Etude de Texte Cef 2024 - 104305 (1) - Copie

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ETUDE DE TEXTE

I- COMPREHENSION
A- Conseils D’usage
- Lire toutes les questions avant de répondre à la première : elles sont progressives pour
conduire à mieux comprendre le texte.
- Être attentif aux titres des groupes de questions : ils indiquent le thème des questions
qui suivent et peuvent vous aider à orienter vos réponses.
- Lire attentivement chaque question avant de répondre.
- Tenir compte des points attribués aux questions : généralement, les questions qui « coûtent
cher » (1.5 pts, 2 pts) demandent des réponses plus détaillées, plus développée que les
autres.
- Rédiger complètement ses réponses, même simplement, en utilisant les guillemets
quand c’est nécessaire.
- Ne laissez pas de questions sans réponse !
- Rédiger des phrases courtes (pas plus de deux lignes !) Eviter le vocabulaire familier,
les répétitions.
- Recopier vos réponses au propre en soignant l’écriture, la présentation, et relire.

B- Le lexique des consignes


Une consigne est une phrase qui explique ce que l’on doit faire. Si vous ne comprenez pas la
consigne, si vous la comprenez mal ou de façon incomplète, vous n’aurez aucune chance de
répondre juste. C’est principalement le verbe qui permet de comprendre la consigne. Voici
les principaux verbes utilisés dans les consignes!
● Relever / citer
Il faut recopier, entre guillemets, des mots, des expressions du texte.
Exemple de consigne : Dans le passage des lignes 25 à 35, relevez le champ lexical de la
peur des lignes 23 à 35.
Exemple de réponse : Le champ lexical de la peur est : « effrayé », « trembler », « terrorisé
», « une peur bleue »…
● Montrer / Prouver
A l’aide d’éléments pris dans le texte, il faut démontrer l’idée donnée dans la consigne.
Exemple de consigne : Montrez que le narrateur n’a plus le même point de vue sur ses
parents que lorsqu’il était enfant.
Exemple de réponse : Le narrateur adulte n’en veut plus à ses parents, il a compris qu’ils
l’aimaient et qu’ils devaient le laisser seul en raison de leur travail difficile. Il parle d’eux en
disant « mes chers parents », il leur a « pardonné »…

● Justifier / Expliquer
Il faut expliquer pourquoi on emploie un mot, une expression, un temps précis dans le texte,
ou encore pourquoi vous donnez telle ou telle réponse. Ce type de consigne demande une
réponse développée, détaillée. Vous ne devez pas vous contenter de simplement recopier le
texte. Cependant, certaines consignes demandent une explication accompagnée des
citations.
Exemple de consigne : Justifiez l’emploi du verbe « entra », ligne 13.
Exemple de réponse : Le verbe « entra » est au passé simple, on a employé ce temps pour
montrer qu’il s’agit d’une action dans le passé. C’est une action de premier plan, rapide, qui
ne se produit qu’une fois
● Définir / Donner le sens
Il faut, dans une réponse rédigée, donner le sens d’un mot tel qu’il est employé dans le texte.
Exemple de consigne : Donnez le sens du mot « bidonville ».
Exemple de réponse : Un bidonville est un ensemble d’habitations faites de matériaux de
récupération et où vivent les gens les plus pauvres, faute de pouvoir se loger dans un endroit
plus décent.
● Qualifier / Caractériser
Il faut trouver un ou plusieurs mots (tirés du texte ou non) pour définir un passage du texte,
un personnage ou une situation.
Exemple de consigne : Qualifiez le comportement d’Emma lors de sa rencontre avec
Charles.
Exemple de réponse : Emma semble impressionnée et timide.
● Remplacer / Substituer
Il faut mettre un mot, ou un groupe de mots, à la place d’un autre.
Exemple de consigne : Remplacez le présent de l’indicatif par le passé simple dans la phrase
suivante.
N.B. : Lisez bien la consigne ! Ne vous jetez pas sur votre stylo si vous n’êtes pas sûr
d’avoir bien compris ce que l’on vous demande de faire ! Relisez-la plusieurs fois, si c’est
nécessaire. Rédigez votre réponse de façon claire. Relisez une dernière fois la consigne pour
vérifier que vous n’avez rien oublié.
C- Argumentation : Thème / Thèse / Antithèse / argument
Le thème est le sujet de débat dont on parle.
La thèse est l’opinion que l’on a sur ce sujet.
L’antithèse est l’opinion opposée, celle que l’on ne partage pas.
Exemple : Thème : La peine de mort
Thèse : Je suis contre la peine de mort.
Antithèse : Tu es pour la peine de mort.
Arguments
Les arguments sont les différentes idées que l’on donne pour défendre sa thèse et pour
convaincre son interlocuteur.
Exemple : Je suis contre la peine de mort.
Argument 1 : On ne peut répondre au mal par le mal.
Argument 2 : La peine de mort n’est pas dissuasive, elle est inefficace

II- VOCABULAIRE
A- Champ lexical
Un champ lexical est un groupe de mots qui se rapporte à une même idée. Il peut être
constitué de mots ou de groupes de mots de toute nature (noms, verbes, adjectifs, adverbes).
Exemple : Le champ lexical de l’école : « élèves », « apprendre », « scolaire », « classe »...
B- Synonymes / Antonymes
- Des mots synonymes sont des mots de même sens. Ils doivent être de même nature.
Exemple : « courage » et « bravoure » sont deux synonymes.
- Des mots antonymes sont des mots de sens contraires. Ils doivent être de même nature.
C- Préfixe / Radical / Suffixe / Famille de mots
- Le radical est le noyau du mot. On peut ajouter un préfixe (élément avant le radical) ou
un suffixe (élément après le radical) pour former d’autres mots.
Exemple : Le mot « importer » est constitué du préfixe « im », du radical « -port- » et du
suffixe «er ».
- Une famille de mots est un ensemble de mots ayant le même radical.
Exemple : Les mots « port », « apporter », « portable » appartiennent à la même famille.
D- Termes péjoratifs / mélioratifs
- Des termes péjoratifs sont des termes négatifs, dévalorisants.
Exemple : Une fille très laide s’avança vers moi avec un sourire édenté.
- Des termes mélioratifs sont des termes positifs, valorisants.
Exemple : Une superbe brune s’avança vers moi avec un sourire ravageur.
E- Registres (niveaux) de langue
Les registres de langue indiquent la manière dont on s’exprime. On distingue les registres
familier, courant et soutenu.
Exemple : « caisse » est familier, « voiture » est courant, « automobile » est soutenu.

F- Sens propre / figuré


Le sens propre est le premier sens du mot. Le sens figuré est un sens imagé.
Exemple : Il a subi une transplantation du cœur. (sens propre)
Il a le cœur sur la main. (sens figuré)
EXERCICE D’APPLICATION
Texte 1 : EN ROUTE VERS L’EMMERGENCE
Ces dernières années, la Chine a fait un bond de développement exceptionnel, la faisant passer
à la deuxième place de l’économie mondiale, et en tête pour le commerce international devant
les Etats-Unis. Les villes chinoises ont connu un formidable développement et une
modernisation rapide.
Quelles sont les origines de cette formidable dynamique de l’économie chinoise ? En général,
il faut aller sur place pour comprendre comment certains peuples se transforment. J’ai fait
l’expérience il y a quelques années quand je me suis rendu en Corée du Sud pour la première
fois. J’ai vu les coréens au travail et j’ai compris que seul le travail paie, le vrai travail, avec
détermination, sans calcul superficiel et sans tricherie.
J’ai fait les mêmes observations quand je me suis rendu en chine. Quelle détermination au
travail! Aujourd’hui nous avons la possibilité de constater cet élan chinois sans forcément
nous rendre en Chine. En regardant les chinois travailler, on comprend le formidable bond
économique de leur pays. Il n’y a que la violence du travail qui peut permettre le
développement rapide. La route de l’émergence y passe nécessairement. Sur ce chantier (le
chantier en cours de l’autoroute de Grand-Bassam), il n’y a pas de samedi, il n’y a pas de
dimanche.
Les Ivoiriens qui rêvent d’émergence pourraient s’en inspirer. Depuis quelques jours, il s’en
trouve beaucoup qui arrivent au travail à midi ou ne viennent pas du tout sous prétexte qu’il
y a eu une grande pluie et que leur zone était inondée. Sans une folle envie d’émergence, ce
rendez-vous risque de s’éloigner au lieu de se rapprocher. Certes cela ne suffira pas. Il faudrait
certainement y ajouter une bonne dose de discipline, d’honnêteté et de loyauté. Mais ce serait
un bon début et un bon signalement, comme aiment le dire les jeunes ivoiriens.
Lucien AGBIA, PME Magazine, n°45, juin, 2014, P3. QUESTIONS
I- COMPREHENSION
1) Dégagez le thème de ce texte.
2) Quelle est la thèse défendue par l’auteur ?
3) En vous appuyant sur le texte, donnez les caractéristiques du vrai travail.
4) A partir du texte, en plus du travail, citez d’autres qualités qu’il faut avoir pour être
émergent.
5) ESSAI : « Il n’y a que le travail qui peut permettre le développement rapide ». Explique
le bien-fondé de cette affirmation. (10 lignes minimum – 15 lignes maximum)
II- VOCABULAIRE
Expliquez selon le contexte les expressions suivantes :
1) Bond économique (paragraphe 3- L.4);
2) Les Ivoiriens pourraient s’en inspirer (paragraphe 4- L. 1).
Texte 2 : Le respect des ainés
Au village, les jeunes entourent de respect et de solitude leurs aînés. Ils vénèrent les anciens
sur tout ce qui a été établi par eux. Ils les écoutent religieusement quand ils leur racontent les
faits passés où quand ils leur enseignent les fruits de leurs expériences et celle de ceux qui ont
précédés. Jamais, entre cadets et aînés, il y a la moindre discussion ; toute la vie est réagie par
une seule loi : celle de la hiérarchie âge celle de l'expérience et de la sagesse. C'est seulement
après avoir séjourné dans la case des circoncis que les cadets sont alors censés avoir acquis
tout ce qui est homme. Ils ont appris à vaincre la peur. Ils savent souffrir endurer sans se
plaindre. Ils savent veiller sur un secret en résistant aussi bien à la corruption qu'aux tortures.
Ils ont appris à se sentir liés à leurs semblables, car L'homme n'est rien sans les hommes, il
vient dans leur main et s'en va dans leur main.
Seydou BADIAN, Sous l'orage.
QUESTIONS
I/ COMPREHENSION
1- Sur quoi se fondent les rapports entre les jeunes et les vieux ?
2- Quelles sont les qualités requises pour faire partie de la classe des hommes ?
3- ESSAI « L'homme n'est rien sans les hommes ». Justifie cette assertion en 15 lignes
maximum.

II / VOCABULAIRE
1-
a) Donnez le sens du mot « vénérer ».
b) Trouvez deux mots de la même famille que « vénérer ».
2- Donnez le sens de l'expression : « être censé » dans la phrase
« ils sont censé avoir acquis tout ce qui fait l'homme »
Texte 3 :
L’éducation est actuellement confrontée à la menace d’une amplitude exceptionnelle. Trois
mois seulement après son apparition, la pandémie de la Covid-19 privait l’école d’environ
80% des élèves scolarisés dans le monde.
Cette situation survient dans un contexte de crise mondiale des apprentissages : de nombreux
élèves scolarisés n’acquièrent pas les fondamentaux destinés à les préparer à une vie. Selon
l’indicateur de ‘’pauvreté des apprentissages’’, mis au point par la banque mondiale, plus
de la moitié des enfants de dix ans dans les pays en développement ne sont pas en
mesure de lire et comprendre un texte adapté à leur âge. La pandémie qui sévit actuellement
risque d’aggraver encore davantage cette situation si nous n’agissons pas rapidement. Les
conséquences sont nombreuses : un recul des apprentissages, une hausse des taux d’abandon
scolaire, la privatisation du repas le plus nutritif de la journée.
Par ailleurs, en raison des grandes inégalités qui caractérisent la plupart des systèmes éducatifs
dans le monde, les enfants défavorisés subiront les contrecoups de manière disproportionnée.
J.SAAVEORA/30 mars 2020 source : Banque mondiale.
Questions :
I. COMPREHENSION
1. Trouve un titre à ce texte.
2. Dis pourquoi la Covid-19 est un danger pour l’éducation.
3. ESSAI : Dis quelles sont les mesures que doit prendre le maître dans sa classe pour lutter
efficacement contre la Cavid-19 (8 lignes minimum-12 lignes maximum).

II. VOCABULAIRE
1. « les enfants défavorisés subiront les contrecoups de manière disproportionnée. »
Explique cette phrase.
2. Trouve trois mots de la même famille que «éducation ». Emploi-les dans des phrases qui
en éclairent leur sens.
3. Trouve l’antonyme de « scolarisés ».
Texte 4 : Les congés anticipés

En Côte d’Ivoire, les « congés anticipés » réclamés par les élèves sèment le désordre à
l’approche des fêtes. Comme chaque année, les cours de nombreux collèges et lycées
ont été violemment perturbés. Un phénomène symptomatique d’une école ivoirienne
« malade ».

C’est presque devenu une tradition : chaque année, après les examens de fin de
trimestre, les élèves estiment avoir mérité de partir en congés. Or, le calcul de notes les
contraint à rester une à deux semaines supplémentaires. Ce qu’ils refusent, allant
jusqu’à provoquer des dégâts humains et matériels importants. Cette année, un mineur
a été tué à l’arme blanche dans la ville d’Issia et une jeune fille a été blessée à Korhogo,
dans l’ouest et le nord du pays. Le lendemain, des élèves ont vandalisé des véhicules
des forces de l’ordre dans la ville de Taabo, au centre.

Ce phénomène dit des « congés anticipés » remonte à la fin des années 1990, quand,
poussés par des syndicats estudiantins, des élèves du secondaire à Abidjan
provoquaient des troubles et exigeaient de choisir leur date de départ en vacances. Mais
le degré de violence des manifestations et leur diffusion en dehors de la capitale
économique frappent, depuis quelques années, l’opinion publique ivoirienne. En
décembre 2019, trois élèves avaient été tués lors d’affrontements dans les villes
d’Anyama, de Dimbokro et de Daloa.

Dans la commune de Vavoua, le lycée public est encore fermé et les professeurs sont
en grève. Lundi et mardi, des élèves et des individus non identifiés, munis d’armes
blanches et de gourdins, ont brûlé le bâtiment administratif où le personnel de
l’établissement s’était réfugié. Plusieurs personnes, dont le proviseur, ont été
blessées. « Les professeurs ne sont pas payés pour prendre des cailloux sur la tête,
s’insurge Bonaventure Kalou, ancien footballeur international, aujourd’hui maire de la
commune de l’ouest ivoirien. Tant que les élèves et les enseignants ne sont pas en
sécurité, le préfet et le proviseur ne rouvriront pas le lycée. »

Face à ces mouvements de colère, les autorités peinent à trouver des réponses
adéquates. Le porte-parole du gouvernement a annoncé que des sanctions
administratives, notamment des exclusions temporaires ou définitives seraient
prononcées à l’encontre des « fauteurs de troubles ». Et pour les cas les plus
graves, « il pourrait s’ensuivre des sanctions judiciaires ». Mais les mêmes mesures
avaient été annoncées en 2019, sans pour autant dissuader les élèves.

Sur les réseaux sociaux ivoiriens, beaucoup réclament plus de fermeté à l’égard de ces
jeunes qui défient l’autorité de l’école et de l’Etat. « Les élèves se croient maîtres de
tout et ne craignent plus rien, observe un professeur abidjanais sous couvert
d’anonymat. Mais ils ne sont pas au-dessus de la loi, il faut les punir. »
« L’école ivoirienne est malade, le mal est profond et ne pourra être résorbé en une
seule campagne de sensibilisation », estime Théodore Gnagna Zadi, président d’une
centrale syndicale. Selon cet observateur averti, un brin nostalgique, la disparition
progressive ces trente dernières années des internats, des cantines, et des bourses pour
les plus démunis explique les débordements actuels. « Ces dispositifs faisaient la force
de l’école ivoirienne, et elle était respectée par les élèves pour ça, dit-il. Aujourd’hui,
dans les villes de l’intérieur du pays, il arrive que les jeunes des villages louent
ensemble des petites maisons, vivent ensemble et cuisinent pour survivre. Ils ne sont
pas encadrés. »

Les différents observateurs pointent aussi un ascenseur social en panne et l’absence de


l’autorité parentale. Plus largement, M. Gnagna Zadi voit dans les récentes éruptions
de violences des jeunes, le signe d’une « société ivoirienne en crise de valeurs »,
aggravée par la décennie de conflits que le pays a connue.

Par Youenn Gourlay (Abidjan, correspondance) et Yassin Ciyow (Abidjan,


correspondance). Monde Afrique, Publié le 10 décembre 2021.

QUESTIONS
I. COMPREHENSION (14 pts)

1. Dégagez le thème de ce texte. (1 pt)


2. Dégagez la thèse défendue dans ce texte. (1 pt)
3. Qu’est ce qui explique l’expansion du phénomène abordé dans ce texte ? (2 pts)
4. Quelle est la visée argumentative des auteurs de ce texte ? (2 pts)
5. Sujet : « En Côte d’Ivoire, les « congés anticipés » réclamés par les élèves
sèment le désordre à l’approche des fêtes ». Proposez en 15 lignes maximum des
solutions pour résorber ce phénomène qui fait tache d’huile. (8 pts)

II. VOCABULAIRE (6 pts)

1. Expliquez les expressions suivantes selon le contexte (2 pts) : les « congés


anticipés » (Paragraphe 1 L1) - un ascenseur social en panne (Paragraphe 8
L1).
2. Trouvez deux synonymes du mot « s’insurger » (2 pts).
3. Trouvez l’antonyme du mot « anticiper » (2 pts).
Texte 5 : Terrorisme et droits de l’homme
Le coût humain du terrorisme n’a pratiquement épargné aucune région du globe.
La famille des Nations Unies a elle-même subi de tragiques pertes en vies humaines à
la suite de violents actes terroristes. L’attaque perpétrée le 19 août 2003 contre ses
bureaux de Bagdad a coûté la vie au Représentant spécial du Secrétaire général, Sergio
Vieira de Mello, ainsi qu’à 21 autres personnes, et blessé plus de 150 autres hommes
et femmes, parfois très grièvement. Il est clair que le terrorisme a des effets très réels
et directs sur les droits de l’homme, avec des conséquences catastrophiques pour la
réalisation du droit à la vie, à la liberté et à l’intégrité physique des victimes.
Outre ces coûts individuels, le terrorisme peut déstabiliser les gouvernements,
affaiblir la société civile, compromettre la paix et la sécurité et menacer le
développement social et économique, toutes choses qui ont aussi un réel impact sur
l’exercice des droits de l’homme. La sécurité de la personne étant un droit fondamental
de l’homme, la protection des individus constitue pour les gouvernements une
obligation essentielle. Les États sont tenus de garantir les droits fondamentaux de
leurs citoyens et des autres ressortissants en prenant des mesures positives pour
les protéger contre la menace d’actes terroristes et de traduire les auteurs de tels actes
en justice.
Ces dernières années, toutefois, les mesures prises par les États pour
combattre le terrorisme ont souvent elles-mêmes constitué de sérieuses menaces pour
les droits de l’homme et la primauté du droit. Certains États ont eu recours à des actes
de torture et à d’autres mauvais traitements pour lutter contre le terrorisme, ignorant
fréquemment les garanties juridiques et pratiques prévues pour empêcher la torture,
comme le contrôle régulier et indépendant des centres de détention. D’autres ont
expulsé des personnes soupçonnées de se livrer à des activités terroristes vers des pays
où elles risquent réellement de faire l’objet de torture ou d’autres violations graves
des droits de l’homme, enfreignant ce faisant l’obligation juridique internationale
de non-refoulement. L’indépendance de la magistrature s’est parfois trouvée
compromise tandis que le recours à des tribunaux d’exception pour juger des civils a
eu des répercussions sur l’efficacité des systèmes judiciaires ordinaires.
Des mesures de répression ont été utilisées pour faire taire des défenseurs des
droits de l’homme, des journalistes, des minorités, des groupes autochtones et des
représentants de la société civile. Des ressources normalement affectées à des
programmes sociaux et à l’aide au développement ont été consacrées au secteur de la
sécurité au détriment des droits économiques, sociaux et culturels de nombreux
individus. Ces pratiques, surtout lorsqu’elles se conjuguent, sont préjudiciables à l’état
de droit, à la gouvernance et aux droits de l’homme. Elles ont également un effet négatif
sur l’action nationale et internationale menée pour lutter contre le terrorisme.
Le respect des droits de l’homme et la primauté du droit doivent constituer
le fondement du combat mondial contre le terrorisme. D’où la nécessité d’élaborer des
stratégies antiterroristes nationales qui visent à prévenir les actes de terrorisme, à
poursuivre les auteurs de tels actes criminels et à promouvoir et protéger les droits de
l’homme et l’état de droit. Des mesures doivent donc être prises pour éliminer les
conditions propices à la propagation du terrorisme, notamment l’absence d’état de droit
et les violations des droits de l’homme, la discrimination ethnique, nationale et
religieuse, l’exclusion politique et la marginalisation socioéconomique; favoriser la
participation active et l’initiative de la société civile; condamner les violations des
droits de l’homme, les interdire en droit national, enquêter rapidement à leur sujet et
poursuivre les auteurs, et prévenir ces violations; et accorder toute l’attention voulue
aux victimes de violations des droits de l’homme, par exemple en rétablissant celles-ci
dans leurs droits et en réparant le préjudice subi.
619 mots.
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, « Fiche d'information
n°32 », Novembre 2009, p.1-3

QUESTIONS
I- COMPREHENSION (14 pts)

1. Dégagez le thème de ce texte. (1 pt)


2. Quelle est la thèse développée dans ce texte ? (1pt)
3. Quelles sont les conséquences du phénomène abordé dans ce texte ? (2 pts)
4. Identifiez des solutions durables pour mettre fin à ce phénomène. (2 pts)
5. Etayez cette affirmation : « Les mesures prises par les États pour combattre le
terrorisme ont souvent elles-mêmes constitué de sérieuses menaces pour les droits de
l’homme et la primauté du droit ». 15 lignes maximum. (8 pts)
II- VOCABULAIRE (6 pts)
1. Expliquez la phrase suivante en contexte :
« Les droits de l’homme appartiennent de façon inhérente à tous les êtres
humains » (3 pts)
2. Trouvez deux mots de même famille que « Terrorisme » (2 pts)
3. Quel est l’antonyme de « minorité » ? (1pt)
Texte 6 : Immigration clandestine, une situation macabre en Afrique

Ces dernières années, l’océan Atlantique est devenu le cimetière de milliers


d’émigrants africains inconnus qui s’y noient en tentant de gagner les Canaries à partir
de la Mauritanie. Pour environ mille euros chacun, gagnés dans l’économie souterraine
à Nouakchott ou à Nouadhibou, les clandestins venus de divers pays d’Afrique noire se
lancent dans la traversée, entassés à 40 ou 50 et parfois 70 sur des barques de pêche
relativement robustes.
Pourquoi quittent-ils leur pays ?
L’immigration n’est pas un phénomène nouveau. Des mouvements migratoires ont
toujours existé entre les pays sahéliens et le Maghreb en général ; mais il s’agissait
surtout de Maliens, de Nigériens et de Tchadiens, qui s’y rendaient pour des travaux
saisonniers, et parfois, pour s’y installer. Mais aujourd’hui, le but a changé : il s’agit
d’aller plus loin… en Europe. Pour plusieurs migrants le chômage et la pauvreté
constituent la principale cause de l’immigration, et le rêve et le mirage de l’eldorado
occidental.
Dans nombre de pays africains, des populations vivent dans la misère. Pendant
qu’elles tirent le diable par la queue, certains de leurs concitoyens, de surcroît
minoritaires, se la coulent douce : ils gaspillent les ressources publiques avec
insouciance, se vautrent dans l’abondance et les plaisirs, suralimentent leurs comptes
aussi bien en Europe qu’en Amérique et font étalage de leurs richesses.
Des opposants, impatients d’accéder au pouvoir et de s’approprier la fortune
publique à leur tour, ont plongé leurs pays dans le chaos en prenant les armes ou en
passant leur temps à semer la terreur. C’est la conjugaison de tous ces facteurs qui est
en grande partie à l’origine de l’immigration clandestine : des citoyens qui ne savent
plus à quel saint se vouer préfèrent se rendre en Occident. Ils comptent y trouver une
vie bien meilleure.
Cependant, l’immigration irrégulière constitue l’une des principales
préoccupations des pouvoirs publics et des citoyens des pays industrialisés. Mais, le
plus intrigant c’est le silence des dirigeants des pays africains. Les Africains ne sont pas
les seuls à tenter de se rendre en Europe de façon clandestine. Ils se retrouvent sur le
chemin de l’immigration avec des Asiatiques et des Latino-Américains. Mais comment
se fait-il qu’ils soient presque les seuls à terminer leurs voyages au fond des océans ?
Les naufrages qui les emportent sont-ils tous accidentels comme nous l’apprenons par
la presse ?
Quand des Occidentaux meurent dans des conditions suspectes en Afrique, les
dirigeants de leur pays n’hésitent pas à remuer ciel et terre pour que la lumière soit faite
sur les circonstances de leur décès. Mais quand plusieurs centaines d’Africains meurent
d’un seul coup au large des pays européens, personne ne songe à remettre en cause la
thèse de l’accident avancée pour expliquer cette tragédie.
Pendant combien de temps va-t-il continuer à en être ainsi ? Jusqu’à quand les
océans vont-ils continuer à engloutir des Africains dans la plus grande indifférence ?
Une prise de conscience de ce fléau s’impose de toute nécessité. Au-delà des
dirigeants des pays africains, il est nécessaire que nos intellectuels prennent leur part de
responsabilité. Ainsi qu’à tous les fils et à toutes les filles de ces États, à commencer
par les candidats à l’immigration clandestine eux-mêmes.
528 mots
Gumisai Mutume, Afrique Renouveau, Janvier 2006.
QUESTIONS
III- COMPREHENSION (16 pts)

1. Quelle est la thèse défendue dans ce texte ? (1 pt)


2. Identifiez les raisons qui expliquent la recrudescence du phénomène exposé dans
ce texte ? (3 pts)
3. Citez deux conséquences de l’immigration clandestine dans les pays d’accueil.
(2 pts)
4. Quelle est la visée argumentative de l’auteur de ce texte ? (2 pts)
5. « Une prise de conscience de ce fléau s’impose de toute nécessité ». Proposez
donc des solutions durables à ce fléau. 15 lignes maximum. (8 pts)

IV- VOCABULAIRE (4 pts)

1. Expliquez les expressions suivantes selon le contexte (2pts) :


« émigrant » ; « immigrant ».
2. Trouvez un antonyme du mot « clandestin » (1pt).
Donnez un mot de même famille que « immigration
Texte 7 :

DEMOCRATIE ET DEVELOPPEMENT DURABLE

De par les espoirs placés en eux, la démocratie et le développement durable ne sont


autre chose que deux objectifs hautement désirables, deux projets dont la finalité
principale est la recherche et l’amélioration du bien-être de tous. Leurs défis sont
divers, complexes et inter-reliés, à tel point que la poursuite de l’un ne peut signifier
l’abandon de l’autre.
Une analyse de l’interaction entre la démocratie et le développement durable peut
être menée à partir d’un certain nombre de variables. Dans la sphère politique, la
variable de la démocratie politique, avec ses attributs de pluralisme idéologique et de
la représentativité, de la primauté du droit, de respect des droits de l’homme, de la
justice sociale, etc., créé des conditions optimales pour le développement durable.
Essentiellement définies comme des réalités concrètes, ces valeurs sont des éléments
constitutifs du processus de développement. Dès lors qu’on accepte ce postulat, la
promotion et la protection de ces valeurs deviennent indispensables à la satisfaction
des besoins liés à la vie et à l’épanouissement de l’être humain considéré à la fois
comme individu et comme membre de la société.
Au regard de la situation des pays en conflits, l’approfondissement de la démocratie
et la consolidation de l’Etat de droit, de même que le respect des droits démocratiques,
sont des moyens privilégiés d’une politique au quotidien de prévention des conflits
(d’origines politique, ethnique ou régionale) ou de leur règlement pacifique. Il est
évident que sans la paix, il ne saurait y avoir ni démocratie, ni développement, ni même
expansion du commerce, investissement et croissance économique. La résolution des
conflits est un préalable à la (re) construction d’un Etat démocratique, respectueux des
différences et capable de réfléchir sur les perspectives du développement économique
et social. A ce postulat s’ajoute celui de l’exercice de la bonne gouvernance. La bonne
gouvernance est devenue une panacée pour une solution durable aux divers problèmes
socioéconomiques. Et cela, à cause des échecs économiques enregistrés au cours des
dernières décennies, de l’importance de la corruption qui encourage les détournements
dans la gestions des ressources domestiques et externes, du phénomène de la
globalisation et de ses impératifs en matière de politique environnementale, etc.
Est-il besoin d’ajouter que, lorsque les gouvernants sont corrompus, incompétents
et qui ne se montrent pas responsables envers leurs populations, leurs économies
nationales se délitent ? Lorsque les inégalités sociales sont très élevées, les riches ont
souvent la mainmise sur l’appareil politique et ne se préoccupent pas des pauvres,
empêchant ainsi une large répartition du développement ? Mieux suivie, la démocratie
économique concourt à un tel développement et offre un minimum de conditions de
vie décentes aux citoyens. Il est intolérable du point de vue politique et inacceptable
du point de vue moral que certaines couches de la population soient marginalisées et
qu’elles ne bénéficient pas de la stabilité démocratique. Les stratégies nationales de
lutte contre la pauvreté doivent permettre aux populations vulnérables de satisfaire
leurs besoins de consommation immédiats. Elles doivent se traduire dans des mesures
d’élargissement de la gamme des choix offerts à la population : accès à la
connaissance, aux possibilités d’emplois aux services de santé, à un environnement
propre ne présentant pas de danger, à l’enseignement, etc.
La mise en route de telles mesures participe pleinement au processus de
développement et à sa durabilité économique et sociale, avec à la clé le développement
des compétences, les changements de valeurs et des modes de vie. Par ailleurs, la
justice sociale et l’équité sont aussi nécessaires pour « créer des espaces de dialogue,
pour renforcer le respect et les droits des minorités » ethniques, sociales ou religieuses
qui, finalement, sont aussi actrices dans la réalisation du développement. L’absence
de justice suscite des phénomènes de repli identitaire qui se traduisent souvent par des
extrémismes avec leurs suites de violence, qui sont non seulement des freins à la
consolidation de la démocratie mais aussi à la solidarité générationnelle.
Le développement durable est processus global qui embrasse la politique,
l’économique, le social, le culturel et la technique, permettant l’épanouissement et le
bien être d’une communauté humaine.

Martin Kalulambi PONGO, Politiques n°1, Novembre 2008, P.29.

QUESTIONS

I-COMPREHENSION (16 pts)


1- Identifiez le thème de ce texte. (2 pts)
2- Quelle est la thèse défendue par l’auteur ? (2 pts)
3- Citez deux conditions qui favorisent, selon le texte, la démocratie et le
développement durable. (2 pts)
4- Relevez deux obstacles à la démocratie. (2 pts)
5- Justifiez l’affirmation de l’auteur selon laquelle sans la paix, il n’ya pas de
développement. (15 lignes maximum) (8 pts)

II-VOCABULAIRE (4 pts)
1- Expliquez selon le contexte les mots et expressions suivantes :
- « Solution durable » (P3, L11), (1 pt)
- « Solidarité générationnelle » (P5, L9-10). (1 pt)
2- De quoi sont formés les mots : Durable, interaction, élargissement et
représentativité ? (2 pts)
Texte 8 :
Paix. La guerre est un fruit de la dépravation des hommes ; c’est une maladie
convulsive et violente du corps politique, il n’est en santé, c’est-à-dire dans son état
naturel que lorsqu’il jouit de la paix ; c’est elle qui donne de la vigueur aux empires ;
elle maintient l’ordre parmi les citoyens ; elle laisse aux lois la force qui leur est
nécessaire ; elle favorise la population, l’agriculture, le commerce ; en un mot elle
procure aux peuples le bonheur, qui est le but de la société. La guerre au contraire
dépeuple les Etats ; elle y fait régner le désordre ; les lois sont forcées de se taire à la
vue de la licence qu’elle introduit ; elle rend incertaine la liberté et la propriété des
citoyens ; elle trouble et fait négliger le commerce ; les terres deviennent incultes et
abandonnées. Jamais les triomphes les plus éclatants ne peuvent dédommager une
nation de la perte d’une multitude de ses membres que la guerre sacrifie ; ses victoires
mêmes lui font des plaies profondes que la paix guérit.

Si la raison gouvernait les hommes, si elle avait sur les chefs des nations l’empire qui
lui est dû ; on ne les verrait point se livrer inconsidérément aux fureurs de la guerre ;
ils ne marqueraient point cet acharnement qui caractérise les bêtes féroces. Attentifs à
conserver une tranquillité de qui dépend leur bonheur, ils ne saisiraient point toutes les
occasions de troubler celle des autres ; satisfaits des biens que la nature a distribués à
tous les enfants, ils ne regarderaient pas avec envie ceux qu’elle a accordés à d’autres
peuples ; les souverains sentiraient que des conquêtes payées du sang de leurs sujets,
ne valent jamais le prix qu’elles ont coûté. Mais par une fatalité déplorable, les nations
vivent entre elles dans une défiance réciproque ; perpétuellement occupées à repousser
les entreprises injustes des autres, ou à en former elles-mêmes, les prétextes les plus
frivoles leur mettent les armes à la main, et l’on croirait qu’elles ont une volonté
permanente de se priver des avantages que la providence ou l’industrie leur ont
procurés. Les passions aveugles des princes les portent à étendre les bornes de leurs
Etats ; peu occupés du bien de leurs sujets, ils ne cherchent qu’à grossir le nombre des
hommes qu’ils rendent malheureux. Ces passions allumées ou entretenues par des
ministres ambitieux, ou par des guerriers dont la profession est incompatible avec le
repos, ont eu dans tous les âges les effets les plus funestes pour l’humanité. L’histoire
ne nous fournit que des exemples de paix violées, des guerres injustes et cruelles, de
champs dévastés, de villes réduites en cendres. L’épuisement leur semble forcer les
princes à la paix ; ils s’aperçoivent toujours trop tard que le sang du citoyen s’est mêlé
à celui de l’ennemi ; ce carnage inutile n’a servi qu’à cimenter l’édifice chimérique
de la gloire du conquérant, et de ses guerriers turbulents ; le bonheur de ses peuples
est la première victime qui est immolée à son caprice ou aux vues intéressées de ses
courtisans.

Damilaville, Encyclopédie, article « Paix ».


QUESTIONS

I-COMPREHENSION (15 points)

1) Identifiez le thème abordé dans ce texte. (1pt)


2) Quelle est la thèse défendue par l’auteur ? (2pts)
3) a- Quel constat amer fait-il pour renforcer sa thèse ? (2pts)
b- Identifiez quatre arguments qui le justifient. (2pts)
4) Quelle solution l’auteur propose-t-il pour aboutir à sa thèse ? (1pt)
5) Selon vous, pourquoi l’auteur affirme que seule la paix guérit ? 15 lignes
maximum. (7pts)
II-VOCABULAIRE (5pts)

1) Expliquez en contexte :
- « La guerre est le fruit de la dépravation des hommes » (§1, L1) (1pt)
- « L’édifice chimérique de la gloire du conquérant » (§2, L24) (1pt).
2) Trouvez trois mots de la même famille que « paix ». (3pts)
Texte 9 :

LA SCOLARISATION DES FILLES, LE COMBAT POUR LE DEVELOPPEMENT

L’accès à l’éducation des filles est un combat. Oui, un combat et l’un des principaux
défis du 21ème siècle. Non seulement parce que la tâche est immense, avec 32 millions
de filles qui ne sont pas scolarisées à travers le monde, mais aussi parce que les
discriminations dont sont encore victimes les petites filles, les adolescentes et les
femmes sont encore très profondément ancrées dans de nombreuses régions du globe.

En deux décennies, d’immenses progrès ont été faits et la fracture entre filles et
garçons en matière d’éducation primaire s’est réduite : les petites filles n’ont jamais été
aussi nombreuses qu’à l’heure actuelle à aller à l’école. A l’échelle mondiale, la part
des filles parmi l’ensemble des enfants non scolarisés des pays en développement a
considérablement diminué, passant de 58 à 53%.

Mais ces avancées, considérées dans leur globalité, cachent des grandes disparités et
ne sauraient nous satisfaire. Dans certains pays d’Afrique subsaharienne ou d’Asie,
plus de la moitié des filles n’achèvent pas le cycle d’enseignement primaire. Dans
certaines régions de l’Afghanistan ou de la Guinée, moins de 20% des filles en âge
d’être scolarisées vont à l’école. Et passé le primaire, les filles ont encore bien plus de
risques que les garçons d’avoir à stopper leur scolarité à l’entrée du secondaire, pour
assurer les travaux ménagers ou agricoles, pour apporter un complément de revenu à
leur famille, ou encore pour être livrées trop tôt à un mariage qu’elles n’ont pas choisi.

Aujourd’hui encore, d’innombrables jeunes filles ne sont pas libres de leurs choix,
ne peuvent décider de leur avenir et subissent violences et exclusion. Malala, cette
jeune pakistanaise qui a échappé de justesse à la mort parce qu’elle revendiquait haut
et fort son droit et celui de ses jeunes concitoyennes d’aller à l’école en est le symbole
récent le plus fort. Mais nous savons que des centaines de milliers de Malala bravent
chaque jour les préjugés sexistes et certaines traditions bien ancrées pour prendre le
chemin de la connaissance et d’un meilleur avenir.

Au-delà du combat pour la justice et contre les discriminations, la scolarisation des


filles est tout simplement la condition du développement mondial. La privation
d’instruction enferme les filles puis l’adolescente et la femme qu’elles seront dans la
vulnérabilité la plus extrême, face à la maladie, au sida, aux violences sexuelles, aux
mariages forcés, aux grossesses précoces et à la pauvreté.

A l’inverse, l’accès à l’éducation a des conséquences vertueuses qui vont bien au-
delà des jeunes élèves elles-mêmes. Un enfant né d’une mère qui a eu accès à l’école
élémentaire a beaucoup plus de chances de vivre au-delà de son cinquième anniversaire
que celui né d’une mère privée d’éducation élémentaire. Les études de l’UNICEF le
montrent : chaque année supplémentaire de la scolarité dans la vie d’une fille réduit
de 10% le risque de décès de son futur bébé. Nous pourrions multiplier les exemples.

A travers notre plaidoyer et nos programmes de terrain, nous nous battons chaque
jour pour que chaque petite fille et chaque adolescente puissent aller et rester à l’école,
puis au collège, puis au lycée. C’est pour nous la pierre angulaire du progrès
économique et social.

L’accès à l’éducation des filles est un combat. Le combat pour un avenir meilleur.
Le combat de l’UNICEF.

Michèle BARZACH, Présidente de l’UNICEF France, 11/10/2013.

QUESTIONS

I-COMPREHENSION (16 points)

1) Quelle est la thèse défendue par l’auteur ? (2pts)


2) Relevez deux arguments dans le texte qui justifient cette thèse. (2pts)
3) Quelle est la visée de l’auteur ? (2pts)
4) « L’accès à l’éducation des filles est un combat » Relevez deux raisons dans le
texte qui justifient cette affirmation. (2pts)
5) « L’accès à l’éducation des filles est un combat » Relevez quelques obstacles et
proposez des solutions pour que ce combat soit une réalité. 15 lignes maximum.
(8pts)
II-VOCABULAIRE (4pts)

Expliquez selon le contexte les expressions suivantes :

1- « De grandes disparités » (§3, L1-2) (2pts)

2- « Préjugés sexistes» (§4, L6) (2pts).

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