Exposé Contentieux Fiscal

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 10

SOMMAIRE

INTRODUCTION…….......................................……………………..…………….................. P 2

I/ UNE RÉ FORME PERTINENTE DE PAR SON APPORT AU CONTENTIEUX


FISCAL ADMINISTRATIF…………………………..…………………………….….……….. P 4

A/ La mise en place d’une voie de recours pour le contribuable………….... P 4

B/ l’instauration d’un délai d’appel…………………………..………………….……… P 5

II/ UNE RÉ FORME CERTES PERTINENTE MAIS CRITIQUABLE…………….. P 6

A/ une réforme pas totalement innovante…………………………..…………......... P 7

B/ une réforme au contenu insuffisant…………………………..……...……......…... P 8

Conclusion…………………………..…………………………..……………………….....……... P 9

Bibliographie…………………………..…………………………..………….…………….….. P 10

1
Le Livre de Procédures fiscales institué par la loi n° 97-244 du 25 avril
1997, Organise les relations entre l’Administration fiscale et les
contribuables, Notamment en ce qui concerne le contrô le fiscal, les
procédures de Recouvrement des impô ts et taxes, les sanctions fiscales et
pénales ainsi que Les contentieux administratifs et juridictionnels y
afférents. Ce dispositif légal est aménagé chaque fois que cela s’avère
nécessaire pour Améliorer cet aspect de la gestion de l’impô t. C’est dans
cette optique que l'annexe fiscale à la loi de finances n° 2021-899 du 21
décembre 2021 portant budget de l’Etat pour l’année 2022 a apporté la
réforme suivante au contentieux fiscal administratif : « En cas de rejet de sa
requête par le Directeur central ou le Directeur Régional, le contribuable a
la possibilité de saisir dans les trente (30) jours, le Directeur général des
Impô ts pour statuer sur sa requête ». Il faut rappeler que cette réforme
intervient dans un contexte de déconcentration de la gestion du contentieux
fiscal administratif ivoirien. En effet avant la réforme effectuée par l'annexe
fiscale à la loi de finances n°2020-972 du 23 décembre 2020 portant budget
de l’Etat pour l’année 2021, les réclamations étaient adressées sous peine
de nullité, uniquement au Directeur général ou à Son représentant. Mais
depuis l’avènement de cette réforme, elles sont partagées entre le directeur
général, les directeurs régionaux et les directeurs centraux dans la limite
des seuils de compétence légalement fixés. A travers une lecture minutieuse
de la réforme de 2022, on peut rapidement constater qu’elle poursuit
également cet objectif de déconcentration car elle se présente comme une
suite des dispositions de la réforme de 2021. C’est dans pareil contexte que
nous sommes amenés à analyser la question de la pertinence de la réforme
du contentieux fiscal administratif ivoirien. Cette question est emprunte
d’un enjeu juridique, en ce sens que son analyse permettra d’envisager les
effets de cette future disposition légale et partant de là , juger de son

2
caractère opportun ou pas. Dès lors il serait intéressant de s’interroger sur
l’utilité de cette réforme au vu des circonstances l’entourant. D’où le
problème suivant : la réforme du contentieux fiscal administratif ivoirien
est elle pertinente ? Dans la suite de notre travail, nous démontrerons dans
une première partie le caractère pertinent de la réforme à travers son
apport au contentieux fiscal administratif (I) et dans une seconde partie,
nous lui apporterons quelques critiques (II).

3
I/ UNE RÉFORME PERTINENTE DE PAR SON APPORT AU
CONTENTIEUX FISCAL ADMINISTRATIF

Dans cette première partie, il s’agira de démontrer le caractère


pertinent de la réforme du contentieux fiscal administratif ivoirien à travers
les modifications qu’elle apporte au contentieux fiscal. Et à la lecture de la
réforme, on peut constater qu’en un premier temps elle établit une voie de
recours pour le contribuable (A) puis elle instaure un délai pour effectuer
les appels (B).

A/ La mise en place d’une voie de recours pour le


contribuable

Selon l’exposé des motifs de la réforme objet de notre analyse, suite à


la déconcentration de la gestion du contentieux fiscal, il était apparu
opportun de donner la possibilité aux contribuables dont les contestations
sont rejetées totalement ou partiellement par les Directeurs centraux ou
régionaux, de porter leurs réclamations devant le Directeur général des
Impô ts. En permettant cela, cette réforme offre des espoirs aux
contribuables quant à la résolution de leur litige et aussi une possibilité
pour l’administration de corriger ses éventuelles erreurs. En effet, rendre
justice n’est pas chose aisée, surtout lorsqu’on sait que la prérogative visant
à trancher les litiges revient aux hommes. Il arrive ainsi que les décisions
rendues soient entachées d’erreurs. Or, le but poursuivi par le droit et la
justice plus particulièrement consiste à mettre fin aux conflits entre les
personnes. De ce fait, pour réduire considérablement les erreurs ou pour
favoriser la fin des conflits, il est judicieux de toujours donner la possibilité
aux personnes de se faire entendre de nouveau devant d’autres instances.

4
De plus, on sait tous que la véritable raison des recours administratifs est
de rechercher un règlement amiable des litiges hors de toute voie
procédurale, Permettre au directeur général de statuer en appel est donc
une manière de participer à la limitation des recours juridictionnels. Ce qui
est une bonne chose en soit au vu de la lourdeur de cette dernière. Avec
tous ces aspects l’on ne peut encore se permettre de douter de l’intérêt
d’une telle réforme, Elle se justifie pleinement.

Comme nous l’avons noté plus haut, cette réforme n’a pas seulement mis en
place une voie de recours pour le contribuable, elle a également instauré un
délai pour effectuer ce recours, Lequel délai fera l’objet d’une analyse dans
les prochaines lignes.

B/ l’instauration d’un délai d’appel

En Droit la notion de temps est importante, elle intervient aussi bien


dans le processus d’acquisition des droits que dans celui de leur extinction.
En procédure, on ne saurait passer sous silence le délai, à l’échéance duquel
une partie se trouve privée d’un recours ou qu’elle s’en trouve déchue ou à
l’échéance duquel encore, la partie qui a gagné son procès n’est plus
recevable à exécuter le jugement dont elle est bénéficiaire. les délais de
procédures peuvent être classés en deux catégories. D’une part nous avons
Les délais d’attente qui sont des délais a finalité protectrice. Ils n'imposent
pas d'agir mais confèrent au contraire un temps dans lequel il est possible
de préparer une future action. D’autre part, nous avons Les délais d’action
dont le but est d'imposer aux parties une attitude positive dans la marche
de l'instance. Ce sont ceux qui permettent une progression de la procédure
en déterminant le temps dans lequel les parties doivent agir. Ce type de
délai permet ainsi de conférer un certain rythme à l'instance et entraîne une

5
sanction lorsqu'il n'est pas respecté. C’est dans cette dernière catégorie qu’il
convient de ranger le délai prévu par notre réforme. Le législateur prévoit
ainsi un délai de 30 (trente) jours à l’échéance duquel, le contribuable se
verra privé de l’exercice de son appel. Il convient de souligner que ce délai
comme tous les autres délais prévus par le livre de procédures fiscales, est
franc (article 215 du LPF). L’intérêt de cette partie de la réforme est qu’elle
effectue un encadrement temporel des recours, ce qui permettra d’éviter
l’engorgement de l’instance d’appel. Contrairement à la première partie de
la réforme qui octroyait des avantages au contribuable, cette dernière
partie protège plutô t le directeur général. En effet en encadrant
temporellement les recours en appel le législateur a pour objectif de filtrer
les recours à travers un rejet pur et simple des demandes formulées hors
délai.

Au terme de cette première partie de notre travail nous pouvons affirmer


que la réforme objet de notre analyse se justifie pleinement en raison de ses
apports au contentieux fiscal administratif et mérite par conséquent sa
place dans la législation ivoirienne. Toutefois, la perfection n’étant pas de ce
monde, ce caractère pertinent de la réforme ne peut aucunement occulter
les critiques pouvant être formulées à son encontre.

II/ UNE RÉFORME CERTES PERTINENTE MAIS CRITIQUABLE

Dans cette seconde partie, il s’agira pour nous de faire ressortir les
insuffisances de la réforme du contentieux fiscal administratif. Et à ce
niveau il faut dire que d’une part, lorsqu’on la compare aux dispositions du
livre des procédures fiscales, on constate automatiquement que cette
réforme n’est pas totalement innovante (A) et d’autre part lorsqu’on

6
l’analyse de plus près, on remarque qu'elle présente un contenu insuffisant
(B).

A/ une réforme pas totalement innovante

Comme nous l’avons susmentionné, la réforme du contentieux fiscal


administratif a apporté deux éléments majeurs, à savoir la mise en place
d’une voie de recours ainsi que le délai qui encadre ce recours. Toutefois
lorsque nous prenons l’article 188 alinéa 2 du livre des procédures fiscales,
nous constatons qu’elle prévoit déjà un recours en appel auprès du
Directeur général des impô ts, en ces termes : « Il (le directeur général des
impô ts) connaît des appels formés contre les décisions des directions
centrales ou régionales ». à partir de cet article il ne fait aucun doute que le
contribuable dispose d’une voie de recours auprès du DGI. Car avant que le
Directeur général ne statue sur les appels il faut qu’il y ait une demande, et
cette demande ne peut être effectuée que par les contribuables. Bien vrai
que les formulations ne sont pas identiques, dans la mesure où l’article 188
donne une mission au DGI (celui de connaître des appels) tandis que la
réforme accorde une faculté au contribuable (celui de pouvoir faire appel),
mais l’idée reste la même à savoir l’instauration d’une voie de recours. Ainsi
cette réforme qui est censée être original ne l’est que partiellement,
partiellement au regard de l’élément nouveau qu’elle apporte à savoir le
délai de 30 jours. Les rédacteurs de l’annexe fiscale avait donc la possibilité
de se limiter à cet élément sans qu’il y’ait d’ambiguïté sur le recours que
pouvait exercer le contribuable auprès du directeur général en cas de rejet
de son appel par les directeurs centraux ou régionaux. La réforme aurait
7
donc pu être formulée de la manière suivante : “En cas de rejet de sa requête
par le directeur central ou régional, le contribuable dispose d’un délai de 30
jours pour faire appel”.

En plus du manque d’innovation, la réforme présente également un contenu


insuffisant qu’il convient d’analyser dans les prochaines lignes.

B/ une réforme au contenu insuffisant

Selon la réforme étudiée, le contribuable dispose d’un délai de 30


(Trente) jours à partir du rejet de sa réclamation pour saisir le directeur
général des impô ts. Et selon l’article 189 du Livre des procédures fiscales,
en cas de rejet de sa requête par le directeur général des Impô ts, le
contribuable a la possibilité de saisir dans les trente (30) jours le Ministre
en charge du Budget. Ainsi après le directeur général des impô ts le
contribuable dispose encore d’un autre recours, celui auprès du ministre en
charge du Budget. Toutefois nous nous demandons à quel moment
exactement le contribuable pourra t-il saisir le ministre en charge du
budget ? Cette question renvoie automatiquement au délai dont dispose le
directeur général des impô ts pour statuer sur les appels. Car c’est
logiquement à l’écoulement de ce délai que le contribuable sera en mesure
de saisir le ministre en charge du Budget ou pas. Hélas cette question
demeure sans réponse créant de ce fait un vide juridique. Or elle présente
une réelle importance dans la mesure où en absence de délai le
contribuable peut se retrouver bloquer dans ses démarches. C’est bien
évidemment en raison de cette importance que le législateur a toujours
accordé un délai pour statuer en matière de contentieux fiscal administratif.
Par exemple à l’alinéa premier de l’article 188, il accorde un délai de 45
jours au directeur général, à l’alinéa 3 du même article il accorde un délai de

8
30 jours aux directeurs centraux et régionaux, pour terminer à l’article 189
il accorde un délai de 30 jours au ministre du budget. Il est vrai que l’article
188 alinéa premier accorde un délai au DGI pour statuer sur les
réclamations des contribuables. Cependant, en précisant le seuil de ces
réclamations l’article limite ce délai aux premières réclamations excluant de
ce fait les appels. Au vu donc de l’importance de ces délais, en accordant un
délai au contribuable pour exercer son recours, la réforme aurait dû
profiter du contexte pour en accorder au DGI afin de combler ce vide
juridique. Mais cela n’a malheureusement pas été le cas, d’où le caractère
insuffisant de cette réforme.

Au terme de notre travail, nous pouvons retenir que la réforme du


contentieux fiscal administratif ivoirien présente bel et bien un caractère
pertinent dans la mesure où elle apporte des éléments qui auront un réel
impact sur le contentieux fiscal administratif. Toutefois, malgré sa
pertinence elle peut également faire objet de critiques. Des Critiques
auxquelles les législateurs devraient accorder une attention particulière en
vue de soigner cet aspect du livre des procédures fiscales.

9
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES :

1- KASSI (Frédéric Eddyson), Le Contentieux fiscal en Cô te d’Ivoire,


Abidjan, KAFE éditions, 2017.
2- CHAPUS (René), Droit du contentieux administratif, Paris,
Montchrestien, 1982.

TEXTES :

1- Livre des procédures fiscales ivoirien


2- Annexe fiscale à la loi n° 2020-972 du 23 décembre 2020, portant budget
De l’É tat pour l’année 2021.
3- Annexe fiscale à la loi n° 2021-899 du 21 décembre 2021, portant budget
De l’É tat pour l’année 2022.

10

Vous aimerez peut-être aussi