Chapitre 1 Expansion Européenne

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Chapitre 1 : L’expansion européenne au XVIIIe siècle

Une Europe qui domine et qui s’enrichit


L’esclavage et la traite

A) Etre marchand à Londres :


1) L’Angleterre importe du coton depuis l’Amérique et
depuis l’Asie (Indes).
2) A Londres, la richesse se concentre autour du Royal
Exchange (la bourse) dans le quartier de la City.
3) Certains produits coloniaux sont directement revendus
(café, thé, épices, sucre). Le coton en revanche est
transformé en tissu avant d’être exporté dans le reste de
l’Europe.
4) La gravure représente la salle d’un coffee house (une
auberge) : le mobilier se compose de tables, de banquettes,
d’un paravent et d’une horloge. Les personnages sont
vêtus d’un habit, de culottes, de bas et chaussures à
boucles ; tous portent des perruques. Certains sont
attablés et boivent ou mangent ; d’autres sont occupés à
commenter une gazette (un journal).
5)
6) Au XVIIIe siècle, Londres est une grande ville de
commerce. Les marchands importent des produits
coloniaux comme le café, le sucre et le coton. Ils en
réexportent une grande partie vers les autres pays
européens ; il en va de même pour les productions
agricoles locales comme les céréales. La Tamise est un
grand port de commerce où l’on construit également des
navires. La City est le quartier des affaires ; autour de la
Bourse (Royal Exchange), on traite des affaires dans des
coffee houses ou dans des clubs. De nombreuses boutiques
vendent également des produits de luxe.
B) Le port de Bordeaux
1) Les produits transportés par le Comte de Vergennes
proviennent pour les exportations de la région de
Bordeaux et du sud-ouest (vin, eau de vie, alcool à l’anis,
pruneaux d’Agen et jambon de Bayonne), de France
(céréales et bois de construction), de Hollande (poisson
séché) et d’Irlande (bœuf salé). Il transporte aussi des
produits coloniaux (café, sucre, cacao et indigo) depuis
Saint-Domingue.
2) En 1768, le roi supprime les taxes payées pour la traite
des esclaves dans les Antilles ; cela vise à augmenter le
nombre des esclaves (donc la production) et à accroître le
commerce des produits coloniaux.
3) La présence de navires hollandais à Bordeaux s’explique
par le commerce : ils apportent du poisson séché et
repartent chargés de vins et d’alcools.
4) Le frère de Jean-Elie Gautier s’installe à Saint-Domingue
pour gérer les affaires tandis que Jean-Elie reste à
Bordeaux.
5) Au départ, Jean-Elie Gautier est un petit négociant
(commerçant) bordelais. A sa mort, cinquante ans plus
tard, il a été anobli par le roi et est l’une des premières
fortunes de Bordeaux. Pour cela, il a créé plusieurs sociétés
et multiplié les activités (commerce, assurances
maritimes) en pratiquant notamment la traite des Noirs
vers les Antilles. Ses mariages lui ont apporté les capitaux
nécessaires aux affaires.
C) L’Afrique, terre d’esclaves
1) Au XVIIIe siècle, on évalue à 6,5 millions le nombre
d’esclaves noirs emmenés d’Afrique vers l’Amérique et les
Antilles.
2) Pour la traite (commerce) des esclaves, les Européens
installent des comptoirs et construisent des forts sur la
cô te occidentale de l’Afrique (entre le Sénégal et l’Angola).
3) Les esclaves sont capturés par d’autres Africains à
l’intérieur des terres. Pour les amener jusqu’à la cô te où ils
seront vendus, certains sont transportés sur des pirogues
tandis que d’autres font le trajet à pied, attachés les uns
aux autres par des courroies de cuir.
4) Les Européens achètent les esclaves en échangeant des
objets fabriqués (armes, miroirs, tissus ce que l’on appelle
de la « pacotille ») ainsi que de l’alcool.
5) Les Africains sont à la fois les acteurs (ce sont eux qui
capturent les esclaves, les amènent à la cô te et les vendent
aux Européens qui ne s’aventurent pas à l’intérieur des
terres) et les victimes de la Traite (plusieurs millions sont
conduits en esclavage et un pourcentage non-négligeable
périt lors de la traversée). La traite européenne n’est pas
non plus la seule : il existe aussi une traite par les
marchands arabes.
6) Une fois arrivés à la cô te, les esclaves sont parqués sous
surveillance en attendant l’arrivée des navires européens ;
ils sont alors vendus après un examen pour voir leur état
physique et savoir s’ils survivront à la traversée ; ils sont
ensuite chargés sur les navires et transportés jusqu’à
l’Amérique où ils sont revendus aux enchères.
D) Une plantation à Saint-Domingue
1) La principale culture à Saint-Domingue est celle de la
canne à sucre (on produit du sucre et du rhum).
2) Les esclaves subissent plusieurs mauvais traitements.
Lorsqu’ils travaillent dans les champs de canne à sucre, ils
sont muselés pour les empêcher de manger. Ils sont aussi
fouettés jusqu’au sang et on les attache les bras en croix
sur le sol.
3) Le personnage du planteur est mis en valeur dans le
tableau par plusieurs moyens :
- il est au premier plan
- il est placé sur la diagonale
- il occupe la moitié de la toile
- il est habillé en blanc et « prend la lumière » alors que le
reste du tableau est dans la pénombre
- il est « en majesté » (comme un roi sur un trô ne)
4) Le champ de canne à sucre est au second plan sur la
gauche. L’usine (pour fabriquer le sucre) est en arrière-
plan à gauche également. On voit un esclave qui coupe la
canne dans le champ ; les autres sont à hauteur de l’usine.
5) En représentant un noir fouettant un noir, l’auteur veut
montrer que l’esclavage « déshumanise » les hommes et
qu’il nie tout sentiment de fraternité.
6) Si le navire représenté arrive directement d’Europe, il
peut transporter des produits manufacturés (mobilier,
tissu, alcool…). S’il arrive d’Afrique, sa cargaison se
compose d’esclaves. S’il repart vers l’Europe, il emporte
des produits coloniaux (sucre, cacao, café…).

Exercice p 33 :
1) La pendule représente un esclave noir, vêtu d’un
pantalon et portant deux bracelets d’or. Il est appuyé sur
un ballot et tient une pipe dans une main et une corde (ou
un fouet) dans l’autre.
Le cadran de l’horloge est sur le cô té du ballot (on peut
supposer que c’est du coton). Sur le ballot, on trouve une
bourse et plusieurs pièces d’or empilées. A cô té du ballot,
on voit des récipients et une ancre.
Sur le socle de la pendule, il y a trois représentations. A
gauche, c’est une balance. A droite on peut reconnaître une
plume et une règle. Au centre, on voit trois angelots : l’un
roule un tonneau pour le charger sur un navire, le second
porte un ballot sur une brouette et le troisième enregistre
les opérations sur un livre de comptes.
2) La représentation de l’esclave diffère de la réalité : on
voit un esclave qui se repose tranquillement et fume la
pipe, alors que les autres documents parlent plutô t de
travail forcé et de mauvais traitements.
3) Les acheteurs potentiels de ce genre d’objet sont des
négociants, des armateurs (qui équipent les navires pour
le commerce triangulaire) et éventuellement des
capitaines ayant fait fortune.
L’artiste veut souligner l’aspect positif de l’esclavage et du
commerce colonial : l’esclave n’a pas l’air d’être maltraité
et l’esclavage produit des richesses (ballots de coton,
pièces d’or et activité navale représentée sur le socle).
4) La représentation qu’ont les Européens des colonies est
complètement faussée : ils n’ont aucune connaissance de
l’esclavage et des conditions de la traite ; pour eux, il n’y a
que des profits avec l’arrivée des produits coloniaux.

Commerce atlantique et colonies


Au XVIIIe siècle certains pays européens (Angleterre,
France, Hollande, Portugal et Espagne) possèdent des
colonies sur les autres continents (Amérique, Afrique,
Asie).
« Colonie : territoire occupé et administré par une nation
en dehors de ses frontières, et demeurant attaché à la
métropole par des liens politiques et économiques
étroits. »
Pour l’exploitation des terres américaines et
l’enrichissement des pays (et particulièrement des ports)
européens, on importe des esclaves d’Afrique. C’est la base
du commerce atlantique.

Commerce triangulaire (schéma) :

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