DE LIMAGE DU POUVOIR JUDICIAIRE A LA CONDITION DU MAGISTRAT SENEGALAIS. Cs

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De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

DE L’IMAGE DU POUVOIR JUDICIAIRE

A LA CONDITION DU

MAGISTRAT SENEGALAIS.

INTRODUCTION.

Dans la philosophie de la subjectivité1, Montesquieu2 explique


que « Dans l’état de nature, les hommes naissent bien dans l’égalité
mais ils n’y sauraient rester car la société la leur fait perdre et ils ne
redeviennent égaux que par les lois ».

L’association injectant de l’inégalité, la finalité de la politique doit


être de rétablir et de garantir l’égalité des citoyens par l’amour des lois
édictées et de l’intérêt public qu’il appelle vertu ; élément
indispensable en démocratie.

En effet si l’aristocratie3 se maintient par la raison de quelques-


uns, la tyrannie4 par la terreur du souverain, la démocratie elle, en tant
que gouvernement du peuple par le peuple, a besoin de vertu et d’un
garant juridique c’est-à-dire une séparation des pouvoirs exécutif,
judiciaire et législatif.

Oui, séparation des pouvoirs afin de maintenir l’équilibre dans la


société par une relation triangulaire, car si le législateur est
l’exécuteur, rien ne l’empêche de se corrompre en mettant en œuvre
des lois qui lui sont favorables et si l’exécutif est le juge, aucun contrôle
de l’action publique n’est possible.

1
Approche juridique de la démocratie développée dans l’ouvrage Majeur intitulé « De l’esprit des lois ». 1
2
Charles Louis de Secondât, baron de Brède et de Montesquieu, penseur politique, précurseur de la sociologie,
philosophe et écrivain français des lumières.
3
Forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir appartient à un petit nombre de personnes privilégiées par
la naissance, la fortune ou des qualités spécifiques.
4
Régime dans lequel un souverain exerce le pouvoir absolu.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

De la théorie à la pratique, la séparation des pouvoirs dans l’Etat


est magnifiée et son effectivité requise par plusieurs textes de portée
internationale5 et nationale6 qui érigent aussi le pouvoir judiciaire au
rang de gardien des droits et libertés. Le juge étant le dernier rempart
contre les possibles dérives des gouvernants.

Pour jouer ce rôle et garantir la paix sociale, le pouvoir judiciaire


dans une démocratie doit donner l’impression de fonctionner en tant
que tel à défaut de donner aux lois leur portée effective en toute
circonstance.

La justice étant animée au premier plan par des Magistrats, l’idée


que se fait le citoyen de ces derniers est la même qu’il a de sa justice
mais encore le traitement réservé à la justice et les difficultés qu’elle
rencontre, impactent inévitablement l’état des Magistrats.

Les rapports dialectiques qu’entretiennent magistrat et justice


dans le contexte actuel au Sénégal, expliquent l’intérêt porté au thème
« DE L’IMAGE DU POUVOIR JUDICIAIRE A LA CONDITION DU
MAGISTRAT SENEGALAIS».

Mais comment le citoyen exigeant parce que de plus en plus


conscient de ses droits, voit la justice dans son analyse intuitive ?

Comment les acteurs de la justice au premier rang, doivent dans


leur condition, réagir face aux exigences d’une société en pleine
mutation ?

En plus des éléments de réponses qui seront apportés, des


aspects pédagogiques importants et surtout techniques, seront

5
Articles 8 et 10 de la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée du 10 décembre 1948 ; 2
Article 7 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples juin 1981.
6
Préambule et article 88 de la constitution du Sénégal.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

révélés à l’occasion de cette analyse dans le sens d’arriver à plus de


compréhension.

Ainsi partant du constat (I), les causes réelles (II) de la situation


actuellement décrite seront abordées avant l’analyse des perspectives
d’avenir (III).

I°) LE CONSTAT.

Une justice forte, indépendante et impartiale animée par des


magistrats indépendants et à l’ abri du besoin. C’est ainsi que le
pouvoir judiciaire est officiellement présenté au Sénégal.

Mais dans la réalité, la justice est globalement mal perçue et la


condition des magistrats difficile.

A-) Une justice mal perçue :

Dans le contexte actuel, Il est de plus en plus difficile de discuter


l’idée selon laquelle l’image que les citoyens se font de la justice est
négative et les points de vue développés ça et là ainsi que les critiques
étendues sont assez édifiants.

Déjà en juin 2003, un Professeur agrégé des facultés de droit de


l’UCAD soutenait que « la justice traverse une crise. Elle est depuis
quelques années au centre d'une vaste problématique,…. Un
sentiment de méfiance voire de suspicion anime certains justiciables à
l'égard de leur justice qui fait l'objet de nombreuses critiques de la part
des citoyens, des hommes politiques ou des syndicalistes (qui doutent
de son indépendance), des représentants du secteur privé et des
bailleurs de fonds (qui doutent de sa transparence et de son efficacité).

3
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Les magistrats eux-mêmes partagent ce sentiment de malaise et le


reconnaissent volontiers »7.

Un autre doctrinaire d’ajouter qu’ « En Afrique, le contrôle de la


justice par le pouvoir exécutif est loin d'être une simple illusion de
l'esprit »8

A tel point qu’on se demande si la justice étatique s'est effondrée


au même titre que le système dont elle était l'un des éléments
constitutifs ?

Il est toutefois important de rappeler que la perception reste une


idée que l’on se fait. Elle peut être très éloignée de la réalité.

La perception est définie par le Petit Larousse comme étant


« l’action de saisir par le sens, par l’esprit ». Appliquée à la justice, la
perception renvoie à une apparence d’indépendance qui constitue
une application de l’adage : « Justice must not only be done, it must
also be seen to be done »9

Très souvent, une décision de justice est respectée parce que la


juridiction qui l’a rendue est crédible même si elle est techniquement
discutable et voilà pourquoi il est vital dans une démocratie que le
justiciable perçoive sa justice comme étant crédible.

Parfois, la démarche, même exemplaire du juge ne suffit pas à


garantir la crédibilité de l’institution en raison du caractère ésotérique
de la matière mais encore de son obligation de réserve poussée à
l’extrême par son statut qui ne lui permet pas de communiquer sur
l’objet de sa saisine en dehors des débats d’audience.

7
Demba SY, la condition du Juge en Afrique : l’exemple du Sénégal, AFRILEX juin 2003, P1. 4
8
Boubacar Issa ABDOURAHMANE, les juges à l’épreuve de la démocratisation : l’exemple du Niger, AFRILEX,
Revue d’étude et de recherche sur le droit et l’administration dans les pays d’Afrique n°3 , juin 2003, P1.
9
« Il ne faut pas seulement que la justice soit rendue, il faut aussi qu’elle donne l’apparence d’être rendue »
CEDH Arrêt du 17 janvier 1970 Delcourt C/Belgique.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Mais la perception de la justice par le citoyen sénégalais ne


souffre-t-elle pas aussi d’une incompréhension longtemps entretenue
à travers une dévalorisation du pouvoir judiciaire dans le but d’en
saper la crédibilité ?

A l’analyse, elle est à coup sûr, victime de son silence et ses


tabous du fait de contraintes légales qui tels des liens, enchaînent les
magistrats qui l’animent dans un mutisme totalement suicidaire.

Il est, à ce propos, aisé de remarquer qu’à chaque fois qu’il s’agit


de parler de la justice et même des magistrats, ce sont, pour la plupart,
des auxiliaires de justice qui montent au créneau à la place des acteurs
majeurs qui sont pourtant aussi bien placés que ces derniers pour
parler de leur domaine de prédilection.

Pourquoi ?

Et une telle démarche est-elle viable ?

Cette posture dans un contexte de communication à outrance, a


fini par révéler ses limites en ce sens que l’institution perd toujours
l’occasion de se faire entendre.

Il en résulte une totale incompréhension entre le juge qui n’a


d’autre préoccupation que d’appliquer la loi et une population aux
aspirations différentes qui, non seulement, ignore le contenu de cette
dernière mais aussi les règles qui régissent l’action du juge tant du
point de vue déontologie que dans le processus de la prise de décision.

Cette incompréhension est ensuite exploitée dans le cadre d’une


manipulation ayant atteint des niveaux insoupçonnés, appuyée par
des medias parfois instrumentalisés.

5
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Les conséquences sur la consolidation de l’Etat de droit et la


stabilité sociale sont à craindre d’autant plus que le garant désigné par
la constitution a failli.

C’est ainsi que la relation de confiance que des hommes d’Etat et


de loi ont mis tant d’années et d’efforts à tisser s’est tellement effritée
par l’action insidieuse de gens qui n’ont aucun sens de l’Etat, que la
crédibilité et l’autorité de la justice sont remises en cause.

Une telle situation ne peut être sans effet sur le vécu des
magistrats.

B-) Une condition difficile :

Un détour dans les juridictions permet de constater que la justice


manque de tout et c’est suffisamment manifeste pour n’être évoqué
que très rapidement.

Du déficit de personnel au manque de moyens matériels en


passant par des conditions statutaires archaïques.

Les magistrats qui, tout comme le reste du personnel, partagent


des bureaux avec des équipements basiques si toutefois ils existent,
croulent sous les dossiers et n’arrivent à vider le contentieux dans des
délais raisonnables qu’au prix de lourds sacrifices.

L’institution judiciaire censée être un pouvoir dépend pour


l’essentiel de l’exécutif du point de vue des moyens de
fonctionnement et de la nomination de ses agents. Il s’agit-là du lien
de dépendance implicite de fait du judiciaire au politique.

Les véhicules de service qui datent pour l’essentiel de plus de


onze ans sont, pour la plupart, hors service. Il semble à ce propos que
la ligne budgétaire servant au renouvellement des véhicules de service
6
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

par le Ministère de la Justice est retournée au Ministère des Finances.


Ainsi, les services du Garde des Sceaux se réduisent à exprimer leurs
besoins et attendre.

Le budget de fonctionnement des juridictions qui a été réduit de


moitié de 2010 à nos jours, n’est mis à disposition que des mois plus
tard à tel point que certains chefs de service s’endettent auprès des
fournisseurs pour faire fonctionner les tribunaux.

Lorsqu’il est disponible, les tracasseries et blocages dans son


exécution interdisent toute célérité dans l’exécution des dépenses.

Même le renouvellement de la Toge après dix ans de service


effectif est une dépense accessoire qui doit attendre.

Pourtant il est assez évident que lorsque les magistrats, restent


demandeurs vis-à-vis du pouvoir politique, l'institution judiciaire se
trouve placée de facto dans une situation de dépendance critique à
l'égard du politique et voilà une situation qui vide de toute signification
les proclamations formelles d'indépendance émanant de ce dernier10.

Sur le plan statutaire, l’action du Magistrat et même son


épanouissement, sont limités par des interdictions et incompatibilités
innombrables. La loi ne lui permet aucune forme de liberté et toute
forme d’activité utile lui est interdite. En plus d’être inéligible, il ne
peut ni se syndiquer, ni observer un mouvement de grève même pour
défendre des intérêts professionnels.

S’il faut, dans la réforme du statut par l’adoption de la loi


organique n° 2017-10 portant statut des Magistrats, saluer la
réduction du temps de passage à la hors hiérarchie, il y a lieu de relever

10
Jean-Marie BRETON, Légalité et Etat de droit : statut et perception du juge de l'administration en Afrique 7
noire francophone Contribution à une réflexion transversale, AFRILEX, Revue d’étude et de recherche sur le
droit et l’administration dans les pays d’Afrique n°3 , juin 2003, P1.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

que le problème demeure entier puisque ce passage est soumis à des


conditions et à l’épreuve de la pratique, il est toujours au choix.

Après toute la communication tendancieuse menée sur ce point,


le Magistrat qui totalise dix-huit années de service frappe à la porte de
la hors hiérarchie et marque toujours le pas en attendant la
disponibilité d’un poste.

Sa rémunération qui fait saliver, a tellement fait l’objet de


communication qu’elle a fini de servir de baromètre à des
revendications alimentaires et corporatistes.

Pour d’aucuns même, le Juge a déjà beaucoup de pouvoirs et n’a


que faire d’être bien payé. Dès lors, toute revendication tendant à le
mettre à l’abri du besoin est insidieusement torpillée.

Pourtant, en termes de traitement, des fonctionnaires de rang


même inferieur, le dépassent largement.

Il s’agit du seul haut fonctionnaire dont la carrière est laissée


entre les mains d’un système qui tâtonne en l’absence de critères
précis et objectifs à tel point que la rétrogradation qui est monnaie
courante dans la magistrature ne choque personne.

La carrière y est d’une précarité telle que n’importe qui peut en


changer le cours pourvu qu’il soit nommé Ministre de la Justice.

Sans être un homme public, sa vie même privée, intéresse la cité


entière et l’évocation même de son nom fait vendre dans un espace
public dominé par la politique et animé par des gens experts en toute
matière aidés en cela par certains médias à la recherche de moyens de
subsistance ainsi que du sensationnel.

Il en résulte une concurrence dans sa mission de juger et c’est


pourquoi, la décision de justice est assez souvent rendue par des

8
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

animateurs à la recherche de célébrité avant même son prononcé par


le tribunal compétent.

Quelles que soient sa compétence et sa rigueur, ses décisions


sont interprétées de façon tendancieuse et partisane par certains qui
n’ont aucune légitimité ou par d’autres qui ont perdu jusqu’à leur
honorabilité à chaque fois qu’un homme « politique » est concerné.

Les conséquences sur l’image de la justice sont assez évidentes


mais une telle analyse n’aurait aucun intérêt si on ne s’intéressait pas
à la question de savoir comment est-ce que tout cela est arrivé.

II°) LES CAUSES REELLES.

L’apport de la justice sur le classement du Sénégal au niveau


international est une réalité et les indicateurs de performances sont
au bon niveau.

En plus « le corps est composé d'hommes expérimentés, d'une


grande compétence, d'une grande rigueur et d'une grande intégrité.
Le Sénégal est un réservoir de magistrats et de juristes d'excellente
réputation »11 qui représentent dignement leur pays dans les hautes
instances internationales.

Quelles sont alors les causes de la dégradation de l’image de la


justice?

Le comportement des acteurs contribue certes au discrédit de la


fonction juridictionnelle mais il ne doit guère détourner de la thérapie
indispensable à apporter au système.

11 9
Demba SY, la condition du Juge en Afrique : l’exemple du Sénégal, AFRILEX juin 2003, P1.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

A-) Les raisons structurelles.

Dans la charte fondamentale du Sénégal, le constituant proclame


dans le préambule la séparation et l’équilibre des pouvoirs sur fond de
la soumission de l’Etat et des citoyens aux mêmes normes juridiques,
sous le contrôle d’une justice indépendante et impartiale.

L’article 88 de cette même charte fondamentale rappelle les trois


pouvoirs dans l’Etat tout en consacrant l’indépendance du judiciaire
dont elle énumère les composantes.

Pourtant l’article 6 le classe à la sixième place au rang des


institutions de la république, derrière cinq institutions purement
politiques. La conséquence est une aberration puisque l’un des trois
pouvoirs de l’Etat est au dernier rang des institutions. Et c’est là, toute
la peur du politique pour le judiciaire qu’il exclurait volontiers des
institutions de la république.

En faisant du Président de la République la clef de voute des


institutions qu’il a également pour mission de protéger, le constituant
montre à travers l’article 42 de la constitution, toute l’importance pour
un Etat qui se veut démocratique, d’avoir des institutions fortes.

Malheureusement, cette protection est, depuis quelques temps,


inexistante et on ne compte plus les attaques publiques à l’endroit des
institutions12.

L’autorité de la justice, qu’il s’agisse de corps de contrôle ou de


jugement est sapée par des politiques mis en cause et certaines de ses
décisions sont contournées, voire totalement ignorées afin d’en
neutraliser les effets.

12 10
Xalimasn.com du 09 juin 2015 ; Pressafrik.com du samedi 10 mars 2018.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

S’il est vrai que le Président de la République, en raison de sa


légitimité issue des urnes, nomme aux emplois civils et militaires13, il
reste que le processus de nomination voire le choix des gens à nommer
à des postes clefs de la machine judiciaire devrait, pour des exigences
de séparation des pouvoirs, revenir totalement au pouvoir judiciaire14.

Mais dans la pratique, le Ministère de la Justice prépare les


nominations de façon discrétionnaire et dans la plus grande ambiguïté
et les fait passer rapidement devant un conseil supérieur dominé par
des membres de droit dont la présence semble symbolique.

Par le biais de la « consultation à domicile »15 ainsi que par


l’usage abusif de concepts tels que l’« intérim »16 et les « nécessités de
service »17, le principe sacro-saint de l’inamovibilité18 des juges du
siège est facilement vidé de son contenu constitutionnel.

Les magistrats du siège comme ceux du parquet peuvent être


affectés à tout moment après avis d’un conseil supérieur
apparemment intéressé à chaque rencontre, par quelques postes et
une poignée d’hommes.

Comment dans ce contexte apprécier le pouvoir de sanction des


juges institué par la loi organique n° 2017-10 qui en son article 19
autorise le chef de cour à donner des avertissements aux juges en
dehors de toute procédure disciplinaire avec inscription au dossier
pendant trois ans?

13
Articles 44 et 45 de la constitution du Sénégal. 11
14
Voir le mode de nomination des magistrats français par le conseil supérieur de la magistrature après
intervention de la commission d’avancement ; chacun de ces organes est majoritairement composé de
membre élus.
15
Article 6 alinéa 2 de la loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017 portant organisation et fonctionnement
du conseil supérieur de la magistrature.
16
Article 6 al 3 L.O n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats.
17
Article 6 alinéa 3 statuts.
18
Article 90 alinéa 3 de la constitution. Article 6 statuts.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Cette disposition ne va-t-elle pas à l’encontre de l’indépendance


du juge?

Le parquet s’étouffe avec le cordon ombilical qui le lie au


Ministère de la Justice19 qui, sous prétexte de définir la politique
pénale, usurpe littéralement la fonction de maitre des poursuites.

Par la définition d’un régime juridique distinct, lié au


fonctionnement des corps de contrôle dont les rapports sont destinés
à l’exécutif qui apprécie librement la suite à donner, la reddition des
comptes et l’égalité du traitement judiciaire sont mises en échec.

Il apparait alors que l’indépendance de la justice dans un tel


système ne peut être que la quête des hommes qui l’animent.

B-) Le facteur humain.

Si les acteurs de la justice insistent sur la nécessité de garanties


institutionnelles, c’est qu’en tant que composant le système, leur
aménagement est un préalable nécessaire en ce sens que, les hommes
étant ce qu’ils sont, seul une architecture fiable et capable de résister
aux tentations peut constituer une garantie d’indépendance.

A défaut d’une telle structure, l’idée d’une indépendance de la


justice est tributaire de l’honnêteté des hommes et de leur sens des
valeurs, or il est suffisamment avéré qu’on ne peut compter sur des
hommes de pouvoirs car le pouvoir corrompt.

Souvent, certains acteurs, abordant la question avec arrogance,


soutiennent que le juge n’a point besoin de quémander son
indépendance qui doit résulter d’un engagement personnel.

19 12
Article 7 de la L.O sur les statuts
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

D’autres diront qu’il faut des juges indépendants et lorsqu’ils


seront en nombre suffisant, on arrivera à une justice indépendante.
C’est mal connaitre le fonctionnement d’un système qui a fait ses
preuves.

Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que l’aspect personnel qui est


une réalité, n’offre aucune garantie ni pour la justice ni pour le
justiciable d’où la nécessité d’un ensemble conçu pour résister en cas
de défaillance des valeurs quel que soit le fondement.

Une structure qui ne permettrait pas le remplacement si aisé et


à tout moment d’un juge indépendant par un autre aux ordres.

A la vérité, le fait pour le juge de réclamer des garanties


d’indépendance est rassurant puisque tout le monde le sait,
l’indépendance n’est pas une faveur faite au juge, mais une garantie
d’une bonne justice.

Le fait qui mène à une justice mal perçue peut être le fait du juge
mais aussi de tout autre individu lié au secteur d’une façon
quelconque.

S’agissant du juge, l’incompétence20 est le premier élément fatal


à la crédibilité de la justice.

Ensuite, la réserve et la discrétion21 doivent être observées au


même titre que l’intégrité et la probité22.

20
Lorsque l’ensemble des connaissances et capacités nécessaires au magistrat pour remplir correctement sa 13
mission avec maitrise, savoir-faire et savoir être fait défaut.
21
Elles consistent pour le Magistrat à adopter une retenue en toutes circonstances, de manière a préserver
l’image de l’institution judiciaire.
22
Elles induisent éthique, honnêteté, incorruptibilité et désintéressement du Magistrat dont la conduite et les
actes doivent être irréprochables.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

L’élément le plus dangereux en rapport avec notre sujet reste


cependant la partialité23 pouvant être visible à travers un traitement
différent réservé à des faits identiques.

L’action des autres est tout aussi dangereuse puisque étant le


résultat d’une construction tendant à dénigrer un système dont on a
souvent fait les frais.

La manipulation orchestrée également par des acteurs qui n’ont


rien à faire d’une justice indépendante capable de contrecarrer leurs
projets illégaux, est tout aussi préjudiciable à l’image de la justice.

Une simple analyse permet de noter qu’au-delà du justiciable


dont le jugement peut être vicié par son ignorance, les porteurs de
critiques publiques les plus virulentes ont eu maille à partir avec la
justice. Que valent alors les critiques de mécontents qui ont perdu de
leur crédibilité à leur honorabilité ?

Ils sont aussi des politiques qui, par l’exercice du pouvoir, ont
réussi à diviser puis à affaiblir l’administration dont les composantes
se livrent une concurrence déloyale. Ils se sont ensuite attelés à
déstructurer le système en sapant la crédibilité de tous les corps
d’autorité.

Si l’engagement de certains fonctionnaires en politique dicté par


des valeurs est à saluer, il faut cependant s’indigner de la politisation
de l’administration à qui l’Etat a assigné des missions d’intérêt général
après avoir investi sur la formation des agents.

Mais comment redresser tout cela ?

23
Le Magistrat doit demeurer à équidistance des parties de manière à rester neutre et objectif dans l’exercice 14
de ses fonctions.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

III°) LES PERSPECTIVES D’AVENIR.

Comment arriver à une institution judiciaire politiquement


neutre et indépendante sur le plan structurel avec des juges
moralement intègres.

Il s’agit d’une quête qui passe par de véritables reformes en plus


d’une expertise incontestable des magistrats intègres mais la
définition d’une stratégie de communication est aussi nécessaire.

A- ) Des réformes en profondeur ;


Si tous les acteurs s’accordent sur la nécessité de réformer, il
reste important de voir comment et qu’est ce qu’il faut changer pour
toucher aux véritables problèmes.

Surtout que les aménagements tentés jusque-là, n’ont été


finalement que des occasions de plus pour faire une brèche dans la
protection du magistrat ainsi que sur l’indépendance de la justice
même si l’initiative de certains venaient des juges.

Il semble à ce propos que l’exécutif a toujours su trouver le


moyen de vider les textes proposés de leur substance.

Mais comment arriver à une indépendance institutionnelle réelle


et non formelle alors que le juge n’a pas vocation à s’occuper de
législation.

De quels moyens disposent les juges pour cela ?

Un esprit averti confirmera sans peine l’idée selon laquelle, la


justice ne peut être perçue comme étant indépendante tant que
l’exécutif siège au conseil supérieur de la magistrature. Mais faut-il
préférer une justice perçue comme étant indépendante à une justice
vraiment indépendante.

15
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Devrons nous pour réformer, demeurer prisonniers des


perceptions?

Est-ce que le départ de l’exécutif du conseil supérieur de la


magistrature est la panacée ? Surtout qu’il peut, par l’effet des
nominations des dirigeants notamment, se donner les moyens de
continuer à influencer ses décisions sans siéger aux réunions.

En plus, la présence de l’exécutif au conseil n’a pas, à notre avis,


que des inconvénients puisqu’en plus d’être justifiée par la nature du
régime politique, elle renforce l’intérêt que les citoyens peuvent avoir
pour ses délibérations.

La justice étant également un service public dont le bon


fonctionnement incombe à l’Etat qui répond des disfonctionnements,
comment exclure l’exécutif qui par ailleurs, craint par-dessus tout, le
gouvernement des juges.

Il faut croire aussi que la présence de l’exécutif peut être une


garantie pour les magistrats qui ne comptent sur aucun appui car faut-
il le relever, les soupçons qui pèsent sur l’exécutif pour que son départ
soit souhaité, peuvent bien peser sur un autre d’où qu’il vienne.

Toute idée d’intégrer des personnes non magistrats au conseil


devrait être également écartée car en plus d’être non intelligente, elle
est dangereuse au regard des risques de voir ces personnes étrangères
manipuler toute une justice à travers l’organe sensible de
nominations.

En comparaison avec d’autres pays, nous dirons qu’une reforme


aussi importante que celle de la justice ne saurait ignorer le contexte
et la maturité démocratique des acteurs.

16
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

En effet, toute théorie relative au rôle judiciaire dépend du lieu


et du temps. Elle doit subir aussi l’influence de son environnement.
Bref les réalités varient d’un pays à un autre.

Sur un tout autre registre, le fondement des problèmes de la


justice reste aussi lié aux nominations subjectives. Il n’y a aucune
équité voir une quelconque logique dans la nomination des juges.

Il est scandaleux de découvrir qu’aucun critère ayant trait au


mérite de la compétence ou à la probité n’est prise en compte pour la
nomination du magistrat qui pourtant, doit faire l’objet d’une note
chiffrée ainsi que d’une appréciation de son chef de service consignées
dans son dossier. Pour servir à quoi ?

La présence des membres de droit au conseil ne sert pas la cause


des magistrats, du moins globalement et il est maintenant de notoriété
publique qu’aucun critère objectif ne guide la préparation des mesures
par des services qui ne savent même pas qui est où, à tel point que le
magistrat est, de plus en plus, conçu comme un bouche trou sans droit
à une évolution de sa carrière à moins de faire les couloirs.

Au regard de tout ceci, il est urgent de préparer de véritables


changements, tant dans l’organisation que dans le fonctionnement du
conseil pour espérer des avancées significatives sur le chemin de
l’indépendance structurelle de la magistrature.

L’augmentation des membres élus au C.S.M. jusqu’à égalité avec


les membres de droit, à défaut de réduire ces derniers, est une
nécessité au même titre que la définition de critères objectifs de
nomination, connus de tous outre la mise en compétition des postes
sensibles qui sont des vitrines de la magistrature.

17
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Afin de garantir la qualité des décisions par la qualité des


décideurs, le mérite et la compétence doivent, au-delà de la priorité
de l’ancienneté, être pris en compte.

Le principe de l’inamovibilité des juges du siège qui domine les


garanties d’indépendance doit être renforcé en ce qu’il a pour finalité
la protection des droits et libertés du justiciable.

La durée dans des postes de chef de juridiction et de parquet


devrait être limitée avec la garantie de ne pouvoir être déplacé
pendant ce temps car le juge perdrait toute sérénité nécessaire à
l’exercice de ses fonctions s’il devait redouter constamment un
déplacement ou une quelconque éviction arbitraire24.

La limitation des consultations à domicile à des mesures dictées


par l’urgence à défaut de les lister doit être envisagée au même titre
l’encadrement du recours à l’intérim ainsi qu’aux nécessités de service
en tant que moyens de contournement du principe de l’inamovibilité.

Au titre des instructions données au parquet par le Ministère de


la Justice, l’article 28 du code de procédure pénale qui est très clair, ne
laisse aucune possibilité d’interprétation mais pour une réelle
autonomie du parquet, le bannissement des instructions sous quelque
forme que ce soit doit être préconisé.

Il faut en plus relever que l’idée étendue d’une justice sélective


ou d’une justice à deux vitesses se manifeste souvent dans les affaires
impliquant des « politiques » et pour la plupart épinglés à l’occasion
des missions de contrôle.

Au regard des textes régissant ces organes de contrôle25, leurs


rapports sont destinés au Président de la République qui apprécie la

24
Olivier PLUEN, L’INAMOVIBILITE DES MAGISTRATS : UN MODELE ?, Thèse de doctorat en droit public 2011, 18
Université Panthéon-Assas.
25
Article 3 et 9 de la loi n° 2011-14 du 08 juillet 2011 portant statut des Inspecteurs généraux d’Etat.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

suite à donner et c’est ce qui fait de lui le maitre des poursuites en


cette matière en ce sens que seul les dossiers qu’il décide de
transmettre seront suivis à moins que le Procureur ne se hasarde à
user de son pouvoir d’auto saisine qui semble être tombé en
désuétude.

Dès lors, la transmission automatique d’une copie de tous les


rapports des organes étatiques de contrôle au parquet général nous
semble inévitable.

Ces changements faciles à mener, sont assurément plus efficaces


parce que susceptibles de donner des résultats concrets dans la
pratique en ce sens qu’ils vont maintenir un système aussi autonome
que réfractaire à la manipulation.

Il faudra ensuite apprendre à communiquer comme tout le monde.

B- ) Une bonne stratégie de communication ;


Si le juge est si mal compris aujourd'hui, cela tient
vraisemblablement au fait que, soit les décisions qu'il aura rendues ne
correspondent, ni en droit ni en fait, aux attentes légitimes des
citoyens, conscients que leurs droits n'ont pas été respectés, soit les
jugements prononcés, mêmes justifiés au regard des lois en vigueur,
n'ont pas reçu l'adhésion des populations concernées pour la simple
raison qu'ils ne correspondent pas à leur idée de justice26.

C’est dans ce sens que la communication qui permet la diffusion


d’un message auprès d’une audience, devient une nécessité, un devoir

26
Alioune Badara FALL, Le juge, le justiciable et les pouvoirs publics : pour une appréciation concrète de la 19
place du juge dans les systèmes politiques en Afrique AFRILEX, Revue d’étude et de recherche sur le droit et
l’administration dans les pays d’Afrique n° 3, juin 2003.
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et une nouvelle tâche pour les magistrats en tant qu’éléments d’un


organe assurant une mission de service public.

Elle s’explique d’abord par la nécessité pour l’administration


régalienne de la justice de rendre des comptes mais ensuite par
l’exigence de réponse inévitable à la pression médiatique.

La plus grande tare de la magistrature est qu’elle communique


mal à chaque fois qu’elle arrive à le faire dans un monde de
communication. Un monde dans lequel l’image est fabriquée de toute
pièce et même la contre-valeur est transformée en une valeur sure.

Dans la magistrature, même pour parler de problèmes


personnels ou professionnels, il faut se cacher et murmurer. Pourtant
les magistrats ne peuvent continuer à esquiver la disqualification
manifeste dont ils font radicalement l’objet.

La justice ne peut demeurer dans un mutisme archaïque sous le


prétexte d’une appréciation erronée de l’obligation de réserve surtout
que son jugement par des gens avertis mais peu honnêtes s’appuie sur
des moyens discutables et l’image qu’elle renvoie aux honnêtes
citoyens est faussée par l’incompréhension

La justice ne peut continuer à réagir comme il y a 50 ans parce


qu’elle est confrontée à de nouveaux défis, de nouvelles réalités. Elle
ne peut plus en effet, compter ni sur le respect encore moins la loyauté
de ses interlocuteurs.

Ce n’est qu’en apprenant à répondre qu’elle se déterminera


comme un véritable pouvoir et qu’elle garantira sa survie dans un
contexte dominé par une politique politicienne généralisée.

Il n’est point question de permettre au magistrat de s’épancher


dans la presse mais juste trouver de bonnes stratégies pour, en cas de

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De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

besoin, apporter de bonnes explications à la population afin de lever


toute incompréhension préjudiciable à son image.

Dans cette optique, le Procureur de la République devrait


pouvoir rigoureusement rétablir la vérité des faits dans le respect des
règles qui gouvernent son action pour assurer la sérénité et la
confiance au sein de la société.

Il en est ainsi de l’Union des Magistrats Sénégalais à travers ses


organes qui devraient communiquer pour défendre l’intérêt des
magistrats ou donner des avis techniques sur certaines réformes de la
justice conformément aux dispositions de l’article 11 in fine de la Loi
Organique portant statut des magistrats.

Ces efforts associés aux actions du ministère de la justice dans le


cadre de ce que DURAN appelle « un mouvement plus général de
redéfinition des modes de justification du pouvoir politique »27 ne
laisseront plus de zones d’ombre dans l’esprit du peuple au nom
duquel la justice est rendue.

En définitive, le rôle de garant28 du « chef de la magistrature »


devrait être assuré sans ambiguïté à l’occasion des séances de rentrées
solennelles des cours et tribunaux mais encore par des prises de
positions publiques le cas échéant, car en plus de combler le fossé qui
existe entre le droit et la société, le rôle d’une cour suprême est la
sauvegarde de la démocratie.

CONCLUSION.

27 21
Patrice DURAN, Penser l’action publique LGDJ 1999.
28
Le premier président de la Cour de cassation Français, M. Guy Canivet, a joué, ce rôle et en guise d’exemple
en juin 2006,il demanda et obtint immédiatement une audience du Président de la République après une
violente mise en cause de juges par le ministre de l’intérieur.
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Au terme de notre analyse, il apparait clairement que des


changements s’imposent.

Pourtant il est légitime de se demander si le combat pour


l’indépendance de la justice est celui des magistrats?

De quels moyens disposent les juges pour réinventer une justice


bien perçue au Sénégal alors surtout que nombre d’entre eux sont
sortis du corps sans tambours au nom de leur dignité et de
l’indépendance de la justice pendant que d’autres ont disparu du
système pour avoir voulu préserver ces mêmes valeurs.

Et ceux-là qui se disent soucieux d’une justice indépendante,


qu’ont-ils fait de concret dans ce sens ?

Pourtant, en dépit des critiques acerbes, la justice tient, demeure


au fond crédible et continue de jouer efficacement son rôle dans la
stabilité de la société.

Elle est toujours saisie, même par ses détracteurs, ses décisions
sont exécutées et dans les pires moments d’incertitude dans la vie de
la nation, son implication calme les esprits qui en fin de compte, s’en
remettent à son travail.

Comme le dit l’adage, au bout d’une route il y a toujours de


l’espoir.

L’Esperance d’une conscience que l'initiative et la responsabilité


de la restauration de la justice et du droit incombent d'abord au
politique qui gagnerait à comprendre que c’est une illusion de croire
qu’une dévalorisation de la justice peut être profitable au regard des
aspirations des populations ainsi que de son rôle indéniable dans la
stabilité sociale.

22
De l’image du pouvoir judiciaire à la condition du Magistrat Sénégalais.

Dans tous les cas, son incapacité à créer les conditions


institutionnelles de l’indépendance de la justice gage de sa légitimité
et de la survie de la démocratie, lui est à coup sûr préjudiciable.

Cheikh SEYE
Juge au Tribunal
du Travail Hors Classe de Dakar.

BIBLIOGRAPHIE.
Montesquieu, De l’esprit des lois, publié en 1748.

Manuel de déontologie du Magistrat Sénégalais.

Constitution de la république du Sénégal du 22 janvier 2001 modifiée.

Loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statuts de magistrats Sénégalais.

Loi organique n° 2017-11 du 17 janvier 2017 portant organisation et fonctionnement du


conseil supérieur de la magistrature.

Olivier PLUEN, L’INAMOVIBILITE DES MAGISTRATS : UN MODELE ?, Thèse de doctorat en


droit public soutenue le 22 novembre 2011, Université Panthéon-Assas, Ecole doctorale de
droit public, science administrative et science politique.

ALIOUNE BAD ARA FALL, Le juge, le justiciable et les pouvoirs publics : pour une appréciation
concrète de la place du juge dans les systèmes politiques en Afrique AFRILEX, Revue d’étude
et de recherche sur le droit et l’administration dans les pays d’Afrique n° 3, juin 2003.

DEMBA SY, La condition de juge en Afrique l'exemple du Sénégal, AFRILEX, Revue d’étude et
de recherche sur le droit et l’administration dans les pays d’Afrique n°3, juin 2003.

BOUBACAR ISSA ABDOURHAMANE, Les juges à l'épreuve de la démocratisation l'exemple du


Niger AFRILEX, Revue d’étude et de recherche sur le droit et l’administration dans les pays
d’Afrique n°3 , juin 2003.

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JEAN-MARIE BRETON, Légalité et Etat de droit : statut et perception du juge de


l'administration en Afrique noire francophone Contribution à une réflexion transversale
AFRILEX, Revue d’étude et de recherche sur le droit et l’administration dans les pays d’Afrique
n°3 , juin 2003.

Aharon Barak, Président de la cour suprême d’Israël en 1995, L’exercice de la fonction


juridictionnelle vu par un juge : le rôle de la cour suprême dans une démocratie, Revue
française de droit constitutionnel 2006/2 (n° 66).

CEDH Arrêt du 17 janvier 1970 Delcourt C/Belgique.

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