ED2 - Grosse Jambe Rouge Aigue

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FGSM3 – Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 3

MED0609 – Dermatologie
Dr Vanhaecke
S6 – 20/02/2024
Lavenette Lévanna & Lecrique Béline
Correcteur : Grégoire WEIRAUC
ED n°1 (partie 2) : Item 350 – Grosse jambe rouge aiguë
Tout ce qui est dit et à savoir se trouve dans le collège
Les parties en italique n’ont pas été mentionnées mais sont gardées pour la compréhension

Cas clinique

Vous êtes l’interne de garde aux urgences. Un patient de 55 ans consulte pour un placard
inflammatoire du membre inférieur droit.
Il est hypertendu sous Amlodipine et a un diabète non insulinodépendant sous
Metformine.
Il s’est fait opérer de varices d’un membre inférieur il y a 15 ans.
Son poids est de 114 kg pour 180 cm.

ituation
On voit un placard inflammatoire, une grosse jambe rouge
aiguë.
Lors de l’examen, la jambe est chaude et sensible.

Q1) Que recherchez-vous à l’interrogatoire en faveur d’une dermohypodermite (DH)


aigue bactérienne ?
A) Notion de fièvre ou frissons
QCM
B) Une apparition progressive de symptômes
C) Un épisode antérieur similaire
D) La notion d’un traumatisme
E) Un cas similaire dans la famille
Réponses A, C, D

A. Oui, c’est une infection.


B. Non, c’est brutal, ça arrive en quelques heures. Une apparition progressive des
Explications symptômes serait de l’ordre de semaines.
C. Oui, c’est important, le fait d’avoir fait une dermohypodermite de jambe est un facteur
de risque pour en refaire une, notamment via le lymphœdème / l’œdème résiduel qui
persiste.
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D. Oui, ça entraine une effraction cutanée = porte d’entrée qui permet aux bactéries de
pénétrer à l’intérieur et donne donc une infection.
E. Non, ce n’est pas contagieux.

On utilise maintenant le terme de dermohypodermite bactérienne aigue non nécrosante (DHBNN) plutôt
qu’érysipèle, car elle regroupe toutes les dermohypodermites. L’érysipèle correspond à la forme superficielle de
la dermohypodermite, dû au streptocoque Beta hémolytique du groupe A.

- Infection aigue du tissu cutané


Signes - Début brutal
- Fièvre, frissons, sensation de malaise
- Touche l’hypoderme et le derme.
Localisation
- Parfois plus profond au niveau des fascias.
- Forme nécrosante qui attention n’est pas que la fasciite nécrosante (touchant les
fascias de l’hypoderme)
Forme grave - Parfois dans les fasciites nécrosantes la peau (l’épiderme) est quasiment normale
car ça se passe en profondeur. Cependant le patient est extrêmement douloureux.

Ce qui doit nous alerter devant une DH : la douleur.

Signe une localisation en profondeur au niveau du fascia, au niveau du muscle surtout si peau d’aspect normale
et patient vraiment douloureux.

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Suite du cas clinique
Il se souvient avoir fait un épisode similaire il y a 2 ans sur le même membre et peut être il
Situation
y a 5 ans.
Q2) Quels facteurs de risque de DHBNN ce patient présente-t-il ?
A) HTA
QCM B) Antécédents de DHBNN
C) Diabète
D) Obésité
E) Sexe masculin
Réponses B, D
A. Non, pas un facteur de risque.
B. Oui.
C. Non, c’est un facteur de risque de faire une forme grave.
Explications
D. Oui, même dès le surpoids (IMC> 25). Une étude a montré que dès le surpoids on est à
risque de faire des dermohypodermites de jambe.
E. Non.

- Antécédent de DHBNN (risque de récidive 30%)


- Lymphœdème ou œdème chronique de jambe quelle que soit la cause :
insuffisance veineuse, malformation…
Facteurs de risque - Obésité (IMC > 30) et surpoids
- Présence d’une porte d’entrée (intertrigo inter orteil, plaie, ulcères,
traumatisme avec effraction.), parfois difficile à trouver car c’est une micro-
effraction, pas toujours visible mais toujours à rechercher.

Localisation la plus fréquente : membre inferieur Mais visage possible


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- La plus fréquente est aux membres inférieurs (cette grosse jambe rouge
Localisation de la aiguë) avec placard inflammatoire, fièvre et unilatéralité mais le visage peut
aussi être atteint.
dermohypodermite
- Au niveau du visage on voit le placard inflammatoire latéralisé.

- Le diagnostic différentiel de la dermohypodermite de la face est la


staphylococcie maligne de la face. (Le mot malin est très mal approprié car
il sous-entend un cancer alors que ça n’a rien à voir.) Le placard
Diagnostic différentiel inflammatoire est médio-facial dans la staphylococcie, car lié à la
manipulation d’une lésion intra nasale.
- Les signes généraux sont beaucoup plus marqués, c’est un sepsis sévère où
les personnes sont hypotendues, fébriles, tachycardes.

Examen clinique
Q3) Que recherchez-vous à l’examen clinique pour confirmer le diagnostic de DHBNN ?
A) Une adénopathie locorégionale
QCM B) Une porte d’entrée
C) Une atteinte bilatérale (des 2 membres inferieurs)
D) Température > 38°C
E) Un prurit
Réponses A, B, D
A. Oui, adénopathie locorégionale typiquement inguinale dans une DHBNN. Pas toujours
facilement palpables surtout chez les personnes en surpoids ou obèses.
B. Oui toujours, c’est indispensable
Explications C. Non, très important à retenir ! la DHBNN est unilatérale.
D. Oui.
E. Non, ce n’est pas un symptôme caractéristique, autant où il y a des dermatoses
prurigineuses mais la DHBNN est plutôt douloureuse

Le diagnostic de DHBNN est clinique. Forcément quand vous serez en stage aux urgences les patients auront déjà
eu un bilan, en service de dermatologie ils auront déjà eu des prises de sang, des hémocultures, une NFS, une CRP
mais on n’en a pas besoin pour poser le diagnostic. La grande majorité sont diagnostiqués cliniquement.

- Pas d’examen complémentaire nécessaire


- Apparition brutale d’un placard inflammatoire (unilatéral si localisation aux
membres inférieurs)
- Accompagné ou précédé de fièvre ou frissons.
Diagnostic clinique - Adénopathie régionale ou traînée de lymphangite (=le long de la cuisse trajet
inflammatoire linéaire qui représente l’inflammation le long des canaux
lymphatiques) inconstantes.

Signes de gravité
Q4) Quels signes de gravité recherchez-vous ?
A) Une douleur intense
QCM B) Des décollements (bulles)
C) Une nécrose cutanée
D) Une hypotension artérielle
E) Une hypernatrémie
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Réponses A, C, D
A. Oui, d’autant plus qu’une douleur intense est disproportionnée par rapport à ce que
l’on observe : suspecter une forme grave.
B. Non, en soit un décollement n’est pas un signe de gravité. Ce qui est un signe de gravité
c’est un décollement hémorragique ou si la peau sous-jacente est en souffrance. Quand
il y a un œdème très important au niveau du tissus sous cutanée forcément l’épiderme va
Explications se décoller.
C. Oui, « quand c’est noir ça ne va pas être bon signe », le but étant de diagnostiquer la
frome grave avant que ce soit nécrosé.
D. Oui, fait partie des signes de sepsis sévère. Attention chez les patients hypertendus où
11 de tension est un signe de gravité donc faire attention à la tension habituelle du patient.
E. Non, pas de diagnostic sur l’ionogramme.

Recommandations

Les signes locaux de gravité :

Tache cyanique violette/ Signe de souffrance épidermique qui va être suivie d’une nécrose.
blanche nacrée
- S’observe dans la fasciite nécrosante
- C’est lorsque le fascia est en train de se nécroser donc quand on appuie
Crépitation sous cutanée
sur la peau il y’a des crépitations car en dessous ça s’effondre
- Ne pas attendre la crépitation avant d’agir !
- Test à l’aiguille soit le patient sent (ça fait mal mais c’est bon signe) et
dans le contraire on s’alarme.
Hypo/Anesthésie locale - Si absence de saignement, ça veut dire que ça se nécrose en dessous mais
attention chez les patients avec une artériopathie sévère ça va moins
saigner mais ça reste un signe de gravité.
- C’est-à-dire l’extension de la lésion.
Aggravation des signes
- Attention, on ne s’attend pas qu’après la prise de traitement les signes
locaux après 24 à 48h de
locaux disparaissent, cependant il ne devrait pas y avoir d’extension. Dans
traitement
le cas contraire, une extension prouverait un échec thérapeutique
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Bulles non hémorragiques, décollements superficiels
qui ne sont PAS des signes de gravité

Ici décollement avec bulles non inquiétantes, la


jambe a été très gonflée avec un œdème très
important et donc l’épiderme superficiel se décolle
avec en dessous une peau normale, rosée, qui est en
train de se refaire.

Décollements cutanés avec aspect livedoide, violacé


de la peau = signe de gravité

Ici, décollement inquiétant dû à la couleur de la peau


avec des zones cyaniques, livedoïdes.

La peau ne se décolle pas parce que la jambe est


gonflée (d’ailleurs la jambe n’est pas très gonflée ici)
mais parce que c’est en train de mourir en dessous =
DH nécrosante avec tous les signes de gravité
présent.

souvent due à une mauvaise posologie, cette dernière dépend du poids


du patient.

Question posée : dans un QCM, si on nous demande de donner les pathologies avec un signe de Nikolsky est-ce
que ça en fait partie ?

Non, le signe est associé aux toxidermies donc au Stevens-Johnson, à la nécrolyse épidermique toxique. De plus, le
décollement est lié à la nécrose de l’épiderme mais on ne va pas aller le rechercher car c’est visible donc on ne
nous posera jamais ce type de question même en diagnostic différentiel.

Traitement
Vous retenez le diagnostic de dermohypodermite aigue non nécrosante du membre
Situation
inférieur.
Q5) Quel traitement mettez-vous en place ?
QCM A) Antibiothérapie active contre le Staphylocoque type Amox – Ac Clavulanique
B) Antibiothérapie active contre le Streptocoque type Amox - Ac Clavulanique
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C) Antibiothérapie active contre le Streptocoque type Amoxiciline
D) AINS contre la douleur
E) Anticoagulation curative
Réponse C
A. Ici dû à un streptocoque
B. Amox uniquement
C. Oui
D. Non. Surtout pas, les anti-inflammatoires dans les contextes d’infections sont à
proscrire, notamment dans les DH car des études ont montré que les AINS favorisent la
survenue de forme grave nécrosante. Y compris chez les personnes qui prennent des anti-
Explication
inflammatoires au long cours, on lui suspend. Ceux qui ont des pathologies type rhumato
on leur arrête aussi. Ce qui n’est pas le cas pour la corticothérapie au long cours, on ne
l’arrête pas dans ce contexte.
E. Non, pas de raison ; on met éventuellement une anticoagulation à dose préventive
puisque de fait il risque de moins se mobiliser et le syndrome inflammatoire est un facteur
de risque. Mais curative en systématique non.

Question d’étudiant :
Pourquoi ce n’est pas de l’Augmentin ?
L’Amox est active sur le Streptocoque, il n’y a pas de raison d’élargir le spectre.

Porte d’entrée
Q6) A la fin de l’examen clinique, le patient vous demande si cette lésion au niveau de son
pied droit a un rapport avec cet épisode et ce qu’il doit faire ?

Situation

Intertrigo inter-orteil
A) Non aucun rapport
B) Peut-être un rapport mais rien à faire
C) Oui c’est la porte d’entrée de la DHBNN, il n’y a rien à faire
QCM
D) Oui c’est la porte d’entrée de la DHBNN, il faut la traiter par antifongique local pendant
3 semaines
E) Oui c’est la porte d’entrée, il faut faire des bains de pieds à la Bétadine
Réponse D
A. Non
B. Non, on peut le traiter
C. Non
Explication
D. Oui, la lésion est un intertrigo inter-orteil, fortement suspecte d’être à dermatophyte
(ou possiblement à candida) donc le traitement est un antifongique local pendant 3
semaines (traitement à mener à terme même s’il n’y a plus rien au bout d’1 semaine).

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E. Non, la bétadine est un antiseptique à mettre avant le passage au bloc et n’a aucun
intérêt dans les infections fongiques. En plus c’est irritant et ça favorise la survenue des
eczémas de contact à la bétadine et ça déséquilibre complètement la flore commensale
qu’on a sur la peau.

Prise en charge des DHBNN


• Ambulatoire sauf si :
– Signes de gravité
– Pathologies à risque de décompensation ou de complication (IC, IR, diabète non
équilibré)
– Contexte social rendant le traitement difficile
– Obésité morbide (IMC > 40) car nécessité traitement IV adapté au poids :
amoxicilline per os à dose élevée est mal tolérée sur le plan digestif. On ne va pas
au-delà de 6 grammes/jour per os
– Age < 1 an en pédiatrie
L’hypodermite est assez rare, nécessite un traitement en IV et une surveillance.
La porte d’entrée classique chez l’enfant est la varicelle qui est notamment la
première cause de fasciite nécrosante chez l’enfant.
– Age > 75 ans et polypathologies
→ Hospitalisation pour tous les cas sus jacents.
• Chez l’adulte : Antibiothérapie anti-streptococcique : Amoxicilline 50 mg/kg/j (max
de 6g/j per os) pendant 7 jours
• Repos au lit jambe surélevée au moins 48h si c’est une DHBNN du membre inférieur
afin de limiter le risque d’œdème persistant après l’épisode (diminution risque de
récidive)
• Antalgiques (sans AINS, arrêt des AINS si prise chronique)
• Anticoagulation préventive selon les recommandations (si autres FDR de TVP)
• SAT VAT (vérification et mise à jour de la vaccination tétanique)
• Traitement de la porte d’entrée
• Port d’une contention veineuse dès que possible

• Si allergie à l’amoxicilline, pristinamycine 1 g x 3 par jour ou clindamycine 600 mg x 3 ou


4 (si poids > 100 kg) par jour pendant 7 jours
• Si prise en charge en ambulatoire : délimitation au feutre ou photo et réévaluation à
Contexte 48/72 h (le patient doit être apyrétique)
particulier • Si DHBNN post morsure (humaine ou animale) : antibiothérapie par amoxicilline + acide
clavulanique 50mg/kg d’amoxicilline, durée 7 jours
→ On vise également les germes anaérobies de la cavité buccale
• Si DHBNN sur KT ou contexte de toxicomanie IV : avis spécialisé

Question posée : quelle est la place de l’anticoagulation ?

• L’anticoagulation est préventive selon les critères, si le patient est à risque d’évènement thromboembolitique
(due à un surpoids, alitement, syndrome inflammatoire…) ce n’est pas systématique !

Autre question : la contention on la met à partir de quand ?

• Quand le patient n’est plus douloureux (parfois dès le 2ème jour), la seule contre-indication c’est si le patient a
une artérite des membres inférieurs.

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La durée de 7 jours d’antibiotiques ne signifie pas que les signes inflammatoires disparaissent au bout de 7 jours,
l’érythème et l’œdème peuvent persister au-delà. C’est pour cela qu’il faut surélever la jambe et porter dès que
possible une contention veineuse qui diminuera l’œdème persistant et le risque de récidive

Attention, le repos au lit ne correspond pas à une interdiction de marche, cela dépend de la douleur. Par contre
quand il se repose, il surélève la jambe

AINS sont un facteur favorisant de formes graves d’où la recommandation de les arrêter au moins pendant les
48/72 premières heures. Les corticoïdes pris de façon chronique, ce n’est pas recommandé de les arrêter

Si allergie, il faut se tourner vers la pristinamycine, car la clindamycine voit émerger des résistances et est réservé
au forme grave.

On vise toujours le staphylocoque et le streptocoque chez l’enfant. Donc Augmentin en première intention. En
cas d’allergie Bactrim ou Clindamycine (forme grave). La Pristinamycine ne peut être utilisée chez l’enfant.

Pas d’antibiothérapie locaux en crème, n’a aucun intérêt ici.

DHBNN de membre inférieur chez un enfant avec un décollement superficiel dû à l’œdème


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L’intertrigo
3 genres de dermatophytes :
- Epidermophyton
- Microsporum
Dermatophytes - Trichophyton
Ce sont des champignons toujours pathogènes, kératinophiles (respect des
muqueuses), ils touchent particulièrement les petits plis (interorteils++)

C albicans : saprophytes des muqueuses, c’est sa quantité qui va faire sa


pathogénicité.
Candida Il touche préférentiellement les grands plis (érythème fond du pli, dépôts
blanchâtres, collerette pustuleuse) et certains petits plis : mains (contexte
contact avec eau)

Retour au cas clinique


Le patient revient aux urgences 6 mois plus tard car “il fait la même chose” aux 2 jambes.
Il est apyrétique aux urgences, et sous Augmentin (Amoxicilline + Acide clavulanique) 3g/j
depuis 3 j, sans amélioration. Il marche. On voit que ses 2 jambes sont gonflées et rouges.

Situation

On observe deux placards érythémateux, pas franchement douloureux aux deux jambes.

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Q7) Quelle est votre hypothèse diagnostique ?
A) C’est à nouveau une DHBNN, il faut attendre l’effet de l’ATB
QCM B) C’est à nouveau une DHBNN, la posologie d’ATB est trop faible
C) C’est une TVP
D) C’est une poussée inflammatoire d’insuffisance veineuse chronique
E) C’est un psoriasis
D. Oui, c’est le principal diagnostic différentiel d’une DHBNN bilatérale (patients avec
Réponses
une insuffisance veineuse chronique qui s’enflamme) c’est bilatéral !

Dermohypodermite inflammatoire sur insuffisance veineuse


• Principal diagnostic différentiel de la DHBNN de membre
• Fréquent ++
• Poussée inflammatoire parfois trompeuses
• Sub fébrile (T°≈ 37,9-38°)
• Bilatérale (parfois plus prononcée d’un côté voire unilatéral, surtout si l’insuffisance est plus marquée
d’un côté)

Prise en charge
Q8) Quelle est votre prise en charge ?
A) Poursuite de l’ATB
QCM B) Arrêt de l’ATB
C) Chaussettes de contention
D) Dermocorticoïdes
E) AINS
Réponse B, C
B. Oui, la cause des poussées inflammatoires dans une insuffisance veineuse n’est pas
infectieuse : des phénomènes inflammatoires se greffent simplement sur une peau en
permanence œdématiée. On n’a donc plus aucune raison de poursuivre l’antibiothérapie.
C. Oui, les chaussettes ou bandes de contention sont les seules mesures capables de
Explication limiter les poussées inflammatoires
D. Non, même si les dermocorticoïdes sont parfois prescrits quand l’aspect de la lésion est
très eczématiforme mais non systématique.
E. Non, car s’il y a une petite plaie et un éventuel début de dermohypodermite, on risque
de la faire basculer en forme grave

Donc arrêter les ATB qui ne servent à rien et la contention, c’est le plus important

Question étudiant : Est-ce que la douleur est comparable entre la DHBNN et la dermohypodermite inflammatoire
sur insuffisance veineuse ? Douleur subjective, classiquement moins douloureux qu’une DHBNN mais déjà vu des
cas de dermohypodermite inflammatoire extrêmement douloureuse avec besoin d’hospitalisation et des
dermohyperdermite impressionnante sans douleur du patient.

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Suite du cas clinique
Q9) Le patient vous dit que ce n’était peut-être pas une infection cette fois, mais qu’il
en a quand même fait trois, que pouvez-vous lui proposer ?

A) Rien, ce n’est pas de chance


QCM
B) De prendre des antibiotiques dès qu’il pense avoir de la fièvre
C) De prendre des antibiotiques au long cours
D) De prendre en charge son surpoids
E) De prendre en charge son insuffisance veineuse (contention, stripping de varices)
Réponses ±C, D, E
A. Non
B. Non
C. Non : dans les nouvelles recommandations, il y a une place pour l’antibioprophylaxie
associée à la prise en charge des FDR. Mais dans le cas de notre patient on ne prescrit
Explication
pas d’ATB puisqu’il n’a pas fait 2 épisodes dans les 12 derniers mois (rappel : un épisode il
y a 5 ans, un autre il y 2 ans et le dernier date de 6 mois).
D. Oui, on doit prendre en charge les facteurs de risque.
E. Oui

• Traitement préventif de la DHBNN :


Prise en charge des facteurs de risque +++ = obésité, porte d’entrée, œdème/ulcère chronique de jambe,
insuffisance veineuse chronique, … Cette prise en charge n’est pas toujours simple (par exemple l’ulcère qui a du
mal à cicatriser)
L’antibioprophylaxie n’a d’intérêt que si elle est associée à la prise en charge des facteurs de risque.

Ce tableau ci-dessus ne tombe pas au concours mais c’est pour rappeler qu’il y a une antibioprophylaxie (=
prendre ATB au long cours pour éviter de faire des épisodes infectieux) qui est proposée chez les patients qui font
des épisodes à répétition, qui n’a pas d’intérêt si on ne prend pas en charge les facteurs de risque. Il faut avoir fait
au moins deux épisodes dans l’année de dermohypodermite pour donner l’antibioprophylaxie.

Cette antibioprophylaxie a un intérêt mais suspensif : dès que les gens arrêtent l’antibioprophylaxie, si les facteurs
de risque sont toujours présents ils refont une dermohypodermite.

On ne sait pas combien de temps on donne cela, au moins un an à priori.

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Retour au cas clinique
Le patient consulte à nouveau 1 an plus tard pour la même chose des 2 côtés et ça
gratte cette fois-ci.
On voit que les jambes sont rouges, un peu grosses.

Situation

Q10) Quelle est votre hypothèse diagnostique ?


A) DHBNN bilatérale
QCM B) Dermite ocre
C) Psoriasis
D) Urticaire
E) Eczéma
Réponse E
En faveur de l’eczéma : contours émiettés, des lésions un peu à distance, nummulaires
Explication (en pièce de monnaie). L’aspect est suintant, ainsi la lésion élémentaire qui est la
vésicule est rompue. Et cela démange, comme le psoriasis d’ailleurs...
Q11) Que recherchez-vous à l’interrogatoire en faveur d’un eczéma ?
A) Présence d’une fièvre
QCM B) Prurit
C) Début brutal
D) Application d’un topique
E) Épisode antérieur similaire
Réponses B, D
A. Non
B. Oui
C. Non, classiquement cela ne débute pas brutalement
D. Oui, en faveur d’un eczéma de contact. La localisation membres inférieurs laisse à
penser qu’on a appliqué une crème et qu’il y a eu une réaction de contact, l’eczéma
Explications
atopique, qui est intrinsèque c’est plutôt les plis cutanés, les coudes, les genoux, les
paupières, etc..
E. Oui et non (question piège mal posée) : dans le cas d’un eczéma de contact le plus
souvent le patient a déjà une histoire d’eczéma, mais il est possible de faire un eczéma
de contact de novo (sans aucun ATCD)

Question étudiant: S’il a une insuffisance veineuse ça pourrait aussi être une dermite de stase ?
Une dermite de stase on aura moins ce côté nummulaire, ça fera plutôt des placards en continu et pas aussi
suintant.

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Eczéma de contact Dermatite eczématiforme sur insuffisance
veineuse (dermite de stase)

Terrain atopique ou pas Terrain insuffisance veineuse

Application topique/pansement Pas application topique

Peut-être bien limité (contours correspondants au Mal limité


pansement)

Intérêt des tests allergologiques Intérêt de la PEC de l’insuffisance veineuse

Un eczéma des membres inférieurs peut donc être un eczéma atopique, mais ce n’est en général pas la localisation
préférentielle (plis cutanés ++)

Classiquement quand les gens ont un eczéma de contact c’est dû à l’application d’un topique, d’un pansement ou
d’un antiseptique, ce sont des facteurs favorisants de l’eczéma. Typiquement on fait un eczéma au pansement,
l’eczéma fait un carré assez facile à reconnaître, mais avec les crèmes et désinfectants l’eczéma peut prendre un
aspect mal limité et émietté -> il faut faire des tests allergologiques en reprenant les crèmes, produits avec
lesquels le patient se lave, désinfectants, les pansements etc...

Dans la dermatite eczématiforme en revanche, c’est l’insuffisance veineuse qui favorise l’inflammation chronique
qui se manifeste sous la forme d’un eczéma, c’est partout sur le membre inférieur, pas bien limité, et c’est la
contention qui va permettre que cela s’améliore ; les tests allergologiques n’ont aucun intérêt.

Retour au cas clinique


Il se souvient avoir utilisé une nouvelle crème qui devait remplacer les chaussettes de
Situation
contention...
Q12) Quelle est votre prise en charge ?
A) Poursuite de la crème et contention veineuse
QCM B) Arrêt de la crème
C) Arrêt de la crème, dermocorticoïdes et contention veineuse
D) ATB Anti Streptococcique
E) ça va se calmer sans rien
Réponse C
A. Non, le 1er traitement dans l’eczéma de contact est de supprimer le facteur contact
B. Non
C. Oui, la première chose est d’arrêter le topique favorisant donc on arrête la crème, on
met des dermocorticoïdes pour traiter l’eczéma de contact; et comme on sait qu’il a une
Explications
insuffisance veineuse on met la contention
D. Non
E. Non (la prof précise que si le patient arrête la crème cela peut quand même
s’améliorer spontanément)

Prise en charge :
De l’eczéma de contact : supprimer le facteur contact
De la dermite de stase : contention veineuse
Ces 2 pathologies sont fréquemment associées car plus l’insuffisance veineuse des patients est importante, plus
ils ont de petites plaies qu’ils essayeront de guérir avec des pansements, crèmes,Etc. (eczéma de contact)

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Insuffisance veineuse bilatérale en poussée inflammatoire (dermite de stase) associée à droite à un eczéma de
contact au pansement utilisé (aspect plus inflammatoire sur le dos du pied)
➔importance de traiter l’un après l’autre, faire les tests allergologiques et l’enquête sur ce qu’ils ont appliqué,
traiter l’insuffisance veino-lymphatique (en l’absence d’artérite qui contre indique)

On voit bien l’aspect inflammatoire, suintant puisque la lésion élémentaire de l’eczéma, peu importe sa cause, est
une vésicule. Poser le bon diagnostic peut être difficile mais en voyant la lésion on peut éliminer à 100% la DHBNN
et donc ne pas prescrire d’ATB.

Recommandations HAS :

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Annales
2019 DP :

Q.9 : Vous avez mis en évidence une allergie à la lanoline et vous avez adapté ses soins locaux des ulcères en
excluant ce composé. La patiente revient vous revoir en urgence 1 semaine plus tard, car elle se plaint d’une
sensation de malaise et de douleurs à la jambe droite. La température est mesurée à 38°5C, le pouls est à 100
battements par minutes, la tension artérielle à 140/80 mmHg et la fréquence respiratoire à 15/min. Quelle(s)
est(sont) votre(vos) hypothèse(s) diagnostique(s) ?

A) Erysipèle de jambe
B) Fasciite nécrosante
C) Thrombophlébite superficielle
D) Thrombophlébite profonde
E) Récidive de l’eczéma de contact

Q.10 : Quel(s) est (sont) l(es) examen(s) complémentaire(s) nécessaire(s) pour poser le diagnostic que vous
suspectez ?
A) Numération formule sanguine
B) Dosage de la CRP
C) Echodoppler artériel
D) Mesure de l’index de pression systolique
E) Aucun

Q.11 annulée

Q.12 : Quel(s) facteur(s) de risque d’érysipèle est(sont) présent(s) chez cette patiente ?
A) Hypertension
B) Insuffisance veineuse chronique
C) Obésité
D) Allergie à la lanoline
E) Présence d’une porte d’entrée (ulcère)

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2020 DP :

Q.14 : Après 3 mois de traitement par méthotrexate, le patient présente une fièvre brutale à 38,5°C associée à un
œdème chaud et douloureux de la jambe droite surmonté de quelques bulles. Quel(s) diagnostic(s) évoquez-
vous ?

A) Un érysipèle
B) Une candidose cutanée
C) Une récidive de la pemphigoïde bulleuse
D) Un zona
E) Un eczéma de contact

Q.15 : Le prélèvement bactériologique du liquide de bulle identifie un streptocoque du groupe B. Quel traitement
proposez-vous en première intention, en l’absence d’allergie ?
A) Acide fusidique en crème
B) Amoxicilline
C) Doxycycline
D) Terbinafine
E) Trimethoprime-sulfamethoxazole

2021 : pas d’annales

2022 DL :

Vous recevez en consultation une femme de 75 ans, en surcharge pondérale, adressée par son médecin traitant
pour une grosse jambe rouge.

Q.1 : Si vous pensiez à un érysipèle Et que vous constatez une température à 38°C
Votre hypothèse initiale devient...
o Quasi improbable
o Moins probable
o Ni plus ni moins probable
o Plus probable
o Quasi certaine

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Q.2 : Si vous pensiez à une phlébite Et que l’échodoppler veineux réalisé est normal
Votre hypothèse initiale devient...
o Quasi improbable
o Moins probable
o Ni plus ni moins probable
o Plus probable
o Quasi certaine

Q.3 : Si vous pensiez à une dermohypodermite inflammatoire sur insuffisance veineuse


Et que vous constatez une atteinte unilatérale
Votre hypothèse initiale devient...
o Quasi improbable
o Moins probable
o Ni plus ni moins probable
o Plus probable
o Quasi certaine

2023 : pas d’annales

Correction :

2019 DP :
Q.9 : A (indispensable) / E inacceptable
Q.10 : E (indispensable) / CD inacceptables
Q.11 : annulée
Q.12 : BCE (tous indispensables)

2020 DP :
Q.14 : A
Q.15 : B

2022 DL :
Q.1

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Q.2

Q.3

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