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Préparation – Histoire

La condition de la vie paysanne entre le XIème et le XIVème siècle

Compétences :

Notion noyaux : analyse de l’influence des nouvelles technologies sur la vie du paysan.

Classe cible : 3ème secondaire

Intention pédagogique : au terme de la leçon, les élèves auront connaissance des conditions
de vie des paysans au Bas Moyen-Âge.

Problématique : Les nouvelles technologies agricoles ont-elles amélioré les conditions


de vie des paysans entre le XIème et le XIVème siècle ?

Bibliographe : - Construire l’Histoire,

- La vie au Moyen-Âge,

- La vie au Moyen-Âge,
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Fiche Matière :

Au Moyen Âge, les paysans forment les neuf dixièmes de la population.

On distingue deux sortes de paysans au Moyen Âge : les serfs et les paysans libres (les vilains). Les
serfs appartiennent au seigneur qui a donc tous les droits sur eux. Lorsqu'un seigneur vend une partie
de ses terres, les serfs qui y vivent sont vendus avec. Les vilains, par contre, ne sont pas rattachés à
la terre mais doivent travailler et payer des impôts au seigneur. Dans cet article, nous nous
intéresserons surtout à la vie des vilains.

Les lieux de vie du paysan


Pendant les périodes mérovingienne et carolingienne, les paysans étaient répartis dans trois types
d'habitat différents. Beaucoup vivaient comme des ouvriers agricoles, voire comme des esclaves,
dans de très grandes exploitations agricoles, héritières des villas de l'Empire romain. Ces exploitations
produisaient tout ce dont le propriétaire avait besoin. D'autres paysans se regroupaient dans de
grandes cabanes où cohabitaient les différentes générations familiales. Souvent le foyer était à
l'extérieur au sein d'un enclos (construction légère qui permettait le regroupement des bêtes pour la
nuit). D'autres encore habitaient de petites cabanes dispersées dans les champs qu'ils devaient
cultiver. Le lieu de culte (le plus souvent une chapelle) et le cimetière (en terrain découvert) sont
éloignés des vivants. Cependant à partir du VIIIe siècle commence la tendance à enterrer les morts
dans les églises ou à proximité de celles-ci.

À partir du XIe siècle, les seigneurs exigent le regroupement des paysans dans des villages plus faciles
à contrôler. Généralement, les différentes générations d'une même famille vivent ensemble dans une
petite chaumière. Il ne faut cependant pas oublier que la vie était courte et que les vieillards étaient
peu nombreux. Les églises apparaissent alors.

Avec le développement des défrichements agricoles au XIIe siècle, l'habitat à tendance à se disperser,
surtout dans les régions aux sols humides ou sur les lisières des grandes forêts. De nouveaux villages
apparaissent dans les clairières de défrichement.

Une vie misérable


Quand les travaux de la saison le demandent, ils travaillent dur la journée et vivent au rythme du
soleil : leurs tâches sont effectuées du lever du soleil jusqu'à son coucher. Le travail est beaucoup
plus léger à certaines périodes de l'année : en hiver, le froid, l'enneigement, le gel de la terre et la
courte durée de l'éclairement solaire leur permettent de rester à l'abri dans leurs masures. Ils en
profitent pour entretenir leurs outils et organiser des veillées. Les paysans ne travaillent pas le
dimanche, ils se rendent au village pour leurs pratiques religieuses et y rencontrer leurs amis.
Plusieurs fêtes religieuses sont chômées1 (sont des jours fériés).

La vie des paysans est rythmée au son des cloches : ils doivent aller à toutes les messes. Chaque
cloche a un son différent et une signification différente.

La plupart des paysans sont pauvres et vivent misérablement. Les outils ne sont pas très performants
et l'utilisation des engrais est très limitée par la faiblesse du bétail. Aussi les récoltes sont-elles faibles
(pour un grain semé on récolte cinq grains au XIIIe siècle contre 80 au milieu du XXe siècle, en Europe
occidentale).
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Les pratiques communautaires des paysans


Dans beaucoup de régions les paysans sont soumis à des pratiques communautaires. Celles-ci ont
été décidées au cours du temps afin de venir en aide aux plus pauvres. Ces droits et devoirs sont

 Le glanage qui permet de ramasser les épis que le moissonneur a oublié dans son champ après
la moisson ;
 le droit de vaine pâture : une fois les récoltes faites et sur les terres en jachère, le propriétaire doit
laisser venir paître les animaux des autres paysans. Cela permet aux paysans sans terre de
pouvoir nourrir du petit bétail (chèvres et moutons). Les excréments déposés par les animaux
enrichissent la terre ;
 les communaux, qui consistent en une réserve de terrains appartenant à l'ensemble des paysans.
Généralement, ils ne sont pas cultivés, mais peuvent l'être si le besoin s'en fait sentir (après
accord de la communauté villageoise) ;
 l'assolement, obligation pour les paysans de cultiver ou de laisser en jachère des champs voisins
dans une partie du territoire du village (cela facilite la surveillance des bêtes pendant la vaine
pâture).

Les impôts
Les paysans doivent divers impôts au seigneur. Les impôts n'étaient pas les mêmes partout, certaines
levées d'impôts étaient exceptionnelles (pour rembourser un prêt contracté, financer une guerre, une
rançon, un mariage...).

Quelques impôts : le cens (sorte de loyer), les banalités (l'usage du moulin, du four et du pressoir est
payant), la taille seigneuriale (sert à payer la protection du seigneur)2.

Les paysans peuvent payer ces impôts en monnaie (appelé redevance), mais le plus souvent, ils
doivent exécuter des corvées dans les champs dont le seigneur se réserve toute la production
(appelés la réserve) : faucher l'herbe des prés seigneuriaux et porter le foin au manoir, curer le fossé
qui entoure les murailles, labourer la terre du seigneur... et tout cela gratuitement. Cela représente
une à six journées de travail par an3.

Les conditions de vie des paysans


Les paysans vivent dans des masures : ce sont des maisons en torchis ou en pierres, le plus souvent
couvertes de chaume. Les maisons comportaient en général qu'une seule pièce, mal éclairée,
construite en bois ou en boue séchée.

Les grands défrichements


À partir du XIe siècle, les paysans, disposant d'outils nouveaux vont agrandir l'espace cultivé en
défrichant les forêts, les landes et les marais.
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Le travail annuel du paysan et les outils qu'il utilise pour l'effectuer

Calendrier du Rustican de Pierre de Crescent, vers 1306. Manuscrit du XVe siècle.

Les outils des paysans étaient simples, mais certains sont très durs à faire comme la houe, la bêche,
la faux, la serpe, la faucille et le fléau. Peut-être l'avez-vous déjà vu ou fait , mais ce n'était vraiment
pas simple. Aujourd'hui nous faisons des machines pour faire tout cela, comme la moissonneuse-
batteuse. Mais des personnes n'ont toujours pas changé leurs habitudes et continuent avec les outils
utilisés au Moyen Âge.

Le calendrier du Rustican, datant du XVe siècle, représente pour chaque mois le travail agricole
dominant (sauf pour le mois de mai qui est illustré par une activité seigneuriale, d'ailleurs souvent
néfaste aux paysans : piétinement des récoltes par la cavalcade des chasseurs).

 Janvier : il cure les fossés avec une houe.


 Février : il épand du fumier avec une hotte et une bêche.
 Mars : il taille la vigne avec une serpe.
 Avril : il tond les moutons avec des « forces ».
 Mai : il continue les travaux en vue de la prochaine récolte, tandis que le seigneur chasse
au faucon.
 Juin : il récolte le blé et le foin avec une faux.
 Juillet : il moissonne les céréales avec une faucille.
 Août : il bat les épis des céréales au fléau.
 Septembre : ce sont les semailles, il laboure avec l'araire et sème des graines « à la volée ».
 Octobre : il foule le raisin avec les pieds pour en extraire le jus qui donnera le vin.
 Novembre : il pratique la glandée, grâce à un bâton lancé qui fait tomber
les glands des chênes ou les faines des hêtres qui serviront pour engraisser sesporcs.
 Décembre : il tue les cochons.
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Conclusion
Que ce soit en vilain ou en serf, le paysan n’améliore pas spécialement sa condition par l’ajout de
nouvelles technologies. Celles-ci vont lui permettre d’aléger la charge de son travail mais ne va pas le
diminuer pour autant. Les seigneurs continuent à prendre leurs impôts sur son travail tandis que les
guerres et les épidémies prendront leur tribu en vies humaines.

Notes et références

1. ↑ http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1108

2. ↑ http://vivre-au-moyen-age.over-blog.com/article-22449156.html

3. ↑ http://www.lecri.fr/2012/07/05/idee-recue-au-moyen-age-les-paysans-sont-accables-dimpots/34180

Vocabulaire
Corvée : travail gratuit et obligatoire effectué par les paysans pour le seigneur.
Réserve : terres que le seigneur garde pour lui-même, qu’il fait cultiver par des paysans salariés
et d’autres soumis à la corvée.
Seigneurie : territoire sur lequel le seigneur exerce son pouvoir.
Tenure : terres que le seigneur loue aux paysans en échanges de redevances et de corvées.
Banalités : taxes payées au seigneur pour l’utilisation obligatoire de son four, de son moulin ou
de son pressoir.
Redevances : ensemble des taxes et des impôts payés par les paysans au seigneur.
Serf : paysan non libre, qui appartient à un seigneur.
Vilain : paysan libre.

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