Psychisme Humain
Psychisme Humain
Psychisme Humain
Patrick Juignet
Patrick Juignet
Résumé :
Le concept de psychisme étudié dans cet article vient de la psychanalyse freudienne. Le psychisme, tout en intégrant le
fonctionnement cognitif, y associe des apports biologiques (pulsionnels) et des influences sociales. C'est donc une entité
complexe, ce qui impose une prudence ontologique. À ce titre nous proposons de la considérer, d’abord, comme une
modélisation.
Mots clés :
Texte intégral :
La particularité de la théorisation est qu'elle est synthétisable en un modèle, celui du psychisme. Ce modèle,
correspond-il à quelque chose en l'homme ? Il y a deux réponses possibles à cette question. Soit l'on ne
s'en préoccupe pas - et l’on prend alors une posture épistémologique dite "instrumentaliste", soit on suppose
qu'il y correspond quelque chose - et l’on prend une posture dite "réaliste". Il n’est pas facile de choisir entre
les deux réponses. Voyons pourquoi.
La première réponse instrumentaliste est parfaitement acceptable sur le plan épistémologique et bien
adaptée. Le modèle du psychisme vise uniquement à expliquer les faits cliniques et on met de côté le
problème de son existence réelle. Cependant, cette réponse laisse en suspens la question de savoir ce qui
génère les conduites et symptômes, et il est difficile de soutenir que « rien » produise des faits constatables.
Quant à la deuxième réponse, réaliste, elle impose de définir la nature de l'entité supposée exister, et on
tombe alors sur une difficulté majeure : elle est très difficile à définir.
Freud, avec sa "métapsychologie", est le premier a avoir donné un modèle du psychisme. Il ne l’a pas
appelé modèle, mais « appareil psychique ». Le terme apparaît vers 1900 dans L’interprétation des rêves. Il
s’agit de se « représenter l’instrument qui sert aux productions psychiques » (L’interprétation des rêves, p.
455) et il suppose une « structure de l’appareil psychique » (Ibid, p. 435). C’est un appareil fonctionnel qui
explique les effets du psychisme constatés par la clinique.
Cependant, Freud est toujours resté flou sur la nature du psychisme (sur ce sujet voir : Juignet P. La
psychanalyse une science de l'homme ?). A posteriori, on peut dire que l'obstacle vient de ce que le
psychisme étant une entité au sein de laquelle les influences biologiques, cognitives et socioculturelles
viennent jouer, il est difficile de lui donner un statut ontologique simple.
2. Une définition du psychisme
Une entité abstraite
Du point de vue méthodologique nous considérerons le psychisme comme une entité théorique, un modèle
construit à partir des comportements affectifs et relationnels des individus humains afin de les expliquer. Par
modèle, on entend un système abstrait et simplifié qui permet des explications et des prévisions. En
psychopathologie, la clinique permet d’établir des faits et la théorie cherche à en donner une explication
rationnelle. Cette explication, peut se synthétiser en un modèle du psychisme souvent nommé la « structure
psychique », car ce modèle forme un ensemble structuré.
Le plus probable, au vu des connaissances actuelles, est de considérer que cette entité est mixte car, pour
expliquer les faits, il faut tenir copte à la fois de facteurs biologiques et du fonctionnement cognitif. C'est au
sein du psychisme que l'énergie pulsionnelle d'origine biologique se transforme en processus qui généreront
une partie de la pensée et des conduites humaines. De plus, par le biais des composants cognitifs, le
psychisme intègre les influences sociales et culturelles (normes sociales, Loi commune, règles éducatives).
Prenons l'exemple d’un individu ayant des conduites relationnelles identiques et répétitives. Ceci doit
nécessairement être inscrit et mémorisé chez cet individu pour expliquer la constance des conduites
objectivement constatées, car il n'y a pas de génération spontanée des conduites humaines. Cette
inscription, à laquelle on rapporte la détermination des conduites, peut être nommée un « schème
relationnel ». Cela étant, il faut préciser cette idée : comment ce schème persiste-t-il ?
Deux hypothèses s’offrent : c’est soit sous une forme neurofonctionnelle, soit sous une forme cognitive et
représentationnelle. En l’état actuel du savoir, il est difficile d'en juger. Une solution consiste à ne pas se
prononcer sur sa nature. Cela veut dire que l'on propose un modèle, une théorie, sans se prononcer sur la
nature exacte de son référent. Mais, on peut toutefois supposer qu'il existe.
Suite à ce préambule, nous pouvons donner les principes méthodologiques qui vont guider notre travail
visant à définir le psychisme :
- Il existe une entité complexe, repérable en chaque individu humain et elle génère les conduites, traits de
caractère, types de relations, sentiments, symptômes, etc., décrits par la clinique.
- Cette entité évolue au fil de la vie individuelle et acquiert des contenus qui dépendent de facteurs
relationnels, éducatifs, sociaux, et de facteurs biologiques et neurophysiologiques.
- Il est possible de construire un modèle théorique, rationnel et cohérent, de cette entité à partir des faits
cliniques. Ce modèle a d’abord une valeur opératoire, celle d’expliquer la clinique en intégrant les différentes
influences qui agissent sur l’individu humain.
- L'entité comporte à la fois des aspects neurobiologiques et cognitivo-représentationnels qui ne sont pas
toujours départageables. Elle intègre des influences relationnelles, culturelles et sociales, et enfin des
facteurs biologiques. Ces facteurs sont pour certains communs, et pour d'autres singuliers, propres à
chaque personne.
À partir de là, on comprend que le terme de « réalité psychique » est inadéquat. La réalité empirique est
factuelle et le psychisme, qui est une entité supposée à partir des faits cliniques, ne se confond pas avec
elle. La réalité étudiée est celle des faits mentaux et des faits comportementaux et l’on cherche à expliquer
ce qui les génère en chaque personne.
Ces aspects, qui sont assez souvent qualifiés de subjectifs, constitueraient le monde intérieur, l’âme, ou bien
l’esprit, ou encore le psychisme. Lorsque le mental est assimilé à l’esprit, ce dernier a le statut ambigu de
support-sujet du mental. La philosophie de l’esprit y place des qualia ou ressentis associés à des
expériences perceptives, sensations corporelles (douleur, faim, plaisir, etc.) ainsi que des émotions,
connaissables par intuition directe.
Pour notre part, nous n’utilisons aucun de ces termes préférant celui de mental, tel que défini plus haut.
Quant à celui de psychisme, nous lui réservons un autre emploi : désigner l’entité supposée produire tout
cela.
Les aspects mentaux évoqués ont pour caractère principal d’être produits. Ils ont une existence transitoire et
ne sont assignables à aucun lieu mais ils ont une réalité empirique indéniable. Ils résultent de l’activité
psychique, activité avec laquelle ils ne doivent pas du tout être confondus. Le mental est généré pour sa plus
grande part par l'activité psychique, sauf lorsqu’il prend la tournure d’une pensée abstraite, qui lui donne une
autonomie cognitive.
Les faits mentaux sont des faits d’un type particulier, mais ils n’ont aucun privilège par rapport à d’autres
faits. Ils donnent des indications limitées et assez peu fiables sur le fonctionnement psychique, ce qui, sans
la réduire à néant, limite considérablement les possibilités de l’introspection. Lorsqu'ils manifestent une
pensée rationnelle, ils prennent une tournure langagière et formalisée.
Le psychisme tel que visé et défini ci-dessus n'est pas le mental. Il est situé comme ce qui produit les
aspects mentaux comme comportementaux. Il ne se confond pas avec le factuel.
L’organisation sociale modèle la structure psychique individuelle dès le jeune âge et par ce biais l’individu se
socialise et se civilise. Il s’ensuit que le psychisme humain n’a pas une forme fixe et définitive, il varie selon
les cultures et au cours de histoire.
Ce modèle théorique d'inspiration psychanalytique est d'abord et avant tout construit pour expliquer la
clinique. Il présente des avantages et des inconvénients.
- Conçu dans un mouvement inductivo-déductif, il constitue un guide utilisable en pratique à titre explicatif et
prédictif. C’est un énorme avantage, car la pratique n’est pas laissée à une pure empiricité sujette aux
dérives de la psychologie populaire.
- L’inconvénient de ce modèle, c'est qu’il n’est pas susceptible d'une vérification expérimentale et qu’il n'est
pas « falsifiable » (réfutable) au sens donné à ce terme par Karl Popper (1962), qui en fait un critère de
scientificité. En effet, il ne permet pas des prédictions exactes, mais seulement des prévisions conjecturales
un peu floues.
- Le modèle fonctionne comme un « simulateur », il reproduit de manière abstraite un fonctionnement global
permettant certaines prévisions (par exemple, si on change telle condition, il se produira cela).
- Il est imparfait et les recherches à venir devront l'affiner, le complexifier, et s’efforcer d’augmenter sa
cohérence et sa pertinence.
Les arguments en faveur d'un modèle souple sont divers. En premier lieu, la clinique offre souvent des
tableaux nuancés, si bien que les structures que l'on construit à partir des cas cliniques ne correspondent
pas toujours à une forme bien précise. Ensuite, le psychisme s'édifie progressivement et donc le modèle qui
prétend en rendre compte doit être évolutif. Lors de la psychogenèse, les éléments constitutifs du psychisme
ne se développent pas à la même vitesse et de la même manière, si bien qu’au terme de l'évolution, on n'a
pas un ensemble absolument homogène et cohérent. Enfin, la structure est composée de sous-structures
articulées entre elles de façons diverses et il n'y a pas de raisons valables pour considérer que l’ensemble
forme un bloc homogène.
Compte tenu qu'il n'y a pas un nombre limité a priori de combinaisons possibles entre éléments, plusieurs
types de structures sont envisageables. Dans l'état actuel des connaissances, on décrit deux ou trois grands
types d’organisation de la structure psychique. Pour notre part, nous admettons au moins trois types de
structures : structure névrotique, structure psychotique, structure intermédiaire. Pour chacune, les éléments
constituants présentent des particularités (ils sont présents ou absents, plus ou moins investis, plus ou
moins efficaces), leurs relations sont différentes (agonistes, antagonistes, tempérées ou pas). Ces types
constituent des formes stables. Il se peut qu'on ait besoin d'en inventer d'autres dans l'avenir.
En pratique, l'élaboration de la structure est subordonnée à la clinique, car elle concerne un individu
particulier. Pour éviter de préjuger de cet individu, il faut commencer par évaluer ses particularités avant de
penser en termes généraux, ce qui signifie que l'induction doit toujours prévaloir sur la déduction. Si l'on
procède à l'inverse, le risque d'erreur est évident. Considérant d'emblée, ou trop vite, le type d’organisation,
on risque de forcer la clinique pour la faire rentrer dans le moule, ce qui conduit à des erreurs. La clinique est
première et la théorisation ne doit venir qu'après une prudente élaboration théorique, respectant les nuances
individuelles.
Cette synthèse constitue ce que Freud appelait la « boussole métapsychologique ». Cette boussole doit être
suffisamment simple et légère pour pouvoir être sortie à tout moment, afin de se repérer utilement. Dans la
pratique, c’est un instrument pour penser qui doit être mis en œuvre régulièrement, afin de ne pas se perdre
dans les méandres existentiels, ce qui ferait retomber dans la psychologie populaire.
Les "processus psychiques" sont de trois types : les processus archaïque, primaire et secondaire. On peut
dire que ce sont des modes de fonctionnement de l’appareil psychique comme l’écrivent Laplanche et
Pontalis (Laplanche J. et Pontalis J.-B., Vocabulaire de psychanalyse, p. 341). Il s’agit du traitement des
affects et des représentations concernant soi-même, l’environnement concret et social, et surtout la vie
relationnelle, étroitement liés à l’investissement pulsionnel. Il y a donc une mixité des processus.
Quelque soit la manière dont on le conceptualise, le psychisme se caractérise par la formation durant
l'histoire individuelle de schèmes relationnels qui guident les conduites de manière durable et qui résistent
au changement. Les constituants de base de ces schèmes présentent une unité et une stabilité. On
distingue "les imagos", "les structures fantasmatiques" et "l'objet" qui est une imago investie liée à une
structure fantasmatique dont la mise en jeu entraîne une satisfaction d’ordre libidinale ou narcissique.
Les "instances" sont des systèmes plus complexes. On distingue le "ça" qui lie les pulsions à des schèmes
relationnels. Le "moi" a une fonction de régulation et de contrôle. Son rôle principal est de gérer des
exigences diverses et contradictoires : exigences pulsionnelles par rapport à celles de la réalité, rapports
antagonistes des instances entre elles. On peut en distinguer le "soi" qui permet l’unification et l’individuation
et finalement l'identité individuelle. Le "surmoi" mémorise les interdits et les éléments identificatoires issus
des parents et de la socioculture. Enfin, pour simplifier, on peut rassembler dans une même notion, le moi
idéal, le soi idéal et l’idéal du moi considérés comme des formes voisines évolutives d'une même instance.
"La dynamique psychique" répond au jeu des forces en présence et aux antagonismes des instances entre
elles. La dynamique correspond aux interactions des éléments que nous avons définis ci-dessus.
Opposition, conflit, compromis sont les modalités de cette dynamique. "L’économique" correspond au flux et
à la force des investissements. L’économique est indispensable, mais c’est une conceptualisation qui reste
assez floue, car la notion « d’énergie psychique » demeure difficile à définir. C’est un concept quantitatif qui
reste purement qualitatif, car aucune mesure n’en est possible.
En associant tous ces aspects, il est possible de retracer des mouvements psychodynamiques typiques. Par
exemple, on dira que le refoulement survient comme moyen de défense contre l’angoisse lorsque tel
événement, significatif pour le sujet, provoque une poussée pulsionnelle. Sur le plan dynamique, une même
organisation psychique peut, selon le moment, avoir des modes de fonctionnement différents. Les
circonstances de la vie peuvent rendre une instance efficace ou déficiente, ce qui provoque un
dysfonctionnement d’ensemble du psychisme. On a ainsi une explication des conduites.
Par exemple, si le moi est renforcé par un environnement cadrant, il peut endiguer les mouvements
pulsionnels du ça, si bien que les conduites prendront, dans ce cas, une tournure mature et adaptée.
Inversement, si les circonstances le fragilisent (perte de repères), le moi perd de son efficacité et donc libère
les autres instances. Autre exemple, si le soi subit un désinvestissement massif (lors d’un échec considéré
comme grave), il peut déstabiliser le moi et provoquer une régression. Ces déstabilisations sont appelées
des « décompensations » lorsqu’elles sont aiguës, mais elles peuvent se chroniciser et provoquer des
fonctionnements régressifs durables.
Entre rigidité et souplesse
Le modèle traditionnel du psychisme met en jeu un ensemble de fonctions, d’instances, d’imagos et de
mécanismes complexes. L’image du cristal employée par Freud (Nouvelles conférences sur la
psychanalyse, 1932) est intéressante pour situer l’idée de structure. Elle sous-entend une organisation
géométrique stable. Cette analogie introduit cependant un aspect critiquable : celle de formes fixes, rigides
et bien individualisables, en nombre limité. Il existe des arguments sérieux en faveur d’une vision plus
souple.
La clinique offre souvent des tableaux nuancés, si bien que les structures que l’on construit à partir des cas
cliniques ne correspondent pas toujours à une forme bien précise. Ensuite, le psychisme s’édifie
progressivement et donc le modèle qui prétend en rendre compte doit être évolutif. Lors de la
psychogenèse, les éléments constitutifs du psychisme ne se développent pas à la même vitesse ni de la
même manière, si bien qu’au terme de l’évolution, on n’a pas un ensemble absolument homogène et
cohérent. Enfin, la structure est composée de sous-structures articulées entre elles de façons diverses et il
n’y a pas de raisons valables pour considérer que l’ensemble forme un bloc homogène.
4. La personnalité humaine
Psychisme et personnalité
Le modèle du psychisme est un système abstrait et simplifié qui a un effet heuristique considérable. Il
permet d’expliquer très largement la clinique et de s’orienter dans la pratique thérapeutique. Le psychiatre et
psychanalyste Jean Bergeret, à partir de 1970, a œuvré pour que l'on mette en avant la "personnalité",
conçue comme la structure psychique prise dans son ensemble.
Dès les années 1950, aux USA Gérald Blum et d'autres ont affirmé que « les conception psychanalytiques
semblent contenir la promesse d'aboutir à une théorie définitivement valables de la personnalité » (Les
théories psychanalytiques de la personnalité, p. X).
Les formes stables de l'organisation psychique est une manière de concevoir la personnalité de l’individu,
car on considère que les traits psychologiques produits par le psychisme sont des manières durables
d’interagir avec l'environnement relationnel et social et qu'ils diffèrent selon les individus. La notion de
personnalité est plus vaste, et s'il est intéressant de la rapporter à la structure psychique, elle la dépasse.
Toutefois cette appellation est intéressante car elle montre la volonté d'un abord globalisant, holistique, et
non pas parcellaire, de l'homme.
Ainsi, différents types peuvent être distingués. Les aspects nettement pathologiques du caractère sont dus,
soit à une forme peu élaborée (archaïque) du fonctionnement psychique, soit à un déséquilibre pulsionnel.
Quant aux crises bruyantes avec recrudescence symptomatique, elles s’expliquent par une déstabilisation
brutale de l’équilibre psychique. L’équilibre qui permettait une adaptation des conduites se rompt et des
symptômes évidents et gênants apparaissent.
Conclusion
Cet effort pour définir le psychisme sur un mode opératoire (instrumentaliste) vise à fournir un embryon de
paradigme scientifique à la psychologie clinique, la psychanalyse, la psychiatrie, la psychopathologie, ce qui
permettrait d’éviter leur éparpillement conflictuel.
La conception du psychisme défendue ici ne s'inscrit pas dans le courant de la philosophie substantialiste
qui prétend à l'existence d'une substance propre à l'esprit. Le terme psychisme ne désigne pas non plus la
subjectivité au sens phénoménologique (le mental).
La définition est étrangère à la psychologie traditionnelle qui fait du mental, de la subjectivité, du conscient,
son objet. Le mental est considéré comme un ensemble factuel (pas très fiable) auquel il faut adjoindre les
comportements, les conduites (finalisées), les symptômes, les traits de caractère, le déroulement de la vie,
pour avoir les données utiles permettant de construire un modèle du psychisme individuel.
Nous proposons une conception que l'on peut qualifier de "métapsychologique", en reprenant le terme que
Freud a utilisé pour le distinguer sa théorisation des psychologies appuyées sur le mental et/ou qui attribuent
au mental un statut de substance (spirituelle ou idéelle).
Le modèle du psychisme est bien un modèle, une construction théorique. Il donne une intelligibilité aux
conduites humaines et permet de différencier divers types de personnalités en tentant de concilier et de
conjuguer la triple détermination, biologique, cognitivo-représentationnelle et sociale de l'homme.
Si on prend une posture réaliste et que l'on veut faire correspondre au domaine d'étude quelque chose de
réel en chaque homme, ce sera un composite, car tout laisse à penser que ce que l'on désigne par
psychisme est à cheval sur le cognitif et le neurobiologique et intègre des influences sociale. Le psychisme
désigne cette zone d’interaction qui produit les conduites relationnelles de l’être humain au sein d’une
socioculture.
Si l'on étend l'application du concept de psychisme au-delà de l'aspect psychologique et que l'on entre dans
des considérations philosophiques, on pourrait dire que, du mélange incertain entre le biologique, le social et
le cognitif, naissent les motivations et passions de toutes sortes qui animent les hommes. Le psychisme est
le concept de ce rassemblement d’influences hétérogènes dont il faut reconnaître qu'il est chaotique et
conflictuel.
Bibliographie :
Juignet P., La psychanalyse une science de l'homme ? Genève-Paris, Delachaux et Niestlé, 1999.
Manuel de psychopathologie générale, Grenoble, PUG, 2015.
Manuel de psychothérapie et de psychopathologie clinique, Grenoble, PUG, 2016.
Juignet, Patrick. L'idée d'esprit. Philosophie, science et société [en ligne]. 15 novembre 2016. URL :
https://philosciences.com/12-philosophie-generale/ontologie-reel-realite/223-idee-esprit.
Juignet, Patrick. Les grandes phases structurantes du psychisme. Philosophie, science et société [en ligne]. 20
mai 2020. URL : https://philosciences.com/philosophie et psychopathologie/psychopathologie
generale/447-phases-structurantes-psychisme.
Laplanche J. et Pontalis J.-B., Vocabulaire de psychanalyse, Paris, PUF, 1978.
Elias N., La Civilisation des mœurs, Paris, Calmann-Lévy, 1973.
La Dynamique de l’Occident, Paris, Calmann-Lévy, 1973.