Lexploitation Souterraine
Lexploitation Souterraine
Lexploitation Souterraine
Pour atteindre les couches de charbon, on creuse au minimum deux puits qui
permettent l'aérage des galeries, la circulation des hommes, le transport du matériel et
l'évacuation du charbon au jour. Les installations de surface sont groupées autour de
ces puits et constituent la superstructure du siège d'exploitation.
L'infrastructure générale comprend un réseau de galeries qui conduisent aux couches à exploiter. A partir des
puits, on creuse à différents niveaux, qui forment les étages d'exploitation, de grandes galeries horizontales
(bowettes ou travers-bancs) recoupant les différentes veines du charbon. Dans chaque veine, à partir de l'endroit
où ces galeries rencontrent le charbon et jusqu'aux limites du panneau, on creuse à la même veine des galeries
secondaires horizontales, les voies, qui délimitent à leur tour les quartiers d'exploitation.
La "taille", c'est-à-dire le chantier d'abattage, est alors ouverte dans la couche entre deux voies sensiblement
parallèles. Elle se déplace d'un bout à l'autre des deux voies (voie de tête et voie de base) par abattage de
tranches successives perpendiculaires aux voies.
La galerie au rocher : creusées à partir des puits et à différents niveaux, les galeries principales délimitent les
étages d'exploitation. Ce creusement est effectué la plupart du temps par des "Jumbos de foration" ou des
machines de creusement. Bétonnées ou équipées de cintres métalliques, elles sont indispensables pour
reconnaître le gisement et assurer la communication entre la base du puits et les chantiers d'abattage.
La voie ou galerie au charbon : à chaque étage, à l'intersection de la galerie et de la veine de charbon, des
galeries secondaires sont tracées dans le charbon. Elles permettent de reconnaître les limites des champs
d'exploitation et délimitent les différents secteurs.
La taille : la taille est le chantier de production qui progresse dans la veine entre sa voie de base et sa voie de
tête. Le charbon est abattu sur toute la hauteur de la veine par des engins mécanisés (rabots, haveuses) qui se
déplacent le long du front de taille. En cas de veine très épaisse, seule une tranche est abattue et le charbon en
surplomb est soutiré en arrière de la taille à travers le soutènement. Le charbon est transporté jusqu'au jour par
des convoyeurs à raclettes et à bandes. Au fur et à mesure de l'abattage, le chantier avance ; pour soutenir les
terrains on utilise aujourd'hui et de plus en plus le "soutènement marchant", qui est réavancé dès que l'engin
d'abattage a dégagé la place d'une nouvelle "havée".
Le vide créé par l'extraction peut être comblé selon deux procédés : les terrains s'effondrent d'eux-mêmes à
l'arrière de la taille, c'est le foudroyage ; le vide est comblé par l'apport extérieur de sable ou de stériles, c'est le
remblayage.
La recette du fond : elle peut être comparée à une gare de triage située à la base du puits. Le charbon acheminé
par convoyeurs ou trains de berlines y est collecté. Dans les puits à forte production, la circulation est régulée
automatiquement.
Extraction et recette du jour : le charbon est remonté
au jour par de puissants moteurs électriques installés
soit à côté des chevalements, soit au sommet de la tour
d'extraction. Ils assurent le mouvement de noria, entre
la recette du fond et celle du jour de deux cages d'acier
à plusieurs étages chargées de berlines ou de "skips"
(silos mécaniques) qui peuvent contenir jusqu'à 20
tonnes de produits.
Réplique de la recette du fond, la recette du jour : là, les
berlines sont décagées ou les skips vidés
automatiquement. Les berlines pleines sont aussitôt
remplacées par d'autres, vides, et les cages ou skips sont
renvoyés au fond. Le charbon brut déchargé est dirigé
vers les lavoirs.
Indiquons au passage que les deux principales techniques d'exploitation du gisement sont la longue taille et les
chambres et piliers. C'est la première qui est la plus utilisée en Europe et en France. Comme on l'a vu plus haut,
la taille est une longue galerie dans l'épaisseur de la veine, qui se déplace parallèlement à elle-même et dont la
largeur ne dépasse pas 3 à 4 mètres. La méthode par chambres et piliers consiste à creuser un réseau de galeries
se recoupant perpendiculairement, suffisamment proches les unes de autres pour extraire une proportion
substantielle du gisement, et ne laissant que les "piliers" résiduels qui peuvent être maintenus en place ou
foudroyés.
Des progrès considérables ont été faits pour améliorer la productivité et la sécurité du personnel dans les
exploitations souterraines.
L'abattage et l'extraction s'automatisent de plus en plus. Des rabots ou des haveuses télécommandés, qui abattent
le charbon sur toute la hauteur de la veine en progressant le long du front de la taille, permettent de rester à
l'écart des poussières et des chutes de blocs.
Le pilotage des ventilateurs et le fonctionnement des salles d'exhaure (pompage vers la surface des eaux
recueillies au fond) sont également assurés par des automates programmables.
De plus, bénéficiant d'une grande souplesse de gestion, les mines à ciel ouvert s'adaptent mieux à la demande des
marchés. Cette forme d'extraction s'apparente plus à une activité de terrassement et de transport qu'à celle d'une
mine souterraine. De ce fait, elle est plus facile et moins coûteuse.
Le matériel moderne de plus en plus lourd et puissant permet d'exploiter à ciel ouvert des mines qui peuvent
atteindre 400 mètres de profondeur avec des rendements et des résultats bien supérieurs à ceux du "fond".
Les couches de charbon apparaissent au fur et à mesure que le chantier se creuse. Des engins de travaux publics
effectuent l'extraction et le chargement du minerai. La desserte des divers matériels se fait par un réseau de pistes
en gradins développé tout autour.
Plus le chantier s'enfonce, plus il se rétrécit. L'exploitation est arrêtée en fonction de critères de rentabilité, c'est-
à-dire lorsque la quantité de stériles à déplacer est de dix à quinze fois supérieure à celle du charbon extrait. On
procède alors au remblaiement du site à l'aide des stériles mis en réserve. A cette occasion, les paysages sont
reconstitués et mis en valeur (plans d'eau, zones industrielles, reboisement ou retour des terres à leur vocation
agricole).