Cours Produits Et Services Bancaires VFF

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Année Universitaire 2023 - 2024

COURS : PRODUITS ET SERVICES BANCAIRES

Enseignant : M ATIF HERNAFI


1-Définition de la banque :
La banque est une entreprise qui gère les dépôts et collecte l'épargne des clients, accorde des prêts
et offre des services financiers. Elle effectue cette activité en générale grâce à un réseau d'agence,
elle utilise de plus en plus d'autres canaux de distribution : opérations par internet, accords avec les
commerçant pour des crédits à la consommation, le paiement par carte guichets automatique, centre
d'appel...etc.

Le secteur bancaire représente un pilier important dans l'économie nationale ainsi qu’il joue un rôle
prépondérant dans l’économie Marocaine.
Dû à l’histoire ainsi qu’à la réforme du 06 juillet 1993 subit par le système financier marocain notre
pays a réussi d’avoir une structure financière bien définie qui assure un fonctionnement plus au moins
satisfaisant vis-à-vis les besoins de l’économie marocaine.

Le secteur bancaire est un secteur vital dans l’organisation financier marocain avec son principal
acteur qui est la banque qui assure un rôle primordial dans cette structure ; par la collecte des dépôts
et la distribution des crédits à court, moyen et longue terme sur les entreprises, PME, PMI afin de
financer leurs investissements ainsi qu’a des individus.

Les banques sont autorisées à :

• Recevoir du public des fonds à vue ou d'un terme inférieur ou égal à 2ans ;
• Distribuer des crédits ;
• Gérer et mettre à la disposition de leur clientèle tous moyens de paiement ;
• Réaliser des opérations d'assurance, intermédiation dans les transferts de fond.

2-Les Types de banque :


Les banques répondant aux critères fixés par Bank Al Maghrib sont au nombre de 16 établissements, et
sont classifiées comme suit :

• Les Etablissements bancaires à caractère public ou semi-public :

Crées par l'Etat pour accomplir des missions spécifiques en matière de financement:

▪ Banque centrale populaire (BCP) ;


▪ CDG capital ;
▪ Crédit Agricole du Maroc (CAM) ;
▪ Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) ;
▪ AL BARID Bank.
• Les Banques privées :

Sont des banques dont leur capital est pratiquement en participation étrangère. Elles sont au nombre de
11 et reprisent comme suit :

▪ Arab Bank Maroc ;


▪ Attijariwafa Bank ;
▪ Banque Marocaine du commerce extérieur (BMCE) ;
▪ Banque Marocaine pour le commerce et l'industrie (BMCI) ;
▪ Citibank Maghreb (Citibank) ;
▪ CFG BANK ;
▪ Crédit du Maroc (CDM) ;
▪ Société Générale (SG).

• Les Banques Participatives :

▪ Al Akhdar Bank ;
▪ Bank Al Yousr ;
▪ Bank Assafa ;
▪ Bti Bank ;
▪ Dar Al Amane ;
▪ Umnia Bank.

3-Typologie des comptes bancaires :

▪ Les comptes de chèque ouverts par les particuliers, les entreprises disposant de la personnalité
morale.
▪ Les comptes courants sont ouverts aux personnes physiques ou morales appartenant à divers
secteurs d'activité pour leurs opérations professionnelles.
▪ Les comptes sur carnet qui sont des comptes ouverts par des particuliers et qui offrent une
rémunération fonction d'un taux d'intérêt et des montants déposés.
▪ Les comptes d'épargne à caractère spéciale permettent aux particulier de constituer une épargne
avec comme finalité d'obtention d'un crédit.
4-Les Instruments de Paiement :

*****Le Chèque*****

4-1- Chèque non barrés :


Permettent au titulaire d’un compte en banque de retirer de l’argent de son compte : c’est alors un
instrument de retrait de fond. Il lui permet aussi d’effectuer des règlements ; c’est à ce moment-là qu’il
prend la forme d’un instrument de paiement.

Lorsque le titulaire d’un compte de dépôt doit régler une somme à une autre personne. Par ce chèque,
le titulaire du compte donne l’ordre à sa banque de payer une somme déterminée à la personne
désignée : c’est pourquoi on l’appelle chèque de paiement. Le chèque met donc trois personnes en
relation :

- la personne qui l’établie : le tireur


- la personne qui doit payer : le tireur
- la personne qui doit recevoir le paiement : le bénéficiaire

Pour que le chèque soit valable les renseignements suivants doivent obligatoirement y figurer, comme
l’exige la loi.

1- Le mot chèque ;
2- L’ordre exprès de payer une somme dont le montant doit obligatoirement figurer sur le
chèque en chiffre et en toutes lettres. Cet ordre est donné par la formule « Veuillez payer
contre ce chèque » ou, simplement « payez contre ce chèque » ;
3- L’indication du tiré, c'est-à-dire le nom de la banque qui doit payer ;
4- Le lieu où la somme sera payée ; c’est le siège ou la succursale de la banque où
fonctionne le compte du tireur ;
5- La date de création et le lieu où le chèque est créé ;
6- Enfin, la signature du tireur (celui qui émet le chèque).

Il est à noter que la durée de validité du chèque est 1 an de la date de création.


4-2- Chèques Barrès :

Ils sont gratuits et délivrés par une banque. Ils ne peuvent être encaissés que par quelqu’un qui a
un compte bancaire. Ils ne sont ni payables à vue (c’est-à-dire qu’on ne peut pas se faire verser le
montant du chèque directement en liquide au guichet d’une banque), ni endossables (c’est-à-dire
qu’on ne peut pas le transmettre à un tiers), sauf au profit d’une banque en vue de leur encaissement
sur un compte en banque.
Il suffit pour cela de tirer deux barres parallèles au recto du chèque, de préférence dans l’angle
supérieur gauche. Le barrement peut être fait par le tireur, le bénéficiaire ou sa banque.

4-3-Chèque non endossable :


Le chèque non endossable est un chèque qui comporte une mention selon laquelle il ne peut pas être
transmis à des tiers. Il doit donc être crédité sur le compte du bénéficiaire désigné. Le chèque non
endossable est transmis par son bénéficiaire au profit d'un établissement de crédit ou assimilé pour
encaissement.

4-4-Chèque endossable :
L’endossement d’un chèque à l'ordre d'une autre personne vaut transmission à son bénéfice de la
propriété du chèque ainsi endossé. Cela veut dire que son bénéficiaire peut l’endosser pour payer
une autre personne. Celle-ci peut alors l’endosser à son tour pour régler quelqu’un d’autre. Et ainsi
de suite… En pratique, endosser un chèque consiste à porter au dos du chèque la mention manuscrite
" endossé à l'ordre de ", suivie du nom du nouveau bénéficiaire, de la date de l’endossement et de la
signature de l’endosseur (ancien bénéficiaire), sa CIN et son nom et Prénom. Aussi, il est nécessaire
d’y inscrire également l’adresse de l’endossataire (nouveau bénéficiaire) en apposant sa signature
aussi et son numéro de CIN.
4-5-Chèque de banque :

Le chèque de banque est utilisé à la demande du vendeur pour des transactions entre particuliers
portant sur un montant important. Il constitue une garantie de paiement. La banque délivre le chèque
de banque à la demande du client dont elle débite le compte et bloque la provision pendant toute la
durée de sa validité, soit 1 an et 8 jours. Le chèque de banque doit comporter obligatoirement le
cachet de la banque et la signature du directeur de l’agence bancaire et du chef des opérations
bancaires.

4-6-Chèque certifié :

Comme le chèque de banque, le chèque certifié présente une réelle garantie pour son bénéficiaire,
mais pendant une durée beaucoup plus courte (8 jours seulement).
Le compte du client est certes débité le jour où la banque appose sa certification sur le chèque, mais
si celui-ci n’est présenté pas à l’encaissement dans ce délai de 60 jours, il devient un chèque barré
ordinaire dont l’absence de provision ne peut plus engager la responsabilité de l’établissement
certificateur. Le chèque certifié doit être obligatoirement barré, signé à l’endos par le directeur de
l’agence bancaire et du chef des opérations bancaires et il est nécessaire d’apposer le cachet
d’authentification sur la signature du client ainsi que la mention « chèque certifié ».
Sa durée de validité est 60 jours.

Remise de Chèque :
En se présentant lui-même à la banque « le tiré », le bénéficiaire peut avoir rapidement le montant du
chèque. Mais cela l’oblige à un déplacement qui peut être long et coûteux si le lieu de paiement est
éloigné de son domicile. Il risque, en outre, de perdre ou de se faire voler le chèque avant
l’encaissement ou bien de perdre l’argent ou de se faire voler après l’encaissement.
Pour éviter ces inconvénients, le bénéficiaire peut remettre le chèque à sa banque propre en lui
demandant de l’encaisser à sa place : c’est ce qu’on appelle : une Remise de chèque ou un versement
chèque, opération qui est, comme le versement d’espèces, un moyen d’alimenter le compte.

La Compensation :

Chaque banque reçoit tous les jours de cette façon de nombreux chèque dont ses clients sont
bénéficiaires et qu’elle doit encaisser pour leur compte. Alors, pour ce faire toute banque reçoit chaque
jour sur son système informatique un flux des chèques présentés au paiement à travers la
compensation, en recevant les chèques sous forme d’images scannées sur système, à ce moment le
chef des opérations de caisse doit vérifier chaque chèque notamment : la provision, le respect des
renseignements afin de valider le paiement du chèque, une fois validé le lendemain le compte sera
crédité par la somme mentionnée sur le chèque : c’est le principe de compensation.
***La Lettre de Change Normalisée*** LCN

La lettres de change est à la fois moyen de paiement et de crédit qui représente un ordre de paiement
donné par une personne physique ou morale appelé tireur à son établissement bancaire appelé tiré
de payer une somme bien déterminée à une date fixe en faveur d'un bénéficiaire (Remise LCN).

• Mentions obligatoires de la lettre de change normalisée(LCN):

* La dénomination de lettre de change.


* L'ordre de paiement (payer contre cette LCN la somme de...)
* Le nom de celui qui doit payer (tiré)
* Le lieu où le paiement doit s'effectuer.
* La date de création de la lettre de change.
* Le nom du bénéficiaire.
* L'indication de date d'échéance (paiement à vue ou à une date déterminée).
* La signature de celui qui émet la lettre de change.

• La lettre de change est un moyen de paiement et de crédit:

Moyen de paiement: Moyen pour payer une créance d'une personne ou régler des achats.

Moyen de crédit: Le paiement de lettre de change s'effectue à la date d'échéance ce qui représente
un crédit à court terme pour le tireur qui prend son temps pour payer sa créance et profiter
de l’allègement de sa trésorerie.

La provision de la lettre de change ne servira qu'à la date de paiement déterminée dans le chèque.
L'utilisation de la lettre de change est destinée pour les professionnels et les sociétés.
• La lettre de change circule par la voie de l'endossement:

*Endossement translatif de propriété(signature du porteur dans la lettre de change avant de


sa délivrance à un autre bénéficiaire)
*Endossement par procuration (le cas de la banque)

• Avantages de la lettre de change:

*Possibilité d'un encaissement anticipé appelé escompte.


*possibilité de l'avaliser la lettre de change (garantir le paiement de la LCN)
*Peut être transmise par la voie de l'endossement.
*possibilité de fixer la date de paiement.

• Inconvénients de la lettre de change:

*Risque d'impayé ;
*Le recouvrement peut être long ;
*Frais d'encaissement et d'escompte.

Services et Opérations bancaires


On appelle service bancaire de base l’ensemble des services courants fournis par la banque dans le
cadre de la procédure du droit au compte. Il s’agit de :

• l’ouverture, la tenue et la clôture du compte


• Un changement d’adresse par an
• la délivrance de relevés d’identités bancaires (RIB)
• La domiciliation de virements bancaires
• L’envoi mensuel d’un relevé des opérations effectuées sur le compte
• La réalisation des opérations de caisse
• L’encaissement de chèques et de virements bancaires
• les dépôts et les retraits d’espèces
• les paiements par prélèvement, titre interbancaire de paiement ou virement bancaire
• Des moyens de consultation à distance du solde du compte.

1-Retrait :

Le retrait est une opération qui consiste à obtenir des espèces d'une banque ou d'un organisme
assimilé. Le retrait peut s'effectuer de différentes manières. Il peut être réalisé au guichet d'une
banque par l'endossement d'un chèque de retrait, ou par carte bancaire à un distributeur ou à un
guichet automatique.

2-Versement d'espèces
Un versement d'espèces est un dépôt de numéraire effectué traditionnellement au guichet d'une
agence d'une banque ou d'un établissement de paiement. Un versement d'espèces peut également
être réalisé par une remise dans un guichet automatique de banque. Un versement d'espèces est une
opération bancaire qui est créditée à la date du dépôt sur le compte du client.

3-Virement
Le virement est une opération permettant de transférer par simple jeu d'écritures les fonds déposés
sur un compte bancaire vers un autre compte bancaire. Le virement peut s'effectuer sous la forme
d'un traitement interne dès lors que le compte du bénéficiaire est tenu par la même banque que celle
du donneur d'ordre dans ce cas le compte du bénéficiaire est crédité sur le champ, par contre si le
virement est effectué pour un compte ouvert dans une autre banque dans ce cas la durée de réception
du montant est 24h ou 48h selon la banque émettrice.
4- Mise à disposition
La mise à disposition est une opération par laquelle un banquier accrédite un client, ou toute autre
personne désignée, pour retirer une somme d'argent donnée auprès d'un de ses sièges ou d'un de
ses correspondants.

5-Opération de change
Une opération de change est une opération de conversion d'une devise en une autre devise. Il en
existe différentes catégories avec le change manuel, le change comptant, le change à terme ou le
swap de change. Toutes ces opérations impliquent un échange entre 2 devises. Avec le change
manuel, il va s'agir de convertir des avoirs en compte en une monnaie étrangère sous forme papier.
L'opération de change comptant consiste à échanger 2 devises, à un cours fixé par Bank Al Maghrib
d’une manière quotidienne.

6-Caution de soumission :
La caution de soumission, également appelée caution d’adjudication, s’adresse aux entreprises qui
souhaitent, dans le cadre d’un appel d’offres, apporter des garanties en cas de non-exécution de ses
obligations contractuelles. En règle générale, cette caution concerne les sociétés qui travaillent dans
le secteur du bâtiment et travaux publics. Cette caution de marché garantit que l’entreprise
soumissionnaire exécutera bien les obligations découlant de sa soumission, notamment celle de
signer le contrat dans le cas où elle serait déclarée adjudicataire. Le montant représente en général
3% du montant du contrat.

7-Relevé de compte
Le relevé de compte est un document qui récapitule les écritures passées sur un compte durant une
période donnée. Le relevé de compte a une périodicité le plus souvent mensuelle. Il est adressé par
une banque ou un autre intermédiaire financier en version papier ou peut être également consulté en
ligne. Il permet aux agents économiques de contrôler et, le cas échéant, de contester la validité des
opérations qui y sont enregistrées.

8-Services Digitaux/ Banque en ligne


Un service bancaire en ligne est l'accès aux services bancaires depuis une interface interactive, son
accès peut s'effectuer par téléphone, depuis un guichet automatique bancaire (GAB), par ordinateur ou
grâce à un assistant personnel (PDA) ayant l'Internet.
Sa disponibilité permet l'accès aux comptes, d'effectuer des transactions ou d'obtenir des informations
financières récentes. La connexion se fait généralement par accès sécurisé. La banque électronique
est un mode d'accès interactif à des banques ayant des agences bancaires, se distinguant de
la banque directe qui est une banque sans guichet totalement en ligne.
9- Blocage à Terme :
• Dépôt à terme (DAT) :
Un dépôt à terme est un dépôt de liquidités immobilisés jusqu'à un terme donné. La restitution des
fonds immobilisés ne peut normalement être demandée avant le terme prévu dans le contrat signé
par le client avec sa banque (sauf pénalités). En contrepartie de cette immobilisation, l'épargne
du client bénéficie d'une rémunération selon le Taux d’intérêt négocié avec la banque lors de la
souscription du placement.

• Bons de caisse (BDC) :


Le bon de caisse est une reconnaissance de dette d'un établissement de crédit envers l'un de ses
clients. Le client s'engage à laisser un capital à la disposition de son banquier, sur une période
donnée, moyennant une rémunération fixée à l'avance.

Le bon de caisse se matérialise par la remise d'un titre au porteur ou au nominatif. Si le bon de caisse
est nominatif (au nom du client souscripteur), il sera payé à l'échéance à cette même personne et les
intérêts sont alors soumis à l'impôt sur le revenu à hauteur de 30%.

10- Opérations à l’International :


Il s’agit des opérations effectuées par un client particulier, professionnel ou Entreprise en faveur d’une
banque étrangère. De nombreuses opérations sont réalisées dans ce volet notamment les virements
à l’international, les transferts de scolarité, les CREDOC….
LA BANCASSURANCE

La bancassurance est un secteur qui a son potentiel dans l’économie du Maroc et qui
veille sur les biens des citoyens, il est en train de cueillir les fruits des profondes mutations
pour se préparer à jouer le jeu de la concurrence .C’est pour cela que la plupart des
compagnies d’assurance font de leurs mieux pour attirer le plus grand nombre des clients,
et surtout les fidéliser tout en adaptant le produit à leur attentes.
Dans ce chapitre, nous allons présenter La bancassurance : Le rapprochement des deux
activités, ensuite nous allons analyser les caractéristiques des produits commercialisés
au Maroc.

La Bancassurance : Le rapprochement de deux activités


La bancassurance est considérée en première analyse comme un mode de distribution
original des produits d’assurance à domination financière par les banques est
relativement récent.
Aujourd’hui, les banques sont installées comme des acteurs indépendants dans la
distribution des produits d’assurance, à coté des agents généraux et des courtiers
d’assurance.
I- Généralités sur la bancassurance :

1-Présentation de La Bancassurance :

La frontière entre la banque et l'assurance, qui ont longtemps vécu séparés, a


progressivement disparu avec l'apparition du modèle de la bancassurance.
La bancassurance se définit comme la distribution de produits d'assurance aux guichets
des banques et des établissements financiers.

❖ Définition :

D’après le dictionnaire LAROUSSE (2004), la bancassurance se définit comme la


pratique des opérations d’assurance par les banques.

Généralement, la bancassurance est perçue comme un néologisme d’origine française


apparu dans les années 1980, et qui désigne les différents modes de rapprochement
entre les établissements bancaires et les sociétés d’assurance.

On peut dire que la bancassurance est une notion pouvant être interprétée de diverses
façons :
Le premier s’entend comme des services financiers intégrant des produits de la banque
et de l’assurance, le second concerne la manière dont est organisée la collaboration
entre la banque et l’assurance ou d’autres organismes non bancaire. Cela se traduit de
plus en plus par la création ou l'achat de sociétés d'assurances par des groupes
bancaires, et en sens inverse de la diversification de groupes d'assurance dans la
banque.

Pour le consommateur, la bancassurance signifie avant tout un bouquet de services


fournis par différents prestataires.

On peut en principe définir la bancassurance soit d’un point de vue fonctionnel soit d’un
point de vue institutionnel. Le terme « bancassurance » a pour vocation principale
d’exprimer les phénomènes de rapprochement, de collaboration et d’union existant
entre la banque et l’assurance.
De façons plus générales, la bancassurance recouvre la stratégie des banques et des
assurances visant à une exploitation plus ou moins intégrée du marché des prestations
financières.
En tout état de cause, la bancassurance traduit une idée de la collaboration entre la
banque et l’assurance, chacune cherchant à travers cette stratégie à proposer une offre
financière la plus possible. L’idée fondamentale est donc de proposer aux clients une
offre globale patrimoniale en épargne à long et court terme, en crédit et en services.

2- Historique de la bancassurance :
La bancassurance est devenue un phénomène international. Connaître son origine et
son statut dans d’autres pays ou elle atteint un niveau de développement plus élevé que
celui du Maroc donc parait il important pour une meilleure approche de sa situation au
Maroc.

• Au Maroc

La bancassurance est une pratique qui a vu le jour au Maroc, depuis plusieurs années.
En effet, c'est vers la moitié des années 70 (1973), avec la convention d'assistance de
rapatriement de corps, destinée initialement aux marocains résidant à l'étranger lors de
leur déplacement, que cette technique est née.

Elle s'est développée depuis une dizaine d'années avec la vente des produits
d'assurances par les banques.
Dans les années quatre vingt, les banques étendent leur champ d’action sur le marché
des produits de capitalisation. L’entrée des banques marocaines sur le marché de
l’assurance vie et de la capitalisation va redéfinir le paysage financier. Le mouvement
de « bancassurance » prend forme et se développe.

Les ménages vont évoluer dans un environnement plus favorable à leur épargne,
s’intéresser davantage à leur gestion. Mieux avertis, moins adverses aux risques, les
agents prennent ainsi conscience de la possibilité de gérer plus directement leurs
patrimoines.
La demande de produits financiers va s’orienter vers un concept plus global de
patrimoine. Cette nouvelle orientation traduit une volonté de rentabilité (profiter des
nouveaux produits financiers) et en temps de sécurité (se protéger contre les aléas liés
au vieillissement de la population). La demande tendrait alors à devenir plus homogène,
entrant aussi bien dans le champ d’action de assurance (la sécurité) que dans ce lui de
la banque (la rentabilité). Une source de concurrence est alors prévisible entre ses deux
institutions.

Face à cette mutation financière, les banques ne sont pas restées sans réagir et ont
développé une stratégie de diversification de gammes avec l’insertion des produits
d’assurance vie dans leurs produits bancaires. Cette évolution a contribué à
l’effacement progressif des frontières séparant par les champs d’activités des banques
et des assurances, ainsi le mouvement de bancassurance va se généraliser à
l’ensemble du système bancaire.

Aujourd’hui, toutes les banques ont une filiale d’assurance vie et détiennent environ
deux tiers des affaires nouvelles du marché « vie et capitalisation ». Ce succès des
banques n’est pas étonnant.
3. Les modèles de Bancassurance :
Il n'existe pas un seul modèle à suivre pour créer un bancassureur, en effet, suivant le
pays où on se trouve, la bancassurance prend des dimensions différentes. Cependant,
on voit émerger trois grands modèles de bancassureur.

3-1- L'accord de distribution :

Selon ce modèle, la banque joue un rôle d'intermédiaire pour une compagnie


d'assurance. Il permet un début rapide des opérations et il est moins onéreux puisqu'il
n'y a aucun investissement en capital, or il manque de flexibilité pour le lancement de
nouveaux produits.
Ce modèle est développé dans les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume Uni, le Japon
et la Corée de sud.

3-2-Le Joint Venture :

Il s'agit d'une banque associée à une ou plusieurs compagnies d'assurance ; un tel


modèle permet un transfert de savoir faire, mais sa gestion est difficile sur le long terme.
Il est couramment répandu en Italie, l'Espagne, le Portugal et la Corée de sud.

3-3- L'intégration :

Consiste à la création d'une filiale ex-nihilo ; ce modèle a l'avantage de maintien de la


culture d'entreprise, cependant son inconvénient réside dans l'investissement élevé qu'il
exige. Il est pratiqué en France, en Espagne, la Belgique et le Royaume Uni.
En termes de stratégies, les modèles adoptés par les bancassureurs marocains
ne font pas exception par rapport à ceux en vigueur dans les marchés étrangers.
En effet, il y a ceux qui ont opté pour la création ou l'acquisition d'une filiale
assurance, un deuxième groupe a développé une joint-venture avec plusieurs
assureurs et une troisième catégorie qui s'est contentée d'accords de distribution
afin de minimiser les investissements en matière du développement de la
bancassurance.
Bancassureur Stratégies de Compagnie(s)
Bancassureur d’assurances
Attijariwafa bank Filiale assurance Wafa Assurance
BMCE Bank Filiale assurance RMA Watanya
SG Filiale assurance La Marocaine Vie
Banque Populaire Joint venture CNIA Assurance, la
Mutuelle centrale
marocaine d’assurance
BMCI Accord de distribution Axa Assurance Maroc
Crédit du Maroc Accord de distribution Axa Assurance Maroc
Crédit Agricole Accord de distribution MCMA

4. Le Réseau de distribution de la Bancassurance :


La bancassurance est un mode de distribution tout à fait singulier, dont le succès
est régi en premier lieu par le mode de fonctionnement et de gestion de son
réseau.
C'est parce que les banques ont des positions souvent très fortes sur leurs
marchés respectifs (réseau d'agences bancaires, agents de vente indépendants,
Internet, services téléphoniques, sans oublier leurs bases de données clientèle)
qu'il est plus facile pour elles d'étendre leurs gammes de services à l'assurance
vie, que pour les assureurs de proposer des services bancaires. Les forces de
vente sont, la plupart du temps, centrées sur une formation ou une expérience
issue du monde financier. Par ailleurs, selon les pratiques de marché et les
réglementations, les conseillers en assurance au sein des agences bancaires
peuvent aussi bien être des employés de la banque, des employés de la
compagnie d'assurance ou des agents d'assurance.
II- Bancassurances : Produits Commercialisés :

Le sujet des "produits" en bancassurance est souvent considéré comme un thème


central car il s'agit d'un déterminant dans le succès rencontré auprès de la clientèle
et aussi auprès des réseaux de vente.

1. Caractéristiques et nature des produits :

❖ Caractéristiques d'un bon produit :

Les produits d'assurance distribués aux guichets bancaires doivent être simples ;
Le nombre limité de garanties, la lisibilité du tarif et des modalités de souscription
sont les principales caractéristiques d'un produit simple. En effet, tous les
bancassureurs le savent: la clé du succès est avant tout de rester simple.

Ces produits doivent également être complètement adaptés au réseau bancaire,


c'est-à- dire synchronisés aux procédures de vente de la banque, dans lesquelles
nous incluons l'uniformisation des bulletins d'adhésion, une sélection médicale et
financière aussi simplifiée que possible et une standardisation de toutes les
transactions. Cela signifie aussi des montants de garanties souvent limités, et ce,
de façon à faciliter la vente, car des garanties réduites induisent des petites primes
plus facilement acceptées par le client car, sans cette recherche de simplification,
les réseaux auraient, sans aucun doute, une grande réticence à proposer
indifféremment des produits bancaires et/ou d'assurance à leur clientèle.

C'est en Europe du Sud (Espagne, Portugal, France), que les banques ont réalisé
un véritable travail de "remodélisation" de leur offre en assurance vie, qui la rend
très similaire et complètement intégrée à l'offre de produits bancaires.

A contrario, en Europe du Nord (Royaume-Uni, Allemagne), les produits


d'assurance vie distribués par les banques sont tout à fait similaires à ceux
proposés par les réseaux dits
Traditionnels (agents, courtiers) et vendus au sein des banques par des assureurs
distincts des salariés de la banque.

Ce constat de produits simples, standardisés et parfois même "packagés" avec


des produits bancaires est essentiel. A son démarrage, la bancassurance s'inscrit
dans une logique de distribution de masse, dédiée à une clientèle bancaire de
particuliers.

En addition, les produits doivent être compréhensibles par le public en général et


doivent s'orienter vers la couverture de leurs besoins les plus courants.

Cette idée ne paraît plus incompatible avec une diversification par étape vers des
produits plus complexes, qui peuvent aller jusqu'à une véritable offre sur mesure.

Ces produits personnalisés et nécessitant une plus grande expertise sont souvent
les plus difficiles à vendre par le réseau bancaire, mais ce sont aussi ceux dont
les marges sont les plus importantes et qui rapportent le plus à la banque et aux
employés par le biais de commissions.

Cet élément incite alors fortement les banquiers et les assureurs à se lancer dans
ce nouveau défi.

Cependant, pour parvenir au succès, cette étape doit respecter certaines règles :
les garanties proposées doivent toujours être faciles à comprendre par le client et
le vendeur, avec peu d'options, une sélection et une tarification aussi simplifiées
que possible.

Enfin, il est primordial de gérer la complémentarité entre les assurances vie et les
produits de dépôts bancaires.
❖ Nature des produits

Les banques et les assureurs savent qu'une gamme complète de produits est
nécessaire pour satisfaire et fidéliser la clientèle. Les bancassureurs ont bien
compris qu'élargir leur offre induit une croissance de leurs parts de marché, ce qui
signifie des revenus supplémentaires, sans coût de distribution additionnel.

➢ Produits d'assurance vie

Traditionnellement, les bancassurances sont plus aptes aux produits d'assurance


vie, cela peut s'expliquer par plusieurs raisons. En effet, la principale pourrait être
la nature complémentaire de l'assurance vie et des produits bancaires : les
employés de la banque sont déjà familiarisés avec les produits financiers et
s'adaptent rapidement à la vente des produits d'assurance vie d'épargne ou de
retraite ; ensuite, les produits d'assurance vie sont généralement des produits de
long terme, qui exigent donc des clients une pleine confiance dans l'institution qui
place l'argent, et nous savons maintenant que, dans de nombreux pays, les
banques bénéficient d'une meilleure image et d'une confiance plus grande que les
assureurs ; et enfin, les conseillers bancaires peuvent utiliser la connaissance du
patrimoine de leurs clients pour adapter leurs conseils, en fonction de besoins
déterminés.

Cependant, la plupart des produits distribués par les bancassureurs n'est pas
propre au réseau bancaire : seules les caractéristiques citées plus haut (simplicité,
montants et garanties limités,...) peuvent être mentionnées, même si, par ailleurs,
elles ont tendance à s'estomper sur les marchés plus matures de la
bancassurance. Il est vrai pourtant que, du fait de leur nature, proche de l'activité
première des banques, certains produits d'assurance vie ont été largement captés
par les banques et sont aujourd'hui facilement assimilés à la bancassurance.
C'est le cas des assurances des emprunteurs : contrairement à une idée
reçue, il ne s'agit pas d'un produit spécifique à la bancassurance, ni du
cœur d'activité des bancassureurs, mais les banques restent, malgré
tout, très souvent les premières sollicitées par les emprunteurs en quête
d'une assurance vie. Ces produits sont, en outre, souvent une porte
d'entrée vers le succès, et tout particulièrement s'ils bénéficient
d'avantages fiscaux.

➢ Autres produits :

Cette classe de produits est la plus standardisée et la plus simple à


vendre par le réseau. Ces produits sont généralement totalement
intégrés à l'offre bancaire et n'ont pour le client pas réellement une
nature d'assurance mais sont considérés plutôt comme un service
bancaire additionnel.

Ce sont, par exemple, les assurances liées aux comptes bancaires ou


aux cartes de crédit. En général elles sont automatiquement mises en
service avec l'ouverture d'un nouveau compte bancaire ou d'une
nouvelle carte de crédit. Il s'agit alors davantage d'un outil marketing afin
d'inciter un client à ouvrir un compte ou à souscrire une carte de crédit.

2-Intérêt du rapprochement de la banque vers les sociétés d’assurance :

La commercialisation des produits d’assurance par les banques


offrent plusieurs avantages : La garantie des crédits, l’amélioration des
commissions, et la fidélisation de la clientèle.

2-1- La Garantie des remboursements accordés par les banques :

L’assurance du remboursement des emprunts est pratiquée dans de


nombreux établissements de crédit .Elle s’engage à rembourser le
capital restant dû a la banque en cas de risques de décès ,de maladies
et d’invalidité.
Afin de garantir le remboursement de la dette, la banque souscrit de
différents types de contrat, on distingue entre :

➢ Assurance en cas de décès ;

➢ Assurance en cas d’incendie.

❖ L’assurance en cas de décès :


C’est une combinaison qui garantie le paiement dû capital restant du
au contrat en cas de décès de l’assuré .La famille du décès ne payera
plus les traites et c’est à l’assurance de rembourser le crédit à la
banque.

❖ L’assurance en cas d’incendie :

L’assurance c’est la mutualité, elle provient du besoin de se mettre à


l’abri contre les risques et les incendies.

Donc, l’assurance incendie est une assurance de dommage, autrement


dit le montant de l’indemnité dépend de l’évaluation du préjudice causé
par le sinistre. Elle est soumise au principe indemnitaire

2.2- La rentabilisation des guichets et l’amélioration des commissions :

Au fil des années, les banques se verront confrontées à des défis toujours
beaucoup plus nombreux .En effet, elles se sont vues obligées d’élargir
leurs activités et de commercialiser de nouveaux produits faire face à la
concurrence et maîtriser le risque des crédits, afin d’améliorer leurs
rentabilité et accroître leurs résultats.
Par le biais de la multiplication des produits, en intégrant une nouvelle
activité, la banque renforce à la fois la marge bénéficiaire et l’attachement
du client, également le coût de l’intégration d’une activité supplémentaire
est marginale et permet à la banque d’amortie les frais fixes.

Or, pour bien réaliser une grande marge bénéficiaire et une rentabilité
satisfaisante, la bancassurance exige des volumes de contrats importants
.Car la banque ne peut rentabiliser cette activité qu’à partir d’un certain
nombre de contrats souscrits dans son portefeuille clients, il est alors
nécessaire que les commerciaux chargés du service clientèle de la banque
communiquent bien les produits d’assurance, mais dans un premier lieu ce
personnel doit être motivé du concept de la bancassurance pour réussir à
vendre les produits d’assurance.

2.3-La fidélisation de la clientèle :

La fidélité du consommateur est un objectif stratégique pour toute


entreprise .Ce qui conduit l’entreprise à s’investir sur le long terme, dans la
mesure où la stratégie est envisagée ou orientée sur une période assez
longue.

En effet, les établissements de crédit doivent choisir cette activité comme


moyen de prospection et de fidélisation de la clientèle, car cette dernière
présente un avantage économique qui est un besoin universel pour toute
entreprise et un argument clé pour la commercialisation des produits
d’assurance.

La bancassurance a de l’avenir au Maroc, puisqu’elle offre non seulement


une solution pour répondre à l’ensemble des besoins financiers tout au
long de la vie du client, mais aussi pour faire face aux problèmes de
prévoyance et de retraite et accélérer le développement du secteur des
assurances.

Pour faire face à la concurrence acharnée et la libéralisation, la stratégie


de la bancassurance doit se munir d’instruments leurs permettant de mieux
comprendre l’environnement financier et de prévoir sas transformations.

D’ailleurs, le marketing et la commercialisation des produits sont parmi les


activités qui contribuent à l’accomplissement des objectifs de l’entreprise.
De nos jours, on les conçoit comme une discipline de gestion dont le rôle
est de gérer la relation entre les entreprises et leur environnement.
La commercialisation des produits d’assurance par les banques est une
réalité au Maroc, du fait que la fidélisation des clients est une motivation.
En effet, pour que les commerciaux atteignent cet objectif, ils doivent
mettre en place des actions et des stratégies ciblant une clientèle
particulière capable de répondre aux exigences financières associées aux
différents produits proposés.

Cela passe tout d’abord par la satisfaction et l’établissement de bonnes


relations de confiance, afin de convaincre le client.

A cet égard, les entreprises d’assurance doivent adopter des méthodes plus
dynamiques basées sur des études de différentes caractéristiques des produits offerts
par les autres concurrents, des sondages et des enquêtes permettant de répondre aux
attentes de la clientèle qui est devenue plus exigeante et à une diversité de choix.

Le Crédit à la Consommation
Dans la société, le recours au crédit à la consommation se faisait dans le cas
d’événements inattendus ou d’une dépense accidentelle ou de force majeure. Le crédit
était une pratique exceptionnelle qu’on contracte en dernier recours comme étant le
moyen de faire face à une situation imprévue.

Aujourd’hui, le crédit à la consommation constitue un élément de la vie quotidienne de


nombreux citoyens. Les achats à crédit sont nombreux, les offres se font de plus en
plus souples et les octrois de plus en plus faciles.

Dès lors, le secteur des métiers de financement apparaît, aujourd’hui, comme un


animateur de premier rang du marché des capitaux. Il joue un rôle important aussi bien
dans la mobilisation de l’épargne et son utilisation productive que dans la contribution
au financement de l’économie.

Le mot crédit signifie la situation d’une personne autorisée à ne pas payer


immédiatement, à emprunter, à ne pas lui exiger un paiement au comptant en mettant
une somme d’argent à sa disposition par un établissement de crédit, la banque lui
accorde un crédit bancaire. Le mot consommation veut dire usage, achèvement, fin.

L’article 74 de la Loi 31-08 marocaine des mesures de protection du consommateur


dispose que les dispositions du chapitre crédit à la consommation s’appliquent à tout
crédit à la consommation défini comme toute opération de crédit, ainsi qu’à son
cautionnement éventuel, consentie à titre onéreux ou gratuit, par un prêteur à un
emprunteur qui est le consommateur.

D’une autre manière, un crédit à la consommation est une opération de crédit


consentie par un prêteur à un emprunteur qui n’est pas une personne morale de droit
public, ce crédit ne doit pas être destiné au financement des besoins d’une activité
professionnelle et doit être remboursable pendant une durée supérieure ou égale à
trois mois.

Au sens large du terme, le crédit de consommation est un crédit accordé par un


établissement de crédit, ou une société de financement à un particulier pour des
besoins non professionnels, et qui ne peut être considéré comme un crédit immobilier.
Ce crédit permet de financer des biens d’équipement courant ; à savoir des meubles,
équipements électroniques destinés à l’usage domestique, ou électroménagers.

Ce type de crédit est dans la plus part du temps accordé sous forme d’un prêt
remboursable par mensualités. Pour mieux comprendre cette définition, il convient de
mettre au point quelques notions. Ainsi, on entend par « établissement de crédit », une
personne morale qui effectue à titre professionnel et habituel des opérations de
banque.

Ces établissements peuvent effectuer certaines opérations connexes à leurs activités ;


Les établissements de crédit peuvent exister sous plusieurs formes, la forme qui nous
intéresse le plus est la société de financement.

Cette dernière est, bien entendu, un établissement de crédit ; mais ne pouvant recevoir
des fonds du publique pour un terme minimal à deux ans. En revanche, l’activité
essentielle et principale de ce type d’établissements consiste en la distribution de
crédits et services financiers.
Pour ne pas s’écarter de notre sujet, il faut préciser que le crédit à la consommation a
été traité par la loi 31-08 marocaine édictant des mesures de protection du
consommateur dans son titre VI, chapitre premier. Le législateur semble prendre en
considération la protection du consommateur contre quelques manœuvres abusives
de la part des professionnels du crédit à la consommation ; ainsi le législateur a
instauré un arsenal juridique se composant de 37 articles traitant de la totalité de la
problématique juridique assujettie au crédit à la consommation ; le tout organisé sous
forme de sections dont le nombre n’ai inférieur à sept sections.

De plus, le législateur marocain et plus précisément dans l’article 74 alinéa 4 de la loi


31-08 a donné une définition succincte de l’opération de crédit, en précisant qu’il s’agit
de « toute opération par laquelle le prêteur consent à l’emprunteur, un délai pour
rembourser le prêt ou payer le prix de la vente ou de la prestation de service après
livraison du bien ou exécution de cette prestation ».

Le crédit à la consommation est une forme de prêt accordé par des établissements
bancaires permettant de financer les achats de biens et services par les particuliers.

L’offre de crédit doit obligatoirement préciser les noms et adresses du prêteur, des
clients et éventuelles cautions ; les conditions particulières du crédit, les informations
relatives au bien ou service faisant l’objet du financement, le taux d’intérêt, la durée,
le nombre et le montant des échéances et le coût total.

A) Les différents formes de crédits à la consommation.

Le crédit à la consommation est classé en quatre types : Il prend la forme de prêt


affecté, de prêt non affecté, de crédit renouvelable et de location avec option d’achat.

1- Le crédit affecté : Crédit dont l’octroi est conditionné par l’acquisition d’un bien ou
service (l’achat d’une voiture, des travaux, vacances, mouton de l’aïd...) Le taux varie
selon la durée et le montant, l’établissement prêteur et bien sur le profil de
l’emprunteur. Pour des projets spécifiques, comme l’achat d’une voiture ou des travaux
de rénovation à effectuer, il faudra donc mieux vous tourner vers les crédits affectés
adaptés (le prêt auto et le prêt travaux).

2- Le prêt personnel : c’est un crédit non affecté à une dépense particulière (et donc
nul besoin d’un justificatif d’achat) dont le montant peut être utilisé librement par
l’emprunteur. Pour financer tout type de projets personnels : mariage ; financement
des études etc...
Aucun justificatif concernant l’utilisation des fonds n’est exigé. A durée et montant
égaux, le taux effectif global est plus important pour le crédit personnel que pour le
crédit affecté. Le montant des assurances facultatives est relativement peu élevé, ce
qui vous permet d’être protégé en cas de défaillance financière (due à un licenciement
ou à des problèmes de santé, par exemple).

3- Le crédit revolving : Le crédit revolving ou crédit renouvelable offre une réserve


d’argent permanente qui est mise à disposition du client, qui peut être utilisée en
totalité ou en partie, et dont il ne faut jamais dépasser le montant autorisé, le client
dispose d’une carte destinée à régler les achats auprès des commerçants affiliés.
4- Le crédit gratuit : Il s’agit d’un crédit accordé sans aucun intérêt. Le crédit gratuit
laisse croire que le commerçant prend à sa charge les intérêts. En réalité, le coût du
crédit est presque toujours répercuté sur le prix affiché. En cas de paiement comptant
d’un bien proposé en crédit gratuit, l’acheteur devrait exiger une remise.

B) Les obligations du préteur.

Toute opération de crédit concernant le crédit à la consommation doit être précédée


d’une offre préalable de crédit écrite, de manière à ce que l’emprunteur puisse
apprécier la nature et la portée de l’engagement financier auquel il peut souscrire et
les conditions d’exécution de ce contrat.

Ces opérations de crédit doivent être conclues dans les termes de l’offre préalable,

I- L’offre préalable :

L’offre préalable doit :

1. être présentée de manière claire et lisible ;

2. mentionner l’identité des parties et, le cas échéant, de la caution ;

3. préciser le montant du crédit et, éventuellement, de ses fractions périodiquement


disponibles, la nature, l’objet et les modalités du contrat, y compris, le cas échant, les
conditions d’une assurance lorsqu’elle est exigée par le prêteur, ainsi que le coût total
ventilé du crédit et, s’il y a lieu, son taux effectif global ainsi que le total des perceptions
forfaitaires demandées en sus des intérêts en ventilant celles correspondant aux frais
de dossiers et celles correspondant aux frais par échéance ;

4. rappeler selon le cas les dispositions des articles réglementant l offre préalable

5. indiquer, le cas échéant, le bien ou produit, ou la prestation de service à financer ;

6. indiquer les dispositions applicables en cas de remboursement anticipé ou de


défaillance de l’emprunteur, conformément aux dispositions de la loi.

II- Le régime de protection de l’emprunteur :

Le législateur a voulu protéger le consommateur durant la formation du contrat mais


également lors de l’exécution du contrat notamment par l’attribution de certains droits
au profit de l’emprunteur, mais aussi au niveau des effets de l’inexécution des
obligations dans le contrat de crédit à la consommation

A- Les droits de l’emprunteur.

La protection des intérêts de l’emprunteur ne peut être réalisée que par l’attribution à
ce dernier de droits tels que le droit de rétractation et le droit de remboursement par
anticipation.
1- Le droit de rétractation.

C’est un droit de « repentir », c’est-à-dire la possibilité de revenir sur sa décision qui a


amené à ce qu’il contracte le contrat de crédit suit un regret quelconque. C’est un droit
qui est alors mis à la disposition de l’emprunteur, qui aurai pour une raison ou une
autre accepté l’offre de crédit et donc conclu le contrat de crédit, mais qui se rend
compte par la suite qu’il vient de commettre une erreur. Globalement, cette possibilité
semble encourager les consommateurs de mauvaise foi chicaneurs, qui peuvent
abuser de ce droit en vue de satisfaire des exigences personnelles en en étant nuisible
aux stratégies financières des professionnels de crédit.

Cette faculté de rétractation peut considérer une très grande atteinte à la force
obligatoire des contrats. Certains auteurs pensent que par sa signature en bas d’un
contrat pré-rédigé, l’endetté n’entend pas former le contrat mais réfléchir, et s’il estime
que sa signature a été donnée intempestivement et qu’elle n’est qu’une fausse
apparence de sa volonté, il exercera la faculté de rétractation. S’il trouve opportun de
conclure ce contrat, le seul écoulement du délai conférera un caractère réfléchi à son
acceptation initial et l’érigera en acceptation de l’offre de contracter.

Aux termes de l’article 85 de la 31-08 marocaine édictant des mesures de protection


du consommateur accorde clairement au consommateur Marocain ce droit de repentir,
il peut ainsi « … dans un délai de sept jours à compter de son acceptation de l’offre,
revenir sur son engagement pour permettre l’exercice de cette faculté de rétractation,
un formulaire détachable est joint à l’offre préalable. L’exercice de cette faculté de
rétractation ne peut donner lieu à enregistrement sur un fichier.

L’emprunteur est tenu, en cas de rétractation, de déposer le formulaire contre


récépissé comportant le cachet et la signature du prêteur ».

Ce principe existe en France depuis la loi du 10 janvier 1978, qui a inspiré le législateur
Marocain dans sa loi 31-08. Le législateur français ajoute que « durant ce délai, (délai
de rétractation) tout paiement est interdit quelle que soit sa forme et à quelque titre
que ce soit, par le prêteur à l’emprunteur ou pour le compte de ce dernier, et par
l’emprunteur au prêteur, sous peine de sanctions pénales ». Une règle reprise par
l’article 87 de la loi 31-08.

Pour conclure, il convient de dire que, certes toute ces techniques particulières de
protection du consommateur peuvent aliéner le schéma classique du contrat ; mais
elles permettent aussi au consommateur d’adhérer valablement au contrat et d’être
protégé par le législateur contre les abus éventuels des professionnels du crédit, et
remédier au déséquilibre que cela peut causer.

La conclusion de tout contrat se fait par la rencontre de l’offre et de l’acceptation, en


matière de contrat de crédit à la consommation, l’emprunteur dispose d’un délai de
sept jours, à compter du jour de l’acceptation de l’offre, pour se rétracter et revenir sur
son engagement, pendant ce délai le contrat ne produit aucun effet.

Le législateur a prévu une formalité pour l’accomplissement et le respect de ce droit


par le prêteur, lorsqu’il a prévu que l’exercice de la faculté de rétractation est
matérialisé par un formulaire détachable qui est joint à l’offre préalable, tout en refusant
l’utilisation d’un fichier pour enregistrer les personnes usant de cette faculté.

Lorsque l’emprunteur veut user de son droit de se rétracter, il doit déposer le formulaire
contre récépissé comportant le cachet et la signature du prêteur.

Pendant 7 jours à compter de l’acceptation du contrat par l’emprunteur, aucun


paiement sous quelque forme et à quelque titre que ce soit, ne peut être fait par le
prêteur à l’emprunteur, ni par l’emprunteur au prêteur.

Pendant ce délai, l’emprunteur ne peut, au titre de l’opération, faire aucun dépôt au


profit du prêteur.

Le droit de rétractation exerce un effet juridique sur le contrat de vente financé par le
crédit, en effet, conformément à l’article 97 de la loi 31-08 sur la protection du
consommateur, Le contrat de vente principal ou de prestation de services est résolu
de plein droit, sans indemnité, si l’emprunteur a exercé, dans les délais qui lui sont
impartis, son droit de rétractation.

Pendant ce délai de rétractation, le fournisseur, suivant les dispositions de l’article 94


de la même loi, n’est pas tenu d’accomplir son obligation de livraison ou de fourniture,
tant que le prêteur ne l’a pas avisé de son acceptation de l’octroi du crédit, et tant que
l’emprunteur peut exercer sa faculté de rétractation. Si le fournisseur procède à la
livraison ou la fourniture, pendant ce délai, tous les frais et risques sont à sa charge.

2- Le droit de remboursement anticipé.

En règle générale, dans tout contrat la durée doit être respectée et soumise aux
volontés des parties, dans le contrat de crédit à la consommation, l’emprunteur est en
droit de se libérer du crédit qu’il a contracté sans qu’il soit obligé de respecter
l’échéance du prêt.

En effet, suivant les dispositions de l’article 103 de la dite loi, l’emprunteur peut
toujours, à son initiative, rembourser par anticipation sans indemnités, en totalité ou
en partie, le crédit qui lui a été consenti. Toute clause contraire est réputée nulle de
plein droit.

Le remboursement anticipé est un droit instauré par le législateur pour limiter les
pratiques contraignantes exercées auparavant par le prêteur en vers l’emprunteur en
le maintenant dans l’obligation de régler des échéances de paiement même s’il a la
capacité de s’acquitter de sa dette de prêt.

3- Le délai de réflexion.

La décision précoce ne peut pas être dissociée d’une erreur. Le consommateur a


besoin d’une période de réflexion avant de formuler tout engagement. Car il doit avoir
le juste temps afin de lire et de relire l’offre de crédit dont il ne peut en aucun cas
maîtriser toute la portée et la réalité des mentions. Son consentement, à défaut d’une
période même assez courte, de réflexion et de délibération, ne peut qu’être prématuré
et irréfléchi.
L’hésitation tout à fait légitime de tout consommateur devant l’offre de crédit a été donc
instrumentalisée et sacralisé par la loi édictant les mesures de protection du
consommateur, qui, aux termes de l’article 125 donne un délai de 10 jours à compter
de la date de la réception d’un contrat préalable afin de bien réfléchir avant toute
décision engageant son consentement.

Et dans un deuxième temps l’emprunteur ne peut accepter le contrat par écrit qu’après
un délai de dix jours à la suite de sa réception. Disposition qui est d’ordre publique,
son inobservation entraîne la nullité de l’engagement de l’emprunteur.

De la lecture comparée des deux lois, il en résulte un allongement dans le temps pour
ce qui est de la phase purement consensuelle. Grace à ce délai obligatoire de 10 jours,
le consommateur, qui est d’habitude de nature à se précipiter suite à d’autres
pressions extérieures, se trouve entouré d’une protection légale.

Ce n’est qu’après ce laps de temps réserver au consommateur en vue de délibérer


avec soit même qu’intervient le temps de décision. En d’autre terme, ce n’ai qu’après
l’expiration du délai de réflexion que le consommateur peut conclure finalement son
contrat de crédit. Cependant, une autre protection réside toujours, à savoir la faculté
de bénéficier du délai de rétractation afin de renoncer au contrat.

B- Les effets de l’inexécution de l’obligation dans le contrat de crédit.

L’inexécution des obligations résultant du contrat de crédit à la consommation entraîne


des effets juridiques selon que l’inexécution de l’obligation résulte du fait de
l’emprunteur ou de celui du préteur.

1- La défaillance de l’emprunteur.

L’emprunteur est tenu de rembourser le prêteur selon les conditions fixées par le
contrat prêt (montant, échéances, taux d’intérêt…), cependant, il arrive que
l’emprunteur puisse se trouver, pour diverses raisons, dans une situation financière
difficile qui l’empêche de remplir ses engagements financiers et rembourse le prêteur
dans les conditions normales.

Dans un tel cas, le prêteur peut, soit accepter le report des échéances et accorder à
l’emprunteur de délais de paiement, soit encore exiger le remboursement immédiat
des sommes restant dues.

Même en situation de défaillance de débiteur, le législateur cherche à protéger


l’emprunteur lorsqu’il a encadré le règlement de cette situation de défaillance du
débiteur, en effet suivant les dispositions de l’article 104 de la même loi, et à la suite
de la défaillance de l’emprunteur, le prêteur pourra exiger le remboursement immédiat
du capital restant dû, majoré des intérêts échus mais non payés.

En effet tout ce que le prêteur peut réclamer comme droit ce sont les échéances de
paiement échues et non à échoir.

Au montant exigé du remboursement constitué en principal du prêt et des intérêts


échus, le prêteur, jusqu’à la date du règlement effectif, applique un taux d’intérêt, sans
toutefois dépasser un taux maximum fixé par voie réglementaire dans la limite de 4%
du capital restant.

Même dans le cas ou le remboursement immédiat du capital restant dû n’est pas exigé
par le prêteur, ce dernier n’est en droit de demander à l’emprunteur défaillant qu’une
indemnité qui ne peut être supérieure à 4% des échéances échues impayées.

Si enfin, le prêteur accepte le report des échéances à venir, c’est-à-dire accorder un


rééchelonnement de la dette, le montant de l’indemnité ne peut être supérieur à 2%
des échéances reportées.

2- Les sanctions pénales.

Le prêteur qui ne répond pas à ses obligations est soumis à des sanctions, en effet
lorsque l’opération de crédit n’est pas précédé de l’offre préalable de crédit écrite et
explicite à même de permettre à l’emprunteur d’apprécier la nature et d’évaluer la porté
de l’engagement financier qu’il va souscrire, le préteur est soumis à la sanction d’une
amende de 6 000 dh à 20 000dh telle qu’elle est prévue par l’article 186 de la même
loi.

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