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Erysipèles et Fasciites
nécrosantes
Introduction
• Les érysipèles et fasciites sont
parties du groupe des dermato-
hypodermites infectieuses
bactériennes.
• L’érysipèle est une
dermohypodermite bactérienne
non nécrosante
• alors que la fasciite est la
forme nécrosante

• Ce sont des affections


relativement fréquentes en
consultation dermatologiques Fig.1 Structure de la peau montrant le niveau anatomique
d’atteinte des deux affections (Dr MOUHARI)
3
1. Erysipèle
3
1.1 Diagnostic positif
La localisation de la jambe = forme clinique la plus fréquente++
Cliniquement : c’est la classique jambe rouge aiguë fébrile
Phase d’invasion : fièvre, frisson, céphalées (syndrome
pseudogrippal) Phase d’état: grosse jambe aigue fébrile
Examen physique :
• Signes locaux: placard érythémateux, rouge vif associé à un œdème
douloureux (sur peau noire le caractère rouge manque souvent et est
remplacé par un placard sombre)
• Signe régional : Adénopathie inflammatoire homolatérale
douloureuse à la palpation
1. Erysipèle
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Il faut rechercher une porte d’entrée et des facteurs risques


• Une porte d’entrée : intertrigo inter-orteils, ulcère, mal perforant
plantaire, morsures animales
• Des facteurs de risques locaux : lymphœdème, dépigmentation
cosmétique volontaire aux dermocorticoïdes
• Facteur de risque général : obésité

Il faut se méfier ou redouter la survenue des complications :


• Abcès : à cause du retard de consultations
• Les récurrences ou récidives pouvant aboutir à des éléphantiasis
1. Erysipèle
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Les examens paracliniques sont peut contributives et non


spécifiques pour le diagnostic positif

• Hyperleucocytose avec neutrophilie


• Syndrome inflammatoire biologique (VS et CRP élevées)
• Hémoculture négative
Fig.2 : Erysipèle du bras sur fond de dépigmentation
(Pr DIENG)

Fig. 3: Grosse rouge aiguë classique (Pr DIENG)

Fig. 4 Erysipèle de jambe avec des bulles et


abcès (Pr PITCHE)
1. Erysipèle 7

1.2: Diagnostic différentiel


Grossesse jambe aigue fébrile il faut éliminer :

Une thrombophlébite : dissociation température et pouls; présence


de signe de Homans. Echodoppler confirme le diagnostic

Lymphangite filarienne en milieu tropical (signes généraux


absents )

Eczéma : prurit, vésicules avec suintement


1. Erysipèle
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1.3 Diagnostic étiologique

Germes en cause :L’érysipèle = infection streptococcique β-hémolytique du


groupe A, parfois groupe G

Mais le germe est rarement isolé en pratique courante.


2. Fasciites nécrosantes
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Fasciite = dermohypodermite bactérienne nécrosante souvent


plurimicrobienne.
Elles constituent une urgence médico-chirurgicale
2.1 Diagnostic positif
Cliniquement : on observe majoritairement les localisations des
membres inférieurs en dermatologie
Début similaire comme l’érysipèle avec fièvre frissons et grosse
jambe aiguë inflammatoire

Mais on note rapidement l’apparition des signes de


gravités locaux et généraux
2. Fasciites nécrosantes : Signes de gravité à rechercher
systématique devant une dermohypodermite bactérienne

Signes de gravités locaux Signes généraux


• Bulles hémorragiques • Fièvre élevée avec confusion
• Douleur très intense • Désorientation
• Nécrose • Tachycardie et tachypnée
• Hypoesthésie • Hypotension
• Crépitation • Oligurie

En présence de signes de gravités, il faut hospitaliser d’emblée le


malade et envisager le plutôt possible une prise en charge médico-
chirurgicale 1
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Fig. 10: Fasciite nécrosante profonde:


état après excision Fig. 11: Fasciite nécrosante étendue du
membre inférieur (Pr DIENG)
2. Fasciites nécrosantes
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Paraclinique (la réalisation de ces examens ne doit pas


retarder la prise en charge des malades)
• CRP: Syndrome inflammatoire biologique infectieux
• NFS: Hyperleucocytose et avec des neutrophiles
• Hémoculture souvent positive confirmant le tableau de sepsis
• Ecouvillonnage de la porte d’entrée à la recherche des germes
• Elévation des enzymes musculaires
• Créatinémie
2. Fasciites nécrosantes
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2.2 Diagnostic différentiel
Syndrome des loges
• Douleur intense avec œdème musculaire
• Compression des fascias

Nécroses cutanées d’une ischémie artérielle aigue


• Pas d’érythème ni d’œdème

Ulcère de Buruli : nécrose cutanée avec bordures décollées;


pas d’altération générale; pas de fièvre et de douleur locale
2. Fasciites nécrosantes
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2.3. Diagnostic étiologique

• Les germes sont plus diversifiées : streptocoque, staphylocoque,


les grams négatifs, les anaérobies et autres germes plus rares.
L’étiologie est rarement monomicrobienne et le plus souvent
plurimicrobienne

• Facteurs de risque
Terrains débilités: diabète, immunodépressions, SIDA
Portes d’entrées : ulcères de jambe; morsures, intertrigos
interorteils
3. Traitement
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3.1 Traitement de l’érysipèle


Buts du traitement
• Traiter l’infection et éviter les récurrences
Principes généraux
• Repos au lit la jambe malade surélevée
• Prescription d’antalgique à base de paracétamol (pas
d’antiinflammatoires)
• Vaccination antitétanique ou rappel dudit vaccin si nécessaire
• Hospitalisation s’il y a signe de gravité ou l’impossibilité de
prendre les médicaments par voie orale
3. Traitement 16

Conduite de traitement curatif


Les antibiotiques de base sont les beta-lactamines (Pénicilline G
ou amoxicilline)
Malade hospitalisé :
Péni G : 10 à 20 millions d’UI par jour ou
Amoxicilline 50mg/kg/j jusqu’à l’obtention de l’apyrexie;
puis relais par la voie orale
Malade non hospitalisé :
amoxicilline 50mg/kg/j ( en trois prises).
Durée totale du traitement : 10 à 15 jours
3. Traitement
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Conduite de traitement curatif
En cas d’allergie à la pénicilline:
pristinamycine :3 à 4g par jour en trois prises ou
macrolides.
Traitement préventif
• Prise en charge correcte de la porte d’entrée et des facteurs de risque
comme le poids; la dépigmentation volontaire et le lymphœdème
• Erysipèle récurrent : benzathine-pénicilline 2.4 millions IM toutes
les 3 semaines ou amoxicilline 500mg à 1g par jour (durée du
traitement non validée: 3 à 6 mois).
Ce traitement réduit les récidives mais son effet est
suspensif et s’épuise à l’ arrêt du médicament.
Ne jamais donner d’AINS,
risque de provoquer une
fasciite nécrosante.
3. Traitement
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3.1 Fasciite nécrosante


Principes généraux : Urgence médico-chirurgicale
• Hospitalisation urgente dans une unité spécialisée avec prise des
mesures de réanimations (surveillance de la conscience,
oxygénothérapie, prise d’une voie veineuse, surveillance de la
diurèse)
• Excision de toutes les zones nécrosées
• Correction des troubles hypovolémiques et d’éventuels désordres
métaboliques
3. Traitement 20

3.1 Fasciite nécrosante


Traitement curatif
• Il faut instaurer d’emblée une antibiothérapie probabiliste (sans
attendre l’isolement du germe et l’antibiogramme) par voie IV
associant céphalosporine et aminoside.
• On pourra ajouter du métronidazole à cette double antibiothérapie de
suspicion de germes anaérobies
Traitement préventif ou prophylactique
• Pansement des plaies, vaccination antitétanique si nécessaire
• Prise en charge des terrains (diabète, causes des immunodépressions)

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