée que cinq ans après l’enregistrement de la première demande.
V. – La juridiction disciplinaire peut ordonner, à titre de sanction
complémentaire, la publicité de toute peine disciplinaire.
Article 40
Lorsque l’urgence ou la protection d’intérêts publics ou privés l’exige,
le président de la juridiction disciplinaire de première instance ou son
suppléant peut, à la demande d’une des autorités habilitées à exercer l’action
disciplinaire, suspendre provisoirement de ses fonctions le professionnel qui
fait l’objet d’une enquête ou d’une poursuite disciplinaire ou pénale, après
avoir recueilli ses observations au terme d’un débat contradictoire.
Article 41
Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le
Gouvernement est habilité à prendre par ordonnances, dans un délai de
huit mois à compter de la promulgation de la présente loi, toute disposition
relevant du domaine de la loi relative aux professions mentionnées à
l’article 31 de la présente loi afin de :
1° Réunir l’ensemble des dispositions destinées à régir la discipline des
professions mentionnées au même article 31, dans le respect de la présente
section ;
2° Tirer les conséquences de la présente section sur les règles statutaires
applicables à chacune de ces professions et prévoir toute adaptation rendue
nécessaire par leur organisation particulière ;
Section 2
Discipline des avocats
Article 42
La loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971 portant réforme de certaines
professions judiciaires et juridiques est ainsi modifiée :
1° Au second alinéa de l’article 18, la référence : « dernier alinéa » est
remplacée par la référence : « IV » ;
2° L’article 21 est ainsi modifié :
a) Au début du premier alinéa, est ajoutée la mention : « I. – » ;
Article 43
I. – Le I de l’article L. 561-36 du code monétaire et financier est ainsi
modifié :
1° Le 4° est complété par une phrase ainsi rédigée : « Elles peuvent être
assistées dans leur mission de contrôle par le Conseil supérieur du notariat,
conformément à l’article 6 de la même ordonnance ; »
2021-830 DC - Reçu au greffe du Conseil constitutionnel le 19 novembre 2021
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2° Le 5° est complété par une phrase ainsi rédigée : « Elles peuvent être
assistées dans leur mission de contrôle par la chambre nationale des
commissaires de justice, conformément à l’article 16 de la même
ordonnance ; ».
« Le conseil supérieur peut assister les chambres des notaires dans leur
mission de contrôle du respect, par les notaires, des obligations prévues aux
chapitres Ier et II du titre VI du livre V du code monétaire et financier, des
dispositions européennes directement applicables en matière de lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, y compris celles
des règlements européens portant mesures restrictives pris en application des
articles 75 ou 215 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,
ainsi que celles prises en application du même article 215 à d’autres fins. »
III. – Après le 14° de l’article 16 de l’ordonnance n° 2016-728 du
2 juin 2016 relative au statut de commissaire de justice, il est inséré un 15°
ainsi rédigé :
« 15° D’assister les chambres régionales dans leur mission de contrôle
du respect, par les commissaires de justice, des obligations prévues aux
chapitres Ier et II du titre VI du livre V du code monétaire et financier, des
dispositions européennes directement applicables en matière de lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, y compris celles
des règlements européens portant mesures restrictives pris en application des
articles 75 ou 215 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,
ainsi que celles prises en application du même article 215 à d’autres fins. »
CHAPITRE II
Conditions d’intervention des professions du droit
Article 44
L’article L. 111-3 du code des procédures civiles d’exécution est
complété par un 7° ainsi rédigé :
Article 45
I. – Le chapitre Ier du titre II de la loi n° 95-125 du 8 février 1995
relative à l’organisation des juridictions et à la procédure civile, pénale et
administrative est ainsi modifié :
Article 46
L’article 4 de la loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 de
modernisation de la justice du XXIe siècle est ainsi modifié :
Article 47
L’article 21-1 de la loi n° 71-1130 du 31 décembre 1971 précitée est
complété par un alinéa ainsi rédigé :
« À défaut de paiement de la cotisation annuelle due par les avocats
inscrits à un tableau dans un délai d’un mois à compter d’une mise en
demeure de payer, le Conseil national des barreaux rend, à l’encontre des
avocats redevables, une décision qui, à défaut d’opposition du débiteur
devant la juridiction compétente, produit les effets d’un jugement au sens
du 6° de l’article L. 111-3 du code des procédures civiles d’exécution. »
Article 48
I. – Le début de la deuxième phrase du second alinéa de l’article 216 du
code de procédure pénale est ainsi rédigé : « Les parties peuvent produire les
justificatifs des sommes qu’elles demandent et la chambre tient… (le reste
sans changement). »
2021-830 DC - Reçu au greffe du Conseil constitutionnel le 19 novembre 2021
– 71 –
Article 49
À la seconde phrase de l’article L. 422-11 du code de la propriété
intellectuelle, après le mot : « avocat », sont insérés les mots : « , à
l’exception pour ces dernières de celles portant la mention “officielle” ».
TITRE VI
Article 50
La loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l’aide juridique est ainsi
modifiée :
TITRE VII
Article 51
I. – Le code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Après la section 5 du chapitre II du titre X du livre IV, est insérée une
section 5 bis ainsi rédigée :
« Section 5 bis
« De la transmission et de l’exécution des décisions de gel en application
du règlement (UE) 2018/1805 du Parlement européen et du Conseil du
14 novembre 2018 concernant la reconnaissance mutuelle des décisions de
gel et des décisions de confiscation
« Section 1 bis
« De la transmission et de l’exécution des décisions de confiscation en
application du règlement (UE) 2018/1805 du Parlement européen et du
Conseil du 14 novembre 2018 concernant la reconnaissance mutuelle des
décisions de gel et des décisions de confiscation
Article 52
I. – Le livre IV du code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° À la fin de l’intitulé de la section 3 du chapitre II du titre X, le mot :
« unité » est remplacé par le mot : « Agence » ;
b) Le 4° est abrogé ;
16° Au premier alinéa de l’article 695-22-1, les mots : « est également »
sont remplacés par les mots : « peut être » ;
17° Au premier alinéa de l’article 695-23, les mots : « est également »
sont remplacés par les mots : « peut également être » ;
18° L’article 695-24 est ainsi modifié :
a) Au 2°, les mots : « ou réside régulièrement de façon ininterrompue
depuis au moins cinq ans sur le territoire national et que » sont remplacés par
les mots : « , a établi sa résidence sur le territoire national ou demeure sur ce
territoire et si » ;
2021-830 DC - Reçu au greffe du Conseil constitutionnel le 19 novembre 2021
– 79 –
Article 53
Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le
Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai d’un an
à compter de la promulgation de la présente loi, les mesures relevant du
domaine de la loi nécessaires pour transposer la directive (UE) 2019/884 du
Parlement européen et du Conseil du 17 avril 2019 modifiant la
décision-cadre 2009/315/JAI du Conseil en ce qui concerne les échanges
d’informations relatives aux ressortissants de pays tiers ainsi que le système
européen d’information sur les casiers judiciaires (ECRIS), et remplaçant la
décision 2009/316/JAI du Conseil, et pour prendre les mesures d’adaptation
nécessaires à l’application du règlement (UE) 2019/816 du Parlement
européen et du Conseil du 17 avril 2019 portant création d’un système
centralisé permettant d’identifier les États membres détenant des
informations relatives aux condamnations concernant des ressortissants de
pays tiers et des apatrides (ECRIS-TCN), qui vise à compléter le système
européen d’information sur les casiers judiciaires, et modifiant le
règlement (UE) 2018/1726, tout en permettant l’enregistrement dans le
casier judiciaire national automatisé des empreintes digitales des personnes
condamnées.
Article 54
Après l’article L. 111-12 du code de l’organisation judiciaire, il est
inséré un article L. 111-12-1 ainsi rédigé :
Article 55
À la fin de la première phrase de l’article L. 124-2 du code de
l’organisation judiciaire, les mots : « dans le ressort d’une juridiction
limitrophe » sont remplacés par les mots : « soit dans le ressort d’une
juridiction limitrophe, soit dans le ressort de la même cour d’appel ».
Article 56
La sous-section 2 de la section 1 du chapitre Ier du titre Ier du livre II du
code de l’organisation judiciaire est complétée par un article L. 211-21 ainsi
rédigé :
Article 57
I. – Les articles L. 211-17 et L. 211-18 du code de l’organisation
judiciaire sont abrogés.
Article 58
I. – Au I de l’article L. 151 A du livre des procédures fiscales, après le
mot : « exécutoire », sont insérés les mots : « ou d’une décision de justice
autorisant une saisie conservatoire sur comptes bancaires, ».
Article 59
I. – L’article 75-3 et l’article 77-2 du code de procédure pénale, dans sa
rédaction résultant de l’article 2 de la présente loi, ne sont applicables qu’aux
enquêtes commencées à compter de la publication de celle-ci.
II. – L’article 3 entre en vigueur le premier jour du troisième mois
suivant la publication de la présente loi.
III. – Le I de l’article 6 entre en vigueur le premier jour du troisième
mois suivant la publication de la présente loi, à l’exception des 1°, 4° et 7°
qui entrent en vigueur le 31 décembre 2021.
L’article 276-1 du code de procédure pénale est applicable aux
procédures dans lesquelles la décision de renvoi de l’accusé a été rendue
après le premier jour du troisième mois suivant la publication de la présente
loi. Lorsque la décision a été rendue avant cette date, le président de la cour
d’assises ou de la cour criminelle départementale peut cependant organiser
une réunion préparatoire dans les conditions prévues à l’article 276-1 du
code de procédure pénale.
IV. – L’article 9 entre en vigueur le 1er janvier 2023. Dans les
départements où est en cours l’expérimentation prévue aux II et III de
l’article 63 de la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation
2018-2022 et de réforme pour la justice, le terme de cette expérimentation
est reporté à cette même date.
XII. – Les actes d’engagement signés avant le 1er mai 2022 demeurent
en vigueur, au plus tard jusqu’au 31 décembre 2022, dans les conditions
fixées à l’article 33 de la loi n° 2009-1436 du 24 novembre 2009
pénitentiaire. Durant cette période, toute personne détenue ayant
précédemment signé un acte d’engagement se voit proposer la signature d’un
contrat d’emploi pénitentiaire, conformément aux articles 719-8 à 719-13 du
code de procédure pénale.
Article 60
I. – Après le mot : « loi », la fin des articles L. 721-1, L. 722-1 et
L. 723-1 du code de la justice pénale des mineurs est ainsi rédigée :
« n° du pour la confiance dans l’institution judiciaire, sous réserve
des adaptations prévues au présent chapitre. »
Article 61
À la deuxième phrase de l’article L. 123-4 du code de l’organisation
judiciaire, les mots : « deux années » sont remplacés par les mots : « une
année ».
Le Président,