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THESE DE DOCTORAT DE L’ETABLISSEMENT UNIVERSITE BOURGOGNE FRANCHE-COMTE

PREPAREE A L’UNIVERSITE DE TECHNOLOGIE DE BELFORT-MONTBELIARD

Ecole doctorale n°xxxxx


Ecole doctorale « science pour l’ingénieur et microtechnique »

Doctorat de Matériaux et Procédés

Par
Mme. ZOUARI Sahar

Elaboration et caractérisation mécanique et physico-chimique des revêtements déposés sur


des substrats en laiton par les techniques de projection thermique et pulvérisation
pneumatique pour application d'industrie sanitaire

Thèse présentée et soutenue à « UTBM », le « 06/12/2019 »

Composition du Jury :
Mme. LANGLADE Cécile Professeur des universités, LERMPS-UTBM Président
Mme. ALLAIN Nathalie Professeur des universités, EMMA-UL Rapporteur
M. BOUGUECHA Anas Professeur des universités, LA2MP-ENIGa Rapporteur
M. HADDAR Nader Professeur des universités, LGME-ENIS Examinateur
M. LIAO Hanlin Professeur des universités, LERMPS-UTBM Directeur de thèse
M. ELLEUCH Riadh Professeur des universités, LASEM-IPEIS Codirecteur de thèse
M. REGAYEG Mohamed Ingénieur, PDG de SOPAL Invité
Mme. GHORBEL Halima Enseignante-Chercheur, Université de Versailles Invitée
Learn from yesterday,
Live for today,
Hope for tomorrow.
The important thing
is not to stop questioning.

Albert Einstein
REMERCIEMENTS

Cette section est la plus importante du manuscrit. Elle rend hommage à tous ceux qui ont
participé, de près ou de loin, à la réussite de ce projet de thèse. MERCI !
Les travaux de recherche de ce mémoire ont été réalisés au sein du LAboratoire des Systèmes
ElectroMécaniques (LASEM) à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax (ENIS) en Tunisie et
au sein du Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur les Matériaux, les Procédés et les Surfaces
« LERMPS » à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard « UTBM » en France.
A Monsieur Chedly BRADAI et Madame Cécile Langlade,
Je tiens à vous exprimer ma profonde reconnaissance pour m’avoir permis de réaliser mes
travaux au sein de vos laboratoires « LASEM » et « LERMPS ».
Particulièrement, je remercie Madame Cécile LANGLADE d’avoir d’abord accepté de
présider le jury. Je vous remercie également pour votre support inoubliable le jour où j’ai eu
des problèmes de séjour. Que vous trouvez ici l’expression de mes sincères remerciements et
de ma respectueuse reconnaissance.
A Monsieur Riadh ELLEUCH,
Je vous remercie d’avoir été mon directeur de thèse et de m’avoir accordé votre confiance.
Merci pour vos précieux conseils, votre encadrement sans faille, votre réactivité, votre
disponibilité et votre indulgence. Je vous remercie également pour la qualité de votre savoir-
faire et de la rigueur qui m’ont été d’un bénéfice inestimable, vos encouragements constants,
vos critiques constructives et surtout pour vos qualités humaines et votre soutien moral.
A Monsieur Hanlin LIAO,
Merci pour avoir bien voulu accepté d’encadrer les travaux de cette thèse. Vous n’avez ménagé
ni votre temps, ni vos conseils avisés pour permettre le bon déroulement et l’aboutissement de
ce travail. Merci pour votre soutien en toutes circonstances. Merci pour votre convivialité et
votre façon de toujours privilégier les rapports humains.
A Madame Halima GHORBEL FEKI,
Un grand MERCI pour tous vos efforts infatigables durant la thèse. Je vous remercie
énormément pour votre serviabilité et votre gentillesse inconditionnelle. Vous étiez pour moi
non seulement une encadrante mais aussi une sœur que je n’avais pas. Merci pour vos aimables
discussions, votre soutien infini, votre générosité et votre support continu.
A Monsieur Anas BOUGUECHA et Madame Nathalie ALLAIN,

1
Je suis très contente de l'honneur que vous me faites en acceptant de juger ce travail. Soyez
assuré de mon plus profond respect et de ma sincère gratitude.
Qu’il me soit permis de vous témoigner ma profonde gratitude d’avoir accepté d’être
rapporteurs de ce travail.
A Monsieur Nader HADDAR,
Vous me faites le plaisir d’avoir accepté de se joindre à ce jury en tant qu’examinateur. Soyez
assuré de ma reconnaissance et de mon respect.
A Monsieur Mohamed REGAYEG,
Je vous remercie vivement d’avoir bien voulu se joindre à ce jury en tant qu’invité. Je suis très
reconnaissante à tout ce que vous avez fait pour moi afin de garantir le bon déroulement de mes
travaux. MERCI pour votre support moral et financier. MERCI aussi pour votre disponibilité,
votre ponctualité, votre respect pour le travail et surtout votre appui d’un grand
professionnalisme.
A Monsieur Malek REGAYEG,
Je vous remercie énormément d’être mon tuteur professionnel. MERCI pour vos conseils, votre
savoir-faire et votre soutien professionnel.
Je tiens aussi à remercier le personnel de la plate-forme de Sévenans pour leur bonne
humeur, leur disponibilité et leurs conseils. Merci pour votre aide et votre savoir-faire.
Je remercie particulièrement Charles BERNAGE et Yoan DANLOS pour leurs efforts, leur
dynamisme et leur serviabilité infinie. Je remercie également Joël CHAUVELOT et Christian
ADAM pour leur bonne humeur et pour tous les services qu’ils ont pu me rendre.
Aussi MERCI à Sophie COSTIL pour tout ce qu’elle a fait pour moi, à Michel MOLIERE
pour ses conseils constructifs et ses discussions intéressantes et à Pascal HOOG pour son aide
précieuse.
Je voudrais remercier chaleureusement Farida BAADACHE, Sophie LAPRADE et Caroline
DELAMARCHE, nos secrétaires d’amour, pour leur professionnalisme, leur support
administratif et leur bienveillance pour le bon déroulement des travaux.
Je tiens à remercier également tous mes collègues du laboratoire pour les moments de
discussions durant les pauses café et les sorties « After work ».
Je tiens aussi à remercier toutes l’équipe de la société SOPAL, plus particulièrement
Mademoiselle Fatma DERBEL pour tous ses efforts et son professionnalisme.

2
Je remercie chaleureusement Docteur Anis TOUMI pour son aide précieuse, son soutien continu
et ses conseils permanents. Que tu trouves ici l’expression de ma profonde reconnaissance et
mes sincères remerciements.
A ma formidable famille,
Chanceuse de vous avoir dans ma vie ! Mille MERCI pour vos encouragements
inconditionnels, votre support moral et financier, votre patience, vos sacrifices et surtout votre
amour infini.
Merci d’avoir croire en moi ! Que vous trouvez ici l’expression de mon profond amour que je
vous porte. Cette thèse est spécialement dédiée pour vous

Merci à tous...
« Les mots manquent aux émotions » (Victor Hugo)

3
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ............................................................................................................1

TABLE DES MATIERES ....................................................................................................4

LISTE DES FIGURES .........................................................................................................8

LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................... 12

INTRODUCTION GENERALE ET CONTEXTE INDUSTRIEL .................................. 13

CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ............................................................... 17

I. INTRODUCTION ....................................................................................................... 18

II. LES LAITONS ............................................................................................................ 18

II.1 GENERALITES SUR LES LAITONS ............................................................................... 18


II.2 LES DEPOTS ELECTROLYTIQUES ............................................................................... 21
II.2.1 Principe .............................................................................................................. 21
II.2.2 Chromage électrolytique ..................................................................................... 22
II.2.3 Défaillances du chromage électrolytique............................................................. 28

III. LES REVETEMENTS ................................................................................................ 29

III.1 LES TECHNIQUES DE REVETEMENT ...........................................................................29


III.1.1 Projection thermique .......................................................................................... 29
III.1.2 Peinture .............................................................................................................. 35
III.2 LES MATERIAUX DE REVETEMENT ............................................................................... 38
III.2.1 Céramiques (Composite Alumine (Al2O3)-Titane (TiO2))..................................... 38
III.2.2 Métalliques ......................................................................................................... 39
III.2.2.1 Alliage de Nickel (NiCrBSi) ....................................................................... 39
III.2.2.2 Acier inox (316L) ....................................................................................... 40
III.2.3 Organiques ......................................................................................................... 42
III.2.3.1 Poly-Ether-Ether-Ketone (PEEK) ............................................................ 42
III.2.3.2 Téflon ......................................................................................................... 43

IV. ETUDE TRIBOLOGIQUE DES REVETEMENTS .................................................. 47

IV.1 GENERALITES..........................................................................................................47

4
IV.2 COMPORTEMENTS A L’USURE DES REVETEMENTS POLYMERES .................................. 48

V. ETUDE DE LA CORROSION DES REVETEMENTS.............................................48

V.1 CORROSION DES REVETEMENTS METALLIQUES ......................................................... 49


V.1.1 Types de corrosion .............................................................................................. 49
V.1.2 Formes de corrosion ........................................................................................... 49
V.2 CORROSION DES REVETEMENTS ORGANIQUES ........................................................... 53

VI. SYNTHESE ................................................................................................................. 55

CHAPITRE II : MATERIAUX & TECHNIQUES .......................................................... 57

I. INTRODUCTION ....................................................................................................... 58

II. ELABORATION DES REVETEMENTS .................................................................. 58

II.1 CHOIX DES MATERIAUX DE REVETEMENTS ET PREPARATION DES SUBSTRATS .............58


II.2 PROJECTION THERMIQUE ......................................................................................... 59
II.3 PULVERISATION PNEUMATIQUE (PEINTURE).............................................................. 63

III. TECHNIQUES DE CARACTERISATION DES REVETEMENTS ........................ 64

III.1 CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE.................................................................... 64


III.1.1 Granulométrie Laser ....................................................................................... 64
III.1.2 Microscope Electronique à Balayage (MEB) ................................................... 65
III.1.3 Mesure du taux de porosité.............................................................................. 66
III.2 CARACTERISATION DE LA SURFACE REVETUE ........................................................... 66
III.2.1 Mesure de la rugosité de surface ..................................................................... 66
III.2.2 Energie de surface........................................................................................... 67
III.2.3 Test de corrosion ............................................................................................. 69
III.2.4 Caractérisation Tribologique ..........................................................................71
III.2.4.1 Evaluation du coefficient de frottement .................................................... 72
III.2.4.2 Evaluation d’usure ..................................................................................... 72
III.3 CARACTERISATION MECANIQUE DES REVETEMENTS.................................................. 72
III.3.1 Etude de l’adhérence mécanique ..................................................................... 73
III.3.2 Identification de la microdureté ....................................................................... 75

IV. SYNTHESE ................................................................................................................. 76

5
CHAPITRE III : DEVELOPPEMENT ET CARACTERISATION DES
REVETEMENTS PAR VOIE SECHE .............................................................................. 77

I. INTRODUCTION ....................................................................................................... 78

II. PROJECTION THERMIQUE PAR PLASMA (APS) ............................................... 78

II.1 ELABORATION DES REVETEMENTS (APS) ..................................................................... 78


II.2 OBSERVATIONS MACROSCOPIQUES ............................................................................... 78

III. PROJECTION THERMIQ UE A LA FLAMME HAUTE V ITESS E


(HVOF) ............................................................................................................................. 80

III.1 DEVELOPPEMENT DES REVETEMENTS (HVOF) ............................................................ 80


III.2 CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE DES REVETEMENTS ......................................... 81
III.2.1 Observations macroscopiques .............................................................................81
III.2.2 Observations microscopiques (MEB) .................................................................. 82
III.2.3 Porosité .............................................................................................................. 85
III.3 ETUDE DE LA SURFACE DES REVETEMENTS .................................................................. 86
III.3.1 Rugosité surfacique............................................................................................. 86
III.3.2 Tension de surface .............................................................................................. 88
III.3.3 Résistance à la corrosion .................................................................................... 89
III.4 CARACTERISATION MECANIQUE .................................................................................. 90
III.4.1 Adhérence mécanique ......................................................................................... 90
III.4.2 Microdureté ........................................................................................................ 91

IV. PROJECTION THERMIQUE A LA FLAMME SIMPLE ....................................... 92

IV.1 ELABORATION DES REVETEMENTS A LA FLAMME SIMPLE .............................................92


IV.2 OBSERVATIONS MICROSCOPIQUES (MEB) ................................................................... 93
IV.3 CARACTERISATION DE LA SURFACE REVETUE .............................................................. 94
IV.3.1 Evaluation de la rugosité .................................................................................... 94
IV.3.2 Mesure de l’énergie de surface............................................................................ 95
IV.3.3 Tenue à la corrosion ........................................................................................... 96
IV.4 EVALUATION DE L’ADHERENCE MECANIQUE ............................................................... 96

V. SYNTHESE ................................................................................................................. 96

CHAPITRE IV : DEVELOPPEMENT ET CARACTERISATION DES


REVETEMENTS PAR VOIE HUMIDE...........................................................................98

6
I. INTRODUCTION ....................................................................................................... 99

II. DEVELOPPEMENT ET CARACTERISATION DES REVETEMENTS TEFLON


99

II.1 ELABORATION DES REVETEMENTS EN TEFLON .............................................................. 99


II.2 OBSERVATIONS MICROSCOPIQUES (MEB) .................................................................. 101
II.3 CARACTERISATION DE LA SURFACE DES REVETEMENTS ............................................... 102
II.3.1 Mesure de la rugosité ......................................................................................... 102
II.3.2 Evaluation de l’énergie de surface ..................................................................... 104
II.3.3 Essai de corrosion .............................................................................................. 104
II.3.4 Evaluation du coefficient de frottement des revêtements Téflon .......................... 105
II.3 ADHERENCE MECANIQUE DES REVETEMENTS TEFLON ................................................. 109

III. SYNTHESE ............................................................................................................... 110

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES ...................................................... 112

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................... 116

7
LISTE DES FIGURES

Figure 1. Histoire des métaux ............................................................................................... 18


Figure 2. Diagramme d’équilibre des alliages Cu- ................................................................ 19
Figure 3. Principe de l’électrolyse ........................................................................................ 22
Figure 4. Principales étapes de traitement électrolytique utilisées dans la société SOPAL ..... 27
Figure 5. Exemples de défauts du chromage électrolytique : a) Non-revêtu, b) Brûlure, ........ 28
Figure 6. Classification des procédés de traitement de surface .............................................29
Figure 7. Principe des techniques de la projection thermique ................................................ 30
Figure 8. Principe de la projection APS ............................................................................... 31
Figure 9. Principe de la projection à la flamme conventionnelle ...........................................31
Figure 10. Principe de la torche HVOF ................................................................................. 32
Figure 11. Représentation schématique des zones affectées d’une surface ............................ 33
Figure 12. Représentation de l’accrochage mécanique : (a) Morphologie de la surface et (b)
Ancrage des particules sur la surface ................................................................................... 34
Figure 13. Composition typique d’une peinture liquide à base d’un solvant ......................... 35
Figure 14. Pistolet à peinture : (a) pistolet pneumatique, (b) pistolet électrostatique : procédé
corona et procédé tribo-électrique ......................................................................................... 37
Figure 15. Formule chimique du PEEK ............................................................................... 42
Figure 16. Répartition des polymères les plus populaires ..................................................... 44
Figure 17. Formule chimique du PTFE ................................................................................ 44
Figure 18. Formule chimique du FEP .................................................................................. 45
Figure 19. Schéma d’un tribo-système ................................................................................. 47
Figure 20. Les types de corrosion ........................................................................................ 49
Figure 21. Exemple de corrosion généralisée d’un revêtement HVOF de NiCrBSi sur un
substrat en acier : a) Au niveau de la surface ; b) Au niveau de la section ............................ 50
Figure 22. Schéma d’une pile de corrosion ..........................................................................50
Figure 23. Corrosion par piqûres :a) Amorçage, b) Propagation de piqûres .......................... 51
Figure 24. .Exemple d’une corrosion par piqûres a) d’un dépôt de chrome électrolytique sur
un substrat en acier, b) à la surface d’un acier inoxydable 304L ......................................... 51
Figure 25. Exemple de corrosion inter-granulaire à la surface d’un acier inoxydable austénitique
.............................................................................................................................................52
Figure 26. Exemple de corrosion-érosion produite à la surface d’un acier inoxydable 304L.. 52

8
Figure 27. Exemple de corrosion caverneuse à la surface d’un acier inox 316L..................... 53
Figure 28. Exemple de fissuration par corrosion sous contrainte et la corrosion inter-faciale
dans un revêtement LPPS en titane sur un substrat en acier St 37 ........................................ 53
Figure 29. Morphologies d’un revêtement PEEK après le test de corrosion selon la norme
ASTM D1308‐02 à différents instants .................................................................................. 54
Figure 30. Forme et dimensions des substrats en laiton ......................................................... 59
Figure 31. Schéma de principe de la projection (APS) ......................................................... 60
Figure 32. Photos du dispositif expérimental de la projection (APS) ..................................... 60
Figure 33. Photographie du dispositif expérimental de la projection (HVOF) ........................ 62
Figure 34. Photographie du dispositif expérimental de la projection à la flamme conventionnelle
.............................................................................................................................................63
Figure 35. Photographie du dispositif expérimental de la pulvérisation (peinture) ................. 64
Figure 36. Photographie du dispositif de mesure de la granulométrie (LERMPS/ Montbéliard)
.............................................................................................................................................65
Figure 37. Photographie du MEB (LERMPS/Montbéliard) ................................................... 65
Figure 38. Photographie de l’appareil de carbonisation (LERMPS/Montbéliard) .................. 66
Figure 39. Photographie du profilomètre 3D (LERMPS/Montbéliard) .................................. 67
Figure 40. Photographie et principe de l’unité de mesure de l’angle de contact
(LERMPS/Montbéliard) ....................................................................................................... 67
Figure 41. Photographie de l’enceinte du brouillard salin (Dycometal SSC400) .................... 69
Figure 42. Photographie du tribomètre pion-disque (LERMPS/Montbéliard)
.............................................................................................................................................71
Figure 43. Principe de détermination du coefficient de frottement ......................................... 72
Figure 44. Schéma de principe de mesure de l’adhérence selon la norme ASTM C633-01 .... 73
Figure 45. Photographie de l’unité de mesure de l’adhérence (LERMPS/Sevenans) .............. 74
Figure 46. Schéma de principe du test de quadrillage ........................................................... 74
Figure 47. Les classes d’évaluation de l’essai de quadrillage ................................................ 75
Figure 48. Dispositif de mesure de la microdureté (LERMPS/Sevenans) .............................. 76
Figure 49. Problèmes d’adhérence mécanique des revêtements céramiques dus à l’absence de
préparation de la surface avant la projection thermique ......................................................... 79
Figure 50. Photographies des revêtements composite Alumine-Titane obtenus par (APS) ..... 79
Figure 51. Morphologie des grains et distribution granulométrique des particules de la
poudre NiCrBSi (a) et acier inox 316L (b) ............................................................................ 80

9
Figure 52. Photographie des dépôts HVOF de NiCrBSi et des dépôts de l’inox 316Lavant (a) ;
(b) et après (c) ; (d) polissage, respectivement. ..................................................................... 81
Figure 53. Observations MEB à la surface des revêtements HVOF de NiCrBSi et de l’inox 316L
avant le polissage : (a) ; (b) et après le polissage (c) et (d), respectivement ........................... 82
Figure 54. Observations MEB des coupes transversales des revêtements HVOF : (a) NiCrBSi ;
(b) Inox 316L. ...................................................................................................................... 83
Figure 55. Analyses EDS des revêtements HVOF : (a) NiCrBSi ; (b) 316L SS. .................... 84
Figure 56. Mesures de la porosité des revêtements de NiCrBSi et de l’inox 316L en surface (a)
et en coupe transversale (b). .................................................................................................. 85
Figure 57. Image optique des revêtements NiCrBSi et inox 316L au niveau : de la surface (a) ;
(b) et de la section : (c) ; (d), respectivement......................................................................... 86
Figure 58. Analyse de la rugosité de surface du substrat en laiton non revêtu : ...................... 87
Figure 59. Analyse de la rugosité de surface du revêtement NiCrBSi et inox 316L: avant (a);
(b) et après: (c); (d) polissage, respectivement. ..................................................................... 88
Figure 60. Photographies de la surface prises après le test de corrosion : (a) Revêtement de
NiCrBSi ; (b) Revêtement de l’inox 316L. ............................................................................ 90
Figure 61. Adhérence mécanique des revêtements HVOF de NiCrBSi et de l’inox 316L ......91
Figure 62. Mesures de la microdureté au niveau de la coupe transversale des revêtements en
NiCrBSi et en inox 316L. ..................................................................................................... 92
Figure 63. Morphologie des particules de la poudre PEEK ................................................... 92
Figure 64.Distribution granulométrique de la poudre PEEK.................................................. 93
Figure 65. Revêtements PEEK élaborés par la projection à la flamme simple ....................... 93
Figure 66. Observations MEB à la surface du revêtement PEEK sur un substrat en laiton non
sablé (a) et sur un substrat en laiton sablé (b) ........................................................................ 94
Figure 67. Observation MEB au niveau de la section du revêtement PEEK........................... 94
Figure 68. Observations 3D de la surface du revêtement PEEK sur un substrat en laiton non
sablé (a) et sur un substrat en laiton sablé (b) ........................................................................ 95
Figure 69. Photographie de la surface du revêtement PEEK prise après le test de corrosion. . 96
Figure 70. Photographie des revêtements Téflon-PTFE et Téflon-FEP appliqués sur des pièces
non conformes .................................................................................................................... 100
Figure 71. Photographie des revêtements Téflon-PTFE et Téflon-FEP appliqués sur des pièces
nickelées............................................................................................................................. 100
Figure 72. Observations MEB des revêtements au niveau de la surface : (a) FEP ; (b) PTFE
........................................................................................................................................... 101

10
Figure 73. Observations MEB des revêtements au niveau de la section : (a) FEP ; (b) PTFE
........................................................................................................................................... 102
Figure 74. Représentation tridimensionnelle de la surface du : (a) revêtement FEP, (b)
revêtement PTFE ................................................................................................................ 103
Figure 75. Photographies des revêtements avant et après le test de corrosion : (a) revêtement
FEP, (b) revêtement PTFE .................................................................................................. 105
Figure 76. Courbes de coefficient de frottement du revêtement FEP glissant sur une bille WC /
Co à 50 m, 100 m, 150 m et 500 m à 5 N de charge normale et à une vitesse de glissement de
10 cm / s. ............................................................................................................................ 106
Figure 77. Morphologies MEB de la surface usée du revêtement FEP glissant à (a) 50 m, (b)
100 m, (c) 150 m et (d) 500 m contre la bille WC / Co, sous une charge normale de 5 N et une
vitesse de glissement de 10 cm / s. ...................................................................................... 107
Figure 78. Morphologies MEB et cartographie élémentaire EDS de la surface usée du
revêtement FEP glissant sur (a) 50 m, (b) 100 m, (c) 150 m et (d) 500 m contre une bille de WC
/ Co, sous une charge normale de 5 N et une vitesse de glissement de 10 cm / s. ................. 109
Figure 79. Observations MEB de la grille à la surface : (a) du revêtement FEP, (b) du revêtement
PTFE .................................................................................................................................. 110
Figure 80. Photographie d’un robinet complet revêtu du FEP noir ...................................... 111

11
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Différents types de défauts obtenus après chromage électrolytique ...................... 28


Tableau 2. Compositions chimiques de l’alliage NiCrBSi ..................................................... 40
Tableau 3. Composition chimique de l’acier inoxydable 316 L ............................................ 40
Tableau 4. Propriétés mécaniques et thermiques de l’acier inoxydable 316 L ....................... 41
Tableau 5. Exemples de produits en PEEK et propriétés critiques caractéristiques de
l’application ......................................................................................................................... 43
Tableau 6. Tableau comparatif de certaines propriétés du Téflon FEP et PTFE .................... 46
Tableau 7. Effet des produits chimiques inorganiques sur les polymères .............................. 55
Tableau 8. Effet des produits chimiques organiques sur les polymères ................................. 55
Tableau 9. Paramètres de la projection (APS) des poudres céramiques ................................. 61
Tableau 10. Paramètres de la projection (HVOF) des poudres inox (316L) et (NiCrBSi) ......62
Tableau 11. Paramètres de la projection à la flamme conventionnelle de la poudre (PEEK) .. 63
Tableau 12. Paramètres de la pulvérisation et de la polymérisation des peintures (PTFE) et
(FEP) .................................................................................................................................... 64
Tableau 13. Energie de surface des liquides usuels selon le modèle Owens-wendt ................ 68
Tableau 14. Les classes d’analyse de la corrosion ................................................................. 70
Tableau 15. Classification des types de détérioration sélectionnés ........................................ 70
Tableau 16. Conditions expérimentales du test de frottement ................................................ 71
Tableau 17. Epaisseurs des revêtements HVOF .................................................................... 83
Tableau 18. Mesures de l'angle de contact et des énergies de surface totales du laiton, des
revêtements électrolytiques (SOPAL) et des revêtements HVOF de NiCrBSi et de l’inox 316L.
.............................................................................................................................................89
Tableau 19. Résultats obtenus des revêtements en NiCrBSi et en acier inoxydable 316L après
les essais de corrosion. ..........................................................................................................90
Tableau 20. Mesures de l'angle de contact et des énergies de surface totales du PEEK ..........95
Tableau 21. Résultats obtenus le revêtement PEEK après les essais de corrosion. ................. 96
Tableau 22. Mesure de l'angle de contact et des énergies de surface totales des revêtements FEP
et PTFE .............................................................................................................................. 104
INTRODUCTION GENERALE ET CONTEXTE
INDUSTRIEL

L’évolution des technologies et des pratiques conduit aujourd’hui à privilégier la diffusion des
méthodes écologiques et économiques dans le domaine industriel. La valeur de la connaissance
et du savoir est pendant des années restée la préoccupation spécifique aux industriels
électrolytiques. Dans ce contexte, la société SOPAL qui est prééminente en Tunisie dans la
production et la distribution des articles en laiton dans différents secteurs (équipements
sanitaires et branchement d’eau et du gaz...) s’intéresse à faire le matriçage à chaud, la fonderie
gravitaire, l’injection sous pression, l’usinage à commande numérique, le polissage robotisé et
le traitement électrolytique de surfaces (nickelage/chromage) des produits de robinetterie
sanitaire. Parmi toutes ces activités, SOPAL appuie sa stratégie de croissance essentiellement
sur le développement fonctionnel et esthétique de la robinetterie sanitaire et vise l’excellence
et l’innovation dans ce domaine d’application. Pour ce faire, elle dispose d’une large chaine de
traitement électrolytique de surface, plus particulièrement le chromage électrolytique connu
aussi sous le nom du chromage décoratif, afin de conférer à la surface de ses produits certaines
propriétés mécaniques et chimiques pour une longue et meilleure durée de vie. En effet, le
chromage électrolytique est une technique de revêtement très répandue. Elle permet d’avoir un
dépôt fonctionnel dont les propriétés de résistance à l'abrasion, à l'usure et à la corrosion au-
delà de son aspect esthétique [1] [2]. Le chrome décoratif est généralement déposé sur une
sous-couche de nickel (en couche unique ou bicouches), puisque ce dernier protège le substrat
contre la corrosion. Il fournit au chrome une couleur blanche et il est protégé par le chrome
contre le ternissement par oxydation de surface [3].
Les travaux antérieurs montrent que cette technique permet de produire des pièces d’excellentes
performances mécaniques et chimiques avec un bon aspect de surface [4] [5].
Pour ce type d’industrie, SOPAL utilise principalement le laiton comme substrat pour ses
propriétés intéressantes ; en particulier sa malléabilité [6] [7].
En dépit de la bonne qualité de la surface des revêtements élaborés par la technique de chromage
électrolytique, plusieurs facteurs peuvent limiter le choix de cette méthode dans le domaine
industriel. En effet, l’électrodéposition du chrome est réalisée au moyen de solutions dans
lesquelles le chrome est à l'état d'oxydation six. À ce degré d'oxydation, le chrome est toxique
et a la réputation d'être cancérigène [8] [9] [10].

13
De plus, cette technique utilise aussi la déposition du nickel (Ni) déposé sous une couche de
chrome décoratif pour fournir une meilleure protection contre la corrosion permettant de
produire une surface lisse de haute qualité. Une évaluation des risques en 1996 a été établie par
l’Union Européenne pour enquêter sur le nickel et ses composés vis-à-vis de son impact sur
l'environnement et la santé humaine. Cette étude a conclu que le nickel est classé parmi les
éléments chimiques nocifs et qui est devenu une substance toxique [11].
En outre, les coûts de la non-conformité autrement dit des produits présentant des défauts
surfaciques provoqués lors de l’électrodéposition affectent la productivité de l’industriel. De
plus, les coûts de la chaine de collecte des déchets et des traitements des eaux usées encouragent
l’industriel à adopter d’autres techniques plus propres et plus pratiques : « Traiter la pollution
c’est bien, mais produire propre, c’est mieux », Anne Cikankowitz.
Par conséquence, l’industrie électrolytique, sous la pression des réglementations de l'organisme
Registration, Evaluation, Authorisation et restriction of CHemicals "REACH" [11], a recours
à la recherche scientifique afin de remédier ces problèmes et trouver des alternatives
écologiques économiques et pratiques.
Dans ce contexte, de nombreux travaux de recherche ont été intéressés à produire des
revêtements fonctionnels et de bons aspects de surface en utilisant des méthodes économiques
et écologiques. Par exemple, Daure et al. [12] ont montré que le chrome pulvérisé par la
technique de dépôt physique en phase vapeur (PVD) est un candidat potentiel au chrome
électrolytique conventionnel dans certaines applications de frottement par contact. D'autres
études ont utilisé différentes autres techniques telles que le dépôt chimique en phase vapeur
(CVD) et la projection thermique [13] [14].
Dans ce cadre, L'objectif principal de cette recherche est de développer un substitut commercial
au chromage électrolytique pour l'industrie électrolytique plus particulièrement l’industrie
sanitaire SOPAL.
La démarche de ce travail consiste à étudier les propriétés et le comportement en frottement-
usure d’un nouveau revêtement par différents process. Ainsi, les stratégies de production
écologiques et économiques suivies dans ce travail peuvent être des changements
fondamentaux dans le processus de production initial, mais aussi une modification des étapes
existantes. En effet, un meilleur compromis entre productivité, rentabilité et impacts
environnementaux est exigé.
Les travaux de thèse présentés dans ce mémoire ont été développés au Laboratoire des Systèmes
Electro-Mécaniques (LASEM) à l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax en Tunisie et le
Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Matériaux, les Procédés et les Surfaces
(LERMPS) à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard en France. Ce travail s’inscrit

14
dans le cadre d’un projet de thèse en cotutelle entre les deux universités de Sfax et de Belfort-
Montbéliard et en coopération avec la Société de Production d’Articles en Laiton « SOPAL ».
Ce projet est financé par l’Union Européen « UE » dans le cadre du programme d’appui à
l’Education, la MObilité, la Recherche et l’Innovation « EMORI » géré par l’Agence Nationale
de la Promotion de la Recherche scientifique « ANPR ».
Le manuscrit comporte 4 chapitres :
 Le premier chapitre présente une rétrospective bibliographique sur le procédé de
chromage électrolytique, les différentes méthodes d’élaboration des revêtements à
savoir la projection thermique et la peinture et également des matériaux de revêtement.
Ces deux méthodes comportent plusieurs techniques d’application des revêtements. En
effet, plusieurs techniques par projection thermique peuvent être employées selon la
source d’énergie utilisée telles que la projection plasma atmosphérique (APS), la
projection à la flamme haute vitesse (HVOF) et la projection à la flamme simple.
Egalement, la peinture peut être appliquée à l’aide de plusieurs techniques comme la
pulvérisation pneumatique, le trempage simple et le trempage électro-phorétique.
Le choix des matériaux de revêtements et la technique d’élaboration est porté
essentiellement sur l’application auxquels ils sont destinés.
 Le deuxième chapitre présente les matériaux et les différentes techniques
expérimentales utilisées dans ce projet. Dans ce travail, différentes natures de matériaux
ont été utilisées à savoir les matériaux céramiques, les matériaux métalliques et les
matériaux organiques. Concernant les techniques utilisées, nous avons utilisé des
techniques pour le développement des revêtements par les méthodes de projection
thermiques et la pulvérisation pneumatique et aussi des techniques de caractérisation
des revêtements élaborés permettant d’identifier les propriétés mécaniques, physico-
chimiques et le comportement en frottement de ces dépôts.
 Le troisième chapitre est consacré à l’élaboration et la caractérisation des revêtements
par la méthode de la projection thermique. Ce chapitre porte sur l’élaboration des dépôts
céramiques (Al2O3-TiO2) par la technique APS, des dépôts métalliques (NiCrBSi et
l’inox 316 L) par la technique HVOF et des polymères (PEEK) par la technique de
projection à la flamme simple
 Le dernier chapitre concerne le développement et la caractérisation des dépôts Téflon
PTFE et FEP par la technique de pulvérisation pneumatique (peinture).

15
Ce mémoire est clôturé par une synthèse sur l’ensemble de l’étude et les principaux résultats de
recherche et met en évidence des recommandations concernant les futurs travaux à mener pour
poursuivre cette étude.

16
Chapitre I : Revue Bibliographique

17
Chapitre I : Revue bibliographique

I. Intr oduction
Cette partie de revue concerne la présentation générale sur le laiton et les dépôts électrolytiques
en détaillant les principaux problèmes et les défauts du chromage électrolytique rencontrés au
sein de la société ‘SOPAL’. Ensuite, nous présentons les techniques de revêtements en
particulier la projection thermique et la pulvérisation pneumatique (la peinture). Nous
terminons par la présentation des matériaux destinés pour des revêtements fonctionnels. Enfin
nous rappelons des méthodes de caractérisation tribologique et de l’étude de corrosion.
II. Les laitons
II.1 Généralit és su r les laiton s
Le cuivre est le premier métal qui a été découvert et utilisé par l’être humain (Figure 1) [15].
C’est un métal de couleur orange qui a été découvert depuis fort longtemps. Dès l’antiquité, les
deux principaux alliages de cuivre utilisés sont : le bronze puis le laiton. Depuis cette époque,
les alliages de cuivre n’ont cessé de se diversifier, avec le cupro-aluminium à la fin du 19ème
siècle et avec le développement des alliages sans plomb aujourd’hui.

Figure 1. Histoire des métaux [15]

Le laiton est alors un alliage non ferreux essentiellement composé de cuivre et de zinc dans des
proportions variables. Selon sa composition, on peut lui attribuer le nom du cuivre jaune,
tombac, bronze florentin, similor, archal ou pinchbeck. Selon les propriétés désirées, on peut
lui ajouter du plomb, de l’étain, du nickel, du chrome ou du magnésium.
On distingue trois catégories de laiton :
 Les laitons simples dites aussi les laitons binaires : ils sont composés uniquement de cuivre
et de zinc. La présence du zinc diminue la température du point de fusion et la conductivité
électrique de l’alliage. Cependant, il augmente sa dureté et sa résistance mécanique.

18
Chapitre I : Revue bibliographique

 Les laitons au plomb : ils sont les alliages qui contiennent du cuivre, du zinc et un faible
pourcentage de plomb (de 1 à 3%). En effet le plomb permet d’améliorer le facteur d’usinage.
 Les laitons spéciaux : ils sont les alliages cuivre-zinc contenant de faibles proportions
d’éléments d’alliage à savoir : l’étain, l’aluminium, l’arsenic, le magnésium, le nickel...
Ces éléments fournissent aux laitons de meilleures propriétés mécaniques et une bonne
résistance à l’oxydation et à la corrosion.
En fonction de la composition de Cuivre (Cu) et de Zinc (Zn) et de la température, différentes
phases peuvent se former. Ces phases ont des particularités réparties selon un diagramme
d’équilibre (Figure 2) [16].

Figure 2. Diagramme d’équilibre des alliages Cu-Zn [16]

D’après ce diagramme d'équilibre des alliages de cuivre-zinc, nous constatons l‘existence de


plusieurs phases cristallographiques réparties comme suit [17]:
 La phase α, est une solution solide de zinc dans le cuivre, de structure cubique à faces
centrées. Les alliages contenant jusqu’à 35% de Zinc sont monophasés (phase α). Ils sont
réputés en vue de leurs propriétés de ductilité et leurs aptitudes à la déformation à froid.
L’alliage de type (α) le plus fréquemment utilisé est celui 64/36. Toutefois, l’alliage à 30% de
zinc offre une meilleure ductilité et une bonne résistance à la corrosion.
 La phase β (haute température) correspond à la composition CuZn de structure cubique
centrée. Cette phase apparait au-delà de 35% de Zinc. Ces alliages présentent une bonne dureté
mécanique. La ductilité à froid des alliages (α + β) n’est pas très bonne, cependant ils présentent
une excellente ductilité à chaud grâce à la plasticité de la phase béta à haute température.
La phase β' (basse température) correspond à la même composition CuZn de structure cubique.
En effet, la phase (β) se transforme en phase (β') aux environs de 450 °C à 470 °C. Cela est lié
au passage des atomes de Zinc d’une structure aléatoire à une structure ordonnée dans le réseau.

19
Chapitre I : Revue bibliographique

Cette modification a un effet quasiment négligeable sur la microstructure et les propriétés


mécaniques. A température ambiante, la phase (β), présente dans l’alliage, est de caractère dur
et fragile. Elle ne permet pas donc la déformation à froid et favorise par la suite le
fractionnement des copeaux et, par conséquent, l’usinabilité du métal.
 La phase γ est de structure cubique centrée et de formule chimique Cu5Zn8.
 La phase δ est de structure cubique et de formule chimique CuZn3.
 La phase ε est de structure hexagonale compacte et de formule chimique CuZn5.
 La phase η est une solution solide de cuivre dans le zinc, de structure hexagonale compacte.

Les propriétés de l'alliage (Cu-Zn) dépendent principalement de la composition chimique et des


éléments d’addition. Ces éléments, soit ils restent insolubles, soit ils forment une nouvelle phase
(composés définis…), soit ils entrent dans la formation des phases du laiton.
Différents éléments d’addition peuvent être présents dans les alliages (Cu-Zn) à savoir le plomb
(Pb), le fer (Fe), l’étain (Sn), le magnésium (Mg), le chrome (Cr), le manganèse (Mn), le nickel
(Ni) et l’aluminium (Al). Le plomb n’est pas miscible dans les phases du laiton, il conserve sa
propre structure cubique à faces centrées. La phase de plomb est observée au microscope dans
l’alliage sous forme de globules. Cette phase peut diminuer la dureté mécanique du matériau et
elle peut améliorer cependant son facteur d’usinage. Le magnésium et l’étain forment de
nouvelles solutions solides qui diminuent les propriétés mécaniques mais qui augmentent
considérablement la résistance à la corrosion du laiton. Les éléments d’addition tels que le
nickel, l’aluminium, le fer, le manganèse, le cobalt et le silicium peuvent entrer dans la
composition des phases (α) et (β’) des alliages (Cu-Zn). Ainsi, tous ces éléments d’addition
peuvent affecter les proportions de phases (α et β’) du laiton [18].
Les laitons se distinguent par avoir de multiples propriétés réparties comme suit [19] [20] [21]:
 Propriétés mécaniques :
 Ductilité et malléabilité importantes et modelage facile ;
 Excellente plasticité en matriçage ;
 Résistante à l’usure par frottement ;
 Dureté minimale et maximale entre 80 et 170 HB ;
 Pas d’étincelles par impact mécanique et propriété atypique des alliages ;
 Propriétés thermiques :
 Bonne conductivité thermique ;
 Excellentes propriétés de soudure ;

20
Chapitre I : Revue bibliographique

 Température de fusion (980ºC) est inférieure à celle du fer, des aciers, le bronze et le cuivre
pur. On peut donc fondre des pièces en laiton par différentes techniques.
 Propriétés électriques :
 Bonne conductivité électrique ;
 Propriétés chimiques :
 Excellente résistance à la corrosion ;
 Autres propriétés :
 Recyclable, ses résidus peuvent se fondre autant de fois qu’il soit nécessaire sans perdre
ses propriétés ;
 Bel aspect esthétique : brillant et doré ;
Toutes ces propriétés rendent le laiton un matériau incontournable et très utilisé dans plusieurs
domaines d’applications à savoir les instruments de précision, l’horlogerie, la décoration, les
instruments de musique, la serrurerie, l’armement (douilles), la monnaie et la construction.
En outre, le laiton est principalement utilisé dans le domaine de la robinetterie sanitaire parce
qu’il possède, de plus ses propriétés ainsi-citées, un bel aspect esthétique.
Nous nous intéressons à ce domaine d’application ‘Robinetterie’ qui exige à la fois un très bel
aspect décoratif et de très bonnes propriétés mécaniques et chimiques. De ce fait, les traitements
de surfaces sont devenus incontournables dont le traitement le plus connu est le chromage
décoratif. Il consiste à élaborer un dépôt électrolytique de chrome sur la surface du produit en
laiton.
II.2 Les dépôt s élect rolytiques
II.2.1 Principe
Les dépôts électrolytiques font partie des dépôts obtenus par voie humide et ils sont utilisés
pour les opérations de traitement de surface. Ce sont des traitements mettant en œuvre des
réactions électrochimiques. Ils consistent à déposer un métal ou un alliage métallique sur les
surfaces à revêtir afin d’améliorer certaines propriétés physiques à savoir la protection contre
la corrosion et d’autres propriétés d’aspect esthétique (Figure 3) [22].
Le principe d'un dépôt métallique par électrolyse consiste à plonger deux électrodes (Anode et
Cathode) dans un bain électrolytique contenant une solution électrolyte pour assurer le transfert
ionique. Les deux électrodes sont liées aux bornes d’un générateur de courant afin d’assurer un
passage de courant et des électrons entre les deux électrodes. En effet, la cathode, polarisée
négativement et constituée de la pièce à revêtir, est le siège de la réaction de réduction
conduisant à la formation du dépôt. Cette électrode peut également être le siège d'autres

21
Chapitre I : Revue bibliographique

réactions de réduction dont l'électrolyse de l'eau avec un dégagement d'hydrogène, qui peut être
une source de fragilisation de certains substrats. L’anode, est le siège d'une ou de réaction(s)
d'oxydation. Elle peut être soluble ou insoluble. Lorsqu'elle est soluble, elle est constituée du
métal à déposer et est soumise à la réaction inverse de celle qui se produit à la cathode.
Lorsqu'elle est insoluble, la composition du bain varie de façon continue au cours de
l'électrolyse.

Figure 3. Principe de l’électrolyse [22]

Dans le secteur industriel, les dépôts électrolytiques les plus utilisés sont les revêtements de
nickel et de chrome [23]. L’opération de traitement de surface avec le chrome est appelée le
chromage.
Ce traitement est utilisé pour deux applications importantes : le chromage décoratif et le
chromage dur, pour lesquelles, la couche déposée ne diffère principalement que par son
épaisseur [24].
Au cours des travaux de thèse que nous présenterons dans les chapitres suivants, nous nous
intéressons à l’application du chromage décoratif sur des produits en laiton, à savoir les
robinets. Ces produits sont fabriqués au sein de la société SOPAL dont nous présenterons le
principe et les étapes de traitement de surface par la méthode électrolytique qu’elle utilise.
II.2.2 Chromage électrolytique
Le principe du chromage électrolytique, qui est un procédé de revêtement par électrolyse,
consiste à déposer du chrome métallique sur le laiton afin de lui conférer les bonnes propriétés
de ce métal. Parmi les principales propriétés recherchées par la société SOPAL, nous pouvons
citer une bonne adhérence des dépôts électrolytiques, un bon aspect décoratif et une excellente
résistance contre la corrosion et contre l’usure. Au sein de la société SOPAL, les pièces en
laiton polies minutieusement subissent plusieurs étapes de traitement de surface (Figure 4) :

22
Chapitre I : Revue bibliographique

 Dégraissage chimique :
La qualité du revêtement dépend énormément des caractéristiques physico-chimiques de la
surface à revêtir [25]. De ce fait, la surface des pièces en laiton doit être très propre et exempte
de toute trace de graisse provenant principalement des opérations mécaniques antérieures à
savoir le polissage.
Le dégraissage chimique est alors utilisé par SOPAL afin de nettoyer la surface du laiton. En
effet, les pièces de laiton bien polies sont plongées dans un bain contenant des dégraissants de
type (ENPREP). Ces dégraissants organiques sont introduits sous forme de liquide et de poudre.
Ils sont économiques, écologiques et ils sont particulièrement utilisés pour éliminer les résidus
de la pâte à polir en complément d’une action ultrasonique. La température du bain est menée
entre 60°C et 70°C pendant 8 à 15 minutes.
 Dégraissage Ultrason :
L’utilisation d’ultrasons permet particulièrement de renforcer l’action chimique du dégraissage.
Grâce à un transducteur installé dans le bain, des ondes mécaniques produites par un générateur
sont transmises au liquide. Ces ondes sonores ainsi produites provoquent une cavitation à la
surface de la pièce à nettoyer. Les bulles issues de cette cavitation explosent à la surface de la
pièce et induisent de très fortes pressions. Cette action physique favorise le détachement des
contaminants essentiellement les résidus de la pâte à polir.
L’action des ultrasons aide aussi au ramollissement des impuretés et favorise ainsi l’infiltration
de la solution de dégraissage [26]. Les mêmes dégraissants (ENPREP) sont introduits dans ce
bain. La température du bain est menée entre 60°C et 70°C pendant 3 à 4 minutes.
 Rinçage :
Un simple rinçage à l’eau de robinet est nécessaire pour éliminer la mousse issue des bains de
dégraissage. Cette étape dure 3 minutes.
 Dégraissage électrolytique :
Il s’agit d’une dernière étape de nettoyage avant l’élaboration du dépôt électrolytique. C’est un
nettoyage dit de précision. La formulation de ce bain est sensiblement identique à celle du bain
de dégraissage chimique. La pièce de robinetterie en laiton passe par deux sortes de dégraissage
électrolytique. Le premier est cathodique où la pièce joue le rôle de la cathode. Il est considéré
comme un pré-nettoyage suivi directement d’un dégraissage anodique où la pièce est l’anode.
Lors de chacun des deux dégraissages électrolytiques, la pièce est placée avec l’électrode de
polarité opposée dans un bain contenant un électrolyte. L’application d’un courant continu
provoque la formation d’oxygène à l’anode et d’hydrogène à la cathode. Le gaz forme de petites
bulles à la surface de la pièce, sous la couche de salissures. Ces bulles montent vers la surface,

23
Chapitre I : Revue bibliographique

ce qui a pour effet de décoller les salissures qui sont ensuite dissoutes dans la solution de
dégraissage [27]. La température des bains est entre 55°C et 65°C, le cycle de dégraissage
cathodique dure de 1 à 2 minutes alors que celui anodique dure entre 30 et 60 secondes.
 Rinçage :
Après le dégraissage électrolytique, trois rinçages sont effectués à l’eau de robinet. Il s’agit
d’un rinçage multiple séries (en cascade). L’arrivée d’eau se situe dans la dernière cuve de
rinçage et traverse en cascade les deux autres cuves de rinçage jusqu’à la première. L’eau
circule alors à contre-courant du transfert des pièces rincées. Ce bain permet d'éliminer les
traces d'ions provenant du bain précédent
 Neutralisation :
Ce bain consiste simplement à assurer la dé-passivation des pièces pour rendre la surface apte
à subir un revêtement. Cette étape se déroule dans un bain à la température ambiante contenant
de l’acide sulfurique (98%) et de l’ACTANE KT comme activateurs dans des concentrations
bien précises. La durée de la réaction est estimée entre 1 et 2 secondes.
 Rinçage :
Avant de procéder au nickelage, un rinçage à chaud de température qui varie entre 55°C et 65°C
avec de l’eau déminéralisée est effectué pendant une durée de 1 à 5 minutes. Ce rinçage permet
d’obtenir une surface totalement exempte de toute impureté.
 Nickelage Ni semi-brillant :
Ce bain permet de construire une première couche de Nickel semi brillant sur les pièces en
laiton. Ce bain contient essentiellement du sulfate de nickel, du chlorure de nickel et de l’acide
borique préalablement dissous dans l’eau et il contient aussi un ductilisant (NIMAC SF
DUCTILIZE), des brillanteurs (NIMAC 604), (NIMAC 610) et un mouillant (NIMAC 89-
103M) dont les concentrations sont bien déterminées. Les ions de Nickel proviennent
principalement du sulfate de nickel, le chlorure de nickel fournit des ions de chlorure qui
assurent une bonne dissolution des anodes et augmente la conductivité de l'électrolyte d’où la
vitesse de déposition. L'acide borique joue un rôle de tampon du pH et il a également un rôle
catalytique en diminuant la surtension de déposition du nickel.
Quand le courant passe, les ions positifs du Nickel semi brillant migrent vers le pole négatif et
se déposent sous forme de couche de métal sur la pièce en laiton. L'épaisseur de cette couche
dépend du temps d’immersion. Cette étape est effectuée dans un bain de température entre
55°C et 65 °C, un pH entre 3,8 et 4,1 et un temps estimé entre 7 et 9 minutes. Cette couche de
Nickel semi-brillant permet particulièrement de recouvrir ou remplir les imperfections et les
irrégularités de la surface de la pièce en laiton.

24
Chapitre I : Revue bibliographique

 Nickelage Ni brillant :
De même que le bain précédent, ce bain contient du sulfate de nickel, du chlorure de nickel et
de l’acide borique mais dans des concentrations différentes et avec la présence d’un brillanteur
(NIMAC GENIALE), une base (NIMAC 87-LRC) et un mouillant (NIMAC 89-103M) dans
des quantités bien précises. Une couche de Nickel brillant est superposée sur la couche du
Nickel semi-brillant. Cette couche est formée dans un bain à température entre 55°C et 65 °C
et un pH moins acide entre 4,6 et 4,9. Cette étape dure aussi entre 7 et 9 minutes. Cette couche
possède une grande réflexivité. L’épaisseur finale du Nickel semi brillant et brillant est entre
10 et 15 µm. Ce double dépôt de Nickel fournit une très bonne résistance à la corrosion [28].
 Rinçage :
Il s’agit simplement d’un rinçage à l’eau de robinet. Ce rinçage est souvent appelé rinçage mort
car il n’est pas alimenté d’eau et il est plus chargé en ions de Nickel provenant du bain
précédent. Par conséquent il est souvent utilisé pour le bain de nickel lorsque son niveau baisse.
Ce rinçage est suivi directement d’un rinçage à l’eau.
 Bain d’activation cathodique :
C’est un bain de dé-passivation pour activer la surface de la pièce avant de procéder le
chromage. C’est un décapage léger voire un conditionnement du pH et de la composition de la
pellicule liquide entrainée dans le bain de traitement en aval.
Cette étape nécessite une température entre 25°C et 35 °C pendant 1 à 2 minutes sous une
intensité de 0,5 à 1,5 A/dm2. Le bain contient comme additif (METEX PE 304) avec des
quantités bien précises.
 Rinçage :
Il s’agit simplement d’un rinçage intermédiaire pour le transfert des pièces au bain suivant.
 Pré-chromage :
Cette opération permet d’ajuster le pH entre 1 et 1,5. Ce bain contient de l’acide chromique et
de l’acide sulfurique à des concentrations précises. Cette étape est effectuée à une température
ambiante et dure pendant 30 à 120 secondes.
 Chromage :
Au cours de cette étape, la pièce en laiton, qui joue le rôle de cathode, est plongée dans un bain
contenant une solution aqueuse constituée essentiellement de l’acide chromique. Cette solution
est une source d’ions de chrome responsables de la formation d’une couche de chrome sur la
surface de la pièce. Ce bain contient également d’autres additifs en faibles quantités à savoir
l’acide sulfurique, source des ions catalyseurs. Les réactions électrochimiques se déroulent à
une température de 37 à 39 °C pendant 4,5 à 8,5 minutes.

25
Chapitre I : Revue bibliographique

Ce bain sera maintenu dans les paramètres recommandés et contrôlés par des analyses
régulières. Toute variation doit être compensée automatiquement. L’épaisseur de la couche de
chrome finale varie entre 0,5 µm et 0,8 µm. L’objectif de la formation de cette couche est de
produire des surfaces avec un aspect très brillant, ainsi que de bonnes propriétés de dureté. De
plus, cette couche permet d’ éviter le ternissement dû à l’oxydation de la couche de nickel [24].
 Rinçage:
Afin d’éviter le choc thermique avant le séchage, un rinçage à chaud à l’eau déminéralisée
(T=55-65 °C) est nécessaire après le chromage pendant 1 à 5 minutes.
 Séchage :
Après le rinçage, les pièces de robinetterie en laiton revêtues passent au séchage à une
température comprise entre 80° C et 100 °C pendant 5 à 10 minutes. Les produits finis passent
ensuite à l’étape de contrôle visuel.
A ce stade, deux cas peuvent se présenter :
- Si les pièces sont exemptes de défauts, elles passent à l’opération d’assemblage.
- Si les pièces présentent des défauts, elles passent aux bains de dé-chromage puis de dé-
nickelage et une reprise de tout le procédé de revêtement électrolytique s’avère obligatoire
pour pallier ces défauts.
Ces deux étapes sont décrites dans le paragraphe suivant :
 Dé-chromage : Il s’agit simplement d’immerger les pièces non conformes (présentant
les défauts) dans un bain contenant de l’acide chlorhydrique HCl (33 %) à la température
ambiante pendant 1 à 2 minutes puis les rincer directement à l’eau de robinet.
 Dé-Nickelage : Afin d’éliminer la couche de nickel, les pièces sont immergées dans un
bain contenant de l’acide chlorhydrique HCl sous le fonctionnement d’un redresseur de
courant (35-45 A/dm2) à la température ambiante pendant 1 à 2 minutes. Les pièces sont
ensuite rincées à l’eau de robinet et elles sont prêtes pour la reprise du procédé de
revêtement électrolytique.
Dans un environnement fortement exigeant, les industriels doivent prendre en compte, outre la
production, trois facteurs principaux : hygiène sécurité environnement, amélioration des
performances et nouvelles technologies.
Dans ce contexte, ces industries nécessitent d’une part une qualité d’eau spécifique, fonction
de la production (eau industrielle, eau déminéralisée) et d’autre part, une filière de traitement
d’eau adaptée aux polluants présents (métaux, tensio-actifs). Tous ces procédés engendrent des
Déchets Industriels Spéciaux (DIS), notamment des boues, soumis à des obligations de

26
Chapitre I : Revue bibliographique

traitements particuliers. Pour ce faire, SOPAL dispose d’une chaine spécifique pour le
traitement des eaux usées.

Figure 4. Principales étapes de traitement électrolytique utilisées dans la société SOPAL

27
Chapitre I : Revue bibliographique

II.2.3 Défaillances du chromage électrolytique


En dépit des nombreux avantages du traitement électrolytique ; il permet d’obtenir des
revêtements fonctionnels, de bons aspects esthétiques et résistants à la corrosion et à l’usure ;
la société SOPAL a rencontré quelques problèmes lors de l’utilisation de ce procédé.
Parmi les problèmes majeurs c’est la production des pièces non conformes présentant des
défauts surfaciques. Pour remédier à ce problème, par reprise de toutes les étapes du procédé,
la société dépense autant d’argent que de temps.
Les différents types de défauts qui peuvent être rencontrés lors du traitement électrolytique sont
résumés dans le tableau 1. En effet, ces défauts peuvent être classés en deux catégories. La
première comprend les défauts provoqués lors du traitement de surface. La deuxième catégorie
comprend les défauts provoqués pendant l’étape de polissage ; c’est une étape qui précède le
traitement électrolytique

Tableau 1. Différents types de défauts obtenus après chromage électrolytique

Les défauts les plus rencontrés à SOPAL sont les défauts provoqués lors du traitement de
surface et plus particulièrement les défauts liés à la couleur des revêtements à savoir les taches,
les brûlures et les pièces comportant des parties non revêtues (Figure 5).

Figure 5. Exemples de défauts du chromage électrolytique : a) Non-revêtu, b) Brûlure,


c) taches

Vu la complexité de la chaine d’électrolyse et les produits chimiques nocifs utilisés, nous avons
recours à une étude approfondie sur des techniques de revêtements plus écologiques et qui
peuvent pallier les problèmes du chromage électrolytique.
Parmi ces techniques, nous nous intéressons à la projection thermique par voie sèche et à la
peinture par voie humide.

28
Chapitre I : Revue bibliographique

III. Les revêteme nts


III.1 Les techniques de revêt ement
Beaucoup de procédés sont disponibles pour la production des revêtements d'épaisseur variable.
En fonction de la technique adaptée, les revêtements peuvent être élaborés par voie humide ou
sèche. Les principaux procédés utilisés pour le traitement de surface sont présentés dans la
figure 6 [29].

Figure 6. Classification des procédés de traitement de surface [29]


Cette étude s’intéresse aux revêtements élaborés par la méthode de projection thermique et
par la peinture. Les principales techniques existantes sont les suivantes :
III.1.1 Projection thermique
La projection thermique est une méthode de couverture de surface permettant d’obtenir
des dépôts en mettant en œuvre plusieurs procédés selon la source d’énergie adaptée. Elle
consiste généralement à projeter un matériau dans un jet gazeux à haute température. Le
matériau est fondu et accéléré et orienté vers la surface à revêtir pour former le revêtement par
empilement successif des particules écrasées [30] [31] [32]. Le matériau à déposer peut se
présenter sous forme de poudre, de fil ou de baguette (Figure 7) [33].

29
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 7. Principe des techniques de la projection thermique [33]

Les revêtements obtenus par projection thermique permettent de protéger ou modifier le


comportement d'un matériau à revêtir. De nombreuses industries dans le monde utilisent la
projection thermique pour de nombreuses applications à savoir la restauration et la réparation;
la protection contre la corrosion; diverses formes d'usure telles que l'abrasion et l'érosion;
l’isolation thermique; l’oxydation; les conducteurs électriques ou isolateurs; la décoration et
autres [34] [35] [36].
Parmi les principaux procédés de la projection thermique, nous pouvons citer la projection
plasma atmosphérique, la projection à la flamme conventionnelle (poudre) et la projection à la
flamme supersonique (HVOF).

 Projection Plasma Atmosphérique (APS)

La projection Plasma Atmosphérique APS est une technique d’élaboration des


revêtements. En effet, dans la torche de projection, un générateur de courant continu permet de
produire une décharge électrique entre deux électrodes l’anode et la cathode. Le gaz
plasmagène, principalement constitué de l’hydrogène et de l’argon ou de l’hélium, circule entre
ces deux électrodes où il est ionisé pour former le plasma. Le matériau à revêtir est ensuite
introduit dans le jet de plasma crée où il est fondu et accéléré vers le substrat pour former le
revêtement (Figure 8) [37]. La température du jet du plasma peut atteindre 12000°C. Cette
température est supérieure à celle des autres procédés de projection thermique.

30
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 8. Principe de la projection APS [37]

 Projection à la flamme conventionnelle

Il s’agit du procédé le plus simple de tous les procédés de la projection thermique. Il


consiste à utiliser une réaction chimique de combustion d’un carburant avec l’oxygène [38]. La
poudre est injectée dans le jet de flamme. Celle-ci est fondue et entrainée par le flux gazeux
jusqu’à la pièce à revêtir (Figure 9) [39].

Figure 9. Principe de la projection à la flamme conventionnelle [39]

La vitesse des particules est relativement faible et l’adhérence des dépôts est généralement
inférieure à celle du processus de projection à la flamme haute vitesse. Les revêtements obtenus
par cette technique contiennent une porosité importante et un taux d’oxydes élevé [40]. Parmi
les avantages des pistolets de projection flamme poudre par rapport à celui de projection flamme
fil c’est que cette technique est liée à la plus grande variété de revêtements disponibles vue que
la plupart des matériaux sont disponibles sous forme de poudres. Cette technique est seulement
limitée par les matériaux possédant une température de fusion supérieure à celle de la flamme
ou par les matériaux qui se décomposent à la chaleur. Même les revêtements de polymères
peuvent aussi être projetés par cette technique.

31
Chapitre I : Revue bibliographique

 Projection à la Flamme Haute Vitesse (HVOF)

Le système HVOF (High Velocity Oxy-Fuel) est la projection à la flamme


Supersonique. Le principe est présenté dans la figure 10 [38]. Cette technique utilise la
technologie des moteurs fusées qui permettent d’avoir une flamme avec une vitesse d'éjection
des gaz très importante.

Figure 10. Principe de la torche HVOF [38]

Le procédé de projection HVOF est très fréquemment utilisé pour produire des revêtements
fonctionnels particulièrement hautement résistants à l’usure. Les revêtements obtenus par cette
technique sont caractérisés d’un taux de porosité faible (<1%) et une bonne adhérence
mécanique [41] par rapport à celle obtenue par d’autres procédés à savoir la projection (APS)
[42] [43].
 Principaux paramètres de la projection thermique

Les paramètres de projection thermique sont nombreux. Ces paramètres influent sur la
qualité finale du revêtement obtenu. Parmi ces paramètres, il y a ceux qui sont liés à la torche,
au substrat, aux natures et débits des gaz et aussi à la composition et la morphologie du matériau
à déposer. Toutefois, un revêtement n’est efficace que lorsque son adhérence au substrat est
suffisante [44]. Cependant, l’adhérence dépend essentiellement de l’état de surface du substrat.
 Préparation de la surface des substrats

La préparation de la surface est une étape incontournable avant de procéder à la projection


thermique. En effet, le mode principal d’adhérence de ces revêtements est l’ancrage mécanique
à la surface [39].

32
Chapitre I : Revue bibliographique

Toutefois, une surface industrielle peut présenter un film superficiel pouvant affecter les
propriétés du dépôt et causer plusieurs phénomènes de dégradation à savoir l’usure et la
corrosion (Figure 11) [45]. Cela impose la réalisation d’une série d’opérations successives
indispensables avant la projection thermique à savoir :
-Le nettoyage par dégraissage pour débarrasser la surface de toute contamination;
-Le sablage nécessaire pour créer une certaine rugosité pour l’ancrage des particules;
-Le nettoyage complémentaire au sablage pour éliminer les particules incluses par cette
opération;
-Le préchauffage du substrat qui est une étape obligatoire dans certains cas avant la projection
thermique ;

Figure 11. Représentation schématique des zones affectées d’une surface [45]

 Nettoyage de la surface
La surface du substrat doit être propre et exempte de toute matière contaminante (graisse,
huile…) afin d’éviter les problèmes de détachement du revêtement [25] [46] [47]. Il s’agit alors
d’une étape de dégraissage qui implique l’utilisation des dégraissants pouvant être des solvants
(élimination des impuretés par dissolution), des produits alcalins (élimination des impuretés par
saponification) ou des tensio-actifs (élimination des impuretés par émulsion) [48].
 Sablage
Après le nettoyage de la surface du substrat, il est nécessaire de procéder au sablage. D’une
part, il permet de décaper la surface et d’éliminer le reste des contaminants. D’autre part, il
crée une certaine rugosité à la surface et permet, par conséquent, aux particules fondues lors de
la projection de venir s’ancrer dans ces irrégularités et réaliser ainsi un meilleur accrochage
mécanique. En effet, les particules fondues suivent les contours des irrégularités, les serrent en
se contractant à la solidification lors du refroidissement (Figure 12) [49] [50].

33
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 12. Représentation de l’accrochage mécanique : (a) Morphologie de la surface et


(b) Ancrage des particules sur la surface [49]

L’opération de sablage s’effectue généralement en utilisant des particules d’abrasifs (alumine


Al2O3 ou SiC, SiO2). Ces dernières sont évacuées par l’air sous une pression définie et elles
sont orientées vers le substrat. Sachant que plusieurs paramètres pouvant influencer la rugosité
obtenue à savoir le diamètre des particules abrasives, la pression d’air et l’angle d’impact [51]
[52] [53] [54], ces paramètres doivent être optimisés afin de réussir cette opération.
Après le sablage, la surface doit être systématiquement nettoyée afin d’enlever les résidus de
particules de sablage incrustées sur la surface et pouvant entraver l’adhérence [55].
Ainsi le sablage combiné au dégraissage permet, certes d’obtenir des surfaces propres
présentant une topographie propice à l’adhérence des revêtements.
 Préchauffage du substrat :
En projection thermique, des études antérieures montrent que la température du substrat
représente l’un des facteurs les plus importants régissant les propriétés des revêtements
pulvérisés [56]. En effet, elle influe précisément la forme des particules écrasées qui deviennent
circulaires et peu éclaboussées ce qui améliore la qualité du revêtement [57] [58] [59]. Ceci
dépend essentiellement des propriétés thermiques des matériaux utilisés [60].
La conductivité thermique est notamment une propriété qui influe les phénomènes inter-
faciaux. En effet, une bonne conductivité thermique augmente l’évacuation de l’énergie
thermique sous forme de chaleur. L’augmentation de la température qui se produit à l’impact
des particules est alors confinée à l’interface. Ce qui permet d’avoir plus d’interactions et de
diffusion inter-faciale. Le préchauffage du substrat a été étudié et montré comme moyen
d’amélioration des propriétés inter-faciales. Il permet de minimiser les phénomènes de trempe
thermique et d’améliorer la mouillabilité du substrat [61] [62].
Le préchauffage peut se faire alors à la flamme et appliqué à l’arrière du substrat afin d’éviter
le risque de toute détérioration de surface et de contrôler facilement la température.

34
Chapitre I : Revue bibliographique

Il peut être aussi effectué à l’aide des résistances chauffantes. Toutefois, ces procédés ne
peuvent pas être adaptés lorsqu’il s’agit d’une pièce épaisse ou constituée d’un matériau
réfractaire. Donc, le préchauffage s’effectue le plus fréquemment à l’aide d’une torche de
projection. Cette dernière sera censée faire des passes devant la surface du substrat permettant
d’augmenter sa température sans projeter de la matière. Pour mieux contrôler et cibler la zone
à traiter, le préchauffage par faisceaux lasers est une bonne technique pour le préchauffage
grâce à leurs propriétés directives. En effet, il est possible d’obtenir différents états de surface
en modifiant les caractéristiques du faisceau laser à savoir la forme, la durée, la fréquence, la
longueur d’onde du rayonnement [63][64].
Il est même possible de produire une surface oxydée, par accumulation d’impacts laser,
permettant d’améliorer l’adhérence des revêtements comme il a été montré dans plusieurs
études [65] [66] [67] [68].
III.1.2 Peinture
La peinture est définie comme un produit liquide ou poudreux contenant des pigments
et destiné à être pulvérisé sur une surface pour former un revêtement fonctionnel et/ou décoratif
[69].
Les peintures sont composées de matières premières pouvant être réparties en cinq grandes
familles comme montre la figure 13 : les liants, les charges, les pigments, les solvants et les
additifs [70].

Figure 13. Composition typique d’une peinture liquide à base d’un solvant [70]

La terminologie des principaux composants des peintures est définie dans la norme NFT 36-
001 juin 1988 [69] :

35
Chapitre I : Revue bibliographique

 Les liants : appelés aussi les résines. C’est la partie non volatile du milieu de suspension
fournissant au produit les caractéristiques fondamentales à savoir l’adhérence, l’aspect et la
résistance à l’abrasion.
 Les matières de charge : ce sont des substances en poudre insolubles et indispensables en
peinture, elles sont incorporées aux peintures dans différentes formes et granulométrie en raison
de leurs propriétés physico-chimiques et économiques.
 Les pigments : ce sont des substances insolubles dans les milieux de suspension, incorporées
aux peintures en raison de leurs propriétés optiques, protectrices ou décoratives. Il existe deux
grandes catégories de pigments :
Les pigments minéraux : ce sont des pigments stables à la lumière, contenant parfois des
métaux lourds et ils sont employés pour des applications très particulières.
Les pigments organiques : ils peuvent être naturels ou synthétiques et ils sont employés pour
aboutir à un niveau de qualité spécifique. Il existe d’autres catégories de pigments moins
répandus à savoir les pigments métalliques, les pigments fluorescents et phosphorescents, les
pigments nacrés ou aussi transparents ou translucides.
 Les solvants : ce sont des constituants liquides qui servent à dissoudre totalement les liants
sans influencer sur les pigments et les charges (insolubles).
 Les additifs : ce sont des substances incorporées dans la peinture à faible quantité. Ils
permettent de développer et améliorer certaines propriétés spécifiques.
Les peintures peuvent aussi contenir des colorants qui, à l’inverse des pigments, possèdent un
pouvoir opacifiant faible.
Les peintures peuvent être appliquées moyennant différentes techniques [71]:
 Pulvérisation par projection pneumatique avec ou sans effet électrostatique :
Il existe deux types de pulvérisation, la pulvérisation de peinture à base de solvant et la
pulvérisation d’une poudre (Figure 14).
Pulvérisation de peinture à base de solvant : c’est la méthode la plus répandue surtout dans le
secteur industriel. Elle consiste à projeter de la peinture qui passe à travers d’une buse grâce à
un flux d’air comprimé (pulvérisation pneumatique). Cette technique met en œuvre des moyens
simples et économiques.
Afin d’améliorer la pulvérisation pneumatique, il est conseillé de mettre en œuvre un champ
électrostatique qui permet d’augmenter le taux de transfert par effet d’attraction électrique entre
les substances de peinture et la surface à revêtir.
Pulvérisation de peinture en poudre : cette technique consiste à utiliser un effet électrostatique
sans lequel la poudre ne peut pas adhérer à la surface à revêtir.

36
Chapitre I : Revue bibliographique

Il s’agit alors d’un poudrage électrostatique. En effet, la poudre est fluidisée par de l’air
comprimé dans le réservoir et évacuée au pistolet où elle subit une charge électrostatique et est
propulsée par l’air comprimé, suivant les lignes de champ, vers la surface de la pièce à revêtir
[72]. Cette technique est fréquemment utilisée dans le secteur du bâtiment et du ferroviaire.
Deux méthodes sont adaptées pour charger les particules de poudre :
-le procédé corona [73] qui consiste à charger les particules par un processus d’ionisation.
La géométrie des pièces à recouvrir est limitée par la formation de la cage de Faraday qui
empêche de revêtir les creux et les arêtes.
-le procédé tribo-électrique [73] [74] qui crée des charges positives par frottement lors du
passage en régime turbulent de particules dans un tube de Téflon.
Ce procédé permet d’éviter la formation de la cage de Faraday. En effet, aucune différence de
potentiel n’est appliquée entre la pièce à revêtir et le pistolet. Ainsi, il est possible de recouvrir
des pièces de géométries variées.

Figure 14. Pistolet à peinture : (a) pistolet pneumatique, (b) pistolet électrostatique :
procédé corona et procédé tribo-électrique [73]

 Trempage simple
Cette technique consiste simplement à immerger les pièces à revêtir dans un bain contenant de
la peinture liquide, puis à les retirer et les laisser égoutter avant séchage ou cuisson du
revêtement.

37
Chapitre I : Revue bibliographique

Les domaines d’application de cette technique sont très limités et elle n’est employée que dans
des cas très particuliers.
 Trempage électro-phorétique :
Il existe deux variantes pour cette technique :
Le cataphorèse : il s’agit d’un trempage simple dans un bain électrolytique en mettant la pièce
en cathode.
Les particules de peinture chargées positivement vont migrer de l’anode pour se déposer
uniformément sur la surface de la pièce en cathode. Les pièces sortantes de ce bain sont ensuite
égouttées, rincées puis polymérisées en étuve. Cette technique possède plusieurs avantages à
savoir la bonne résistance à la corrosion du revêtement obtenu et elle peut s’appliquer quel que
soit la complexité de la pièce. Cependant elle est coûteuse et exige un contrôle rigoureux des
bains. L’automobile utilise cette technologie pour déposer une couche de primaire sur les
carrosseries de voiture depuis les années 80.
L’anaphorèse : lors de l’anaphorèse, la pièce à revêtir est cette fois reliée à l’anode du
générateur de courant. Cette méthode est particulièrement adaptée au traitement des alliages
d’aluminium. Les applications sont moins nombreuses par rapport à la cataphorèse, mais
semblent être prometteuses pour les alliages d’aluminium.
En dehors de ces techniques décrites brièvement ci-dessus, il faut citer aussi les techniques de
retouche utilisées, en particulier, lorsqu’il s’agit de réparer un endommagement, en fabrication
ou en service, d’une couche de peinture. Dans ce cas, après le nettoyage de la zone à réparer, la
retouche pourra être effectuée simplement à l’aide d’un pinceau, d’un stick ou d’un aérographe.
III.2 Les mat ériau x de revêtement
Le choix des matériaux de revêtements repose essentiellement sur l'application à laquelle ils
sont destinés. Ce choix ne pourra être fait qu’après une étude détaillée de plusieurs paramètres
à savoir la technique d’élaboration du revêtement ; la nature de la pièce à revêtir ; la nature du
milieu environnant ; la nature, les dimensions, la composition et les différentes propriétés du
matériau de revêtement [39].
Dans ce travail, nous nous intéressons à étudier cinq matériaux de revêtement différents destinés
à être élaborés par la méthode de projection thermique et de peinture.
III.2.1 Céramiques (Composite Alumine (Al2O3)-Titane (TiO2))
L'alumine (Al2O3) mélangée avec du titane (TiO2) sont très largement utilisés comme
matériaux de revêtement dans la projection plasma APS [75].

38
Chapitre I : Revue bibliographique

Composition chimique
Ce composite céramique est essentiellement composé d’Al2O3 et de TiO2 dont le
pourcentage de titane peut être à : 3%, 13% et 40%.D’autres éléments peuvent être aussi
présents dans cette composition à des pourcentages très faibles à savoir la silice (SiO 2), l’oxyde
de fer (Fe2O3), l’oxyde de magnésium (MgO) et l’oxyde de calcium (CaO).
Propriétés
Le composite Al2O3-TiO2 est un matériau intéressant permettant d’obtenir de bonnes
propriétés physiques et mécaniques. Le titane est un matériau qui possède une meilleure
résistance à l'usure, à la rupture et une meilleure dureté par rapport à l’alumine ; il peut être
facilement pulvérisé thermiquement en raison de son point de fusion relativement bas, égal à
1855°C. Les revêtements à base d'alumine ou d'oxyde de titane sont assez poreux, une
caractéristique qui peut être utile dans les environnements de travail difficiles [76].
Domaines d’application
Les revêtements à base d'alumine-oxyde de titane obtenus par des procédés de projection
plasma sont en cours de développement pour une grande variété d'applications nécessitant la
résistance à l'usure, à l'érosion et à la fissuration [75]. Ce type de revêtement est très utilisé dans
le domaine d’isolation thermique, dans l’industrie nucléaire et aussi dans les prothèses et les
implants dentaires [30].
III.2.2 Métalliques
III.2.2.1 Alliage de Nickel (NiCrBSi)
Le NiCrBSi est un alliage très largement utilisé comme matériau de revêtement élaboré
par différentes techniques de la projection thermique [77] [78] [79] [80].
Composition chimique
L’alliage de NiCrBSi est un matériau très utilisé en projection thermique. Le tableau 2
présente quelques compositions chimiques adaptées par des études antérieures pour
l’élaboration des revêtements fonctionnels en NiCrBSi.

39
Chapitre I : Revue bibliographique

Tableau 2. Compositions chimiques de l’alliage NiCrBSi

Réf Eléments Cr Fe Si B C Ni O
[80] (%) 14,80 3,70 4,28 3,21 0,73 reste -
[81] (%) 15 4 4,25 3 0,70 Reste -
[82] (%) 12 4 4 2,70 0,60 reste -
[83] (%) 16,20 5,31 4,50 2,97 0,63 reste -
[84] (%) 15,16 3,87 4,65 3,19 0,76 reste 0,043
Propriétés
Le NiCrBSi est un alliage caractérisé essentiellement par ses propriétés auto-fondantes.
La présence du Bore ‘B’ abaisse la température de fusion et contribue à la formation des phases
dures, le Silicium ‘Si’ augmente les propriétés auto-fondantes. Le Chrome ‘Cr’ est responsable
de la résistance à l’oxydation et à la corrosion du matériau à des températures élevées, dans les
milieux alcalins particulièrement [85]. Le carbone favorise la création des carbures qui
permettent d’augmenter la dureté et la résistance à l’usure du revêtement [84] [86].
Domaines d’application
Les alliages à base de nickel ont une combinaison unique de propriétés qui leur permet
d'être utilisés dans différents domaines d’applications, utilisés seuls ou en combinaison avec
d’autres particules [87] [88] [89].
Les alliages NiCrBSi sont largement utilisés dans les applications où une résistance à l’usure
combinée à une résistance à l’oxydation ou à la corrosion est requise [90] [91] [92].
Particulièrement, ils sont largement utilisés en revêtements pour améliorer la qualité des
surfaces soumises à des conditions tribologiques sévères à savoir les turbines, les chaudières,
les échangeurs de chaleur, les extrudeuses, les machines agricoles [78] [80] [88] [93] [94]…
III.2.2.2 Acier inox (316L)
L’acier inoxydable (316L) possède d’excellentes propriétés telles que la résistance
chimique très élevée, la bonne ductilité et des caractéristiques mécaniques élevées.
Composition chimique
La composition chimique de l’acier inoxydable 316 L est présentée dans le tableau 3

Tableau 3. Composition chimique de l’acier inoxydable 316 L [30]

Eléments (%) C Cr Fe Mo Mn N Ni P S Si
Minimum - 16,5 Reste 2,0 - - 10,0 - - -
Maximum - 18,5 - 2,5 2,0 0,11 13,0 0,045 0,030 1,0

40
Chapitre I : Revue bibliographique

Propriétés
L'acier inoxydable 316 L est un acier inoxydable austénitique dont la phase austénitique
est stabilisée par du nickel. Cette phase, qui possède une faible teneur en carbone, est
particulièrement très résistante à la corrosion inter-granulaire. La structure austénitique confère
également une excellente ténacité, même aux températures cryogéniques. Comparé aux aciers
inoxydables austénitiques au chrome-nickel, l'acier inoxydable 316L offre un fluage, une
contrainte à la rupture et une résistance à la traction plus élevés à hautes températures [95]. Les
propriétés mécaniques et thermiques de l’acier inoxydable 316 L sont résumées dans le tableau
4 [30].

Tableau 4. Propriétés mécaniques et thermiques de l’acier inoxydable 316 L [30]


Acier Inoxydable 316 L
Structure Austénitique
Masse volumique (kg.m-3) 8000
Module de Young (N/mm2) 193x 103
Résistance à la traction (N/mm2) au minimum 650
Limite d'élasticité minimale 0,2%, (N / mm2) 300
Dureté (HBN) 270 max
Conductivité thermique 20°C (W.m-1. °K-1) 16.3
Coefficient moyen de dilatation thermique, 20-100°C (°K-1) 15,9 x 10-6
Résistance électrique, 20°C (μ.Oh.m) 0,74

Domaines d’application
Les aciers inoxydables 316 L sont souvent appelés (inox chirurgical) et (inox marine).
Leurs excellentes propriétés mécaniques et chimiques les rendent très appréciés dans différents
domaines d’application comme les industries chimiques, pharmaceutiques, pétrolières,
agroalimentaires (cuves…), mobilier urbain et aussi intensément en milieu nautique [30] [96]
[97].
Les aciers inoxydables 316 L sont également très populaires comme matériaux de revêtements
protecteurs obtenus par différentes techniques [98] [99] [100] [101] [102] ou même comme
substrats sur lesquels d’autres types de revêtements peuvent s’élaborer [103] [104] [105] [106]
[107].

41
Chapitre I : Revue bibliographique

III.2.3 Organiques
III.2.3.1 Poly-Ether-Ether-Ketone (PEEK)
Le poly-éther-éther-Ketone, désigné par PEEK (Poly-Ether-Ether-Ketone), est un
polymère thermoplastique semi cristallin (Taux de cristallinité entre 13 et 40%) qui appartient
à la famille des poly-aryle-éther-cétones (PAEK). Ce polymère est commercialisé en 1978 par
la plus grande société chimique au monde ICI (Imperial Chemical Industries) [108] et il est
maintenant utilisé par Victrex.
Composition chimique
Selon la nomenclature universelle, la dénomination du PEEK est poly (oxy1,4-
phénylèneoxy-1,4-phénylènecarbonyl-1,4-phénylène). Sa formule est représentée dans la
figure 15.

Figure 15. Formule chimique du PEEK [108]

Propriétés
Le PEEK est une chaîne macromoléculaire rigide. Ses températures de transitions sont
alors élevées d’où son caractère thermostable [109].Sa température de transition vitreuse est de
144°C, sa température de fusion est de 334°C alors que sa température de dégradation est de
490°C [110]. Le PEEK possède de très bonnes propriétés en traction et en flexion ainsi qu’une
très bonne résistance à la fatigue [111].
Le PEEK est un matériau de très bonne ténacité et d’excellente ductilité. En outre, le PEEK
résiste à une large gamme de solvants organiques et non organiques, particulièrement les fluides
environnementaux tels que l’eau et les fluides hydrauliques [112]. Cependant, les acides forts
à chaud peuvent le détériorer [113]. Comme tous les thermoplastiques, le PEEK est un matériau
diélectrique. Grâce à sa résistance chimique et thermique, il est adapté comme isolant électrique
en milieu agressif. Le PEEK est un matériau ininflammable intrinsèquement. De plus, lors de
sa combustion, les émissions de gaz sont peu toxiques. Cela n’empêche qu’il répond
parfaitement aux normes de toxicité et de fumée.

42
Chapitre I : Revue bibliographique

Domaines d’application
Le PEEK est très utilisé dans le domaine industriel, grâce à l’association de plusieurs
propriétés critiques (Tableau 5). Son développement est imposé par la nécessité de repousser
les limites d’utilisation de certains matériaux [113]. Grâce à ses propriétés très intéressantes, le
PEEK est très utilisé comme matériau de revêtement des pièces mécaniques, ainsi que pour les
implants médicaux [114] [115] [116].

Tableau 5. Exemples de produits en PEEK et propriétés critiques caractéristiques de


l’application [114]

III.2.3.2 Téflon
Téflon-PTFE : le Poly-Tétra-Fluoro-Ethylène (PTFE) est le premier polymère fluoré
synthétique jamais produit et est largement connu sous le nom de marque Téflon. Il a été
découvert en 1938 par la société américaine ‘E.I. du Pont de Nemours and Compagnie’
officiellement abrégée en ‘DuPont’. Il a été commercialisé en 1949 sous les marques
déposées Téflon, Hostalen, Hostaflon ou Fluon. Cependant, La marque la plus connue est
Téflon de du Pont de Nemours [117].
Téflon-FEP : après le PTFE, des fabricants tels que DuPont ont cherché d’autres
moyens de développer des polymères commercialement viables contenant du Fluor. Les
polymères fluorés les plus populaires sont répartis généralement dans deux groupes: les
homopolymères, le résultat de la polymérisation ou la combinaison des monomères identiques,
et les copolymères, le résultat de la polymérisation de deux ou plusieurs monomères différents
[118]. Le Fluoro-Ethylène-Propylène, ou Téflon-FEP, a été introduit en 1960 et il était le

43
Chapitre I : Revue bibliographique

premier copolymère fabriqué avec du TFE, le monomère utilisé pour synthétiser du Téflon-
PTFE (Figure 16).

Figure 16. Répartition des polymères les plus populaires [118]

Composition chimique
Téflon-PTFE : c’est un polymère thermoplastique semi cristallin constitué de fluor (F)
et de carbone (C) possédant une structure linéaire et ramifiée. Lors de la polymérisation, le
monomère Tétra-Fluoro-Ethylène (TFE) gazeux est converti en polymère de Poly-Tétra-
Fluoro-Ethylène (PTFE) en présence de certains catalyseurs et d’émulsifiants. La forte liaison
C-F ne conduit pas le PTFE à réagir avec d’autres composés. La liaison Carbone-Fluor est l’une
des liaisons la plus forte de la chimie inorganique. Ce qui le rend un composé possédant une
masse moléculaire élevée. Cette forte liaison ne peut être rompue que dans des conditions
extrêmes [119]. La structure moléculaire du PTFE est représentée dans la figure 17.

Figure 17. Formule chimique du PTFE [119]

Téflon-FEP : il s’agit d’un thermoplastique dont sa composition est très similaire à


celle des polymères fluorés PTFE. Au lieu de monomères identiques de TFE, FEP substitue un

44
Chapitre I : Revue bibliographique

–CF3 à la place de l'un des atomes de fluor d'un monomère TFE en le changeant en Hexa-
Fluoro-Propylène (HFP) (Figure 18).

Figure 18. Formule chimique du FEP [119]

Propriétés :
Téflon-PTFE : le PTFE est un matériau très performant en raison de ses propriétés
mécaniques et chimiques uniques. Il a fait l'objet d'une attention particulière grâce à sa bonne
résistance à l’usure, son faible coefficient de frottement [120] et sa grande stabilité, notamment
sa résistance à haute température et sa résistance électronique [121]. De plus, le PTFE est
insoluble en raison de l'atome de carbone-fluor fortement lié. Son poids moléculaire élevé est
responsable du comportement inerte chimique. Le PTFE n'est pas affecté ni par les réactifs
courants (tels que les acides fluorhydrique, chlorhydrique et chlorosulfonique) et ni par les
solvants organiques (tels que les hydrocarbures, les hydrocarbures chlorés, ou les esters et le
phénol) même au-dessus de la température de transition (327°C) [122].
Le PTFE possède une bonne conductivité thermique comparé aux autres polymères. Sa stabilité
thermique est due à la disposition linéaire hautement cristalline des atomes de carbone-fluor
qui montre un point de fusion élevé d'environ 342°C. En ce qui concerne les propriétés
électriques, le PTFE est considéré comme un excellent isolant et possède de remarquables
propriétés diélectriques [119].
Téflon-FEP : l’introduction du monomère HFP dans le PTFE réduit sa capacité à se
cristalliser et réduit son point de fusion de 335 ° C pour le PTFE à 260 ° C pour le FEP. Ainsi,
ils sont plus faciles à se former. Le FEP partage les propriétés utiles du PTFE (Tableau 6) à
savoir le faible coefficient de frottement, la non-réactivité et il est hautement transparent et
résistant à la lumière du soleil. Le FEP présente aussi de très bonnes propriétés mécaniques et
d’isolation thermique [123] [124] [125] [126].

45
Chapitre I : Revue bibliographique

Tableau 6. Tableau comparatif de certaines propriétés du Téflon FEP et PTFE [126]

Propriétés Téflon-FEP Téflon-PTFE Unité Norme


Densité 2,12-2,17 2,14-2,18 g/cm3 ISO12086
Température max en service 205 260 °C -
Température min en service -100 -200 °C -
Absorption d’eau 0,03 0,01 % DIN53495
Coefficient de frottement 0,35 0,10 - -
Allongement à la rupture 250-350 250-400 % DIN53455
Résistance à la traction (23°C) 20-25 25-42 N/mm2 DIN53455
Module de traction (23°C) 350-700 400-800 N/mm2 DIN53457
Coefficient de dilatation thermique 12 12 1/K.10-5 -
(20-100°C)
Conductivité thermique (23°C) 0,20 0,23 W/K.m DIN52612
Rigidité diélectrique 50-80 50-80 KV/mm DIN53481

Domaines d’application
Téflon-PTFE : en raison de ses excellentes propriétés physiques et chimiques, le PTFE
a été considéré comme un matériau polymère fonctionnel dans plusieurs domaines industriels.
Il est considéré comme matériau préférentiel de revêtement antiadhésif afin de résister aux
cycles à haute température. Le PTFE est un polymère technique en termes d'utilisations
mécaniques telles que la lubrification, les billes d'appui et les engrenages polymères [127] [128]
[129] [130].
La propriété diélectrique du PTFE offre des applications isolantes telles que des revêtements
pour câbles, des électrets pour stocker des charges électriques et la fabrication de cartes de
circuits imprimés [131] [132]. Dans les applications cliniques, des revêtements de PTFE sont
élaborés pour les implants, les prothèses vasculaires et les instrumentations biomédicales en
raison de leurs caractéristiques inertes [133]. Le PTFE est aussi utilisé avec d’autres additifs et
rempli de micro / nanoparticules pour former un composite permettant d’ajuster certaines
propriétés [134].
Téflon-FEP : En tant que proche cousin du PTFE, Le FEP a de nombreuses utilisations
similaires au PTFE. En raison de leurs excellentes résistances chimiques aux acides, bases et
solvants, leur bonne stabilité à haute température, leurs propriétés autolubrifiantes et
antiadhésives, les FEP sont utilisés dans un large éventail d'industries, telles que l'aérospatiale,
l'automobile, la pétrochimie, les industries médicale et électrique [135]. D'excellents
revêtements FEP hydrophobes et anti-usure ont été élaborés à la surface de substrats métalliques
en raison de leur capacité à réduire le frottement des macro-contacts sous la pression globale et
la pollution à la surface du revêtement [136] [137].

46
Chapitre I : Revue bibliographique

IV. Etude Tribolog ique des revêteme nts


La tribologie est une science qui a bien évolué durant les dernières décennies, au début elle s’est
intéressée principalement au volume des matériaux en contact par la détermination des lois de
comportement de frottement et d’usure. Ensuite, la tribologie des surfaces a fait son apparition
associée à la physico-chimie des surfaces pour enfin arriver à la tribologie des interfaces [138].
Cette dernière approche a permis une meilleure compréhension des mécanismes de frottement
et d’usure. La tribologie s’est basée donc sur l’étude des surfaces grâce aux concepts de la
physique et mécanique des surfaces. Elle concerne le frottement, l'usure et la lubrification des
surfaces de contact entre deux solides. Le frottement et l’usure se produisent à la surface entre
deux solides en contact. La lubrification permet de séparer les surfaces en contact par un film
lubrifiant et par conséquent de réduire l’usure. La lubrification ne sera pas abordée dans ce
travail. Seuls les problèmes liés au frottement et à l’usure en régime non lubrifié seront traités.
IV.1 Généralit és
Un contact tribologique ou tribo-système peut être défini comme étant composé de trois corps
principaux (Figure 19) : deux solides A et B en contact (appelés premiers corps) et le milieu
inter facial I connu par le terme de troisième corps. Ce dernier sépare partiellement ou
totalement les deux matériaux en contact et possède des propriétés différentes de celles des
premiers corps. L’origine de ce milieu inter facial peut être externe (lubrifiant solide ou liquide)
ou interne par formation in situ (détachement des particules des premiers corps). Ce tribo-
système est entouré de l’environnement E qui constitue le milieu d’échange du contact avec
l’extérieur. Cet environnement peut influencer le comportement physico-chimique des
matériaux lors du frottement [139].

Figure 19. Schéma d’un tribo-système [139]

47
Chapitre I : Revue bibliographique

IV.2 Comportements à l’usu re des rev êtemen ts polymères


L’étude du comportement à l’usure est intéressante. Dans ce travail, seul le comportement des
revêtements polymères Téflon à l’usure est abordé. Ces revêtements représentent une nouvelle
génération de dépôts non métalliques dans le domaine de robinetterie.
La microstructure du revêtement peut influencer directement les propriétés tribologiques. Par
conséquent, certains paramètres microstructuraux comme la porosité et la rugosité peuvent
également avoir une influence sur le comportement à l’usure du revêtement [30].
Influence de la porosité : la bibliographie souligne l’effet de la porosité sur le
comportement à l’usure. En effet, la présence de larges pores peut fragiliser le dépôt au niveau
de ces pores au cours du frottement et la fissuration des spalts situés à côté des pores [140].
Cependant, il a été démontré que la porosité peut influencer positivement la résistance à l’usure
de certains dépôts où les pores deviennent des réservoirs de particules abrasives [141] [142]
[143]. Par conséquent, le remplissage des pores favorise la résistance à l’usure du dépôt poreux
en augmentant l’aire de contact réelle et en diminuant la pression de contact. La déformation
plastique et la création de débris deviennent alors plus difficiles.
Influence de la rugosité : la rugosité est un paramètre important lors du contact en
frottement. Elle affecte les facteurs qui gouvernent le comportement au frottement et à l’usure
et notamment le mode de contact et le comportement du milieu interfacial (troisième corps)
[144]. En effet, la rugosité détermine l’aire réelle du contact qui s’effectue par les aspérités de
surface. Par exemple, une augmentation de la rugosité de surface permet de diminuer l’aire du
contact réelle et par conséquent de limiter les phénomènes d’adhésion. De plus, suivant la forme
et l’orientation des rugosités, une rétention ou une circulation plus aisée du troisième corps
pourra avoir lieu.
V. Etude de la corr osion des revêteme nts
La corrosion est un phénomène naturel et inévitable dans de nombreux composants industriels.
Il est impossible de l’éliminer, cependant on peut améliorer la résistance à la corrosion. Pour
résoudre ce problème, de nombreux efforts ont été déployés afin de produire différents
revêtements offrant une bonne résistance contre la corrosion. Dans le secteur industriel, les
dépôts décoratifs Ni/Cr sont les plus fréquemment élaborés, par voie électrolytique, pour
protéger les produits contre la corrosion atmosphérique à savoir les produits de robinetterie en
laiton. Cependant, les exigences industrielles actuelles nécessitent de meilleures performances
vis-à-vis la résistance à la corrosion.
Par conséquent, d’autres types de revêtements métalliques ou organiques élaborés par
projection thermique et peinture pourraient être une alternative plus intéressante à l’utilisation

48
Chapitre I : Revue bibliographique

des revêtements Ni/Cr. La complexité du processus de la corrosion nécessite tout d’abord


l’acquisition de connaissances théoriques et pratiques sur les types et les formes de la corrosion.

V.1 Corrosion des revêtements métalliqu es


V.1.1 Types de corrosion
Il existe deux types de corrosion (Figure 20) :

Figure 20. Les types de corrosion

Corrosion sèche : c’est le résultat de l’attaque d’un métal par un agent oxydant gazeux.
La réaction qui se produit est sous la forme suivante :
Métal + Gaz Oxyde métallique
Corrosion aqueuse : c’est une réaction de nature électrochimique due à l’attaque d’un
métal (conducteur électronique) par un électrolyte (conducteur ionique). Elle diffère de la
corrosion sèche par le fait que le milieu corrosif participe au déplacement d’ions de la solution
vers le métal. Les principaux oxydants qui contribuent à la corrosion sont l’oxygène dissous,
les cations métalliques (Cu2+, Fe3+, Sn4+), les anions (NO-2, NO-3, CrO-4, MnO-4) et les gaz
dissous (O3, Cl2, SO3) [145].
V.1.2 Formes de corrosion
Corrosion généralisée : c’est le phénomène de corrosion le plus connu. Il se manifeste
d’une façon homogène en tout point du métal, entrainant une diminution uniforme de
l’épaisseur [146].
La figure 21 présente un exemple de surface corrodée d’un revêtement NiCrBSi élaboré par la
projection HVOF sur un substrat en acier. Une fine couche de produits de corrosion blancs s’est
produite à la surface du revêtement, et cette corrosion appartient à la corrosion généralisée
[147].
49
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 21. Exemple de corrosion généralisée d’un revêtement HVOF de NiCrBSi sur un
substrat en acier : a) Au niveau de la surface ; b) Au niveau de la section [147]

Corrosion localisée : elle représente le cas où le métal est mis en présence d'un
environnement présentant un comportement sélectif pouvant avoir des origines multiples tant
au niveau du matériau qu'au niveau de l'environnement, on trouve [148] [149]:
 Corrosion galvanique : c’est le résultat de la formation d’une pile (Figure 22) où l’on
distingue des zones anodiques (attaque du métal) et des zones cathodiques (réduction de
l’agent corrosif). Ceci est dû à la présence d’hétérogénéités soit au niveau du métal soit au
niveau du milieu agressif.

Figure 22. Schéma d’une pile de corrosion [148]

 Corrosion par piqûres : il s’agit d’une attaque par piqûration très localisée due à une
rupture du film passif protecteur. Ces piqûres se développent et s’auto propagent (Figure
23): au fond du trou créé, l’hydrolyse des ions métalliques dissous provoque une
augmentation du degré d’acidité, ce qui entretient le phénomène de corrosion.

50
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 23. Corrosion par piqûres :a) Amorçage, b) Propagation de piqûres [149]

Cette forme de corrosion apparaît principalement sur des matériaux de base passivés ou
sur des matériaux revêtus, galvanisés ou sur des surfaces thermiquement pulvérisées qui
sont électro-chimiquement plus nobles que le matériau du substrat. L’aluminium, le titane
et les aciers au chrome-nickel sont généralement concernés. Dans le cas des aciers
faiblement alliés ou non alliés, les piqûres sont généralement observées (Figure 24) [150]
[151].

Figure 24. .Exemple d’une corrosion par piqûres a) d’un dépôt de chrome
électrolytique sur un substrat en acier, b) à la surface
d’un acier inoxydable 304L [150] [151]

 Corrosion inter-granulaire : elle se manifeste par une attaque sélective aux joints de grains
du matériau. Cette forme de corrosion est due à la précipitation d’une phase ou à la formation
d’un produit de corrosion aux joints inter-granulaires.
Elle concerne les aciers non alliés, les aciers au Cr-Ni contenant du carbone, les alliages à
base de nickel contenant du chrome (Figure 25) [152].

51
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 25. Exemple de corrosion inter-granulaire à la surface d’un acier inoxydable


austénitique [152]

 Corrosion-érosion : il s’agit d’une dégradation de la surface sous l'effet de l'impact de


particules, de gouttelettes liquides, d'un jet, ou sous l’effet d’une vitesse excessive d’un
fluide au voisinage d'un défaut de surface. La figure 26 présente un exemple de corrosion-
érosion à la surface d’un acier 304L [153].

Figure 26. Exemple de corrosion-érosion produite à la surface d’un acier inoxydable


304L [153]

 Corrosion caverneuse : appelée aussi corrosion par crevasses, ressemble à la corrosion par
piqûres. Elle se manifeste dans des zones confinées de faible volume (les interstices entre
plaques, les zones sous dépôts, les joints d’étanchéité…).
Le mécanisme de l'attaque est lié à une modification locale de la composition du milieu. La
figure 27 présente un exemple de corrosion par crevasses produite à la surface d’un acier
inoxydable 316L [151].

52
Chapitre I : Revue bibliographique

Figure 27. Exemple de corrosion caverneuse à la surface d’un acier inox 316L [151]

 Corrosion sous contrainte (CSC) : il s’agit d’une fissuration des matériaux sous l'effet couplé
d'une sollicitation mécanique et d’un environnement agressif. Elle se traduit par une
altération locale des propriétés mécaniques principalement la ductilité et provoque
l'apparition de fissures inter-granulaires d’aspect fragile. Certaines sortes de revêtements
obtenus par projection thermique sont sensibles à la corrosion sous contrainte dans des
électrolytes bien spécifiques (Figure 28) [150].

Figure 28. Exemple de fissuration par corrosion sous contrainte


et la corrosion inter-faciale dans un revêtement LPPS
en titane sur un substrat en acier St 37 [150]

V.2 Corrosion des revêtements organiques


Parmi les stratégies de protection contre la corrosion, les revêtements et les peintures organiques
sont utilisés dans environ la moitié des cas [154]. En pratique, les revêtements organiques ne
constituent jamais une barrière parfaite, car ils contiennent des pores ou des défauts liés à des
dommages mécaniques qui exposent le substrat sous-jacent à des éléments corrosifs. La
corrosion et la formation de cloques autour de ces défauts ont été bien documentées avec
53
Chapitre I : Revue bibliographique

plusieurs mécanismes spécifiques rapportés dans la littérature [155] [156].Particulièrement, les


revêtements PEEK ont été produits pour améliorer la résistance à la corrosion de plusieurs
métaux pour différentes applications. S. Anita et al [157] ont réussi à élaborer un revêtement
PEEK sur un alliage de Titane avec une très bonne résistance à la corrosion. R.C. Carlos et al
[158] ont aussi réussi à produire un revêtement PEEK, par projection thermique, très résistant
à la corrosion. La figure 29 montre que la morphologie du revêtement a gardé le même aspect
même après 2000h.

Figure 29. Morphologies d’un revêtement PEEK après le test de corrosion selon la
norme ASTM D1308‐02 à différents instants [158]

Les revêtements Téflon aussi ont été largement utilisés pour augmenter la résistance à la
corrosion de certains matériaux. En effet, ces matériaux ont la résistance chimique la plus élevée
parmi les autres matériaux polymères. La résistance à la corrosion est en fonction du niveau de
fluor. C'est pourquoi les fluides entièrement fluorés (à savoir le PTFE et le FEP) sont
généralement préférés pour des applications où l’attaque chimique est très agressive.
Les tableaux 7 et 8 présentent successivement l’effet des produits chimiques inorganiques et
organiques sur les polymères [159].

54
Chapitre I : Revue bibliographique

Tableau 7. Effet des produits chimiques inorganiques sur les polymères [159]

Tableau 8. Effet des produits chimiques organiques sur les polymères [159]

L’effet est défini selon la norme ATSM D543 et D2299 (1 : Pas d’effet, 2 : effet léger, 3 : effet
moyen, 4 : ramollissement ou gonflement, 5 : dégradation sévère).

VI. Sy nthèse
Les travaux de recherche dans cette partie de thèse ont mis l’accent sur le développement des
revêtements par différentes techniques d’élaboration. Ces revêtements peuvent être utilisés dans
plusieurs domaines d’application. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés aux
revêtements de chrome électrolytique déposés sur des produits de robinetterie en laiton. La
technique d’électrodéposition représente un vrai problème industriel et environnemental.
Malgré les nombreuses recherches scientifiques menées autour de cette thématique, il n’existe,

55
Chapitre I : Revue bibliographique

à l’heure actuelle, aucune alternative capable de remplacer le chromage dans le domaine


industriel. Cependant, de nombreuses technologies innovantes peuvent offrir une alternative
valable avec des exigences et contraintes plus écologiques.
Ce chapitre présente une revue bibliographique, en premier lieu sur la technique
conventionnelle de chromage électrolytique et les différents problèmes industriels rencontrés.
Ensuite, il expose les autres techniques de revêtements pouvant être des candidats potentiels au
chromage ainsi que les différents matériaux de revêtements.
Afin d’assurer la caractérisation de ces revêtements, une étude bibliographique sur l’étude
tribologique et le test de corrosion ont été aussi développés dans ce chapitre.
L’élaboration et la caractérisation des revêtements alternatifs aux dépôts de chrome sont
présentés dans les chapitres suivants.

56
Chapitre II : Matériaux et
Techniques

57
Chapitre II : Matériaux et Techniques

I. Intr oduction
Ce chapitre décrit les différentes techniques d’élaboration des revêtements adoptées ainsi que
les différentes techniques de caractérisation physico-chimiques et mécaniques.
II.Elaboration des revêteme nts
II.1 Choix des matériau x de revêtements et préparation des sub st rat s
 Choix de la poudre :
Pour chaque technique d’élaboration des dépôts, nous avons choisi un matériau bien spécifique
qui répond principalement aux objectifs de ce travail :
 La poudre céramique Al2O3-TiO2 avec trois pourcentages de TiO2 (3%, 13% et 40%) a été
choisie pour la projection APS. Cette poudre ‘HC Starck’ est sous la référence Amperit 742.001
HCST PD 5131-8 et de granulométrie entre 22 et 45μm pour celle à 3% de TiO2 ; sous la
référence Amperit 744.001 HCST PD 5011-5 et de granulométrie entre 22 et 45µm pour celle
à 13% de TiO2 et sous la référence Amdry 6250 et de granulométrie entre 5 et 22µm pour celle
à 40% de TiO2. La poudre Ni-Al à 5% d’aluminium a été aussi pulvérisée par APS comme sous
couche avant la projection de la poudre céramique. Cette poudre ‘HC Starck’ est sous la
référence Amperit 281.002 HCST PD 5100-5 et de granulométrie entre 45 et 90µm.
 La poudre inoxydable 316 L et la poudre d’alliage de nickel (NiCrBSi) ont été choisies pour
la projection HVOF. La poudre inox 316L est fabriquée par atomisation de gaz dans le
Laboratoire d’études et de recherche sur les matériaux, les procédés et les surfaces (LERMPS
à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard, France) et elle est de granulométrie
égale à 17µm. La poudre NiCrBSi est une poudre commerciale référencée HOGANAS 1-40
SP379 et de granulométrie égale à 25µm.
 La poudre polymère Poly-Ether-Ether-Ketone (PEEK) a été choisie pour la projection à la
flamme conventionnelle. Cette poudre est référencée Victrex 150XF-PB13224 et de
granulométrie égale à 25,06µm.
 Les deux suspensions Dupont Poly-Tétra-Fluoro-Ethylène (PTFE) de couleur grise et Fluoro-
Ethylène-Propylène (FEP) de couleur noire sont sous la référence 420-104 et 959G-203C
respectivement. Ces suspensions ont été utilisées pour l’élaboration des revêtements par
pulvérisation pneumatique (peinture).
 Préparation des substrats :
Les substrats adaptés pour ce travail sont tous en laiton (CuZn40Pb2) et se présentent sous deux
formes selon les tests de caractérisation nécessaires :

58
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Des plaquettes rectangulaires de dimensions (60*20*2) mm3 ; ils sont destinés pour les
tests de caractérisation physico-chimiques et chimiques (Figure 30.a.).
Des disques de 25mm de diamètre et de 25 mm d’épaisseurs ; Cette forme va servir aux
essais d’adhérence et à l’étude tribologique (Figure 30.b.).

Figure 30. Forme et dimensions des substrats en laiton

Avant l’étape d’élaboration du revêtement, une préparation de la surface à revêtir est nécessaire
afin d’aboutir à une meilleure qualité des dépôts. Pour ce faire, un simple protocole a été adopté
pour tous les substrats : la surface des substrats a été nettoyée et dégraissée à l’éthanol puis
sablée au corindon F150 sous une pression de 4 bars pour créer une rugosité (3µm environ)
nécessaire pour le bon accrochage du revêtement.
II.2 Projection thermiqu e
Différentes techniques de projection thermique peuvent être utilisées selon la source d’énergie
adaptée. Le principe est toujours le même : il consiste à introduire de la matière à projeter dans
une source d’enthalpie qui peut être obtenue par deux façons principales :
 Par combustion des mélanges gazeux (Projection à la flamme à haute vitesse (HVOF) et
projection à la flamme conventionnelle) ;
 Par ionisation de gaz des différentes natures (argon, hydrogène, etc.) à l’aide d’une décharge
électrique ou d’une exposition à un rayonnement électromagnétique à haute fréquence
(projection plasma à l’arc soufflé ou plasma radio fréquence).
Le matériau introduit dans la source d’énergie sera fondu et accéléré vers le substrat pour former
un revêtement par empilement successif des particules écrasées et solidifiées [32] [31].
Dans notre travail, trois techniques de projection thermique ont été utilisées : la projection
plasma atmosphérique (APS), la projection à la flamme haute vitesse (HVOF) et la projection
à la flamme simple.

59
Chapitre II : Matériaux et Techniques

 Projection Plasma Atmosphérique (APS)


La projection (APS) consiste à générer un arc électrique permettant la transformation du
gaz en plasma. Le matériau qui va servir de revêtement fond au contact du jet de plasma chaud
(10000°C en sortie de torche) et est projetée à grande vitesse contre la surface à revêtir (Figure
31) [160].

Figure 31. Schéma de principe de la projection (APS) [160]


 Dispositif expérimental et Paramètres de projection :
La technique de projection plasma atmosphérique (APS) utilise une torche plasma Sulzer-
Metco de type F4 (Oerlikon Metco, Suisse) montée sur un robot ABB (Zurich, Suisse) pour
assurer son déplacement. Les substrats sont placés sur un support en face de la torche (Figure
32). Un mélange Ar-H2 a été utilisé comme gaz plasma. L'argon a été utilisé comme gaz porteur
pour acheminer la poudre à projeter dans le jet plasma.

Figure 32. Photos du dispositif expérimental de la projection (APS)

60
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Avant la projection des poudres céramiques Al2O3-TiO2 (3%, 13% et 40% de TiO2, une couche
de Ni-Al a été projetée sur les substrats en laiton pour assurer une meilleure adhérence.
Le Tableau 9 résume les paramètres adaptés pour l’élaboration des revêtements Ni-Al ainsi que
les revêtements céramiques par la technique de projection APS.

Tableau 9. Paramètres de la projection (APS) des poudres céramiques

Ni-Al Al2O3-TiO2
95-5 3% TiO2 13% TiO2 40% TiO2
Distance (mm) 110 110 110 110
Intensité (A) 600 600 600 570
Paramètres Gaz (l/min) Argon 60 33 33 31
de projection H2 11 8 8 9
Gaz porteur 2 2 3 3,3
Rotation plateau (%) 15 15 25 22
Agitateur (%) 50 50 40 70
Vitesse de balayage (mm/s) 400 400 400 400
Pas de balayage (mm) 5 5 5 5
Cinématique
de projection Nombre de passes 1 7 5 8

 Projection à la flamme haute vitesse (HVOF)


La projection à la flamme de type High Velocity Oxy Fuel (HVOF) consiste à utiliser une
réaction de combustion entre l'oxygène (comburant) et autres gaz (carburants), le méthane pour
notre travail. Ces gaz sont injectés dans une chambre de combustion confinée où ils sont
enflammés et brulés. Le produit de combustion est ensuite accéléré à grande vitesse (1500 à
2500 m/s environ) en passant à travers une buse. La poudre est ensuite injectée dans ce jet de
flamme à haute température (entre 2500°C et 3200°C) où elle sera fondue et acheminée vers le
substrat pour former le revêtement.
 Dispositif expérimental et Paramètres de projection :
La projection (HVOF) a été effectuée en utilisant un dispositif type diamant jet (CASTODYN
8000) monté sur un robot ABB 4400 (Figure 33).

61
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Figure 33. Photographie du dispositif expérimental de la projection (HVOF)

Dans ce travail, nous avons choisi de projeter, par la technique (HVOF), deux types de poudre ;
la poudre d’acier inoxydable (316L) et la poudre (NiCrBSi). Les paramètres de projection sont
décrits dans le tableau 10.

Tableau 10. Paramètres de la projection (HVOF) des poudres inox (316L) et (NiCrBSi)

Poudres Débit d’O2 Débit de CH4 Débit de N2 Distance de


(NL/min) (NL/min) (NL/min) projection (mm)
NiCrBSi 180 180 40 280
316L SS 180 180 40 280

 Projection à la flamme conventionnelle

La projection à la flamme conventionnelle avec une vitesse d’éjection des gaz de l’ordre
de 100 à 150 m/s représente l’une des alternatives les plus efficaces et économiques pour
l’application des revêtements. Elle consiste à utiliser la chaleur générée par la combustion d’un
carburant gazeux (de l’acétylène avec de l’oxygène dans notre travail) pour fondre le matériau
à projeter (généralement, une poudre ou un fil). Au cours de ce processus, le matériau est
chauffé et projeté sur un substrat pour former un revêtement
 Dispositif expérimental et Paramètres utilisés :
La projection à la flamme conventionnelle a été effectuée en utilisant un pistolet (CASTODYN
8000) monté sur un robot ABB 4400 (Figure 34).

62
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Figure 34. Photographie du dispositif expérimental de la projection à la flamme


conventionnelle

Dans ce travail, nous avons choisi de projeter, à la flamme conventionnelle, une poudre
polymère ; la poudre Poly-Ether-Ether-Ketone (PEEK). Après la projection, une
polymérisation manuelle a été effectuée à la flamme simple (T= 400°C) pendant 30 secondes,
les échantillons ont ensuite été immergés directement dans de l’eau froide. Les paramètres de
projection sont décrits dans le tableau 11.

Tableau 11. Paramètres de la projection à la flamme conventionnelle de la poudre


(PEEK)
Poudre Vitesse Pression Pression Pression Débit de Distance Débit de
(mm/s) d’O2 du C2H2 d’air N2 (mm) la poudre
(bar) (Bar) (bar) (L/min) (g/min)
PEEK 160 4 0,7 5 10 160 16
.

II.3 Pu lvérisation pneu matiqu e ( peinture)


La pulvérisation pneumatique est une méthode très utilisée. Elle consiste à projeter de la
peinture à travers une buse sous la pression d’air comprimé.
 Dispositif expérimental et Paramètres utilisés :
Un pistolet à peinture a été utilisé pour réaliser les revêtements. Ce pistolet, équipé d’une buse
de 1 mm, est lié à une source d’air comprimé et montée sur un robot ABB 4400 (Figure 35).
Pour cette technique de revêtement, nous avons choisi de projeter deux types de formulations
polymère de la gamme Téflon ; le Poly-Tétra-Fluoro-Ethylène (PTFE) et le Fluoro-Ethylène-
Propylène (FEP). Les peintures ont été pulvérisées sur des substrats en laiton nickelés et
d’autres chromés non conformes. Une fois la poudre est projetée, une polymérisation des dépôts

63
Chapitre II : Matériaux et Techniques

obtenus est nécessaire. Cette étape a été faite dans un four à des températures et des durées bien
précises.

Figure 35. Photographie du dispositif expérimental de la pulvérisation (peinture)

Les paramètres de la pulvérisation et de la polymérisation sont décrits dans le tableau 12.

Tableau 12. Paramètres de la pulvérisation et de la polymérisation des peintures (PTFE)


et (FEP)

Peinture Pression Vitesse Pas Distance T° de T° de


d’air (bars) (mm/s) (mm) (mm) séchage (°C) cuisson (°C)
PTFE 4 300 30 200 150 (10min) 360 (20min)
FEP 4 300 30 200 160 (5min) 315 (30min

III.Techniques de caractérisation des revêteme nts


III.1 Caractéri sation physico -chi mique
III.1.1 Granulométrie Laser
La granulométrie laser est une technique permettant la mesure de la taille des particules.
Elle consiste à utiliser le principe de diffraction de la lumière. Les particules passent à travers
un rayon laser fixe. Chaque particule diffracte la lumière selon un angle défini. Cet angle ainsi
que l’intensité du rayonnement diffracté sont fonction de la taille des particules. La lumière
diffractée est ensuite recueillie par un détecteur. La théorie de Mie et la théorie de Frauenhofer
sont utilisées pour la modélisation du signal mesuré. Le résultat est illustré sous forme d’une
courbe semi-logarithmique présentant la distribution volumique de la taille des particules. Les
mesures de la distribution granulométrique peuvent être effectuées par voie sèche ou humide

64
Chapitre II : Matériaux et Techniques

(en utilisant l’eau comme dispersant). Les mesures de ce travail ont été menées avec un
MASTERSIZER 2000 (Malvern Instrument Ltd., UK) (Figure 36).

Figure 36. Photographie du dispositif de mesure de la granulométrie (LERMPS/


Montbéliard)

III.1.2 Microscope Electronique à Balayage (MEB)


Le microscope électronique à balayage (MEB) est une technique permettant d’aboutir à
des images avec de très haute résolution. Cette technique consiste à utiliser le principe des
interactions électrons-matière. Dans le MEB, un faisceau d’électrons vient de balayer la surface
à analyser qui, en réponse, émet des électrons qui seront recueillis par différents détecteurs
permettant ainsi de construire l’image. Parmi les électrons émis, nous trouvons les électrons
secondaires et rétrodiffusés. Ces électrons sont ceux qui nous renseignent sur la topographie et
l’analyse qualitative de l’échantillon.
Dans ce travail, les analyses au microscope électronique à balayage (MEB) ont été menées au
laboratoire LERMPS (Montbéliard) de l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard à
l’aide d’un microscope de marque JOEL (JSM-5800LV Japon) présenté dans la figure 37. Ce
dispositif permet d’aboutir à des grandissements très élevés (plus de 50 000). Il est aussi équipé
d’un analyseur à dispersion d’énergie X (EDX) qui permet de réaliser des analyses qualitatives
et quantitatives de l’échantillon ainsi que des cartographies élémentaires.

Figure 37. Photographie du MEB (LERMPS/Montbéliard)


65
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Avant de procéder à l’observation microscopique des échantillons, Il faut faire les préparations
nécessaires : le tronçonnage (observation de la surface et de la section…) l’enrobage à froid ou
à chaud, le polissage des surfaces. Egalement, il faut s’assurer de la conductivité de la surface
sinon il sera indispensable de faire la métallisation de la surface en déposant une fine couche
de carbone à l’aide d’un appareil SCD005/CEA035, Baltec (Figure 38).

Figure 38. Photographie de l’appareil de carbonisation (LERMPS/Montbéliard)

III.1.3 Mesure du taux de porosité


Afin d’évaluer le taux de porosité des revêtements élaborés, nous avons utilisé la technique
d’analyse d’image. Cette technique consiste à traiter des images acquises soit par microscopie
optique soit par MEB à l’aide d’un logiciel adapté (Image J du N.I.H « National Institutes of
Health », USA). La porosité est déterminée pour chaque image en tant que rapport entre l'aire
des surfaces noires (représentant les pores) et l'aire totale de l'image [161]
III.2 Caractéri sation de la su rface revêtue
III.2.1 Mesure de la rugosité de surface
La rugosité de la surface finale joue un rôle très important dans notre application
industrielle. Ce facteur dépend principalement de la rugosité surfacique du substrat et des
paramètres de l’élaboration des revêtements [30].
Dans ce travail, la mesure de la rugosité a été effectuée à l’aide d’un profilomètre 3D de type
AltiSurf 500 d’Altimet muni d’un logiciel Altimap (Figure 39). Ce dispositif permet de fournir,
de manière non destructive, des micrographies optiques de surface en 2D et en 3D comme il
permet de calculer les paramètres standards de rugosité, de fournir des courbes de profils et de
mesurer des hauteurs de marche etc...

66
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Figure 39. Photographie du profilomètre 3D (LERMPS/Montbéliard)

III.2.2 Energie de surface


La surface d’un matériau caractérise toutes ses performances grâce à ses propriétés
spécifiques. L’hydrophobie est l’une des propriétés les plus recherchée pour plusieurs
applications. Cette propriété est très intéressante pour notre application de robinetterie. En effet,
une surface hydrophobe (non mouillante) est une surface à caractère plus propre et moins
salissant qu’une surface classique [162].
La méthode la plus répandue pour caractériser la mouillabilité de la surface est la mesure
d’angle de contact [163]. Dans ce travail, la mesure d’angle de contact a été réalisée par la
technique de la goutte posée « sessile drop method » à l’aide d’un dispositif de type DIGIDROP
Contact Angle Meter (GBX scientific instruments) comme le montre la figure 40.

Figure 40. Photographie et principe de l’unité de mesure de l’angle de contact


(LERMPS/Montbéliard)

Le principe consiste à déterminer l’angle de contact d’une goutte déposée à la surface de


l’échantillon. En fonction des mesures d'angle de contact, deux comportements classiques sont

67
Chapitre II : Matériaux et Techniques

définis : lorsque l'angle de contact est inférieur à 90°, la surface est considérée comme
hydrophile (mouillable). Inversement, la surface est considérée comme hydrophobe (non
mouillable) lorsque l'angle de contact est supérieur à 90° [164]. Trois liquides d’essai contenant
de l’eau distillée, l’α-bromonaphtalène et de l’éthylène glycol ont été déposées à la surface à
l’aide d’une micro-seringue afin de mesurer les valeurs d’angle de contact et de l’énergie de
surface selon le modèle d’Owens Wendt [165].

Dans ce modèle, l’énergie de surface totale des liquides et solides est la somme d’une énergie
dispersive γd et une énergie polaire γp tels que :

γL= γLd + γLp et γS= γSd + γSp

Pour les liquides couramment utilisés, les composantes dispersives et polaires sont données
dans le tableau 13.

Tableau 13. Energie de surface des liquides usuels selon le modèle Owens-wendt [165]

Pour les solides, ces composantes sont calculées à partir des mesures d’angle de contact en
utilisant au moins deux liquides dont leurs composantes polaires et dispersives sont connues.

Une régression linéaire est établie sous la forme (Eq.1) :

y= ax +b (Eq.1)

Les points en x et y se calculent pour chaque liquide selon les formules suivantes (Eq.2) et
(Eq.3) :

x=√ (γLp / γLd) (Eq.2) et y= γL. (1+ cos(θ)) / 2.√γLd (Eq.3)

Cette régression permet d’aboutir directement aux composantes du solide recherchées tels que :

γSp = a2 et γSd = b2

68
Chapitre II : Matériaux et Techniques

III.2.3 Test de corrosion


Les produits de robinetterie sont exposés à un environnement corrosif. Ils doivent être
particulièrement adaptés aux produits corrosifs afin de garantir une longue durée de vie. Puisque
la corrosion est un facteur déterminant pour la durée de vie des robinets [166], une évaluation
de la résistance à la corrosion a été réalisée dans ce travail au sein de la société SOPAL. Le test
d’analyse utilisé est le brouillard salin (Figure 41) suivant la norme ISO10289 [167] pour les
revêtements élaborés par projection thermique et la norme NF 077 [168] pour les revêtements
élaborés par peinture. Le mode opératoire des essais est adapté suivant la norme NF EN
ISO 9227 [169].

Figure 41. Photographie de l’enceinte du brouillard salin (Dycometal SSC400)

Pour les revêtements élaborés par projection thermique, chaque échantillon a été suspendu sur
une trame en brouillard salin sous pulvérisation de l’acide acétique pendant 96 heures en
aménageant un arrêt de 16 heures à la moitié du traitement sans arrêter le chauffage de la cuve
et sans l’ouvrir. La zone d'exposition pour ces expériences était d'environ 1 cm2. La température
interne de la chambre d'essai était de 35°C ± 2. La concentration en chlorure de sodium était
d'environ 50 g / l ± 5 et l'acide acétique acide a été ajouté jusqu'à ce que le pH atteigne 3,2.
Les résultats des tests de corrosion ont été évalués selon la norme ISO 10289. Afin de réaliser
des analyses de corrosion, deux classes doivent être attribuées à la surface corrodée :
premièrement, Rp, une classe de protection, et deuxièmement, RA, une classe d'aspect. Les
deux classes représentent un nombre compris entre 0 et 10 en fonction de la zone contenant les
défauts (A), comme indiqué dans le tableau 14.

69
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Tableau 14. Les classes d’analyse de la corrosion

Aire des défauts, A (%) Classes (RP) ou (RA)

Pas de défauts 10

0 < A < 0,1 9

0,1< A < 0,25 8

0,25 < A < 0,5 7

0,5 < A < 1 6

1 < A < 2,5 5

2,5 < A < 5 4

5 < A < 10 3

10 < A < 25 2

25 < A < 50 1

50 < A 0

Le tableau 15 récapitule les types de défauts et leurs classes.

Tableau 15. Classification des types de détériorations sélectionnées


Classes Types de deteriorations
A Coloration et / ou changement de couleur dus à la
détérioration du revêtement (autres que ceux dus
aux produits de corrosion du métal de base)
E Piqûres superficielles (piqûres de corrosion
susceptibles d’atteindre le métal de base)
F Ecailles
H Fissures

L’évaluation de la performance est représentée sous la forme suivante en utilisant (Eq.4) :

D = RP / RA. Degré de dégradation. Type de détérioration (Eq.4)

70
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Où le degré de détérioration est : vs : très petit ; s : petit ; m : moyen ; x : sévère

Pour les revêtements élaborés par peinture, chaque échantillon a été suspendu sur une trame en
brouillard salin sous pulvérisation d’acide acétique pendant 24 heures en aménageant un arrêt
de 4 heures à la moitié du traitement sans arrêter le chauffage de la cuve et sans l’ouvrir. Pour
ces expériences les pièces exposées étaient des leviers de robinets. La température interne de la
chambre d'essai était de 35°C ± 2. La concentration en chlorure de sodium était d'environ
50g/l ± 5 et un pH entre 3,2 et 3,5.
Les résultats des tests de corrosion ont été évalués visuellement selon la norme NF077 où une
pièce n’est comptée conforme que lorsqu’aucun défaut (à savoir cloques...) n’est présent à sa
surface.
III.2.4 Caractérisation Tribologique
Le coefficient de frottement et le taux d’usure sont deux paramètres essentiels pouvant
nous renseigner sur le comportement tribologique des matériaux. Ces paramètres ont été
évalués à l’aide d’un tribomètre pion-disque (CSM instruments, M27) comme il est représenté
dans la figure 42.

Figure 42. Photographie du tribomètre pion-disque (LERMPS/Montbéliard)

Les conditions expérimentales sont représentées dans le tableau 16.

Tableau 16. Conditions expérimentales du test de frottement


Bille WC/Co
Charge 5N
Vitesse 0,1 m/s
Distance de glissement 500 m
Température ; Humidité 19 °C ; 36%

71
Chapitre II : Matériaux et Techniques

III.2.4.1 Evaluation du coefficient de frottement


L’échantillon sous forme de disque subit un mouvement rotatif tout en étant mis en
contact avec un pion (bille) stationnaire sur lequel une charge de compression axiale F n est
appliquée (Figure 43). La vitesse de glissement est maintenue constante et la rotation s’arrête
au moment où le pion a parcouru la distance désirée. Le tribomètre est également équipé de
deux capteurs permettant la mesure de la force de frottement et l’enregistrement des données
du test en temps réel. La force tangentielle Ft est calculée à travers le rayon de la piste R et le
coefficient de frottement µ est déduit à partir de cet effort et l’aire du contact apparente A a :

µ= Ft/Fn (Eq.5) et τ= Fn/Aa (Eq.6)

Figure 43. Principe de détermination du coefficient de frottement


III.2.4.2 Evaluation d’usure
Afin de mieux comprendre le comportement tribologique des revêtements, une
évaluation de l’usure a été effectuée grâce à un profilomètre 3D à capteur inductif comme décrit
précédemment. L’extraction des courbes de profils permet de calculer le volume du creux. Le
taux d’usure T est ensuite calculé moyennant la formule suivante (Eq.7) :

T=V/(F.d) (Eq.7)

T : taux d’usure en (mm3/N.m)


V : Volume du creux (V=2πr ; r est le rayon de la piste) en mm3
F : Force en N
d : Distance de glissement en m
III.3 Caractéri sation mécanique des revêtements
L’adhérence et la microdureté sont deux facteurs importants permettant de nous renseigner sur
la qualité des dépôts obtenus. En effet, un revêtement n’est efficace que lorsqu’il adhère bien à
la surface. La dureté est la capacité du matériau à résister à une déformation. Pour cela, une
étude mécanique a été effectuée pour évaluer ces facteurs.

72
Chapitre II : Matériaux et Techniques

III.3.1 Etude de l’adhérence mécanique


Les robinets sont soumis à des contraintes mécaniques, particulièrement lors du nettoyage,
susceptibles de rayer le revêtement voire l’arracher. Il est alors incontournable d’évaluer
l’adhérence des revêtements élaborés. Pour cela, deux techniques ont été utilisées dans cette
étude : le test de traction (test de laboratoire) et le test de quadrillage (test industriel).

 Test de traction : c’est un test destructif très fréquemment utilisé dans le domaine de la
projection thermique. Dans cette étude, ce test a été utilisé pour évaluer l’adhérence des
revêtements élaborés par APS et HVOF. En effet, le test de traction provoque un
détachement au niveau de l’interface revêtement-substrat. Un montage spécifique permet
d’effectuer le test de traction selon une norme bien définie (ASTM C633-01) [167]. Ce
montage est composé de deux plots de mise en charge et d’un pion de dimensions
normalisées (Figure 44). Le revêtement est élaboré sur un côté du pion, lequel est ensuite
collé, de part et d’autre, aux deux plots. La colle utilisée est commercialisée sous le référence
de FM1000 par la société Cytec limitant potentiellement les effets de diffusion et résistant
aux fortes contraintes allant jusqu’à 70 MPa.

Figure 44. Schéma de principe de mesure de l’adhérence selon la norme ASTM C633-01

Le montage est ensuite placé dans un four pour la polymérisation de la colle (T= 185°C, t= 2
heures) et inséré, après refroidissement, dans la machine de traction (Figure 45). Une force
perpenduculaire et croissante est alors appliquée au montage de manière à provoquer la rupture
au niveau de l’interface revêtement-substrat. Pour chaque essai de projection thermique, le test
de traction est reproduit sur 5 pions pour avoir une valeur d’adhèrence moyenne représentative.
Le calcul de l’adhérence (σR) du revêtement est effectué en mesurant la force F pour laquelle
une rupture au niveau de l’interface revêtement-substrat est provoquée.

73
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Cette adhérence, exprimée en MPa, est déterminée par la formule suivante (Eq.8) :

𝐹
𝜎𝑅 = (Eq.8)
𝑆

où S représente l’aire de contact du pion au niveau de la face de la rupture S=2Пr2 ; r est le


rayon du pion.
Un ensemble de précautions doivent être prises en considération pour limiter les problèmes
d’alignement du système pouvant engendrer une contrainte en cisaillement et non en traction
[170] [171]. Egalement, la résistance à la rupture de la colle employée doit être supérieure à
celle du dépôt/substrat sinon la rupture sera provoquée au niveau de la colle et non à l’interface.

Figure 45. Photographie de l’unité de mesure de l’adhérence (LERMPS/Sevenans)

 Test de quadrillage : ce test a été effectué conformément à la norme ISO 2409-2013 [172]
pour les revêtements obtenus par flamme et par peinture. Le test est reproduit à trois endroits
différents sur la surface du dépôt à l'aide d'une pastille de carbure de tungstène (Figure 46).

Figure 46. Schéma de principe du test de quadrillage [172]

74
Chapitre II : Matériaux et Techniques

Le quadrillage couvre une surface de 15 mm2 et doit être porté par le burin parallèlement à la
surface. La grille est recouverte d'un ruban adhésif (réf.8705 B), qui a ensuite été retiré
manuellement. A l’issu de l’essai, un contrôle visuel doit être effectué conformément à la
norme.

La classe d'adhérence est évaluée comme suit (Figure 47) :

 0 lorsque la surface des incisions est parfaitement lisse et qu'aucun carré ne s’est enlevé
(excellente adhérence) ;
 1 lorsque le revêtement s’est détaché au niveau de l'intersection des incisions (bonne
adhérence) ;
 2 lorsque le revêtement s’est détaché le long des incisions et / ou à leurs intersections (bonne
adhérence) ;
 3 lorsque le revêtement s’est partiellement ou totalement détaché le long des incisions et / ou
des carrés se sont partiellement ou totalement détachés (mauvaise adhérence) ;
 4 lorsque de larges bandes de revêtement se sont détachées le long des incisions et / ou des
carrés se sont partiellement ou totalement enlevés (mauvaise adhérence) ;
 5 pour tout autre type de détachement qui ne peut pas être classifié dans la classe 4 (très
mauvaise adhérence)

Figure 47. Les classes d’évaluation de l’essai de quadrillage [172]

III.3.2 Identification de la microdureté


La micro-indentation est une technique permettant d'enregistrer en continu des efforts (F) et des
profondeurs de pénétration (h) d’un indenteur avec une excellente résolution, sur un cycle
complet de mise en charge et décharge.
Il existe différentes méthodes de mesure de la microdureté suivant la forme du pénétrateur.
Dans ce travail, Un appareil de modèle LEICA et de référence (M09) a été utilisé (Figure 48).
Nous nous sommes intéressés à la dureté Vickers. En effet, l’essai Vickers consiste à appliquer
une charge F (Newton) sur une pyramide à base carrée en diamant d’angle au sommet 136°, à
maintenir la pression pendant 15 s puis à mesurer la diagonale d (mm). La dureté Vickers Hv

75
Chapitre II : Matériaux et Techniques

en MPa est le rapport de l’effort appliqué (F) par l’aire (S) de l’empreinte de diagonale (d).
Elle est calculée selon la formule suivante (Eq.9) :

136
𝐹 2∗0.102∗𝐹∗sin( )
*0.102=
𝐹
2
= 1.8544 ∗ 0.102 ∗ (Eq.9)
𝑆 𝑑ˆ2 𝑑^2

Figure 48. Dispositif de mesure de la microdureté (LERMPS/Sevenans)

IV. Sy nthèse
Ce chapitre présente les différents matériaux, techniques de caractérisation physicochimiques,
de surface et mécaniques et également les paramètres expérimentaux utilisés dans ce travail.
Ceci permettra d’évaluer les propriétés et l’efficacité des différents revêtements que nous avons
élaborés.
Les chapitres suivants présentent les résultats obtenus pour les deux techniques de revêtement :
la projection thermique et la pulvérisation pneumatique.

76
CHAPITRE III : Développement et
caractérisation des revêtements par
voie sèche

77
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

I. Intr oduc tion


La projection thermique est l’une des méthodes les plus connues pour l’élaboration des
revêtements. Elle consiste à projeter différents types de matériaux sur la surface d’un substrat.
Le choix de la forme et la nature du substrat ne constitue pas une limite dans la projection
thermique. Cette méthode est fréquemment choisie afin d’améliorer les propriétés mécaniques
et chimiques d’un matériau à savoir la dureté, la résistance mécanique et la résistance à la
corrosion. Cependant, afin d’avoir un revêtement fonctionnel, plusieurs paramètres de
projection thermique interviennent à savoir les débits de gaz, la distance de projection, la vitesse
de la torche, le nombre de passe et surtout la composition chimique et la distribution
granulométrique de la poudre à projeter. En effet, la projection des particules très fines (<20µm)
risque de les volatiliser et la projection des particules très grandes (>100µm) risque de
provoquer des in-fondus et des inclusions dans le revêtement. Une optimisation de tous ces
paramètres est nécessaire pour réussir la phase de projection thermique. Le mode opératoire
ainsi que les conditions expérimentales ont été décrits dans le chapitre П.
Dans ce chapitre, nous traitons alors l’élaboration et la caractérisation des revêtements sur des
substrats en laiton par la méthode de la projection thermique. Différents types de revêtements
ont été élaborés par différentes techniques de projection thermique telles que la projection
plasma (APS), la projection à la flamme haute vitesse (HVOF) et la projection à la flamme
simple.
II. Projection ther mique par plas ma (APS)
Cette partie de thèse concerne la réalisation des dépôts de composites à base d’alumine et de
titane par un procédé de projection plasma (APS).
II.1 Elab oration des revêtements ( APS)
Des dépôts de composites Alumine (Al2O3)- Titane (TiO2) avec différents pourcentages en TiO2
(3%,13% et 40%) ont été élaborés par la technique de projection thermique (APS) selon les
paramètres décrits dans le chapitre П. La torche de plasma est montée sur un robot programmé
pour réaliser les passes de projection de la poudre sur la surface du substrat en laiton.
II.2 Observation s macroscopiques
L'examen à l’œil nu des dépôts, comme le montre la figure 49, permet d’observer un problème
d’adhérence mécanique sur toute la surface du substrat. Cela est dû bien évidemment à
l’absence de prétraitement de la surface par la méthode de sablage avant la projection
thermique. Cette étape est primordiale afin d’assurer l’accrochage mécanique et physique des
particules de la poudre projetée.

78
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Les dépôts de composite Alumine–Titane avec différents pourcentages de Titane (3%,13% et


40%), obtenus par la projection thermique (APS), sont présentés dans la figure 50. L’examen
macroscopique permet d’observer une bonne homogénéité sur toutes les surfaces des substrats
en laiton. Les revêtements obtenus possèdent une rugosité importante. Ils ont subi alors un
polissage mécanique afin d’obtenir une surface lisse puisque nous nous intéressons dans cette
étude à l’élaboration des dépôts possédant un bel aspect esthétique et décoratif. En revanche,
la technique de polissage mécanique à l’aide des papiers abrasifs ou à l’aide d’autres moyens
disposés à la société SOPAL s’avère très compliquée. En effet, lors de cette étape, nous avons
rencontré des problèmes de détachement de la matière et nous n’avons pas réussi à avoir une
surface lisse et homogène. C’est pourquoi, nous avons développé des revêtements avec la
méthode de la projection à la flamme (HVOF) et la flamme simple, qui seront exposées dans
les paragraphes suivants.

Figure 49. Problèmes d’adhérence mécanique des revêtements céramiques dus à


l’absence de préparation de la surface avant la projection thermique

Figure 50. Photographies des revêtements composite Alumine-Titane obtenus par (APS)

79
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

III. Projection thermique à la Flamme Haute Vitesse ( HVOF)


Cette partie présente les principaux résultats obtenus par la technique de projection HVOF
pour la réalisation de revêtements en alliage de nickel (NiCrBSi) et en acier inox (316L).
Une étude approfondie sur la caractérisation physique et mécanique de ces dépôts est menée
en conclusions.
III.1 Développement des revêt ements H VOF
Des dépôts en NiCrBSi et en inox 316L ont été élaborés à l’aide de la projection thermique en
utilisant une torche de projection HVOF selon les conditions expérimentales décrites dans le
chapitre П. Cette opération a été effectuée par des nombreux balayages pour répartir la poudre
projetée par la flamme sur la totalité de la surface du substrat en laiton. Le nombre de passes de
la torche pendant la projection des particules de la poudre détermine l'épaisseur du revêtement.
Avant que nous procédions à la réalisation des dépôts par la torche HVOF, une caractérisation
physique des poudres de NiCrBSi et de l’inox 316L a été réalisée. L’observation microscopique
à balayage et la distribution granulométrique sont présentés dans la figure 51.

Figure 51. Morphologie des grains et distribution granulométrique des particules de la


poudre NiCrBSi (a) et acier de l’inox 316L (b)

80
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Les observations au microscope électronique à balayage permettent de visualiser la


morphologie des grains de la poudre de NiCrBSi et de la poudre inox 316L qui apparaissent
constitués de fines particules sphériques. Le diamètre des particules de la poudre NiCrBSi
(Figure 51 (a)) est compris entre 10 µm et 60 µm. Alors que pour celui de la poudre de l’acier
inox (Figure 51 (b)), il est compris entre 5 µm et 70 µm.
La distribution granulométrique des poudres de NiCrBSi et de l’inox 316L est monomodale
avec un diamètre moyen de particules : d 0,5 (moyen) de 25 µm pour la poudre NiCrBSi et un
diamètre moyen de particules : d 0,5 (moyen) de 17 µm pour la poudre de l’acier inox.
III.2 Caractérisation physico-chimique des revêtements
Afin d’évaluer l’efficacité des revêtements HVOF élaborés, plusieurs techniques de
caractérisation physico-chimiques ont été utilisées à savoir la Microscopie Electronique à
Balayage (MEB), la mesure de l’adhérence mécanique, la mesure de la rugosité de la surface et
de la porosité, l’évaluation de la résistance à la corrosion et de la mouillabilité de la surface.
III.2.1 Observations macroscopiques
L’examen macroscopique, présenté dans la figure 52, permet d’observer une bonne
homogénéité des dépôts HVOF. Ils sont bien répartis sur toute la surface du substrat en laiton
(Figure 52 (a) et (b)). Après la projection thermique HVOF, les revêtements présentent une
certaine rugosité. Cette dernière peut être bénéfique pour certaines applications telles que
l’application biomédicale. Cependant, dans notre cas, l’objectif industriel est d’obtenir des
surfaces lisses et brillantes. Par conséquent, un polissage mécanique est nécessaire pour réduire
au maximum voire éliminer cette rugosité. Les surfaces des dépôts obtenues (Figure 52 (c) et
(d)) après l’étape de polissage sont lisses, homogènes, brillantes et elles ont un effet poli-miroir.

Figure 52. Photographie des dépôts HVOF de NiCrBSi et des dépôts de l’inox 316L
avant (a) ; (b) et après (c) ; (d) polissage, respectivement.
81
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

III.2.2 Observations microscopiques (MEB)


Les images MEB des dépôts HVOF réalisés à partir des composés métalliques (NiCrBSi)
et l’acier inoxydable (316L), avant et après le polissage, sont présentées sur la figure 52.
L’observation de la surface des échantillons révèle une microstructure lamellaire caractéristique
des revêtements obtenus par projection thermique. Avant l’étape de polissage (Figure 53 (a) et
(b)), la surface est rugueuse avec présence de pores et de particules semi-fondues et autres non
fondues de différentes formes. Après le polissage (Figure 53 (c) et (d)), les surfaces des
échantillons ne sont plus rugueuses et présentent une microstructure homogène avec la présence
de quelques pores. Aucune différence significative n'a pu être constatée entre les deux
revêtements et aucune fissuration n’a été observée. En effet, la présence des pores peut être liée
aux débits de l’oxygène et du carburant [173]. Un taux de porosité faible est toujours demandé
afin d’avoir de bonnes performances mécaniques et chimiques.
La présence des particules semi fondues et non fondues dans les revêtements de projection
thermique correspondent à des particules qui ne fondaient pas au cours du processus de
pulvérisation. Cela peut être lié à la basse température de la flamme [174].

Figure 53. Observations MEB à la surface des revêtements HVOF de NiCrBSi et de


l’inox 316L avant le polissage : (a) ; (b) et après le polissage (c) et (d), respectivement

82
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

L’interface entre les dépôts HVOF et le substrat en laiton a été observée par microscopie
électronique à balayage (MEB). Les coupes transversales de tous les dépôts de NiCrBSi et de
l’inox 316L présentent de façon générale une structure relativement dense (Figures 54).
Les deux dépôts sont en contact intime avec le substrat en laiton. Le revêtement en inox 316 L
(Figure 54 (b)) est moins épais que celui du NiCrBSi (Figure 54 (a)). Ceci peut être dû au
nombre de passes effectués par le pistolet de projection.
Les valeurs moyennes des épaisseurs des deux revêtements sont présentées dans le tableau 17.

Figure 54. Observations MEB des coupes transversales des revêtements HVOF : (a)
NiCrBSi ; (b) Inox 316L.

Tableau 17. Epaisseurs des revêtements HVOF

Revêtements Nombre de passes Epaisseurs (µm)

NiCrBSi 10 195±12,5

316L SS 7 158,5±24

83
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Les observations microscopiques MEB des revêtements NiCrBSi et Inox 316 L permettent
de constater la présence de deux phases différentes : une phase grise claire (A) et une autre grise
foncée (B). La phase sombre peut inclure des oxydes formés au cours du processus de projection
HVOF. Les analyses EDS (Figure 55) confirment la présence d’un taux d’oxygène dans la
phase grise foncée (B) pour chacun des revêtements.
De plus, le taux d’oxygène dans le revêtement inox 316 L est plus important que dans le
revêtement en NiCrBSi. Dans des études antérieures, la présence d’oxydes était associée à deux
facteurs. Le premier concerne une température de flamme plus élevée, qui peut favoriser une
microstructure lamellaire, mais augmente les quantités d’oxydes. Le second facteur est lié à la
nature du gaz de refroidissement adapté [175]. Dans ce travail, l’air utilisé peut contribuer à
l’augmentation du niveau d’oxydes dans les deux revêtements pendant la projection thermique.
D’autres auteurs ont estimé que le niveau d’oxydation peut être associé à la taille des particules
de la poudre et au choix de la distance de projection [176] [177].

Figure 55. Analyses EDS des revêtements HVOF : (a) NiCrBSi ; (b) 316L SS.

84
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

III.2.3 Porosité
La porosité a été évaluée à la surface et au niveau de la coupe transversale des deux
revêtements en utilisant la méthode d'analyse d'image. La figure 57 présente des images
optiques de surface et en coupe transversale des revêtements en NiCrBSi et en acier inox 316L.
Les régions sombres correspondent à des pores sous différentes formes.
À l'aide d’une observation microscopique, une évaluation quantitative de la porosité a été
effectuée. Les valeurs de la porosité moyenne à la surface et au niveau de la section des
revêtements en NiCrBSi et en acier 316L sont présentées sur la figure 56. Les résultats obtenus
montrent que, pour chaque revêtement HVOF, la porosité était plus évidente au niveau de la
section qu’au niveau de la surface. De plus, au niveau de la section du revêtement en acier inox
316L, la valeur de porosité moyenne est la plus élevée (1,7% ± 0,9). L'augmentation de la
porosité dans cet échantillon peut être liée à la microstructure du revêtement inox 316L,
constitué principalement de particules sphériques, pouvant être des particules non fondues. En
effet, ces particules ne pourraient pas adhérer à la surface pour créer une couche continue, en
raison de leur température plus basse. La porosité peut être générée pendant le processus de
projection entre les particules non fondues, ce qui est en accord raisonnable avec Zhang et Desai
[178]. Par conséquent, une plus faible porosité dans l'échantillon de NiCrBSi constitue
potentiellement une option intéressante pour l'élaboration de revêtements aux propriétés
prometteuses dans les environnements industriels, en particulier dans les applications
anticorrosives. En fait, les pores peuvent fournir un chemin pour la pénétration d'agents
corrosifs [179]. Ceci peut être bénéfique pour certaines applications, par exemple dans les
implants biomédicaux, où une structure poreuse permet la croissance osseuse dans l'implant
[180].

Figure 56. Mesures de la porosité des revêtements de NiCrBSi et de l’inox 316L en


surface (a) et en coupe transversale (b).
85
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Figure 57. Image optique des revêtements NiCrBSi et inox 316L au niveau : de la
surface (a) ; (b) et de la section : (c) ; (d), respectivement.

III.3 Etude de la surface des revêtements


III.3.1 Rugosité surfacique
Les valeurs de la rugosité de surface et les profils topographiques pour le substrat en laiton
non revêtu, ainsi que pour les revêtements de NiCrBSi et de l’acier inoxydable 316L, sont

86
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

présentées dans les figures 58 et 59, respectivement. L’analyse de la rugosité moyenne de la


surface du substrat en laiton non revêtu montre que l’opération de sablage augmente
considérablement la rugosité de la surface (Figure 58).

Figure 58. Analyse de la rugosité de surface du substrat en laiton non revêtu :


(a) substrat brut ; (b) substrat brut sablé.

Les diagrammes présentés dans la figure 59 illustrent la variation de la rugosité de la surface


après la projection thermique. L'analyse permet de constater d'une part que la rugosité enregistre
un saut après la projection thermique pour les deux dépôts (Figure 59 (a) et (b)) et d'autre part
que les valeurs de rugosité après le polissage mécanique diminuent de manière significative
pour les deux types de dépôts HVOF (Figure 59 (c) et (d)). Ces résultats sont en bon accord
avec ceux trouvés par Cirolini et al.[181] et Knotek et al. [182]. Les résultats de ces études
montrent que la rugosité de la surface du revêtement était supérieure à celle du substrat.
Houdkova et al. [183] et Rodriguez et al.[184] ont trouvé des valeurs de rugosité de surface
similaires à celles obtenues dans cette étude pour un revêtement en NiCrBSi sur des substrats
en acier au carbone (6,72 µm ± 0,95) et un revêtement en inox 316L sur des substrats en alliage
de magnésium (7,5 µm ± 1,5), respectivement.

87
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Figure 59. Analyse de la rugosité de surface du revêtement NiCrBSi et inox 316L: avant
(a); (b) et après: (c); (d) polissage, respectivement.

De plus, les résultats expérimentaux indiquent que la rugosité de surface du revêtement en


acier inoxydable 316L est plus importante que celle du revêtement en NiCrBSi. Selon les
observations microscopiques, il peut être suggéré que la présence de particules non fondues
peut affecter les propriétés physiques de surface des revêtements HVOF 316L à savoir la
rugosité. Ceci est soutenu par une étude précédente [185].
La comparaison des résultats de la rugosité de surface des revêtements polis avec ceux rapportés
par Serres et al.[186], pour un revêtement pulvérisé au plasma dans une application écologique,
ont montré une rugosité de surface polie de 0,2 µm. Cette valeur est supérieure à celle obtenue
pour les deux revêtements élaborés dans cette étude.
Ces résultats seront pertinents pour des applications industrielles spécifiques du laiton revêtu
en NiCrBSi et en acier inox 316L, où la rugosité de la surface est l'un des paramètres majeurs
influant les propriétés chimiques et mécaniques du revêtement.
III.3.2 Tension de surface
Pour notre application de robinetterie, la mouillabilité de la surface est une propriété
intéressante. Nous cherchons à avoir une surface non mouillante dite aussi hydrophobe. En
effet, cela empêche les gouttes d’eau ou même les contaminants organiques comme l’huile
d’adhérer à la surface et de laisser par conséquent des empreintes qui peuvent gêner l’aspect
décoratif de la surface. Pour ce faire, une évaluation de l’énergie de surface a été effectuée par

88
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

la mesure des angles de contact comme décrit dans le chapitre précédent. Les résultats sont
présentés dans le tableau 18.

Tableau 18. Mesures de l'angle de contact et des énergies de surface totales du laiton,
des revêtements électrolytiques (SOPAL) et des revêtements HVOF de NiCrBSi et de
l’inox 316L.
Angles de contact, θ (°) Energie de surface
(mN/m)
Matériau H2O (eau) C2H6O2 C10H7Br (α- γs P
γsD γsT
(ethylene- bromonaphthalene)
glycol)
Laiton 80,20±2,10 73,90±3,40 21,94±3,70 2,94 32,76 35,70
Ni/Cr (SOPAL) 97,61±4,01 70,45±0,13 34,67±3,02 0,21 34,73 34,94
Inox 316L 95,11±3,63 68,89±3,82 40,34±5,51 0,67 32,46 33,13
NiCrBSi 91,04±4,35 70,93±4,60 41,49±3,28 1,43 30,54 31,97

Les deux revêtements HVOF de NiCrBSi et d’inox 316L possèdent une énergie de surface
inférieure à celle du revêtement électrolytique Ni/Cr (SOPAL).
III.3.3 Résistance à la corrosion
Les aspects de surface des revêtements de NiCrBSi et de l’acier inox 316L après le contact
avec la solution de brouillard salin sont présentés dans la figure 60. Aucun défaut significatif
n’a été observé pour le revêtement de NiCrBSi, à l’exception de légères taches. La surface du
revêtement en acier inoxydable 316L a montré la présence d'une oxydation. Selon la classe
d’analyse de corrosion, présentée dans le chapitre précédent, le revêtement HVOF est conforme
aux exigences de la norme s’il fait partie de la classe ‘C9’. Cette classe concerne l'oxydation,
qui ne dépasse pas 0,1%.
Le tableau 19 résume les résultats obtenus à partir des surfaces des revêtements NiCrBSi et
inox 316L après immersion dans une solution de brouillard salin. Les résultats de corrosion
obtenus pour l’inox 316L peuvent être liés à la présence de plus de défauts dans ce revêtement
à partir duquel la corrosion a été initiée, puis accélérée le long des voies formées par les pores.
La rugosité et l'épaisseur de la surface sont deux paramètres clés pouvant influer énormément
la résistance à la corrosion des revêtements.
Bandeira et al. [185] ont étudié les effets de l'épaisseur et de la rugosité des revêtements PANI
sur la corrosion de l'alliage d'aluminium. Ils ont constaté que les revêtements d'épaisseur
intermédiaire et de faible rugosité superficielle présentent de meilleures performances de
corrosion. En effet, lorsque le revêtement est fin, la solution corrosive est proche de l'interface
substrat/revêtement. Ainsi, la relation entre l'épaisseur et la résistance à la corrosion est

89
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

évidente. De même, lorsque la rugosité de la surface est élevée, cela affecte les voies d'accès à
l'interface substrat/revêtement. C’est la raison pour laquelle le revêtement de NiCrBSi présente
une meilleure résistance à la corrosion que le revêtement en acier inoxydable 316L. En effet, le
316L est plus mince et plus rugueux que le revêtement NiCrBSi. De plus, sa porosité est plus
élevée, ce qui suggère qu'une solution corrosive est plus absorbée dans le revêtement en acier
inoxydable 316L. Ceci peut être déduit de la diminution de la protection contre la corrosion
observée.

Figure 60. Photographies de la surface prises après le test de corrosion : (a) Revêtement
de NiCrBSi ; (b) Revêtement de l’inox 316L.

Tableau 19. Résultats obtenus des revêtements en NiCrBSi et en acier inoxydable 316L
après les essais de corrosion.

Revêtements Classe Types de Degré de Performance Résultats


détérioration détérioration
NiCrBSi C9 A vs 10/9 vs A Conforme
316L C5 A m 5/5 m A Non conforme

III.4 Caractéri sation mécaniqu e


III.4.1 Adhérence mécanique
Les valeurs de la résistance à la traction présentées dans la figure 61 varient entre 45 et 70
MPa. La résistance à la traction de la colle est plus importante que celles des revêtements HVOF
de NiCrBSi et de l’acier inox 316 L. En comparant la résistance à l’arrachement mécanique des

90
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

deux dépôts HVOF élaborés, nous remarquons que les échantillons revêtus en acier inox 316 L
résistent mieux à la traction que les échantillons revêtus en NiCrBSi.

Figure 61. Adhérence mécanique des revêtements HVOF de NiCrBSi et de l’inox 316L

Il est connu que l’adhérence est l’une des propriétés mécaniques essentielles pouvant
affecter l’efficacité d’un revêtement. Dans cette étude, la force de liaison des deux revêtements
HVOF était toujours suffisante comparée à d'autres résultats, par exemple. ceux rapportés par
Dobler et al.[187] et Zeng et al.[188].

III.4.2 Microdureté
Des essais Vickers ont été réalisés sur chaque échantillon sous une charge constante 500 g
identifiée HV0,5. La figure 62 permet de visualiser la réponse du matériau à l’effort de pression
de l’indenteur. Nous remarquons que la microdureté des dépôts de NiCrBSi de valeur moyenne
643,14 ± 29 HV0.5 est beaucoup plus importante que celle de l’acier inox 316L de valeur
moyenne de dureté égale à 469,13 ± 23 HV0,5. Bien qu'il soit connu qu'une augmentation
d'oxydes entraîne une augmentation de la microdureté du revêtement, les valeurs obtenues
montrent qu'il n’existe pas de corrélation entre la teneur en oxygène et la microdureté. Les
résultats de Dobler et al.[187] avec le revêtement en acier inoxydable 316L obtenu par le
procédé HVOF confirment aussi cette constatation.
La valeur de la microdureté du revêtement en NiCrBSi obtenue dans notre travail est en accord
avec la microdureté des dépôts APS obtenu par l’auteur [189]. De plus, les valeurs de la dureté
obtenus pour les dépôts HVOF dans notre étude sont plus élevées que les valeurs de la
microdureté du revêtement composite NiCrBSi-Fe2O3 pulvérisé au HVOF [190] et de même
plus élevées de celles du composite NiCrBSi-graphite projeté au plasma [191].

91
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Figure 62. Mesures de la microdureté au niveau de la coupe transversale des


revêtements en NiCrBSi et en inox 316L.

IV. Projection ther mique à la flamme simple


IV.1 Elaboration des revêtements à la flamme si mp le
Des dépôts en Poly-Ether-Ether-Ketone (PEEK) ont été élaborés à l’aide d’un pistolet de
projection à la flamme simple selon les conditions expérimentales décrites dans le chapitre П.
La torche est toujours montée sur un robot programmé pour réaliser les passes de projection de
la poudre sur la surface du substrat en laiton.
Avant de procéder à la projection, la morphologie ainsi que la distribution granulométrique des
particules ont été étudiées et présentées dans la figure 63.

Figure 63. Morphologie des particules de la poudre PEEK


La poudre est composée de particules agglomérées et légèrement allongées. La distribution
granulométrique est représentée sur la figure 64. Le diamètre moyen des particules de la poudre
PEEK est égal à 25µm.

92
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Figure 64.Distribution granulométrique de la poudre PEEK

Au contraire des revêtements HVOF, les revêtements PEEK à la flamme simple adhèrent bien
à la surface même sans sablage préalable de la surface. La figure 65 présente l’aspect de la
surface obtenu après la projection thermique sans et avec sablage préalable.

Figure 65. Revêtements PEEK élaborés par la projection à la flamme simple

IV.2 Observation s mi croscopiqu es (MEB)


La figure 66 présente les morphologies du revêtement PEEK sur un substrat en laiton non sablé
(Figure 66.a) et sur un substrat sablé (Figure 66.b). Aucune différence remarquable ne peut être
déduite entre les deux, car la rugosité de surface ne peut en aucune manière affecter la
microstructure du revêtement. Le dépôt présente une microstructure homogène avec la présence
de particules semi-fondues et non fondues. Aucune porosité n'a été constatée, ce résultat peut
favoriser le revêtement PEEK, révélant de bonnes propriétés mécaniques.

93
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Figure 66. Observations MEB à la surface du revêtement PEEK sur un substrat en


laiton non sablé (a) et sur un substrat en laiton sablé (b)

En effectuant une seule passe, le revêtement élaboré était d’une épaisseur égale à 63,4±4,8µm
comme il est représenté dans la figure 67.

Figure 67. Observation MEB au niveau de la section du revêtement PEEK

IV.3 Caractéri sation de la su rface revêt ue


IV.3.1 Evaluation de la rugosité
Après la projection à la flamme simple, le revêtement PEEK appliqué sur le substrat en
laiton non sablé possède une surface plus lisse que celle de celui appliqué sur le substrat sablé.
Les valeurs de la rugosité moyenne et le profil morphologique des surfaces des revêtements
PEEK sont présentés dans la figure 68. Nous remarquons que le revêtement PEEK appliqué sur
le substrat en laiton sablé est quatre fois plus rugueux que celui sur le substrat en laiton non

94
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

sablé. L'augmentation de la rugosité de surface est due au sablage et au fait que le revêtement
ne pouvait pas couvrir les irrégularités de la surface.

Figure 68. Observations 3D de la surface du revêtement PEEK sur un substrat en laiton


non sablé (a) et sur un substrat en laiton sablé (b)
IV.3.2 Mesure de l’énergie de surface
Le tableau 20 présente les valeurs des angles de contact et des énergies de surface des
revêtements PEEK appliqués aux substrats en laiton sablés et non sablés. Dans les deux cas, le
revêtement présente des valeurs d’angle de contact inférieur à 90° et même inférieurs aux
valeurs d’angles de contact du laiton et du revêtement électrolytique Ni/Cr. Par conséquent, la
surface est considérée comme hydrophile (mouillable) et possède une énergie de surface
importante. Ce caractère hydrophile favorise une forte affinité avec l’eau et permet la création
d’un film mince à la surface provoquant les salissures. Cependant, l’industrie sanitaire
s’intéresse à développer une surface plutôt hydrophobe permettant d’évacuer l’eau qui lui
tombe dessus.

Tableau 20. Mesures de l'angle de contact et des énergies de surface totales du PEEK
Angles de contact, θ (°) Energie de surface
(mN/m)
Matériau H2O (eau) C2H6O2 C10H7Br (α- γs P
γsD γsT
(ethylene- bromonaphthalene)
glycol)
Laiton 80,20±2,10 73,90±3,40 21,94±3,70 2,94 32,76 35,70
Ni/Cr (SOPAL) 97,61±4,01 70,45±0,13 34,67±3,02 0,21 34,73 34,94
PEEK 74,94±6,28 57,51±6,98 37,94±3,26 6,30 31,06 37,36
(substrat non
sablé)
PEEK 81,96±6,57 68,54±6,31 31,99±12,86 5,78 29,97 35,75
(substrat sablé)

95
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

IV.3.3 Tenue à la corrosion


Les aspects de surface des revêtements PEEK après le contact avec la solution de
brouillard salin sont présentés dans la figure 69. Aucun défaut n’a été observé.

Figure 69. Photographie de la surface du revêtement PEEK prise après le test de


corrosion.
Selon la classe d’analyse de corrosion, présentée dans le chapitre précédent, le
revêtement PEEK est conforme aux exigences de la norme s’il fait partie de la classe (C10).
Cette classe correspond à l’absence des défauts (Tableau21).

Tableau 21. Résultats obtenus le revêtement PEEK après les essais de corrosion.

Revêtement Classe Types de Degré de Performance Résultats


détérioration détérioration
PEEK C10 - - 10/10 Conforme

IV.4 Evaluation de l’adhérence mécaniq ue


L’adhérence mécanique du revêtement PEEK a été évaluée en utilisant le test du quadrillage
selon le mode opératoire décrit dans le chapitre précédent. Le test est conforme à la norme (ISO
2409-2013) et la classe d’adhérence est 2 pour les revêtements PEEK appliqués sur une surface
sablée et non sablée. Par conséquent, le revêtement PEEK possède une bonne adhérence
mécanique.
V. S yn t h èse
La projection thermique présente différentes techniques permettant l’élaboration d’un large
choix de revêtements selon le type de matériau et le domaine d’application.

96
Chapitre III : Développement et caractérisation des revêtements par voie sèche

Dans ce chapitre, nous avons élaboré différents types de revêtements par différentes techniques
de projection thermique à savoir le dépôt céramique Al2O3-TiO2 (3%,13% et 40%) par
projection APS, les revêtements inox 316L et NiCrBSi par la projection HVOF et le revêtement
polymère PEEK par la projection à la flamme simple.
Ce chapitre a montré la faisabilité des revêtements APS, HVOF et flamme simple sur des
supports en laiton même s’ils ne répondent pas parfaitement aux propriétés recherchées dans ce
travail. En effet, les dépôts céramiques Al2O3-TiO2 peuvent être élaborés par la technique APS
sur des substrats en laiton. Cependant, la rugosité obtenue après la projection thermique est
inappréciée pour notre application décorative.
La projection HVOF a permis d’obtenir des revêtements en inox 316L et en alliage de NiCrBSi
avec une microstructure homogène et une très bonne adhérence au substrat en laiton.
Même si les propriétés mécaniques et chimiques du revêtement NiCrBSi sont meilleures que
celles obtenues pour le revêtement en acier inox 316L, les résultats suggèrent que les deux
matériaux conviennent à une enquête sur leur potentiel de fabrication. L'optimisation des
paramètres de pulvérisation peut permettre de développer une meilleure qualité de revêtement,
qui à son tour garantira une meilleure stabilité et une durée de vie plus longue.
Pour le revêtement polymère PEEK réalisé par la technique de projection à la flamme simple,
l’aspect rugueux et mat de la surface était un peu inapprécié pour notre application et le
polissage mécanique n’a pas été une bonne solution pour avoir un aspect lisse et brillant. Le
revêtement PEEK présente de bonnes propriétés mécaniques et chimiques mais il peut être plus
apprécié dans d’autres applications non décoratives.
En conclusion, parmi les quatre revêtements élaborés par la méthode de projection thermique,
nous pouvons dire que le dépôt de NiCrBSi est le meilleur candidat qui répond aux objectifs de
ce travail et qui peut être une bonne alternative au dépôt de chrome électrolytique.

97
CHAPITRE IV : Développement et
caractérisation des revêtements par
voie humide

98
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

I. Intr oduc tion


La pulvérisation pneumatique « peinture » est une technique de recouvrement de surface d’un
objet pour la protéger ou l’orner. Elle permet d’avoir une très grande qualité de finition. Dans
ce contexte, nous avons recours à l’élaboration et à la caractérisation des revêtements sur des
substrats en laiton par la technique de peinture. Deux types de revêtements polymères de la
gamme Téflon ont été élaborés : le Téflon-PTFE et le Téflon-FEP.
II. Développeme nt et caractérisation des revêtements Téflon
II.1 Elab oration des revêtements en Téflon

Des suspensions de Poly-Tétra-Fluoro-Ethylène (PTFE) de couleur grise et de Fluoro-Ethylène-


Propylène (FEP) de couleur noire ont été pulvérisées sur des supports en laiton à l’aide d’un
pistolet pneumatique classique monté sur un robot ABB 4400. Selon le fabricant, les
suspensions de Téflon ne sont pas très compatibles avec les substrats à forte teneur de cuivre
[192]. Par conséquent, il est recommandé d’appliquer une sous couche intermédiaire entre le
substrat et le revêtement polymère Téflon.
Dans ce travail notre choix s’est porté sur l’application de ce type de revêtement sur des produits
de robinetterie (des leviers de robinet) déjà revêtus mais qui ne sont pas conformes. C'est-à-
dire, des pièces qui présentent des défauts surfaciques provoqués par le chromage électrolytique
comme expliqué dans la section II.2.3 du chapitre 1. Ceci, nous permettra d’abord de profiter
de la couche intermédiaire déjà présente (la couche de chrome non conforme) et ensuite de
couvrir cette non-conformité et obtenir une nouvelle couche fonctionnelle et exempte de défauts
sans besoin de faire le dé-chromage et la reprise du procédé. Les revêtements appliqués sur ce
type de pièces sont présentés dans la figure 70.
Une autre alternative a été envisagée. Elle consiste à appliquer les revêtements Téflon sur des
pièces dont l’étape de chromage n’est pas achevé. C'est-à-dire, des pièces qui ont été seulement
nickelés. En effet, d’abord la couche de Nickel est considérée dans ce cas comme couche
intermédiaire et ensuite ceci permet de se dispenser de l’étape du chromage.
Ces deux alternatives permettent, d’une part, de réduire considérablement les rejets toxiques et
d’autre part, de réaliser des revêtements fonctionnels de manière plus économique en temps et
en argent. La figure 71 présente les revêtements Téflon appliqués sur des pièces nickelées.

99
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

Figure 70. Photographie des revêtements Téflon-PTFE et Téflon-FEP appliqués sur des
pièces non conformes

Figure 71. Photographie des revêtements Téflon-PTFE et Téflon-FEP appliqués sur des
pièces nickelées

100
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

Un simple contrôle visuel confirme que les revêtements Téflon-FEP et Téflon-PTFE


permettent parfaitement de couvrir les défauts provoqués par le chromage électrolytique en
donnant à la surface un aspect matte et très lisse. Une caractérisation profonde de ces dépôts est
nécessaire pour garantir leurs bonnes performances mécaniques et chimiques.
II.2 Observation s microscopiques (MEB)
Les observations au microscope électronique à balayage permettent de visualiser la
morphologie et l'aspect des phases. Les images MEB, en surface et en coupe transversale, des
revêtements réalisés à partir des suspensions de Téflon-FEP et de Téflon-PTFE sont présentées
sur les figures 72 et 73 respectivement. Les observations de la surface des dépôts de FEP et de
PTFE, présentées dans les figures 72.a et 72.b respectivement, présente une microstructure
caractéristique des revêtements obtenus par pulvérisation pneumatique. En outre, nous
observons sur les surfaces la présence d’une seule phase homogène avec l’apparition de
quelques pores de forme sphérique.

Figure 72. Observations MEB des revêtements au niveau de la surface : (a) FEP ; (b)
PTFE
Afin d’examiner en détail les images MEB, nous nous sommes intéressés à observer les
micrographies en coupe transversale des revêtements FEP et PTFE présentées dans la figure
73.a et la figure 73.b respectivement. L'observation microscopique des deux types de dépôts,

101
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

d'épaisseurs à peu près 12,67 ± 2,80 µm pour le dépôt FEP et environ 14,26± 4,90 µm pour le
revêtement PTFE de plus une couche intermédiaire électrolytique d'environ 1,53 ± 0,10 µm,
montre que les revêtements sont bien développés et bien adhérés au substrat.
Bien que l’interface dépôt-substrat présente une certaine rugosité due à l’opération de sablage
(pour assurer le bon accrochage), les observations MEB montrent une bonne planéité de la
surface. Ceci prouve que les suspensions FEP et PTFE ont bien remplis les irrégularités de la
surface sablée.

Figure 73. Observations MEB des revêtements au niveau de la section : (a) FEP ; (b)
PTFE
II.3 Caractérisation de la su rface des revêtements

II.3.1 Mesure de la rugosité


L'état physique de la surface des revêtements Téflon est un paramètre important pour le
développement des pièces industrielles de bon aspect physique avec des propriétés bien
spécifiques à savoir les propriétés anti-salissantes et hydrophobes. Dans notre travail, les profils
des surfaces des dépôts de FEP et PTFE sur les substrats en laiton sont effectués à l’aide d’un

102
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

interféromètre optique. La méthode permet d’accéder à la reconstitution 3D de la surface


analysée (Figure 74). L'observation des figures montre que la surface de dépôt de PTFE (Figure
74.b) est à peu près trois fois plus rugueuse que celle du FEP (Figure 74.a). En outre, au
contraire des dépôts obtenus par la méthode de la projection thermique, aucune opération de
polissage n’est nécessaire pour les dépôts obtenus puisque cette rugosité n’est pas remarquable
macroscopiquement.

a)

0.097 ± 0.26 µm

b)

0.298 ± 0.38 µm

Figure 74. Représentation tridimensionnelle de la surface du : (a) revêtement FEP, (b)


revêtement PTFE

103
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

II.3.2 Evaluation de l’énergie de surface


L’énergie de la surface est un test important pour caractériser la tension superficielle, liée
aux interactions moléculaires d’un fluide. Comme déjà expliqué dans les chapitres précédents,
en fonction des mesures d'angle de contact deux comportements classiques peuvent être
définis : hydrophile, est un caractère ayant une affinité avec de l’eau, lorsque l'angle de contact
est inférieur à 90° ; hydrophobe, est un caractère n’ayant pas une affinité avec de l’eau lorsque
l'angle de contact est supérieur à 90° [193].
Les résultats des angles de contact mesurés et des énergies de surface des revêtements FEP et
PTFE sont présentés dans le tableau22. Nous pouvons constater que l'angle de contact avec
l'eau pour le laiton est de 80,2°. Par conséquent, la surface est considérée comme hydrophile.
Alors que la valeur obtenue après l'application du revêtement FEP et PTFE augmente à
104,26°±1,6 et à 104,2°±2,4 respectivement, ce qui est en accord avec certaines études
antérieures[194] [195]. Ceci suggère la formation d'une surface hydrophobe. De même,
l'énergie de surface totale est liée à la mouillabilité et représente un paramètre crucial qui peut
influer de manière déterminante les propriétés de surface. L'énergie de surface totale diminue
fortement après l'application des revêtements FEP et PTFE. Cette diminution est due peut-être
à la présence de liaisons C-F dans le polymère FEP et PTFE. En fait, les liaisons carbone-Fluor
‘C-F’ fournissent l'énergie de surface la plus basse de tout solide [196]. Cela favorise une bonne
hydrophobie qui peut intéresser non seulement le domaine de la robinetterie mais également
plusieurs autres applications industrielles.

Tableau 22. Mesure de l'angle de contact et des énergies de surface totales des
revêtements FEP et PTFE
Angles de contact, θ (°) Energie de surface
totale (mN/m)
Matériau H2O (eau) C2H6O2 C10H7Br (α- γs P
γsD γsT
(ethylene- bromonaphthalen
glycol) e)
Laiton 80,20±2,10 73,90±3,40 21,94±3,70 2,94 32,76 35,70
Ni/Cr 97,61±4,01 70,45±0,13 34,67±3,02 0,21 34,73 34,94
(SOPAL)
FEP 104,26±1,60 84,86±2,80 71,70±3,70 12,31 13,03 25,34
PTFE 104,2±2,40 85,80±3,60 72,70±4,50 10,47 14,82 25,29

II.3.3 Essai de corrosion


Le test de corrosion est parmi les tests les plus importants pour notre application de
robinetterie sanitaire. Le test a été réalisé pour les deux types de revêtement polymère FEP et

104
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

PTFE selon le mode opératoire détaillé dans le chapitre II. L’évaluation des résultats est aussi
faite suivant un contrôle visuel selon la norme NF077.
Les photographies des pièces de robinetterie (leviers de robinet) revêtus avec du FEP et avec
du PTFE avant et après le test de corrosion sont présentées dans la figure 75. Les résultats
montrent qu’aucun défaut n’a été détecté à la surface des revêtements. Ces derniers ont gardé
le même aspect, la même couleur et la même brillance qu’avant le test de corrosion. Cela prouve
la conformité du test de corrosion selon la norme NF077 et valide la possibilité d’utiliser ces
revêtements dans le domaine de robinetterie. Nous pouvons conclure donc que ces revêtements
peuvent être des candidats promoteurs pour des applications anticorrosives.

Figure 75. Photographies des revêtements avant et après le test de corrosion : (a)
revêtement FEP, (b) revêtement PTFE

II.3.4 Evaluation du coefficient de frottement des revêtements Téflon


La tribologie est la science des phénomènes qui se produisent entre deux systèmes mis en
contact. C’est une science pluridisciplinaire qui englobe les études de frottement, de l’usure,
des interfaces et de la lubrification [197].
Puisque les produits de robinetterie sont soumis à des actions de frottements lors du nettoyage
par exemple, nous nous sommes intéressés à étudier les propriétés tribologiques du revêtement

105
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

FEP. Ce dernier a été choisi par ce que c’est le dépôt qui répond mieux aux exigences et attentes
industrielles
L’étude tribologique des revêtements polymères FEP a été effectuée à l’aide d’un tribomètre
de type ‘pion-disque’ en régime non lubrifié selon les conditions décrites dans le chapitre II.
Les coefficients de frottements des dépôts ont été évalués. Des observations au MEB couplées
à des analyses EDS des pistes d’usure des dépôts et des débris d’usure ont été également
réalisées.
Les propriétés tribologiques du dépôt dépendent de leur état de surface. Les courbes du
coefficient de frottement (CoF) du revêtement FEP pour différentes distances de glissement
sont présentées dans la figure 76. Il convient de noter à partir du graphique que les résultats du
CoF sont reproductibles. Nous pouvons constater que, au début de l’essai, le CoF du revêtement
FEP augmente fortement jusqu’à une distance de glissement d’environ 25 à 50 m et commence
ensuite à se stabiliser et à atteindre l’état stationnaire à une distance de glissement d’environ
100 m. Ceci peut être lié au mauvais contact entre le revêtement et la bille au début de l'essai
de frottement. Après, le coefficient de frottement devient presque stable à 0,16.

Figure 76. Courbes de coefficient de frottement du revêtement FEP glissant sur une bille
WC / Co à 50 m, 100 m, 150 m et 500 m à 5 N de charge normale et à une vitesse de
glissement de 10 cm / s.

Néanmoins, la piste d'usure obtenue dans les 50 premiers mètres de la distance de


glissement est instable (Figure.77.a). Ensuite, elle demeure relativement stable. La surface usée
illustrée sur la figure 77. (b) et la figure 77. (c) est lisse et caractérisée par seulement une légère

106
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

éraflure et aucun débris d'usure n'a été observé. Ce qui peut être expliqué par, d’abord la faible
distance de glissement parcourue et ensuite, la faible vitesse de glissement (10 cm / s).
Cependant, après avoir glissé sur 500 m, la piste d'usure devient plus large et la surface usée du
revêtement FEP est caractérisée par une déformation plastique sévère. En effet, nous observons
une microfissuration, un écaillage du revêtement FEP et la présence de débris d'usure sur les
bords de la piste d'usure ce qui est attribué à l’usure adhésive (Figure 77.d)).

Figure 77. Morphologies MEB de la surface usée du revêtement FEP glissant à (a) 50 m,
(b) 100 m, (c) 150 m et (d) 500 m contre la bille WC / Co, sous une charge normale de 5
N et une vitesse de glissement de 10 cm / s.

Une observation MEB accompagnée d’une analyse cartographique des surfaces usées de
l'échantillon présentée dans la figure 78, nous a permis d’étudier le mécanisme d’usure et les
transformations tribologiques. Toutefois, ces transformations sont liées au changement
microstructural à une distance de glissement de moins de 500 m sous une charge normale de 5
N. Les différentes analyses effectuées semblent indiquer que tous les dépôts ne sont pas percés.
De plus l’évolution topographique de la surface de la piste usée, qui est en fonction de la

107
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

distance de glissement, a été analysée. Après 50 m de glissement, la piste d’usure est composée
essentiellement du carbone (Figure 78.a)). Le frottement est relativement lisse et uniforme.
Nous avons analysé l’évolution des éléments chimiques présents sur la surface usée. Aucun
changement de la composition chimique n’a été observé sur la surface usée à une distance de
glissement égale à 100 m (Figure 78.b)) et aussi à une distance de 150 m (Figure 78.c)). Celui-
ci peut être expliqué par le fait que lorsque le revêtement FEP glisse contre une bille métallique,
les liaisons –C–F– sont rompues en raison des contraintes mécaniques et du chauffage causé
par le frottement. En revanche, le revêtement FEP n'est pas complètement usé. Cependant, au-
delà de 500 m, nous observons la présence des éléments de nickel et des traces de cuivre et de
zinc (Figure 78.d)). Le revêtement a commencé à s'user complètement.
Il est à noter que ces conditions de frottement sont très sévères comparées aux conditions dans
lesquelles les robinets sont réellement soumis. En effet, les robinets lors du nettoyage ne sont
pas frottés par un matériau aussi dur que le carbure de tungstène, qui est le matériau de la bille,
et l'effort manuel est loin d'être équivalent à 5 N. Par conséquent, les résultats obtenus sont
promoteurs d'un long cycle de vie pour les produits de robinetterie revêtus du polymère FEP.
Les caractéristiques de la topographie de surface peuvent être des précurseurs utiles pour
prédire d’autres changements qui peuvent survenir à l’interface des deux matériaux telle que la
dureté, la déformation élastique-plastique, la composition chimique et l'évolution
microstructurale. Cette étude a pour objectif une meilleure compréhension des mécanismes
d’usure en fonction de l’évolution de la topographie de la surface.

108
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

a) b)

c) d)

Figure 78. Morphologies MEB et cartographie élémentaire EDS de la surface usée du


revêtement FEP glissant sur (a) 50 m, (b) 100 m, (c) 150 m et (d) 500 m contre une bille
de WC / Co, sous une charge normale de 5 N et une vitesse de glissement de 10 cm / s.

II.3 Adhérence mécanique des revêtements Téflon


Les observations MEB du test d'adhérence (Test de quadrillage) réalisé sur la surface des
revêtements PTFE et FEP sont présentées dans la figure 79.
Selon la norme ISO 2409-2013 et les observations MEB du test d’adhérence, les revêtements
FEP et PTFE ont été détachés uniquement le long des incisions et aux intersections des lignes

109
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

de la grille et aucun carré de revêtement n’a été détaché (classe 2). Ce résultat prouve que les
deux revêtements présentent une bonne adhérence au substrat en laiton.

Figure 79. Observations MEB de la grille à la surface : (a) du revêtement FEP, (b) du
revêtement PTFE

III. Sy nthèse
Deux revêtements Téflon de Fluoro-Ethylène-Propylène (FEP) et Tétra-Fluoro-Ethylène
Propylène (PTFE) ont été développés sur un robinet en laiton par la technique de peinture. La
morphologie, la rugosité, la résistance à la corrosion, la mouillabilité, l’adhérence et le
comportement tribologique ont été évalués.
Les résultats montrent que :
 Les revêtements FEP et PTFE possèdent une très bonne adhérence au substrat de laiton
selon la norme ISO 2409-2013. Les revêtements de FEP et PTFE sont résistants à la
corrosion selon la norme NF077.
 Les mesures d'angle de contact montrent que la technique de pulvérisation simple
conduit à des revêtements de FEP et PTFE hydrophobes avec des angles de contact de
l'eau supérieurs à 104°.
 Le revêtement FEP possède un faible coefficient de frottement (0,16) en glissant contre
une bille de WC / Co à sec et à une charge normale de 5 N.
110
Chapitre IV : Développement et caractérisation des revêtements par voie humide

Ces résultats sont très intéressants et répondent aux besoins industriels dans le domaine de la
robinetterie sanitaire. Le revêtement FEP, comme montre la figure 80, peut être un très bon
candidat pour remplacer les dépôts de chrome électrolytique car il représente un très bon
compromis entre fonctionnalité, écologie et mise en œuvre à faible coût de plus son meilleur
aspect esthétique.

Figure 80. Photographie d’un robinet complet revêtu du FEP noir

111
CONCLUSION GENERALE ET
PERSPECTIVES
Le travail de recherche, présenté dans ce manuscrit, s’inscrit dans le cadre de recherche
de nouveaux matériaux et d’une nouvelle technique d’élaboration des revêtements, dans le
domaine industriel sanitaire et principalement pour application de robinetterie, ayant de bonnes
propriétés physico-chimiques et mécaniques et un bon aspect esthétique. En conclusion, cette
étude est basée sur le développement et la caractérisation de nouveaux revêtements sur des
produits en laiton utilisés dans le domaine de l’industrie sanitaire. Ce travail porte
principalement sur le choix des méthodes écologiques alternatives à la technique du chromage
électrolytique. Parmi les techniques utilisées, la projection thermique plasma atmosphérique
(APS), la projection à la flamme haute vitesse (HVOF), la projection à la flamme simple et la
pulvérisation pneumatique (peinture).

L’objectif de ce travail de recherche est, d’une part, de sélectionner une nouvelle


technique de revêtements qui respecte l’environnement et qui peut remplacer la technique
conventionnelle du chromage électrolytique tout en gardant les bonnes propriétés physico-
chimiques et mécaniques. D’autre part, nous nous sommes intéressés à améliorer les propriétés
et les performances des produits en laiton dans le domaine sanitaire à savoir l’adhérence
mécanique et la résistance à la corrosion.

Le premier chapitre a été consacré à la présentation des différents procédés d’élaboration


des revêtements mis en jeu tels que le chromage électrolytique, la projection thermique qui étale
plusieurs techniques et la peinture. Une attention particulière a été portée à la présentation des
propriétés des matériaux de revêtements utilisés dans ce travail.

Toutes les techniques d’analyse et de caractérisation des matériaux et des revêtements


élaborés sont présentées dans le deuxième chapitre. Au cours de ce chapitre, nous avons décrit
les différents principes et modes opératoires de chaque technique de caractérisation et nous
avons détaillé les paramètres utilisés pour chaque procédé de revêtement.

Le troisième chapitre a permis de développer et de caractériser les revêtements élaborés


par la méthode de la projection thermique. Trois types de dépôts ont été élaborés : les dépôts
céramiques (Al2O3-TiO2) par la technique de projection (APS), les dépôts métalliques (NiCrBSi

112
et Inox 316L) par la technique de projection HVOF et les dépôts polymères (PEEK) par la
technique de projection à la flamme simple.

Ce chapitre a montré la faisabilité d’élaboration de ces revêtements APS, HVOF et flamme


simple sur des supports en laiton. En effet, les dépôts céramiques Al2O3-TiO2 peuvent être
élaborés par la technique APS sur des substrats en laiton. Cependant, la rugosité obtenue après
la projection thermique est inappréciée pour notre application industrielle qui exige la présence
d’une surface de bon aspect décoratif pour des pièces sanitaires.

La projection HVOF a permis d’obtenir des revêtements en inox 316L et en NiCrBSi avec une
microstructure homogène et une très bonne adhérence au substrat en laiton. Les propriétés
mécaniques et chimiques du revêtement NiCrBSi sont légèrement meilleures que celles
obtenues pour le revêtement en acier inox 316L. Celui-ci n’empêche pas qu’une optimisation
des paramètres de pulvérisation de l’acier inoxydable 316L peut permettre de développer une
meilleure qualité de revêtement, qui à son tour garantira une meilleure durée de vie.

Concernant le revêtement polymère PEEK, il présente de bonnes propriétés mécaniques et


chimiques et peut être une bonne alternative pour le revêtement électrolytique. Cependant,
l’aspect esthétique de la surface est un peu inapprécié pour notre application.

Ces résultats nous ont conduit à conclure que, parmi tous les revêtements élaborés par les
différentes techniques de projection thermique, le dépôt de NiCrBSi est le meilleur candidat qui
répond aux objectifs de ce travail et qui peut être une bonne alternative au dépôt de chrome
électrolytique. Cependant, l’industrialisation et la mise en place de cette nouvelle technique
peut être un peu contraignant pour l’industriel.

Le dernier chapitre s’est focalisé sur l’élaboration des revêtements par la technique de
pulvérisation pneumatique (peinture). Deux types de revêtements Téflon ont été développés
sur des supports en laiton : les revêtements Téflon-PTFE et Téflon-FEP. Les résultats montrent
que ces dépôts présentent une microstructure homogène avec un taux très faible de porosité.
Ces revêtements sont hydrophobes, ils ont de très bonne adhérence mécanique et une bonne
résistance à la corrosion. En outre, l’aspect matte et très lisse de la surface, particulièrement
pour le Téflon-FEP, favorise fortement l’utilisation de ce type de revêtement dans l’industrie
sanitaire au lieu des revêtements de chrome électrolytique.

Par conséquent, la qualité des dépôts Téflon-FEP obtenus par pulvérisation pneumatique
« peinture » ainsi que le concept de la technique et son degré d’industrialisation ont suscité un

113
vif intérêt des exigences et des attentes de l’industriel. Ces revêtements représentent la meilleure
alternative pour couvrir les défauts des revêtements de chrome électrolytique voire les
remplacer dans un cadre de compromis idéal entre fonctionnalité, écologie et le faible coût.

En perspectives, comme les revêtements Téflon semblent être les meilleurs candidats
remplaçants les dépôts de chrome électrolytiques sur nos produits de robinetterie en laiton, il
serait intéressant d’étudier encore les performances tribologiques de ce type de dépôts et de
développer de nouvelles surfaces antibactériennes à base de Téflon (revêtements composites).
Ce type de revêtements permettra d’attirer l’attention de potentiels clients de plusieurs secteurs
publics, notamment le secteur hospitalier afin de limiter les contaminations bactériennes.

114
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Titre : Elaboration et caractérisation mécanique et physico-chimique des revêtements déposés sur
des substrats en laiton par les techniques de projection thermique et pulvérisation pneumatique pour
application d'industrie sanitaire

Mots clés : Laiton, Projection thermique, Pulvérisation pneumatique, Etude mécanique, Etude
physico-chimique.

Résumé : Les alliages de laiton sont utilisés Dans ce cadre, l’objectif de ce travail est
dans de nombreuses applications, plus d’élaborer des revêtements fonctionnels sur des
particulièrement dans le domaine d’industrie substrats en laiton à l’aide de nouvelles
sanitaire. Dans ce domaine, le laiton est revêtu techniques à savoir la projection thermique et la
d’une couche de chrome par la technique du pulvérisation pneumatique. Les propriétés
chromage électrolytique. Cependant, cette mécaniques et physico-chimiques sont étudiées
technique est réalisée au moyen des solutions afin d’évaluer les performances de ces
dans lesquelles le chrome est à l'état d'oxydation revêtements et la possibilité de leurs utilisations
six. À ce degré d'oxydation, le chrome est dans le domaine d’industrie sanitaire.
toxique et a la réputation d'être cancérigène.

Title : Development and mechanical and physicochemical characterization of coatings deposited on


brass substrates by thermal and pneumatic spraying techniques for sanitary industry application

Keywords: Brass, Thermal spraying, Pneumatic spraying, Mechanical study, Physical-chemical


study.

Abstract: Brass alloys are used in many In this context, the main objective of this work
applications, especially in the sanitary industrial is to develop functional coatings on brass
application. In this field, the brass is coated with substrates using new techniques namely thermal
an electroplated chromium layer. However, the and pneumatic spraying techniques. The
electroplating technique is achieved by means mechanical and physical-chemical properties
of solutions in which the chromium is in the six are studied in order to evaluate the performances
oxidation state. At this degree of oxidation, of these coatings and the potency of their use in
chromium is toxic and has the reputation of the sanitary industrial field.
being carcinogenic.

Université Bourgogne Franche-Comté


32, avenue de l’Observatoire
25000 Besançon

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