Le Cancer Du Rein
Le Cancer Du Rein
Le Cancer Du Rein
Springer
Paris
Berlin
Heidelberg
New York
Hong Kong
Londres
Milan
Tokyo
St4phane Culine et Jean-Jacques Patard
Le cancer du rein
~ Springer
St4phane Culine
Centre Val d'Aurelle Paul Lamarque
Parc Eurom4decine
34298 Montpellier cedex 5
Jean-Jacques Patard
CHU Rennes
Service d'Urologie, UMR 60-61
CNRS 2, rue Henri Le Guilloux
35033 Rennes cedex 09
Cet ouvrage est soumis au copyright. Tous droits r4serv6s, notamment la reproduction et la repr6sentation la
traduction, la r4impression, l'expos4, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmission par voie
d'enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfilm ou tout autre moyen ainsi que la conserva-
tion des banques de donn4es. La loi franqaise sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version en vigueur
n'autorise une reproduction int4grale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant le paiement
des droits. Toute repr4sentation, reproduction, contrefaqon ou conservation dans une banque de donn6es par
quelque proc4d4 que ce soit est sanctionn4 par la loi p4nale sur le copyright.
L'utilisation dans cet ouvrage de d6signations, d6nominations commerciales, marques de fabrique, etc. m~me
sans sp6cification ne signifie pas que ces termes soient libres de la 16gislation sur les marques de fabrique et la
protection des marques et qu'ils puissent 4tre utilis4s par chacun.
La maison d'4dition d4cline toute responsabilit4 quanta l'exactitude des indications de dosage et des modes
d'emplois. Dans chaque cas il incombe a l'usager de v4rifier les informations donn4es par comparaison a la lit-
t6rature existante.
Bensalah Karim
Service d'urologie
CHU Pontchaillou
2, rue Henri-Le-Guilloux
35033 Rennes cedex 9 et Universit6 de Rennes
35000 Rennes, France
Corr6as Jean-Michel
Service d'urologie
H6pital Necker-Enfants malade
149-161 rue de S~vre
75743 Paris cedex 15, France
Crepel Maxime
Service d'urologie
CHU Pontchaillou
2, rue Henri-Le-Guilloux
35033 Rennes cedex 9 et Universit6 de Rennes
35000 Rennes, France
Culine St6phane
D6partement d'oncologie m6dicale
Centre r6gional de lutte contre le cancer Val d'Aurelle
Parc Eurom6decine
34298 Montpellier cedex 5, France
Danzon Arlette
Registre des tumeurs du Doubs
CHU Saint Jacques
2, place Saint-Jacques
25030 Besanqon cedex
R6seau fran~ais des registres de cancer FRANCIM
Facult6 de m~decine
Unit6 Inserm 558
37, all&s Jules-Guesde
31073 Toulouse cedex, France
Escudier Bernard
Institut Gustave Roussy
Villejuif
39, rue Camille-Desmoulins
94805 Villejuif, France
6 Le cancer du rein
Fergelot Patricia
D6partement de biochimie et g6n6tique mol6culaire
CHU Pontchaillou
2, rue Henri-Le-Guilloux
35033 Rennes cedex 9, France
Fernandez Fr6d6ric
Service d'Urrologie
CHU Strasbourg
1, place de l'H6pital
67091 Strasbourg cedex, France
Hutterer Georges C.
Cancer Prognostics and Health Outcomes Unit
Universit6 de Montr6al,
Montr6al, Qu6bec, Canada
Jacqmin Didier
Service d'Urrologie
CHU Strasbourg
1, place de l'H6pital
67091 Strasbourg cedex, France
lewett Michael A. S.
Division of Urology
Department of Surgical Oncology
Princess Margaret Hospital and the University Health Network
University of Toronto
Ontario, Canada
Karakiewicz Pierre
Cancer Prognostics and Health Outcomes Unit
Universit6 de Montr6al
Montr6al, Qu6bec, Canada
Klatte Tobias
Department of Urology
David Geffen School of Medicine at UCLA
University of California-Los Angeles
Los Angeles, CA, l~tats-Unis
Lang Herv6
Service d'Urrologie
CHU Strasbourg
1, place de l'H6pital
67091 Strasbourg cedex, France
Liste des auteurs 7
Lechevallier l~ric
Service d'urologie
H6pital Salvator
249, boulevard de Sainte-Marguerite
13274 Marseille, France
Mejean Arnaud
Service d'urologie
H6pital Necker-Enfants malade
149-161 rue de S6vre
75743 Paris cedex 15, France
Mouracad6 Pascal
Service d'Urrologie
CHU Strasbourg
1, place de l'H6pital
67091 Strasbourg cedex, France
N6grier Sylvie
Universit6 de Lyon et centre L6on B6rard
Medical Oncology Dept et Inserm unit6 590
28, rue Laennec
69373 Lyon Cedex 08, France
Oudard St6phane
D6partement d'oncologie m6dicale
H6pital Europ6en Georges Pompidou
20, rue Leblanc
75015 Paris, France
Pantuck Allan J.
Department of Urology
David Geffen School of Medicine at UCLA
University of California-Los Angeles
Los Angeles, CA, l~tats-Unis
Patard Jean-Jacques
Service d'urologie
CHU Pontchaillou
2, rue Henri-Le-Guilloux
35033 Rennes cedex 9 et universit6 de Rennes
35000 Rennes, France
Pouessel Damien
D6partement d'oncologie m6dicale
Centre r6gional de lutte contre le cancer Val d'Aurelle
Parc Eurom6decine
34298 MontpeUier cedex
8 Le cancer du rein
Ravaud Alain
D6partement d'oncologie m6dicale
CHU Bordeaux, h6pital Saint-Andr6
1, rue Jean-Burguet
33000 Bordeaux, France
Rioux-Ledercq Nathalie
Service d'anatomie et de cytologie pathologiques
P61e Cellules et Tissus
CHU Pontchaillou
2, rue Henri-Le-Guilloux
35033 Rennes cedex 9, France
Robert Caroline
Institut Gustave Roussy
vtu0uif
39, rue Camille-Desmoulins
94805 Villejuif, France
Roy Catherine
Service de radiologie
CHU Strasbourg, 1
place de l'H6pital
67091 Strasbourg cedex, France
Salomon Laurent
Service d'urologie
CHU Henri-Mondor
Avenue du Mar6cha-de-Lattre de Tassigny
94000 Cr6teil, France
Veillard David
Service d'6pid6miologie et de sant6 publique
H6pital Pontchaillou - CHU de Rennes
2, avenue Henri-Le-Guilloux
35033 Rennes cedex, France
Michel Velten
Laboratoire d'6pid6miologie et de sant6 Publique
Registre des cancers du Bas-Rhin
Facult6 de m6decine
Universit6 Louis Pasteur
11, rue Humann
67085 Strasbourg
R6seau franqais des registres de cancer FRANCIM
Facult6 de m6decine
Unit6 Inserm 558
37 all6es Jules-Guesde
31073 Toulouse cedex, France
Liste des auteurs 9
Verhoest Gregory
D6partement d'oncologie mddicale
Centre r6gional de lutte contre le cancer Val d'Aurelle
Parc Eurom6decine
34298 MontpeUier cedex 5, France
Volpe Alessandro
Division of Urology
San Luigi Hospital
Orbassano
University of Turin, Italy
Wagner Bernard
Service d'Urrologie
CHU Strasbourg
1, place de l'H6pital
67091 Strasbourg cedex, France
SOMMAIRE
D. Veillard, A. D a n z o n et M. Velten
Objectif pMagogique
Connaitre les m6thodes d'analyse et les donn6es disponibles concernant l'incidence,
la mortalit6, la survie et les facteurs de risque du cancer du rein en France.
Points importants
9 L'incidence du cancer du rein augmente r6guli~rement, en France, chez les
hommes comme chez les femmes, le sex-ratio se maintenant ~ environ 2 en dSfa-
veur des hommes.
9 La mortalit8 reste globalement stable, avec une surmortalit6, par rapport ~ la
population standard de r6f~rence, surtout pour les stades avancSs.
9 Concernant ces deux indicateurs, des disparitSs non n~gligeables persistent selon
les rSgions et les dSpartements alors que la situation globale ffan~aise ne pr~sente
pas de difference significative par rapport ~ la plupart des autres pays europ6ens.
9 La survie, qui est surtout li6e ~ l'~ge et au stade au diagnostic, s'est amOlior6e,
plaqant la France dans une position favorable ~ l'&helle de l'Europe.
9 Le cancer du rein est une maladie dont les causes sont multifactorielles, plusieurs
facteurs de risque (d'origine g6n~tique et li6s aux comportements individuels)
6rant d~sormais identifi6s, d'autres, suspect6s (notamment professionnels et li~s
l'environnement), devant faire l'objet de recherche compl~mentaires.
R~f~rences clds
9 Remontet L, Est~ve J, Bouvier AM et al. (2003) Incidence et mortalit6 par cancer en
France de 1978 ~ 2000. Rev l~pidemiol Sante Publique 51:3-30
9 Velten M, Grosclaude P (2007) Survie des patients atteints de cancer en France.
Etude des registres du rdseau FRANCIM. Springer-Verlag France.
9 McLaughlin JK, Lipworth L, Tarone RE et al. (2006) Epidemiologic aspects of renal
cell carcinoma. Semin Oncol 33(5): 527-33
9 Pairon JP, Borchard P, Le Bourgeois, JP et al. Les cancers professionnels. I~ditions
Margaux Orange, Paris.
14 Le cancer du rein
1. Selon l'arr4te du 6 novembre 1995, relatif au Comite National des Registres ~( Un registre est defini
comme un recueil continu et exhaustif de donnees nominatives interessant un ou plusieurs evenements de
sante dans une population geographiquement definie, ~ des fins de recherche ou de sante publique, par une
equipe ayant les competences appropriees. ~
2. La qualification est delivree tous les quatre ans, awes evaluation, par le Comite National des Registres. Le
financement des registres par l'Institut de Veille Sanitaire est conditionne par cette qualification.
3. Cette base de donnees regroupe au 30 juin 2006, des informations decrivant 614 613 tumeurs soit l'en-
semble des donnees d'incidence collectees depuis leur creation par les registres. Cette base est geree par le
service de statistique des Hospices Civils de Lyon (HCE).
4. Les donnees issues des registres sont publiees dans (( Cancer incidence in five continents Vol. VIII ~ et
GLOBOCAN 2002 et consultables sur : http://www-dep.iarc.fr/
Principaux indicateurs et facteurs de risque de cancer du rein 15
* Departement associant registres general et registres specialises. Source 9 reseau frangais des registres de
cancer FRANCIM.
5. Deliberation n ~ 03-053 du 27 novembre 2003 portant adoption d'une recommandation relative au trai-
tements de donnees ~ caracthre personnel mis en oeuvre par les registres de cancer. Cette recommandation
est imprimable sur" http://www.cnil.fr/index.php?id= 1355&delibuid.= 11 &cHash=dd9fd04bde
16 Le cancer du rein
celles des voies excrdtrices. Cela resulte du fait que le cancer du rein et des autres
organes urinaires (sauf la vessie) representaient une seule cat6gorie de cancer dans la
Classification internationale des maladies version 9 (CIM-9) et la Classification inter-
nationale des maladies appliqu6e ~t l'oncologie, 1TM 4dition (CIMO-1). Ce regroupe-
ment a 4t6 conserv4, en particulier car la mortalit4 ne peut pas 4tre ddtaill4e par
sous-localisation. Les cancers du parenchyme rdnal repr4sentent environ 80 % de
l'ensemble des tumeurs du rein et des voies excr4trices.
Les rdsultats issus des registres sont publids r4gulihrement par chaque registre et
par FRANCIM. Ces rdsultats servent de r4f4rence pour r4aliser des estimations d'in-
cidence a l'6chelle nationale.
Principalesdonn6es disponibles
Tableau II - P r i n c i p a u x indicateurs.
Waux Taux
Sexe Taux brut standardis6s Nombre
standardis6s
Europe Monde de cas
Mortalit4
Homme 8,2 7,1 4,6 2 329
Femme 4,2 2,6 1,7 1 278
6. Mortalit4 observ4e par cancer en France et dans 22 r6gions m6tropolitaines. Situation pour la p4riode
1998-2002 et 4volution entre 1983-1987 et 1998-2002 9 http://www.invs.sante.fr/cancer_1983_2002/
default.htm
Principaux indicateurs et facteurs de risque de cancer du rein 17
............................................................................
i.
Prostate
Poumon
C61on-rectum
L~vre-Bouche-Pharynx
Vessie
Lymphome malin non hodgkinien
Rein
Foie-
Estomac
(Esophage
Larynx
Leuc~mies
M@lanome de la peau
Pancreas
Syst@me nerveux central
Mydlome
"lhyro~de
Incidence
Maladie de Hodgkin
,- Mortalit~
Mesoth~liome
0 I 0 000 20 000 30 000 40 000 50 000
Nombre de cas
Cas incidents et deces estimes chez l'homme, en France en 2000, classes par ordre de
Fig. 1 -
frequence decroissante de l'incidence.
Sein
C61on-rectum
Corps uterin
Poumon
Ova ire ~'~=='=:~
Lymphome malin non hodgkinien
M~lanome de la peau
Col ut@rin
Rein
ThyroYde
......
Leuc~mies
................
Estomac ~ >
Systeme nerveux central
L~vre-Bouche-Pharynx
Pancreas
Vessie
My~lome
Foie
CEsophage
Maladie de Hodgkin
Incidence
Larynx
Mortalit~
M~soth@liome
F i g . 2 - Cas incidents et deces estimes chez la femme, en France en 2000, classes par ordre de
frequence decroissante de l'incidence.
18 Le cancer du rein
r6alis6e sp6cifiquement sur les cancers du parenchyme r6nal ~ partir de sept registres,
le n o m b r e de nouveaux cas 6tait estim6 tt 6 482 en 2000 (4).
Pour la m 6 m e annde, avec 3 607 ddc~s dont 65 % chez l ' h o m m e , ce cancer se
situait au 12 e rang de l'ensemble des d6c6s par cancer chez l ' h o m m e et chez la femme.
I1 reprdsentait 2,4 % de l'ensemble des d6c~s par cancer. Les taux de mortalit6 stan-
dardis6s dtaient de 4,6 et 1,7 p o u r 100 000 respectivement chez l ' h o m m e et chez la
femme.
Tableau III - Nombres estimes de cas et de ddc~s par tranche d'~.ge et par sexe en France en
2000.
Tableau I V - Taux estim6s pour 100 000 personnes/ann6es par tranche d'~ge et par sexe en
France en 2000.
100~---7. ~ - ,ZZncid%7~i~.o.:eH-~m~-mTe-_:_
i ................................................................................ ~100
~----i ~ Incidence Femrne ~ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
........................................................................... ~[~-- . . . . . . . . . . . . . . . . . .
......................................................................... /_ ..................... : oo
i~ 0
i
20 g0
.... 4'0 "vO J
60 70 ,
80 L
90
age
Nombre Nombre de cas selon la classe d'fige et selon le Nombre de cas selon le
de cas stade (%) sexe et selon le stade (%)
selon le
Stade Nombre stade 80 et
pTNM de cas (% ) < 60 60 - 69 70 - 79 plus Homme Femme
n 597 n=175 n=167 n=191 n=403 n=194
= n =64
Stade 1 264 44 51 50 39 28 43 46
p _ _
Stade 2 60 10 13 11 7 8 11 9 NS
0,001
Stade 3 108 18 17 16 24 9 17 20
Stade 4 150 25 19 23 27 48 26 24
Stade X 15 3 0 2 4 6 3 1
Source 9 dtude F R A N C I M ~ E,piddmiologie des cancers du parenchyme r~nal en France, incidence en 2000 et estimation de la
pr&alence en 2004 ~.
Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer du parenchyme renal et des
voies excretrices est passe de 2 481 ti 5 306. Chez l'homme, cette augmentation corres-
pond ti un taux annuel moyen d'evolution de 2,70 %, ce qui situe ce cancer au 7 e rang
parmi les cancers dont l'incidence a augmente ces vingt derni~res annees. Chez la
femme, ce taux est de 3,74 %, ce qui situe ce cancer au 5 e rang. Le risque d'etre atteint
de ce cancer augmente, pour les deux sexes, entre les cohortes de naissance les plus
anciennes et les plus recentes.
Dans le m e m e temps, la mortalite n'a augmente que tres leg~rement.
Selon des etudes realisees ti partir des donnees du SEER program une partie de
l'augmentation de l'incidence des cancers ti cellules renales serait lice ti l'augmenta-
tion de l'incidence des tumeurs de petite taille par la realisation precoce ou fortuite
d'examens d'imagerie (5, 6). Dans le meme temps, il n'est pas note de diminution de
l'incidence des cancers de stade avance. Les resultats presentes ci-dessus montrent une
proportion elevee, en France, de cancers de stade 4 (25 %), notamment chez les
personnes figees (4). Les resultats de cette etude serviront de reference pour de
nouvelles etudes destinees ti verifier si les tendances americaines sont egalement
constatees en France.
Principaux indicateurs et facteurs de risque de cancer du rein 21
8. Mortalit~ observ6e par cancer en France et dans 22 r6gions m4tropolitaines. Situation p o u r la p~riode
1998-2002 et 6volution entre 1983-1987 et 1998-2002" http://www.invs.sante.fr/cancer_1983_2002/
default.htm
9. Les donn4es issues des registres sont publi~es d a n s . Cancer incidence in five continents Vol. VIII ~ et
GLOBOCAN 2002 et consultables sur 9http://www-dep.iarc.fr/
22 Le cancer du rein
20- 20
Incidence Homme D ]
I
Incidence Femme i)))~,i)i)i)i
~15 -- ............................................................... Mortalit~ Homme m -- - 15
Mortalit~ Femme [ ]
g
-10
-5
j j ~ , j
0
Taux standardises
la population mondiale pour 100 000 habitants (TSM)
Fig. 5 - Taux standardis4s de mortalit4 (population de r4f4rence mondiale) par r4gion, p4riode
1998-2002 chez les hommes.
Principaux indicateurs et facteurs de risque de cancer du rein 23
Taux standardises
la population mondiale pour 100 000 habitants (TSM)
Source" Mortalit~ observ~e par cancer en France et dans 22 r~gions m~tropolitaines. Situation pour la p~riode 1998-2002
et dvolution entre 1983-1987 et 1998-2002. 9 http://www.invs.sante.fr/cancer_1983__2002~default, htm
Fig. 6 - Taux standardis4s de mortalit4 (population de r4f4rence mondiale) par r4gion, p4riode
1998-2002 chez les femmes.
o1 ..................................................... o ol .................................................... po
,980 ,..~ ~o ,~ ~ooo ,.o ,.~ 1.9o 1..~ 2o0o
annee ann.ee
I1 convient donc d'etre attentif ~ la m8thode qui a dt~ utilis~e lorsqu'il s'agit de
comparer les r6sultats de plusieurs analyses de survie. Pour comparer plusieurs popu-
lations, dont les structures d'~ge peuvent diff~rer, on applique habituellement en plus
une mOthode de standardisation sur une population de r6f~rence, afin de permettre
des comparaisons ajustSes sur l'Sge (10).
1 an 3 ans 5 ans
0 [15;45[
o
zx [45;55[
+ [55;65[
x [65;75[
o [75;++[
q _
o
I I I I I I
0 1 2 3 4 5
D~lai en a n n ~ e s d e p u i s le d i a g n o s t i c
Les variations de la survie selon la pEriode ont Et4 analys4es selon 3 p4riodes de 3 ans :
1989-1991, 1992-1994, 1995-1997. La survie relative a 5 ans passait de 61 a 64 % entre
la premi&e et la derni&e p4riode. Chez les femmes, l'amElioration 4tait plus nette que
chez les h o m m e s . En effet, la survie passait de 60 ~ 66 % chez les femmes, alors qu'elle
ne passait que de 59 a 6 1 % chez les h o m m e s . L'analyse multivari4e confirmait cet
effet de la p4riode.
Tableau VIII- Survie brute et relative (%) ~ 1, 3 et 5 ans en fonction de la pEriode de diagnostic.
1 an 3 ans 5 ans
La survie selon le stade au diagnostic des cancers du parenchyme r0nal a 0t0 0tudi0e
par sept registres des cancers du r0seau FRANCIM. Cependant, les r0sultats ne sont
pas encore disponibles. I1 n'existe pas d'autres rOsultats en France en population gOn0-
rale. Les r0sultats de survie sont publi0s, pour les registres Nord-Am0ricains, par le
SEER program. La survie relative/t 5 ans des cancers du parenchyme et des voies excr0-
trices publi0e pour la p0riode 1996-2003 a partir de 17 registres du SEER program
Otait de 65,5 %. La dOfinition du stade adopt0e par le SEER program est standardis0e
et simplifi0e afin de permettre des comparaisons dans le temps. La survie relative ~t
5 ans des cancers du parenchyme r0nal et des voies excr0trices diagnostiquOs a un
stade localisO (tumeur ne d0passant pas le site primaire) Otait de 89,6 %. Elle Otait de
60,8 % lorsque le cancer avait atteint les ganglions rOgionaux ou d0pass0 le site
primaire, et de 9,5 % lorsqu'il s'agissait d'un stade m0tastatique. La survie des stades
inconnus Otait de 35,2 %.
Principalesdonndes disponibles
Donn es solides
De faqon gdnerale, et comme l'indiquent les donnees crees dans le paragraphe
<<connaitre l'incidence et la mortalite du cancer du rein en France ~, le cancer du rein
est une maladie qui, encore actuellement, touche avant tout les hommes ages de plus
de 60 ans.
Concernant les facteurs d'exposition lies aux comportements individuels, l'asso-
ciation entre cancer du rein et exposition au tabac est celle dont le lien de causalite
est actuellement le mieux admis. C'est ce que montrent en particulier les resultats de
la meta-analyse publiee par Hunt et al. en 2005 (RR fumeurs versus non-fumeurs
estime autour de 1,4) (16). Cette association est marquee par une augmentation du
risque relatif lice a l'augmentation de la dose d'exposition, cela pour les deux sexes
(RR estime autour de 2 pour les fumeurs a plus de 20 cigarettes par jour) et, pour les
fumeurs ayant cesse de fumer depuis une longue periode (plus de 10 ans), par une
reduction substantielle du risque.
Uobesite est egalement consideree comme un facteur de risque independant de
cancer du rein, dans les deux sexes. La revue de la litterature publiee en 2001 par
Bergstrom et al. retrouve effectivement un risque relatif superieur a 1 pour les
hommes dont l'indice de masse corporelle (IMC) est superieur aux valeurs definies
comme normales comme pour les femmes (21). Ces resultats sont notamment ceux
issus de cohortes professionnelles ou en population (22-24). Ces auteurs mettent par
ailleurs en evidence une augmentation du risque lice a l'augmentation de I'IMC.
Ainsi, en cas d'obesite sevhre, definie pour un IMC superieur au 4 e quartile, on
retrouve un OR compris entre 1,2 et 4,6 selon les etudes. Ce lien de causalite doit 4tre
mis en perspective avec l'evolution de la prevalence de l'obesite dans notre pays,
comme dans la plupart des pays developpes, mais aussi dans de nombreux pays en
voie de developpement, en particulier parmi les populations jeunes.
Concernant l'association hypertension arterielle et cancer du rein, elle a fait l'objet
de discussions pendant de nombreuses annees en raison des difficultes a separer l'effet
lie a l'hypertension de celui lie a la prise d'antihypertenseurs, plusieurs etudes sugge-
rant qu'il existait un effet propre ~t ces derniers.
Uanalyse des donnees epidemiologiques desormais disponibles est en faveur d'un
effet propre de l'hypertension arterielle dans l'etiologie du cancer du rein, avec un RR
compris entre 1,5 et 2 selon les etudes, chez les hommes comme chez les femmes,
aprhs ajustement sur les deux principaux facteurs de risque identifies (tabac et
obesite). De plus, l'effet propre a la prise prolongee d'antihypertenseurs, notamment
les diuretiques, n'est pas confirme aprhs ajustement pour hypertension arterielle (22,
25, 26).
30 Le cancer du rein
Enfin, selon les rdsultats de plusieurs dtudes, et notamment ceux d'une cohorte
rdtrospective regroupant des donndes internationales, les patients prdsentant une
insuffisance rdnale terminale et dialysds ont un exc6s de risque de survenue d'un
cancer du rein, cela quelle que soit la pathologie ~il'origine de cette insuffisance rdnale
(27). Les rdsultats de cette dtude rdtrospective retrouvent un ratio standardisd d'inci-
dence supdrieure ~l 3 pour ces patients par rapport ~i la population gdndrale. Cet exc~s
de risque existe quels que soient l'~ige et le sexe alors que le type de dialyse ne repr6-
sente pas en soi un facteur de risque du cancer du rein ~i cellules claires (27-29).
Comme pour l'obdsitd, ce lien de causalitd doit etre mis en perspective avec les
estimations de l'dvolution de la prdvalence de l'insuffisance rdnale chronique en
France. Selon nous, ces rdsultats devraient 6galement plaider en faveur de recom-
mandations de suivi et de surveillance sp&ifiques pour ces patients ~i l'dgard du
risque de survenue de cancer du rein.
R~f~rences
1. Tyczynski JE, Ddmaret E, Parkin DM (2003) Standards and guidelines for cancer registra-
tion in Europe, the ENCR recommendations, volume 1. IARC technical publication n~
IARC press, Lyon
2. World Health Organisation, Geneva (2000) International Classification of Diseases for
Oncology, ICD-O, 3th edition
3. Remontet L, Est~ve Jet al. (2003) Cancer incidence and mortality in France over the per-
iod 1978-2000. Incidence et mortalit~ par cancer en France de 1978 ~ 2000. Rev Epidemiol
Sant6 Publique 51:3-30
4. Danzon A, Langlois J, Cr6tarre B et al. Epidemiology of kidney parenchyma cancer in
France: incidence in 2000 and estimation of prevalence in 2004 : a population based study
from seven cancer registries (article soumis)
32 Le cancer du rein
5. Hollingsworth JM, Miller DC, Daignault Set al. (2006) Rising incidence of small renal
masses: a need to reassess treatment effect. J Natl Cancer Inst 98:1331-4
6. Nguyen MM, Gill IS, Ellison LM (2006) The evolving presentation of renal carcinoma in
the United States: trends from the Surveillance, Epidemiology, and End Results program.
J Urol 176:2397-400
7. Esthve J, Benhamou E, Raymond L (1993) M4thodes statistiques en 4pid4miologie des-
criptive. Les 4ditions INSERM, Paris.
8. Kaplan ES, Meier P (1958) Non-parametric estimation from incomplete observation. Am
Stat Assoc J 53:457-80
9. Cox DR (1972) Regression models and life tables. J R Stat Soc B 34:187-220
10. Capocaccia R, Gatta G, Roazzi Pet al. (2003) The EUROCARE-3 database: methodology
of data collection, standardisation, quality control and statistical analysis. Ann Oncol 14
Suppl 5:v14-27
11. Velten M, Grosclaude P (2007) Survie des patients atteints de cancer en France. t~tude des
registres du r~seau FRANCIM. Springer-Verlag France, Paris
12. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. (2003) EUROCARE 3: survival of cancer patients dia-
gnosed 1990-1994 results and commentary. Ann Oncol 14 Suppl 5:v61-118
13. McLaughlin ]K, Lipworth L, Tarone RE et al. (2006) Epidemiologic aspects of renal cell
carcinoma. Semin Onco133:527-33
14. Dhote R, Thiounn N, Debr4 B et al. (2004) Risk factors for adult renal cell carcinoma. Urol
Clin North Am 31:237-47
15. Fu H, Boffetta P (1995) Cancer and occupational exposure to inorganic lead compounds:
a meta-analysis of published data. Occup Environ Med 52:73-81
16. Hunt JD, van der Hel OL, McMillan GP et al. (2005) Renal cell carcinoma in relation to
cigarette smoking: meta-analysis of 24 studies. Int J Cancer 114:101-8
17. Goodman M, Morgan RW, Ray R et al. (1999) Cancer in asbestos-exposed occupational
cohorts: a meta-analysis. Cancer Causes Control 10:453-65
18. Sali D, Boffetta P (2000) Kidney cancer and occupational exposure to asbestos: a meta-
analysis of occupational cohort studies. Cancer Causes Control 11:37-47
19. Linehan WM, Walther MM, Zbar B et al. (2003) The genetic basis of cancer of the kidney.
J Urol 170:2163-72
20. Van Houwelingen KP, van Dijk BA, Hulsbergen-van de Kaa CA et al. (2005) Prevalence of
von Hippel-Lindau gene mutations in sporadic renal cell carcinoma: results from The
Netherlands cohort study. BMC Cancer 5:57
21. Bergstrom A, Hsieh CC, Lindblad Pet al. (2001) Obesity and renal cell cancer-a quantita-
tive review. Br J Cancer 85:984-90
22. Chow Wt-I, Gridley G, Fraumeni JF Jr et al. (2000) Obesity, hypertension, and the risk of
kidney cancer in men. N Engl J Med 343:1305-11
23. Bjorge T, Tretli S, Engeland A (2004) Relation of height and body mass index to renal cell
carcinoma in two million Norwegian men and women. Am J Epidemiol 160:1168-76
24. Flaherty KT, Fuchs CS, Colditz GA et al. (2005) A prospective study of body mass index,
hypertension, and smoking and the risk of renal cell carcinoma (United States). Cancer
Causes Control 16:1099-106
25. FryzekJP, Poulsen AH, Johnsen SP et al. (2005) A cohort study of antihypertensive treat-
ments and risk of renal cell cancer. Br J Cancer 92:1302-6
Principaux indicateurs et facteurs de risque de cancer du rein 33
26. McLaughlin JK, Lipworth L (2000) Epidemiologic aspects of renal cell cancer. Semin
Onco127:115-23
27. Stewart JH, Buccianti G, Agodoa Let al. (2003) Cancers of the kidney and urinary tract in
patients on dialysis for end-stage renal disease: analysis of data from the United States,
Europe, and Australia and New Zealand. J Am Soc Nephrol 14:197-207
28. Cuckovic C, L. Djukanovic, Jankovic S et al. (1996) Malignant tumors in hemodialysis
patients Nephron 73:710-2
29. VamvakasS, Bahner U, Heidland A (1998) Cancer in end-stage renal disease: potential fac-
tors involved -editorial. Am J Nephrol 18:89-95
30. Rashidkhani B, Lindblad P, Wolk A (2005) Fruits, vegetables and risk of renal cell carcino-
ma: a prospective study of Swedish women. Int J Cancer 113:451-5
31. Van Dijk BA, Schouten LJ, Kiemeney LA et al. (2005) Vegetable and fruit consumption and
risk of renal cell carcinoma: results from the Netherlands cohort study. Int J Cancer 117:
648-54
32. Bravi F, Bosetti C, Scotti Let al. (2007) Food groups and renal cell carcinoma: a case-
control study from Italy. Int J Cancer 120:681-5
33. Wolk A, Lindblad P, Adami HO et al. (1992) Nutrition and renal cell cancer. Cancer Causes
Control 7: 5-18
34. Adami HO, McLaughlin JK, Hsing AW et al. (1992) Alcoholism and cancer risk: a popu-
lation-based cohort study. Cancer Causes Control 3:419-25
35. Lee JE, Giovannucci E, Smith-Warner SA et al. (2006) Total fluid intake and use of indivi-
dual beverages and risk of renal cell cancer in two large cohorts. Cancer Epidemiol
Biomarkers Prev 15:1204-11
36. Lindblad P, Mellemgaard A, Schlehofer B et al. (1995) International renal-cell cancer study.
V. Reproductive factors, gynecologic operations and exogenous hormones. Int J Cancer 61:
192-8
37. Gago-Dominguez M, Castelao JE et al. (1999) Increased risk of renal cell carcinoma sub-
sequent to hysterectomy. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev 8: 999-1003
38. Pairon JP, Borchard P, Le Bourgeois JP et al. Les cancers professionnels : tome I (2000, 688
pages) et tome II (2001, 580 pages), l~ditions Margaux Orange, Paris
39. Parent ME, Hua Y et al. (2000) Occupational risk factors for renal cell carcinoma in
Montreal. Am J Ind Med 38: 609-18
40. Zhang Y, Cantor KP, Lynch CF et al. (2004) A population-based case-control study of
occupation and renal cell carcinoma risk in Iowa. J Occup Environ Med 46:235-40
41. Partanen T, Heikkila P et al. (1991) Renal cell cancer and occupational exposure to che-
mical agents. Scand J Work Environ health 17:231-9
42. Mandel JS, McLaughlin JK et al. (1995) International renal-cell cancer study. IV.
Occupation. Int J Cancer 61:601-5
43. Pesch B, Haerting J, Ranft U et al. (2000) Occupational risk factors for renal cell carcino-
ma: agent-specific results from a case-control study in Germany. MURC Study Group.
Multicenter urothelial and renal cancer study. Int J Epidemio129:1014-24
44. Bruning T, Pesch B, Wiesenghutter B et al. (2003) Renal cell cancer risk and occupational
exposure to trichloroethylene: results of a consecutive case-control study in Arnsberg,
Germany. Am J Ind Med 43:274-85
34 Le cancer du rein
45. Charbotel B, Fevotte J, Hours Met al. (2006) Case-control study on renal cell cancer and
occupational exposure to trichloroethylene. Part II: Epidemiological aspects. Ann Occup
Hyg 50:777-87
46. Fevotte J, Charbotel B, Muller-Beaute P et al. (2006) Case-control study on renal cell can-
cer and occupational exposure to trichloroethylene. Part I: Exposure assessment. Ann
Occup Hyg 50:765-75
47. Raaschou-Nielsen O, Hansen J, Thomsen BL et al. (2002) Exposure of Danish workers to
trichloroethylene, 1947-1989. Appl Occup Environ Hyg 17:693-703
Quelles voies mol culaires
pour quelle histologie ?
Objectifs p6dagogiques
9 Connaitre les principaux types histologiques du cancer du rein
9 Connaitre les avantages et limites du grade de Fuhrman
9 Connaitre les principales voies mol&ulaires de la carcinogen~se r6nale
9 Connaitre les sp6cificit6s mol&ulaires des principaux types histologiques
Points importants
9 La classification OMS 2004 divise les tumeurs 6pith6liales du rein en : tumeurs
b6nignes : ad6nome papillaire, oncocytome et ad6nome m6tan6phrique ;
tumeurs malignes : carcinome ~ cellules r~nales (CCR) /t cellules claires, CCR
tubulopapillaire, CCR chromophobe, carcinome des tubes collecteurs ; tumeurs
malignes inclassables.
9 La classification OMS 2004 a 6galement d6fini trois nouvelles sous-entit6s de
CCR : le carcinome avec translocation Xpll.2/TFE3, le carcinome kystique
multiloculaire/~ cellules claires et le carcinome mucineux et tubuleux/~ cellules
fusiformes.
9 Le diagnostic d'une tumeur r6nale est avant tout histologique ; quand une
meilleure caract6risation ph6notypique est n6cessaire, l'utilisation de quatre
anticorps est en rbgle suffisante : anticorps anti-CK7, CD 10, vimentine, et RCC.
9 Le grade de Fuhrman est un facteur pronostique ind6pendant reconnu et valid6.
Les deux principales questions qui sont en cours sont : l'int6r6t de sa simplifica-
tion et son applicabilit6 aux diff6rents sous-types histologiques.
9 Trois grandes voies mol&ulaires se d6gagent de l'6tude des syndromes h6r6di-
taires de cancer du rein :les voies de r6ponse/~ l'hypoxie, la voie de signalisation
HGF/MET et la voie mTOR.
Rifirences clis
9 Banks RE, Tirukonda P, Taylor C et al. (2006) Genetic and epigenetic analysis ofvon
Hippel-Lindau (VHL) gene alterations and relationship with clinical variables in
sporadic renal cancer. Cancer Res 66: 2000-11
36 Le cancer du rein
9 Bodmer D, van den Hurk W, van Groningen IM et al. (2002) Understanding fami-
lial and non-familial renal cell cancer. Hum Mol Genet 11:2489-98
9 Linehan WM, Pinto PA, Srinivasan R et al. (2007) Identification of the genes for
kidney cancer: opportunity for disease-specific targeted therapy. Clin Cancer Res
13: 671s-9s
9 Yang X, Tan MH, Kim HL et al. (2005) A molecular classification of papillary renal
cell carcinoma. Cancer Res 65:5628-37
9 Yao M, Yoshida M, Kishida T et al. (2002) VHL tumor suppressor gene alterations
associated with good prognosis in sporadic clear-cell renal carcinoma. I Natl Cancer
Inst 94:1569-75
Classifications
Depuis la premiere dassification des tumeurs du rein par I'AFIP (Armed Force Institute
of Pathology) en 1976 qui individualisait alors trois cancers du r e i n - ~i cellules claires, ~i
cellules granuleuses et ~i cellules sarcomatoides - de nombreuses autres classifications
se sont succede. En 1986, la classification de Thoenes a eu le tr~s grand interet de
prendre en compte l'origine cellulaire de la tumeur : cellule du tube contourne
proximal pour le carcinome ~i cellules claires, cellule du tube contourne distal pour le
carcinome tubulopapillaire, cellule intercalaire A et B du tube collecteur cortical pour
respectivement l'oncocytome et le carcinome chromophobe, et enfin cellule du tube
collecteur extrapyramidal pour les carcinomes medullaires ou de Bellini. Apr~s la
nouvelle classification de I'AFIP en 1994, qui fut peu utilisee, I'UICC (Union inter-
nationale contre le cancer) et I'AJCC (American Joint Comittee of Cancer) en 1997 ont
propose une nouvelle classification qui prenait en compte l'origine cellulaire de la
tumeur, le type cellulaire, les eventuelles anomalies cytogenetiques associees et le
pronostic. Cette classification, qui fut utilisee pros de 10 ans, differenciait les tumeurs
benignes des tumeurs malignes du rein. En 2004, la classification OMS 2004 a indi-
vidualise les tumeurs epitheliales ou tumeurs ~i cellules renales, des tumeurs non
epitheliales. Les tumeurs epitheliales du rein sont divisees en :
- tumeurs benignes : adenome papillaire, oncocytome et adenome metanephrique ;
- tumeurs malignes : carcinome ~l cellules renales (CCR) de type conventionnel ou ~t
cellules claires, CCR tubulopapillaire, CCR chromophobe, carcinome des tubes
collecteurs ;
- tumeurs malignes inclassables.
Tout CCR peut presenter une composante sarcomato~de associee.
La classification OMS 2004 a egalement defini trois nouvelles sous-entites de
CCR: le carcinome avec translocation Xp 11.2/TFE3, le carcinome kystique multilo-
culaire ~i cellules claires et le carcinome mucineux et tubuleux ~i cellules fusiformes.
Quelles voies mol6culaires pour quelle histologie ? 37
Pr6s de 95 % des tumeurs du rein sont repr6sentdes par le CCR/a cellules claires
(75 %), le CCR tubulopapillaire (15 %), le CCR chromophobe (5 %) et l'oncocytome
(5 %). Les autres tumeurs du rein non/t cellules rdnales sont donc extremement rares
et regroupent les tumeurs m6tan6phriques (ad6nome, ad6nofibrome, tumeur stro-
male mdtan6phrique), les tumeurs n~phroblastiques (restes n6phrog~niques, n6phro-
blastome), les tumeurs endocrines (tumeur carcino~de, carcinome endocrine, tumeur
neuroectodermique pdriph6rique [PNET], neuroblastome, phdochromocytome), les
tumeurs germinales (tdratome, choriocarcinome), les tumeurs m~senchymateuses de
l'adulte (16iomyosarcome, rhabdomyosarcome, ostdosarcome, histiocytome fibreux
malin, h6mangiop6ricytome, angiomyolipome, ldiomyome, h6mangiome, lymphan-
giome, tumeur ~ cellules juxtaglom6rulaires, fibrome m6dullaire, schwannome,
tumeur fibreuse solitaire), les tumeurs mixtes dpith6liales et m6senchymateuses
(n6phrome kystique, tumeur mixte dpith6liale et stromale, synovialosarcome), les
tumeurs h6matopoi6tiques et lympho~des sans oublier les localisations m6tastatiques
rdnales d'autres tumeurs en particulier de la thyroide (1). Nous d6velopperons donc
les trois tumeurs malignes r6nales les plus fr~quentes : CCR ~ cellules claires, tubulo-
papillaires, chromophobes.
Fig. 2 - CCR de type conventionnel ou ~i cellules claires dans sa forme kystique (HES x 100).
Quelles voies mol4culaires pour quelle histologie ? 39
F i g . 4 - CCRC avec translocation Xp 11.2. Architecture papillaire avec grandes cellules 4osino-
philes et prdsence de globules hyalins intracytoplasmiques (HES x 200).
40 Le cancer du rein
proteine de fusion contenant une partie de TFE3 agirait comme un facteur de trans-
cription intranucleaire aberrant, surexprime par rapport au TFE3 natif, la proteine
TFE3 raise en evidence sur coupes tissulaires en immunohistochimie ~i l'aide de l'an-
ticorps monoclonal. Cette entite serait plus sensible a la chimiotherapie utilisant la
vincristine ou le paclitaxel (4, 5).
Enfin, certains aspects de CCR ~i cellules claires doivent faire envisager une
possible maladie hereditaire VHL (Von Hippel Lindau) : survenue ~i un age precoce
(20-30 ans), type histologique de type CCR ~l cellules claires, aspect trhs kystique et
caract6re bilateral et multifocal de la tumeur.
CCR chromophobes
coexistence, dans au moins la moitie des cas, de deux grades differents de Fuhrman
au sein de la meme tumeur (13). La presence d'une composante sarcomato~de classe
la tumeur en haut grade de malignite et est generalement classee grade IV de
Fuhrman. Quand il existe une composante sarcomatoide, le pathologiste dolt l'estimer
en pourcentage par rapport ~ l'ensemble de la tumeur, des protocoles therapeutiques
etant propos6s en fonction de la composante sarcomato~de. Le grade nucleaire le plus
eleve, meme s'il est represente dans la tumeur de fagon minoritaire, et quel que soit
son pourcentage au sein de la tumeur, definit le grade de Fuhrman (ex. : grade de
Fuhrman 3 = 70 % et grade de Fuhrman 4 = 30 % donne au total un grade 4 de
Fuhrman). Les deux grades les plus utilises sont les grades II et III de Fuhrman, mais
avec une grande variabilite d'un centre ~i l'autre : de 7 ~i 29 % pour le Fuhrman I, de
31 ~l 50 % pour le Fuhrman II, de 26 ~i 37 % pour le Fuhrman III et de 7 ~i 22 % pour
le Fuhrman IV ( 10, 14-16).
Actuellement et malgre de nombreuses publications faisant 6tat de nouveaux
facteurs pronostiques potentiels dans le CCR, le grade de Fuhrman reste le facteur
pronostique le plus utilis6 par les pathologistes. I1 est reconnu dans de multiples
etudes comme facteur pronostique independant pour la survie e t a ete reconnu par
I'IUCC/AJCC (International Union Against Cancer/American Joint Committee on
Cancer) comme le meilleur facteur predictif dans le cancer du rein (17). Ainsi, la
survie moyenne ~i 5 ans est de 76 % pour le grade I, de 72 % pour le grade II, de 51%
pour le grade III, de 43 % pour le grade IV, la survie ~i 10 ans etant en moyenne de
88 % pour le grade I, de 75 % pour le grade II, de 51 fi 40 % pour le grade III et de
43 fi 3 1 % pour le grade IV (18, 19).
Approche cytogdn4tique
La forme la plus fr6quemment rencontr6e et la plus p6jorative, le carcinome r6nal de
type conventionnel ou/~ cellules claires (CCRC), se caract6rise du point de vue cyto-
g6n6tique par une perte totale ou partielle du bras court du chromosome 3, soit par
dOletion, soit par translocation non 6quilibr6e. Les pertes chromosomiques int6res-
sent fr6quemment les r6gions 3p12-14, 3p21et 3p25. Une trisomie partielle du chro-
mosome 5, touchant particuli~rement le 5q22-qter est 6galement fr6quente. Iusqu'/~
pr6sent, hormis VHL, aucun des g~nes candidats identifi6s dans la r6gion 3p (FHIT,
RASSF1A) n'a fait la preuve de son implication dans le d6veloppement des CCRC. La
plupart des ad6nomes et des carcinomes papillaires (ou tubulo-papillaires) sont, eux,
caracteris6s par la combinaison d'une trisomie 17 avec une trisomie autosomique,
comme la trisomie 7. Le g~ne de la p53 ne semble jouer aucun r61e dans ce type de
tumeur, aucune mutation n'ayant 6t6 d6crite. Plus int6ressant, le g~ne MET assign6/~
7q31 est mut6 dans des formes h6r6ditaires et sporadiques de CCR papillaires (r6ca-
pitul6 dans 21,22), nous y reviendrons.
Activation de la
HPRC MET proliferation et de la Papillaire type 1
motilite cellulaire
HLRCC FH Stabilisation de HIF Papillaire type 2
. . . .
Oncocytomes
BHD BHD [nconnu
CCR
Oncocytomes
Sclerose tub4reuse de TSC1
Activation de roTOR CCR
Bourneville TSC2
Angiomyolipomes
VHL von Hippel-Lindau 9 HIF" hypoxia inducible factor" HPRC" carcinome papillaire hdreditaire 9
HLRCC 9leiomyomatose hereditaire et cancer ~ cellules renales 9 FH" fumarate hydratase, BHD 9 Birt-Hogg-
Dube.
Le type 2 se divise lui-m4me en type 2A, type 2B avec risque de CCRC et type 2C.
Entre 1.990 et 1993, un consortium international a 6t4 ~ l'origine de la d&ouverte du
g~ne VHL (24). Les etudes de liaisons genetiques portant sur les cancers du rein
cellules claires ont permis, grace aux strategies de clonage positionnel, de localiser le
ghne candidat sur le bras court du chromosome 3 (3p25-26). C'est un ghne suppres-
seur de tumeur, c'est-/i-dire que deux 4v4nements gen~tiques independants condui-
sent a l'inactivation des deux alleles du ghne et a l'apparition des tumeurs. Depuis, le
ghne VHL a 4t4 retrouv~ ~galement inactiv~ dans environ 70 % des formes spora-
diques de CCR/i cellules claires, ce qui plaide en faveur d'un r61e majeur dans la
genhse de ces tumeurs (25-27). L'expression de VHL a 6t4 detectee dans un grand
nombre de tissus, en particulier l'4pithelium tubulaire r4nal ; elle est augmentee in
vitro par l'hypoxie (28). La prot4ine VHL appartient g un complexe E3 /i activit4
ubiquitine ligase, appel4 CBC vhl (Cul2-Elongine BC-VHL) compose de l'6longine B,
de l'61ongine C, de Cul2 (culline) et de Rbxl (ROCI/Hrtl). VHL, compos~e de deux
domaines fonctionnels, a et b, fixe les substrats de l'ubiquitine ligase (29). VHL inter-
agit directement avec l'dlongine C par son domaine a. Le domaine [3 se situe dans la
partie N- terminale et est responsable de l'interaction de VHL avec le substrat.
receptor nuclear translocator), ces facteurs se fixent sur les promoteurs des g~nes cibles
par l'interm4diaire de la s4quence HRE (hypoxia responsive element). La chaine HIFot
posshde un domaine ODD (oxygen dependant degradation domain) responsable de sa
d4gradation en condition normoxique et de sa stabilisation en condition hypoxique.
Cette r4gulation fait intervenir une proline hydroxylase d4pendante du fer et de l'oxy-
ghne qui hydroxyle, en condition de normoxie, la proline en position 564 (Pro564) de
la chaine or, permettant ainsi sa fixation a VHL. L'interaction HIFot/proline hydroxy-
lase/VHL est un mo&le de r4gulation de r4ponse ~a l'hypoxie (fig. 8). En l'absence
d'hydroxylation sur la proline 564, il ne peut y avoir d4gradation de la chaine HIFot,
qui est alors transport4e dans le noyau, o6 elle se lie a la sous-unit4 HIF[3 pour activer
la transcription des ghnes cibles (29). Parmi ces cibles, le VEGF (vascular endothelial
growth factor) et le PDGFb (platelet derived growth factor), qui jouent un r61e majeur
dans l'angiogen~se, seront trait4s dans un autre chapitre.
Proline
~roxylase ~ ~ 02
Fe
',..._._____. J
Y
HIFlc~ i HIF2o~
C~utlCA9PCIGF~ VEGFTGFo~C~ne D1
GdneVHL et CCRCsporadiques
Malgrd la meilleure comprdhension de la voie VHL/HIF, il reste difficile d'dtablir le
lien exact entre l'inactivation de VHL, la rdponse/a l'hypoxie et le ddveloppement du
cancer rdnal sporadique. Dans les CCRC sporadiques, la grande frdquence de perte
d'hdtdrozygotie en 3p s'associe ~ des mutations de VHL (dans plus de la moitid des
cas) et plus rarement/a une hypermdthylation du promoteur du g~ne (25-27), mais
l'accumulation de donndes ne permet toujours pas de trancher quant ?al'influence de
50 Le cancer du rein
CCR papillaires. L'6tude des trisomies 7 dans le syndrome h6r~ditaire a montr~ l'exis-
tence d'une duplication de l'all~le mut6 dans 100 % des cas, confirmant le r61e onco-
g6nique des mutations de MET. Les d6couvertes sur la g6n6tique des CCR papillaires
h6r6ditaires ont ouvert la voie au d6veloppement d'antagonistes sp6cifiques ou d'an-
ticorps monoclonaux dirig6s contre MET, actuellement en cours d'essais th6rapeu-
tiques (51 ).
R~f~rences
1. Comp4rat E, Vasiliu V, Ferlicot Set al. (2005) Tumeurs du rein : nouvelles entit4s. Ann
Patho125:117-33
2. Pellerin M, Coquille F, Molinie V et al. (2003) Masses liquidiennes des reins. Feuil Radiol
43:379-90
3. Bloom TL, Gray Sears CL, Williams TR et al. (2003) Multilocular cystic renal cell carcino-
ma with osseous metaplasia in a 25-year-old woman. Urology 61:462
4. Argani P, Antonescu C, Couturier J et al. (2002) PRCC-TFE3 Renal carcinomas.
Morphologic, immunohistochemical, ultrastructural, and molecular analysis of an entity
associated with the t(X ;1)(pl 1.2 q21). Am J Surg Patho126:1553-6
54 Le cancer du rein
5. Argani P, Lal P, Hutchinson B et al. (2003) Aberrant nuclear immunoreactivity for TFE3
in neoplamss with TFE3 gene fusions. Am J Surg Patho127:750-61
6. Delahunt B, Eble JN, McCredie MRE et al. (2001) Morphologic typing of papillary renal
cell carcinoma: comparison of growth kinetics and aptient survival in 66 cases. Hum
Patho132:590-5
7. YangX, Tan MH, Kim HL et al. (2005) A molecular classification of papillary renal cell car-
cinoma. Cancer Res 65:5628-37
8. PavlovichCP, McClellan MW, Eyler RA et al. (2002) Renal tumors in the Birt-Hogg-Dub~
syndrome. Am J Surg Patho126:1542-52
9. Skinnider BF,Amin MB (2005) An immunohistochemical approach to the differential dia-
gnosis of renal tumors. Sem Diag Patho122:51-68
10. Fuhrman SA, Lasky LC, Limas C (1982) Prognostic significance of morphologic parame-
ters in renal cell carcinoma. Am J Surg Pathol 6:655-63
11. Robson CJ, Churchill BM, Anderson W (1969) The results of radical nephrectomy for
renal cell carcinoma. J Urol 101:297-301
12. Ed Eble IN, Sauter G, Epstein JI et al. (2004)WHO classification of tumors. Tumors of the
genitourinary and male genital organs. IARC Press, Lyon
13. M-AynatiM, Chen V, Salama Set al. (2003) Interobserver and intraobserver variability usin
the Fuhrman grading system for renal cell carcinoma. Arch Pathol Lab Med 127:593-6
14. Ficarra V, Martignoni G, Maffei N et al. (2005) Original and reviewed nuclear grading
according to the Fuhrman system. Cancer 103:68-75
15. Lang H, Lindner V, de Fromont M et al. (2005) Multicenter determination of optimal
interobserver agreement using the Fuhrman grading system for renal cell carcinoma.
Cancer 3:625-9
16. Medeiros LJ, Gelb AB, Weiss LM (1988) Renal cell carcinoma. Prognostic significance of
morphologic parameters in 121 cases. Cancer 61:1639-51
17. Kontak JA, Campbell SC. Prognostic factors in renal cell carcinoma (2003) Urol Clin
North Am 30:467-80
18. Bretheau D, Lechevallier E, De Fromont M et al. (1995) Prognostic value of nuclear grade
of renal cell carcinoma. Cancer 76:2543-9
19. Dupre F, Guyetant S, Chautard D et al. (1998) Valeur pronostique du grade de Fuhrman
dans le carcinome/t cellules r4nales. Une 4tude de 170 cas. Ann Pathol 18:88-97
20. Rioux-Leclercq Net al. (2007) Prognostic ability of simplified nuclear grading of renal cell
carcinoma. Cancer 109:868-74
21. van den Berg E, Storkel S (2003) Kidney: Renal cell carcinoma. Atlas Genet Cytogenet
Oncol Haematol, june 2003
22. Bodmer D, van den Hurk W, van Groningen JM et al. (2002) Understanding familial and
non-familial renal cell cancer. Hum Mol Genet 11:2489-98
23. Chauveau D, Duvic C, Chretien Yet al. (1996) Renal involvement in von Hippel-Lindau
disease. Kidney Int 50:944-51
24. Latif F, Tory K, Gnarra J et al. (1993) Identification of the von Hippel-Lindau disease
tumor suppressor gene. Science 260:1317-20
25. Gnarra JR, Tory K, Weng Y et al. (1994) Mutations of the VHL tumour suppressor gene in
renal carcinoma. Nat Genet 7:85-90
Quelles voies mol6culaires pour quelle histologie ? 55
26. Yao M, Yoshida M, Kishida T et al. (2002) VHL tumor suppressor gene alterations asso-
ciated with good prognosis in sporadic clear-cell renal carcinoma. J Natl Cancer Inst 94:
1569-75
27. Banks RE, Tirukonda P, Taylor C et al. (2006) Genetic and epigenetic analysis of von
Hippel-Lindau (VHL) gene alterations and relationship with clinical variables in sporadic
renal cancer. Cancer Res 66: 2000-11
28. Turcotte S, Desrosiers RR, B61iveau R (2004) Hypoxia upregulates von Hippel-Lindau
tumor-suppressor protein through RhoA-dependent activity in renal cell carcinoma. Am
J Physiol Renal Physio1286:F338-48
29. Maynard MA, Ohh M (2004) von Hippel Lindau tumor suppressor protein and hypoxia-
inducible factor in kidney cancer. Am J Nephro124:1-13
30. Maxwell PH, Wiesener MS, Chang (1999) The tumour suppressor protein VHL targets
hypoxia inducible factors for oxygen-dependent proteolysis. Nature 399:271-5
31. Grabmaier K, de Weijert MC, Veraegh GW et al. (2004) Strict regulation of
CAIXG250/MN by HIF-la in clear cell renal cell carcinoma. Oncogene 23:5624-31
32. Raval RR, Lau KW, Tran, MG et al. (2005) Contrasting properties of hypoxia-inducible
factor 1 (HIF-1) and HIF-2 in von Hippel-Lindau-associated renal cell carcinoma. Mol
Cell Bio125:5675-86
33. Zhang H, Gas P, Fukuda R et al. (2007) HIF-1 inhibits mitochondrial biogenesis and cel-
lular respiration in VHL deficient renal cell carcinoma by repression of c-Myc activity.
Cancer Cell 11:407-20
34. Gordan JD, Bertout JA, Hu CJ et al. (2007) HIF-2a promotes hypoxic cell proliferation by
enhancing c-Myc transcriptional activity. Cancer Cell 11:335-47
35. Man&iota SJ, Turner KJ, Davies DR et al. (2002) HIF activation identifies early lesions in
VHL kidneys: evidence for site-specific tumor suppressor function in the nephron. Cancer
cell 1:459-68
36. Hergovich A, Lisztwan J, Barry R et al. (2003) Regulation of microtubule stability by the
von Hippel-Lindau tumor suppressor protein pVHL. Nat cell Biol 5:64-70
37. Kuehn EW,Walz G, Benzing T (2007) von Hippel Lindau: a tumor suppressor links micro-
tubules to ciliogenesis and cancer development. Cancer Res 67:4537-40
38. Koochekpour S, leffers M, Wang PH et al. (1999) The von Hippel-Lindau suppressor gene
inhibits hepatocyte growth factor/scatter factor-induced invasion and branching morpho-
genesis in renal carcinoma cells. Mol Cell Biol 19:5902-12
39. Peruzzi B, Athauda G, Bottaro DP (2006) The von Hippel-Lindau tumor suppressor gene
product represses oncogenic b-catenin signaling in renal carcinoma cells. Proc Natl Acad
Sci USA 103:14531-6
40. Kurban G, Hudon V, Duplan E et al. (2006) Characterization of avon Hippel lindau path-
way involved in extracellular matrix remodeling, cell invasion and angiogenesis. Cancer
Res 66:1313-9
41. Rankin EB, Tomaszewski JE, Haase VH (2006) Renal cyst development in mice with condi-
tional inactivation of the von Hippel-Lindau tumor suppressor. Cancer Res 66:2576-83
42. Schraml P, Struckmann K, Hatz F et al. (2002) VHL mutations and their correlation with
tumour cell proliferation, microvessel density and patient prognosis in clear cell renal cell
carcinoma. J Pathol 196:186-93
56 Le cancer du rein
43. Brauch H, Weirich G, Brieger Jet al. (2000) VHL alterations in human clear cell renal cell
carcinoma: association with advanced tumor stage and a novel hot spot mutation. Cancer
Res 60:1942-8
44. Parker AS, Cheville JC, Lohse CM et al. (2004) Loss of expression of von Hippel-Lindau
tumor suppressor protein associated with improved survival in patients with early-stage
clear cell renal cell carcinoma. Urology 65:1090-5
45. Wiesener MS, Munchenhagen PM, Berger I e t al. (2001) Constitutive activation of
hypoxia-inducible genes related to overexpression of hypoxia-inducible factor-lalpha in
clear cell renal carcinomas. Cancer Res 61:5215-22
46. Turner KJ, Moore JW, Jones A et al. (2002) Expression of hypoxia-inducible factors in
human renal cancer: relationship to angiogenesis and to the yon Hippel-Lindau gene
mutation. Cancer Res 62:2957-61
47. LidgrenA, Hedberg Y, Grankvist K (2005) The expression of Hypoxia-inducible factor la
is a favorable independent prognostic factor in renal cell carcinoma. Clin Cancer Res 11:
1129-35
48. Bui MH, Seligson D, Han KR et al. (2003) Carbonic anhydrase IX is an in&pendant pre-
dictor of survival in advanced renal clear cell carcinoma: implications for prognosis and
therapy. Clin Cancer Res 9: 802-11
49. RatcliffePJ (2007) Fumarate hydratase deficiency and Cancer: activation ofhypoxia signa-
ling? Cancer Cell 11:303-5
50. Schmidt L, Duh F-M, Chen F et al. (1997) Germline and somatic mutations in the tyrosi-
ne kinase domain of the MET proto-oncogene in papillary renal carcinomas. Nat Genet
16:68-73
51. Linehan WM, Pinto PA, Srinivasan R et al. (2007) Identification of the genes for kidney
cancer: opportunity for disease-specific targeted therapy. Clin Cancer Res 13: 671s-9s
52. Hudson CC, Liu M, Chiang GG et al. (2002) Regulation of hypoxia-inducible factor
1alpha expression and functionby the mammalian target of rapamycin. Mol Cell Biol 22:
7004-14
53. Pantuck AJ Seligson DB, Klatte T et al. (2007) Pronostic relevance of the mTOR pathway
in renal cell carcinoma: implications for molecular patient selection for targeted therapy.
Cancer 109:2257-67
Comment pr dire le risque volutif chez les
patients atteints d'un cancer du rein ?
Objectifs pddagogiques
9 Apporter au clinicien une liste complete comparative des diffdrents modules
pronostiques disponibles dans le cancer du rein
9 Ddcrire les outils disponibles de validation de ces mo&les
9 Ddcrire les avantages et inconvdnients des diffdrents mo&les
Points importants
9 Quand on envisage une prddiction pronostique incluant tousles stades tumo-
raux, le mo&le devrait se limiter aux individus stadifids chirurgicalement, quand
on sait que le stade tumoral, le grade et le sous-type histologique accroissent
virtuellement la prdcision de la pr6diction de 60 ~ 90 %.
9 Actuellement, le nomogramme de Karakiewicz et al. reprdsente l'outil le plus
performant (1). Le score UISS reste la meilleure alternative (8).
9 Pour les patients mdtastatiques, le mo&le de Motzer et al. reste le standard (14-
16).
9 Ndanmoins, des trois principaux crit~res du module de Motzer, il a dtd rdcem-
ment ddmontrd que deux d'entre eux (l'index de Karnofsky et l'andmie) n'ap-
portaient aucune contribution b, la valeur prddictive, alors que des variables
provenant de l'examen histologique de la tumeur primitive dtaient plus infor-
matives ( 17, 19).
9 Enfin, il est impdratif de perpdtuellement rddvaluer et de mettre /l jour les
syst~mes pronostiques existants. Les syst~mes futurs devront probablement
exclure les donndes histologiques, au profit de l'dtude protdomique et des
marqueurs moldculaires.
Rdfdrences clds
9 Karakiewicz PI, Briganti A, Chun FK et al. (2007) Multi-institutional validation of
a new renal cancer-specific survival nomogram. J Clin Oncol 25:1316-22
9 Zisman A, Pantuck AJ, Dorey F et al. (2001) Improved prognostication of renal cell
carcinoma using an integrated staging system. J Clin Oncol 19:1649-57
58 Le cancer du rein
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Points
Tlb T3
Tla T2 T4
0
Tumor Size
0 2 4 6 8 10 14 18 22
2 4
i i
Fuhrman Grade
Local
S Classification
Asympto matic Systemic
Total Points
0 50 100 150 200 250 300 350 400
1-Yr Survival
0.99 0.98 0.95 0.9 0.8 0.7 0.5 0.3 0.1 0,01
2-Yr Survival
0.99 0.98 0.95 0.9 0.8 0.7 0.5 0.3 0.1 0.01 le-005
5-Yr Survival
0.98 0.95 0.9 0.8 0.7 0.5 0.3 0.1 0.01 le-005
10-Yr Survival
0.95 0.9 0.8 0.7 0.5 0.3 0.1 0.01 le-005
oI
Predictiveaccuracy: 86.3% y
O
. S / J-
(13
O
.-q 4,"
I .f,./r
-V //"
~/ - -- 120 months
04
-1- .-"~_L 60 months
{5 24 months
~ I
] ..... 12 months
I I I I I
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0
Sympt6mes
(asymptomatique,
localis6, systemique)
Histologie
Kattan et at. CCR Rdcidive 74, 81%
(5) (2001 ) 601 localis6s Tous types (conventionel,
globale (3)
chromophobe,
papillaire)
Taille tumorale
Stade TNM 1997
Sympt6mes
(asymptomatique,
localis6, systdmique)
Taille tumorale
Sorbellini et CCR Carcinomes R6cidive
701 Stade histologique 82%
al. (6) (2005) localisds cellules claires globale
Grade de Fuhrman
N6crose tumorale
Envahissement
vasculaire
Age
Sexe
Sympt6mes
Stade TNM
Grade nucldaire de
Fuhrman
Sites
N6crose tumorale
spdcifiques de
Presence de zones 80,5 %
Frank et al. CCR Carcinomes/a rdcidive 9
1 864 sarcomatoMes 82,6 %
(7) (2003) localises cellules claires - abdominal
Architecture 80,0 %
- thoracique
kystique
- osseux
Multifocalit6
Pr6sence de marges
positives
Type de
ndphrectomie
(radicale/partielle)
601 patients trait6s par n6phrectomie. Une validation externe ult6rieure a retrouv6
une precision de 8 1 % (3). Une version affin~e fut publi6e 4 ans plus tard (6). La
restriction aux carcinomes/a cellules claires (n = 883), en permettant d'y inclure le
grade de Fuhrman, augmentait alors la valeur pr6dictive/a 82 %. Les auteurs justifient
l'exclusion des CCR de type chromophobes et papillaires par leurs caract~ristiques
pronostiques b6nignes et la prddominance du sous-type/a cellules claires. Le grade de
Fuhrman et l'envahissement microvasculaire repr6sentaient les seuls facteurs pronos-
tiques ind6pendants de r6cidive. Paradoxalement, la necrose tumorale apparaissait
comme un dl6ment protecteur.
Frank et al. ont rapport6 un autre module multivarid prddisant la rdcidive awes
n6phrectomie (7). Ce dernier 6tait 6galement restreint au sous-type/a cellules claires
62 Le cancer du rein
Tableau III - Comparaison des mo&les aprhs n4phrectomie pr4disant la survie sp&ifique.
CCR" Carcinome ~acellules renales 9UISS" UCLA Integrated Staging System 9ECOG PS" Eastern Cooperative
Oncology Group performance status. ( ) indique la reference.
Oncology Group) performance status qui representent des facteurs prddictifs ind4pen-
dants de d&hs par CCR. La stratification qui en r4sultait produisait des intervalles
virtuellement 4quidistants entre les courbes de survie. La pr&ision du modhle n'4tait
pas rapport4e. Une validation externe a rapport4 une valeur predictive de I'UISS de
86 et 84 % ~a2 et 5 ans respectivement aprhs la chirurgie (1). En 2002, Zisman et al.
ont mis ;ajour leur modhle (n - 814) afin de mieux stratifier les patients avec tumeurs
localis4es et m4tastatiques (9). Trois sous-groupes ont 4t4 4tablis (risque faible, inter-
m4diaire et 41ev4) pour les patients mOtastatiques et non m4tastatiques. Une 4valua-
tion externe dans une cohorte de patients non m4tastatiques a retrouv4 une precision
pronostique de 73 % (3). Dans deux cohortes additionn4es de patients non m4tasta-
tiques, les coefficients de r4gression furent recalcul4s, permettant une validation
64 Le cancer du rein
Tableau IV- Comparaison des mo&les pr4dictifs de survie globale chez les patients m4tasta-
tiques d'un CCR.
Sous-
Population types Groupes de Aire sous
ModUles n
vis4e histolo- risque Facteurs pr6dictifs la courbe
giques (pr6cision)
1.0~
0.9-
0.8-
Log-rank p<O.O01
0.7-
0.5-
Ii
>11.9 i i
' "r-tml ', I', l l'd 'dli '4 III ', I I i i i
0.4-
<11.9
0.3-
0.2-
0.1-
0.0 t i i i t
0 5 10 15 20 25
Time (years)
Fig. 3- Survie sp6cifique des CCR en fonction du taux d'hemoglobine prdoperatoire (limite
dtablie ~ 11,9 g/dL). Time" suivi ; years 9 anndes.
Karnofsky ou l'anemie restent secondaires, surtout quand les principaux facteurs sont
connus.
Leibovich et al. ont egalement conqu deux mo&les pour determiner le risque de
mortalite specifique par CCR chez les patients metastatiques (20, 21). En 2003,
Leibovich et al. (n = 173) ont propose une alternative au modele de Motzer pour les
patients traites par cytokines sous forme egalement d'un algorithme fonde sur des
scores (15, 20). Les differences entre les syst~mes de Leibovich et de Motzer etaient
majeures (15, 20). Tout d'abord dans le systeme de Leibovich, tous les patients avaient
beneficie d'une nephrectomie contre 55 % dans la serie de Motzer. Ensuite dans la
serie de Leibovich, tousles patients etaient traites par interleukine-2 (IL-2), alors que
ceux de Motzer recevaient de l'interferon. Ces differences contribu~rent t~ un benefice
net en termes de survie dans deux des trois categories definies par Leibovich et al. (47,
19 et 5 mois), par opposition it Motzer et al. (30, 14 et 5 mois). Ce qui prouve que
l'inclusion d'un plus grand nombre de patients operes ameliore indeniablement les
taux de survie rapportes chez les patients metastatiques. Malheureusement, la preci-
sion pronostique de la classification de Leibovich pour les patients traites par
nephrectomie et IL2 n'a pas ete rapportee.
Le second mo&le de Leibovich et al. a consiste egalement en un algorithme de
score chez les patients metastatiques d'un CCR t~ cellules claires (n = 727) traites par
nephrectomie radicale entre 1977 et 2000 (21). Ce syst~me classait les patients en cinq
categories pronostiques distinctes. Mais, lit encore, la precision pronostique du
module n'etait pas rapportee et le mo&le n'a pas encore ete valide de faqon externe.
68 Le cancer du rein
Remerciements
Pierre I. Karakiewicz est en partie soutenu par 1'<< University of Montreal Heath
Center Urology Associates, Fonds de la Recherche en Sante du Quebec, the University
of Montreal Department of Surgery and the University of Montreal Health Center
(CHUM) Foundation ~.
R~f~rences
1. Karakiewicz PI, Briganti A, Chun FK et al. (2007) Multi-institutional validation of a new
renal cancer-specific survival nomogram. J Clin Onco125:1316-22
2. Yaycioglu O, Roberts WW, Chan T et al. (2001) Prognostic assessment of nonmetastatic
renal cell carcinoma: a clinically based model. Urology 58:141-5
3. Cindolo L, Patard JJ, Chiodini Pet al. (2005) Comparison of predictive accuracy of four
prognostic models for nonmetastatic renal cell carcinoma after nephrectomy: a multicen-
ter European study. Cancer 104:1362-71
4. Cindolo L, de la Taille A, Messina Get al. (2003) A preoperative clinical prognostic model
for non-metastatic renal cell carcinoma. BJU Int 92:901-5
5. Kattan MW, Reuter V, Motzer RJ et al. (2001) A postoperative prognostic nomogram for
renal cell carcinoma. J Urol 166:63-7
6. Sorbellini M, Kattan MW, Snyder ME et al. (2005) A postoperative prognostic nomogram
predicting recurrence for patients with conventional clear cell renal cell carcinoma. J Urol
173:48-51
7. Frank I, Blute ML, Cheville JC et al. (2003) A multifactorial postoperative surveillance
model for patients with surgically treated clear cell renal cell carcinoma. J Urol 170: 2225-
32
8. Zisman A, Pantuck AJ, Dorey F et al. (2001) Improved prognostication of renal cell carci-
noma using an integrated staging system. J Clin Oncol 19:1649-57
9. Zisman A, Pantuck AJ, Wieder J et al. (2002) Risk group assessment and clinical outcome
algorithm to predict the natural history of patients with surgically resected renal cell car-
cinoma. J Clin Onco120:4559-66
10. Han KR, Bleumer I, Pantuck AJ et al. (2003) Validation of an integrated staging system
toward improved prognostication of patients with localized renal cell carcinoma in an
international population. J Urol 170:2221-4
Comment pr~dire le risque dvolutif chez les patients atteints d'un cancer du rein ? 69
11. Patard JJ, Kim HL, Lam JS et al. (2004) Use of the University of California Los Angeles
integrated staging system to predict survival in renal cell carcinoma: an international mul-
ticenter study. J Clin Onco122:3316-22
12. Frank I, Blute ML, Cheville JC et al. (2002) An outcome prediction model for patients with
clear cell renal cell carcinoma treated with radical nephrectomy based on tumor stage, size,
grade and necrosis: the SSIGN score. J Urol 168:2395-400
13. Cagiannos I, Karakiewicz PI, Eastham JA et al. (2003) A preoperative nomogram identi-
fying decreased risk of positive pelvic lymph nodes in patients with prostate cancer. J Urol
170:1798-803
14. Motzer RJ, Mazumdar M, Bacik J et al. (1999) Survival and prognostic stratification of
670 patients with advanced renal cell carcinoma. J Clin Oncol 17:2530-40
15. Motzer RJ, Bacik J, Murphy BA et al. (2002) Interferon-alfa as a comparative treatment for
clinical trials of new therapies against advanced renal cell carcinoma. J Clin Onco120: 289-
96
16. Motzer RJ, Bacik J, Schwartz LH et al. (2004) Prognostic factors for survival in previously
treated patients with metastatic renal cell carcinoma. J Clin Onco122:454-63
17. Karakiewicz PI, Trinh QD, Lam JS et al. (2007) Platelet count and preoperative haemo-
globin do not significantly increase the performance of established predictors of renal cell
carcinoma-specific mortality. Eur Urol (Epub ahead of print).
18. Kattan MW (2003) Judging new markers by their ability to improve predictive accuracy.
J Natl Cancer Inst 95:634-5
19. Karaldewicz PI, Trinh QD, de la Taille A et al. (2007) ECOG performance status 0 or 1 and
symptom classification do not improve the ability to predict renal cell carcinoma-specific
survival. Eur J Cancer 43:1023-9
20. Leibovich BC, Han KR, Bui MH et al. (2003) Scoring algorithm to predict survival after
nephrectomy and immunotherapy in patients with metastatic renal cell carcinoma: a stra-
tification tool for prospective clinical trials. Cancer 98:2566-75
21. Leibovich BC, Cheville JC, Lohse CM et al. (2005) A scoring algorithm to predict survival
for patients with metastatic clear cell renal cell carcinoma: a stratification tool for pros-
pective clinical trials. J Urol 174: ! 759-63
Peut-on surveiller les petites tumeurs rdnales ?
Objectifs p~dagogiques
9 Connaitre les r~sultats des ~tudes de surveillance
9 Comprendre la place potentielle de la surveillance dans la strat~gie th~rapeutique
9 Connaitre l'int~r~t potentiel des biopsies dans la prediction de l'histoire naturelle
Points importants
9 L'incidence des tumeurs r~nales augmente r~guli~rement et la majorit~ des
tumeurs r~nales est d&ouverte de mani~re fortuite, au cours d'examen d'ima-
gerie chez des patients asymptomatiques.
9 Plusieurs ~tudes ont montr~ qu'un nombre important de petites masses r~nales
d&ouvertes fortuitement ont un taux de croissance lent et un comportement
clinique indolent, en ~tant g~r~es de mani~re conservatrice.
9 Une p~riode initiale d'observation avec un traitement chirurgical diff~r~ r~serv~
aux tumeurs ~ croissance rapide est une option th~rapeutique envisageable pour
des patients ~g~s, fragiles ou refusant la chirurgie.
9 La caract~risation histologique des petites masses r~nales ~ l'aide de biopsies
percutan~es peut permettre une meilleure s~lection des patients candidats ~ une
surveillance active.
R6f4rences cl6s
9 Bosniak MA, Birnbaum BA, Krinsky GA et al. (1995) Small renal parenchymal
neoplasms: further observations on growth. Radiology 197:589-97
9 Volpe A, Panzarella T, Rendon RA et al. (2004) MAS: The natural history of inci-
dentally detected small renal masses. Cancer 100:738
9 Kassouf W, Aprikian AG, Laplante M e t al. (2004) Natural history of renal masses
followed expectantly. J Urol 171: 111-3; discussion 113
9 Chawla SN, Crispen PL, Hanlon AL et al. (2006) The natural history of observed
enhancing renal masses: meta-analysis and review of the world literature. J Urol
175:425-31
72 Le cancer du rein
9 Neuzillet Y, Lechevallier E, Andre M et al. (2004) Accuracy and clinical role of fine
needle percutaneous biopsy with computerized tomography guidance of small (less
than 4.0 cm) renal masses. J Urol 171:1802-5
averees benignes (32, 33). Frank et al. ont recemment pass6 en revue les resultats
anatomopathologiques de 2 935 tumeurs renales r6sequ6es/a la Mayo Clinic. Ils ont
observe, fi mesure que la taille tumorale diminuait, une augmentation significative de
la probabilite d'avoir une tumeur bdnigne et, en cas de tumeur maligne, des tumeurs
plus volontiers de bas grade et papillaires. Dans cette serie, 30 % des tumeurs < 4 cm
retirees chirurgicalement etaient benignes/t l'analyse anatomopathologique et plus de
87 % de celles qui se sont revelees etre des carcinomes/a cellules claires 6taient des
tumeurs de bas grade (34).
Enfin, de nombreux auteurs ont observe que les petites tumeurs de decouverte
fortuite sont caracterisees par une meilleure survie (10, 13, 15, 20, 22, 26, 28, 35, 36).
En effet, il est largement reconnu, et ce depuis tres longtemps, avec la mise en
evidence par Bell d'une relation entre taille tumorale et pronostic au cours d'une serie
autopsique, que le taux de metastases augmente en cas de CCR superieur/a 3 cm (37,
38).
41 // /
,////"'I
/ /
,'-i/
i /
~-" .......
//
/"/ " ' "\~Z ....... /
/
/
;/'
i:
t // \',,( ",,.....
Fig. 1 - Taux de croissance tumorale observes en fonction du temps pour 32 petites masses
rdnales g6r6es par surveillance active. En surimpression, une courbe repr6sentant le taux de
croissance moyen (source 9Volpe et al., Cancer 100 (4), 738-45, 2004, avec accord de l'auteur).
C u b e r o o t o f v o l u m e 9 Volume en cm 3. M o n t h s 9 mois.
Peut-on surveiller les petites tumeurs rdnales ? 75
tumeurs etaient des carcinomes ~ cellules claires, ~ l'exception d'une, qui etait un
oncocytome. Le taux de croissance moyenne globale, en s'interessant ?a la racine
cubique du volume, etait de 0,1 cm/an et n'etait pas statistiquement associe ~ la taille
initiale (p = 0,28) ou au type de la masse (p = 0,41) (fig. 1). Sept masses (22 %) ont
atteint 4cm de diam~tre apr6s 12 ~a 85 mois de suivi. Huit (25%) ont double leur
volume en 12 mois. En tout, 11 (34 %) ont rempli un de ces deux crit6res de crois-
sance rapide. Aucun patient n'a evolue vers une maladie metastatique, alors que deux
patients sont decedes de cause indeterminee (42).
Une etude similaire a ete publiee par Kassouf et al., qui ont fait realiser des scan-
ners abdominaux en serie ~ 24 patients porteurs de PMR. La majorite des tumeurs
n'a pas montre de croissance significative pendant la periode de surveillance. Le taux
moyen de croissance des cinq tumeurs ~a croissance rapide etait de 0,49cm/an, soit
7,3 cm 2. Les quatre tumeurs qui ont ete retirees chirurgicalement pendant le suivi
etaient toutes histologiquement des CCR (3 cellules claires et 1 papillaire). Aucune
metastase n'a ete decrite (43).
I)'autres experiences de surveillance active de PMR ont ete publiees ces derni~res
annees, avec des resultats similaires (44-48). Chawla et al. ont recemment realise une
meta-analyse des etudes disponibles sur ce sujet ; 234 masses renales, provenant de 8
series differentes, avec une taille moyenne au diagnostic de 2,6cm, ont ete incluses
dans cette analyse. Avec un suivi moyen de 34 mois, le taux moyen de croissance
tumorale etait de 0,28 cm/an. Une analyse anatomopathologique etait disponible
dans 46% des cas et 92 % de ces masses etaient des CCR. La taille de la lesion au
moment du diagnostic ne predisait pas le taux de croissance (p = 0,46) (49). Tr~s
recemment, le meme groupe a observe que 26 % des lesions renales publiees sous
surveillance active presentaient une croissance radiographique nulle ou negative avec
le temps (50).
De mani6re interessante, Lamb et al. ont egalement observe un taux de croissance
lente pour des tumeurs renales plus grandes. Ils ont suivi une serie de 36 masses
renales avec une taille moyenne au moment du diagnostic de 7,2 cm, chez des patients
contre-indiques ~ la chirurgie ou l'ayant refusee. Les deux tiers de ces masses ont ete
biopsiees et le diagnostic de CCR a ete confirme dans tous les cas excepte un. Les
auteurs ont observe des taux de croissance de 0,01 ~ 1,76 cm par an ; et 55% des
patients n'ont montre aucune croissance tumorale (50).
Bien que le potentiel evolutif vers une maladie metastasique soit faible, il reste le
principal risque d'une approche attentiste, puisqu'il n'existe aucun traitement curatif
pour les maladies metastatiques. Dans la meta-analyse de Chawla et al., trois cas
d'evolution metastatique ont ete observes, soit 1,0% du nombre total de lesions
suivies. Cependant, les tumeurs qui evoluent rapidement vers un stade metastatique
peuvent receler des micrometastases au moment meme du diagnostic et il n'est pas
st~r qu'une intervention chirurgicale rapide les aurait evitees. En outre, l'evolution
vers une maladie metastatique est generalement associee ~t une croissance tumorale
importante. Un usage judicieux des interventions differees pour ces tumeurs ~aforte
croissance durant la surveillance pourrait prevenir ces evolutions.
76 Le cancer du rein
Une des limites dans l'interpretation de ces etudes est le manque de donnees
anatomopathologiques sur les tumeurs restees sous surveillance. Cependant, les
lesions restantes ~ croissance lente semblent etre majoritairement malignes etant
donne que la grande majorite des tumeurs retirees apr~s une periode de surveillance
active etait des CCR et que les m6mes crit~res radiologiques ont ete utilises pour
evaluer toutes les masses. Cela a ete confirme par Kunkle et al. qui ont recemment
observe que 80 % des lesions renales ~ croissance nulle lors de la surveillance et avec
des informations anatomopathologiques sont histologiquement malignes (48).
Les etudes sur la surveillance active publiees ~ace jour sont majoritairement retros-
pectives. Elles ont un suivi relativement court et incluent un nombre limite de
patients. Cependant, leurs resultats sont coherents, et sugg~rent clairement qu'un
grand nombre de PMR de decouverte fortuite ont un taux de croissance faible ainsi
qu'un comportement clinique indolent en etant gerees de mani~re conservatrice.
localement avancee ou metastatique. Cet argument est corrobore par des series
autopsiques qui montrent que 67 ~t 74 % des CCR etaient asymptomatiques jusqu'au
deces avant l'utilisation plus repandue des techniques d'imagerie et que seulement 8,9
20 % des CCR non diagnostiques pouvaient 8tre impliques dans le deces du patient
(3,58,59).
En s'appuyant sur ces observations et sur l'analyse des donnees recentes sur l'his-
toire naturelle des PMR, il est peu probable que la pratique actuelle du traitement
immediat pour toute petite tumeur renale nouvellement diagnostiquee va avoir un
impact important sur la mortalite specifique au cancer du rein. Un nombre signifi-
catif de PMR sont histologiquement benignes ou ont un comportement clinique
indolent. Les risques du traitement chirurgical sont acceptables uniquement si l'es-
perance de vie du patient est superieure au temps que la tumeur va mettre
progresser. Une etude recente a passe en revue une serie de 2 570 nephrectomies elar-
gies. Elle a montre que, de nos jours, environ 5, 10 et 20 % des patients subissant une
chirurgie pour CCR succombent d'une autre cause g 1, 10 et 20 ans de suivi (56).
Dans l'experience de la Cleveland Clinic, 14 % des patients sont decedes d'une autre
cause awes un suivi median de 42 mois (32).
Une periode initiale d'observation, dans le but d'identifier les masses renales ~t
faible risque avec un traitement chirurgical differe reserve pour les tumeurs qui
augmentent de taille, pourrait 8tre appropriee pour les patients figes ou/~ comorbi-
dites lourdes. Cela correspond au concept meme de surveillance active, g savoir
differer le traitement pour les cas d'augmentation de taille, et non pour les cas o/]
apparaissent des metastases. Une limite superieure de 3-4 cm de diametre et un temps
de doublement de volume > 1 an sont les criteres couramment utilises pour identifier
les tumeurs ~ faible risque de developper des metastases et 8 meilleur taux de survie
(37, 38, 40, 42, 60-63). Cependant, il est important de souligner que nous avons
besoin de plus de donne}es pour proposer des seuils plus prdcis pour d~cider d'un trai-
tement. Des etudes montrent qu'une chirurgie judicieuse differee ne semble pas avoir
d'impact negatif sur les resultats cliniques et anatomopathologiques (47, 64). De
larges etudes multicentriques avec des suivis fi long terme sont necessaires pour
confirmer la sfirete d'une surveillance active. Actuellement, en l'absence de traitement
efficace pour les CCR au stade metastatique, cette strategie attentiste ne devrait pas
etre recommandee pour les patients jeunes et en bonne forme.
Le schema optimal de suivi des patients sous surveillance active n'a pas encore ete
defini. A l'University Health Network de Toronto, un uroscanner est realise tous les
3 mois la premiere annee, puis tousles 6 mois pendant 3 ans, puis tousles ans s'il n'y
a pas ou peu d'evolution. L'echographie et I'IRM sont des alternatives pour certains
patients. Surveiller une PMR represente un travail lourd et necessite une bonne
compliance du patient et une bonne organisation du systeme de soins.
Le risque d'erreur de mesure lors des examens d'imagerie est un probleme pour
les attitudes conservatrices vis-a-vis des petites tumeurs du rein. Cependant, plusieurs
auteurs ont rapporte des mesures de volumes tumoraux reproductibles et precis grgtce
/t l'utilisation du scanner et de I'IRM (65-68). A l'inverse, une grande variabilite inter-
et intra-observateurs dans les mesures semble survenir avec l'echographie. Les masses
78 Le cancer du rein
R~ferences
1. JemalA, Siegel R, Ward E et al. (2006) Cancer statistics, 2006. CA Cancer J Clin 56:106-30
2. Pantuck AJ, Zisman A, Belldegrun AS (2001) The changing natural history of renal cell
carcinoma. J Urol 166:1611-23
3. Wunderlich H, Schumann S, Jantitzky V et al. (1998) Increase of renal cell carcinoma inci-
dence in central Europe. Eur Uro133:538-41
4. RofskyNM, Bosniak MA (1997) MR imaging in the evaluation of small (< or = 3.0 cm)
renal masses. Magn Reson Imaging Clin N Am 5:67-81
5. Chow WH, Devesa SS, Warren JL et al. (1999) Rising incidence of renal cell cancer in the
United States. Jama 281:1628-31
6. Hock LM, Lynch J, Balaji KC (2002) Increasing incidence of all stages of kidney cancer in
the last 2 decades in the United States: an analysis of surveillance, epidemiology and end
results program data. J Urol 167:57-60
7. Mathew A, Devesa SS, Fraumeni JF et al. (2002) Global increases in kidney cancer inci-
dence, 1973-1992. Eur J Cancer Prev 11:171-8
8. Lightfoot N, Conlon M, Kreiger Net al. (2000) Impact of noninvasive imaging on increa-
sed incidental detection of renal cell carcinoma. Eur Uro137:521-7
9. Liu S, Semenciw R, Morrison H et aI. (1997) Kidney cancer in Canada: the rapidly increa-
sing incidence of adenocarcinoma in adults and seniors. Can J Public Health 88: 99-104
10. Siemer S, Uder M, Humke U et al. (2000) (Value of ultrasound in early diagnosis of renal
cell carcinoma). Urologe A 39:149-53
80 Le cancer du rein
11. Wills IS (1997) The diagnosis and management of small (< or = 3 cm) renal neoplasms: a
commentary. Semin Ultrasound CT MR 18:75-81
12. Porena M, Vespasiani G, Rosi Pet al. (1992) Incidentally detected renal cell carcinoma: role
of ultrasonography. J Clin Ultrasound 20:395-400
13. Tsui KH, Shvarts O, Smith RB et al. (2000) Renal cell carcinoma: prognostic significance
of incidentally detected tumors. J Urol 163:426-30
14. Skinner DG, Colvin RB, Vermillion CD et al. (1971) Diagnosis and management of renal
cell carcinoma. A clinical and pathologic study of 309 cases. Cancer 28:1165-77
15. Konnak JW, Grossman HB (1985) Renal cell carcinoma as an incidental finding. J Urol
134:1094-6
16. Shintaku I, Suzuki Y, Uchi K et al. (2000) Characteristics of incidentally detected renal cell
carcinoma by ultrasonography at health check-up. Nippon Hinyokika Gakkai Zasshi 91:
43-8
17. Russo P (2001) Localized renal cell carcinoma. Curr Treat Options Oncol 2:447-55
18. Luciani LG, Cestari R, Tallarigo C (2000) Incidental renal cell carcinoma-age and stage
characterization and clinical implications: study of 1092 patients (1982-1997). Urology 56:
58-62
19. Homma Y, Kawabe K, Kitamura T et al. (1995) Increased incidental detection and redu-
ced mortality in renal cancer-recent retrospective analysis at eight institutions. Int J Urol
2:77-80
20. Bos SD, Mellema CT, Mensink HJ (2000) Increase in incidental renal cell carcinoma in the
northern part of the Netherlands. Eur Uro137:267-70
21. Jayson M, Sanders H (1998) Increased incidence of serendipitously discovered renal cell
carcinoma. Urology 51:203-5
22. Bretheau D, Lechevallier E, Eghazarian C et al. (1995) Prognostic significance of inciden-
tal renal cell carcinoma. Eur Uro127:319-23
23. Lau WK, Blute ML, Weaver AL et al. (2000) Matched comparison of radical nephrectomy
vs elective nephron-sparing surgery in patients with unilateral renal cell carcinoma and a
normal contralateral kidney. Mayo Clinic Proc 75:1236
24. Lee CT, Katz J, Shi Wet al. (2000) Surgical management of renal tumors 4 cm or less in a
contemporary cohort. J Urol 163:730-6
25. Licht MR, Novick AC and Goormastic M (1994) Nephron sparing surgery in incidental
versus suspected renal cell carcinoma. J Urol 152:39-42
26. Patard JJ, Rodriguez A, Rioux-Leclercq N et al. (2002) Prognostic significance of the mode
of detection in renal tumours. BJU Int 90:358-63
27. Russo P (2000) Renal cell carcinoma: presentation, staging, and surgical treatment. Semin
Onco127:160-76
28. Thompson IM, Peek M (1988) Improvement in survival of patients with renal cell carci-
noma-the role of the serendipitously detected tumor. J Urol 140:487-90
29. Marshall FF, Stewart AK, Men& HR (1997) The National Cancer Data Base: report on kid-
ney cancers. The American College of Surgeons Commission on Cancer and the American
Cancer Society. Cancer 80:2167-74
30. Aso Y, Homma Y (1992) A survey on incidental renal cell carcinoma in Japan. J Urol 147:
340-3
31. Katz DL, Zheng T, Holford TR et al. (1994) Time trends in the incidence of renal carcino-
ma: analysis of Connecticut Tumor Registry data, 1935-1989. Int J Cancer 58:57-63
Peut-on surveiller les petites tumeurs rdnales? 81
32. Moinzadeh A, Gill IS, Finelli A et al. (2006) Laparoscopic partial nephrectomy: 3-year fol-
lowup. I Urol 175:459-62
33. Link RE, Bhayani SB,Mlaf ME et al. (2005) Exploring the learning curve, pathological out-
comes and perioperative morbidity of laparoscopic partial nephrectomy performed for
renal mass. ] Urol 173:1690-4
34. Frank I, Blute ML, Cheville IC et al. (2003) Solid renal tumors: an analysis of pathological
features related to tumor size. ] Urol 170:2217-20
35. Kessler O, Mukamel E, Hadar H et al. (1994) Effect of improved diagnosis of renal cell car-
cinoma on the course of the disease. ] Surg Onco157:201-4
36. Sweeney IP, Thornhill IA, Graiger R et al. (1996) Incidentally detected renal cell carcino-
ma: pathological features, survival trends and implications for treatment. Br ] Urol 78:
351-3
37. Bell ET (1938) A classification of renal tumors with observations on the frequency of the
various types. ] Uro139:238
38. Bell ET (1950) Renal disease. Lea and Febiger, Philadelphia, p 435
39. Bosniak MA (1995) Observation of small incidentally detected renal masses. Semin Urol
Oncol 13:267-72
40. Bosniak MA, Birnbaum BA, Krinsky GA et al. (1995) Small renal parenchymal neoplasms:
further observations on growth. Radiology 197:589-97
41. Bosniak MA, Krinsky GA, Waisman ] (1996) Management of small incidental renal paren-
chymal tumors by watchful-waiting in selected patients based on observations of tumor
growth rates vol. I Urol suppl 155: 584A, Abstract 1092
42. Volpe A, Panzarella T, Rendon RA et al. (2004) The natural history of incidentally detec-
ted small renal masses. Cancer 100:738
43. KassoufW, Aprikian AG, Laplante Met al. (2004) Natural history of renal masses followed
expectantly. J Urol 171: 111-3; discussion 113
44. Kato M, Suzuki T, Suzuki Y et al. (2004) Natural history of small renal cell carcinoma:
evaluation of growth rate, histological grade, cell proliferation and apoptosis. I Urol 172:
863-6
45. Wehle M], Thiel DD, Petrou SP et al. (2004) Conservative management of incidental
contrast-enhancing renal masses as safe alternative to invasive therapy. Urology 64:49-52
46. Sowery RD, Siemens DR (2004) Growth characteristics of renal cortical tumors in patients
managed by watchful waiting. Can l Urol 11:2407-10
47. McRackan D, Kouba E, Wallen EM et al. (2006) Expectant management of small renal
masses: does a delay in therapy pose a clinical or pathological risk to the patient? J Urol
175: 237, Abstract 732
48. Kunkle DA, Crispen PL, Chen DY et al. (2007) Enhancing renal masses with zero net grow-
th during active surveillance. ] Urol 177: 849-53; discussion 853-4
49. Chawla SN, Crispen PL, Hanlon AL et al. (2006) The natural history of observed enhan-
cing renal masses: meta-analysis and review of the world literature. ] Urol 175:425-31
50. Lamb GW, Bromwich El, Vasey Pet al. (2004) Management of renal masses in patients
medically unsuitable for nephrectomy-natural history, complications, and outcome.
Urology 64: 909-13
51. Frank I, Blute ML, Leibovich BC et al. (2005) Independent validation of the 2002
American Ioint Committee on cancer primary tumor classification for renal cell carcino-
ma using a large, single institution cohort. ] Urol 173:1889-92
82 Le cancer du rein
52. Mejean A, Vogt B, Quazza JE et al. (1999) Mortality and morbidity after nephrectomy for
renal cell carcinoma using a transperitoneal anterior subcostal incision. Eur Uro136: 298-
302
53. Fontaine E, Chretien Y (2001) Systematic conservative surgery for kidney cancer smaller
than 4 cm: multicenter study. Prog Urol 11:621-4
54. Uzzo RG, Novick AC (2001) Nephron sparing surgery for renal tumors: indications, tech-
niques and outcomes. J Urol 166: 6-18
55. Stephenson AJ, Hakimi AA, Snyder ME et al. (2004) Complications of radical and partial
nephrectomy in a large contemporary cohort. J Urol 171:130-4
56. Karakiewicz PI, Lewinshtein D, Perrotte Pet al. (2006) The effect of competing mortality
on the risk of cancer-specific survival in kidney cancer. J Urol 175: 240, Abstract 739
57. Hollingsworth JM, Miller DC, Daignault S et al. (2006) Rising incidence of small renal
masses: a need to reassess treatment effect. J Natl Cancer Inst 98:1331-4
58. Hajdu SI, Berg JW, Foote FW Jr (1970) Clinically unrecognized, silent renal-cell carcino-
ma in elderly cancer patients. J Am Geriatr Soc 18:443-9
59. Hellsten S, Johnsen J, Berge T et al. (1990) Clinically unrecognized renal cell carcinoma.
Diagnostic and pathological aspects. Eur Urol 18 Suppl 2:2-3
60. Frank I, Blute ML, Cheville JC et al. (2002) An outcome prediction model for patients with
clear cell renal cell carcinoma treated with radical nephrectomy based on tumor stage, size,
grade and necrosis: the SSIGN score. J Urol 168:2395-400
61. Zisman A, Pantuck AJ, Chao D et al. (2001) Reevaluation of the 1997 TNM classification
for renal cell carcinoma: T1 and T2 cutoff point at 4.5 rather than 7 cm. better correlates
with clinical outcome. J Urol 166:54-8
62. Walther MM, Choyke PL, Glenn Get al. (1999) Renal cancer in families with hereditary
renal cancer: prospective analysis of a tumor size threshold for renal parenchymal sparing
surgery. J Urol 161:1475-9
63. Bosniak MA (1991) The small (less than or equal to 3.0 cm) renal parenchymal tumor:
detection, diagnosis, and controversies. Radiology 179: 307-17
64. Viterbo R, Crispen PL, Greenberg RE et al. (2006) Delayed management of high grade
renal tumors. J Urol 175: 350, Abstract 1089
65. Wheatley JM, Rosenfield NS, Heller Get al. (1995) Validation of a technique of computer-
aided tumor volume determination. J Surg Res 59:621-6
66. Tann M, Sopov V, Croitoru Set al. (2001) How accurate is helical CT volumetric assess-
ment in renal tumors? Eur Radiol 11:1435-8
67. Nawaratne S, Fabiny R, Brien JE et al. (1997) Accuracy of volume measurement using heli-
cal CT. J Comput Assist Tomogr 21:481-6
68. Coulam CH, Bouley DM, Sommer FG (2002) Measurement of renal volumes with
contrast-enhanced MRI. J Magn Reson Imaging 15:174-9
69. Schlesinger AE, Hernandez RJ, Zerin JM et al. (1991) Interobserver and intraobserver
variations in sonographic renal length measurements in children. AJR Am J Roentgenol
156:1029-32
70. Hederstrom E, Forsberg L (1985) Accuracy of ultrasonography compared with urography
in detection of intrarenal dilatation in children. Acta Radiol Diagn (Stockh) 26:201-7
71. Neuzillet Y, Lechevallier E, Andre M et al. (2004) Accuracy and clinical role of fine needle
percutaneous biopsy with computerized tomography guidance of small (less than 4.0 cm)
renal masses. J Urol 171:1802-5
Peut-on surveiller les petites tumeurs r~nales? 83
72. Wood BJ, Khan MA, McGovern F et al. (1999) Imaging guided biopsy of renal masses:
indications, accuracy and impact on clinical management. J Urol 161:1470-4
73. Vasudevan A, Davies RJ, Shannon BA et al. (2006) Incidental renal tumours: the frequen-
cy of benign lesions and the role of preoperative core biopsy. BJU Int 97:946-9
74. Maturen KE, Nghiem HV, Caoili EM et al. (2007) Renal mass core biopsy: accuracy and
impact on clinical management. AJR Am J Roentgenol 188:563-70
75. Beland MD, Mayo-Smith WW, Dupuy DE et al. (2007) Diagnostic yield of 58 consecutive
imaging-guided biopsies of solid renal masses: should we biopsy all that are indetermina-
te? AJR Am J Roentgenol 188:792-7
76. Shah RB, Bakshi N, Hafez KS et al. (2005) Image-guided biopsy in the evaluation of renal
mass lesions in contemporary urological practice: indications, adequacy, clinical impact,
and limitations of the pathological diagnosis. Hum Patho136:1309-15
77. Richter F, Kasabian NG, Irwin RJ et al. (2000) Accuracy of diagnosis by guided biopsy of
renal mass lesions classified indeterminate by imaging studies. Urology 55:348-52
Quelle place pour les traitements
mini-invasifs ?
Objectifs pidagogiques
9 Connaitre les principes therapeutiques de la radioffequence et de la cryoablation
9 Connaitre les moyens d'evaluation de l'efficacite de ces traitements
9 Comprendre la place potentielle des traitements mini-invasifs dans la strategie
therapeutique
Points importants
9 Ablation par radiofrequence (RFA) et cryoablation (CA) permettent d'elargir la
palette therapeutique pour traiter les tumeurs renales < 3-4 cm.
9 La localisation ne semble plus 4tre un facteur limitant /a l'abord percutane
puisque les tumeurs centrales proches de la voie excretrice ou au contact des
anses digestives peuvent 4tre traitees avec des artifices permettant d'en limiter les
complications.
9 Les indications doivent ~tre strictement respectees et il est exclu de les elargir
avant que les techniques soient plus consensuelles, les bilans radiologiques plus
standardises, les series plus consequentes et surtout les suivis plus longs.
9 RFA et CA sont actuellement reserves aux tumeurs des patients le plus souvent
ages ayant des contre-indications chirurgicales ou des facteurs de comorbidite
importants, une insuffisance renale ou aux tumeurs recidivantes, notamment
dans la population des cancers hereditaires du rein.
9 Les resultats en termes d'efficacite semblent identiques par RFA et CA.
R6f6rences cl6s
9 Gill IS, Remer EM, Hasan WA et al. (2005) Renal cryoablation: outcome at 3 years.
J Urol 173:1903-7
9 Atwell TD, Farrell MA, Callstrom MR et al. (2007) Percutaneous cryoablation of 40
solid renal tumors with US guidance and CTmonitoring: initial experience.
Radiology 243:276-83
9 Davol PE, Fulmer BR, Rukstalis DB (2006) Long-term results of cryoablation for
renal cancer and complex renal masses. Urology 68:2-6
86 Le cancer du rein
L'4nergie appliqu4e peut varier de 30W ~ plus de 250W selon les g4n6rateurs
utilis4s. On distingue plusieurs systhmes en fonction du circuit 41ectrique. Pour les
systhmes monopolaires, le courant 41ectrique circule entre la partie d4nud4e de l'41ec-
trode et les plaques de conduction appliqu4e sur les cuisses ou les fesses. L'4lectrode
peut 4tre unique et doit, dans ce cas, 4tre refroidie afin de ne pas carboniser les tissus
/l son contact imm6diat, ce qui limiterait la dissipation de la chaleur dans la tumeur
(41ectrode ~ Cool-tipWM? )), Tyco Healthcare Group LPMallinckrodt, Boulder, I~tats-
Unis). Plusieurs 41ectrodes peuvent 4tre ins4rdes afin d'augmenter le diamhtre de la
zone trait6e. Celles-ci sont, soit jointes ensembles (~ cluster electrode,s), soit inddpen-
dantes (~switching controller,s). Le d6p6t de l'4nergie calorifique peut aussi 4tre
obtenu par un nombre plus dev4 d'41ectrodes qui se d6ploient soit dans l'axe de l'ai-
guille porteuse (RITA Medical Systems, Fremont, t~tats-Unis), soit sous la forme de
parapluie (Boston Scientific Corporate, Natick, MA). L'4nergie dissip4e par chacune
des 61ectrodes est plus faible et il n'est plus n4cessaire de les refroidir pour 4viter la
carbonisation tissulaire de contact.
Plus rOcemment, les systhmes bipolaires et multipolaires ont 4t6 d4velopp4s
(Celon ProSurge, Olympus KeyMed Ltd, Essex, Grande-Bretagne). La m4me 41ectrode
comporte alors les deux p61es (systhme bipolaire) et les plaques de conduction cuta-
ndes ne sont plus n4cessaires. Lorsque plusieurs 61ectrodes bipolaires sont introduites
dans la tumeur, le courant circule alternativement entre chacun des dip61es qui seront
form4s entre les diff4rents p61es.
Les algorithmes de traitement des tumeurs du rein d4rivent de ceux d4velopp4s
pour les tumeurs du foie. Ils ne prennent pas en compte le caracthre hypervasculaire
des cancers ~ cellules claires ni la dissipation thermique trhs 41ev4e du rein normal li4e
d'une part a un d4bit sanguin sup4rieur a celui du foie et, d'autre part, a l'importance
des 614ments dissipateurs thermiques du sinus r4nal (arthres et veine, lymphatiques,
voie excr4trice).
Enfin les systhmes different selon que le contr61e de la RFA s'effectue en fonction
de l'impddance ou de la temp4rature. Aucune 4tude comparative n'existe sur les avan-
tages d'un systhme ou d'une aiguille.
Cryoablation (CA)
La congdation du tissu tumoral entraine une cong41ation de la matrice extracellulaire
puis du milieu intracellulaire avec 4clatement de la membrane et mort cellulaire.
Pendant la phase de r4chauffement se constitue une ischdmie de la zone traitde cons4-
cutive a une vasoconstriction, aux 14sions endothdliales et aux thromboses microvas-
culaires. Le systhme de CA d4livre une congdlation a l'argon dont la temp4rature au
niveau de l'aiguille est de l'ordre d e - 1 5 0 ~ pendant 3 minutes. Virtuellement, tous
les tissus humains parviennent ~ 100 % de n4crose a une tempdrature < ~ - 20 ~ (5).
La temp4rature augmente a distance du point d'application, suggdrant une moins
bonne efficacit4 au fur et ~t mesure qu'on s'approche de la berge tumorale. I1 est donc
important d'appliquer une CA d4passant la tumeur d'au moins 6 /t 8 mm (6).
L'importance de la cryoldsion est fonction de la tempdrature finale, mais aussi du
88 Le cancer du rein
Vole laparoscopique
RFA et CA peuvent se pratiquer par voie percutanee ou laparoscopique. La cryoabla-
tion a ete initialement utilisee par voie laparoscopique. A l'inverse, la RFA, qui etait
utilisee pour les carcinomes hepatocellulaires, etait surtout pratiquee par voie percu-
tanee. Si la localisation tumorale etait initialement un crithre de choix entre voie
d'abord laparoscopique (tumeur anterieure ou polaire superieure) et voie d'abord
percutanee (tumeur posterieure ou polaire inferieure), la possibilite de refouler le
tissu digestif par voie percutanee ~ l'aide de serum ou de glucose a rendu la voie lapa-
roscopique moins utile. Awes dissection du rein et separation de la graisse peritu-
morale, la tumeur est reperee soit visuellement en cas de tumeur exophytique, soit
par une endosonde d'echographie laparoscopique. Une biopsie est effectuee et la
sonde ablative est introduite perpendiculairement ~ l'axe de la tumeur. Le reperage
visuel ou mieux echographique de la sonde permet de s'assurer de son positionne-
ment centrotumoral. La RFA ou la CA est alors administree. La plupart des equipe-
ments sont relies ~ des generateurs calculant l'impedance ou la temperature. En cas
de RFA, un bouillonnement apparait. En cas de CA, il s'agit d'un halo de refroidisse-
ment. Plusieurs cycles sont utiles. La sonde est retiree. L'injection intratumorale de
glue hemostatique peut 4tre utile en cas de saignement.
Voie percutan~e
I1 s'agit par definition de la voie d'abord la moins invasive. L'evolution est clairement
en faveur de cette vole d'abord qui repond aux critbres de selection des patients
souvent ages, fragiles, insuffisants renaux ou ayant des facteurs de comorbidit&
L'acquisition de materiel de plus en plus sophistiquG l'experience de plus en plus
affirmee de centres investigateurs, la possibilit4 de refouler le tissu digestif en cas de
tumeur anterieure ou de refroidir pour la RFA la vole excretrice en cas de tumeur
centrale rend cette evolution ineluctable. Elle necessite neanmoins une collaboration
etroite entre urologues et radiologues, notamment dans la selection des patients. Une
reunion de concertation pluridisciplinaire est absolument indispensable h la bonne
pratique des techniques ablatives. L'ablation est realisee sous sedation ou anesthesie
generale en fonction de la tumeur et du patient, l'important etant d'eviter les mouve-
ments parasites de celui-ci. Le reperage tumoral est fait par echographie, TDM ou
IRM. Une biopsie est faite puis la sonde est introduite theoriquement perpendiculai-
rement au grand axe de la tumeur. Le bon positionnement de la sonde est contr614
puis le courant d'ablation est diffuse. Comme pour la voie laparoscopique, la plupart
Quelle place pour les traitements mini-invasifs ? 89
Evaluation, efficacit4
I1 convient de distinguer l'dvaluation immddiate et celle a distance.
I~valuation imm6diate
Le contr61e immddiat de l'efficacitd est limitd pour la RFA comme pour la CA.
L'apport de l'dchographie est nettement insuffisant en RFA par le ddgagement gazeux
qui gdne l'dtude du territoire traitd. En CA, les images dchographiques rdvhlent en
temps rdel 1'~ ice ball ~ et sa progression, ce qui en fait un argument en sa faveur, mais
ne sont pas d'une qualitd exceptionnelle. La TDM sans injection est inutile pour
dvaluer l'efficacitd immddiate du traitement que ce soit pour la RFA ou la CA.
Typiquement, le nodule est hdtdroghne et discrhtement hyperdense. Aprds injection,
la TDM permet de rechercher la persistance d'un tissu tumoral vascularisd. La
comparaison avec une sdrie sans injection est indispensable en raison de l'aspect hdtd-
roghne et hyperdense du territoire traitd. Cependant, l'injection d'un produit de
contraste iodd ne peut pas 4tre effectude en cas d'insuffisance rdnale moddrde ou
avancde car la ddgradation de la fonction rdnale est ~ ce stade inconnue. En outre,
cette dvaluation ne peut 4tre rdalisde qu'une seule lois car le rehaussement persiste
pendant plusieurs heures.
Pour la RFA, I'IRM (8) est la seule mdthode d'imagerie qui permet d'dvaluer le
degrd d'dchauffement de la tumeur au cours de la procddure grace a des sdquences
spdcifiques. En outre, les sdquences en ponddration T2 montrent pour les territoires
traitds une disparition de l'iso- ou hypersignal tumoral remplacd par un hyposignal.
Cet hyposignal est entourd d'un fin liserd en hypersignal hdtdroghne correspondant
l'oedhme e t a l'inflammation lids aux remaniements ndcrotico-hdmorragiques, mais
d'apprdciation difficile a la phase aigue.
Pour la CA, L'IRM est une mdthode assez fiable dans le guidage, mais aussi dans
le monitoring, mais ndcessite un dquipement spdcifique d'IRM interventionnel
encore peu ddveloppd (9). Rdcemment a dtd ddcrite, sur une sdrie de CA percutandes,
la combinaison d'un guidage par dchographie et d'un monitoring par TDM avec des
rdsultats intdressants (10).
90 Le cancer du rein
l valuation tardive
Le critere absolu est clair : la zone traitee doit apparaitre parfaitement avasculaire et
donc non rehaussee et doit englober la totalite de la tumeur (11, 12).
Les criteres d'efficacite sont bien codifies apres CA. Ils sont definis par TDM ou
IRM avec diminution de l'ice ball au cours du temps jusqu'a l'apparition d'une cica-
trice, l'absence de rehaussement et la bonne detection de la zone tissu sain/tissu
necrose (9, 13-15).
Avec le temps, les criteres d'efficacite apres RFA semblent proches, decrits apres
CA (16, 17). L'IRM est recommandee en cas d'insuffisance renale. Elle consiste en une
sequence en echo de gradient ponderee T2 et une sequence dynamique en echo de
gradient ponderee T1 et saturation du signal de la graisse (18).
I1 faut neanmoins reconnaitre que la semiologie radiologique post-RFA ou CA par
echographie, TDM et IRM est en pleine analyse descriptive et que les criteres actuels
seront probablement affines au cours de l'experience et du temps.
R sultats
Concernant la CA qui est la plus ancienne des techniques ablatives, une quinzaine
d'etudes a ete publiee dans la litterature, avec un taux moyen de succes de l'ordre 95 %
meme si les resultats sont difficilement comparables compte tenu des differences
observees entre les voies d'abord, les suivis ou l'estimation des resultats. Le tableau I
(19-24) montre les principales series publiees avec un nombre consequent de
patients. Toutes ces etudes confirment que la CA permet un contr61e satisfaisant de
la tumeur chez des patients selectionnes avec soin (taille tumorale < 3 c m ~ distance
du hile). Quelques recidives locales ont ete rapportees.
Concernant la RFA, une vingtaine d'etudes a ete rapportee. Les resultats sont
premiere vue contradictoires, mais il est necessaire de noter que les techniques
employees sont tres divergentes et qu'on ne saurait comparer les resultats 9 les elec-
trodes, les generateurs et les puissances etaient differents, les criteres d'evaluation
n'etaient pas homogenes et les suivis variaient du simple au double (tableau II) (25-
35). Plusieurs series parmi les plus recentes montrent des resultats beaucoup plus
homogenes avec une tres bonne efficacite selon les criteres definis (et qui restent
source de discussion) meme si les reculs sont faibles.
Les limites des techniques sont la localisation et la taiUe de la tumeur. I1 faut
retenir que plus la tumeur est centrale, moins l'ablation est facile et plus les pheno-
menes peripheriques perturbent la destruction de la tumeur. Pour la RFA, il est
possible de refroidir prealablement la voie excretrice par la mise en place d'une sonde
ureterale 5 Ch dans laquelle est perfusee du serum froid ~ 4 ~ La taille limite semble
4tre 3cm dans cette localisation et l'ablation complete de la lesion doit necessiter
plusieurs procedures (25).
Comme pour la CA, les patients doivent 4tre selectionnes avec soin.
Quelle place pour les traitements mini-invasifs ? 91
PC Atwell (10) 40 42 95
87,5 et 97,5
Ouvert ou lap Davol (21 ) 48 26 64
(2 proc4dures)
PC 9percutan4e.
Radiofr6quence ou cryoablation ?
Compte tenu des diff4rences observ4es d'une technique et d'une ~quipe ~ l'autre, il
est illusoire de vouloir comparer RFA et CA. Une seule 4tude publi~e a compar~ RFA
percutan4e (pts = 82) versus CA laparoscopique (pts = 164) avec des survies sp~ci-
fiques respectivement de 100% fi 1 an versus 98% fi 3 ans (36).
Les differences notables entre RFA et CA sont les suivantes :
- la CA a ~t~ surtout test4e par voie laparoscopique, la RFA par voie percutan4e ;
- la CA peut ~tre monitor~e en temps r4el sous la forme d'une ice ball qui dessine la
zone d'ablation ;
92 Le cancer du rein
Indications et limites
Si la technique utilis6e ou la voie d'abord peuvent etre discutds, les indications sont
consensuellement admises par la totalit6 des auteurs. Les dossiers des patients
pouvant b6neficier d'un traitement ablatif pour tumeur r~nale doivent etre discutds
en r6union de concertation pluridisciplinaire comprenant des urologues, canc6ro-
logues et radiologues pratiquant cette technique. I1 est indiqu6 chez les patients
prdsentant des contre-indications ~ la chirurgie (en particulier li6es ~ l'~ge) car le trai-
tement de r~fdrence reste chirurgical, par ndphrectomie totale ou, si possible, partielle.
I1 s'agit :
- d e patients ~g~s, pr6sentant des contre-indications h l'anesth6sie gdndrale, et pour
lesquels la prdservation de la fonction rdnale est importante ;
- des tumeurs solides de moins de 4 cm de diam6tre, selon leur localisation (taux de
succ~s de 92 ?a 100 %). Les tumeurs centrales prdsentent une dissipation thermique
6lev6e. Le taux de succ~s primaire (n6crose tumorale complete apr~s une seule
session de RFA) est plus faible (61-78%) et la tumeur ne doit pas ddpasser 3cm de
diam6tre ;
- d e tumeurs rdcidivantes chez des patients porteurs de cancers du rein h~rdditaires,
pour lesquels le risque de rdcidive homo- et contro-latdrale est tr~s ~lev6 (maladie
de von Hippel-Lindau, cancers papillaires h6rdditaires, scldrose tubdreuse de
Bourneville...), le but du traitement dtant de retarder l'dvolution vers la n~phrec-
tomie dlargie bilat6rale et la dialyse ;
-patients porteurs d'un rein unique et dont la tumeur est difficile h retirer par
chirurgie ou porteur d'une insuffisance r~nale.
Les contre-indications relatives sont la presence d'un large contact avec la voie
excrdtrice ou le tube digestif (tumeurs antdrieures). Cependant, le traitement par RFA
des tumeurs centrales en contact avec la voie excr6trice doit ~tre prdc6d6 par la mise
en place d'une sonde ur~t6rale afin de r6aliser un rinqage de l'arbre pydlocaliciel par
du sdrum glac& La mobilisation du patient (ddcubitus latdral, procubitus, compres-
sion externe par des draps roul~s) permet le plus souvent de r~duire le contact avec
le tube digestif afin d'dviter toute l~sion de celui-ci par l'~chauffement. En cas de
contact persistant, on peut r~aliser une dissection. Une aiguille fine de 22 G est ins6rde
Quelle place pour les traitements mini-invasifs ? 93
Complications
Recemment, une serie a public les complications mineures et majeures colligees sur
quatre centres de reference ayant effectue un traitement ablatif sur respectivement
139 patients par CA et 133 par RFA, un seul dechs etant enregistre. Le traitement etait
administre par voie percutanee (n = 181) ou laparoscopique (n = 92). Le taux de
complications global etait de 11,1%, essentiellement des complications mineures
(douleurs et paresthesies). Aucune des techniques ou aucune des voies d'administra-
tion ne semblait plus delethre. Le taux de complications dites majeures c'est-a-dire,
selon les auteurs, les complications donnant lieu a une augmentation de la duree de
sejour (autre intervention ou transfusion) etait de 1,8 % dont la fistule urinaire (37).
Enfin, il existe un risque au moins theorique d'hypertension arterielle renovasculaire.
Une complication frequente par RFA est constituee par les atteintes sensitivo-
motrices de la paroi abdominale anterieure,/a type d'hypoesthesie et de paresthesies,
parfois associees a une hypotonie parietale (38). Elle pourrait atteindre 35% des
patients et predomine lorsque l'insertion de l'electrode est paravertebrale.
Les valeurs publiees varient en effet entre 0 et 11% pour la RFA (25, 29, 39).
Le risque de dissemination tumorale n'a ete pour l'instant observe avec les deux
techniques que chez l'animal.
Les indications doivent etre strictement respect6es et il est exclu de les 6largir
avant que les techniques ne soient plus consensuelles, les bilans radiologiques plus
standardis6s, les s~ries plus cons6quentes et surtout les suivis plus longs. RFA et CA
sont actuellement r6serv6es aux tumeurs des patients le plus souvent ~gds ayant des
contre-indications chirurgicales ou des facteurs de comorbidit6 importants, une
insuffisance r6nale ou aux tumeurs r6cidivantes, notamment dans la population des
cancers h6r6ditaires du rein.
_A cet 6gard, RFA et CA restent des traitements/a ne proposer qu'aux patients ne
relevant pas de la n6phrectomie partielle.
Globalement et pour autant que l'on puisse en juger, les r6sultats en termes d'ef-
ficacit6 sont identiques par RFA et CA.
R~f~rences
1. Zlotta AR, Wildschutz T, Raviv Get al. (1997) Radiofrequency interstitial tumor ablation
(RITA) is a possible new modality for treatment of renal cancer: ex vivo and in vivo expe-
rience. J Endourol 11:251-8
2. Chong WK (2001) Radiofrequency ablation of liver tumors. J Clin Gastroentero132:372-4
3. Goldberg SN, Gazelle GS, Mueller PR (2000) Thermal ablation therapy for focal mali-
gnancy: a unified approach to underlying principles, techniques, and diagnostic imaging
guidance. Am J Roentgenol 174:323-31
4. Lui KW, Gervais DA, Arellano RA et al. (2003) Radiofrequency ablation of renal cell car-
cinoma. Clin Radio158: 905-13
5. Chosy SG, Nakada SY, Lee FT Jr et al. (1998) Monitoring renal cryosurgery: predictors of
tissue necrosis in swine. J Urol 159:1370-4
6. Desai MM, Gill IS (2002) Current status of cryoablation and radiofrequency ablation in
the management of renal tumors. Curr Opin Urol 12:387-93
7. Woolley ML, Schulsinger DA, Durand DB et al. (2002) Effect of freezing parameters (free-
ze cycle and thaw process) on tissue destruction following renal cryoablation. J Endourol
16: 519-22.
8. Lewin JS, Nour SG, Connell CF et al. (2004) Phase II clinical trial of interactive MR ima-
ging-guided interstitial radiofrequency thermal ablation of primary kidney tumors: initial
experience. Radiology 232:835-45
9. Shingleton WB, Sewell PE Jr (2001) Percutaneous renal tumor cryoablation with magne-
tic resonance imaging guidance. J Urol 165:773-6
10. AtwellTD, Farrell MA, CaUstrom MR et al. (2007) Percutaneous cryoablation of 40 solid
renal tumors with US guidance and CTmonitoring: initial experience. Radiology 243:
276-83
11. Mejean A, Correas JM, Thiounn N et al. (2006) Conservative treatment of kidney cancer
by cryoablation and radiofrequency]. Prog Urol 16:101-4
12. Anderson JK, Shingleton WB, Cadeddu JA (2006) Imaging associated with percutaneous
and intraoperative management of renal tumors. Urol Clin North Am 33:339-52
13. Gill IS, Novick AC, Meraney AM et al. (2000) Laparoscopic renal cryoablation in 32
patients. Urology 56:748-53
Quelle place pour les traitements mini-invasifs ? 95
14. Remer EM, Weinberg EJ, Oto A et al. (2000) MR imaging of the kidneys after laparosco-
pic cryoablation. AJRAm J Roentgenol 174:635-40
15. Rukstalis DB, Khorsandi M, Garcia FU et al. (2001) Clinical experience with open renal
cryoablation. Urology 57:34-9
16. Kawamoto S, Permpongkosol S, Bluemke DA et al. (2007) Sequential changes after radio-
frequency ablation and cryoablation of renal neoplasms: role of CT and MR imaging.
Radiographics 27:343-55
17. Hafron J, Kaouk JH (2007) Ablative techniques for the management of kidney cancer. Nat
Clin Pract Urol 4:261-9
18. Merkle EM, Nour SG, Lewin JS (2005) MR imaging follow-up after percutaneous radio-
frequency ablation of renal cell carcinoma: findings in 18 patients during first 6 months.
Radiology 235:1065-71
19. Gill IS, Remer EM, Hasan WA et al. (2005) Renal cryoablation: outcome at 3 years. J Urol
173:1903-7
20. Shingleton WB, Sewell PE Jr (2003) Cryoablation of renal tumours in patients with soli-
tary kidneys. BJU Int 92:237-9
21. Davol PE, Fulmer BR, Rukstalis DB (2006) Long-term results of cryoablation for renal
cancer and complex renal masses. Urology 68:2-6
22. Gupta A, Allaf ME, Kavoussi LR et al. (2006) Computerized tomography guided percuta-
neous renal cryoablation with the patient under conscious sedation: initial clinical expe-
rience. J Urol 175:447-52
23. Weld KJ, Figenshau RS, Venkatesh R et al. (2007) Laparoscopic cryoablation for small renal
masses: three-year follow-up. Urology 69:448-51
24. Cestari A, Guazzoni G, delrAcqua V et al. (2004) Laparoscopic cryoablation of solid renal
masses: intermediate term followup. J Urol 172:1267-70
25. Gervais DA, McGovern FJ, Arellano RS et al. (2005) Radiofrequency ablation of renal cell
carcinoma: part 1, Indications, results, and role in patient management over a 6-year per-
iod and ablation of 100 tumors. AJR Am J Roentgenol 185:64-71
26. Su LM, Jarrett TW, Chan DYet al. (2003) Percutaneous computed tomography-guided
radiofrequency ablation of renal masses in high surgical risk patients: preliminary results.
Urology 61:26-33
27. Pavlovich CP, Walther MM, Choyke PL et al. (2002) Percutaneous radio frequency abla-
tion of small renal tumors: initial results. J Urol 167:10-5
28. Farrell MA, Charboneau WJ, DiMarco DS et al. (2003) Imaging-guided radiofrequency
ablation of solid renal tumors. AJR Am J Roentgenol 180:1509-13
29. Mayo-Smith WW, Dupuy DE, Parikh PM et al. (2003) Imaging-guided percutaneous
radiofrequency ablation of solid renal masses: techniques and outcomes of 38 treatment
sessions in 32 consecutive patients. AJR Am J Roentgenol 180:1503-8
30. Roy-Choudhury SH, Cast Jg, Cooksey Get al. (2003) Early experience with percutaneous
radiofrequency ablation of small solid renal masses. AJR Am J Roentgenol 180:1055-61
31. Ogan K, Jacomides L, Dolmatch BL et al. (2002) Percutaneous radiofrequency ablation of
renal tumors: technique, limitations, and morbidity. Urology 60:954-8
32. Hwang JJ, Walther MM, Pautler SE et al. (2004) Radio frequency ablation of small renal
tumors: intermediate results. J. Urol 171:1814-8
33. Zagoria RJ, Hawkins AD, Clark PE et al. (2004) Percutaneous CT-guided radiofrequency
ablation of renal neoplasms: factors influencing success. AJR Am J Roentgenol 183:201-7
96 Le cancer du rein
34. De Baere T, Kuoch V, Smayra T et al. Radio frequency ablation of renal cell carcinoma: pre-
liminary clinical experience. J Urol 167:1961-4
35. Varkarakis IM, Mlaf ME, Inagaki T et al. (2005) Percutaneous radio frequency ablation of
renal masses: results at a 2-year mean followup. J Urol 174:456-60
36. Hegarty NJ, Gill IS, Desai MM et al. (2006) Probe-ablative nephron-sparing surgery:
cryoablation versus radiofrequency ablation. Urology 68:7-13
37. Johnson DB, Solomon SB, Su LM et al. (2004) Defining the complications of cryoablation
and radio frequency ablation of small renal tumors: a multi-institutional review. J Urol
172:874-7
38. Boss A, Clasen S, KuczykMet al. (2005) Thermal damage of the genitofemoral nerve due
to radiofrequency ablation of renal cell carcinoma: a potentially avoidable complication.
AJR Am J Roentgenol 185:!627-31
39. Mahnken AH, Gunther RW, Tacke J (2004) Radiofrequency ablation of renal tumors. Eur
Radiol 14:1449-55
La taille tumorale limite-t-elle
encore les indications de la n6phrectomie
partielle en 2007 ?
Objectifs p4dagogiques
9 Connaitre les 4tudes 4tablissant un seuil de taille tumorale comme 414ment pronos-
tique
9 Connaitre le rationnel du choix de 4cm pour la limite des indications de la
n4phrectomie partielle
9 Connaitre les 4tudes qui remettent en cause le seuil des 4 cm
Points importants
9 La taille tumorale devrait 4tre utilis4e comme une variable pronostique continue
et int4gr4e dans des modhles pronostiques multivari4s.
9 La n4phrectomie partielle (NP) devrait 4tre consid4r4e comme le standard de
traitement pour les tumeurs mesurant moins de 4 cm.
9 Le seuil des 4 cm est un seuil raisonnable, mais a 4t4 4tabli de manihre pragma-
tique, a partir de s6ries avec des biais de s41ection et m4rite d'4tre remis en cause.
9 Au moins six s4ries remettent maintenant en cause la validit4 de ce seuil et
certaines ont d4montr4 que la n4phrectomie partielle et la n4phrectomie 4largie
4taient 4quivalentes en termes de contr61e oncologique pour les tumeurs pTlb
de la classification TNM 2002.
9 Elargir les indications de la NP semble induire un surcroit de morbidit4 qui
demeure acceptable.
Rifirences clis
9 Patard JJ, Shvarts O, Lam JS et al. (2004) Safety and efficacy of partial nephrectomy
for all T1 tumors based on an international multicenter experience. J Urol 171 (6,
Part 1 Of 2): 2181-5
9 Leibovich BC, Blute ML, Cheville JC et al. (2004) Nephron sparing surgery for
appropriately selected renal cell carcinoma between 4 and 7 cm results in outcome
similar to radical nephrectomy. J Urol 171:1066-70
9 Becker F, Siemer S, Hack M et al. (2006) Excellent long-term cancer control with
elective nephron-sparing surgery for selected renal cell carcinomas measuring more
than 4cm. Eur Urol 49:1058-64
98 Le cancer du rein
variable en mode continu (1). Par ailleurs, la taille tumorale n'est pas la seule variable
valeur pronostique dans le groupe des tumeurs pT1, pT2. I1 n'est m4me pas exclu
que les sympt6mes, par exemple pour les tumeurs confinees au rein, soient un aussi
bon stratificateur pronostique que la taille tumorale (8). On s'oriente d'ailleurs
actuellement vers l'utilisation de systhmes pronostiques ~ variables multiples comme
I'UISS ou le SSIGN (9, 10). Karakiewicz et al. ont recemment pu proposer un
nouveau nomogramme pronostique integrant la taille tumorale comme variable
continue. Ce nomogramme s'est montr4 superieur, en termes de valeur predictive,
la classification TNM et a I'UISS (11). En resume, la notion de seuil de taille tumo-
rale est de moins en moins valide pour le pronostic, etant donne que selon les groupes
de tumeurs auxquels on s'adresse, les seuils sont differents et que cette variable devrait
bien plut6t ~tre integree dans des modhles multivari~s pr~dictifs. Cela interpelle bien
st~r quant aux indications respectives de la n4phrectomie partielle (NP) et de la
ndphrectomie 4largie (NE) fondees sur des d6terminants arbitraires de seuil de taille
tumorale.
485 patients traites par NP (16). Pour les patients avec tumeurs ___4cm, la survie speci-
fique ~ 5 ans etait de 96% compar4e ~ 86% pour les tumeurs > 4cm (p=0,001).
Cependant, 50 des 175 tumeurs > 4 cm mesuraient plus de 7 cm et il existait dans cette
serie seulement 9 % d'indication elective. Surtout il n'existait pas de groupe contr61e
pour la NE. Sur ces donnees, le seuil arbitraire de 4 cm a ete adopte, tant pour deli-
miter les indications de la NP que pour stratifier les tumeurs T1 (3).
t ,0- T>4cm
.... i ...... !, ............................ .... ~--! ..i!.!.~L;i.. i ~II.15L:::I:L..'~~; ~.iLL ~~i.i.!I~':I~I':',.!~U.i.Lv ..i~:.g.~ .................... ~ ~
T~4cm
Q
13
0,6--
o
,Q
tl.
r
0,2 --
J
4
recul en mois
Fig. 1 - Mortalit4 par cancer selon le seuil des 4 cm en situation de n4phrectomie partielle 41ec-
tive (d'aprhs Patard et al., Eur Urol 2007).
2,2 (1 r&idive
Dash et al., 45 (41 pTlb Elective
Oui 21 de localisation
BJU 2005 et 4 pT3) uniquement
non pr&is&)
33 (21 pTlb
Mitchell et aL, l~lective et
et 12 pT3 Oui 34
Uro12006 imperative
ou +)
Patard et al., 81 (pTlb Elective
Non 36 1,3 2,7
Eur Uro12007 uniquement) uniquement
102 Le cancer du rein
sur 196 patients et ont en outre montr4 une meilleure conservation de la fonction
r4nale chez les patients op6r4s d'une NP par rapport a ceux op6r4s d'une NE pour les
m4mes indications. Carini et al. ont publi4 une s4rie de 714nucl4ations pour des
tumeurs de 4 a 7 cm incluant 31 tumeurs pTlb avec des r4sultats oncologiques satis-
faisants (21). Cependant, la survie observ4e pour les tumeurs pTlb semblait un peu
inf~rieure aux autres s4ries r4centes : 83,3 % de survie sp~cifique ~ 5 ans, bien qu'elle
ne soit pas retrouv4e significativement diff4rente de celle des tumeurs pTla dans cette
s4rie (p = 0,25). Cependant, il faut noter que cette s6rie induait des NP de n4cessit4
et que parmi les quatre d4chs observes dans le groupe des tumeurs pTlb, aucune r4ci-
dive locale n'6tait observ4e et tousles patients progressaient sous forme de r4cidives
distance. Cela plaide pour le fait que c'est la biologie de la tumeur qui fixe le devenir
alors que la technique n'a pas d'influence sous r4serve qu'une ex6rhse complhte est
r4alis4e. Enfin, Becker et al. ont d4montr4 l'excellent contr61e oncologique ~ trhs long
terme de la NP pour les patients porteurs de tumeurs de plus de 4cm, avec un taux
de survie sp6cifique ~ 15 ans de 86,7% (23).
< 4cm. Miller et al. (26) se sont interesses t~ un registre de cancers etablis par le
National Cancer Institute, le SEER, considere comme representatif de la population
des Etats-Unis. En 2001, pros de 60 % des CCR recenses non metastatiques de moins
de 2 cm ont ete traitds par NE. Cette meme annee, 80 % des tumeurs mesurant entre
2 et 4 cm ont 6te trait6es aux I~tats-Unis par NE plut6t que par NE I1 s'agit d'un veri-
table probl~me de qualitd de soins dfi t~ la sous-utilisation d'une technique qui a fait
ses preuves pour ces indications. I1 est effectivement prioritaire d'imposer la NP pour
les petites tumeurs avant de l'imposer pour les grosses qui ont une morbidite plus
importante et qui vont probablement etre, dans un premier temps, limitees aux
centres experts. Cela est d'autant plus important que des travaux rdcents publi6s lors
de l'American Urological Association (AUA) en 2007 montrent que la NE pour petites
tumeurs renales est associ6e ~t une surmortalit6 par rapport ~ la NP pour des patients
equivalents en termes d'~ge, de comorbidite et de score ECOG (27, 28). Cette surmor-
talite semble etre due it des pathologies cardiovasculaires favorisees par la perte de
fonction renale induite par NE.
Enfin, le d6veloppement de la NE coelioscopique pourrait avoir, si l'on n'y prend
pas garde, un impact negatif sur la diffusion des techniques de NE En effet, il ne faut
pas accepter l'idee que la NE laparoscopique devienne, du fait de sa simplicit6 et sa
faible morbiditY, le ~gold standard~ du traitement des petites tumeurs continues au
rein (29). L'essor des techniques de nephrectomies partielles laparoscopiques, pour
lesquelles Gill et al. publient des rdsultats oncologiques excellents associds /t une
morbidit6 periop6ratoire superposable/t celle de la chirurgie ouverte, est probable-
ment une solution d'avenir pour le respect des indications oncologiques respectives
de la NP et de la NE (30).
Conclusions
Le seuil de 4 cm n'apparait plus comme un seuil valide pour delimiter les indications
oncologiques de la NP. I1 apparait aujourd'hui possible de proposer une NP pour un
grand nombre de tumeurs T1, sous reserve qu'une NP soit techniquement faisable
avec obtention de marges saines. Un risque d'augmentation de la morbidite semble
exister pour les tumeurs de plus grande taille et doit etre mis en balance avec l'etat
general du patient et ses comorbidites. I1 semble donc raisonnable d'affirmer en 2007
que pour les tumeurs confinees au rein, la faisabilite d'une NP devrait etre envisagee
quelle que soit la taille de la tumeur avant de poser une indication de NE.
R6ferences
1. Karakiewicz PI, Lewinshtein D], Chun FK et al. (2006) Tumor size improves the accuracy
of TNM predictions in patients with renal cancer. Eur Uro150:521-8; discussion 529
2. Lau WK, Cheville ]C, Blute ML et al. (2002) Prognostic features of pathologic stage T1
renal cell carcinoma after radical nephrectomy. Urology 59:532-7
104 Le cancer du rein
3. Sobin LH, Wittekind C (2003) TNM. Classification of malignant tumors. 6th Edition.
UICC International Union Against Cancer. Ed WiUey-Liss,New York, p 193-5
4. Ficarra V, Schips L, Guille F et al. (2005) Multiinstitutional European validation of the
2002 TNM staging system in conventional and papillary localized renal cell carcinoma.
Cancer 104:968-74
5. Zisman A, Pantuck AJ, Chao D et al. (2001) Reevaluation of the 1997 TNM classification
for renal cell carcinoma: T1 and T2 cutoff point at 4.5 rather than 7 cm. better correlates
with clinical outcome. J Urol 166:54-8
6. Ficarra V, Prayer-Galetti T, Novara Get al. (2004) Tumor-size breakpoint for prognostic
stratification of localized renal cell carcinoma. Urology 63: 235-9; discussion 239-40
7. Delahunt B, Kittelson JM, McCredie MR et al. (2002) Prognostic importance of tumor size
for localized conventional (clear cell) renal cell carcinoma: assessment of TNM T1 and T2
tumor categories and comparison with other prognostic parameters. Cancer 94:658-64
8. Patard JJ, Dorey FJ, Cindolo L et aL (2004) Symptoms as well as tumor size provide pro-
gnostic information on patients with localized renal tumors. J Urol 172:2167-71
9. Zisman A, Pantuck AJ, Dorey F et aL (2001) Improved prognostication of renal cell carci-
noma using an integrated staging system. J Clin Oncol 19:1649-57
10. Frank I, Blute ML, CheviUe JC et al. (2002) An outcome prediction model for patients with
clear cell renal cell carcinoma treated with radical nephrectomy based on tumor stage, size,
grade and necrosis: the SSIGN score. J Urol 168:2395-400
11. Karakiewicz PI, Briganti A, Chun FK et al. (2007) Mtflti-institutional validation of a new
renal cancer-specific survival nomogram. J Clin Onco125:1316-22
12. Licht MR, Novick AC (1993) Nephron sparing surgery for renal cell carcinoma. J Urol
149:1-7
13. Bretheau D, Lechevallier E, Eghazarian C et al. (1995) Prognostic significance of inciden-
tal renal cell carcinoma. Eur Uro127:319-23
14. FerganyAF, Hafez KS, Novick AC (2000) Long-term results of nephron sparing surgery for
localized renal cell carcinoma: 10-year followup. J Urol 163:442-5
15. Lerner SE, Hawkins CA, Blute ML et al. (1996) Disease outcome in patients with low stage
renal cell carcinoma treated with nephron sparing or radical surgery. J Urol 155:1868-73
16. Hafez KS, Fergany AF, Novick AC (1999) Nephron sparing surgery for localized renal cell
carcinoma: impact of tumor size on patient survival, tumor recurrence and TNM staging.
J Urol 162:1930-3
17. LeibovichBC, Blute ML, Cheville JC et al. (2004) Nephron sparing surgery for appropria-
tely selected renal cell carcinoma between 4 and 7 cm results in outcome similar to radical
nephrectomy. J Urol 171:1066-70
18. Patard JJ, Pantuck AJ, Crepel Met al. (2007) Morbidity and clinical outcome of nephron-
sparing surgery in relation to tumour size and indication. Eur Uro152:148-54
19. Mitchell RE, Gilbert SM, Murphy AM et al. (2006) Partial nephrectomy and radical
nephrectomy offer similar cancer outcomes in renal cortical tumors 4cm or larger.
Urology 67:260-4
20. Dash A, Vickers AJ, Schachter LR et al. (2006) Comparison of outcomes in elective partial
vs radical nephrectomy for clear cell renal cell carcinoma of 4-7 cm. BJU Int 97:939-45
21. Carini M, Minervini A, Lapini A et al. (2006) Simple enucleation for the treatment of renal
cell carcinoma between 4 and 7 cm in greatest dimension: progression and long-term sur-
vival. J Urol 175: 2022-6; discussion 2026
La taille tumorale limite-t-elle encore les indications de la n~phrectomie... 105
22. Becker F, Siemer S, Hack M et al. (2006) Excellent long-term cancer control with elective
nephron-sparing surgery for selected renal cell carcinomas measuring more than 4cm. Eur
Uro149:1058-64
23. Becker F, Siemer S, Hack Met al. (2006) Excellent long-term cancer control with elective
nephron-sparing surgery for selected renal cell carcinomas measuring more than 4 cm. Eur
Uro149: 1058-63; discussion 1063-54
24. Novick AC, Derweesh I (2005) Open partial nephrectomy for renal tumours: current sta-
tus. BJU Int 95 Suppl 2:35-40
25. Mejean A, Vogt B, Cazin Set al. (2002) Nephron sparing surgery for renal cell carcinoma
using selective renal parenchymal clamping. J Urol 167:234-5
26. Miller DC, Hollingsworth JM, Hafez KS et al. (2006) Partial nephrectomy for small renal
masses: an emerging quality of care concern? J Urol 175: 853-7; discussion 858
28. Huang WC, Elkin EB, Jang TL et al. (2007) Radical nephrectomy is associated with increa-
sed mortality in patients with small renal tumors. J Urol 177, AUA Annual Meeting,
Abstract 493:164
29. Thompson RH, Boorjian SA, Lohse CM et al. (2007) Partial nephrectomy for small renal
masses associated with improved overall survival compared with radical nephrectomy?
J Urol 177, AUA Annual Meeting, Abstract 641:216
30. Eskicorapci SY, Teber D, Schulze Met al. (2007) Laparoscopic radical nephrectomy: the
new gold standard surgical treatment for localized renal cell carcinoma. Scientific World
Journal 7:825-36
31. Haber GP, Gill IS (2006) Laparoscopic partial nephrectomy: contemporary technique and
outcomes. Eur Uro149:660-5
32. Arakiewicz PI, Lewinshtein DJ, Chun FK et al. (2006) Tumor size improves the accuracy
of TNM predictions in patients with renal cancer. Eur Uro150:521-8; discussion 529
La n phrectomie partielle laparoscopique
va-t-elle remplacer la n phrectomie partielle
ouverte ?
Laurent Salomon
Objectifs p6dagogiques
9 Connaitre les principes, indications et r&ultats de la n6phrectomie partielle lapa-
roscopique
9 Connaitre les &udes comparatives entre n6phrectomie partielle ouverte et n6phrec-
tomie partielle laparoscopique
9 Connaitre les progr& techniques qui pourraient imposer la voie laparoscopique
Points importants
9 La n6phrectomie partielle laparoscopique offre les m6mes r6sultats carcinolo-
giques que la n6phrectomie partielle ouverte.
9 Les indications de cette voie d'abord sont les m6mes que celles de la voie ouverte.
9 Les techniques laparoscopiques reproduisent les techniques ouvertes en offrant
les avantages de la laparoscopie (douleurs postop6ratoires moindres).
9 En cas de clampage du p6dicule r6nal, les dur&s d'isch6mie chaude sont plus
longues par voie laparoscopique que par voie ouverte.
9 La n6phrectomie partielle laparoscopique reste une technique qui doit &re prati-
qu& par des 6quipes expertes en laparoscopie.
Rifirences clis
9 Gill IS, Munch LC (1994) Laparoscopic retroperitoneal partial nephrectomy. J Urol
152:1359-42
9 Gill IS, Matin SF, Desai MM et al. (2003) Comparative analysis of laparoscopic versus
open partial nephrectomy for renal tumors in 200 patients. J Urol 170:64-8
9 Janetschek G, Abdelmaksoud A, Bagheri F et al. (2004) Laparoscopic partial
nephrectomy in cold ischemia: renal artery perfusion. J Urol 171:68-71
9 Shekarriz B, Shah G, Upadhyay J (2004) Impact of temporary hilar clamping during
laparoscopic partial nephrectomy on postoperative renal function: a prospective
study. J Urol 172:54-7
9 Desai MM, Gill IS, Ramani AP et al. (2005) The impact of warm ischaemia on renal
function after laparoscopic partial nephrectomy. BJU Int 95:377-83
108 Le cancer du rein
Reperage de la tumeur
Avec la laparoscopie, le chirurgien perd sa sensation tactile puisqu'il op6re par l'in-
term4diaire d'instruments pass4s a travers des trocarts a distance de l'organe
concern& C'est pour cette raison que les premihres n4phrectomies laparoscopiques
ont concern4 des tumeurs exophytiques, visibles sur l'4cran video dont l'ex4rhse se fait
sous contr61e de la vue. L'ex4rhse de tumeurs plus profondes, enchass4es dans le
parenchyme r4nal n4cessite l'utilisation de sonde 4chographique laparoscopique pour
mieux rep4rer les limites de r4section (10, 11).
Contr61e de I'h~mostase
De nombreuses sources d'4nergie ont 6t4 d6crites pour effectuer la section du paren-
chyme r6nal : laser, hydrojet, 41ectrodes bipolaires, radiofr4quence, scalpel harmo-
nique, bistouri monopolaire, radiofr4quence, bistouri argon ont tous d4montr4 leur
La n6phrectomie partielle laparoscopique va-t-elle remplacer la n4phrectomie... 109
-fermeture du parenchyme r4nal par des bourdonnets serr4s sur des clips, un
Surgicel| roul4 4tant plac6 sur la tranche de section.
M4me si les technologies d'instrumentation, de colle et autres proc4d4s ont aid4
le d4veloppement de la n4phrectomie partielle laparoscopique, cette technique de
n4phrectomie partielle est ainsi proche de la n4phrectomie partielle par voie ouverte.
Cette 4volution est particulihrement due ~i l'exp6rience que posshdent maintenant les
urologues qui pratiquent la chirurgie laparoscopique (43, 44), en particulier dans la
r4alisation des sutures laparoscopiques.
Rassweiler 0
2000 (54) 53 2,3 191 - 725 8 24 5,4 11,3 24 mois
Gill 2003 0
(22) 100 2,8 180 27,8 125 5 16 2 3 !42,6 mois
Abukora 1,2
2005 (37) 78 2,24 216 39,2 212 10,1 15,3 - 1,2 12,2
! 6
Desai Trans" 50 5,3 207 - 180 20 1,7 0
2
2005 (46)i R6tro" 521 5 150 - 242 13,5 i 1,8 0 15 mois
Ramani ] !
2005 (50) 200 2,9 199 28,7 247 2,5 i 27,5
Weld I 0
2006 (44) 60 2,4 179 26,9 225 30 25 mois
Dans leur principale serie de 200 patients, 33 % des patients ont presente des
complications dont 18 % etaient des complications urologiques : il y avait 9,5 % de
complications hemorragiques et 4,5 % de fistule urinaire, toutes traitees par voie
endo-urologique (50). Le taux de complication de la voie laparoscopique reste a ce
jour eleve.
Perm-
pongko- Ouv" 58 2,9 276 48 427 3,5 5,4 3,4
sol 2006 Lap" 85 2,4 225 29,5 436 22,4 3,3 3,5
(51) 3,5 3,5
Futur
Le traitement de r4ference des tumeurs localisees au rein est chirurgical. Si la nephrec-
tomie elargie 4tait la technique de reference, depuis la fin du xxesihcle, la nephrec-
tomie partielle est reconnue comme traitement des tumeurs de moins de 4 cm de
diamhtre et est devenue le traitement standard contre lequel doivent 4tre compares
les autres traitements mini-invasifs. Neanmoins, la pratique de la nephrectomie
La n~phrectomie partielle laparoscopique va-t-elle remplacer la n~phrectomie... 113
partielle de premihre intention si elle s'4tend donc, n'est pas encore g4n4ralis4e. La
place de la n4phrectomie partielle laparoscopique n'est pas encore faite et ce, d'autant
plus que la chirurgie laparoscopique est encore en voie de diffusion (54, 55).
La n4phrectomie partielle laparoscopique est encore du ressort de centres d4js-
form4s 5. la laparoscopie et hautement sp4cialis4s dans la chirurgie r4nale, mais le
d4veloppement des techniques va permettre sa plus grande diffusion.
Les premiers r4sultats oncologiques avec un recul de plus de 5 ans commencent 5-
apparaitre et il semble que cette technique, dans des mains entrain4es, devienne plus
qu'une option dans la chirurgie des petites tumeurs r4nales. La n4phrectomie partielle
laparoscopique va probablement 4tre pratiqu4e dans la majorit4 des tumeurs r4nales
de moins de 4 cm de diamhtre, la chirurgie ouverte 4tant r4serv4e aux tumeurs
complexes n4cessitant une ex4r/3se et une reconstruction difficiles.
R~f~rences
1 Winfield HN, Donovan IF, Godet AS, C et al. (1993) Laparoscopic partial nephrectomy:
initial case report for benign disease. ] Endourol 7: 521-6.
2. Gill IS, D. M., Munch LC (1994) Laparoscopic retroperitoneal partial nephrectomy. ] Urol
152:1359-42
3. Guillonneau B, Abbou CC, Doublet ]D et al. (2001) Proposal for a "European Scoring
System for Laparoscopic Operations in Urology". Eur Uro140: 2-6; discussion 7
4. McDougall EM, Elbahnasy AM, Clayman RV (1998) Laparoscopic wedge resection and
partial nephrectomy--the Washington University experience and review of the literature.
]SLS 2:15-23
5. ]anetschek G, Daffner P, Peschel R et al. (1998) Laparoscopic nephron sparing surgery for
small renal cell carcinoma. ] Urol 159:1152-5
6. ReisigerK, Venkatesh R, Figenshau RS et al. (2005) Complex laparoscopic partial nephrec-
tomy for renal hilar tumors. Urology 65:888-91
7. Frank I, Colombo ]R It, Rubinstein Met al. (2006) Laparoscopic partial nephrectomy for
centrally located renal tumors. J Urol 175:849-52
8. Gill IS, Colombo JR It, Moinzadeh A et al. (2006) Laparoscopic partial nephrectomy in
solitary kidney. ] Urol 175:454-8
9. Venkatesh R, Weld K, Ames CD et al. (2006) Laparoscopic partial nephrectomy for renal
masses: effect of tumor location. Urology 67:1169-74; discussion 1174
10. Matin SF, Gill IS (2001) Laparoscopic ultrasonography. ] Endourol 15:87-92
11. Fazio L.M, Downey D, Nguan CY et al. (2006) Intraoperative laparoscopic renal ultraso-
nography: use in advanced laparoscopic renal surgery. Urology 68:723-7
12. Rubinstein M, Colombo JR, Favorito LA et al. (2007) Energy sources for laparoscopic par-
tial nephrectomy: Critical appraisal. International Braz ] Uro133: 3-10.
13. Hoznek A, Salomon L, Antiphon P et al. (1999) Partial nephrectomy with retroperitoneal
laparoscopy. ] Urol 162:1922-6
14. Aron M, Gill IS (2007) Minimally invasive nephron-sparing surgery (MINSS) for renal
tumours part I: laparoscopic partial nephrectomy. Eur Uro151: 337-46; discussion 46-7
15. Nadler RB, Loeb S, Rubenstein RA et al. (2006) Use of BioGlue in laparoscopic partial
nephrectomy. Urology 68:416-8
114 Le cancer du rein
16. Wille A, Ttillmann M, Roigas J et al. (2006) Laparoscopic partial nephrectomy in renal cell
cancer: Results and reproducibility by different surgeons in a high volume laparoscopic
center. Eur Uro149:337-43
17. Johnston WK 3rd, Montgomery IS, Seifman BD et al. (2005) Fibrin glue v sutured bolster:
lessons learned during 100 laparoscopic partial nephrectomies. J Urol 174:47-52
18. Gallucci MG, Carpanese L, Papalia R (2007) Superelective embolization at first step of
laparoscopic partial nephrectomy. Urology 69:642-6
19. Matsuda T, Oguchi N, Yanishi M et al. (2004) Retroperitoneoscopic partial nephrectomy
with transient ocdusion of renal artery for treatment of small renal tumors. Urology 64:
26-30
20. Kane CJ, Mitchell ]A, Meng MV et al. (2004) Laparoscopic partial nephrectomy with tem-
porary arterial occlusion: description of technique and renal functional outcomes.
Urology 63:241-6
21. Rosales A, Salvador J, De Graeve Net al. (2005) Clamping of the renal artery in laparo-
scopic partial nephrectomy: an old device for a new technique. Eur Uro147: 98-101
22. Gill IS, Matin SF, Desai MM et al. (2003) Comparative analysis of laparoscopic versus open
partial nephrectomy for renal tumors in 200 patients. J Urol 170:64-8
23. Aron M, Gill IS (2007) Minimally invasive nephron-sparing surgery (MINSS) for renal
tumours. Part II: probe ablative therapy. Eur Uro151:348-57
24. Thompson RH, Blute ML (2007) At what point does warm ischemia cause permanent
renal damage during partial nephrectomy? Eur Urol (in press)
25. Bhayani S. Rha H, Pinto PA et al. (2004) Laparoscopic partial nephrectomy: effect of warm
ischemia on serum creatinine. ] Urol 172:1264-6
26. Shekarriz B, Shah G, Upadhyay J (2004) Impact of temporary hilar clamping during lapa-
roscopic partial nephrectomy on postoperative renal function: a prospective study. ] Urol
172:54-7
27. Marberger M (2007) Renal ischaemia: not a problem in laparoscopic partial nephrectomy?
B]U Int 99:3-4
28. Porpiglia F, Billia M, Musso F et al. (2007) Is renal warm ischemia over 30 minutes during
laparoscopic partial nephrectomy possible? One-Yera results of a prospective study. Eur
Urol (in press)
29. Nadu A, Laufer M, Winkler H et al. (2005) [The laparoscopic approach to renal tumors
outcome of 121 laparoscopic radical and partial nephrectomy procedures]. Harefuah 144:
609-12, 679
30. Bollens R, Espinoza BP, De Groote A et al. (2007) Laparoscoic partial nephrectomy with
"on-demand" clamping reduces warm ischemia time. Eur Urol (in press)
31. Ramani AP, Ryndin I, Lynch AC et al. (2006) Current concepts in achieving renal hypo-
thermia during laparoscopic partial nephrectomy. B]U Int 97:342-4
32. Gill IS, Abreu SC, Desai MM et al. (2003) Laparoscopic ice slush renal hypothermia for
partial nephrectomy: the initial experience. ] Urol 170:52-6
33. Janetschek G, Abdelmaksoud A, Bagheri F et al. (2004) Laparoscopic partial nephrectomy
in cold ischemia: renal artery perfusion. J Urol 171:68-71
34. Landman J, Venkatesh R, Lee D et al. (2003) Renal hypothermia achieved by retrograde
endoscopic cold saline perfusion: technique and initial clinical application. Urology 61:
1023-5
La ndphrectomie partielle laparoscopique va-t-elle remplacer la ndphrectomie... 115
35. Desai MM, Gill IS, Kaouk JH et al. (2003) Laparoscopic partial nephrectomy with suture
repair of the pelvicaliceal system. Urology 61: 99-104
36. BoveP, Rha KH, Allaf ME et al. (2004) Necessity of ureteral catheter during laparoscopic
partial nephrectomy. J Urol 172:458-60
37. Abukora F,Albqami N, Leeb K et al. (2005) Laparoscopic nephron sparing surgery: evolu-
tion in a decade. Eur Uro147:488-93
38. Orvieto MA, Chien GW, Tolhurst SR et al. (2005) Simplifying laparoscopic partial
nephrectomy: technical considerations for reproducible outcomes. Urology 66:976-80
39. Rubinstein MC, Finelli A, Gill IS (2005) Laparoscopic partial nephrectomy for cancer:
techniques and outcomes. Int Braz J Urol 31:100-4
40. ShalhavAL, Chien GW, Mikhail AA et al. (2006) Minimizing knot tying during recons-
tructive laparoscopic urology. Urology 68: 508-13
41. Haber GP, Gill IS (2006) Laparoscopic partial nephrectomy: contemporary technique and
outcomes. Eur Uro149:660-5
42. Heinrich E, Egner T, Noe Met al. (2006) Organ-preserving endoscopic kidney cancer
resection. Eur Uro150:732-7
43. H~tckerA, Albadour A, Jaujer Wet al. (2007). Nephron-sparing surgery for renal tumours:
acceleration and facilitation of the laparoscopic technique. Eur Urol 51:358-65
44. Weld KJ,Venkatesh, Huang J (2006) Evolution of surgical technique and patient outcomes
for laparoscopic partial nephrectomy. Urology 67: 502-6; discussion 506-7
45. Wright JL, Porter JR (2005) Laparoscopic partial nephrectomy: comparison of transperi-
toneal and retroperitoneal approaches. J Urol 174:841-5
46. Desai MM, Aron M, Gill IS (2005) Laparoscopic partial nephrectomy versus laparoscopic
cryoablation for the small renal tumor. Urology 66:23-8
47. Castellan M, GosalbezR, Carmack AJ et al. (2006) Transperitoneal and retroperitoneal
laparoscopic heminephrectomy-what approach for which patient? J Urol 176: 2636-9; dis-
cussion 2639
48. Ng CS, Gill IS, Ramani AP et al. (2005) Transperitoneal versus retroperitoneal laparosco-
pic partial nephrectomy: patient selection and perioperative outcomes. J Urol 174:846-9
49. Desai MM, Gill ISA, Ramani AP et al. (2005) The impact of warm ischaemia on renal
function after laparoscopic partial nephrectomy. BJU Int 95:377-83
50. Ramani AP, Desai MM, Steinberg AP et al. (2005) Complications of laparoscopic partial
nephrectomy in 200 cases. J Urol 173:42-7
51. Permpongkosol S, Bagga HS, Romero FR et al. (2006) Laparoscopic versus open partial
nephrectomy for the treatment of pathological T1NOM0 renal cell carcinoma: a 5-year
survival rate. J Urol 176: 1984-8; discussion 1988-9
52. Crepel M, Bernhard lC, Bellec L et al. (2007) Comparison of open and laparoscopic par-
tial nephrectomy: a French multicentre experience. Prog Urol 17:45-9
53. BeasleyK A, A10mar M, Shaikh A et al. (2004) Laparoscopic versus open partial nephrec-
tomy. Urology 64:458-61
54. RassweilerJJ, Abbou C, Janetschek Get al. (2000) Laparoscopic partial nephrectomy. The
European experience. Urol Clin North Am 27:721-36
55. Jeschke K, Peschel R, Wakonig J et al. (2001) Laparoscopic nephron-sparing surgery for
renal tumors. Urology 58:688-92
Quelle strat gie chirurgicale dans les cancers
du rein Iocalement avanc s ?
Objectifs pMagogiques
9 Connaitre les indications de la chirurgie dans les stades localement avanc6s
9 Connaitre les sp&ificit6s techniques : curage ganglionnaire, chirurgie du thrombus
cave
9 Connaitre les r6sultats de la chirurgie dans les stades localement avanc6s
Points importants
9 En cas de tumeurs T3a, b, c NOM0, le traitement chirurgical doit ~tre r~alis~ en
intention de traitement curatif et donc assurer des limites d'ex~r~se saine.
Actuellement, seule la chirurgie conventionnelle peut assurer cet objectif avec la
s&urit~ requise.
9 En cas d'extension tumorale/t la veine cave inf~rieure, il conviendra de retirer le
thrombus en totalit~ quelle que soit sa limite sup~rieure ou son degr~ d'envahis-
sement parietal chez les patients NOM0. La strat~gie op~ratoire doit Otre ~tablie
le plus pr&is6ment possible en prOop~ratoire et n&essite une ~quipe entrain6e
avec un plateau technique suffisant afin de pouvoir r6aliser ce geste avec le
maximum de s&urit~.
9 La surr~nalectomie devrait 8tre r~alis6e si la taille tumorale est sup~rieure/a 8 cm
ou si la tumeur est au contact de la surr6nale. Dans les autres cas, la surr6nale
pourra ~tre respect~e si le scanner est normal.
9 Pour les patients cN0, un curage ganglionnaire extensif n'apporte pas de b6n6-
rice de survie ~ 5 ans.
9 L'intOr~t d'un curage ganglionnaire extensif dans le cancer du rein demeure
controversY. Son int6r~t pour la stadification de la maladie est reconnu, en
revanche, sa valeur curatrice est largement discut6e. Chez les patients N+ comme
chez les patients T4, l'apparition de nouvelles substances va 6ventuellement
pr&iser nos attitudes th6rapeutiques si les traitements adjuvants ~ l'6tude s'av~-
rent efficaces.
118 Le cancer du rein
Ref4rences cl4s
9 Hallscheidt P, Fink C, Haferkamp A et al. (2005) Preoperative staging of renal cell
carcinoma with inferior vena cava thrombus using multidetector CT and MRI :
prospective study with histopathological correlation. J Comput Assist Tomogr 29:
1-13
9 Thompson RH, Leibovich BC, Cheville JC et al. (2005) Is renal sinus fat invasion
the same as perinephric fat invasion for pT3a renal cell carcinoma? J Urol 174:
1218-21
9 Parekh D, Cookson M, Chapman W et al. (2005) Renal cell carcinoma with renal
vein and inferior vena cava involvement: clinicopathological features, surgical tech-
niques and outcome. J Urol 173:1897-902
9 Blom J, Van Poppel H, Marechal M (1999) Radical nephrectomy with and without
lymph node dissection: preliminary results of the EORTC randomized phase III
protocol 30881. Eur Urol 36:570-5
9 Canfield S, Kamat A, Sanchez-Ortiz R et al. (2006) Renal cell carcinoma with nodal
metastases in the absence of distant metastatic disease (clinical TxN1-2M0): the
impact of aggressive surgical resection on patient outcome. J Urol 175:864-9
IN,IECTION,BII ~ q E C # V o ! ,
}
~#ii . . . . .
Vltre~
W/| 4 t t<.~/1 i
Laparoscopie
Les indications de nephrectomie totale elargie par laparoscopie en 2007 qui semblent
retenues par la plupart des auteurs sont les cancers du rein localise non accessibles
une chirurgie partielle. La limite de taille et de localisation en fonction du risque d'ef-
fraction tumorale semble plus floue pour le moment et probablement en rapport avec
l'experience de chacun (8). Une etude, evaluant l'inter~t de l'examen anatomopatho-
logique sur specimen retire en monobloc apres nephrectomie totale laparoscopique,
retrouve un taux de sous-stadifications global de 21,9 %. Dans cette etude portant sur
137patients cT1-2, l'examen anatomopathologie retrouve 23 pT3a et 5 pT3b. Ainsi,
13 cT1 et 15 cT2 etaient des pT3 (9). Par ailleurs, deux etudes seulement comparent
la nephrectomie totale elargie laparoscopique (64 et 67 patients) et par voie ouverte
(69 et 54 patients) avec une mediane de suivi de plus de 50 mois dans chaque bras
(10, 11). I1 s'agit de patients cT1 et cT2. A 5 ans, et 5 10 ans pour la deuxi~me etude,
les survies sans recidive, survies specifiques et survies actuarielles sont equivalentes
dans les deux groupes. Meme s'il y a 8 pT3a et 5 pT3b dans le groupe laparoscopique
122 Le cancer du rein
et aucun pT3 dans le groupe chirurgie ouverte dans la s4rie de Permpongkosol et al.,
les tailles tumorales sont plus petites dans les groupes laparoscopiques (4,3 et 5,1 cm)
que dans les groupes chirurgies ouvertes (6,2 et 5,4cm) (10, 11). L'accumulation des
r4sultats favorables pour les patients cT1-2 dans lesquels se situent des pT3 limit4s ne
peut en aucun cas justifier d'un point de vue oncologique la diffusion de cette voie
d'abord pour les patients cT3. En outre, afin d'4valuer au mieux les r4sultats carci-
nologiques, il semble n4cessaire de r4aliser les analyses en fonction du stade patholo-
gique et non en fonction du stade clinique comme cela est fait trhs souvent.
L'utilisation du <<morcellateur >>devrait donc ~tre rediscut~e ; Chan et al. retrouvent 1
pT3a et 1 pT3b pour 38 pT1-2 dans le groupe avec utilisation du morcellateur contre
7 pT3a et 4 pT3b pour 16 pT1-2 dans le groupe retir4 en monobloc intact (12). Enfin,
sur quatre r4cidives sur orifices de trocart aprhs n4phrectomie laparoscopique pour
carcinome r4nal retrouv4es dans la litt4rature, deux le sont pour des pT3 (13, 14).
Cependant, certains pr4conisent d'6tendre la voie d'abord laparoscopique aux stades
cliniques T3a et T3b du moment oh l'ex4rhse peut 4tre r6alis4e en marge saine selon
les principes de la n4phrectomie totale 4largie (12). Cela ne peut constituer une
recommandation ~ g4n4raliser pour le moment, les indications devant 4tre pos4es au
cas par cas dans des centres de r4f4rence permettant une analyse des r4sultats onco-
logiques.
Fig. 4- TDM. Reconstruction volumique. Vue ant~rieure. Volumineuse tumeur du p61e sup&
rieur du rein droit avec atteinte surr6nalienne sans extension veineuse majeure et hypertrophie
de la veine r~nale et de la veine surr~nalienne par hyperd6bit.
Quelle stratdgie chirurgicale dans les cancers du rein localement avanc6s ?. 125
i i!iii
F i g . 5 - IRM. Thrombus veineux. A. Projection MIP avec temps vasculaire. Vue oblique.
Volumineuse tumeur du rein G avec thrombus dans la portion initiale de la veine r~nale et
veine cave inf~rieure libre. La circulation collat~rale est bien visualis~e. B. Coupe sagittale.
S~quence T1. Thrombus cave sous-h6patique.
ratif de discuter cette indication par rapport fi une nephrectomie totale 41argie suivie de
dialyse. I1 convient donc de decider d'une survie reduite potentielle soit liee ~i un
risque carcinologique, certes plus important en cas de chirurgie conservatrice dans
ces cas, soit liee ~i la dialyse chronique (8). Les crit6res ~ prendre en compte seront
fonction de la tumeur (taille, importance du thrombus veineux, de l'envahissement
perirenal ou de la graisse hilaire, voire des cavites renales) et du patient (age, 4tat
general, connaissance du risque de rdcidive d'une part et de l'acceptation de la dialyse
et du delai requis avant la possible transplantation d'autre part). Ce type de chirurgie
necessitant une dissection fine intrardnale, gage d'exerhse complhte de la tumeur et
de limitation du saignement per- et postoperatoire ou de fistule urinaire, peut
imposer le recours ~i la maitrise de technique particulihre soit in situ par perfusion
froide, soit ex vivo.
Indication T4
Le diagnostic de stade clinique T4 est difficile en imagerie. La perte d'un plan grais-
seux ou des irregularites de contour entre la tumeur et la structure de voisinage
augmentent le risque d'envahissement par continuite, mais il peut s'agir de faux posi-
tifs dans 15 % des cas. Les reconstructions volumiques avec de multiples orientations
possibles sur les scanners de dernihre generation mettent mieux en evidence les
rapports avec les organes de voisinage. Devant une grosse tumeur en contact 4troit
Quelle strategie chirurgicale dans les cancers du rein localement avanc4s? 127
avec la paroi en TDM, il est essentiel de r4aliser une IRM lombaire pour 41iminer ou
preciser une extension musculaire et/ou osseuse, ainsi que le degre d'infiltration.
La survenue d'un cancer T4 est relativement rare. La survie ~ce stade est inferieure
5 % ~ 5 ans dans la plupart des series. Ces lesions sont souvent qualifiees d'inextir-
pables ou d'incurables, le plus souvent en raison du mauvais etat general des patients
qui ne sont pas aptes ~ pouvoir 4tre operes. Dans notre serie de 811 patients, nous
retrouvons 27 cas, soit 3,3 % de pT4, la majorite d'entre eux presentant une maladie
metastatique. Dans la serie du M.D. Anderson, les auteurs retrouvent 30 patients avec
des tumeurs classees cT4NxM0 sur une serie globale de 3 470patients operes de 1990
2006. Aprhs l'intervention, seulement 12 patients presentent effectivement un enva-
hissement des organes avoisinants, 18 ont donc ete surevalues par le bilan d'imagerie:
2 pT2 et 16 pT3, tous avec des marges chirurgicales negatives (24). Dans cette serie,
un seul organe est enleve en plus du rein chez 22 patients (73,4 %), deux organes chez
quatre patients (13,3 %), trois organes chez 3 patients (10%) et quatre organes chez
1 patient (1%). Les organes les plus frequemment envahis sont le c61on, le pancreas
et le diaphragme chez 5, 3 et 3 patients respectivement. Un envahissement de la rate,
du foie ou du mesenthre est retrouve chez 2 patients. Aucun dechs dans les 30 jours
postoperatoires n'a ete observe. Dix de ces 12patients (83,3 %) ont recidive avec une
mediane de survenue de 2,3 mois. La duree de suivi de l'ensemble de ces 12 patients
est de 31 mois. Cinq de ces 12 patients etaient encore vivants lors de l'analyse de la
serie (24). On voit donc que m4me chez les patients M0 avec des marges chirurgicales
negatives, la survie est particulihrement courte, ce qui peut rendre discutable l'indi-
cation operatoire. Toutefois, l'apparition de nouvelles substances pour le traitement
du cancer du rein va vraisemblablement inciter ~ proposer plus volontiers a c e s
patients un traitement chirurgical. Celui-ci devrait alors 4tre associe a un traitement
adjuvant par les inhibiteurs de la tyrosine kinase comme cela est propose dans des
essais prospectifs randomises en cours.
Indication N+
La TDM et I'IRM ont des performances 4quivalentes pour le diagnostic d'ad4nopathies
mdtastatiques. Le seul crithre est la taille. Un plus petit diamhtre transversal, superieur
ou egal a i cm, fait suspecter une extension metastatique. Cet element semiologique est
associe a 40 % de faux negatifs, une augmentation de taille minime etant le plus souvent
uniquement inflammatoire. La presence d'une necrose ganglionnaire avec une throm-
bose veineuse est un element trhs specifique d'extension tumorale, mais il n'est present
que dans les grosses masses. En cas de volumineuse tumeur, la distinction entre des
adenopathies et la tumeur peut ~tre difficile. L'IRM est superieure ?a la TDM pour
distinguer des vaisseaux tortueux d'une circulation lymphatique collaterale.
L'inter4t d'un curage ganglionnaire extensif dans le cancer du rein demeure
controverse. Son inter4t pour la stadification de la maladie est reconnu, en revanche,
la valeur curatrice de ce curage est largement discutee. I1 est rare que ces envahisse-
ments ganglionnaires soient isoles (moins de 10%). Une analyse du NSEER, de 1983
~a 1998, retrouve environ 45 ?a 50 % de cancers localises, 20 % de cancers localement
128 Le cancer du rein
La strategie chirurgicale lors d'un envahissement veineux cave depend en premier lieu
du niveau du thrombus en tenant compte de ses rapports avec le foie, l'abouchement
des veines sus-hepatiques, le diaphragme et enfin l'oreillette droite. La classification
TNM-UICC 2002 distingue les thrombus caves sous-diaphragmatiques, inclus dans
les stades pT3b, et les thrombus sus-diaphragmatiques, pT3c. Pour la determination
de la tactique op&atoire et des eventuelles difficultes peroperatoires, on distingue,
d'apr~s la classification de Kearney, trois degres d'envahissement de la veine cave infe-
rieure : sous-hepatique, retro-hepatique et sus-diaphragmatique. Cependant, cette
classification doit Otre pr6cisee, notamment en ce qui concerne le rapport du
thrombus avec les veines sus-hepatiques. Les autres principaux param~tres ta prendre
en consideration dans la strategie operatoire sont l'envahissement parietal cave, l'exis-
tence d'une extension d'amont (thrombus cruorique ou tumoral) et l'importance
d'une circulation collaterale. L'objectif est le contr61e premier de la veine cave, sans
mobilisation du thrombus, puis l'extraction complete de celui-ci. Les principales
complications ta eviter sont la fragmentation du thrombus avec emission d'emboles
dans la petite circulation et les repercussions hemodynamiques dues au clampage ou
des pertes sanguines massives. Les principaux moyens techniques ~ notre disposi-
tion, selon le type du thrombus, mais aussi selon les ecoles, sont le contr61e de la veine
cave inf6rieure et l'exclusion temporaire du segment interesse par des clampages
successifs, l'utilisation d'une circulation extracorporelle et la technique du ~flush ~.
Quelle strategie chirurgicale dans les cancers du rein localement avances? 129
Particulariteshemodynamiques. Collat~ralitd
Le retour veineux cave inferieur est la resultante de trois flux equivalents : sous-renal,
renal et des veines sus-hepatiques. Ainsi, le clampage de la veine cave inf4rieure sous-
renale est bien tolere. Le clampage de la veine cave inferieure en sus-renale, mais sous-
hepatique est variable, mais souvent bien supporte. En revanche, le clampage de la
veine cave inferieure au-dessus des veines sus-hepatiques est mal tolere et peut provo-
quer un desamorgage rapide de la pompe cardiaque. En effet, dans ce cas, le debit
cardiaque diminue de 50% et la pression arterielle moyenne de 20%. Cela est/a
moduler en fonction de l'existence ou non d'une collateralite.
En presence d'un thrombus cave obstruant compl6tement la lumihre, la collateralite
veineuse se developpe en moins de 1 mois par les veines lombaires, rachidiennes et le
systhme azygo-lombaire. Les possibilites de circulation collaterale sent plus importantes
gauche. Dans ces conditions, en cas de tumeur du rein droit avec un thrombus
obstructif et un envahissement parietal cave necessitant une resection segmentaire, la
reconstruction n'est pas indispensable si la circulation collat&ale est suffisante. La veine
renale gauche peut alors ~tre lice ~ son extremite distale. En outre, s'il existe une throm-
bose cruorique au-dessous des veines renales, il est possible de lier la veine cave en sous-
renal, limitant par 1~ m4me le risque d'emboles cruoriques (26, 27).
Voie d'abord
I1 y a plusieurs possibilites dictees par le niveau du thrombus, les habitudes de Fop&
rateur, mais aussi par la necessite ou non d'un abord thoracique. On distingue essen-
tiellement l'incision mediane, sous-costale ou en chevron, eventuellement prolongee
par une incision mediane jusqu'a la xiphoide (<<Mercedes ~) ou par une thoracotomie
(sternotomie ou incision parasternale) et la thoraco-phreno-laparotomie. Notre
preference va ~ l'incision en <<Mercedes ~. Ce type de chirurgie necessite une parfaite
exposition, en utilisant si possible des ecarteurs autostatiques, permettant une liberte
de mouvement de l'operateur et des assistants. Un decollement colique droit prolonge
la racine du mesenthre puis au bloc duodeno-pancreatique permet un abord satis-
faisant des gros vaisseaux retro-peritoneaux.
Bourgeonrdtro-hdpatique,sous-diaphragmatique
Dans le cas off le bourgeon remonte au-dessus du bord inf6rieur du foie, mais reste
en dessous des veines sus-h6patiques, il est possible de contr61er la veine cave inf6-
rieure au-dessous des veines sus-h~patiques, mais en diss6quant de faqon prudente les
veines h4patiques accessoires. Dans ce cas, le principe est le m6me que pr6c6dem-
ment: contr61e de la veine cave inf6rieure en dessous et au-dessus du bourgeon.
Si le bourgeon atteint ou d6passe les veines sus-h6patiques il y a plusieurs possi-
bilit~s. La premiere est le contr61e de la veine cave inf~rieure au-dessus des veines sus-
h6patiques. I1 faut sectionner le ligament falciforme et triangulaire afin de pouvoir
mobiliser le foie vers la gauche. La veine cave r6tro-h6patique et les veines sus-h6pa-
tiques sont alors expos4es, en prenant garde aux veines diaphragmatiques inf6rieures
(28). Un clamp est mis en place sur la veine cave en inter-h6pato-diaphragmatique.
On peut aussi contr61er la veine cave en sus-diaphragmatique et sous-p~ricardique ou
en intrap6ricardique, par voie abdominale, apr~s avoir incis4 le diaphragme. I1 est
pr~f6rable que le clampage soit coupl6 ~ un camplage du p6dicule h6patique
(manoeuvre de Pringel). La cavotomie peut alors ~tre r~alis6e, en sachant que les
r6percussions h~modynamiques du clampage peuvent ~tre s6vbres et il faut pr6voir la
possibilit6 de contr61er l'aorte et/ou de mettre en place une circulation extracorpo-
relle. Une autre possibilit~ est la technique du ((flush ~ qui ne n~cessite pas obligatoi-
rement le contr61e de la veine cave sus-h6patique. Cette technique peut ~tre propos6e
dbs que le bourgeon devient r6tro-h4patique. Les lacs sont positionn6s comme pr6c6-
demment d~crits dans le cas des bourgeons sous-h~patiques. Une hyperpression
veineuse est induite grace ~ l'utilisation de substances colloides permettant d'at-
teindre une pression veineuse centrale de 15 mmHg. Le clampage de la veine cave
inf6rieure sous-r6nale, puis de veine r6nale controlat6rale est r~alis6. La cavotomie
Quelle stratdgie chirurgicale dans les cancers du rein localement avancds? 131
Envahissementparietal
Dans les cas les moins complexes, on peut effectuer une resection partielle suivie
d'une reparation par suture ou par un patch veineux, en respectant une surface suffi-
sante (au moins la moitie de la circonference de la veine cave). Dans les cas plus
complexes, il peut ~tre necessaire d'effectuer une cavectomie segmentaire, voire une
132 Le cancer du rein
resection du carrefour renocave. Comme nous l'avons dej/i 6voque, en cas de nephrec-
tomie droite, la reconstruction n'est pas indispensable si la collateralite est suffisante.
En revanche, en cas de nephrectomie gauche, la reparation cave est imperative :
anastomose reno-cave terminoterminale directe ou en utilisant un greffon veineux ou
un element prothetique (26).
La strategie operatoire des cancers du rein avec extension/i la veine cave inferieure
doit ~tre etablie le plus precisement possible en preoperatoire, permettant d'integrer
tous les param~tres specifiques/l cette chirurgie. Quelle que soit l'option retenue, elle
necessite une equipe entrainee avec un plateau technique suffisant afin de pouvoir
realiser ce geste avec le maximum de securite.
Lymphad4nectomie
La circulation lymphatique du rein se draine par un reseau peripherique convergeant
vers la region sinusale puis vers des canaux collecteurs au niveau du hile. Ces canaux
lymphatiques se dirigent vers des ganglions lymphatiques s'etendant de la naissance la
veine cave inferieure et de la bifurcation aortique jusqu'aux piliers du diaphragme. Ces
relais ganglionnaires sent situes en pre-, retro- et latero-cave, en inter-aortico-cave et
en pre-, retro- et latero-aortique. Pour le rein droit, l'atteinte des ganglions pre- et
latero-aortique est inhabituelle. A gauche, l'atteinte des ganglions inter-aortico-cave, et
paracave est rare, mais le mode de drainage de chaque rein est variable (31).
I1 n'y a pas de consensus, ni de standard sur la necessite d'un curage et encore
moins sur le type de curage. Cependant, on peut distinguer le curage ~ hilaire~ qui
emporte le reseau lymphatique du hile renal, ce qui consiste ~i realiser une nephrec-
tomie totale elargie selon les principes habituels. La lymphadenectomie ~ regionale ~
comprend l'ablation des ganglions latero- et precave ~i droite, latero- et preaortique ~i
gauche, en s'etendant de la bifurcation des gros vaisseaux jusqu'aux piliers du
diaphragme. Le curage ~ etendu ~ consiste en un curage regional bilateral, associe ~i un
curage retro-cave et retro-aortique (26).
Blom et al. decrivent un curage ~ complet~ dans l'etude EORTC 30881. La voie
d'abord est thoraco-abdominale, mediane abdominale ou lombo-abdominale. Le
curage est etendu du diaphragme ~ila bifurcation des gros vaisseaux. Pour les tumeurs
du rein droit, le curage concerne les ganglions latero-, pre- retro-cave, et inter-
aortico-cave. Pour les tumeurs du rein gauche, le curage concerne les ganglions
latero-, pre- et retro-aortique (32).
Pour effectuer un curage ~ etendu ~, notre preference va ~il'incision bi-sous-costale.
L'abord doit 4tre large et l'utilisation d'un ecarteur autostatique est souhaitable. Pour
une tumeur renale droite, il faut effectuer un decollement colique droit et duodenal,
puis un decollement de la racine du mesenthre. Nous refoulons vers le haut le cadre
colique droit, l'intestin gr4le et le cadre duodeno-pancreatique. Nous avons alors un
acchs des plus satisfaisants au retroperitoine de la bifurcation des gros vaisseaux
jusqu'aux piliers du diaphragme. A gauche, en cas de curage etendu, nous debutons
par la mOme manoeuvre qu'~i droite. Cela nous permet de realiser le curage inter-
aortico-cave, preaortique, voire retro-aortique. En fonction du c6t4, les vaisseaux
Quelle strat4gie chirurgicale dans les cancers du rein localement avancOs? 133
renaux sont li4s ou contr616s par la mise en place de lacs. I1 conviendra 4galement de
respecter les arthres m4sent4riques lors de la dissection de la face ant4rieure de l'aorte.
Le curage lat4ro-aortique sera r4alis4 aprhs le d4collement colique gauche, dans le
m4me temps que la n4phrectomie homolat4rale. On essayera de limiter la lymphor-
rhde postop4ratoire par la mise en place progressive de ligatures ou de clips. En cas
de volumineuses ad4nopathies, il apparait qu'un plan de dissection est d'autant plus
facilement retrouv6 qu'on le situe au plus prhs de la paroi des vaisseaux ou du liga-
ment vert6bral ant4rieur notamment.
Concernant l'abord laparoscopique, la pr4sence d'adenopathies lors du bilan
pr4op4ratoire doit faire rediscuter cette voie d'abord m4me si, pour Fenn et Gill, un
curage ganglionnaire r4gional dans le m4me temps que la n4phrectomie est techni-
quement r4alisable (33).
Stade pT3a
Selon la classification TNM 2002, ce stade regroupe les cancers du rein envahissant la
graisse perirenale, sinusale et la surrenale. I1 represente 6,8 ~ 8% des carcinomes
renaux (6, 34) et s'accompagne d'une survie sp~cifique/a 5 ans de 42/t 57,5 % (34, 35)
et une survie specifique ~a 10 ans de 32,1% dans l'etude de Ficarra et al. (34).
Cependant, ces trois composantes du stade pT3a ont des pronostics differents.
L'envahissement de la surrenale represente entre 3,3 et 13 % des stades pT3a (36, 37).
La survie sp~cifique/a 5 ans en cas d'atteinte surr~nalienne est de 0 ?a 22,2 % (34, 36,
37), se rapprochant de celle des stades pT4. Han et al. proposent donc de reclasser
l'atteinte surrenalienne dans les stades pT4 (36). L'envahissement de la graisse peri-
renale represente environ 87/a 97 % des stades pT3a (36, 37). Dans ce cas, la survie
sp6cifique/a 5 ans est de 53,9 ~ 58,6 % (34, 37).
L'influence de l'envahissement de la graisse du sinus a 6t6 rapportde par
Thompson et al. en 2005. Cette 6tude,/a propos de 205 patients pT3a, retrouve une
atteinte de la graisse sinusale, une atteinte de la graisse perirenale et une atteinte asso-
ciee des deux dans 7,8, 79 et 13,2% des cas respectivement. La survie sp6cifique
5 ans est de 25,9 % pour les cancers envahissant la graisse sinusale contre 50,9 % pour
ceux envahissant uniquement la graisse perirenale (38).
En outre, la taille tumorale semble repr6senter un facteur pronostique important
dans le stade pT3a. Une 6tude, portant sur 118 patients, retrouve que les pT3a de taille
tumorale moyens/a 5,3 cm ont une survie specifique meilleure que les pT2 de taille
tumorale moyens/t 8,5 cm. L'auteur propose alors de retirer le crit~re d'envahissement
de la graisse perirenale de la classification TNM (39). En revanche, Lam et al., dans
une etude/a propos de 2113 patients, retrouvent une diffdrence significative de survie
spdcifique/t 5 ans de 63 et 46 % pour les cancers de stade pT3a de taille ___7 cm et
> 7 cm respectivement. Dans cette dtude, la survie sp6cifique se rapproche de celle des
134 Le cancer du rein
pT2 pour le groupe pT3a _ 7 cm et de celle des pT3b pour le groupe pT3a > 7 cm
(40). Dans une autre dtude sur 2165 patients, l'envahissement de la graisse pdrirdnale
reste un facteur pronostique ind~pendant de la taille tumorale (6).
Enfin, certains auteurs se sont int~ressds ~i l'envahissement de la voie excrdtrice.
Palapattu et al. retrouvent que ce crit~re est un facteur pronostique inddpendant (41).
Pour d'autres, l'impression d'agressivit~ de ce crit~re serait lide ~i son association ~i
d'autres facteurs de pronostic ddfavorable et ~i un stade avancd (42).
Stades pT3b et c
Toutes s6ries confondues, l'envahissement de la veine r~nale et de la veine cave inf&
rieure est retrouv~ dans respectivement 23 et 7 % des cas. Le caract~re p~joratif de
l'envahissement veineux macroscopique, fi lui seul, demeure controversY. Les patients
de stade pT3b/c NOM0 d~veloppent une r~cidive dans 29 fi 64 % des cas, 2-3 ans apr~s
le traitement chirurgical (43-46). Dans cette m~me population, la survie fi 5 ans est
de 45 ~l 80%, apr~s ex~r~se complete (22). Dans une ~tude comparant 207 ~i
607 patients avec et sans extension veineuse, il apparait une difference significative
d'envahissement ganglionnaire (26 versus 12 %) et de m~tastases ~i distance (54 versus
31%) (47). Si l'ex~r~se chirurgicale compl6te, chez les patients NOM0 en l'absence de
contre-indication op~ratoire, semble ~tre le traitement de r~f~rence, l'attitude
pr~coniser pour les patients m~tastatiques reste d~battue. Pour Zisman et al., les
patients m~tastatiques susceptibles de b~n~ficier d'une immunoth~rapie ou d'une
m~tastasectomie sont ~galement des candidats potentiels ~i une cure chirurgicale, sans
augmentation de la mortalit~ ou de la morbidit6 postop6ratoire (47, 48).
L'influence pronostique du niveau de l'envahissement veineux est variable selon
les ~tudes. Pour Kim et al., il n'y a pas de difference significative entre une atteinte de
la veine r~nale et de la veine cave inf~rieure sous-diaphragmatique mais elle existe
entre le stade pT3b et pT3c (p - 0,009) (44). A l'inverse, plusieurs 6tudes r~centes
mettent en ~vidence une diff6rence significative de survie sp6cifique entre un
envahissement limit6 ~ila veine r~nale et un envahissement ~tendu ~ la veine cave inf&
rieure (49-51). La large s~rie du CCAFU, regroupant 1 192patients avec envahisse-
ment de la veine r~nale et de la veine cave inf6rieure sous- et sus-diaphragmatique,
confirme ce r~sultat. Une difference significative (p < 0,001) en termes de survie
globale est retrouv~e entre l'envahissement de la veine r~nale (52 mois) et l'envahis-
sement de la veine cave inf6rieure (25,8 mois pour l'envahissement de la veine cave
inf~rieure sous-diaphragmatique et 18 mois pour l'envahissement de la veine cave
inf~rieure sus-diaphragmatique). A l'inverse, aucune difference significative n'est
retrouv6e entre les deux niveaux d'envahissement de la veine cave inf~rieure
(p = 0,613) (52).
Dans cette population avec envahissement veineux macroscopique, plusieurs
6tudes retrouvent une influence significativement p~jorative des facteurs d'agressivit~
locale (grade de Fuhrman, envahissement de la graisse p~rir~nale, taille tumorale) ou
de faqon plus 6vidente des facteurs d'agressivit~ g6n~rale (status ECOG, diss6mina-
tion m~tastatique) (44, 49, 51, 52). Dans ces conditions, deux 6quipes proposent de
Quelle strat~gie chirurgicale dans les cancers du rein localement avanc~s? 135
refondre les stades pT3a, pT3b/c en fonction d'une atteinte uniquement de la veine
r4nale et/ou de la veine cave inf4rieure, de la graisse p4rir4nale et d'une atteinte asso-
ci4e de ces deux composantes, de pronostics plus d4favorables (34, 51).
Enfin, l'envahissement de la paroi de la veine cave inf4rieure grhve significative-
ment le pronostic (survie a 5 ans : 25 % en cas d'envahissement de la paroi versus 69 %
si mobile ;p = 0,04) et seule une r4section complhte du thrombus peut am4liorer la
survie (23). L'influence de cette atteinte pari6tale est trhs peu 4tudi4e et ne ressort pas
dans les classifications actuelles.
La mortalit4 p4riop4ratoire (dans les 30 jours aprhs l'intervention chirurgicale) est
surtout li4e a des saignements, des 4v4nements thromboemboliques et des septic&
mies (43, 53). Dans l'4tude du CCAFU, elle d4pend de l'extension du thrombus
veineux, passant de 4,3 % pour ceux limit4s /a la veine r4nale a 9,6 % pour ceux
4tendus a la veine cave inf4rieure (52). Dans d'autres s4ries, la mortalit4 p4riop4ra-
toire, en cas de thrombus veineux de la veine cave inf4rieure, varie entre 3 et 10% (23,
43, 45, 46, 53, 54). Dans la s4rie de Staehler et Brkovic, elle s'4lhve a 40% dans le
groupe des tumeurs avec thrombus sus-diaphragmatique (53). Blute et al. constatent
que la mortalit4 p4riop4ratoire pour des tumeurs avec envahissement de la veine cave
inf4rieure (stade pT3b/c) diminue avec le temps, allant de 8,1% pour la p4riode 1970-
1989 ~ 3,8% pour la p4riode 1990-2000 (54). La mortalit4 p4riop4ratoire d4pend
aussi des comorbidit4s (53, 54).
Des complications postop4ratoires, aprhs n4phrectomie totale 4largie, surviennent
dans environ 20 % des cas (22). Dans des cancers localement avanc4s, ce taux est plus
4lev4 et est lie soit/~ la taille tumorale plus importante, soit/a l'infiltration des struc-
tures adjacentes, soit a la cavotomie. Les complications sont essentiellement repr4-
sent4es par des septic4mies et des h4morragies (54). La maladie thromboembolique,
l'insuffisance r4nale, l'infarctus du myocarde, l'il4us, le pneumothorax et les 14sions
ou perforations d'organes adjacents sont 4galement des complications d4crites (43,
54). Les complications pr4coces (dans les 30 jours qui suivent le geste chirurgical)
sont d'autant plus fr4quentes que l'envahissement veineux est important. En
revanche, les complications tardives comme l'insuffisance r4nale chronique, l'4ven-
tration abdominale, ou encore la prot4inurie ne semblent pas li4es au niveau de d4ve-
loppement du thrombus (54). Zini et al. constatent que la circulation extracorporelle
augmente la dur4e de l'intervention, la fr4quence des complications cardiorespira-
toires, du saignement perop4ratoire et des coagulopathies (46). Blute et al. remar-
quent que le taux de complications pr4coces pour des stades pT3b/c diminue avec le
temps, passant de 13,4% pour la p4riode 1970-1989/a 8,1% pour la p4riode 1990-
2000 (54). Enfin, Parekh et al. diff4rencient les complications majeures (insuffisance
r4nale, infarctus du myocarde) et mineures (thrombose veineuse profonde, pneu-
monie, il4us intestinal) qui sont de l'ordre de 6 et 16% respectivement pour des
tumeurs localement avanc6es (pT3b-pT4) (45).
136 Le cancer du rein
Stade pT4
Les tumeurs de stade pT4 sont de pronostic tr6s ddfavorable. L'infiltration des struc-
tures viscdrales adjacentes s'accompagne d'un taux de survie infdrieur ~i 5 % dans les
5 ans (22). Une 6tude r6cente montre une r~cidive dans plus de 80 % des cas dans les
mois qui suivent l'intervention chirurgicale, pour des cancers de stade pT4 non mdta-
statiques (24). Seulement 40% des patients op6r6s survivent apr~s 2,5 ans de suivi.
Cette 6tude retrouve une sur-stadification T4 clinique dans 60 % des cas. Cette popu-
lation sur~valu6e au bilan pr~th~rapeutique d6veloppe moins de r~cidives et celles-ci
sont plus ~i distance de la chirurgie. Ainsi 75 % de ces patients survivent apr~s 2,5 ans
de suivi (24). Ce risque de sur-stadification clinique justifie, selon les auteurs, une
approche chirurgicale plus systdmatique (24).
Stade pN+, MO
L'atteinte ganglionnaire N+M0 est une situation rare. Sa fr4quence varie entre 1,5 et
4,8% (55, 56). Soixante-quinze ~180% des patients N+ sont 4galement M+ (55). Dans
une s4rie r6cente, les patients N+M0 ont une survie sp4cifique a 5 eta 10 ans de 18,2
et 13,7% respectivement (34).
La seule 4tude prospective randomis4e pour 4valuer le r61e du curage ganglion-
naire dans le cancer du rein non m4tastatique a 4t4 r4alis4e par le groupe de I'EORTC.
Sept cent soixante-douze patients cN0, randomis4s, ont b6n4fici4 d'une n4phrectomie
totale 4largie avec ou sans curage ganglionnaire. Un envahissement ganglionnaire a
4t4 diagnostiqu4 dans 3,3 % des patients du groupe ayant eu un curage. Les r6sultats
pr4liminaires ne montrent pas de diff4rence de progression ou de survie ~l 5 ans entre
les deux groupes. Un suivi plus long est n4cessaire avant qu'une difference 4ventuelle
ne soit apparente (32). Une autre 6tude a compar4 257patients NOM0 ayant eu un
curage ganglionnaire syst4matique ~i 238 patients NOM0 n'en ayant pas eu (55).
Aucune diff6rence de survie sans r4cidive n'a 6t4 non plus retrouv4e.
Dans l'4tude de Canfield, sur 40 patients N+M0 ayant b4n4fici4 d'un curage
ganglionnaire, la survie moyenne est de 20,3 mois (35,7 mois pour les N1 et 14,5 mois
pour les N2), la dur6e moyenne de r4cidive est de 4,9 mois (56). Cette 4tude montre
qu'en cas de N+, le pronostic n'est pas modifi4 par la r4alisation d'un curage
ganglionnaire. D'autres retrouvent que les patients qui b4n4ficient d'un curage
ganglionnaire dans les N+ ont une survie sp4cifique am4lior6e. Ces 4tudes r4trospec-
tives non randomis4es pr4sentent probablement plusieurs biais dont celui de r4aliser
le curage quand les masses ganglionnaires sont plus facilement extirpables. Dans
l'4tude de Pantuck et al., les patients N+M0 ayant pu avoir un curage puis un traite-
ment par immunoth4rapie ont une survie am4lior4e de 5 mois par rapport au groupe
ayant eu d'embl4e l'immunoth4rapie. Cela sugghre un b4n4fice du curage ganglion-
naire dans les N+ avant traitement syst4mique (55).
Dans l'4tude de I'EORTC, les complications li4es au curage ganglionnaire sont :
un saignement sup4rieur ~i 1 L dans 9,8 %, une plaie pleurale dans 4,6 %, une infec-
tion dans 5,5 % et une lymphor4e dans 2,6 %. Le taux de complications 4tait de 25,7
Quelle strat4gie chirurgicale dans les cancers du rein localement avancds ? 137
R~f~rences
1. Kallmann DA, King BF, Hattery RR et al. (1992) Renal vein and inferior vena cava tumor
thrombus in renal cell carcinoma: CT, US, MRI and venocavography. ] Comput Assist
Tomogr 96 : 240-7
2. Pozzi-Mucelli R, Rimondini A, Morra A (2004) Radiologic evaluation in planning surge-
ry of renal tumors. Abdom Imaging 29:312-9
3. Sheth S, Scatarige IC, Horton KM et al. (2001) Current concepts in the diagnosis and
management of renal cell carcinoma: role of multidetector CT and three-dimensional CT.
Radiographics 21:$237-54
4. Pretorius ES, Wickstrom ML, Siegelman ES (2000) MR imaging of renal neoplasm. Magn
Reson Imaging Clin North Am 8:813-36
5. Roy C, E1 Ghali S, Buy X et al. (2005) Significance of the pseudocapsule on MR imaging
of renal neoplasms and its potential application for local staging - A retrospective study.
AJRAm J Roentgenol184:113-20
6. Siddiqui SA, Frank I, Leibovich BC et al. (2007) Impact of tumor size on the predictive abi-
lity of the pT3a primary tumor classification for renal cell carcinoma. J Urol 177:59-62
7. Hafez KS, Novick AC, Campbell SC (1997) Patterns of tumor recurrence and guidelines
for followup after nephron sparing surgery for sporadic renal cell carcinoma. J Urol 157:
2067-70
8. Lam JS, Belldegrun AS, Pantuck AJ (2006) Long-term outcomes of the surgical manage-
ment of renal cell carcinoma. World J Uro124:255-66
9. Cohen DD, Matin SF, Steinberg JR et al. (2005) Evaluation of the intact specimen after
laparoscopic radical nephrectomy for clinically localized renal cell carcinoma identifies a
subset of patients at increased risk for recurrence. J Urol 173:1487-90
10. Portis AJ, Yan Y, Landman J et al. (2002) Long term follow up after laparoscopic radical
nephrectomy. J Urol 167:1257-62
11. Permpongkosol S, Chan DY, Link RE et al. (2005) Long-term survival analysis after lapa-
roscopic radical nephrectomy. J Urol 174:1222-5
12. Chan DY, Cadeddu JA, Jarrett TW et al. (2001) Laparoscopic radical nephrectomy: cancer
control for renal cell carcinoma. J Urol 166: 2095-100
13. Fentie DD, Barrett PH, Taranger LA (2000) Metastatic renal cell cancer after laparoscopic
radical nephrectomy: long-term follow-up. J Endourol 14: 407-11
14. Iwamura M, Tsumura H, Matsuda D et al. (2004) Port site recurrence of renal cell carci-
noma following retroperitoneoscopic radical nephrectomy with manual extraction
without using entrapment sac or wound protector. J Urol 171:1234-5
15. Hallscheidt P, Fink Ch, Haferkamp A et al. (2005) Preoperative staging of renal cell carci-
noma with inferior vena cava thrombus using multidetector CT and MRI : prospective
study with histopathological correlation. J Comput Assist Tomogr 29: 1-13
16. Lawrentschuk N, Gani J, Riordan R et al. (2005) Multidetector computed tomography vs
magnetic resonance imaging for defining the upper limit of tumour thrombus in renal cell
carcinoma : a study and review. BJU Int 96 : 291-5
138 Le cancer du rein
17. Tuite DJ, Goeghegan T, McCauley Get al. (2006) Three-dimensional gadolinium-enhan-
ced magnetic resonance breathhold FLASH imaging in the diagnosis and staging for renal
cell carcinoma. Clin Radio161:23-30
18. Leibovitch I, Raviv G, Mor Y et al. (1995) Reconsidering the necessity of ipsilateral adre-
nalectomy during radical nephrectomy for renal cell carcinoma. Urology 46:316-20
19. Tsui KH, Shvarts O, Barbaric Z et al. (2000) Is adrenalectomy a necessary component of
radical nephrectomy? UCLA experience with 511 radical nephrectomies. J Urol 163:437-41
20. Paul R, Mordhorst J, Leyh H, Hartung R (2001) Incidence and outcome of patients with
adrenal metastases of renal cell cancer. Urology 57:878-82
21. M4jean A, Andr4 M, Doublet JD et al. (2004) Recommandations tumeurs du rein 2004.
Prog Urol 14 : 997-1035
22. Campbell SC, Novick AC, Bukowski RM (2007) Treatment of locally advanced renal cell
carcinoma. In: Campbell-Walsh Urology volume 2 Saunders Elsevier, Philadelphia,
p 1619-22
23. Hatcher PA, Anderson EE, Paulson DF et al. (1991) Surgical management and prognosis
of renal cell carcinoma invading the vena cava. J Urol 145:20-4
24. Margulis V, Sanchez-Ortiz R, Tamboli P et al. (2007) Renal cell carcinoma clinically
involving adjacent organs: experience with aggressive surgical management. Cancer 109:
2025-30
25. Joslyn SA, Sirintrapun SJ, Koneth BR (2005) Impact oflymphadenectomy and nodal bur-
den in renal cell carcinoma: retrospective analysis of the national surveillance, epidemio-
logy, and end results database. Urology 65:675-680
26. Coulange C, Rambeaud JJ (1997) Cancer du rein de l'adulte. Prog Urol 7:733-909
27. Lang H, Jacqmin D (1997) Envahissement cave au cours des cancers du rein: technique et
tactique chirurgicales. Encycl Med Chir (Elsevier SAS, Paris), Techniques chirurgicales,
Urologie, 41-020:1-5
28. Ciancio G, Livingstone AS, Soloway M (2007) Surgical management of renal cell carcino-
ma with tumor thrombus in the renal and inferior vena cava: the university of miamy
experience in using liver transplantation techniques. Eur Uro151:988-95
29. Novick AC, Cosgrove DM (1980) Surgical approach for removal of renal cell carcinoma
extending into the vena cava and the right atrium. J Urol 123:947-50
30. Marshall F, Dietrick D, Baumgartner W, Reitz B (1988) Surgical management of renal
cell carcinoma with intracaval neoplasic extension above the hepatic veins. J Urol 139:
1166-72
31. Marshall F, Powell KC (1982) Lymphadenectomy for renal cell carcinoma: anatomical and
therapeutic considerations. J Urol 128:677-81
32. Blom J, Van Poppel H, Marechal M (1999) Radical nephrectomy with and without lymph
node dissection: preliminary results of the EORTC randomized phase III protocol 30881.
Eur Uro136:570-5
33. Fenn N, Gill I (2004) The expanding indications for laparoscopic radical nephrectomy.
BJU Int 94:761-5
34. FiccaraV, Novara G, Iafrate Met al. (2007) Proposal for reclassification of the TNM sta-
ging system in patients with locally advanced (pT3-4) renal cell carcinoma according to
the cancer related outcome. Eur Uro151:722-31
Quelle strat~gie chirurgicale dans les cancers du rein localement avanc~s? 139
35. Tsui KEI, Shvarts O, Smith RB et al. (2000) Prognostic indicators for renal cell carcinoma:
a multivariate analysis of 643 patients using the revised 1997 TNM staging criteria. J Urol
163:1090-5
36. Han K-R, Bui Matthew, Pantuck A et al. (2003) TNM T3a renal cell carcinoma: adrenal
gland involvement is not the same as renal fat invasion. J Urol 169:899-904
37. Thompson RH, Leibovich BC, Cheville JC et al. (2005) Should direct ipsilateral adrenal
invasion from renal cell carcinoma be classified as pT3a? J Urol 173:918-21
38. Thompson RH, Leibovich BC, Cheville JC et al. (2005) Is renal sinus fat invasion the same
as perinephric fat invasion for pT3a renal cell carcinoma? J Urol 174:1218-21
39. Murphy AM, Gilbert SM, Katz AE et al. (2005) Re-evaluation of the tumour-node-metas-
tasis staging of locally advanced renal cortical tumours: absolute size (T2) is more signifi-
cant than renal capsular invasion(T3a). BJU Int 95:27-30
40. Lam JS, Klatte T, Patard JJ et al. (2007) Prognostic relevance of tumour size in T3a renal
cell carcinoma: A multicenter experience. Eur Uro155:155-62
41. Palapattu GS, Pantuck AJ, Dorey F et al. (2003) Collecting system invasion in renal cell car-
cinoma: impact on prognosis and future staging strategies. J Urol 170:768-72
42. C. Terrone, C. Cracco, S. Guercio et al. (2004) Prognostic value of the involvement of the
urinary collecting system in renal cell carcinoma. Eur Uro146:472-6
43. Bissada N, Yakout H, Babanouri A et al. (2003) Long-term experience with management
of renal cell carcinoma involving the inferior vena cava. Urology 61:89-92
44. Kim L, Zisman A, Han K et al. (2004) Prognostic significance of venous thrombus in renal
cell carcinoma. Are renal vein and inferior vena cava involvement different? J Urol 171:
588-91
45. Parekh D, Cookson M, Chapman Wet al. (2005) Renal cell carcinoma with renal vein and
inferior vena cava involvement: clinicopathological features, surgical techniques and out-
come. J Urol 173:1897-902
46. Zini L, Haulon S, Leroy X et al. (2006) Endoluminal occlusion of the inferior vena cava in
renal cell carcinoma with retro- or suprahepatic cava thrombus. BJU Int 97:1216-20
47. Zisman A, Wieder ]A, Pantuck AJ et al. (2003) Renal cell carcinoma with tumor throm-
bus extension: biology, role of nephrectomy and response to immunotherapy. J Urol
169: 906-16
48. Zisman A, Pantuck AJ, Chao DH et al. (2002) Renal cell carcinoma with tumor thrombus:
is cytoreductive nephrectomy for advanced disease associated with an increased complica-
tion rate? J Urol 168:962-7
49. Gettman M, Boelter C, Cheville J et al. (2003) Charlson co-morbidity index as a predictor
of outcome after surgery for renal cell carcinoma with renal vein, vena cava or right atrium
extension. J Urol 169:1282-6
50. Moinzadeh A, Libertino J (2004) Prognostic significance of tumor thrombus level in
patients with renal cell carcinoma and venous tumor thrombus extension. Is all T3b the
same? J Urol 171:598-601
51. Leibovich B, Cheville J, Lohse C et al. (2005) Cancer specific survival for patients with
pT3b renal cell carcinoma-can the 2002 primary tumor classification be improved? J Urol
173:716-9
52. Wagner B, Patard J, M6jean A et al. (2007) Prognostic value of renal vein (RV) and infe-
rior vena cava (IVC) involvement in renal cell carcinoma (RCC). Eur Urol suppl 6:546
140 Le cancer du rein
53. Staehler G, Brkovic D (2000) The role of radical surgery for renal cell carcinoma with
extension into the vena cava. J Urol 163:1671-5
54. Blute M, Leibovitch B, Lohse C et al. (2004) The Majo clinic experience with surgical
management, complications and outcome for patients with renal cell carcinoma and
venous thrombus. BJU Int 94:33-41
55. Pantuck AJ, Zisman A, Dorey F et al. (2003) Renal cell carcinoma with retroperitoneal
lymph nodes: role of lymph node dissection. J Urol 169:2076-83
56. Canfield S, Kamat A, Sanchez-Ortiz R et al. (2006) Renal cell carcinoma with nodal metas-
tases in the absence of distant metastatic disease (clinical TxN1-2M0): the impact of
aggressive surgical resection on patient outcome. J Urol 175:864-9
Quelle place pour les strategies m dicales
adjuvante et n4oadjuvante
en phase Iocalis e ?
Objectifs p4dagogiques
9 Connaitre les principaux outils permettant de stratifier les patients ?a risque en vue
de strat4gies adjuvantes
9 Connaitre les r4sultats obtenus avec l'immunoth4rapie en situation adjuvante
9 Connaitre les essais en cours en situation adjuvante et n4oadjuvante
Points importants
9 I1 existe des outils pronostiques (UISS, SSIGN) sup6rieurs ~a la classification
TNM en vue de s41ectionner les patients pour des strat4gies adjuvantes.
9 I1 n'existe aucune place pour l'immunoth6rapie en situation adjuvante.
9 I1 n'existe aucune place pour les inhibiteurs de l'angiogen~se en situation adju-
vante en dehors d'essais cliniques.
9 Trois essais majeurs sont en cours avec les inhibiteurs de l'angiogen~se en situa-
tion adjuvante :ASSURE, SORCE et S-TRAC.
9 La strat6gie n4oadjuvante dans le cancer du rein localement avanc4 ou m6ta-
statique reste ~ d4finir. Des essais cliniques sont en cours.
R4f4rences cl4s
9 Zisman A, Pantuck AJ, Dorey F et al. (2001) Improved prognostication of renal cell
carcinoma using an integrated staging system. J Clin Oncol 19(6): 1649-57
9 Frank I, Blute ML, Cheville JC et al. (2002) An outcome prediction model for patients
with clear cell renal cell carcinoma treated with radical nephrectomy based on tumor
stage, size, grade and necrosis: the SSIGN score. J Urol 168(6): 2395-400
9 Messing EM, Manola J, Wilding G et al. (2003) Phase III study of interferon alfa-
NL as adjuvant treatment for resectable renal cell carcinoma: an Eastern
Cooperative Oncology Group/Intergroup trial. J Clin Oncol 21(7): 1214-22
9 Pizzocaro G, Piva L, Colavita M e t al. (2001) Interferon adjuvant to radical nephrec-
tomy in Robson stages II and III renal cell carcinoma: a multicentric randomized
study. J Clin Oncol 19(2): 425-31
9 Clark JI, Atkins MB, Urba WJ et al. (2003) Adjuvant high-dose bolus interleukin-2
for patients with high-risk renal cell carcinoma: a cytokine working group rando-
mized trial. J Clin Oncol 21(16): 3133-40
142 Le cancer du rein
Stade T 1 2 3 4
Fig. 1
internationale (3). Cette 4tude comprenait plus de 4 000 patients provenant de huit
centres internationaux. Dans le cancer du rein localis4, le systhme pr4dictif fonction-
nait dans tous les centres, quels que soient le profil d'agressivit4 des tumeurs et le type
de recrutement ou de pratique des centres. En moyenne, la valeur prddictive 4tait de
0,8, c'est-a-dire substantiellement meilleure que celle du TNM. Le systhme montrait
donc au moins dans la maladie localis4e une bonne pr4cision pronostique et une
bonne reproductibilit4. Ce systhme va 4tre utilis4 de manihre prospective au cours de
deux essais adjuvants pour stratifier les patients ayant des formes de cancers du rein
risque dans le cadre de traitements antiangiog4niques (essais ASSURE et S-TRAC).
Le deuxihme systhme pronostique important est le <<SSIGN~ pour ~ S t a g e ~ ,
~ T u m o r Size ~ ~ F u h r m a n G r a d e ~ et ~ T u m o r Necrosis ~. Ce systhme a 4t4 mis au point
uniquement pour les varidt4s histologiques ~ cellules claires. I1 s'agit d'un modhle
postopdratoire qui inclut des variables anatomiques et histologiques (4). Ce modhle
n'a 4t4 valid4 de manihre externe qu'une seule fois dans le cadre d'une petite serie
monocentrique (5). Cependant, la pr4cision pronostique retrouv4e 6tait de 0,88, ce
qui en fait potentiellement un des modhles les plus pertinents. I1 existe cependant une
contrainte 9disposer systdmatiquement, de la part de l'uropathologiste, d'une 4valua-
tion de la n4crose tumorale. Cette variable est trhs int4ressante car elle est sans doute
une mesure indirecte des ph4nomhnes d'hypoxie et est probablement relide a HIF et
VEGE Le SSIGN sera 4galement utilis4 prospectivement pour stratifier les patients
de risques intermddiaire et 41ev4 dans le cadre d'un essai adjuvant SORCE.
de l'affection. Ace jour, aucun traitement n'a ete valide dans le cancer du rein. De ce
fait, l'attitude standard en situation adjuvante est l'abstention therapeutique et toute
approche therapeutique ne peut 4tre que prospective dans le cadre d'essais therapeu-
tiques compares ~i une abstention therapeutique ou ii un placebo.
La negativite des etudes peut mettre en cause certes l'inefficacite du traitement,
mais egalement la selection insuffisamment appropriee des populations ti risque, le
nombre insuffisant d'evenements dans la periode analysee, le hombre insuffisant de
patients ou un objectif de gain de survie peu realiste. En outre, le choix de popula-
tion ii inclure dans les essais va influencer l'application ulterieure- si ces essais sont
positifs- ti une population large, si les patients eligibles sont ti risque eleve ou inter-
mediaire de rechute, et ii une population beaucoup plus limitee si les patients eligibles
ne presentent qu'un risque eleve de rechute. Ace jour, seule l'immunotherapie a ete
particuli6rement etudiee avec des resultats negatifs et l'avenir, tout au moins dans les
etapes exploratoires, des essais therapeutiques se dessine autour des therapeutiques
ciblees et plus particulihrement des antiangiogeniques.
Survie
Auteur Nbre Population sans Survie
pts MO Traitement riddive 2 ans 5 ans Midiane 2 arts 5 arts
M6diane
INF. 2,2 a n s 51% 37% 5,1 a n s 70% 51%
Messing (7) 283 p T3a-c, T 4 versus
p Tx, N 1 - 3
placebo 3,6 a n s 56 % 41% 7,4 a n s 77 % 62 %
SC IL2 54 % 42 % - 81% 58 %
INF.
Atzpodien 203 pT3b-c, pT4
5 FU
(14) pTx, N1-3
versus
placebo 62 % 49 % - 91% 76 %
cong61ations. Les patients inclus dans ce bras de traitement ont requs six injections
intradermiques espac~es de 4 semaines. Au terme de la phase de preparation cellu-
laire, seuls 377 patients ont pu participer ~ l'essai dont 177 dans le bras vaccinal. Les
r6sultats publi~s sont apparus positifs, mais m6ritent une analyse critique qui ne
permet pas de consid6rer ceux-ci comme convaincants. En effet, la survie sans
progression ~ 5 ans de la population effectivement ~ligible a ~t6 significativement
positive en faveur du groupe avec vaccination (77,4 versus 67,8% ; p - 0,02). La
critique est 6mise sur le faible pourcentage de patients ne pouvant ~tre finalement
61igibles pour le traitement (33 %), la distribution non ~quilibr~e des patients ~ligibles
dans les deux bras rendant caduque le gain pour la population globale, la randomi-
sation initiale qui expose ~t cette perte de patients 61igibles et sur la production du
produit vaccinal selon les crit~res de qualit~ des bonnes pratiques. De ce fait, malgr~
la soumission du dossier/a l'Agence europ~enne pur l'~valuation des m~dicaments
(EMEA), le produit n'a pas requ d'agr~ment en Europe tout en consid~rant que les
r~sultats publi~s m~ritaient la poursuite des investigations par le biais d'un essai de
phase III comparatif bien construit. Ace jour, cette 6tude n'a pas ~t~ planifi~e.
Une autre 6tude vaccinale a ~t6 fond~e sur les propri~t6s des molecules HSP (heat
shock protein) facilitant la presentation des antig~nes, notamment tumoraux aux
cellules immunocomp6tentes pour induire en retour la destruction des cellules tumo-
rales r~siduelles microscopiques (16). L'6tude a compar6 chez 650 patients le vaccin
pr~par6 (Oncophage| ~t partir des cellules tumorales autologues de la n~phrectomie,
pour obtenir des peptides d6riv~s des HSP autologues ~ un bras contr61e observa-
tionnel. L'analyse de la survie sans progression (gain de 11%) et de la survie (simi-
laire) ne montre pas de gain significatif. Des analyses de sous-groupe ont ~t~
propos~es, g~n6rant l'hypoth~se d'un gain de survie sans rechute chez les patients de
risque interm6diaire (HR - 0,55 ,p < 0,01).
Une derni~re ~tude d'immunoth6rapie compare un anticorps dirig6 contre un
antigone de surface du cancer du rein (Ag 250) ~ un placebo. Cette ~tude de phase III
est toujours en cours (17).
Traitements antiangiog~niques
Les antiangiog~niques (bevacizumab, sorafenib, sunitinib) ont r~volutionn~ la prise
en charge du cancer du rein en induisant, chez une population representative de
cancer du rein m~tastatique, des stabilisations prolong~es ou des r~ponses objectives
et un gain de survie sans rechute et de survie globale (sous-6valu6e par le cross-over
des ~tudes). Les r~sultats sont d6velopp6s dans un autre chapitre de cet ouvrage par
D. Pouessel et S. Culine. Du fait de l'importance de ces r~sultats et bien que l'analogie
de l'importance de l'angiogen~se en situation m~tastatique et en situation microm&
tastatique ne puisse ~tre confirm~e, il est apparu licite d'6valuer l'effet de l'utilisation
du sorafenib et du sunitinib en adjuvant. Trois essais sont, 5 l'heure actuelle, en cours:
- le protocole ASSURE aux Etats-Unis ;
- le protocole S TRAC international ~ pr6dominance europ~enne ;
- l e protocole SORCE europ~en.
148 Le cancer du rein
reponse n'a et6 observee sur la lesion tumorale renale. Aucun patient progressif et non
opere n'a souffert de complications locales liees au rein tumoral laisse en place. La
survie mediane etait de 3 (2-7) mois versus 11 (4-22) mois pour les patients nephrec-
tomises. Cette etude, bien qu'apportant peu d'elements informatifs, ouvre la voie/~
des etudes en phase neoadjuvante dans le cancer du rein metastatique (tableau III).
L'arrivee des traitements antiangiogeniques et des combinaisons de ces molecules
cibl&s fait esperer des taux de reponses objectives importants dans le cancer du rein
metastatique ~ la fois sur les metastases, mais egalement sur la lesion tumorale renale.
L'utilisation de ces associations en phase neoadjuvante devrait permettre des traite-
ments conservateurs en cas de maladie localis& et de pr&iser l'inter& de la nephrec-
tomie en phase metastatique. Enfin, les essais en phase neoadjuvante font entrevoir
des progr6s rapides dans la comprehension des m & a n i s m e s de resistance ou de sensi-
bilite aux antiangiogeniques.
Maladie localement
Rathmell K, US 30 SO t~valuation chirurgicale
avancee/m6tastatique
Maladie localisee
Rini B, US 50 SU t~valuation chirurgicale
non r&&able
SO" sorafenib" SU" sunitinib.
R~f~rences
1. Kim HL, Seligson D, Liu X et al. (2004) Using protein expressions to predict survival in
clear cell renal carcinoma. Clin Cancer Res 10:5464-71
2. Zisman A, Pantuck AI, Wieder Jet al. (2002) Risk group assessment and clinical outcome
algorithm to predict the natural history of patients with surgically resected renal cell car-
cinoma. I Clin Onco120:4559-66
3. Patard IJ, Kim HL, Lam IS et al. (2004) Use of the University of California Los Angeles
integrated staging system to predict survival in renal cell carcinoma: an international mul-
ticenter study. J Clin Onco122:3316-22
4. Frank I, Blute ML, Cheville JC et al. (2002) An outcome prediction model for patients with
clear cell renal cell carcinoma treated with radical nephrectomy based on tumor stage, size,
grade and necrosis: the SSIGN score. J Urol 168:2395-400
5. FicarraV, Martignoni G, Lohse C et al. (2006) External validation of the Mayo Clinic Stage,
Size, Grade and Necrosis (SSIGN) Score to predict cancer specific survival using a euro-
pean series of conventional renal cell carcinoma. J Urol 175:1235-9
6. Zisman A, Pantuck AJ, Dorey F et al. (2001) Improved prognostication of renal cell carci-
noma using an integrated staging system. J Clin Oncol 19:1649-57
7. Messing EM, Manola J, Wilding G et al. (2003) Phase III study of interferon alfa-NL as
adjuvant treatment for resectable renal cell carcinoma: an Eastern Cooperative Oncology
Group/Intergroup trial. J Clin Onco121:1214-22
8. Pizzocaro G, Piva L, Colavita M et al. (2001) Interferon adjuvant to radical nephrectomy
in Robson stages II and III renal cell carcinoma: a multicentric randomized study. J Clin
Oncol 19:425-31
9. Pyrhonen S, Salminen E, Ruutu Met al. (I 999) Prospective randomized trial of interferon
alfa-2a plus vinblastine versus vinblastine alone in patients with advanced renal cell can-
cer. J Clin Oncol 17:2859-67
10. Collaborators MRCRC (1999) Interferon-alpha and survival in metastatic renal carcino-
ma: early results of a randomised controlled trial. Medical Research Council Renal Cancer
Collaborators. Lancet 353:14-7
11. Clark JI, Atkins MB, Urba WJ et al. (2003) Adjuvant high-dose bolus interleukin-2 for
patients with high-risk renal cell carcinoma: a cytokine working group randomized trial.
J Clin Oncol 21:3133-40
12. YangJC, Sherry RM, Steinberg SM et al. (2003) Randomized study of high-dose and low-
dose interleukin-2 in patients with metastatic renal cancer. J Clin Onco121:3127-32
13. Atzpodien J, Kirchner H, Jonas U et al. (2004) Interleukin-2- and interferon alfa-2a-based
immunochemotherapy in advanced renal cell carcinoma: a prospectively randomized trial
of the German Cooperative Renal Carcinoma Chemoimmunotherapy Group (DGCIN).
J Clin Onco122:1188-94
14. Atzpodien J, Schmitt E, Gertenbach U et al. (2005) Adjuvant treatment with interleukin-
2- and interferon-alpha2a-based chemoimmunotherapy in renal cell carcinoma post
tumour nephrectomy: results of a prospectively randomised trial of the German
Cooperative Renal Carcinoma Chemoimmunotherapy Group (DGCIN). Br J Cancer 92:
843-6
152 Le cancer du rein
15. Jocham D, Richter A, Hoffmann Let al. (2004) Adjuvant autologous renal tumour cell vac-
cine and risk of tumour progression in patients with renal-cell carcinoma after radical
nephrectomy: phase III, randomised controlled trial. Lancet 363:594-9
16. Jacobsohn KM, Wood CG. Adjuvant therapy for renal cell carcinoma. Semin Oncol 33:
576-82
17. Lam JS, Leppert JT, Belldegrun AS et al. (2005) Adjuvant therapy of renal cell carcinoma:
patient selection and therapeutic options. BJU Int 96:483-8
18. Garcia JA, Rini BI (2007) Recent progress in the management of advanced renal cell car-
cinoma. CA Cancer J Clin 57:112-25
19. Wood CG (2007) Multimodal approaches in the management of locally advanced and
metastatic renal cell carcinoma: combining surgery and systemic therapies to improve
patient outcome 10.1158/1078-0432.CCR-06-2109. Clin Cancer Res 13:697s-702
20. Jonasch E (2007) Presurgical therapy in metastatic renal cell carcinoma. Expert Rev
Anticancer Ther 7:73-8
21. Flanigan RC, Salmon SE, Blumenstein BA et al. (2001) Nephrectomy followed by interfe-
ron alfa-2b compared with interferon alfa-2b alone for metastatic renal-cell cancer. N Engl
J Med 345:1655-9
22. Mickisch GH, Garin A, van Poppel H et al. (2001) Radical nephrectomy plus interferon-
alfa-based immunotherapy compared with interferon alfa alone in metastatic renal-cell
carcinoma: a randomised trial. Lancet 358:966-70
23. Flanigan RC, Mickisch G, Sylvester R et aL (2004) Cytoreductive nephrectomy in patients
with metastatic renal cancer: a combined analysis. J Urol 171:1071-6
24. Bex A, Horenblas S, Meinhardt W et al. (2002) The role of initial immunotherapy as selec-
tion for nephrectomy in patients with metastatic renal cell carcinoma and the primary
tumor in situ. Eur Uro142:570-4
Comment rationaliser le suivi
apr s traitement local ?
Objectifs pMagogiques
9 Connaitre la ffSquence, la chronologie et les sites de r&idive aprbs traitement
curatif du carcinome r6nal
9 Connaitre les diff6rentes conceptions actuelles du suivi du cancer du rein aprbs trai-
tement local
9 Comprendre en quoi des syst~mes pr6dictifs int6gr6s pourraient permettre un suivi
rationnel et individualis6
Points importants
9 Les taux de r&idives postop6ratoires apr~s chirurgie pour carcinome/a cellules
r6nales localis6 sont entre 20 et 30 %. Les sites de r&idives les plus fr6quents sont
les poumons, les os, l'enc6phale, le foie et la loge r6nale.
9 Le risque de r&idive est le plus fort durant les 5 ann6es qui suivent la chirurgie.
9 L'Ovaluation clinique (interrogatoire, examen clinique et bilan biologique) et les
examens radiologiques p6riodiques (scanner thoracique et scanner abdominal)
sont les pierres angulaires de la surveillance postop6ratoire.
9 Les protocoles de suivi aprbs ex6rbse chirurgicale les plus fr6quemment utilis6s
sont fond6s sur le stade T, car ce dernier est le facteur pr6dictif de r&idive le plus
significatif.
9 Les patients aprbs traitement mini-invasif, comme la cryoth6rapie ou le traite-
ment par radiofr6quence, n&essitent une surveillance plus intensive, car aucune
donn6e/a long terme n'est actuellement disponible.
5 r4f4rences clis
9 Janzen NK, Kim HL, Figlin RA et al. (2003) Surveillance after radical or partial
nephrectomy for localized renal cell carcinoma and management of recurrent
disease. Urol Clin North Am 30:843-52
9 Stephenson AJ, Chetner MP, Rourke K et al. (2004) Guidelines for the surveillance
of localized renal cell carcinoma based on the patterns of relapse after nephrectomy.
J Urol 172:58-62
154 Le cancer du rein
9 Lam IS, Shvarts O, Leppert IT et al. (2005) Postoperative surveillance protocol for
patients with localized and locally advanced renal cell carcinoma based on a vali-
dated prognostic nomogram and risk group stratification system. J Urol 174:
466-72
9 Eggener SE, Yossepowitch O, Pettus ]A et al. (2006) Renal cell carcinoma recurrence
after nephrectomy for localized disease: predicting survival from time of recurrence.
J Clin Oncol 24:3101-6
9 Antonelli A, Cozzoli A, Zani D et al. (2007) The follow-up management of non-
metastatic renal cell carcinoma: definition of a surveillance protocol. BJU Int 99:
296-300
- identifier prdcocement les rdcidives, c'est-a-dire quand elles sont encore accessibles
un traitement chirurgical, ou quand elles ont une probabilit4 sup4rieure de
r4ponse a un traitement syst4mique ;
- pr4server la fonction r4nale ;
-favoriser l'utilisation des protocoles <<sur mesure~, adapt4s ~ chaque patient, tout
en 4vitant les strat4gies inutilement lourdes, qui augmentent l'anxi4t4 du patient et
le corot du suivi.
Dans ce but, nous avons revu les strat4gies actuelles de suivi aprhs traitement d'un
CCR localis4. I1 doit 4tre not4 que les donn4es pr4sent4es ici atteignent un niveau de
preuve III/B. lk ce jour, aucune 4tude prospective ou randomis4e sur cet important
sujet n'est disponible ou pr4vue.
Poumons
Les poumons reprdsentent le site de mdtastase le plus frdquent aprhs ndphrectomie,
leur incidence allant de 29 a 54 % (17-20). La plupart de ces m4tastases sont d4cou-
vertes lors d'imagerie thoracique syst4matique chez des patients asymptomatiques,
bien qu'une s4rie rapporte que plus de 70% de ces patients prdsentaient des symp-
t6mes comme une toux, une dyspn4e, une douleur thoracique, une hdmoptysie ou
une perte de poids (17, 19, 20). Parce que le thorax est le site de rdcidive le plus
fr4quent et parce que des donn6es, bien que limitdes, montrent que les mdtastasecto-
mies peuvent am41iorer la survie a long terme (11), la surveillance systdmatique du
thorax est extremement importante. Pour cette dernihre, un interrogatoire, un
examen clinique et une 4valuation radiographique du thorax (radiographie thora-
cique ou scanner thoracique) sont recommandes.
0s
6galement un facteur pr4dictif de m4tastases osseuses. Ainsi, dans cette 4tude, seule-
ment 1% des patients avec un ECOG PS de 0 avaient des m4tastases osseuses. Comme
le traitement des m4tastases osseuses de CCR est habituellement palliatif, une
surveillance par scintigraphie osseuse n'est pas recommand4e pour d4tecter les m6ta-
stases osseuses asymptomatiques, mais plut6t pour confirmer la presence de m4ta-
stases osseuses suspect4es cliniquement ou biologiquement.
Enc~phale
Les m4tastases c4r4brales ne sont pr4sentes que chez 2 ~i 10% des patients porteurs
d'un CCR en r4cidive (17-20). Plus de 90% des patients atteints de m4tastases c4r4-
brales souffrent de sympt6mes comme des c4phal4es, une confusion, une d6sorienta-
tion, des comportements anormaux ou une crise d'4pilepsie. Les m4tastases
c4r4brales sont fr4quemment accompagn4es par d'autres localisations m4tastatiques
(23, 24). Vu la faible incidence des m4tastases c6r4brales dans les CCR en r4cidive, leur
presentation trhs fr4quemment symptomatique et leur prise en charge palliative, une
surveillance active de l'enc4phale n'est pas r4alis4e en routine dans la plupart des
institutions. Cependant, parce que certains traitements syst6miques pr6sentent une
toxicit4 pour le systhme nerveux central et que leur utilisation est limit4e en cas de
m4tastase c4r4brale, il est justifi4 de r4aliser une 4valuation radiologique compl4-
mentaire de l'enc4phale chez les patients pr4sentant d'autres sites m4tastatiques.
Foie
L'incidence rapport6e des m4tastases h6patiques est d'environ 1 a 7 % (17-20). Elles
sont de pronostic trhs p4joratif. Les 6tudes montrent que 90 % des patients porteurs
de m4tastases h4patiques sont identifi6s par des sympt6mes cliniques ou par des
bilans h4patiques perturb4s (19, 20). Comme une r4section complete d'une m4tastase
h4patique semble am41iorer la survie (12), un interrogatoire, un examen clinique, un
bilan h4patique et une surveillance par scanner abdominal devraient 4tre r4alis4s dans
tousles suivis de CCR.
comme une douleur, une h6maturie, une distension abdominale ou une perte de
poids, l~tant donn~ que 40 % des r~cidives dans la loge r6nale sont asymptomatiques,
que la r~section chirurgicale complOte d'une r6cidive locale isol6e donne des taux de
survie ~a 5 ans sup~rieurs ~ 50% (28), et qu'une r6cidive en fosse lombaire est peu
susceptible d'6tre laiss~e en place si elle devient symptomatique, une surveillance par
scanner abdominal devrait faire partie int6grante de toute strat6gie de suivi.
La n~phrectomie partielle n'augmente pas le risque de r~cidive locale (29); il n'est
donc pas recommand~ de strat6gies de suivi diff6rentes pour les tumeurs enti~rement
r6s~qu~es chez les patients porteurs d'un CCR pT1 ou pT2. En revanche, chez les
patients porteurs d'un CCR pT3 op6r6s par n6phrectomie partielle, une imagerie
abdominale suppl6mentaire tousles 6 mois pendant les trois premieres ann~es a ~t6
sugg~r6e (16).
Sur la base de ces donn~es, une surveillance du thorax et de l'abdomen est recom-
mand~e apr~s chirurgie pour la plupart des auteurs. A l'inverse, une d~tection et un
traitement pr~coce des m~tastases osseuses et c~r~brales n'am~liorant pas la survie,
une surveillance active de ces sites n'est donc pas recommand~e.
Protocoles de suivi
Duree du suivi
Les protocoles de suivi doivent prendre en compte non seulement les sites de m4ta-
stases les plus fr4quents, mais 4galement le d41ai moyen d'apparition des r4cidives.
Comme pour la plupart des tumeurs solides, le risque de rechute est le plus fort dans
les 5 ann4es qui suivent la chirurgie. Nos propres donn4es, de I'UCLA, d4montrent
que, globalement, 60 % des patients r6cidivent dans les 2 ans, 70 % dans les 3 ans, 80 %
dans les 4 ans et 85 % dans les Sans qui suivent la n4phrectomie (fig. 1). Cela est
corrobor4 par les donn4es d'autres 6tudes (17, 20). La plupart des strat4gies sont donc
con~ues pour les 5 premihres ann4es apr6s chirurgie. Cependant, il est bien connu que
le CCR peut r4cidiver aprhs 5 ans, et que les mOtastases tardives sont fr4quemment
uniques et qu'elles peuvent donc 4tre accessibles/a un traitement agressif, dans un but
curatif.
Protocoles
Id4alement, le rythme du suivi devrait 4tre fond4 sur l'histoire naturelle des r4cidives.
Auparavant, la majorit6 des cliniciens suivaient tous leurs patients selon le m4me plan
g6n4ral, sans tenir compte du stade tumoral, du grade tumoral ou d'autres facteurs
influenqant le risque de r4cidive tumorale. En 1994, Montie (30) avait recommand6 un
protocole de suivi standard de 5 ans pour les patients op4r4s d'une n4phrectomie 41argie
pour CCR. Ces premihres recommandations appliquaient des protocoles identiques
158 Le cancer du rein
90%
80%
70%
60%
>
:5 50%
rv 40%
30%
[~ I ~
20%
15 ....1......'1
.... ..... 1.........8 ....... ......
10% |% / 281571"/"185191/93/96197J981
0%
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 t2 13 14 t5
Annees
Fig. 1 - Courbe de Kaplan-Meier pour les patients d4veloppant des r&idives apr6s n6phrecto-
mie 41argie ou partielle pour CCR localis4 ~ UCLA. 85 % des patients d4veloppent leur r&idi-
ve dans les 5 ans apr6s chirurgie.
pour tous les patients. Montie a admis ult6rieurement que chaque patient avait un
risque de r&idive diff4rent et qu'il semblait n4cessaire de trier les patients selon des
crithres m4dicaux. Les recommandations initiales de Montie incluaient un examen
clinique standard, des examens biologiques (calc4mie, bilan h4patique dont les phos-
phatases alcalines) et une radiographie pulmonaire tous les 6 mois pendant 5 ans. Une
imagerie abdominale 6tar recommand6e ~ 1 an, 2 ans et 4 ans.
Le stade anatomopathologique T a 4t4 montr4 comme 4tant le facteur pronos-
tique le plus discriminant aprhs chirurgie d'ex4rhse pour un CCR localis4 (3). En effet,
l'incidence des r&idives augmente parallhlement avec l'augmentation du stade T (17-
20). De plus, le stade T a montr4 une relation inverse avec la rapidit4 de survenue des
r4cidives tumorales aprhs n4phrectomie ; avec les tumeurs T1 r&idivant habituelle-
ment entre 35 et 45 mois, les tumeurs T2 r&idivant entre 25 et 32 mois, et les tumeurs
T3 r&idivant entre 14 et 22 mois (17, 19, 20, 31). Ces donn4es sont en faveur d'un
protocole de surveillance fond4 sur le stade T durant les 5 ann4es qui suivent la
n4phrectomie.
Tableau I - Donn6es provenant de protocoles de suivi apr~s chirurgie d'ex6r~se fond6s sur le
stade T.
Moispostop6ratoire 3 6 12 18 24 30 36 48 60
Moispostop4ratoire 3 6 12 18 24 30 36 48 60
Bilan biologique X X X X X X X X
Radiographie pulmonaire X X X X X X X X
Scanner abdominal . . . . . .
Bilan biologique X X X X X X X X X
Radiographie pulmonaire X X X X X X X X X
Scanner abdominal . . . . X - - - X
Ljungberg et al., 1 9 9 9
Interrogatoire et examen clinique X X X X X X X X X
T3 Brian biologique X X X X X X X X X
Radiographie pulmonaire X X X X X X X X X
Scanner abdominal . . . . . . . . .
Brian biologique X X X X X X X X
Radiographie pulmonaire X X X X X X X X
Scanner abdominal - X - - - X - X
Bilan biologique X X X X X X X X
Radiographie pulmonaire X X X X X X X X
Scanner abdominal X X - X - X - X
l 1 1
!i!i!i!ii!i!ii!ii!!ii!!~i
iiii!i!~iiiiJiiiiijii!i!iiiiiiiiiiiiii
Fig. 2 - Algorithme de surveillance de CCR apr~s ex~r~se chirurgicale selon les protocoles clas-
siques de surveillance fondus sur le stade T.
Comment rationaliser le suivi aprhs traitement local? 161
de 1987, soit ___2,5cm). Levy et al. (19) ont analysd une cohorte de ll3patients ayant
b6n4fici4 d'une n4phrectomie 6largie pour des tumeurs de stade T1 au MD Anderson
Cancer Center et ont observ4 un taux de r~cidives de 7 %. Dans ce sous-groupe, 50 %
des patients pr6sentaient des m6tastases pulmonaires asymptomatiques. En se
fondant sur ces observations, ils ont recommand6 un suivi consistant en une
surveillance annuelle par un interrogatoire, un examen clinique, un bilan biologique
et une radiographie pulmonaire. Dans une 6tude de Ljungberg et al. (17), les tumeurs
T1 de moins de 5 cm et celles de plus de 5 cm avec un ADN diploide n'ont pas r6ci-
dive. Aucun suivi n'6tait donc recommand6 pour ces patients. Pour les patients avec
une tumeur T1 de plus de 5 cm avec un ADN aneuploide ou dont la ploidie est
inconnue, il 4tait sugg~r4 de r6aliser une surveillance fond4e sur une s~rie d'interro-
gatoires, d'examens cliniques, de radiographies pulmonaires et d'examens biolo-
giques ?a rdaliser tous les 6 mois pendant 5 ans. Dans tous les protocoles de
surveillance de CCR T1 apres ndphrectomie, aucune surveillance abdominale n'a 4t4
recommand4e.
Pour les CCR T2, un taux de r4cidives de 16 ~ 26 % a 4t4 rapport4 (19, 20, 31). La
plupart des protocoles de surveillance recommandent de rdaliser un examen clinique
de routine, un bilan biologique et une radiographie pulmonaire tous les 6 mois
pendant les trois premieres ann4es, puis tous les ans ensuite. L'intdr4t du scanner varie
selon les diffdrents auteurs. Uzzo et Novick (16) et Levy et al. (19) recommandent la
r4alisation d'un scanner abdominal/a 2 ans et/a 4 ou 5 ans, respectivement, alors que
Sandock et al. (20) et Ljungberg et al. (20) rdservent l'imagerie uniquement en cas de
suspicion clinique ou biologique de mdtastase.
Les CCR T3 ont un risque substantiellement plus 41ev4 de rdcidive, aux environs
de 33/a 43 % (31). Malgr4 ce taux 41ev6, plusieurs recommandations de suivi n'ont pas
encourag6 une surveillance plus agressive. Sandock et al. (20) avaient ainsi recom-
mand4 une surveillance identique ~acelle des tumeurs T2. Levy et al. (19) ont, quant
~aeux, recommand4 de commencer la surveillance 3 mois apres la chirurgie, car 26 %
des patients avaient leur r4cidive ddcouverte dans les 6 premiers mois. Leur protocole
ult4rieur 4tait ensuite identique/a celui publi4 pour les T2. Le protocole propos4 par
Ljungberg et al. (17) 6tait 4galement identique aux recommandations pour les T2,
avec en plus un scanner abdominal ~ 6 et/a 12 mois. Sephenson et al. (31) ont propos4
une surveillance plus aggressive. Leur postulat de d6part 4tait qu'une surveillance
agressive pourrait identifier plus t6t les r4cidives abdominales,/a des stades encore
accessibles au traitement. Leurs recommandations incluaient un scanner abdominal
?a 6, 12, 24 et 36 mois.
Les protocoles de suivi pour les patients atteints de CCR T4 ont, pour leur part,
4t4 peu 4tudi4s. La plupart des 4tudes montrent que les patients atteints d'un T4 r4ci-
divent quasiment tous apres n4phrectomie (32) et donc qu'une surveillance agressive
devrait 4tre r4alis~e.
162 Le cancer du rein
Stade 1 2 3 4
ECOG
PS 0 _> 1 Tous Tous 0 _1
3 6 12 18 24 30 36 48 60 84 108
Bas risque
Histoire clinique x x x x
Examens laboratoire a X i X X X
Scanner thoracique X X X X
Scanner abdominal
Risque interm6diaire
Histoire et examen clinique
Examens laboratoire a
Scanner thoracique
Scanner abdominal
Haut-risque
Histoire et examen clinique x X X
Examens laboratoire a x X X
Scanner thoracique x X X
Scanner abdominal x X X
Extension ganglionnaire
Histoire et examen clinique x x x x x x I X x
Examens laboratoire a x x x x x x x x
Scanner thoracique x x x x j x x x x
Scanner abdominal x x x x X X X X
P i r i o d e p o s t o p i r a t o i r e (en annies)
Imagerie abdominale
Tousles 30 mois Tousles 5 ans
tousles ans
Imagerie abdominale
Tousles 6 mois Tousles 5 ans
tousles 30 mois
Perspectives futures
On peut s'attendre /~ ce que des marqueurs mol6culaires tels que p53 puissent
completer l'6valuation postop4ratoire du risque de r4cidive et qu'ils puissent
permettre/i l'avenir des strategies de suivie encore plus <<sur mesure ~. Dans une s4rie
r4cente, Shvarts et al. (40) ont 6tudi6 une cohorte de 193 patients cons6cutifs atteints
de CCR localis6 et ont 6valu4 la valeur pr4dictive de la taille tumorale, du stade T, du
grade nucl4aire, de I'ECOG performance status et de marqueurs mol4culaires comme
CAIX, CAXII, Ki67, gelsolin, p53, EpCAM, PTEN et vimentine. En analyse multiva-
ride, l'expression de p53, I'ECOG performance status et le stade T se sont r6v~l~s ~tre
des facteurs pr4dictifs significatifs de survie sans r4cidive, et p53 a 6t4 le facteur
pr4dictif de r6cidive tumorale le plus puissant. A l'avenir, les protocoles de
surveillance pourraient int4grer de tels marqueurs mol4culaires et permettre une
surveillance postop6ratoire plus individualis4e.
Comment rationaliser le suivi aprhs traitement local? 165
R6f~rences
1. Parkin DM, Bray F, Ferlay Jet al. (2005) Global cancer statistics, 2002. CA Cancer J Clin
55:74-108
2. Chow WH, Devesa SS, Warren JL et al. (1999) Rising incidence of renal cell cancer in the
United States. JAMA 281:1628-31
3. Zisman A, Pantuck AJ, Wieder Jet al. (2002) Risk group assessment and clinical outcome
algorithm to predict the natural history of patients with surgically resected renal cell car-
cinoma. J Clin Onco120:4559-66
4. Atzpodien J, Schmitt E, Gertenbach U et al. (2005) Adjuvant treatment with interleukin-
2- and interferon-alpha2a-based chemoimmunotherapy in renal cell carcinoma post
tumour nephrectomy: Results of a prospectively randomised trial of the German
Cooperative Renal Carcinoma Chemoimmunotherapy Group (DGCIN). Br J Cancer 92:
843-6
5. Clark lI, Atkins MB, Urba WJ et al. (2003) Adjuvant high-dose bolus interleukin-2 for
patients with high-risk renal cell carcinoma: a cytokine working group randomized trial.
J Clin Oncol 21:3133-40
6. Messing EM, Manola J, Wilding Get al. (2003) Phase III study of interferon alfa-NL as
adjuvant treatment for resectable renal cell carcinoma: an Eastern Cooperative Oncology
Group/Intergroup trial. J Clin Onco121:1214-22
7. Pizzocaro G, Piva L, Di Fronzo Get al. (1987) Adjuvant medroxyprogesterone acetate to
radical nephrectomy in renal cancer: 5-year results of a prospective randomized study.
J Urol 138:1379-81
8. Pizzocaro G, Piva L, Colavita M et al. (2001) Interferon adjuvant to radical nephrectomy
in Robson stages II and III renal cell carcinoma: A multicentric randomized study. J Clin
Oncol 19:425-31
9. KavoliusJP, Mastorakos DP, Pavlovich C et al. (1998) Resection of metastatic renal cell car-
cinoma. J Clin Oncol 16:2261-6
10. Tanguay S, Pisters LL, Lawrence DD et al. (1996) Therapy of locally recurrent renal cell
carcinoma after nephrectomy. J Urol 155:26-9
11. Piltz S, Meimarakis G, Wichmann MW et al. (2002) Long-term results after pulmonary
resection of renal cell carcinoma metastases. Ann Thorac Surg 73:1082-7
12. VoglUM, Zehetgruber H, Dominkus M et al. (2006) Prognostic factors in metastatic renal
cell carcinoma: metastasectomy as independent prognostic variable. Br J Cancer 95:691-8
13. Choueiri TK, Rini BI, Garcia JA et al. (2007) Prognostic factors associated with long-term
survival in previously untreated metastatic renal cell carcinoma. Ann Oncol 18:249-55
14. Eggener SE, Yossepowitch O, Pettus JA et al. (2006) Renal cell carcinoma recurrence after
nephrectomy for localized disease: predicting survival from time of recurrence. J Clin
Onco124:3101-6
15. Negrier S, Escudier B, Gomez F et al. (2002) Prognostic factors of survival and rapid pro-
gression in 782 patients with metastatic renal carcinomas treated by cytokines: a report
from the Groupe Frangais d'Immunotherapie. Ann Oncol 13:1460-8
16. Uzzo RG, Novick AC (2003) Surveillance strategies following surgery for renal cell carci-
noma. In: Belldegrun A, Ritchie AWS, Figlin RA (eds). Renal and adrenal tumors: biology
and management. Oxford University Press, New York, p 324-30
166 Le cancer du rein
17. Ljungberg B, Alamdari FI, Rasmuson T et al. (1999) Follow-up guidelines for nonmetas-
tatic renal cell carcinoma based on the occurrence of metastases after radical nephrecto-
my. BJU Int 84: 405-11
18. Hafez KS, Novick AC, Campbell SC (1997) Patterns of tumor recurrence and guidelines
for followup after nephron sparing surgery for sporadic renal cell carcinoma. J Urol 157:
2067-70
19. Levy DA, Slaton JW, Swanson DA et al. (1998) Stage specific guidelines for surveillance
after radical nephrectomy for local renal cell carcinoma. J Urol 159:1163-7
20. Sandock DS, Seftel AD, Resnick MI (1995) A new protocol for the followup of renal cell
carcinoma based on pathological stage. J Urol 154:28-31
21. Shvarts O, Lam JS, Kim HL et al. (2004) Eastern Cooperative Oncology Group perfor-
mance status predicts bone metastasis in patients presenting with renal cell carcinoma:
implication for preoperative bone scans. J Urol 172:867-70
22. Janzen NK, Kim HL, Figlin RA et al. (2003) Surveillance after radical or partial nephrec-
tomy for localized renal cell carcinoma and management of recurrent disease. Urol Clin
North Am 30:843-52
23. Mori Y,Kondziolka D, Flickinger JC et aL (1998) Stereotactic radiosurgery for brain metas-
tasis from renal cell carcinoma. Cancer 83:344-53
24. Hoshi S, Jokura H, Nakamura H et al. (2002) Gamma-knife radiosurgery for brain metas-
tasis of renal cell carcinoma: results in 42 patients. Int J Urol 9:618-25
25. Rabinovitch RA, Zelefsky MJ, Gaynor JJ et al. (1994) Patterns of failure following surgical
resection of renal cell carcinoma: implications for adjuvant local and systemic therapy.
J Clin Oncol 12:206-12
26. Parienty RA, Richard F, Pradel Jet al. (1984) Local recurrence after nephrectomy for pri-
mary renal cancer: computerized tomography recognition. J Urol 132:246-9
27. Sease WC, Bells JA (1986) Computerized tomography in the early postoperative manage-
ment of renal cell carcinoma. J Urol 136:792-4
28. Itano NB, Blute ML, Spotts Bet aL (2000) Outcome of isolated renal cell carcinoma fossa
recurrence after nephrectomy. J Urol 164:322-5
29. Patard JJ, Shvarts O, Lam JS et al. (2004) Safety and efficacyof partial nephrectomy for all
T1 tumors based on an international multicenter experience. J Urol 171:2181-5
30. Montie JE (1994) Follow-up after partial or total nephrectomy for renal cell carcinoma.
Urol Clin North Am 21:589-92
31. Stephenson AJ, Chetner MP, Rourke K et al. (2004) Guidelines for the surveillance of loca-
lized renal cell carcinoma based on the patterns of relapse after nephrectomy. J Urol 172:
58-62
32. Motzer RJ, Russo P (2000) Systemic therapy for renal cell carcinoma. J Urol 163:408-17
33. Lam JS, Shvarts O, Leppert JT et al. (2005) Postoperative surveillance protocol for patients
with localized and locally advanced renal cell carcinoma based on a validated prognostic
nomogram and risk group stratification system. J Urol 174:466-72
34. Antonelli A, Cozzoli A, Zani D et aL (2007) The follow-up management of non-metasta-
tic renal cell carcinoma: definition of a surveillance protocol. BJU Int 99:296-300
35. Gill IS, Remer EM, Hasan WA et al. (2005) Renal cryoablation: outcome at 3 years. J Urol
173:1903-7
36. Silverman SG, Tuncali K, van Sonnenberg E et aL (2005) Renal tumors: MR imaging-gui-
ded percutaneous cryotherapy--initial experience in 23 patients. Radiology 236:716-24
Comment rationaliser le suivi apr~s traitement local? 167
37. Bolte SL, Ankem MK, Moon TD et al. (2006) Magnetic resonance imaging findings after
laparoscopic renal cryoablation. Urology 67:485-9
38. Gervais DA, McGovern FJ, Arellano RS et al. (2005) Radiofrequency ablation of renal cell
carcinoma: part 1, Indications, results, and role in patient management over a 6-year per-
iod and ablation of 100 tumors. AJR Am J Roentgenol 185:64-71
39. McDougal WS (2007) Radiofrequency ablation of renal cell carcinoma. BJU Int 99:
1271-2
40. Shvarts O, Seligson D, Lam Jet al. (2005) p53 is an independent predictor of tumor recur-
rence and progression after nephrectomy in patients with localized renal cell carcinoma.
J Urol 173:725-8
41. Skolarikos A, Alivizatos G, Laguna Pet al. (2007) A review on follow-up strategies for renal
cell carcinoma after nephrectomy. Eur Uro151:1490-501
Reste-t-il une place pour I'immunoth rapie
dans la prise en charge des stades
m tastasiques ?
Sylvie N~grier
Objectifs pMagogiques
9 Connaitre le rationnel d'utilisation de la modulation du systbme immunitaire
9 Connaitre les diff4rents protocoles d'immunoth4rapie
9 Connaitre les r4sultats des essais randomis4s
Points importants
9 L'interf6ron est la seule mol6cule d'immunoth6rapie pour laquelle un gain de
survie ait 6t6 d6montr6 vis-/i-vis d'un placebo.
9 L'immunoth6rapie est le seul traitement m6dical ayant permis d'obtenir ~ ce jour
des r~missions prolong6es de la maladie m~tastatique...
... mais ces r6missons sont obtenues chez un pourcentage trbs faible de patients
appartenant au groupe de pronostic favorable.
9 L'association de l'immunoth6rapie aux th6rapies cibl6es, notamment antiangio-
g6niques, est en cours d'6valuation.
Rifirences clis
9 N~grier S, Escudier B, Lasset C et al. (1998) Recombinant human interleukin-2, recombinant
human interferon alfa-2a, or both in metastatic renal-cell carcinoma. Groupe Francais
d'Immunoth6rapie. N Engl J Med 338:1272-8
9 N~grier S, Escudier B, Gomez F et at. (2002) Prognostic factors of survival and rapid progres-
sion in 782 patients with metastatic renal carcinomas treated by cytokines: a report from the
Groupe Franqais d'Immunoth6rapie. Ann Oncol 13:1460-8
9 N~grier S, P~rol D, Ravaud A et al. (2007) Medroxyprogesterone, Interferon alpha-2a,
Interleukin 2 or combination of both cytokines in patients with metastatic renal carcinoma of
intermediate prognosis. Results of a randomized controlled trial. Cancer (in press)
170 Le cancer du rein
Par la suite, d'autres combinaisons ont ete utilisees, telle que l'association d'IL2
sous-cutanee avec l'interferon et le 5FU, sans que l'on puisse mettre en ~vidence
l'avantage de l'adjonction de la chimioth~rapie (16).
Enfin, le Groupe frangais d'immunotherapie a realise une etude randomisee
comparant l'IL2 en perfusion continue seule versus l'interferon, versus l'association
des deux, qui a montre qu'il existait un doublement du taux de reponses en faveur de
l'association, ainsi qu'une amelioration de la survie sans progression ~ 1 an, et une
absence de gain en survie globale (17).
L'ensemble des etudes portant sur l'utilisation des cytokines (IL2 et interferon) a
fait l'objet d'une meta-analyse par le groupe Cochrane en 2004 (18). Cette analyse,
qui a regroupe les donnees de 52 etudes randomisees, portant ainsi sur pros de
6 000 patients, mettait en evidence que le taux de reponses global etait de 11,4 %, dont
2,9 % de reponses completes. La survie moyenne mediane de cette large cohorte etait
de 13,3 mois.
Les conclusions de cette meta-analyse sur l'impact des cytokines etaient plut6t
negatives indiquant que la plupart des determinants de la survie etaient des para-
m~tres lids/~ la maladie ou au patient plut6t qu'aux traitements.
L'impact de l'interleukine 2 n'a pas ete reellement teste puisque aucune etude avec
un groupe contr61e n'etait disponible, et l'efficacite de l'IL2 etait surtout fondee sur
le taux de reponses observe de mani~re assez reproductible.
L'interferon pouvait etre considere, d'apr~s le groupe Cochrane, comme une
option therapeutique chez des patients qui ont un indice de performance correct. En
revanche, toutes les combinaisons n'etaient, a priori, pas recommandees en dehors
d'essais therapeutiques puisque aucun benefice en survie n'avait pu 6tre mis en
evidence.
Facteurs pronostiques
A. l'occasion de la publication de l'etude Crecy sur les cytokines (17), le Groupe fran-
gais d'immunotherapie a travaille sur l'identification de facteurs pronostiques de la
reponse aux cytokines.
Ces travaux ont ainsi permis d'identifier trois groupes de patients :
- un groupe de pronostic defavorable qui representait dans cette serie/~ peu pros 25 %
des patients, pour lesquels la probabilite de progression sous traitement par cyto-
kines etait superieure ~ 70 %, avec une mediane de survie tres limitee/~ 5,5 mois. Ce
groupe de patients pouvait etre identifie comme les patients porteurs de deux ou
plus sites metastatiques, y compris des metastases hepatiques, et un delai entre le
diagnostic de la tumeur renale et les metastases inferieur ~ 1 an ;
- / t l'oppose, un groupe de pronostic favorable, representant environ 20% des
patients. Ces patients etaient ceux qui presentaient un seul organe metastatique.
Chez eux, la probabilite de reponse aux cytokines etait estimee/~ 37 % et ils avaient
une mediane de survie autour de 25 mois.
172 Le cancer du rein
Entre ces deux groupes, la majorit6 des patients est de pronostic interm4diaire
(55 % des patients), avec une probabilit4 de r4ponses aux cytokines interm4diaire
6galement, et une m4diane de survie a 13 mois (17, 19).
L'attitude du Groupe franqais d'immunoth4rapie 4tait de proposer de ne plus
consid4rer les patients rentrant dans la cat4gorie de pronostic d4favorable comme
candidats aux cytokines et de poursuivre des 4tudes dans les deux autres groupes
travers un nouveau programme d'4valuation des cytokines appel4 PERCY.
Le programme PERCY
Dans ce programme, les patients qui avaient le meilleur pronostic se voyaient
proposer une association d'IL2 et d'interf4ron avec, soit de I'IL2 IV, soit de I'IL2 SC.
La majorit4 des patients rentrant dans le groupe de pronostic interm4diaire pouvait
participer a une 4tude randomis4e avec un groupe contr61e, comportant de la
m4droxyprogest4rone ou bien recevoir un traitement par interf4ron seul, par IL2
sous-cutan4e seul, ou l'association de ces deux cytokines.
Les r4sultats de ces deux 4tudes ont 4t4 pr4sent4s successivement en 2005 et 2006
au congrhs de I'ASCO. L'4tude la plus importante concernait les patients de pronostic
interm4diaire, pour lesquels l'analyse en survie ne montrait aucun avantage en faveur
de l'utilisation d'IL2 ou d'interf4ron ou de l'association des deux, alors que ces trai-
tements induisaient des effets secondaires et une diminution de la qualit4 de vie signi-
ficative par rapport au groupe contr61e.
Les conclusions de cette ~tude ont ~t~ qu'il n'y avait pas d'int~r~t ?autiliser les cyto-
kines dans ce groupe de patients, mais plut6t h proposer d'autres alternatives, tels que
les nouveaux traitements notamment antiangiog~niques, et qui sont alors devenus
disponibles (20).
Enfin, pour le groupe de patients au pronostic le plus favorable inclus dans l'6tude
randomisant l'int6r6t de I'IL2 IV, les r6sultats n'ont pu ~tre concluants en termes de
survie du fait d'un d~ficit de recrutement li6 ~ deux 616ments.
Tout d'abord, lorsqu'on identifie de mani~re prospective les patients porteurs d'un
seul organe m~tastatique, il s'av~re que ceux-ci repr6sentent plut6t 15 % des patients
porteurs de m6tastases de cancer du rein plut6t que 20 %. De plus, la mise ~ disposi-
tion ?atravers des essais cliniques des nouveaux m~dicaments potentiellement actifs a
fait qu'il devenait impossible de poursuivre cette ~tude. N6anmoins, 155 patients ont
6t~ inclus. Le taux de r~ponses se situait autour de 20% dans les deux groupes, la
survie sans progression ~tait aux environs de 6 ~ 7 mois dans les deux groupes, et la
difference en survie globale n'~tait pas significative (21). Ainsi, l'utilisation de l'IL2 IV
ne semble pas apporter de b6n~fice majeur par rapport ~ I'IL2 sous-cutan6e en asso-
ciation avec l'interf6ron, alors qu'il y a davantage d'effets secondaires.
Reste-t-il une place pour l'immunoth4rapie dans la prise en charge... 173
References
1. LillebyW, Fossa SD (2005) Chemotherapy in metastatic renal cell cancer. World J Uro123:
175-9
2. YagodaA, Abi-Rached B, Petrylak D (1995) Chemotherapy for advanced renal-cell carci-
noma: 1983-1993. Semin Onco122:42-60
3. Chvetzoff G, Tannock IF (2003) Placebo effects in oncology. J Natl Cancer Inst 95:19-29
4. Gleave ME, Elhilali M, Fradet Y et al. (1998) Interferon gamma-lb compared with place-
bo in metastatic renal-cell carcinoma. Canadian Urologic Oncology Group. N Engl J Med
338:1265-71
5. Oliver RT (1998) Are cytokine responses in renal cell cancer the product of placebo effect
of treatment or true biotherapy? What trials are needed now? Br J Cancer 77:1318-20
6. Rosenberg SA, Lotze MT, Muul LM et al. (1987) A progress report on the treatment of 157
patients with advanced cancer using lymphokine-activated killer cells and interleukin-2 or
high-dose interleukin-2 alone. N Engl J Med 316:889-97
7. Childs R, Chernoff A, Contentin Net al. (2000) Regression of metastatic renal-cell carci-
noma after nonmyeloablative allogeneic peripheral-blood stem-cell transplantation.
N Engl J Med 343:750-8
8. Law TM, Motzer RJ, Mazumdar Met al. (1995) Phase III randomized trial of interleukin-
2 with or without lymphokine-activated killer cells in the treatment of patients with
advanced renal cell carcinoma. Cancer 76:824-32
174 Le cancer du rein
9. Rosenberg SA, Lotze MT, Yang JC et al. (1993) Prospective randomized trial of highdose
interleukin-2 alone or in conjunction with lymphokine-activated killer cells for the treat-
ment of patients with advanced cancer. J Natl Cancer Inst 85:622-32
10. Weiss GR, Margolin KA, Aronson FR et aL (1992) A randomized phase II trial of conti-
nuous infusion interleukin-2 or bolus injection interleukin-2 plus lymphokine-activated
killer cells for advanced renal cell carcinoma. J Clin Oncol 10:275-81
11. WestWH, Tauer KW,Yannelli JR et aL (1987) Constant-infusion recombinant interleukin-
2 in adoptive immunotherapy of advanced cancer. N Engl J Med 316:898-905
12. Sleijfer DT, Janssen RA, Willemse PH et al. (1990) Low-dose regimen of interleukin-2 for
metastatic renal carcinoma. Lancet 335:1522-3
13. Atzpodien J, Korfer A, Franks CR et al. (1990) Home therapy with recombinant interleu-
kin-2 and interferon alpha 2b in advanced human malignancies. Lancet 335:1509-12
14. Medical Research Council Renal Cancer Collaborators (1999) Interferon-alpha and survi-
val in metastatic renal carcinoma: early results of a randomised controlled trial. Lancet
353:14-7
15. Pyrhonen S, Salminen E, Ruutu M et al. (1999) Prospective randomized trial of interferon
alfa-2a plus vinblastine versus vinblastine alone in patients with advanced renal cell can-
cer. J Clin Oncol 17:2859-67
16. Ravaud A, Audhuy B, Gomez F et aL (1998) Subcutaneous interleukin-2, interferon alfa-
2a, and continuous infusion of fluorouracil in metastatic renal cell carcinoma: a multi-
center phase II trial. Groupe Fran~ais d'Immunoth6rapie. J Clin Oncol 16:2728-32
17. N6grier S, Escudier B, Lasset C et al. (1998) Recombinant human interleukin-2, recombi-
nant human interferon alfa-2a, or both in metastatic renal-cell carcinoma. Groupe
Franl;ais d'Immunoth6rapie. N Engl J Med 338:1272-8
18. Coppin C, Porzsolt F, Awa A et al. (2005) Immunotherapy for advanced renal cell cancer.
Cochrane Database Syst Rev CD001425
19. N6grier S, Escudier B, Gomez F et al. (2002) Pronostic factors of survival and rapid pro-
gression in 782 patients with metastatic renal carcinomas treated by cytokines: a report
from the Groupe Fran~:ais d'Immunoth6rapie. Ann Oncol 13:1460-8
20. N6grier S, P6rol D, Ravaud A et al. (2007) Medroxyprogesterone, Interferon alpha 2a,
Interleukin 2 or combination of both cytokines in patients with metastatic renal carcino-
ma of intermediate prognosis. Results of a randomized controlled trial. Cancer (in press)
21. N6grier S, P6rol D, Ravaud A et aL (2006) In intravenous (iv) IL2 superior to subcutaneous
(sc) IL2 in good prognosis patients (pts) with metastatic renal cell carcinoma (MRCC)
receiving a combination of IL2 and alpha Interferon (IFN)? Results of the prospective ran-
domized PERCY Duo trial. ASCO Annual Meeting Proceeding, J Clin Onco124(18s (June
20 Suppl)), Abstr 4536
22. Gollob JA, Rathmell WK, Richmond TM et aL (2007) Phase II trial of sorafenib plus inter-
feron alfa-2b as first- or second-line therapy in patients with metastatic renal cell cancer.
J Clin Onco125:3288-95
23. Ryan CW, Goldman BH, Lara PN Jr. et al. (2007) Sorafenib with interferon alfa-2b as first-
line treatment of advanced renal carcinoma: a phase II study of the Southwest Oncology
Group. J Clin Onco125:3296-301
24. Hudes G, Carducci M, Tomczak P et al. (2007) Temsirolimus, interferon alfa, or both for
advanced renal-cell carcinoma. N Engl J Med 356:2271-81
Quelle place pour la chirurgie
en phase m6tastasique ?
t~ric Lechevallier
Objectifs pMagogiques
9 Connaitre les r6sultats des 6tudes ayant valid6 le r61e de la n6phrectomie en phase
m6tastatique
9 Connaitre les indications et les r6sultats de la chirurgie des m6tastases
9 Connaitre les 6volutions possibles de la strat6gie chirurgicale en fonction de
l'efficacit6 des traitements m6dicaux
Points importants
9 Le cancer ~ cellules r6nales (CCR) m6tastatique est un cancer agressif qui n&es-
site une approche multimodale.
9 Les patients ayant un CCR m6tastatique doivent 6tre class6s selon leur pronostic.
9 La n6phrectomie doit ~tre propos6e en premibre intention.
9 La m6tastasectomie est r6serv6e ~ des patients s61ectionn6s et de pronostic favo-
rable.
9 La place des nouvelles th6rapies en association avecla chirurgie reste ~ d6finir.
Rif4rences clis
9 Pantuck AJ, Belldegrun AS, Figlin RA (2007) Cytoreductive nephrectomy for
metasttatic renal cell carcinoma: is it still imperative in the era of targeted therapy.
Clin Cancer Res 13 (2suppl): 693s-96s
9 Motzer RJ, Mazumdar M, Bacik J et al. (1999) Survival and prognostic stratification
of 670 patients with advanced renal cell carcinoma. J Clin Oncol 17:2530-40
9 Rini BI, Campbell SC (2007) The evolving role of surgery for advanced renal cell
carcinoma in the era of molecular targeted therapy. J Urol 177:1978-84
9 Flanigan RC, Mickisch G, Sylvester R et al. (2004) Cytoreductve nephrectomy in
patients with metastatic renal cancer: a combined analysis. J Urol 171:1071-6
9 Pantuck AJ, Belldegrun AS, Figlin RA et al. (2001) Nephrectomy and interleukin-2
for metastatic renal-cell carcinoma. N Engl J Med 345:1711-2
176 Le cancer du rein
Vingt a 30% des cancers a cellules r4nales (CCR) sont m4tastatiques au diagnostic et
20 ~ 40 % des patients ayant eu une n4phrectomie pour un CCR localis4 vont d4ve-
lopper des m4tastases (1). Le pronostic des CCR m4tastatiques est p4joratif avec une
survie m4diane de 6 ~ 10 mois et une survie ~ 2 ans de 10 a 20 % (2).
Avant l'~re de l'immunoth4rapie, la n4phrectomie en phase m4tastatique n'avait
pas de but curateur, mais un but palliatif en cas de tumeur symptomatique, douleur,
h4maturie incontr61able, syndrome paran4oplasique (polyglobulie, hypertension,
hypercalc4mie...). A la fin des ann4es 1990, avec l'immunoth4rapie indiqu4e dans le
CCR m4tastatique, le r61e de la n4phrectomie a 4t4 revu. Des 4tudes randomis4es ont
montr4 que chez des patients m4tastatiques s4lectionn4s, la n4phrectomie pr4c4dant
l'immunoth4rapie apportait un b4n4fice de survie par apport ~ l'immunoth4rapie
seule (3, 4). L'explication de ce b6n4fice dans cette indication 4tait que l'immunoth4-
rapie 4tait plus efficace sur un faible volume tumoral et que la n6phrectomie pr4ve-
nait l'apparition de nouvelles localisations m4tastatiques. Mais d'autres m4canismes
peuvent aussi expliquer cet avantage de la n4phrectomie en cas de CCR m4tastatique.
En 2006, la validation des therapies cibl4es pour le CCR m6tastatique a remis en ques-
tion le r61e de la n4phrectomie en phase m4tastatique.
Si la n4phrectomie est r4alis4e dans un but curateur, il peut aussi 4tre logique de
r4aliser des m4tastasectomies complhtes chez certains patients, dans un but curateur.
La m4tastasectomie ~ but curateur ne peut cependant s'envisager que si la n4phrec-
tomie a 4t4 r4alis4e dans le m4me temps ou dans un premier temps.
Par ailleurs, Motzer a montr4 que les CCR m4tastatiques avaient des pronostics
diff4rents en fonction de certains param6tres cliniques et biologiques e t a d4fini des
groupes pronostiques (5). M4me si d'autres modhles existent, les groupes pronos-
tiques de Motzer sont les plus couramment employ4s.
% r~ponse 9
- n6phrectomie-IFN 3,6 6,9
- IFN seul 3,3 5,7 (p -- 0,60)
Mtastasectomies
L'ablation des m4tastases des CCR peut 4tre indiqu4e dans un but palliatif (douleur,
fracture, compression .... ) ou curateur. La m4tastasectomie a but curateur ne peut 4tre
envisag4e que si une n4phrectomie pr4alable a 4t4 r4alis4e et si la m4tastasectomie
peut 4tre complhte. Les patients doivent 4tre s4lectionn4s et 4tre au mieux dans le
groupe de pronostic favorable de Motzer.
Le concept de la m4tastasectomie a 4t4 fond4 sur le faible taux de r4ponses des
sites m4tastatiques avec l'immunoth4rapie, inf4rieur a 15-20% (7, 15).
Dans les s6ries publi4es, avec des crithres de s4lection sp4cifiques diff4rents, les
taux de survies a Sans des patients ayant eu une m4tastasectomie a but curateur
4taient de 35-60 % (8). Cependant, le r61e curateur de la m4tastasectomie est contro-
vers4 avec un biais de s4lection des patients en faveur de la m4tastasectomie. Dans ces
s4ries, il est difficile de savoir si la survie longue est due a la m6tastasectomie ou a la
s4lection de patients de pronostic favorable. La majorit4 de ces 4tudes comportent
peu de patients.
La localisation m4tastatique semble 4tre un facteur pronostique. Les localisations
pulmonaires semblent plus favorables que les localisations secondaires c6r4brales
(16).
R6cemment, Russo a rapport6 61 patients ayant eu une n6phrectomie avec m6ta-
stasectomie ~ but curateur, d'~tge moyen de 60 ans (8). Quatre-vingt-dix pour cent des
patients avaient un indice de Karnofsky sup6rieur ou 6gal ~a 80%. Soixante-douze
pour cent des patients avaient un seul site m6tastatique et les autres deux sites. La
majorit6 des sites m6tastatiques 6tait pulmonaire ou osseuse. Le taux de morbidit6
p6riop6ratoire a 6t6 de 14 %. La m6diane de survie a 6t6 de 30 mois (8). Dans cette
s6rie, bien que r6cente, la m6tastasectomie n'a 6t6 indiqu6e que chez des patients
s61ectionn6s : n6phrectomie, jeunes, un ~ deux sites m6tastatiques...
La m6tastasectomie ne doit 6tre propos6e qu'~ des patients s61ectionn6s, patients
jeunes (< 60 ans), avec un indice de Karnofsky de 90-100% (ECOG 0-1), ayant eu une
n6phrectomie, d61ai d'apparition sup6rieur ~ 1 an, ayant un ou deux sites m6tasta-
tiques, chirurgie techniquement complete, localisation pulmonaire, groupe de
pronostic favorable de Motzer.
La place actuelle des nouveaux agents syst6miques n'est pas 6tablie pour la
chirurgie des m6tastases, avant ou apr&s la m6tastasectomie ? Ces agents ont une effi-
cacit6 certaine sur les m6tastases avec un taux de r6duction de taille ou de n6crose de
pr&s de 75 % (7). I1 n'y a aujourd'hui pas d'argument pour dire si la r6ponse d6pend
du nombre ou du site m6tastatique, ni sur la dur6e de r6ponse, ni sur l'op6rabilit6 de
la m6tastase apr&s ce type de traitement. En revanche, il est probable que compte tenu
du taux de r6ponses aux th6rapies cibl6es, davantage de patients auront une indica-
tion de m6tastasectomie, en cas de r6ponse.
180 Le cancer du rein
Conclusions
La prise en charge du cancer du rein en phase m~tastatique doit ~tre multimodale. La
prise en charge doit ~tre adapt~e ~ chaque patient. Pour cela, les patients doivent ~tre
stratifies selon les groupes pronostiques de Motzer, le nombre et les sites m~tasta-
tiques, le d~lai d'apparition des m~tastases...
Dans l'attente de r~sultats d'~tudes cliniques avec les nouvelles therapies, la
n4phrectomie doit ~tre consid~r~e comme un traitement de premiere intention.
La m~tastasectomie fi but curateur n'est indiqu~e que pour des patients s~lec-
tionn~s et de pronostic favorable.
La place des nouvelles therapies n'est pas encore d~finie.
R~f~rences
1. Lam JS, Shvarts O, Leppert JT et al. (2005) Renal cell carcinoma 2005: new frontiers in sta-
ging, prognostication and targeted molecular therapy. J Urol 173:1853-62
2. Pantuck AJ, Belldegrun AS, Figlin RA (2007) Cytoreductive nephrectomy for metasttatic
renal cell carcinoma: is it still imperative in the era of targeted therapy. Clin Cancer Res 13
(2 suppl): 693s-96s
3. Flanigan RC, Salmon SE, Blummenstein BA et al. (2001) Nephrectomy followed by inter-
feron a-2b compared with interferon a-2b alone for metastatic renal-cell cancer. N Engl J
Med 345:1655-9
4. Mickisch GH, Garin A, van Poppel H et al. (2001) Radical nephrectomy plus interferon-
a-based immunotherapy compared with interferon a alone in metastatic rena-cell carci-
noma: a randomized trial. Lancet 1358:966-70
5. Motzer R], Mazumdar M, Bacik Jet al. (1999) Survival and prognostic stratification of 670
patients with advanced renal cell carcinoma. J Clin Oncol 17:2530-40
6. Montie JE, Stewart BH, Straffon RA et al. (1977) The role of adjunctive nephrectomy in
patients with metastatic renal cell carcinoma. J Urol 117:272-5
7. Rini BI, Campbell SC (2007) The evolving role of surgery for advanced renal cell carcino-
ma in the era of molecular targeted therapy. J Urol 177:1978-84
8. Russo P, Snyder M, Vickers A et al. (2007) Cytoreductive nephrectomy and nephrecto-
my/complete metastasectomy for metastatic renal cancer. TSW Urology 2:42-52
9. BelldegrunA, Shvarts O, Figlin RA et al. (2000) Expanding the indications for surgery and
adjuvant interleukin-2-based immunotherapy in patients with advanced renal cell carci-
noma. Cancer J Sci Am 6:$88-92
10. Flanigan RC, Mickisch G, Sylvester R et al. (2004) Cytoreductive nephrectomy in patients
with metastatic renal cancer: a combined analysis. J Urol 171:1071-6
11. Han KR, Pantuck AJ, Bui MH et al. (2003) Number of metastatic sites rather than location
dictates overall survival of patients with node negative metastatci renal-cell carcinoma.
Urology 61:314-9
12. Pantuck AJ, Belldegrun AS, Figlin RA et al. (2001) Nephrectomy and interleukin-2 for
metastatic renal-cell carcinoma. N Engl J Med 345:1711-2
13. Motzer R], Hutson TE, Tomczak P et al. (2007) Sunitinib versus inteferon alpha in metas-
tatic renal cell carcinoma. N Engl J Med 356:115-24
Quelle place pour la chirurgie en phase metastasique? 181
14. Escudier B, Eisen T, Stadler WM et al. (2007) Sorafenib in advanced clear-cell renal-cell
carcinoma. N Engl ] Med 356:125-34
15. Motzer RJ, Russo P (2000) Systemic therapy for renal cell carcinoma. ] Urol 163:408-17
16. KavoliusIP, Mastorakos DP, Pavlovich C et al. (1998) Resection of metastatic renal cell car-
cinoma. ] Clin Oncol 16:2261-66
Les traitements antiangiog6niques
modifient-ils I'histoire naturelle
de la maladie en phase m6tastasique ?
Objectifs p 6 d a g o g i q u e s
9 Connaitre les principaux effecteurs de l'angiogenbse physiologique et tumorale
9 D6crire les m6canismes mol6culaires de la carcinogenbse r6nale impliquant les
effecteurs de l'angiogenbse
9 Connaitre les principes d'action des principales mol6cules antiangiog6niques
9 t~valuer la pertinence des r6sultats rapport6s avec les traitements antiangiog6niques
dans les 6tudes randomis6es et appr6cier leur impact sur la prise en charge des
patients
Points importants
9 Les traitements antiangiog6niques modifient l'histoire naturelle du cancer du
rein m6tastatique/t cellules claires.
9 L'axe VEGF/VEGF-R est consid6r6 actuellement comme le principal effecteur de
l'angiogen~se tumorale.
9 Quatre mol6cules antiangiog6niques ciblant trois effecteurs de l'angiogen~se
tumorale sont actuellement disponibles en pratique :
- le b6vacizumab, anticorps monoclonal humanis6 anti-VEGF ;
- le soraf6nib et le sunitinib, inhibiteurs de l'activit6 tyrosine kinase du r6cepteur
du VEGF ;
- le temsirolimus, inhibiteur de l'activit6 s6rine/thr6onine kinase de la prot6ine
mTOR.
9 Ces mol6cules ont d6montr6 un int6r6t sur la survie sans progression ou la survie
globale des patients.
R4f4rences cl4s
9 Escudier B, Eisen T, Stadler WM et al. (2007) Sorafenib in advanced clear-cell renal-
cell carcinoma. N Engl J Med 356:125-34
9 Motzer RJ, Hutson TE, Tomczak P et al. (2007) Sunitinib versus interferon-alfa in
metastatic renal-cell carcinoma. N Engl J Med 356:115-24
9 Hudes G, Carducci M, Tomczak P e t al. (2007) Temsirolimus, interferon-alfa or
both for advanced renal cell carcinoma. N Engl J Med 356:2271-81
184 Le cancer du rein
PDGF, ou TGF-~x. Le PDGF favorise ainsi l'angiogen/ese par son action sur les pdri-
cytes riches en r~cepteurs au PDGF (PDGF-R). Le TGF-~x est un ligand du r6cepteur
de l'epidermal growth factor (EGF-R). Des boucles autocrines permettent au PDGF et
au TGF-ct de stimuler en retour l'expression du VEGE
Generalites
A la difference des chimioth~rapies classiques cytotoxiques qui interagissent directe-
ment avec les cellules tumorales, les molecules ciblant les effecteurs de l'angiogen~se
agissent pr~fOrentiellement sur les cellules endoth~liales. Plusieurs consequences de ce
m~canisme d'action sont attendues :
- l'obtention d'un effet plus souvent cytostatique que cytotoxique ;
- un profil de toxicit~ different de celui connu pour les chimioth~rapies cytotoxiques,
et variable en fonction de la cible mol~culaire ;
-l'absence th~orique de risque d'induire des m~canismes de r~sistance dans les
cellules tumorales ;
- la difficult~ d'6valuation de la r~ponse tumorale selon les crit~res habituels (RECIST
ou OMS) et donc la n6cessit~ de d~velopper de nouveaux outils d'imagerie fonc-
tionnelle pour 6valuer l'inhibition de l'angiogen~se.
186 Le cancer du rein
Les deux principales cibles mol~culaires sont actuellement le VEGF et son r~cep-
teur. L'inhibition d'une troisi~me cible, la prot~ine mTOR (mammalian target ofrapa-
mycin), s~rine/thr~onine kinase intracellulaire, a ~galement une action
antiangiog~nique dans la mesure o~l mTOR stabilise la prot~ine HIF-1 et renforce
donc le pouvoir transcriptionnel de ce dernier (5).
Deux types de m~dicaments ont ~t~ d~velopp~s pour inhiber l'action des effec-
teurs de l'angiogen~se, les anticorps monoclonaux et les inhibiteurs enzymatiques de
l'activit~ kinase. Le haut poids mol~culaire des anticorps monoclonaux n'autorise pas
leur p~n~tration intracellulaire et limite donc leur champ d'action ~i des cibles extra-
cellulaires (ligands) ou ~ides r~cepteurs membranaires. Leur administration se fait par
voie intraveineuse. Les inhibiteurs enzymatiques ont un faible poids mol~culaire qui
permet une p~n6tration intracellulaire. Ils peuvent pr6senter une sp~cificit6 variable
pour une ou plusieurs prot~ines kinases, ce qui leur conf~re un caract~re mono- ou
multicible. Leur administration se fait par voie orale ou intraveineuse.
Endeuxiemelignem6tastatique(tableau I)
Bdvacizumab
Dans un essai de phase II randomis6 contre placebo en double aveugle ~ trois bras, le
b6vacizumab/t haute dose ( 10 mg/kg, j 1 - j 15) a augment6 la survie sans progression
(SSP) m6diane de faqon significative par rapport au placebo (4,8 mois versus
2,5 mois ;p < 0,001) chez des patients pr6trait4s par immunoth4rapie. Les r6ponses
tumorales ont 6t6 peu nombreuses (10 % de r6ponses partielles dans le bras b4vaci-
zumab hautes doses). Aucun impact sur la survie globale n'a 6t6 observG mais un
cross-over 6tait possible pour les patients recevant le placebo. Les principales toxicit6s
ont comport6 4pistaxis, hypertension art6rielle, h6maturies et prot6inuries (10).
5oraf nib
Dans une premiere 6tude, 202 patients en 6chec d'immunoth6rapie ont 4t6 trait6s par
le soraf4nib/a la dose quotidienne de 400mg matin et soir pendant 12 semaines. En
cas de maladie stable ou r6gressive, les patients 4taient randomis6s entre la poursuite
Soraf6nib 451
Phase III (12)
Versus placebo 452
Temsirolimus
36 5,6 6,3
(25 mg)
Versus
Temsirolimus Phase II 38 7,9 6,7 (14)
(75 mg) randomis6e
Versus
Temsirolimus 37 8,1 5,2
(250 mg)
188 Le cancer du rein
Temsirolimus
Dans un essai de phase II randomis6, 111 patients pr~trait6s ont requ 25 mg, 75 mg
ou 250mg de temsirolimus selon un rythme hebdomadaire. Aucune diff6rence en
termes de taux de r6ponses n'a 6t6 not6e entre les trois bras. Cependant, la survie
m6diane a 6t~ jug6e plus importante dans les groupes de patients de pronostic inter-
m6diaire et d6favorable, comparativement aux donn~es publi6es dans la litt6rature
apr~s traitement par interf6ron-c~ (IFN-c~). La dose recommand6e pour les 6tudes
ult6rieures a 6t6 de 25 mg, en raison d'un nombre de r6ductions de posologie et d'in-
terruptions de traitement plus important avec les doses 61ev6es (14).
Bdvacizumab
Un essai de phase I I I a compar6 I'IFN-c~ (9 mUI en sous-cutan6 trois fois par
semaine) associ6 ?aun placebo ou au b6vacizumab (10 mg/kg en intraveineux tousles
15 jours) jusqu'~ progression de la maladie. Six cent quarante-neuf patients pr6sen-
tant un cancer du rein ~ cellules claires et pr6alablement n6phrectomis6s ont 6t6
randomis6s. La proportion de patients de pronostic favorable et de pronostic inter-
m6diaire selon la classification du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSKCC)
(15) 6tait de respectivement 29 et 56 % dans le bras b6vacizumab et de 27 % et 56 %
dans le bras placebo. La bith6rapie a conduit ~ 30,6 % de r~ponses objectives contre
12,4% dans le bras placebo (p < 0,0001). La SSP a 6t6 augment~e de 5,4 mois
Les traitements antiangiog4niques modifient-ils l'histoire naturelle de la maladie... 189
Sunitinib 375 44
Phase III (18)
Versus IFN 375
Versus
Temsirolimus 209 8,6 5,5
(25 mg) Phase III (20)
Versus IFN-ot
Temsirolimus 210 8,1 4,7
(15 mg)
10,2 mois avec le bevacizumab (p < 0,0001), le groupe de patients de pronostic inter-
mediaire semblant en beneficier de faqon plus importante (4,5 versus 10,2 mois;
p < 0,0001) que le groupe de pronostic favorable (7,6 versus 12,9 mois ; p < 0,05). I1
n'a pas ete observe de difference dans le groupe de patients de pronostic defavorable
(2,1 versus 2,2 mois), mais les effectifs etaient faibles. La survie globale mediane dans
le bras IFN-c, plus placebo etait de 19,8 mois au moment de l'analyse et n'etait pas
atteinte dans le bras bevacizumab. Des effets indesirables de grade 3 ont ete rapportes
chez respectivement 45 et 60 % des patients, dont 16 % et 29 % de toxicites sev~res. Les
effets les plus frequemment observes avec le bevacizumab 4taient attendus : protei-
nurie dans 6,5 % et HTA dans 3,9 %. La toxicite a conduit ~ la sortie d'essai de deux
fois plus de patients dans le bras bevacizumab (28%) que dans le bras IFN-c~ plus
placebo (12%) (16).
Soraf nib
Dans une etude de phase II randomisee, 189 patients ont et6 traites par sorafenib (800
mg en deux prises quotidiennes) ou IFN-(x ~ la dose de 9 mUI 3 fois par semaine.
Une escalade de dose du sorafenib ~ 600 mg par prise ou un cross-over dans le bras
IFN-c, 4taient possibles en cas de progression. Les taux de reponses globales observes
ont 4te de 5 et 9 % respectivement dans les bras sorafenib et IFN-c~. La SSP (5,7 versus
5,6 mois) n'est pas apparue differente. Dans le bras IFN-~x, 56 des 92 patients ont
progresse et ont requ le sorafenib, avec une SSP de 5,3 mois. Dans le bras sorafenib,
190 Le cancer du rein
65 des 97 patients ont progress4 et 44 ont suivi une escalade de dose. Leur SSP aprhs
augmentation de posologie 6tar de 3,6 mois, sugg4rant que cette strat4gie pourrait
conduire ~i un nouveau contr61e de la maladie chez certains patients (17).
Sunitinib
Une 4tude de phase IIIa compar4 en premihre ligne, chez 750patients pr4sentant un
cancer du rein ~i cellules claires, le sunitinib (50 mg/j, 4 semaines sur 6) et I'IFN-~x sous-
cutan4 (9 mUI, 3 fois par semaine, pendant 6 semaines). L'objectif principal 4tait la
survie sans progression. Une diff4rence significative a 4t4 observ4e en faveur du bras
sunitinib avec une SSP presque doubl4e, passant de 5 ~i 11 mois (p < 0,001). Les taux
de r4ponses globales 4taient de 44 % dans le bras sunitinib et de 6 % dans le groupe
IFN-ot (p < 0,001). Tous les groupes pronostiques de la classification du MSKCC ont
sembl4 en tirer b4n4fice (18). Une analyse multifactorielle a identifi4 comme facteurs
pronostiques de survie une h4moglobine inf4rieure ~i la normale (p = 0,004), une
calc~mie sup4rieure ~i 10 mg/mL (p = 0,001), un ~tat g4n4ral sup~rieur ~i 0 (p =
0,0005), la pr4sence de plus d'un site m4tastatique (p = 0,0064) et un intervalle entre
le diagnostic et le traitement inf4rieur ~i 1 an (p = 0,0002) (19). Les principales toxi-
cit4s s4v6res observ4es avec le sunitinib ont 4t4 la fatigue (7 %), la diarrh4e (5 %), les
vomissements (4 %), l'hypertension art4rielle (8%), et le syndrome palmo-plantaire
(5%). Des sorties d'4tude pour toxicit4 ont 4t4 n4cessaires pour 8% des patients
trait4s par sunitinib et 13 % des patients recevant l'IFN-ot.
Temsirolimus
Une 4tude randomis4e de phase IIIa 4t4 men4e en premihre ligne chez 626 patients,
dont 80 % pr4sentaient un cancer ~i cellules claires. Ils ont requ soit de l'IFN-cx ~i la
dose de 3 ~i 18 mUI selon la tol4rance, 3 lois par semaine en sous-cutan4, soit du
temsirolimus seul (25 mg par semaine), soit l'association des deux m4dicaments aux
posologies respectives de 3 ~l 6 mUI 3 lois par semaine, et 15 mg hebdomadaires. Les
crithres d'inclusion ciblaient des patients consid4r4s de pronostic d4favorable sur les
paramhtres suivants : LDH, h4moglobine, calc4mie, intervalle libre entre le diagnostic
et la randomisation, statut de performance et nombre de sites m4tastatiques. En fait,
74 et 26 % des patients avaient des crithres de pronostic d4favorable et de pronostic
interm4diaire selon la classification du MSKCC, respectivement. Les taux de r4ponses
objectives ont 4t4 respectivement de 4,8, 8,6 et 8,1% dans les bras IFN-~x, temsiro-
limus et d'association, sans diff4rence significative. Les taux de contr61es de maladie
(r4ponses globales et stabilisation de plus de 6 mois) ont 4t4 respectivement de 15,5,
32,1 et 28,1% avec la bith4rapie. La survie globale s'est av4r4e significativement
augment4e dans le bras temsirolimus seul (10,9 mois) vis-a-vis du bras IFN-a seul
(7,3 mois ;p = 0,0069) mais non diff4rente de celle du bras combin4 (8,4 mois). La
survie sans progression a 4galement 4t6 augment4e dans les deux groupes de
patients recevant le temsirolimus. Les principaux effets ind4sirables rapport4s avec
Les traitements antiangiog6niques modifient-ils l'histoire naturelle de la maladie... 191
le temsirolimus ont 4t6 l'asth6nie (11% de grade 3-4), les rashs cutan6s, les oedbmes
p6riph6riques, la stomatite et la dyspn6e. Des troubles m6taboliques tels que l'hyper-
glyc~mie, l'hypercholest6rol~mie et l'hyperlip6mie ont 6t6 6galement constat6s, en
rapport avec l'implication de la voie de mTOR dans le m6tabolisme glucidique et lipi-
dique (20). Enfin, une analyse compl6mentaire de la qualit6 de vie a montr6 un b6n6-
rice dans le bras temsirolimus seul, le temps sans sympt6mes et toxicit6 passant de
5,7 mois avec I'IFN-c, ~ 7 mois (p = 0,0015) (21).
survie sans progression de respectivement 20, 13 et 4 mois selon la pr4sence d'au plus
1, 2 ou plus de 2 variables de pronostic d4favorable (22).
Conclusion
Les annees 2000 marqueront un tournant dans la prise en charge des patients presen-
tant un cancer du rein metastatique. Apr~s plusieurs decennies confrontees aux
limites de l'immunoth&apie, quatre molecules ont recemment demontre leur effica-
cite. Leurs places respectives restent maintenant/t preciser, aussi bien en situations
metastatiques qu'adjuvantes ou neoadjuvantes pour les formes localement evoluees.
Par ailleurs, sur le plan biologique, les annees/t venir devront apporter des elements
de reponse concernant les mecanismes de resistance mis en jeu avec ces molecules et
les variables moleculaires susceptibles de predire la reponse au traitement. Enfin, les
etudes ulterieures devront evaluer l'apport eventuel en termes de faisabilite et d'effi-
cacite des associations de traitements antiangiogeniques et l'impact des nouvelles
molecules en developpement.
R6ferences
1. Escudier B, Eisen T, Stadler WM et al. (2007) Sorafenib in advanced clear-cell renal-cell
carcinoma. N Engl J Med 356:125-34
2. Motzer RJ, Hutson TE, Tomczak P et al. (2007) Sunitinib versus interferon-alfa in metas-
tatic renal-cell carcinoma. N Engl J Med 356:115-24
3. Hudes G, Carducci M, Tomczak P et al. (2007) Temsirolimus, interferon-alfa or both for
advanced renal cell carcinoma. N Engl J Med 356:2271-81
4. Hicldin DJ, Ellis LM (2005) Role of the Vascular Endothelial Growth Factor pathway in
tumor growth and angiogenesis. J Clin Onco123:1011-27
5. Olsson AK, Dimberg A, Kreuger Jet al. (2006) VEGF receptor signalling- in control of
vascular function. Nat Rev Mol Cell Biol 7:359-71
6. Folkman I (1992) The role of angiogenesis in tumour growth. Semin Cancer Biol 3:65-71
7. Patard JJ, Rioux-Leclercq N, Fergelot P (2006) Understanding the importance of smart
drugs in renal cell carcinoma. Eur Uro149:633-43
194 Le cancer du rein
25. Choueiri TK, Garcia JA, Elson P et al. (2007) Clinical factors associated with outcome in
patients with metastatic clear-cell renal cell carcinoma treated with vascular endothelial
growth factor-targeted therapy. Cancer 110:543-550
26. Sablin MP, Bouaita L, Balleyguier C et al. (2007) Sequential use of sorafenib and sunitinib
in renal cancer: retrospective analysis in 90 patients. Proc Am Soc Clin Oncol 18S: 244s
(Abstract 5038)
27. Dham A and Dudek AZ (2007) Sequential therapy with sorafenib and sunitinib in renal
cell carcinoma. Proc Am Soc Clin Oncol 18S: 261s (Abstract 5106)
28. Amato RJ, Harris P, Dalton Met al. (2007) A phase II trial of intra-patient dose-escalated
sorafenib in patients with metastatic renal cell cancer. Proc Am Soc Clin Oncol 18S: 241s
(Abstract 5026)
28. Houk BE, Bello CL, Michaelson MD et al. (2007) Exposure-response of sunitinib in
metastatic renal cell carcinoma: A population pharmacokinetic/pharmacodynamic
approach. Proc Am Soc Clin Oncol 18S: 241s (Abstract 5027)
29. Plantade A, Choueiri T, Escudier B et al. (2007) Treatment outcome for metastatic papil-
lary and chromophobe renal cell carcinoma patients treated with tyrosine-kinase inhibi-
tors sunitinib and sorafenib. Proc Am Soc Clin Oncol 18S: 244s (Abstract 5037)
30. Dutcher JP, Szczylik C, Tannir Net al. (2007) Correlation of survival with tumor histolo-
gy, age, and prognostic risk group for previously untreated patients with advanced renal
cell carcinoma receiving temsirolimus or interferon-alpha. Proc Am Soc Clin Oncol 18S:
243s (Abstract 5033)
Comment g rer au mieux la toxicit
des traitements antiangiog niques ?
Objectifs p6dagogiques
9 Connaitre les principales toxicit6s induites par les traitements antiangiog6niques
9 D&rire les mesures preventives ~ventuellement n&essaires ~ mettre en place
9 Connaitre la conduite ~ tenir lors de leur survenue
Points importants
9 La gestion des effets secondaires du sunitinib et du soraf6nib est souvent
complexe et multidisciplinaire.
9 Les effets cutan6s et digestifs sont le plus souvent au premier plan.
9 Le recours aux sp&ialistes doit 8tre recommand6 d~s que les toxicit~s sont
s~v~res.
9 Une meilleure comprehension des m&anismes impliqu~s dans ces toxicit~s
devrait permettre une optimisation de leur pr6vention dans les ann~es ~ venir.
R6f6rences d6s
9 Robert C, Soria JC, Spatz A et al. (2005) Cutaneous side-effects of kinase inhibitors
and blocking antibodies. Lancet Oncol 6:491-500
9 Sane DC, Anton L, Brosnihan KB (2004) Angiogenic growth factors and hyperten-
sion. Angiogenesis 7:193-201
9 Izzedine H, Rixe O, Billemont Bet al. (2007) Angiogenesis inhibitor therapies: focus
on kidney toxicity and hypertension. Am J Kidney Dis 50: 203-18
9 Force T, Krause DS, Van Etten RA. (2007) Molecular mechanisms of cardiotoxicity
of tyrosine kinase inhibition. Nat Rev Cancer 7:332-44
9 Rini BI, Tamaskar I, Shaheen Pet al. (2007) Hypothyroidism in patients with metas-
tatic renal cell carcinoma treated with sunitinib. J Natl Cancer Inst 99:81-3
9 Bukowski R, Cella D, Gondek K et al. (2007) Effects of sorafenib on symptoms and
quality-of-life: results from a large randomized placebo-controlled study in renal
cancer. Am J Clin Oncol 30:220-7
[] Robert C, Faivre S, Raymond E et al. (2005) Subungual splinter hemorrhages: a
clinical window to inhibition of vascular endothelial growth factor receptors? Ann
Intern Med 143:313-4
198 Le cancer du rein
Effets cutando-muqueux
Effetscutan4s
Les effets cutan6s sont parmi les plus fr6quents, et les plus g~nants : 6ruption cutan6e,
6ryth~me, syndrome main-pied constituent des toxicit4s tr~s fr6quentes, variant selon
les s6ries entre 30 et 80 % des cas si elles sont bien d6crites (4-6). Mais d'autres effets
cutan4s sont 6galement observ6s, tels que les h4morragies sous-ungu4ales ou l'hyper-
sensibilit6 du cuir chevelu (7), qui soulignent l'importance d'examiner soigneuse-
ment ces patients.
&uption cutan e
L'6ruption cutan6e (plus fr6quente avec le soraf6nib qu'avec le sunitinib) est en r~gle
discrete et peu g6nante. Quand elle est plus s6v~re (fig. 1), prenant la forme d'une
6ruption morbilliforme diffuse et prurigineuse, l'arr6t transitoire du traitement est
indispensable. L'emploi d'antihistaminique est efficace et la reprise du traitement
demi-dose n6cessaire. Ces 6ruptions sont le plus souvent pr6coces (dans les deux
premieres semaines), et r6gressent spontan6ment malgr6 la poursuite du traitement.
Syndromemain-pied
Le syndrome main-pied est une toxicit4 plus g4nante car habituellement plus durable.
I1 est plus fr4quent avec le soraf6nib. Caract4ris4 par un 4rythhme et des zones
d'oedhme de la paume des mains et/ou de la plante des pieds, souvent pr4c4d4s de
paresth4sies, ce syndrome r4sulte en une hyperk4ratose quasi constante, source de
douleurs et d'ulc4rations aux points d'appui. Tousles stades sont possibles entre la
simple rougeur, des zones d'4paississement douloureux aux points d'appui et des
A B
i:ii~!~!~i~i~!!!i~!i
i!ili~ i
~,~ii ~ i 84184
....
14sions beaucoup plus s4vhres (fig. 2). Lorsque les 14sions sont mod4r4es, des soins
locaux (crhme hydratante ou k4ratolytique, soins de p4dicure, emploi de semelles
souples et de chaussures confortables) sont en rhgle suffisants. Dhs que les 14sions
s'aggravent, il faut arr4ter le traitement, pendant 1 ?a 2 semaines, et reprendre ensuite
?a demi-dose. Le plus souvent, il est ensuite possible de revenir ?ala dose initiale.
Fig. 2 - Syndrome main-pied, soit avec 4ryth~me et hyperk4ratose (A), soit plus s6v~re (B).
Comment g4rer au mieux la toxicit4 des traitements antiangiog4niques ? 201
Toxicit muqueuse
La toxicit~ muqueuse peut ~tre observ6e sur toutes les muqueuses, n o t a m m e n t avec
le sunitinib :
- muqueuse buccale, responsable de stomatite, parfois s~v~re ;
- muqueuse nasale, source d'~pistaxis (~galement favoris6es par les pouss~es hyper-
tensives);
- muqueuse gastrique, responsable d'~pigastralgies ;
- muqueuse anale, responsable de douleurs et parfois de pouss6es h~morro~daires.
Le traitement est en r~gle symptomatique : bains de bouche (notamment aux
bicarbonates), pansements gastriques ou traitements locaux sont n&essaires. Parfois,
les sympt6mes sont plus intenses, et les stomatites n&essitent de r~duire les doses de
sunitinib dans 10 ~a20 % des cas environ.
Fig. 4 - A. Alop4cie chez une femme. B. Cheveux fris4s chez une patiente aux cheveux ant4-
rieurement raides.
derniers poussant blancs pendant les p6riodes de traitement et revenant ~ leur couleur
initiale dans les p6riodes de repos.
Le soraf6nib induit des alop6cies fr6quentes, le plus souvent pr4coces et pr4c4d6es
d'hyperesth6sie du cuir chevelu. Due ~ la s4cheresse du cuir chevelu, elle est en partie
pr6venue par l'utilisation de lotion visant ?a graisser le scalp. De mani~re int6ressante,
Comment g6rer au mieux la toxicit~ des traitements antiangiog6niques ? 203
ces alop&ies sont r~versibles malgr6 la poursuite du traitement au bout de 3 ?a4 mois,
et les cheveux frisent alors de mani~re inhabituelle (fig. 4).
Effets digestifs
En dehors des douleurs 6pigastriques du sunitinib, li4es ~ la gastrite 4ryth4mateuse
cons4quence de la mucite diffuse, la toxicit4 digestive la plus fr4quente est la diarrh4e.
Son incidence varie entre 15 et 60 % des cas, et est plus fr4quente avec le soraf4nib.
Survenant pr&ocement dans les premihres semaines de traitement, la diarrh4e est en
g4n4ral am4lior4e par les ralentisseurs du transit classique, de type lop4ramide. Elle
prend parfois un caracthre plus s4vhre, ne r4pondant pas aux traitements classiques.
Dans ces situations, l'utilisation de ch4lateurs des sels biliaires (cholestyramine), ~t la
dose de un sachet par jour, se montre efficace (experience personnelle). Cette effica-
cit4 est peut-4tre analogue ~acelle observ4e avec ce traitement dans les colites inflam-
matoires microscopiques (8).
Effets gdndraux
Fatigue
La fatigue repr4sente un effet secondaire habituel des traitements antiangiog6niques.
Mod4r4e et non significative sous soraf4nib (6), elle est la toxicit6 dose limitante du
sunitinib, et a m4me 4t4 a l'origine de rutilisation d'un sch4ma discontinu a la suite
204 Le cancer du rein
Toxicit s biologiques
Toxicit~s h~matologiques
Les toxicit4s h4matologiques sont essentiellement rencontr4es avec le sunitinib. Les
thrombop4nies et les neutrop4nies grades 3 ou 4 ne concernent que 5 ~i 10% des
patients (5), mais elles n4cessitent alors une r4duction de dose. L'an4mie est
fr4quente, mais le plus souvent mod4r4e. Toute an4mie s4vhre doit de principe faire
rechercher un saignement digestif, notamment gastrique, qui n'est pas exceptionnel.
Toxicit~s biologiques
Les toxicit4s biologiques sont rarement probl4matiques. La majorit4 de ces toxicit4s
sont purement biologiques, et sans traduction clinique : hypophosphor4mie, hyper-
amylas4mie ou hyperlipas4mie, 414ration des transaminases ne sont pas exception-
nelles, mais ne n4cessitent pas de prise en charge sp4cifique. L'insuffisance r4nale est
rare, et doit toujours faire rechercher des facteurs favorisants (d4shydratation, HTA
non contr614e, scanner avec injection d'iode abusive, etc.).
Comment g~rer au mieux la toxicit6 des traitements antiangiog~niques? 205
R~f~rences
1. Houk BE, Bello CL, Michaelson MD et al. (2007) Exposure-response of sunitinib in
metastatic renal cell carcinoma (mRCC): A population pharmacokinetic/pharmacodyna-
mic (PKPD) approach. J Clin Oncol, ASCO Annual Meeting Proceedings Part I. %1 25,
No. 18S (June 20 Supplement): 5027
2. Amato RJ, Harris P, Dalton Met al. (2007) A phase II trial of intra-patient dose-escalated
sorafenib in patients (pts) with metastatic renal cell carcinoma (MRCC). J Clin Oncol
ASCO Annual Meeting Proceedings Part I. Vo125, No. 18S (June 20 Supplement): 5026
3. BukowskiR, Cella D, Gondek K et al. (2007) Effects of sorafenib on symptoms and quali-
ty-of-life: results from a large randomized placebo-controlled study in renal cancer. Am J
Clin Onco130:220-7
4. Robert C, Soria JC, Spatz A et al. (2005) Cutaneous side-effects of kinase inhibitors and
blocking antibodies. Lancet Oncol 6:491-500
5. Motzer RJ, Hutson TE, Tomczak Pet al. (2007) Phase III randomized trial of sunitinib
malate (SUl1248) versus interferon-alfa as first-line systemic therapy for patients with
metastatic renal cell carcinoma. N Engl J Med 356:115-124
6. Escudier B, Eisen T, Stadler WM et al. (2007) Treatment Approaches in Renal cancer
Global Evaluation Trial (TARGETs): A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled
Phase III Trial of Sorafenib, an Oral Multi-Kinase Inhibitor in Advanced Renal Cell
Carcinoma. N Engl J Med 356:125-34
7. Robert C, Faivre S, Raymond Eet al. (2005) Subungual splinter hemorrhages: a clinical
window to inhibition of vascular endothelial growth factor receptors? Ann Intern Med
143:313-4
8. Calabrese C, Fabbri A, Areni A et aL (2007) Mesalazine with or without cholestyramine in
the treatment of microscopic colitis: randomized controlled trial. J Gastroenterol Hepatol
22:809-14
9. Sane DC, Anton L, Brosnihan KB (2004) Angiogenic growth factors and hypertension.
Angiogenesis 7:193-201
10. Izzedine H, Rixe O, Billemont Bet al. (2007) Angiogenesis inhibitor therapies: focus on
kidney toxicity and hypertension. Am J Kidney Dis 50: 203-18
11. ForceT, Krause DS, Van Etten RA. (2007) Molecular mechanisms of cardiotoxicity of tyro-
sine kinase inhibition. Nat Rev Cancer 7:332-44
12. Faivre S, Delbaldo C, Vera K et al. (2006) Safety, pharmacokinetic, and antitumor activity
of SUl1248, a novel oral multitarget tyrosine kinase inhibitor, in patients with cancer.
J Clin Onco124:25-35
13. Rini BI, Tamaskar I, Shaheen Pet al. (2007) Hypothyroidism in patients with metastatic
renal cell carcinoma treated with sunitinib. J Natl Cancer Inst 99:81-3
La gu rison du cancer du rein m tastasique
est-elle envisageable ?
Bernard Escudier
R~f~rences cl~s
9 Motzer RI, Mazumdar M, Bacik Iet al. (1999) Survival and prognostic stratification
of 670 patients with advanced renal cell carcinoma. I Clin Oncol 17(8): 2530-40
9 Flanigan RC, Salmon SE, Blumenstein BA et al. (2001) Nephrectomy followed by
interferon alfa-2b compared with interferon alfa-2b alone for metastatic renal-cell
cancer. N Engl I Med 345(23): 1655-9
9 Negrier S, Escudier B, Gomez et al. (2002) Prognostic factors of survival and rapid
progression in 782 patients with metastatic renal carcinomas treated by cytokines:
a report from the groupe franqais d'immunoth6raphie. Ann Oncol 13:1460-8
9 Motzer RI, Hutson TE, Tomczak Pet al. (2007) Phase III randomized trial of suni-
tinib malate (SUl1248) versus interferon-alfa as first-line systemic therapy for
patients with metastatic renal carcinoma. N Engl I Med 356(2): 115-24
9 Escudier B, Eisen T, Stadler WM et al. (2007) Treatment Approaches in Renal cancer
Global Evaluation Trial (TARGETs): A Randomized, Double-Blind, Placebo-
Controlled Phase III Trial of Sorafenib, an Oral Multi-Kinase Inhibitor in Advanced
Renal Cell Carcinoma. N Engl I Med 356(2): 125-34
9 Hudes G, Carducci M, Tomczak P et al. Temsirolimus, interferon alfa or both for
advanced renal cell carcinoma. N Engl I Med 356(22): 2271-81
9 Rini BI, Campbell SC (2007) The evolving role of surgery for advanced renal cell
carcinoma in the era of molecular targeted therapy. I Urol 177(6): 1978-84
9 Mc Dermott DF (2007) Update on the application of interleukin-2 in the treatment
of renal cell carcinoma. Clin Cancer Res 13(2 Pt 2): 716s-720s
9 Childs R, Chernoff A, Contentin N et al. (2000) Regression of metastatic renal-cell
carcinoma after nonmyeloablative allogeneic peripheral-blood stem-cell transplan-
tation. N Engl I Med 343(11): 750-8
9 N6grier S, Escudier B, Lasset C et al. (1998) Interleukin-2, interferon or both in 425
patients with metastatic renal cell cancer: results of a multicenter randomized trial.
N Engl J Med 338:1272-8
208 Le cancer du rein
Les progrhs th4rapeutiques accomplis au cours des dernihres ann4es dans la prise en
charge du cancer du rein m4tastatique (CRM) ont indiscutablement permis de
prolonger la dur4e de vie des patients. La survie m4diane, classiquement estim4e
autour de 1 an dans les ann4es 1990 (1-4), atteint actuellement plut6t 20 ~ 24 mois.
Cette amelioration est certainement li4e ~al'efficacit4 des nouveaux traitements, suni-
tinib (5), soraf4nib (6) ou temsirolimus (7), mais est aussi li4e ~ l'4volution naturelle
de la maladie. I1 est en effet utile de rappeler que l'4volution naturelle des CRM est
aussi modifi4e par la survenue, certes rare mais non exceptionnelle (autour de 5 %),
de r4missions spontan4es, parfois durables (8). I1 est donc naturel de se poser la ques-
tion de la gu4rison des CRM.
Chirurgie
La chirurgie reste le traitement le plus efficace pour permettre la gu4rison des CRM.
Chez les patients d'embl4e m4tastatiques au diagnostic, la n4phrectomie premihre est
actuellement consid4r4e comme le standard avant traitement syst4mique, du moins
par cytokines (3, 9), son utilit4 avec les nouvelles th4rapeutiques restant a d4montrer
(10). Mais plus encore, la chirurgie des m4tastases, lorsqu'elle permet d'obtenir des
r4missions complhtes chirurgicales, reste le traitement le plus efficace pour ~ gu4rir ~
les CRM, aprhs immunoth4rapie ou traitements antiangiog4niques (11-16). I1 est
donc essentiel d'envisager l'ex4rhse des m4tastases chaque lois que cela est possible,
soit d'embl4e, soit aprhs traitement m4dical.
Immunoth rapie
Depuis l'av~nement des cytokines dans les ann~es 1985 (17), l'immunoth4rapie reste
la meilleure th4rapeutique pour induire des r6missions completes. L'interleukine 2
(IL2) ~ fortes doses induit des r6missions completes chez 5 ~ 7 % des patients, et reste
consid6r6e comme une option th4rapeutique majeure chez les patients pr~sentant un
CRM (18). D'autres alternatives, telles que la greffe allog6nique (19, 20) ou les cyto-
kines ?a plus faibles doses (21, 22) permettent ~galement d'induire des r4missions
completes, mais le nombre de patients ~ gu6ris ~ reste faible. I1 apparait donc essen-
tiel de mieux d6finir les facteurs biologiques ou anatomopathologies permettant de
pr~dire les patients susceptibles d'obtenir une r~mission complbte. Certains de ces
facteurs ont 4t~ identifi~s (23, 24), mais ils devront ~tre valid~s par des essais pros-
pectifs, actuellement en cours.
Th4rapeutiques cibl es
La grande avanc4e de ces dernihres ann4es dans le traitement du CRM repose sur les
th4rapeutiques cibl4es. L'efficacit4 des inhibiteurs de l'activit4 tyrosine kinase du
r4cepteur du VEGF ou des inhibiteurs de mTOR a 4t4 d4montr4e par de grands essais
La gu~rison du cancer du rein m~tastasique est-elle envisageable ? 209
de phase III (5-7). Cependant, le taux de r~ponses completes avec ces nouveaux trai-
tements demeure anecdotique.
L'am~lioration des r~sultats est donc essentielle. Plusieurs voies de recherche sont
possibles.
Obtenir une r~ponse partielle de bonne qualitY, permettant la r~section chirurgi-
cale des masses r6siduelles reste une option th~rapeutique majeure (15, 16).
L'obtention de r~missions completes reste n~anmoins l'objectif prioritaire. Des
6tudes r~centes sont encourageantes, et les ~tudes cliniques prospectives sont essen-
tielles pour confirmer ces premiers r~sultats.
Les combinaisons de th~rapeutiques cibl~es semblent pouvoir augmenter les taux
de r~ponses objectives observes. Ainsi par exemple, l'association de b6vacizumab et
temsirolimus a permis dans une 6tude de phase I d'induire des taux de r~ponses sup~-
rieurs ~i 60 % (25).
L'augmentation des doses des inhibiteurs du r~cepteur du VEGF semble ~galement
permettre d'augmenter les taux de r~ponses, incluant des r~ponses compl/~tes (26).
Enfin, de nouvelles molecules, peut-~tre plus actives, telles l'axitinib (27) ou le
pazopanib (28) sont en cours d'6valuation. Leur efficacit~ pour induire des r6missions
compl/~tes reste encore fi d~montrer.
Conclusion
La gu4rison des CRM commence ~t devenir une r4alit4. Cependant, si la gu4rison des
CRM reste un objectif essentiel, transformer le CRM en une maladie chronique est
une 4ventualit4/l ne pas n4gliger. L'am41ioration de la survie globale, l'obtention de
stabilisations durables sont en 2007 des objectifs plus faciles a obtenir. Cela passe par
une 4valuation rigoureuse de ces nouveaux traitements, mais aussi par une meilleure
compr4hension des m4canismes impliqu4s dans la croissance des cellules canc4reuses
et dans les ph4nomhnes de r4sistance.
R~f~rences
1. Motzer R], Mazumdar M, Bacik J et al. (1999) Survival and prognostic stratification of 670
patients with advanced renal cell carcinoma. J Clin Oncol 17:2530-40
2. MRC trial (1999) Interferon-alpha and survival in metastatic renal carcinoma: early results
of a randomised controlled trial. Medical Research Council Renal Cancer Collaborators.
Lancet 353:14-7
3. Flanigan RC, Salmon SE, Blumenstein BA et al. (2001) Nephrectomy followed by interfe-
ron alfa-2b compared with interferon alfa-2b alone for metastatic renal-cell cancer. N Engl
J Med 345:1655-9
4. N4grier S, Escudier B, Gomez F et al. (2002) Prognostic factors of survival and rapid pro-
gression in 782 patients with metastatic renal carcinomas treated by cytokines: a report
from the groupe franqais d'immunoth4rapie. Ann Oncol 13:1460-8
210 Le cancer du rein
5. Motzer RJ, Hutson TE, Tomczak P et al. (2007) Phase III randomized trial of sunitinib
malate (SUl1248) versus interferon-alfa as first-line systemic therapy for patients with
metastatic renal cell carcinoma. N Engl J Med 356:115-24
6. Escudier B, Eisen T, Stadler WM et al. (2007) Treatment Approaches in Renal cancer
Global Evaluation Trial (TARGETs): A Randomized, Double-Blind, Placebo-Controlled
Phase III Trial of Sorafenib, an Oral Multi-Kinase Inhibitor in Advanced Renal Cell
Carcinoma. N Engl J Med 356:125-34
7. Hudes G, Carducci M, Tomczak Pet al. Temsirolimus, interferon alfa or both for advan-
ced renal cell carcinoma. N Engl J Med 356:2271-81
8. Gleave ME, Elihali M, Frader Yet aL (1998) Interferon gamma- lb compared with place-
bo in metastatic renal cell carcinoma. N Engl J Med 338:1272-8
9. Mickisch GH, Garin A, van Poppel H et al. (2001) European Organisation for Research
and Treatment of Cancer (EORTC) Genitourinary Group. Radical nephrectomy plus
interferon-alfa-based immunotherapy compared with interferon alfa alone in metastatic
renal-cell carcinoma: a randomised trial. Lancet 358:966-70
10. Pantuck AJ, Belldegrun AS, Figlin RA (2007) Cytoreductive nephrectomy for metastatic
renal cell carcinoma: is it still imperative in the era of targeted therapy? Clin Cancer Res
13: 693s-696s
11. Kim B, Louie AC (1992) Surgical resection following interleukin 2 therapy for metastatic
renal cell carcinoma prolongs remission. Arch Surg 127:1343-9
12. Rasco DW, AssikisV, Marshall F (2006) Integrating metastasectomy in the management of
advanced urological malignancies-where are we in 2005? J Urol 176:1921-6
13. VoglUM, Zehetgruber H, Dominkus Met al. (2006) Prognostic factors in metastatic renal
cell carcinoma: metastasectomy as independent prognostic variable. Br J Cancer 95:691-8
14. Marulli G, Sartori F, Bassi PF et al. (2006) Long-term results of surgical management of
pulmonary metastases from renal cell carcinoma. Thorac Cardiovasc Surg 54:544-7
15. Rini BI, Shaw V, Rosenberg JEet al. (2006) Patients with metastatic renal cell carcinoma
with long-term disease-flee survival after treatment with sunitinib and resection of resi-
dual metastases. Clin Genitourin Cancer 5:232-4
16. Rini BI, Campbell SC (2007) The evolving role of surgery for advanced renal cell carcino-
ma in the era of molecular targeted therapy. J Urol 177:1978-84
17. Rosenberg SA, Lotze MT, Muul LM et al. (1985) Observations on the systemic adminis-
tration of autologous lymphokine-activated killer cells and recombinant interleukin-2 to
patients with metastatic cancer. N Engl J Med 313:1485-92
18. Mc Dermott DF (2007) Update on the application of interleukin-2 in the treatment of
renal cell carcinoma. Clin Cancer Res 13: 716s-720s
19. Childs R, Chernoff A, Contentin N et al. (2000) Regression of metastatic renal-cell carci-
noma after nonmyeloablative allogeneic peripheral-blood stem-cell transplantation.
N Engl J Med 343:750-8
20. YangJC, Childs R (2006) Immunotherapy for renal cell cancer. J Clin Onco124:5576-83
21. N4grier S, Escudier B, Lasset C et al. (1998) Interleukin-2, interferon or both in 425
patients with metastatic renal cell cancer: results of a multicenter randomized trial. N Engl
J Med 338:1272-8
22. Bergerat JP, Herbrecht R, Dufour P et al. (1998) Combination of recombinant interferon
alpha 2a and vinblastine in advanced renal cell cancer. Cancer 62:2320-4
La gu~rison du cancer du rein m6tastasique est-elle envisageable ? 211
23. Upton MP, Parker RA, Youmans A et al. (2005) Histologic predictors of renal cell carcino-
ma response to interleukin-2-based therapy. J Immunother 28:488-95
24. Kim HL, Seligson D, Liu X et al. (2005) Using tumor markers to predict the survival of
patients with metastatic renal cell carcinoma. J Urol 173:1496-501
25. Merchan JR, Pitot HC, Liu Get al. (2007) Phase I/II Trial of CCI-779 and Bevacizumab in
Advanced Renal Cell Cancer: Phase I results. J Clin Oncol Proc ASCO 25: 243s, abstr 5034
26. Amato RJ, Harris P, Dalton Met al. (2007) A phase II trial of intra-patient dose-escalated
sorafenib in patients (pts) with metastatic renal cell carcinoma (MRCC). J Clin Oncol,
2007 ASCO Annual Meeting Proceedings Part I. Vol 25, No. 18S (June 20 Supplement):
5026
27. Rini BI, Wilding GT, Hudes Get al. (2007) Axitinib (AG-013736; AG) in patients (pts)
with metastatic renal cell cancer (RCC) refractory to sorafenib. J Clin Onco12007 ASCO
Annual Meeting Proceedings Part I. Vo125, No. 18S (June 20 Supplement): 5032
28. Hutson TE, Davis ID, Machiels JP et al. (2007) Pazopanib (GW786034) is active in metas-
tatic renal cell carcinoma (RCC): Interim results of a phase II randomized discontinuation
trial (RDT). J Clin Onco12007 ASCO Annual Meeting Proceedings Part I. Vo125, No. 18S
(June 20 Supplement): 5031