Votre Foie A Besoin D - Amour
Votre Foie A Besoin D - Amour
Votre Foie A Besoin D - Amour
Du même auteur
L’olivier pour votre santé, avec Frank Poirier, Éditions du Rocher, 2019.
Pr Henri Joyeux et Jean Joyeux
www.editionsdurocher.fr.
ISBN : 978-2-268-10444-7
EAN Epub : 9782268104843
Introduction
Vous aurez d’autant plus confiance en moi que vous me connaîtrez bien.
Vous comprendrez pourquoi j’ai besoin d’amour, de beaucoup d’amour, afin
que votre santé soit meilleure ou reste excellente.
Moins loin de nous, on connaît plus le mythe grec de Prométhée, puni par
Zeus pour avoir voulu dérober le feu au profit des humains. Il fut condamné
pour l’éternité à rester ligoté au sommet du Caucase, où un aigle lui mangeait
éternellement le foie, qui repoussait indéfiniment. Le foie restera longtemps
un organe mystérieux et considéré, comme on le voit, comme le siège de la
vie.
1. Sans rapport avec le choléra, mais rapport direct avec le cholédoque qui
conduit la bile et la cholérése qui est la production de bile par le foie
Chapitre I
Le foie est, de fait, protégé en avant par les côtes les plus basses et au-
dessus par les deux “coupoles” dessinées par le diaphragme. Il est étroitement
attaché à ce dernier, et monte ou descend avec lui à chaque mouvement
respiratoire. Il s’abaisse nettement1 quand les poumons se remplissent d’air,
et remonte quand ils se vident, suivant les cycles permettant l’oxygénation de
l’organisme et l’élimination du gaz carbonique.
Vous avez déjà compris que le foie est un organe unique en son genre –
ce qui est logique étant donné son importance fonctionnelle –, très fortement
vascularisé puisque tout le sang de l’organisme passe par lui. On le considère
comme un filtre, mais le mot est mal choisi, laissant penser qu’il
fonctionnerait comme les reins.
Il apporte également au foie les nutriments qui ne sont pas passés par la
veine porte, car trop volumineux : les chylomicrons. Ceux-ci sont passés par
la voie lymphatique, transitant par une petite citerne située au fond du ventre.
Cette citerne cumule la lymphe digestive et la lymphe des membres inférieurs
et des organes du pelvis (utérus, prostate, rectum).
Lesangdesortiedufoieesttrèsdifférentdusangd’entrée. Ilestchargé de
toutes les substances ou molécules que les cellules hépatiques ont
fabriquées et dont l’organisme a un besoin permanent.
En effet, on ne peut vivre sans foie plus de quatre jours4, entrant alors
dans un coma dont on ne se réveille pas, nous verrons pourquoi !
Avoir un foie en bon état de fonctionnement est une des clés de la santé.
En ce sens, le circuit biliaire est une autre issue ou sortie du foie. Les
canaux biliaires naissent en plein centre du foie sous forme de fins
canalicules, et convergent les uns vers les autres en augmentant
progressivement leur diamètre. Ils fusionnent pour donner des canaux
biliaires droit et gauche qui sortent à la face inférieure du foie (le hile, encore
lui !). Là ils se réunissent en un seul canal nommé “canal hépatique commun”
qui reçoit le canal d’évacuation de la vésicule biliaire, nommé “cystique”.
Que retenir ?
Le foie est capable recycler les déchets des globules rouges trop vieux
ou abîmés et de les éliminer, entre autres sous forme de bilirubine,
vers la circulation biliaire, jusque dans la vésicule. Au moment de la
digestion, la bile en sort, suit le trajet du cholé- doque qui se jette
dans la partie haute du tube digestif pour participer avec le liquide
pancréatique à la digestion des aliments, en particulier des graisses.
Ma construction
embryologique
Cette constitution – une veine, deux artères – est atypique, car il existe
habituellement, pour chaque organe, une artère qui apporte le sang, et deux
veines qui le ramènent vers le cœur. Ici c’est l’inverse, mais on reste dans la
logique architecturale de notre organisme qui est d’avoir un apport sanguin
par un vaisseau, et un retour par deux vaisseaux. Et aussi par la définition
même d’une artère qui part du cœur et d’une veine qui arrive au cœur du
bébé.
La veine ombilicale arrive directement dans le foie de l’embryon quand il
a commencé à se développer. Elle rejoint le système veineux d’entrée dans le
foie, la branche gauche de la veine porte.
Le sang passe à travers le foie, sans être encore filtré lors de ce premier
passage, mais très tôt, bien avant la moelle osseuse qui n’existe pas encore, le
foie lui-même va fabriquer les premiers globules du sang.
Ce sang de la veine ombilicale, chargé d’oxygène et des nutriments qui
ont passé le placenta, traverse donc le foie qu’il entretient. Il lui permet,
quand la vésicule ombilicale a terminé de fabriquer les globules du sang
après la 5e semaine, de prendre progressivement le relais de leur fabrication.
Ainsi au 3e mois, les globules rouges sortent majoritairement directement
du foie, atteignent directement la circulation générale, pour être ensuite
envoyés par le cœur vers les organes le plus rapidement possible.
D’ailleurs, les deux oreillettes du cœur, droite et gauche (depuis quelques
années on utilise plutôt le terme atrium, ou atria au pluriel), communiquent
pendant la vie fœtale, car les poumons ne sont pas encore fonctionnels. Le
fœtus, en effet, ne respire pas, c’est la mère qui respire pour l’enfant jusqu’à
sa naissance en lui transmettant l’oxygène à travers le placenta.
Quant à la pression sanguine de retour du placenta, elle est tellement
élevée que le sang passe directement de l’atrium droit vers l’atrium gauche, et
de là vers l’aorte.
Le fœtus ne respirant pas, seuls 10 % du sang fœtal passent par les
poumons. La majorité du sang pulmonaire passe de l’artère pulmonaire
gauche à travers un canal particulier, le ductus arteriosus, dans l’aorte
descendante.
Cette circulation fœtale très spécifique changera à la naissance, lors de la
première ouverture fonctionnelle des poumons après “débranchement” du
placenta. Le bébé évoluera vers une circulation néonatale grâce à de très
subtils jeux de pressions dans les vaisseaux et le cœur.
Les globules rouges ont une belle couleur, donnée par l’hémoglobine
qu’ils contiennent. C’est elle qui fixe l’oxygène dans le sang, et permet de
l’apporter à tous les tissus. L’hémoglobine du fœtus est un peu différente de
celle de l’adulte. Elle a notamment une plus forte affinité pour l’oxygène, ce
qui permet entre autres de favoriser les échanges d’oxygène avec le sang
maternel dans le placenta.
Les globules blancs sont également produits par le foie embryonnaire. On
parle donc de leucopoïèse. Ce sont les cellules de l’immunité, qui sont
présentes dans le sang sous plusieurs types différents, et dont on voit
augmenter le nombre dans le cas d’une prise de sang effectuée pendant un
épisode infectieux par exemple.
Ces cellules permettent d’avoir un système de défense prêt à réagir, mais
aussi à s’adapter aux différents germes auxquels on est exposé toute la vie.
Dans la vie fœtale, ces fonctions sont encore très limitées, les cellules
immunitaires sont dites “naïves”, mais elles préparent le potentiel
immunitaire d’un être humain, et seront en croissance permanente pour
atteindre une véritable immunocompétence (avec mémorisation) environ 1
000 jours après la conception (270 jours de grossesse + 365 jours + 365
jours), soit vers l’âge de 2 ans.
L’exemple le plus marquant, dans la vie fœtale comme dans la vie adulte,
c’est l’hémoglobine5 libérée à la fin de la vie de chaque globule rouge. Elle
va alors se scinder en plusieurs éléments qui suivent le chemin du foie.
Quand la bile est retenue dans le foie – quand elle ne peut s’évacuer
du fait d’un obstacle sur la voie biliaire (calcul ou tumeur) –, la
bilirubine se diffuse directement dans le sang et le patient prend un
teint jaunâtre.
On dit qu’il est ictérique ou, plus simplement, qu’il a la jaunisse. Ses
urines filtrent une partie de cette bilirubine et deviennent jaune foncé,
orangées, tandis que les selles perdent leur couleur marron pour
devenir grisâtres. On parle de selles de couleur mastic.
La production de bile par le foie est effective à la 12e semaine (84e jour).
La vésicule commence donc à la stocker avant de la libérer dans l’intestin.
Cela explique donc la couleur verdâtre très foncée du “méconium7”,
premières selles du nouveau-né.
C’est un effort titanesque, déclenché par un réflexe, que le bébé doit faire.
Le changement de pression dans les poumons et le thorax va provoquer la
fermeture naturelle de la communication entre les deux atria (oreillettes droite
et gauche).
La ligature et la coupure du cordon ombilical vont finaliser le travail en
supprimant la pression venant du placenta par la grosse veine ombilicale. Le
sang ne passant plus, l’ex-veine va devenir un ligament résiduel, nommé
“ligament rond9”, partant de l’ombilic jusqu’au foie.
Dans le cas des nouveau-nés, cette jaunisse (on utilise le terme “ictère”)
est très fréquente, allant jusqu’à 70 % des cas et a priori plus fréquente chez
les bébés allaités, mais sans gravité. Elle va régresser pour disparaître
rapidement dans la grande majorité des cas, mais il est cependant nécessaire
de la surveiller, comme cela se fait bien sûr dans toutes les maternités.
Que retenir ?
Le foie possède près de deux fois plus de cellules que le cerveau. Ces
deux organes n’ont évidemment pas les mêmes fonctions, mais ils
entretiennent de grandes complémentarités. Le cerveau, qui participe à la
régulation des activités hépatiques, a besoin d’un foie qui fonctionne bien.
Les substances toxiques qu’il ne pourrait éliminer lui-même auront, comme
nous le verrons, le plus mauvais retentissement au niveau cérébral.
Le foie reçoit bien sûr les nutriments, mais le sang venant de la veine
porte contient également les “antigènes” alimentaires, que laisse parfois
passer la barrière intestinale. Les antigènes alimentaires sont des séquences
moléculaires, très reconnaissables pour les cellules immunitaires, qui
permettent d’identifier des bactéries et de déclencher une réponse défensive
précise.
La flore intestinale est extrêmement riche en bactéries dont la qualité est
très variable en fonction des habitudes alimentaires et de l’état de santé. On y
trouve des bactéries très diversifiées, dont certaines sont dites “pathogènes”,
c’est-à-dire qu’elles peuvent nous infecter. Si certaines passent la barrière
intestinale, le foie sera en mesure de nous en protéger.
Tous ces antigènes sont en réalité des protéines dites du “non-soi” car
elles n’appartiennent pas à l’organisme qui cherchera à les neutraliser, en
activant son système de défense immunitaire.
Plus que tout autre organe, le foie est soumis à des agressions
permanentes, microbiennes et chimiques, puisqu’il se trouve sur le chemin de
tout ce qui provient de l’intestin.
Le foie doit donc déployer, grâce notamment aux assistants cellulaires des
hépatocytes, des mécanismes de tolérance immune des nutriments
indispensables, tout en maintenant sa capacité à élaborer une réponse efficace
en cas d’infection. Il peut par exemple recruter des lymphocytes T, d’abord
naïfs, et leur conférer une mémoire spécifique face à telle ou telle agression
antigénique. Ceux-ci deviennent ainsi “lymphocytes mémoires”.
Le foie possède donc une grande originalité parmi les organes non
lymphoïdes comme la rate ou le système ganglionnaire. En l’absence
d’inflammation, il peut recruter et activer des lymphocytes T CD8 + naïfs.
Cette capacité démontre l’existence d’un contact direct entre les lymphocytes
et certaines cellules hépatiques, comme les cellules de Küpffer, à l’évidence,
mais peut-être également les hépatocytes.
Que retenir ?
1. De forme étoilée, découvertes par Karl Wilhelm Ritter Von Küpffer (1829-
1902) dès 1876, puis décrites par Toshio Ito (1904-1991).
2. Il est arrivé à l’un d’entre nous de rencontrer une femme de couleur
orangée… et n’osant pas l’affoler au début de la consultation, nous lui
faisions remarquer son bronzage original. Sa réponse fut : « Je ne prends pas
le soleil, ni naturel ni artificiel. » Elle affirma que, carencée en vitamine A, le
docteur lui avait conseillé de consommer des carottes pour éviter des
médicaments. Elle consommait un gros cageot de carottes par semaine et se
sentait très fatiguée. Son foie était en réalité volumineux, gras… et la biopsie
du foie révélait une “péliose hépatique”. Associée à ce gavage de carottes, il
y avait l’utilisation de la pilule contraceptive, reconnue officiellement comme
augmentant les facteurs de risques de la péliose hépatique.
3. En anglais pit signifie “noyau”.
4. IL12 est produite par les cellules dendritiques et aurait des activités
antiangiogéniques par asphyxie tumorale, donc agissant contre la croissance
des vaisseaux d’une tumeur.
5. Les cytokines sont des glycoprotéines, qui peuvent être sur la membrane
des cellules ou sécrétées suite à une stimulation. Elles sont une centaine,
classées suivant leurs structures. Pour les spécialistes, on trouve le TNF-a, les
interleukines, les chemiokines et les interférons. Chaque cytokine peut être
libérée par plusieurs types de cellules et agir sur un grand nombre de cellules
cibles sur lesquelles elle aura des actions variées.
Chapitre IV
Cela permet d’éviter que la glycémie ne soit trop élevée (avec risque de
pré-diabète ou diabète), et de la faire remonter si nécessaire sous l’effet du
glucagon. Le glucagon est une hormone à action inverse de celle de
l’insuline, également d’origine pancréatique, donc hyperglycémiante. Elle
entre en action si la glycémie descend trop bas.
C’est le chemin du foie gras (stéatose hépatique) que suivent les oies et
canards sans difficulté, car c’est dans les gènes de ces migrateurs de stocker
ainsi de l’énergie… Le plaisir de notre palais est au prix de ce gavage.
Évidemment on sait bien que les oies sauvages sont capables de faire de
même spontanément avant de partir pour leurs migrations saisonnières.
Avouons que dans le mode de production actuel, la stéatose hépatique de
l’oie est poussée à son maximum pour la gastronomie.
Ces aliments n’ont jamais été autant présents dans nos habitudes
alimentaires, et les cas de “foie gras” chez l’humain (stéatose hépatique ou
NASH3 que nous verrons en détail plus loin p. 137 et suivantes) sont en
explosion, et le plus souvent associés à l’obésité et au diabète…
Mais si la bile est essentielle, elle ne suffit pas. Elle doit être assistée
par le pancréas, glande digestive par excellence qui, en plus de sa
capacité à synthétiser insuline et glucagon, fabrique et libère dans
l’intestin son suc pancréatique.
La bile est stockée dans la vésicule biliaire où elle est 10 fois plus
concentrée. Son pH est alcalin, entre 7,6 et 8,6, alors que celui du
liquide gastrique est à 4.
Le suc pancréatique
Bile et suc pancréatique ont été conçus pour digérer les aliments gras.
Leurs enzymes8 permettront de les découper, de les débobiner en molécules
simples. Ces enzymes, appelées les “lipases”, sont au nombre de trois :
De fait, quand la bile n’arrive pas dans l’intestin, pour une raison ou pour
une autre, on remarque que les selles ont une couleur et une texture
atypiques. Elles sont grasses, grisâtres, on dit souvent “mastic” car elles en
rappellent l’aspect. Les selles ne présentent plus la classique coloration brune
car les pigments de la bile n’atteignent pas le tube digestif et ne se mélangent
donc pas aux matières.
C’est ainsi qu’une obstruction des canaux biliaires peut être la cause de
carences en acides gras essentiels et en vitamines “liposolubles” (A, D, E, et
K). Le rôle du foie dans la digestion des lipides est tellement crucial que tout
trouble hépatique, même mineur, peut influencer négativement la digestion
des aliments gras, et l’assimilation des corps gras essentiels.
Digestif et détox ?!
Les nutriments ainsi obtenus ont ainsi la forme la plus simple et la plus
standardisée possible, donc la plus “passe-partout” pour passer au travers de
l’entérocyte. Cela signifie qu’ils ne pourront normalement pas être considérés
comme des ennemis par nos défenses immunitaires.
Ces nutriments qui passent la “barrière sélective” de l’intestin sont des
glucides simples, des acides aminés, des lipides simples, des vitamines, des
minéraux, des oligoéléments, dont certains sont dits “essentiels” : nous ne
pouvons pas nous en passer sous peine d’avoir des problèmes de santé.
C’est ce qui fait dire que les efforts d’endurance à basse intensité sont
plus recommandés pour la perte de poids que les efforts de haute intensité. Là
encore, c’est un peu trop rapide. On sait désormais qu’il est important de
moduler les intensités et de “fréquenter”, après échauffement, les intensités
les plus élevées, pour augmenter le métabolisme de base pendant plusieurs
heures à plusieurs jours après l’effort, et favoriser ainsi la perte de poids.
Donc en résumé, plus on est à haute intensité, plus on vide rapidement ses
réserves de glycogène, musculaire en particulier, hépatique par la force des
choses…
Mais l’organisme n’attend pas que le foie soit à vide pour enclencher les
autres filières de production d’énergie.
On comprend ainsi que l’utilisation des glucides pour un sportif sert non
seulement à produire un effort à haute intensité, mais aussi à protéger ses
réserves de protéines musculaires. On perçoit aussi pourquoi l’utilisation
d’une boisson d’effort permet de réduire l’inflammation produite par cet
effort.
Les acides aminés reçus par le foie sont redistribués, via la circulation
sanguine, à tous les tissus de l’organisme. Chaque cellule les utilise à de
nombreuses fins. Assemblés en chaîne en suivant les plans de notre génome,
donc de certains de nos gènes, nos enzymes en font des protéines. Nous
avons déjà vu à quel point le foie est une grande usine biochimique.
Une production trop faible des protéines plasmatiques, que l’on peut
rencontrer dans des insuffisances hépatiques – et dans les états graves de
malnutrition, par insuffisance d’aliments protéiques –, a pour conséquence la
sortie de l’eau du sang vers les tissus.
C’est ce qu’on appelle l’“œdème”, visible sur les membres inférieurs, ou,
dans le ventre, l’“ascite” (accumulation de liquide). On reconnaît chez les
patients atteints d’alcoolisme dans des phases avancées, et souffrant déjà de
cirrhose, un ventre très marqué, qui prend la forme d’un tonneau quand ils
sont allongés. C’est bien souvent le signe que leur abdomen est plein d’eau,
qui n’a pu être retenue dans le sang, et est sortie dans les tissus et les cavités.
Ces patients présentent également beaucoup de troubles circulatoires.
Ceci dit, on évoque de plus en plus souvent que des valeurs situées entre
0 et 5 puissent révéler d’autres formes d’inflammation, chroniques et peu ou
pas symptomatiques. On parle d’inflammation chronique de bas grade,
associée à de mauvaises habitudes alimentaires, aux pathologies
métaboliques ou à l’obésité, et impliquées dans la complexe genèse des
maladies cardiovasculaires et neurovasculaires.
Les TGL sont les lipides formés par l’union de trois acides gras sur une
molécule de glycérol. Il s’agit d’une forme que l’on retrouve de façon
générale dans tous les lipides présents dans la nature, qu’ils soient d’origine
végétale ou animale.
Pour être assimilés, ils doivent être découpés en glycérol et acides gras
libres, grâce à l’intervention de la bile qui les émulsionne, et des lipases qui
les découpent. Encore et toujours cette précieuse collaboration foie-pancréas,
nous permettant d’assimiler les graisses dont certaines sont essentielles : les
oméga 3 et les 6… sans oublier les 9, non essentiels, mais tellement utiles !
Les TGL seront ensuite réassociés par les cellules de la barrière
intestinale (entérocytes), et transportés par des chylomicrons, autre type de
lipoprotéine de transport, cette fois-ci depuis l’intestin vers les tissus
périphériques. Ils suivront enfin la voie lymphatique, remontant le canal
thoracique, pour rejoindre la circulation veineuse au goutte à goutte dans la
veine sous-clavière gauche.
Les triglycérides nous posent problème, en revanche, quand ils sont
présents en trop grande quantité dans le sang. Dans ce cas, il ne s’agit pas des
graisses provenant de la digestion, mais des graisses produites par le foie,
dans le but de stocker des réserves énergé- tiques, quand les apports
alimentaires, notamment en glucides, sont excédentaires et ont complètement
rempli les réserves de glycogène musculaire et hépatique.
Nous avons vu que le foie est placé dans une position straté- gique par
rapport à la circulation : le sang passe continuellement par ses réseaux
vasculaires pour y céder ou recevoir des nutriments, mais aussi des
substances potentiellement toxiques. Il est là pour répondre à un problème
crucial : comment éliminer ces substances tout en neutralisant leur toxicité.
Le foie est pourvu d’un arsenal enzymatique stupéfiant, lui permettant de
faire ce travail et d’éliminer continuellement les substances toxiques qu’il
reçoit. Celles qui sont de nature lipidique seront éliminées dans la bile, dont
elles constituent l’un des principes actifs : les sels biliaires. Ceux-ci suivront
le trajet du tube digestif pour être éliminés dans les selles. Quant aux
substances hydrophiles, elles suivront la voie sanguine, seront filtrées par les
reins pour enfin être éliminées dans les urines.
Après 120 jours (presque 4 mois) de vie naturelle, les globules rouges
trop âgés ou abîmés passent par la rate (“cimetière” naturel des globules
rouges) qui les détruit et rejette leurs constituants pour les recycler autant que
possible.
La rate transforme l’hémoglobine en “bilirubine libre”, qui est elle-même
toxique, et devra subir dans le foie une réaction chimique de “conjugaison”,
neutralisant sa toxicité.
Elle devient alors “bilirubine conjuguée” non toxique, évacuée en bonne
partie dans la bile, lui donnant une couleur jaune d’or, puis dans les selles (de
couleur marron). Une petite partie est aussi éliminée par voie urinaire.
Si la bilirubine n’est pas bien éliminée, elle stagne dans les tissus, à tel
point qu’elle peut donner une coloration jaunâtre à la peau et aux muqueuses
(bouche, blanc de l’œil). C’est l’ictère. Dans ce cas, l’élimination urinaire de
la bilirubine augmente, et on note la production d’urines beaucoup plus
foncées.
Et l’alcool : point trop n’en faut, de la stéatose à la
cirrhose…
Que retenir ?
Régénération et tolérogénie
Les cellules hépatiques ont une durée de vie limitée autour d’une année
(de 300 à 500 jours). Des hépatocytes finissent leur vie naturelle par apoptose
et sont remplacés par la division de cellules voisines.
Les autres cellules du foie ont des durées de vie plus courtes et, nous
l’avons vu, sont activées pour défendre les hépatocytes des agressions
éventuelles.
Conclusion
de la partie I
On ne peut pas vivre sans foie. Le foie est une éponge de sang aux
milliers de fonctions vitales. Son positionnement est à l’abri, sous les
coupoles diaphragmatiques et les côtes. Si votre foie est “muet”, c’est
qu’il va bien. Quand il ne va pas bien, votre foie vous parle par des
signes cliniques et biologiques que vous pouvez discerner. Sa
capacité de régénération est exceptionnelle. Comprendre ce qu’il est
et son fonctionnement permet d’en prendre soin avec amour. C’est
l’acte I de la prévention des maladies du foie.
Partie II
Le système est fait de telle façon que le traitement auquel il est conseillé
d’adhérer est présenté au patient comme une avancée thérapeutique qui lui
donnerait le maximum de chances de guérison. Le monde de la cancérologie
est plus intéressé par les essais thérapeutiques, qui rapportent plus en matière
de modernité et d’argent, que par le vaste domaine de la prévention exprimée
essentiellement du bout des lèvres.
Si nous détaillons ici les maladies du foie, c’est pour vous faire prendre
conscience que le diagnostic doit être fait le plus tôt possible dans l’évolution
de la maladie et pour vous faire percevoir aussi la nécessité de la prévention.
1. Éd. Albin Michel 2017, après avoir publié Le Corps et l’argent, Paris, La
Musardine, 2010
Chapitre I
Les effets à court terme ne sont pas seulement d’ordre social ou sanitaire.
L’intoxication alcoolique aiguë peut se traduire par des vomissements et
autres troubles digestifs, un coma éthylique ou des troubles cardiovasculaires,
et laisser la place à des gestes extrêmes non maîtrisés comme des tentatives
de suicide (type revolver et roulette russe). S’ajoutent les pratiques sexuelles
à risques, les diverses drogues que l’on trouve partout, les conduites violentes
ou à risques avec compulsion. Selon certains spécialistes, l’association avec
des boissons énergisantes (fortes doses de taurine et caféine) peut avoir des
effets comparables à ceux de certaines drogues.
Nous les avons vues en traitant des fonctions du foie (p. 97-99). Retenons
que deux enzymes fabriquées par le foie donnent une idée assez précise de sa
souffrance essentiellement au niveau des hépatocytes. Ne retenez pas ces
noms chargés de complexité que vous retrouvez dans les bilans sanguins
classiques :
- Les SGOT (Sérum Glutamo-oxalo-acétate Transférase ou ASAT
Aspartate-Amino-transférase).
- Les SGPT (Sérum Glutamo-Pyruvate-Transférase ou ALAT, Alanine-
Amino-Transférase).
Les deux autres (Gamma GT et Phosphatase Alcaline) traduisent
surtout une gêne à l’écoulement biliaire.
Dans les hépatites virales, nous verrons que toutes ces enzymes sont à des
taux élevés dans le sang, car la souffrance concerne autant les hépatocytes
que les voies biliaires. Ces dernières sont comprimées par des hépatocytes
malades et gonflées par l’inflammation, ce qui gêne l’écoulement biliaire.
Parmi les douze facteurs nécessaires à une coagulation normale, les plus
significatifs dans un bilan standard sont :
- Le taux de fibrinogène, 1er facteur de la coagulation, dans sa forme
active. Il s’agit de la “fibrinémie”, qui dose le taux de la fibrine dans le sang.
Son élévation doit faire penser à un risque de formation de caillots par
hypercoagulation, ce qui augmente donc les risques d’embolies.
- Le taux de prothrombine, 2e facteur de la coagulation et fabriqué par
le foie, est normalement au taux de 100 %. À l’inverse du point précédent,
quand le taux de prothrombine est nettement inférieur à 100 %, il traduit une
insuffisance de fabrication par le foie. On retrouve alors des troubles de la
coagulation, avec des hématomes qui peuvent se constituer au moindre coup
sur les membres ou ailleurs sur le corps.
Vous vous souvenez que la bile est la voie de sortie des déchets des
cellules hépatiques. Les cellules du foie peuvent ainsi éliminer les résidus de
la destruction des globules rouges (qui ne vivent que 120 jours), en particulier
de l’hème, toxique, qui est transformé en bilirubine, laquelle sera évacuée
dans la bile.
On distingue deux types de bilirubine :
- La bilirubine libre qui peut être dosée dans le sang. Elle traduit la
dégradation naturelle des globules rouges. Quand son taux est trop élevé, il
signe une forte destruction des globules rouges (hémolyse), au-delà de la
normale5 et dont la cause doit être recherchée. Si le taux de globules rouges
descend trop bas, on parle alors d’une “anémie hémolytique”. Tout trouble
inflammatoire, quels que soient les tissus concernés, peut être source de
destruction des globules rouges donc d’hémolyse6. Un traumatisme, surtout
s’il génère d’importants hématomes, peut aussi en être la cause.
- La bilirubine conjuguée est elle aussi mesurable dans une prise de
sang. Elle a subi une réaction chimique de “conjugaison”, dernière
transformation préalable à son élimination. Un taux normal indique le bon
fonctionnement de la cellule hépatique et des cellules des voies biliaires qui
ont leur propre activité.
À qui n’est-il pas arrivé, après un repas de fête ou une soirée bien arrosée,
de passer la nuit à se relever pour ouvrir la fenêtre (au nouvel an, ça rafraîchit
!), boire de l’eau fraîche, ou aller aux toilettes pour “vidanger” l’eau
abondamment bue avant d’aller se coucher…
Que retenir ?
Votre foie vous parle, par des signes que vous pouvez repérer
facilement pour peu que vous les connaissiez.
Ces signes apparaissent bien avant la jaunisse des yeux et de la peau,
signant la mauvaise évacuation de la bile.
Les petits hématomes apparaissant sur les bras ou les jambes sans
avoir reçu le moindre coup, les addictions aux sucres et les fringales
ingérables, voilà tout ce que votre foie vous dit.
Le syndrome d’Alagille
Il s’agit d’une maladie qui, dans la première année de vie de l’enfant, se
caractérise par la perte progressive des voies biliaires dans le foie. Décrite par
Daniel Alagille1, elle a pris son nom. Elle apparaîtrait dans le 1er trimestre de
la vie de l’embryon. Cette maladie génétique est présente dans 1 naissance
sur 100 000, et serait due à des mutations génétiques sur le chromosome 20.
L’atteinte hépatique s’associe à une atteinte cardiaque, à des anomalies
squelettiques et oculaires et à un faciès caractéristique (le front est bombé, les
yeux écartés, et le menton pointu et en avant). Les signes de la maladie sont
la jaunisse et la mauvaise croissance au cours des trois premiers mois de la
vie.
70 % des enfants atteints par le syndrome d’Alagille “guérissent” vers
l’âge de 2 ans. En revanche, 30 % des autres enfants atteints auront besoin
d’une transplantation hépatique, avant l’âge de 14 ans en général, car les
médecins ne savent pas encore éviter la perte progressive des voies biliaires
dans le foie.
Le kyste du cholédoque
Le kyste du cholédoque atteint 1 naissance sur 2 millions. Cette anomalie
de naissance n’est pas héréditaire, mais pourrait être d’origine infectieuse
pendant la grossesse. Il s’agit d’une dilatation kystique de la voie biliaire
principale ou cholédoque à la jonction avec le foie ou les voies biliaires intra-
hépatiques.
Cette maladie atteint plus souvent les petites filles dans 80 % des cas et
est diagnostiquée avant l’âge de 10 ans. La bile fabriquée par le foie stagne
dans ce kyste entraînant de nombreux problèmes. Les signes cliniques
englobent des douleurs abdominales, un gros foie palpable, la jaunisse, des
nausées et vomissements, de la fièvre. Avec le temps d’autres complications
graves peuvent apparaître comme une rupture du kyste avec péritonite
(infection du péritoine), des calculs, une cholécystite (infection de la
vésicule), une cholangite, une pancréatite, une sténose du cholédoque, une
cirrhose biliaire et même un cancer appelé cholangiocarcinome.
Évidemment, le traitement chirurgical est urgent et peut définitivement
guérir le patient et éviter ces complications graves.
L’hépatoblastome
C’est un cancer du nourrisson de développement prénatal, avant la
naissance. Cette maladie est très rare et touche plus souvent les garçons,
atteignant 1,5 cas par million d’enfants de moins de 15 ans. Dans 95 % des
cas, la lésion du foie apparaît avant l’âge de 4 ans.
Le tissu tumoral, qui se développe pendant la vie embryonnaire, est donc,
de fait, de nature embryonnaire, ce qui le rend heureusement très sensible à la
chimiothérapie.
La cause est à ce jour inconnue. Ce cancer est parfois associé à des
maladies génétiques comme le syndrome de Wiedemann-Beckwith ou la
polypose adénomateuse familiale.
Le diagnostic est souvent fait chez un nourrisson devant une distension
abdominale avec une masse volumineuse. Les autres signes fréquents sont
l’anorexie, la perte de poids, la fatigue, les douleurs abdominales, les nausées
et vomissements et la jaunisse.
Dans la prise de sang, on repère un marqueur qui ne trompe pas, le taux
d’Alpha-Fœto-Protéine (AFP) très élevé dans 90 % des cas. Le stade de la
maladie est fonction de l’extension de la tumeur dans le foie et de l’atteinte
des vaisseaux d’entrée ou de sortie du foie, ainsi que des métastases à
distance.
Le traitement, qui ne peut se faire que dans un centre spécialisé, associe
chimiothérapie et chirurgie, permettant ainsi d’obtenir 70 % de guérison. Au
maximum, si le foie est trop atteint, l’hépatectomie totale avec transplantation
hépatique peut être nécessaire.
La tyrosinémie héréditaire
La tyrosine est un acide aminé présent dans presque toutes les protéines
animales et végétales. C’est le foie qui est chargé de la transformer grâce à
une enzyme facilitatrice qu’il fabrique, la Fumaryl Acéto-acétate Hydrolase.
Son absence engendre cette maladie, la tyrosinémie, et crée une
accumulation de tyrosine dans le foie, qui devient toxique, et cette toxicité
atteint secondairement les reins.
Cette maladie génétique provient d’un même gène défectueux2 chez
chacun des parents. Cette anomalie est fréquente dans la région du Saguenay-
Lac-St-Jean au Québec, où 1 individu sur 19 est porteur du gène défectueux,
et 1 personne sur 1 846 atteinte.
Avoir le foie gras est courant dans les populations touchées par
l’obésité et le diabète de type II.
Les excès de sucres dont vous vous régalez sans en mesurer les effets
négatifs, le foie les transforme en gras. Il devient “foie gras”.
Cette pathologie est régulièrement observée chez ceux qui peuvent
afficher un simple surpoids, et a fortiori chez les personnes obèses.
Depuis 20154, le bruit court que “l’OMS recommande de consommer 50
g de sucre par jour”… La réalité est bien différente, car l’OMS recommande
en réalité “de ne pas les dépasser”, et “si possible d’être en dessous de 25 g
par jour”.
Voici comment une information santé capitale, visant à réduire une
consommation de sucre notoirement excessive, est détournée pour laisser les
gens dans une confortable ignorance des risques qui les menacent. Ils
continueront à consommer des jus de fruits “à teneur garantie en vitamines”,
ou des sodas “light”, et ne comprendront pas pourquoi ils ne perdent pas de
poids ou, pire, développent une NASH, justement.
Les travaux les plus récents ont démontré une relation directe entre la
progression de la fibrose dans le foie, et l’existence d’un diabète, d’un
surpoids ou d’une stéatose. Au stade de fibrose, le foie est en cirrhose, il n’y
a pas possibilité de retour en arrière. L’insuffisance hépatique est définitive et
l’espérance de vie très courte.
Ainsi le foie est gavé de gras (ce sont des triglycérides), créant des
fatigues importantes et permanentes, outre une inflammation systé- mique,
parfois asymptomatique. Le gras sera stocké dans d’autres tissus que le foie,
dans les seins et autour des hanches chez les femmes, et dans le bassin chez
les hommes. On évoque beaucoup la différence entre obésité périphérique et
obésité abdominale ou viscérale.
Cette dernière concerne directement le foie, et représente un danger pour
la santé beaucoup plus marqué. La difficulté à sortir de cette situation peut
sembler parfois immense. En effet plus le foie est gras, plus la fatigue
chronique crée des “recherches d’énergie”, qui se manifestent par des besoins
augmentés en sucres ou en alcool.
Le foie gras non alcoolique est associé à ce qu’il est coutume d’appeler le
“syndrome métabolique”, qui met en relation l’obésité abdominale, un taux
élevé de cholestérol, le diabète, une hypertension artérielle…
Tous ces constats peuvent faire peur, mais là n’est pas notre objectif,
même s’il peut parfois sembler qu’un “séisme” émotionnel puisse être
favorable à une prise de conscience. Que cela choque, c’est peut-être juste,
mais il ne faut pas perdre de vue l’espérance qui est là.
Il suffit de :
- 2 verres standard (soit 20 g d’alcool) ou plus par jour pour les femmes.
- 3 verres standard (soit 30 g d’alcool) ou plus par jour pour les hommes.
L’échographie hépatique
Les virus attaquent les cellules hépatiques, surtout les virus B et C qui se
transmettent par voie sanguine et par les sécrétions des contacts sexuels.
Entré dans une seule des cellules, le virus “fait des petits”, il se multiplie.
Normalement, le système immunitaire, en détruisant les cellules infectées,
crée de l’inflammation dans le foie. Les cellules enflammées grossissent et
ainsi compriment les petits canaux biliaires, d’où les difficultés d’évacuation
de la bile et la jaunisse qui se prépare.
La bile a donc alors des difficultés à être évacuée et ses pigments de
bilirubine stagnent dans le sang, s’accumulent dans les tissus, provoquant
progressivement l’ictère : jaunisse, urines foncées, selles décolorées comme
du mastic, avec parfois des nausées et des vomissements auxquels s’associe
une fatigue intense. La fièvre n’y est pas toujours associée.
Le virus se transmet par voie orofécale, donc par les aliments et l’eau
pollués. Les fruits de mer cultivés dans des eaux douteuses, comme c’est le
cas dans certaines régions du sud de l’Europe, sont des voies de
contamination classiques. Chaque année, environ 10 millions de personnes
dans le monde sont infectées par ce virus. La transmission est essentiellement
“oro-fécale”, c’est-à-dire qu’elle est généralement associée à un défaut
d’ordre hygiénique comme on en rencontre dans des zones moins
développées. Le temps qui s’écoule entre l’infection et l’apparition des
symptômes est de 2 à 6 semaines avec une durée moyenne d’incubation de 28
jours.
La maladie est bénigne dans la grande majorité des cas, même si de rares
complications en hépatites fulminantes concernent 1 cas pour 1000. Elle peut
être prévenue par le vaccin qui s’est révélé efficace pour le contrôle des
foyers d’épidémie.
Les signes cliniques les plus fréquents sont la jaunisse plus ou moins
importante, avec nausées, vomissements, troubles du transit, hépatomégalie
(gros foie), et particulièrement cette fatigue générale typique qui peut être
intense. Le “déjaunissement” peut demander plusieurs semaines. Un seul
traitement : le repos, avec une alimentation et des boissons qui ne surchargent
pas le foie.
Mais n’oublions pas que plus de 90 % des adultes en bonne santé infectés
par le virus de l’hépatite B se remettent et sont complè- tement débarrassés
du virus en 6 mois.
C’est exactement ce qui s’est passé pour l’un de nous, en 1980, lorsqu’un
jet de sang, en cours d’opération chirurgicale d’une personne dite “Australia
+” (cela voulait dire porteuse du virus de l’hépatite B), a atteint la muqueuse
de l’œil. C’était avant que la vaccination n’existe. Parfaitement soigné par
son épouse qui lui préparait des “petits plats” bien acceptés par ses
hépatocytes, qui ont pu se régénérer dans les meilleures conditions, il a guéri
sans la moindre séquelle.
Sachez que tant que la guérison n’est pas obtenue, les liquides et
sécrétions naturelles du corps – sang, sperme, sécrétions vaginales, salive –
restent contagieux.
Le virus de l’hépatite B est 50 à 100 fois plus contagieux que celui du
Sida et malheureusement on voit de plus en plus de co-infection, donc
la présence simultanée des deux virus, le VIH et le VHB. La santé des
personnes concernées est donc beaucoup plus fragile, avec les risques
de co-infections bactériennes ou virales et, pour le foie, des risques
plus importants de cancérisation.
L’hépatite B est, dans deux cas sur trois, sans symptômes. Une
personne infectée sur trois présente donc les symptômes caractéristiques
d’une inflammation aiguë du foie (jaunisse ou ictère, urines foncées, selles
décolorées). Chez une personne sur dix, l’infection devient chronique.
Les traitements sont alors lourds, très coûteux et pas toujours efficaces du
fait des résistances virales aux antiviraux spécifiques. Au stade de la cirrhose,
qui est irréversible, le remplacement par la greffe de foie peut être nécessaire.
L’hépatite D
La fibrogenèse
Elle atteint les femmes entre 40 et 60 ans plus souvent que les hommes.
Les mauvaises habitudes alimentaires d’une famille font qu’on peut voir
apparaître la même maladie parmi ses membres.
L’alcool n’est pas en cause, mais le mieux est de ne pas en consommer,
ou seulement à toutes petites doses pour ne pas risquer d’aggraver la
situation. Les voies biliaires ont des difficultés à éliminer la bile parce que les
systèmes de défense du foie fonctionnent mal. L’évolution se fait vers la
cirrhose.
Les signes au début sont peu perceptibles : une fatigue chronique, des
démangeaisons plus ou moins fortes (car la bilirubine mal évacuée dans la
bile passe dans le sang, stagne sous la peau où elle crée des irritations), une
peau plus foncée, des petites bosses blanches sous la peau, parfois autour des
yeux…
À un stade plus avancé, on peut observer une sécheresse des muqueuses,
de la bouche, du nez, du vagin…, une atteinte de la thyroïde, des troubles
articulaires, une mauvaise ou insuffisante circulation sanguine des extrémités
des doigts, que l’on appelle le “syndrome de Raynaud”.
L’insuffisance hépatique peut devenir totale, car le foie devient incapable
de fabriquer les facteurs de la coagulation, des hématomes apparaissent au
moindre petit coup sur le corps. L’élimination de la bile est déficiente, d’où
une jaunisse progressive qui épuise. De plus, les os deviennent transparents,
avec l’ostéoporose qui atteint tout le squelette.
L’évolution de la maladie sera d’autant plus ralentie que l’on changera
ses habitudes alimentaires, en consommant plus de produits végétaux
qu’animaux.
Il est évidemment primordial de supprimer vins et alcools forts, tabac
et/ou haschich et autres drogues, tous les produits laitiers qui apportent trop
de protéines, de sucres (lactose), de calcium et de gras que le foie ne peut pas
gérer correctement avec ses cellules fatiguées, littéralement épuisées.
Il est également recommandé de boire beaucoup d’eau sous quelque
forme que ce soit (2,5 litres par jour) pour tenter de diluer la bile, afin qu’elle
s’évacue mieux par des canaux biliaires rétrécis, et veiller à avoir des urines
claires… et d’éviter tous les médicaments inutiles qui aggravent la surcharge
du foie.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une atteinte des voies biliaires qui
se sclérosent – on peut dire qui vieillissent prématurément – en diminuant de
calibre. C’est l’inflammation qui en est responsable. La bile s’accumule dans
les cellules, passe en partie dans le sang, d’où les démangeaisons puis la
jaunisse.
Cette pathologie atteint davantage les hommes que les femmes, est
souvent associée à une atteinte inflammatoire du côlon sous la forme d’une
colite ulcéreuse. Il s’agit donc très certainement d’une maladie en partie liée à
de fort mauvaises habitudes alimentaires.
Les signes cliniques sont les mêmes que ceux de la CBP. S’ajoute la
fièvre avec frissons, due à l’infestation-infection de la voie biliaire par un ou
plusieurs germes du tube digestif, qu’il faudra évidemment éradiquer avec
des antibiotiques adaptés. Les conseils nutritionnels donnés dans la maladie
précédente (CBP) sont donc les mêmes pour la CSP.
À un stade irréversible, la seule solution est le changement de foie par
transplantation.
L’abcès amibien
Cinq plasmodium peuvent être en cause selon les continents et les pays.
Parmi eux, le plasmodium falciparum est le plus dangereux. Depuis la
quinine apportée par les jésuites, qui sauva le fils de Louis XIV, l’évolution
thérapeutique a peu progressé.
Ce sont les études chinoises qui ont révélé l’intérêt préventif et
thérapeutique de l’artemisia annua.
Le Dr Tu You You23 a obtenu le prix Nobel de médecine en 2015.
Évidemment cette découverte se révèle de plus en plus intolérable pour les
lobbies pharmaceutiques et les académies dont l’indépendance est à
démontrer.
Car une infusion d’artémisia, qu’elle soit d’origine asiatique (Annua) ou
africaine (Afra) ne coûtera presque rien en apportant beaucoup sur le plan
humain. Ainsi court déjà la rumeur de la résistance à l’artémisia et
l’interdiction de la prescrire. Mais le bon sens du grand public, en particulier
en Afrique, peut passer outre les avis des experts académiques, qui trop
souvent ne donnent pas des conseils grand public sans retours substantiels.
Cette maladie est due au taenia du porc. Les larves peuvent se loger dans
les muscles et les tissus sous-cutanés (maladie bénigne), jusque dans le foie.
« Des complications graves peuvent survenir lorsque les larves se localisent
dans l’œil ou le système nerveux central. »
Dans un quart des cas il n’y a aucun symptôme. Les signes les plus
fréquents sont la fatigue, une fièvre irrégulière, des douleurs dans la région
du foie sous les côtes avec des troubles digestifs faits de diarrhée et
constipation alternées.
Des signes de maladies auto-immunes s’ajoutent, avec douleurs
articulaires, urticaires et œdèmes qui changent souvent de place.
Ces anomalies, très visibles sur scanner ou IRM, s’étendent dans le foie
sur de larges surfaces. L’hyperplasie nodulaire focale est le plus souvent
silencieuse, cliniquement parlant, mais peut de façon exceptionnelle se
manifester par des douleurs, une augmentation de volume du foie, voire une
hémorragie.
Son développement serait officiellement indépendant des contraceptifs
oraux… Cependant, cette pathologie est observée essentiellement chez les
femmes, démontrant ainsi son hormonodépendance, et spécifiquement aux
hormones féminines consommées par voie médicamenteuse. Mais comme il
ne faut pas “affoler” les femmes, celles-ci ne sont pas le moins du monde
averties…
Pourquoi ce non-dit ? Essentiellement parce que les médecins
n’interrogent pas les patientes. Ils ne sont pas formés à poser la question
essentielle de la durée de la consommation de la ou des pilules, ni à
questionner sur les doses d’hormones exogènes reçues. Ils sont formés,
formatés pour les prescrire aveuglément, sans être informés et sans informer
sur les complications possibles consé- quentes à une consommation
prolongée.
L’adénome du foie
C’est une petite tumeur qui se développe comme un noyau dans le foie, le
plus souvent à sa périphérie, et qui peut apparaître après sept ans de
consommation de pilule. Il est donc recommandé de faire réaliser une
échographie hépatique tous les ans à partir de ces sept années. Mais aucun
gynécologue ne le dit, tandis que certains généralistes se montrent plus
méfiants, surtout les homéopathes qui informent mieux.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une lésion développée à partir des
vaisseaux dans le foie. On parle aussi d’“hémangiome”. La lésion, quelle que
soit sa grosseur, est toujours bénigne. Elle est présente chez 2 à 5 % des
personnes à tous les âges de la vie, un peu plus fréquente chez les femmes.
Le diamètre de ces lésions n’excède majoritairement pas 4 cm, bien que
l’on puisse observer des angiomes très volumineux. Un angiome est donc
constitué d’une petite masse de vaisseaux sanguins anormaux développés aux
dépens des vaisseaux environnants. Le plus souvent la masse est ronde, bien
délimitée.
Ce type de lésion ne dégénère jamais en cancer. Dans la moitié des cas, il
existe plusieurs angiomes (doubles ou multiples).
D’abord, sachez que le foie n’aime pas les cellules cancéreuses. Il est
capable de jouer le rôle de filtre afin d’éviter qu’elles ne partent vers les
poumons ou le cerveau. Il les fixe, les garde et, grâce au système de défense
immunitaire, fait tout ce qu’il peut pour éviter qu’elles ne se développent en
excès.
D’emblée on doit distinguer le cancer dit “primitif” du cancer
“secondaire”, 20 à 50 fois plus fréquent que le premier. Ce dernier provient
d’une autre localisation cancéreuse, présente préalablement sur le tube
digestif, l’estomac ou le côlon-rectum le plus souvent – et moins souvent
d’autres organes, la peau avec les mélanomes, le poumon, la thyroïde…
Ils représentent les deux tiers des problèmes de tumeurs du foie. Environ
un malade sur deux atteint de cancer de la sphère digestive développe un jour
ou l’autre des métastases hépatiques.
Cela n’est pas toujours un mauvais signe, car le foie fait barrage aux
cellules cancéreuses pour qu’elles ne migrent pas vers les poumons et même
vers le cerveau, ce qui serait beaucoup plus grave. L’atteinte secondaire du
foie provient d’une lésion cancéreuse qu’on appelle un cancer primitif. Le
plus souvent, la lésion cancéreuse primaire s’est développée, quel que soit
son volume :
- Dans le tube digestif ou ses annexes : l’œsophage, l’estomac, le
pancréas, le côlon ou le rectum.
- Hors du tube digestif : ce peut être chez les femmes le sein, l’utérus, les
ovaires ; chez les hommes la prostate (très rarement), les testicules ; chez tous
le système urinaire (rein, vessie…), le poumon et la peau.
Le foie souffre vraiment quand il est atteint à plus de 80 %. Il devient
volumineux, le tissu tumoral se développe n’importe où dans la glande
hépatique.
La ou les tumeurs (souvent multiples) peuvent comprimer les voies
biliaires et empêcher la bile de rejoindre le tube digestif. Alors le patient
devient jaune. Le foie est douloureux car, de surcroît, l’inflammation
s’aggrave, la fièvre apparaît, des troubles digestifs sont de plus en plus
gênants : nausées et vomissements.
Les taux des marqueurs dans le sang montent nettement : l’ACE
marqueur général du cancer, le CA 19-9 plus spécifique du foie ou le
marqueur issu du cancer primaire (CA 15-3 pour le sein, CA 125 pour
l’ovaire, SCTA4 pour le col de l’utérus, PSA pour la prostate…).
Les traitements doivent s’adapter à la tumeur primaire parce que les
cellules qui envahissent le foie lui sont étrangères car elles ressemblent à
celles d’où elles proviennent, c’est-à-dire du cancer primitif.
Le traitement est évidemment fonction de la nature de la tumeur primaire.
Si la lésion est unique, l’exérèse est possible, associée en général à une
chimiothérapie ou à une thérapie ciblée faite d’anti-facteurs de croissance
plus ou moins spécifiques (immunothérapie), pour éviter la récidive après
avoir vérifié la sensibilité de la tumeur à ces traitements.
Les voies biliaires depuis les plus petits canalicules dans le foie
bordés de cellules spécialisées, les cholangiocytes, transportent la bile
vers le tube digestif pour finaliser la digestion, en particulier des
graisses.
1. Clayton RJ, Iber FL, Ruebner BH, McKusick VA. Byler’s disease fatal
familial intrahepatic cholestasis in an Amish kindred. Am J Dis Child 1969 ;
117 : 112-24.
2. Selon https://franzvonhierf.com/biographie-2/
3. Voir le livre Changez d’alimentation (Pr H. Joyeux, Jean et Luc Joyeux,
éditions du Rocher).
4. Du latin obesus qui signifie “bien nourri, gras, replet”.
5. C’est “l’intestin artificiel” présenté dans la thèse de doctorat d’Henri
Joyeux en 1972.
6. La drépanocytose (du grec drepanon, “faucille”) est une des premières
maladies génétiques en France. Elle se caractérise par l’altération de la
protéine transporteuse de l’oxygène dans le sang. Elle atteint surtout les
populations originaires d’Afrique subsaharienne, des Antilles, d’Inde, du
Moyen-Orient et du bassin méditerranéen (Grèce et Italie).
7. Du nom du chirurgien américain John Benjamin Murphy (1857-1916),
cofondateur de la Mayo Clinic. William James Mayo dit de lui qu’il est “le
génie de notre génération en chirurgie”.
8. Des mots angio, “vaisseau”, et chol, “bile” et “ite” infection.
CHAPITRE V
« Chez un sujet normal, tous les jours, 20 mg de fer sont apportés par
l’alimentation, seuls 1 à 2 mg sont absorbés grâce à l’hepcidine, le reste est
rejeté dans le tube digestif, la sueur, l’urine. Ce fer absorbé est transporté par
la transferrine (elle transporte normalement le fer vers la moelle osseuse pour
la fabrication des globules du sang). Elle est chargée à 30 %. »
Henri Michel explique ce qui se passe quand l’hepcidine n’est plus
présente :
« Chez les patients atteints d’hémochromatose héréditaire, l’absence
d’hepcidine due à la mutation génétique fait que 5 à 8 mg sont absorbés tous
les jours. La transferrine transporte donc une plus grande quantité de fer (80 à
100 %), elle est saturée à 80-100 %. Le fer s’accumule tous les jours un peu
plus dans tous les organes et les altère progressivement.
De ce fait, le taux de ferritine dans le sang (ferritinémie qui repré- sente le
stock de fer) augmente et passe de 300 ng/ml à 1000 ng/ml, puis 3 000, 5
000… avec l’âge, ce qui correspond à une surcharge en fer de 10 à 40 g. Le
fer libre, non transporté par la transferrine, est toxique et provoque des
réactions d’oxydoréduction (vieillissement prématuré) avec destruction
cellulaire, qui finissent par altérer le fonctionnement des organes surchargés
de fer. »
Ainsi, quand l’hepcidine manque, tout se passe comme si l’organisme
voulait augmenter l’absorption du fer, parce qu’il serait carencé en fer.
C’est en 2001 qu’une des équipes des Pr Axel Kahn et Pierre Brissot a
détecté le rôle de cette hormone dans l’hémochromatose. Cette maladie peut
donc être héréditaire. On a repéré une autre mutation sur le chromosome 6,
c’est la mutation H63D qui signifie le remplacement d’un acide aminé,
l’histidine, par un autre, l’acide aspartique, en position 63 de la protéine
codée par le gène HFE.
La personne est dite homozygote6 pour ce gène muté si les deux allèles7
portent la mutation. Elle est dite hétérozygote si un seul des deux allèles porte
la mutation.
Ainsi les personnes homozygotes porteuses des mutations C282Y (90 %)
et H63D ont de forts risques d’être atteintes d’hémochromatose. La maladie
se déclare à des âges variables et l’important est de faire le diagnostic le plus
tôt possible pour éviter les complications tardives.
Les hétérozygotes n’auront pas la maladie mais sont transmetteurs dans
leur descendance. Si père et mère sont hétérozygotes, statistiquement un
enfant sur quatre sera homozygote et donc malade. Les spécialistes ont
détecté aussi des personnes hétérozygotes composites ayant les deux
mutations C282Y et H63D (5 %). Chez ces sujets la surcharge en fer est
moindre sauf si l’alcoolisme est associé. Celui-ci ne peut qu’aggraver la
situation.
Les chercheurs pensent qu’aux alentours de l’an 900, un Celte a muté sur
le chromosome 6 au niveau du locus porteur du gène HFE. Voilà pourquoi
l’hémochromatose est plus fréquente en Europe du Nord, en Bretagne, au
pays basque et en Irlande en particulier, par rapport au reste de la France. Le
CHU de Rennes qui voit le plus de cas est donc le centre spécialisé. Les
habitants de ces régions et pays ont beaucoup bougé, ce qui permet
d’expliquer l’augmentation du nombre de personnes atteintes un peu partout
dans notre pays.
En 2004, la fréquence des personnes homozygotes C282Y variait de 0,2 à
0,8 % en France, pour une moyenne calculée de 0,5 %. Le nombre exact de
malades n’est pas connu.
Première maladie génétique en France, l’hémochromatose atteint 1
Français sur 200, soit environ 312 000 patients en France, 2,2 millions en
Europe, 2 millions aux USA. Les hommes porteurs de l’anomalie génétique
développent la maladie dans 50 à 70 % des cas contre seulement 40 à 50 %
des femmes.
Pourquoi le diagnostic est trop tardif
Les troubles articulaires sont au niveau des doigts (2e et 3e), en particulier
des articulations des premières phalanges, mais aussi au niveau des poignets,
du pouce (signe de la “poignée de main douloureuse”).
Le radiologue observe des calcifications sur les cartilages articulaires. On
parle souvent de chondrocalcinose8. Face à ces signes cliniques ou
radiologiques, il faut systématiquement rechercher une hémochromatose.
Parmi les rhumatisants, 2 % d’entre eux sont des patients
hémochromatosiques, ce qu’il faut rappeler amicalement aux rhumatologues.
Le dépistage est actuellement réalisé chez des personnes ayant des signes
évocateurs et des antécédents familiaux. Vues la gravité de la maladie et sa
fréquence, il faut proposer un dépistage plus large sans qu’il soit
systématique.
La cause génétique
Celle-ci a été découverte. Elle porte sur le chromosome 13, qui rend la
cellule “hépatocyte” incapable d’évacuer le cuivre dans la bile et rend, de
plus, difficile la synthèse de la céruléoplasmine.
Les spécialistes prescrivent un agent “décuivrant” comme la D-
pénicillamine ou du zinc à forte dose, pris sous forme de comprimés, de deux
à trois fois par jour.
On observe très rarement une insuffisance hépatique qui peut nécessiter
une greffe de foie.
Des conseils nutritionnels
La polykystose hépatorénale
C’est la plus fréquente des maladies génétiques des reins. Elle serait
présente chez une personne sur 800, atteignant surtout les femmes au-delà de
40 ans.
Elle se caractérise par la présence de kystes dans au moins trois organes :
le rein, le foie, le pancréas, mais également par des manifestations telles
qu’anévrismes, atteintes des valves cardiaques, diverticules coliques…
Au niveau du foie
Celui qui sait la vérité et qui ne gueule pas la vérité se fait complice des
escrocs et des faussaires.
Charles Péguy
Alcools et alcoolisme
Alcoolisation fœtale : 119 000 enfants naissent chaque année en France
avec ce syndrome. C’est pendant le 2e trimestre de la grossesse que se fait la
croissance des cellules cérébrales du cortex supérieur pour l’acquisition des
fonctions motrices. Le temps de la grossesse doit être impérativement un
temps de sevrage alcoolique total. Voire dans les six mois précédant la
conception.
Boire de l’alcool à jeun, surtout s’il est fort, est une erreur
alimentaire de base. Logiquement, on ne devrait consommer le vin qu’au
milieu ou à la fin d’un repas.
Le taux d’alcool dans le sang, l’alcoolémie, s’exprime en grammes par
litre de sang. C’est votre foie qui le prend en charge, à raison de 90 %, les 10
% restants l’étant par les poumons avec l’haleine alcoolisée, et par les reins
via les urines.
Le foie peut éliminer au maximum jusqu’à 2,4 g par litre de sang par
jour en moyenne. Au-dessus de 3 g, il est totalement débordé et il y a
risque de coma éthylique. À 5 g, c’est la mort quasi certaine.
Sachez que le foie ne peut éliminer que 0,15 g d’alcool à l’heure. Un seul
verre de vin fait monter l’alcoolémie de 0,15 à 0,20 g/l, bien que cela
dépende du gabarit et du sexe de la personne. Chez la femme, l’impact du
verre de vin est le double que chez l’homme. N’oubliez pas qu’entre 0,16 g/l
et 0,50 g/l de sang (de 1 à 3 unités d’alcool), les automatismes sont diminués
et les gestes mal coordonnés. Vous perdez progressivement votre vigilance.
Prendre des habitudes alcoolisées parce que vous n’en savez pas la
portée, ou parce que vous êtes angoissés, c’est passer de l’euphorie à la
déprime et à la dépendance, plus tard aux troubles psychiques par destruction
des neurones et du foie.
Les alcools sont en cause dans bien d’autres maladies touchant la zone
ORL, avec le palais de saveurs, le pharynx, le larynx, l’estomac et le
pancréas. Des cancers difficiles à guérir… Les alcools sont aussi impliqués
indirectement dans les cas de cancers du sein et de la prostate par
l’association alcool-tabac très toxique pour toutes ces zones du corps qui se
conjuguent avec de mauvaises habitudes alimentaires. L’évolution cancéreuse
sur telle ou telle zone du corps est alors fréquente.
L’évolution vers l’insuffisance hépatique, avec la cirrhose irréversible, se
produit vers 40 ans pour les hommes ; elle est plus précoce chez les femmes –
vers 30 ans – du fait d’une capacité moindre à métaboliser l’alcool.
Que retenir ?
Chaque fois que vous est prescrit un médicament, surtout pris par
voie orale, demandez à votre médecin référent ou à votre pharmacien
(car c’est au cœur de son métier) quels sont ses effets indésirables,
des plus au moins fréquents, en particulier ceux qui atteignent le
système hépato-biliaire.
Mêmesilescausessontdemieuxenmieuxidentifiées, lediagnostic de
toutes les maladies du foie est souvent fait trop tard, à un stade avancé
de la maladie, ce qui rend les traitements plus lourds et souvent moins
efficaces.
1. La plupart des ketchups sont trop sucrés par ajout de saccharose, de l’ordre
de 15 à 20 g/100 g. Les plus récents utilisent des sirops de glucose-fructose,
du fructose cristallin et même des édulcorants intenses (sucralose,
cyclamate), tous très mauvais pour la santé. L’industrie alimentaire est de
plus en plus responsable de catastrophes sanitaires, il faut que cela soit dit.
2. La cuisson idéale, celle qui ne détériore pas les aliments et leur permet de
garder un meilleur goût et les meilleures qualités nutritionnelles est la vapeur
douce (voir le livre Tout à la Vapeur douce - Pourquoi et Comment? 125
Recettes et conseils, de Christine Bouguet-Joyeux et Bernadette Jastrebeski,
éditions du Rocher).
3. Dictionnaire critique du cannabis (Pr Jean Costentin, éditions Docis,
2019). L’industrie du cannabis aux USA a réalisé un chiffre d’affaires de 11
milliards de $ en 2018, et il est prévu 75 milliards de $ en 2030.
4. Horizons et débats du 23 juin 2020, n° 13, p. 1.
5. Du grec iatros, “médecin”, et du suffixe françaisgène, du grec genês qui
signifie “engendrer”.
Partie III
Oubliez le pain blanc, les pâtes blanches, le riz blanc. Sans entrer
dans une approche de régime “cétogène2”, il faut réduire les
carbohydrates pour réduire le travail du foie.
Ce qui veut dire que les viandes et poissons doivent être choisis dans
le secteur biologique et/ou l’agriculture paysanne afin de réduire
l’impact de ces antibiotiques sur notre santé et sur la nature.
En résumé, il faudra consommer de la viande bovine ou porcine au
maximum une fois par semaine de l’une ou l’autre. De la volaille trois fois
par semaine au plus, et du poisson au moins deux à trois fois par semaine
pour avoir un apport en oméga 3 qui soit satisfaisant. Une portion au repas de
midi doit suffire.
Consommer tous les jours une à deux poignées d’oléagineux, voire plus
au besoin, c’est un apport de bonnes graisses polyinsaturées (oméga 3 plus
que de 6), de vitamines liposolubles, de fibres, de vitamines B, mais aussi de
minéraux et oligoéléments en quantité.
Les choux sont source de vitamine C, pour peu qu’on ne les cuise pas trop
fort ni trop longtemps. La lactofermentation, utilisée pour obtenir de la
choucroute (de l’allemand Sauerkraut, littéralement “chou acide”, faisant
référence au goût acidulé bien connu), est une méthode qui permet en
revanche de conserver l’acide ascorbique.
Elle fut d’ailleurs utilisée par les navigateurs au xviiie siècle, tels les
Hollandais, pour lutter contre le scorbut dans leurs voyages d’exploration et
de commerce vers l’Indonésie et l’île de Java. L’immense explorateur
britannique James Cook, de retour de son deuxième voyage en 1775, fut
reconnu par la Royal Society, et reçut la Copley gold Medal pour n’avoir
perdu aucun homme du scorbut8, grâce à la consommation de choucroute.
À l’époque, la marine militaire de Sa Majesté n’avait pas encore adopté la
solution à laquelle travaillait déjà James Lind : le jus de citron conservé dans
l’alcool, recette qui resta secrète jusque vers 1840, alors que les Français
étaient encore convaincus de l’origine infectieuse du scorbut.
Si nous parlons de la vitamine C dans ces pages, c’est bien parce que ses
rôles biologiques dépassent largement les aspects cutanés et dentaires bien
connus dans les cas de scorbut.
En effet, beaucoup de synthèses dépendent de la vitamine C, comme c’est
le cas pour le collagène, indispensable car responsable de la résistance de nos
tissus. Elle joue également le rôle d’un antioxydant puissant, particulièrement
important pour le foie, dont le travail de détoxication génère quantité de
radicaux libres et autres molécules oxydantes. Si son rôle anti-infectieux est
très relatif, le bon fonctionnement des cellules immunitaires en dépend
étroitement, ce qui participe à expliquer pourquoi un mauvais état du foie est
associé à une plus grande fragilité immunitaire.
Bien sûr, il ne faudra pas oublier les autres vitamines E et A pour la
défense anti-oxydante – mais bien d’autres choses encore… –, ainsi que les
vitamines K, sans lesquelles le rôle du foie dans la production des facteurs de
la coagulation serait vain… Mais nous parlions des choux, et vous vous
demandez encore pourquoi…
Le premier à être pointé du doigt, c’est l’alcool, bien sûr, car dès le
deuxième verre on verse dans l’excès… quel drame ! Mais les excès
de pâtisseries, sucreries, féculents et graisses saturées animales
donnent eux aussi au foie du travail à revendre.
Ainsi, jeûner n’est pas un choix idéal pour aider le foie à détoxiquer
l’organisme, quoique l’avantage de le mettre “au repos” quelques
jours puisse être bénéfique.
Le foie a besoin d’eau, plus encore que tout autre tissu, et ce d’autant plus
qu’il travaille à l’élimination en collaboration avec les reins et l’intestin.
Les fruits, sous forme de jus, en apportent certes beaucoup, avec de belles
quantités de minéraux et vitamines de grand intérêt. Ces qualités suffisent à
faire penser que les jus de fruits frais, à peine pressés, peuvent assister le foie
Il faut cependant garder un peu d’esprit critique. En effet, l’extraction du jus
des fruits correspond à une méthode de raffinage loin d’être anodine. On
retire la majeure partie des fibres, pour ne récupérer que le jus et les sucres,
ce qui augmente fortement la quantité de sucre dans le jus par rapport au
fruit. Or apporter trop de sucre au foie n’est pas une bonne idée. Cela ne
concerne pas que les jus industriels, il faut le souligner.
On préférera en conséquence des jus de fruits sans sucre ajoutés, issus de
fruits peu sucrés, et en quantités raisonnables, non pas quotidienne.
La solution est de combiner les jus de fruits avec des jus de légumes, dont
certains présentent beaucoup d’intérêt pour le foie.
En effet, extraire le jus d’un chou ou d’un brocoli pour bénéficier des
effets positifs du sulforaphane et autres glucosinolates, c’est nettement moins
sexy qu’un jus de pomme, additionné d’un peu de pamplemousse et d’un
soupçon de gingembre. Alors autant combiner les deux !
On préférera l’utilisation d’un extracteur de jus plutôt que d’une
centrifugeuse, et on se cantonnera à la consommation maximum de 500 ml en
remplacement d’un repas, bu le plus lentement du monde. Voici quelques
combinaisons intéressantes : carotte, gingembre, fenouil et chou kale ou bien
pomme, citron, gingembre et brocoli, ou encore pamplemousse, fenouil,
carotte, curcuma et gingembre.
Les tisanes et autres bouillons de légumes ont également beaucoup
d’intérêt dans une journée “allégée”. On y trouvera encore de l’eau, les
principes actifs des plantes choisies, dans le cas des tisanes, dont nous
reparlerons. Un bouillon de légumes, voire un bouillon de poule (qui
comprend toujours une base de bouquet garni et de légumes pour donner de
la saveur) apportera force minéraux, et de faibles quantités d’acides aminés
très fortement biodisponibles dont l’intestin autant que le foie sauront tirer les
plus grands bénéfices.
Vous avez ainsi quelques alternatives pour réduire votre apport
alimentaire lors de certaines journées ou repas bien précis, sans pour autant
souffrir d’une faim insupportable.
Faire l’impasse sur le petit déjeuner n’est pas conseillé, à moins que
l’estomac soit simplement fermé dès le réveil, ce qui serait signe que le foie
n’en veut guère à cette heure du jour.
Déjeuner léger certes, mais faire des choix avisés pour éviter les fringales,
voilà une clef d’importance. Un ou deux fruits frais de saison, une à deux
bonnes poignées d’oléagineux, une infusion de thym, romarin, ou menthe
douce avec un quartier de citron, voilà de quoi couper durablement la faim, et
éviter de surcharger le foie tout en lui apportant un vrai soutien.
Au repas de midi, une salade composée de crudités de saison, assaisonnée
avec huile de colza et/ou olive, jus de citron, ciboulette, suivie d’un petit filet
de poisson de la mer cuit à la vapeur douce, accompagné d’une poêlée de
légumes aux herbes de Provence.
En guise de collation l’après-midi, un ou deux fruits frais de saison
accompagnés d’une tisane au fenouil et au citron, dans le simple but de ne
pas avoir faim et de s’hydrater régulièrement (on n’oubliera pas de boire tout
au long de la journée, quitte à “laisser tomber” quelques écorces de citron
dans le fond de la bouteille d’eau.
Le soir enfin, pour une journée de vraies vacances hépatiques, on se
contentera d’un bouillon fait maison ou d’une soupe de saison, à déguster
lentement, puis de quelques fruits frais et d’une tisane détox, dont nous
verrons la composition plus loin.
Ces propositions schématiques ne valent pas comme modèle alimentaire
de tous les jours, et n’ont pas pour but de “faire maigrir”. Il s’agit simplement
de conseils pour une journée de repos du foie, avant la reprise d’un modèle
alimentaire sain et régulier pour le reste du temps.
Certains optent pour le jeûne d’une journée entière, parfois associé à de
l’activité physique. Cette possibilité est radicale, et ne convient pas à tout le
monde, mais elle ne manque pas de bon sens. L’activité physique permet en
effet de favoriser la vidange du glycogène hépatique et l’élimination d’un peu
de graisse corporelle, ce qui est bénéfique. Le mieux reste, pour choisir la
méthode la plus adaptée à soi-même, de consulter un bon nutritionniste.
Nous l’avons dit, la cirrhose est, avec le cancer, le stade le plus avancé et
le moins réversible des maladies du foie. Il faut donc procéder le plus
possible en amont de ces maladies. Le stade de la stéatose, même avancé
jusqu’au niveau de la NASH, est encore réversible, et la solution est à votre
portée, au besoin avec l’aide d’un bon nutritionniste.
Avant tout, il faut procéder à un changement immédiat de vos habitudes
alimentaires, radical, à 180°, car ce sont elles qui vous ont mené à cet état
d’urgence. Traiter la cause, avant tout, comme le recommandait Hippocrate.
Afin de ne pas nuire à votre système digestif, la réintroduction des fruits et
légumes devra se faire de façon progressive si vous partez de zéro, car vos
intestins risqueraient d’en souffrir.
Il faudra drastiquement réduire la consommation d’alcool, et oublier
définitivement les principaux coupables : sodas, jus de fruits industriels,
plâtrées de féculents, burgers, pizzas, pain blanc, pâtisseries, sucreries,
produits ultra-transformés.
Oui, vous pouvez sereinement supprimer tous les féculents et passer à un
modèle alimentaire “low-carbohydrate”, sans aucun risque de faire des
hypoglycémies à répétition – à moins d’être diabétique, situation qui
nécessiterait un suivi médical et nutritionnel encore plus précis et poussé.
Si la détoxication, que nous allons développer plus loin, est une aide
précieuse, la solution la plus efficace est l’adoption d’habitudes alimentaires
adaptées. Le régime méditerranéen, avec tous les traceurs qui le caractérisent,
vient à notre secours. Beaucoup de fruits, légumes, végétaux à feuilles,
oléagineux, viandes “maigres”, poissons, légumineuses, mais aussi herbes
aromatiques, huiles savoureuses de l’olive, de la noix ou du colza. On réduira
volontairement le contenu en féculents pour optimiser les effets sur la santé
du foie.
Il peut paraître étrange que, pour diminuer le contenu en graisse du foie,
on utilise un modèle alimentaire plutôt riche en lipides comme peut l’être le
modèle méditerranéen. En réalité c’est très cohérent avec les connaissances
physiologiques actuelles. En effet, ce modèle a la particularité d’être riche en
acides gras “à chaîne longue”, qui ne passent pas par la voie portale ni par le
foie après avoir été absorbés. Ces graisses ne sollicitent donc quasiment pas
notre précieux ami.
D’un autre côté, elles l’aident à se drainer, puisque les sels biliaires sont
indispensables à la digestion des oméga 3, 6, 7 et 9, contrairement à ce qui se
passe pour les acides gras saturés à chaîne courte ou moyenne. Ceux-ci ne
nécessitent pas l’intervention de la bile et sont envoyés par le foie, qui va les
redistribuer grâce aux lipoprotéines à basse densité (LDL) avec tous les
risques que l’on connaît.
Il apparaît ainsi, une fois de plus, que ce n’est pas une question de
calories, et que l’organisme utilise les nutriments apportés par notre
alimentation de façon beaucoup plus précise et complexe qu’un simple
“copier-coller” comme on aime trop souvent à le suggérer (le gras qui ferait
grossir, la viande rouge qui serait la meilleure protéine pour faire du muscle,
l’abondant calcium des laitages qui serait fabuleux pour notre charpente
osseuse… des clichés sans fondement scientifique qu’il est juste de remettre
ici en cause).
Belles théories, nous direz-vous, mais quelles preuves scientifiques en
avons-nous ? Rassurez-vous, elles sont nombreuses et assez dérangeantes
pour le paradigme médical actuellement dominant. Nous vous proposons
quelques exemples…
1/ En mai 2000, une étude publiée dans le New England Journal of
Medicine démontre qu’une alimentation riche en fibres est plus efficace pour
la régulation de la glycémie et des lipides du sang, ainsi que la régulation du
poids, que le régime recommandé par l’ADA (American Diabetes
Association).
La démonstration est d’autant plus magistrale que les deux régimes
apportaient exactement la même quantité de calories, avec la même
répartition en glucides, lipides et protéines. Ils ont été suivis avec de très
solides garanties par les groupes de patients, et intervertis après une semaine
de “pause” pour vérifier la reproductibilité de la chose. La différence fut
claire malgré une durée relativement courte de cette très belle étude11.
2/ Plus marquante encore, l’étude israélienne publiée en avril 2019
dans le Journal of Hepatology, portant sur les solutions nutritionnelles les
plus adaptées en cas de stéatohépatite non alcoolique12. Elle démontre la
supériorité du modèle méditerranéen, dans une forme appauvrie en glucides
(“low-carb”), et enrichie en lipides polyinsaturés (noix ajoutées au cours du
suivi), par rapport à un régime appauvri en graisses.
Bien sûr l’apport calorique est équivalent, seule diffère la répartition des
différents macronutriments. Le nombre de patients (278) et la durée de
l’étude (18 mois), avec un suivi nutritionnel précis et fréquent (entrevue
mensuelle avec les nutritionnistes) donnent une excellente valeur à cette
étude.
Les résultats ne laissent pas de place au doute : le modèle méditerranéen
“low-carb” a permis de diminuer la graisse hépatique de 81,5 % en moyenne,
contre 33,4 % en moyenne dans le cas du régime appauvri en graisses. En
outre, ont été améliorés de façon bien plus marquante les HDL, LDL,
triglycérides, la glycémie, la pression artérielle, et les risques
cardiovasculaires et neurovasculaires au passage…
3/ L’introduction des aliments riches en composés soufrés devrait être
un pilier des précautions alimentaires à prendre en cas de NASH. En effet, les
glucosinolates comme le sulforaphane, le glutathion présent dans les huîtres,
les acides aminés soufrés (cystéine, méthionine, N-acétyl-cystéine… et la
taurine, oui, mais pas celle trop abondante du Red Bull(r) !), l’acide alpha-
lipoïque, l’ergothionéine, l’allicine et la quercétine des alliacées, tous ces
composés abondants dans ces deux grandes familles de légumes et donc dans
une alimentation majoritairement végétale et suivant les saisons, sont
capables d’inhiber ou de freiner de plusieurs façons les phénomènes
inflammatoires conduisant à la fibrose du foie13.
Ces précautions seront toujours bénéfiques quelles que soient les causes
des souffrances du foie : alcool, virus, médicaments parfois indispensables et
souvent assez dangereux pour le foie. Les faiblesses héréditaires du foie,
comme le syndrome de Gilbert, y trouveront un réconfort plus efficace que
celui de manger “léger” dans le style “jambon-coquillettes” ou “jambon-riz
blanc”…
Laissez tomber le jambon dans ces cas-là, c’est mieux. Et choisissez une
soupe de légumes sans féculents, un bouillon de légumes, une tisane, ou
éventuellement un peu de fenouil et de carottes cuits à la vapeur avec
quelques lanières de feuilles de chou. Les tisanes dont nous parlerons
trouveront ici une grande utilité.
Nous avons affaire à un pathogène à tous les effets, mais insidieux, qui
fait partie des meubles et, pire, que l’on cherche à banaliser ou diminuer, et
pourtant…
Que retenir ?
1. Kearns CE, Schmidt LA, Glantz SA. Sugar Industry and Coronary Heart
Disease Research : A Historical Analysis of Internal Industry Documents.
JAMA Intern Med. 2016 ; 176 (11) : 1680 – 1685.
2. Régime excessif et à la mode qui supprimerait tous les sucres d’où qu’ils
viennent. En réalité, s’il est juste pour la santé de supprimer tous les sucres
industriels, il faut garder les sucres des fruits frais de saison et bio, car ils
apportent les fibres nécessaires à l’entretien et au fonctionnement du
microbiote intestinal, base de nos défenses immunitaires.
3. Vous ne perdrez jamais du poids avec ces produits marketing !
4. Marshall, Bonnie M, and Stuart B Levy. “Food animals and antimicrobials
: impacts on human health.” Clinical microbiology reviews vol. 24,4 (2011) :
718-33. doi : 10.1128/CMR.00002-11.
5. Tout à la Vapeur douce - Pourquoi et Comment ?, op. cit.
6. La Vie en abondance (Irène Grosjean, éditions Biovie, 2018).
7. Tout à la Vapeur douce - Pourquoi et Comment ?, op. cit.
8. L’acide ascorbique est bien le meilleur traitement du scorbut, qui se
caractérise par des hémorragies des gencives, des déchaussements des dents,
une fatigue générale et la mort lente.
Le scorbut de l’enfant est la maladie de Barlow (du nom de sir Thomas
Barlow, pédiatre, 1845-1945), très différente du rachitisme, due d’abord à
l’abandon de l’allaitement maternel et son remplacement par le lait de vache
bouilli qui détruit la vitamine C.
9. Al-Ishaq, Raghad Khalid et al. “Phytochemicals and Gastrointestinal
Cancer : Cellular Mechanisms and Effects to Change Cancer Progression.”
Biomolecules vol. 10,1 105. 8 Jan. 2020, doi : 10.3390/biom10010105.
11. M Chandalia, et al. Beneficial effects of high dietary fiber intake in
patients with type 2 diabetes mellitus. May 11, 2000. N Engl J Med ; 342 :
1392-1398.
12. Gepner, Y. et al. The Beneficial effects of Mediterranean diet over low-fat
diet may be mediated by decreasing hepatic fat content. Journal of
Hepatology. Apr 2019.
13. Milito A, et al, Natural Sulfur-Containing Compounds : an alternative
therapeutic strategy Against Liver Fibrosis. Cells. 2019 Oct 30 ; 8 (11).
14. Pr Henri Joyeux, Lutter contre le stress, un remède anti-cancer, éditions
du Rocher, 2016.
15. Rohleder N. Stimulation of systemic low-grade inflammation by
psychosocial stress. Psychosom Med. 2014 ; 76 (3) : 181-189.
16. Powell ND, Tarr AJ, Sheridan JF. Psychosocial stress and inflammation
in cancer. Brain Behav Immun. 2013 ; 30 Suppl : S41-S47.
17. Vere CC, Streba CT, Streba LM, Ionescu AG, Sima F. Psychosocial
stress and liver disease status. World J Gastroenterol. 2009 ; 15 (24) : 2980-
2986.
18. Bajaj JS, Ellwood M, Ainger T, et al. Mindfulness-Based Stress
Reduction Therapy Improves Patient and Caregiver-Reported Outcomes in
Cirrhosis. Clin Transl Gastroenterol. 2017 ; 8 (7) : e108. Published 2017 Jul
27. doi : 10.1038/ ctg.2017.38.
19. Lengacher, C. A., Kip, K. E., Barta, M., Post-White, J., Jacobsen, P. B.,
Groer, M.,… Shelton, M. M. (2012). A Pilot Study Evaluating the Effect of
Mindfulness-Based Stress Reduction on Psychological Status, Physical
Status, Salivary Cortisol, and Interleukin-6 Among Advanced-Stage Cancer
Patients and Their Caregivers. Journal of Holistic Nursing, 30 (3), 170 – 185.
Chapitre II
La phase I
Les enzymes intervenant dans cette première phase ne sont autres que les
cytochromes P450. Ces enzymes sont des “métalloprotéines”, c’est-à-dire
qu’elles ne peuvent révéler leur “site actif ”, sur lequel vient se loger la
molécule à transformer, sans la présence d’un oligoélément métallique. Il
s’agit généralement de fer, de zinc, de sélénium ou de cuivre, jamais
d’aluminium.
D’autres cofacteurs importants interviennent, comme les vitamines du
groupe B sans lesquelles rien n’est possible. Ces réactions consistent en une
“activation” des molécules, dans le but d’obtenir des composés
intermédiaires naturellement plus réactifs que les originaux, et donc souvent
pro-oxydants.
Normalement, leur durée de vie doit être très courte, sans quoi on expose
le foie à leur toxicité, à un fort risque de stress oxydant, potentiellement
destructeur.
Les molécules activées, nous l’avons dit, sont rendues plus réactives. En
d’autres mots, elles ont été oxydées d’une façon ou d’une autre, et rendues à
leur tour plus oxydantes.
Ceci implique qu’une forte activité de détoxication du foie peut exposer
dangereusement à un stress oxydatif, expliquant en bonne partie la
destruction des hépatocytes.
Pour se prémunir contre ces risques, l’architecte du foie a tout prévu, et
possède un système très polyvalent. On trouve des enzymes différentes des
CYP450, nécessitant encore et toujours de bons apports en vitamines,
oligoéléments et minéraux : “superoxyde dismutase”, catalase, et “last but
not least” la “glutathion peroxydase” qui fournit le plus important et efficace
des antioxydants…
Il s’agit bien du “glutathion”, qui a la capacité de neutraliser
définitivement un radical libre oxydant aussi dangereux soit-il. Pour produire
du glutathion, il faut des acides aminés soufrés, dont notamment la cystéine,
que l’on obtient à partir de la méthionine moyennant d’autres
biotransformations dépendantes de l’apport de vitamines B6, 9 et 12, de
vitamines C et E, de sélénium, de cuivre, de zinc… On n’en finit pas…
La protection contre les molécules intermédiaires ne dépend pas que des
actions enzymatiques du foie. Les substances protectrices, considérées
comme “non nutritionnelles” puisqu’elles ne repré- sentent aucun apport
calorique, entrent en jeu.
On trouve ici les polyphénols, les flavonoïdes, les glucosinolates et autres
antioxydants végétaux, dont certains possèdent même des propriétés
hépatoprotectrices dont nous aurons le plaisir de reparler. Certains même,
comme le sulforaphane, sont en mesure d’induire le passage des composés
intermédiaires vers la phase II, réduisant ainsi définitivement le risque de
cytolyse (destruction cellulaire) hépatique.
Les molécules obtenues à la fin de la phase II ne sont autres que des sels
biliaires. Le travail de détoxication par le foie est permanent, même si
l’activité de production d’énergie et de digestion durant le jour peut réduire le
côté “détox”.
C’est pour toutes ces raisons que la stimulation du travail hépatique doit
se faire chaque jour, par les habitudes alimentaires : parce qu’on est exposé à
un environnement qui n’a jamais été aussi pollué, et parce que RIEN n’est
réellement fait pour résoudre ce problème au niveau politique (on parle ici de
changements radicaux, qui pourraient avoir un réel impact sur l’exposition
aux polluants). Pesticides, herbicides, conservateurs, additifs alimentaires,
colorants…
Ils sont très nombreux, et leur toxicité dérange les industriels, qui
s’attachent à produire des études démontrant leur innocuité ou mettant en
doute les preuves scientifiques de leur toxicité. L’affaire du Round-Up en est
un exemple majeur20.
Une bonne compétence hépatique permet aussi d’absorber une partie des
effets du stress dont nous avons parlé. Inversement, comme nous l’avons vu,
un foie trop chargé rend plus vulnérable au stress. La bonne santé du foie
permettra également de mieux tolérer les traitements parfois nécessaires en
cas de pathologies traumatiques, infectieuses, oncologiques…
Quand l’exposition aux toxiques exogènes augmente, c’est justement le
moment de faire en sorte que le foie fonctionne parfaitement, voire de
l’assister un peu plus efficacement, notamment quand vous devez prendre un
médicament, et plus encore quand il vous faut en prendre deux ou trois. Les
experts en toxicologie de toutes les universités du monde assurent que l’on
arrive à savoir assez clairement la façon dont le foie gère jusqu’à trois
médicaments différents pris en même temps. Mais au-delà, on ne le sait plus.
Toutes les situations de polymédication nécessitent un soutien actif des
fonctions du foie, idéalement avant le traitement, le plus souvent pendant
mais avec quelques restrictions, et de toutes façons après. Face aux
traitements de longue durée en revanche, le soutien hépatique n’est pas à
considérer comme une option.
Pour commencer, il faut redire que tout médicament est un poison qui ne
s’ignore pas. C’est précisément pour cette raison que les posologies sont si
précises, avec des doses établies par unité de poids ou surface corporelle à ne
pas dépasser sous peine d’atteindre les seuils toxiques.
Mais certains traitements sont connus pour faire réagir le foie, parfois
jusqu’à l’inflammation : on parle d’hépatite médicamenteuse ou “iatrogène”.
Les plus violents sont généralement les chimiothérapies, dont certaines sont
utilisées dans des pathologies non cancéreuses comme la polyarthrite
rhumatoïde avec le méthotrexate.
Les statines peuvent aussi facilement provoquer l’augmentation des
gamma GT dans le sang, signe de cytolyse (destruction cellulaire) hépatique
indéniable. C’est fréquemment le cas des nouvelles thérapies utilisant les
anticorps monoclonaux, très utilisés dans les pathologies auto-immunes. Mais
d’autres molécules d’usage très courant peuvent donner fort à faire au foie,
comme les antidépresseurs, les anti-inflammatoires, et les antidouleurs dont
le paracé- tamol21. On ne peut oublier les corticoïdes au long cours, dont les
effets métaboliques ont été évoqués plus haut.
Une famille de molécules est souvent laissée de côté, alors que leur
puissance métabolique, et donc leur potentiel toxique, est tout sauf inconnu :
les hormones exogènes ou xénohormones.
Les trois voies de détoxication des œstrogènes sont celles des trois
enzymes majeures du foie les cytochromes P450 1A1, 1B1 et 3A4. Elles
procèdent à l’activation (phase I évoquée), et donnent ainsi des composés
intermédiaires différents.
La voie des CYP 3A4 donne en l’occurrence une molécule (16-alpha,
hydroxy-œstradiol) qui, suite à son activation, devient une molécule plus
active encore, représentant une information œstrogénique décuplée23.
Ce métabolite intermédiaire est d’ailleurs considéré comme un potentiel
marqueur du risque de cancer du sein, de l’ovaire et du col de l’utérus, dont
on sait depuis longtemps que ces cancers sont sensibles aux hormones. On
note d’ailleurs que le risque de cancers de ce type augmente en cas d’obésité,
notamment à cause de l’influence de cet état sur l’activité des enzymes de
détoxication des œstrogènes, nettement impactée24.
Dans certains cas, les symptômes peuvent être plus forts et plus
handicapants, voire s’apparenter à ceux d’un empoisonnement.
La détoxication est une affaire scientifique, et elle est le sujet d’études qui
cherchent d’une part à en démonter les éventuelles hérésies, et d’autre part à
en garder les vrais bénéfices, tout en garantissant le mieux possible la sécurité
des patients. Il faut donc dépister les affirmations abusives sur ce précieux
outil thérapeutique.
Précisons bien, tout d’abord, qu’une cure détox n’a pas pour but, et
encore moins pour effet, de provoquer une perte de poids. C’est pourtant un
bénéfice souvent évoqué, parfois même par les détracteurs des cures détox
qui jugent, par l’absence de perte de poids significative, de la non-efficacité
de ces cures.
Une détox stimule le foie, elle le draine et elle accélère en conséquence le
transit intestinal. Qu’il y ait une perte de poids c’est possible, mais celle-ci est
généralement expliquée par d’autres facteurs, et souvent pas durable.
Les cures détox ne sont pas non plus en mesure de résoudre une
pathologie, pas même hépatique. Bien pensées, elles peuvent être une aide
précieuse pour assister un foie en difficulté – nous en reparlerons –, mais rien
ne prouve ni ne donne à penser que la détoxication puisse être responsable
directement d’une guérison.
Son principal effet est celui d’un laxatif, tout comme le chlorure de
magnésium, et nous verrons que c’est l’une des explications des principaux
effets positifs de la cure de Clark. Le nom de ces sels est associé à la ville
d’Epsom en Angleterre dans le Surrey, très connue pour ses concours
hippiques, et dont l’eau, naturellement riche en sulfate de magnésium,
possède des vertus laxatives connues depuis longtemps.
On dit d’ailleurs que l’eau d’Epsom fait courir les hommes plus vite que
les chevaux… Je vous laisse imaginer où ils vont si précipitamment.
L’utilisation des laxatifs de ce type utilisés de façon excessive peut provoquer
des chutes de tension par déshydratation et hypokaliémie. On évoque aussi
des effets néfastes à fortes doses chez la femme enceinte.
La feuille du noyer est reconnue également pour ses effets positifs en cas
d’insuffisance veineuse et de maladie hémorroïdaire, ce qui lui prête des
effets circulatoires. On lui trouve également des effets antibactériens et
antifongiques, antioxydants et anti-inflammatoires. Quelques publications du
début des années 2000 tendent à corroborer l’usage évoqué dans les
thérapeutiques traditionnelles comme le traitement du diabète et de la
jaunisse, et évoquent un certain effet hépatoprotecteur30.
Globalement, les effets sont associés à l’usage de la feuille, du brou et du
fruit, ce qui pousse à consommer des noix de façon régulière. De là à en faire
un outil privilégié de la détoxication, il y a loin. Nous verrons que la nature
nous propose d’autres outils bien plus efficaces.
L’ornithine est un acide aminé non protéinogène, dont les rôles sont
assez variés, et particulièrement exprimés dans le foie. Elle a une place
centrale dans le cycle de l’urée, indispensable pour l’élimination urinaire de
l’azote en excès dans l’organisme. Une supplé- mentation en ornithine peut
ainsi permettre de favoriser l’excrétion d’ammoniac, et agit donc
sérieusement sur l’élimination hépatique et urinaire des déchets du
catabolisme protéique.
Il n’en reste pas moins que les patients évoquent souvent une
amélioration de leur état, parfois assez marquée. On peut aisément l’expliquer
par l’évolution positive du transit, toujours profitable pour le foie comme
pour le reste de l’organisme, quand l’élimination des matières ne se fait pas
régulièrement.
Il faut souligner, pour finir, que des patients atteints de lithiase ont fait
une échographie avant et après la cure, et que l’image obtenue montrait
clairement que la lithiase était encore présente.
Ce n’est pas surprenant si l’on considère que certains des “calculs”,
arborés parfois triomphalement comme preuve de l’efficacité de ces
“gallblader flush” (littéralement “rinçage biliaire”) ont une taille qui serait
aisément capable de boucher le cholédoque. Leur diamètre est de l’ordre du
centimètre, et certains d’entre eux atteignent une épaisseur de plus de 2 cm.
Impossible de croire qu’ils puissent passer le cholédoque, même fortement
dilaté, sans provoquer des douleurs atroces.
Mais il ne faut pas oublier que tout surdosage pose des risques toxiques.
Leurs détracteurs prêtent souvent aux passionnés de santé naturelle la
conviction que “la nature est foncièrement bonne, et les remèdes naturels sans
danger”.
Rien ne serait plus grave. La nature regorge de poisons des plus
violents, dont certains font encore partie de l’arsenal thérapeutique comme la
colchicine, la belladone, la digitale… consommés sans avis médical
compétent… Attention également à deux plantes très dangereuses : l’aconite
ou arsenic végétal et le laurier rose contenant aussi des “alcaloïdes
cardiotoxiques”.
Pour toutes ces raisons, pour qui n’a pas la possibilité de maîtriser
suffisamment l’utilisation de plantes sauvages, il est préférable de se fier à
des entreprises qui sont en mesure de le faire dans les règles de l’art.
Une autre difficulté est celle du choix de la forme galénique : liquide ?
gélule ?
Il faut aller plus loin que le simple mode d’administration. D’une manière
générale, on préférera les formes liquides aux extraits secs, car le séchage de
la plante et les méthodes d’extraction provoquent la perte de certains
principes actifs volatils. La forme liquide aura donc notre préférence, malgré
son principal défaut : le goût !
Il faut reconnaître que la plupart des plantes aux vertus hépatiques sont
amères. C’est d’ailleurs un des éléments caractéristiques des plantes
hépatiques, repéré depuis la haute Antiquité, à tel point que l’idée est bien
ancrée dans l’esprit des gens que “plus le remède est mauvais, plus il est
efficace”.
On peut trouver différents types de formes liquides : teinture-mère, extrait
fluide (Extrait de plantes standardisée = EPS), (Suspensions intégrales de
plantes fraîches = SIPF). Leur supériorité réside dans le fait que ces formes
liquides sont issues de techniques permettant d’utiliser la plante fraîche dans
sa totalité (totum), et donc de bénéficier de l’intégralité de ses effets
thérapeutiques, y compris de ceux, probablement encore nombreux, que l’on
ne connaît pas.
Quoi de plus courant qu’un citron ! Facile à se procurer, présent sur nos
étals en toutes saisons (même si le fruit d’hiver est de bien meilleure qualité),
on l’apprécie sous toutes les formes possibles, à tel point qu’on en oublie ses
qualités thérapeutiques.
On pense bien sûr à la vitamine C, dont l’association avec la saveur
citronnée ou orangée est devenue un cliché absolu de l’industrie agro-
alimentaire. Mais il faut aller bien plus loin. On utilise d’ailleurs le fruit et
son écorce (zeste) pour y trouver un maximum de principes actifs, sous forme
d’huile essentielle, de teinture-mère ou de macérat glycériné.
On veillera à choisir des citrons bio, non traités (avant comme après
récolte), quand ils sont de saison, et après les avoir correctement nettoyés. À
votre santé !
Cette plante porte un nom poétique, lié aux taches blanches présentes sur
les feuilles. La légende raconte en effet que quelques gouttes du lait de la
Vierge, alors qu’elle allaitait Jésus à l’abri d’un bosquet de chardons lors de
la fuite en Égypte, tombèrent sur leurs feuilles.
Son utilisation est donc très ancienne, déjà évoquée dans les écrits de
Pline l’ancien, et longuement utilisée tout le long du Moyen Âge. Son
utilisation culinaire s’est quasiment perdue, mais les racines peuvent être
utilisées comme les salsifis, les nervures de la feuille comme des cardes ou
des côtes de bettes. Les jeunes pousses peuvent être consommées comme les
asperges et les boutons floraux comme des artichauts.
Les études tendent à confirmer que ses intérêts sont très nombreux, le
plus visible étant apporté par ses propriétés colorantes (E100), parfois
désagréables quand il s’agit de l’éplucher. Le principe actif est
justement le fameux pigment appelé curcumine, associé à quelques
autres molécules de structures et propriétés similaires.
Il s’agit, là encore, d’outils à employer avec une aide fiable, sous contrôle
médical, pour que le médecin décide, si la situation le permet, de faire
évoluer les thérapies allopathiques.
On conseille généralement l’utilisation combinée de la pipérine (principe
actif du poivre) pour décupler la capacité d’absorption de la curcumine.
Cette combinaison est à éviter en cas de troubles inflammatoires digestifs.
On peut en obtenir les bénéfices en utilisant un extrait de bonne qualité dans
la gastronomie du quotidien, qui viendra assaisonner les soupes, poissons,
adoucir une mayonnaise et colorer un jus de fruits ou de légumes.
Le desmodium adscendens
Cette plante nous vient d’Afrique de l’Ouest, où elle est utilisée depuis
des temps immémoriaux pour soigner bien des maux – jaunisse, allergies,
asthme… En Amérique latine, elle était plus utilisée contre l’épilepsie.
Rapporté en France à l’orée des années 70, le desmodium a tout d’abord
suscité de la méfiance, pour être finalement reconnu par les agences
nationales de sécurité sanitaire, notamment concernant ses propriétés
hépatoprotectrices. De fait, ce sont ses effets dans les hépatites virales qui ont
fait remarquer cette plante.
Les principes actifs sont encore nombreux : flavonoïdes, tanins,
anthocyanes, dont les activités antioxydantes sont fréquemment retrouvées
dans les végétaux. Ce sont surtout les “saponosides triterpénoïdiques”
(“soyasaponines”), que l’on trouve également dans le soja, qui attirent
l’attention15.
Ces propriétés sont très bien expliquées par cette belle étude de mars
202016 : protection hépatique contre la toxicité du tétrachlorure de carbone,
protection antioxydante notamment sur les lipides des membranes cellulaires,
protection contre les nuisances du virus de l’hépatite C.
Son faible effet sur les enzymes hépatiques de phase I (CYP2E inhibé,
CYP2B1 et CYP2B2 stimulés) ne justifie pas que l’on craigne une interaction
fâcheuse avec les traitements.
Quoi de plus antipathique que l’ortie, nous direz-vous… elle envahit les
bords des routes, colonise les jardins, et barre efficacement la route à la
cueillette des framboises, des fraises et des mûres !
Son nom sonne comme une menace, et se réfère à son côté urticant, que
l’on connaît trop bien. Les auteurs médiévaux l’opposaient à la rose, pour
signifier le pire, et pourtant elle a bien des services à nous rendre. Elle est
utilisable en tisane, mais aussi en soupe, usage qui s’est perdu mais que vous
souhaiterez peut-être explorer après avoir lu ces lignes.
Elle agit sur le rein, facilitant l’élimination de l’urée, de l’acide urique et
du chlore, ce qui explique un léger effet positif sur la pression artérielle. Cet
effet diurétique est aussi apprécié en cas de cystite, car il permet de bien
diluer les urines et d’en réduire l’acidité. Elle possède également des effets
anti-inflammatoires, utilisés dans les thérapies naturelles de la
rhumatologie20.
Le romarin
Il était utilisé dans les rituels funéraires des anciens Égyptiens. Les Grecs
antiques et les Romains en faisaient grand usage (Pline l’Ancien et
Dioscoride, au premier siècle).
Charlemagne, passionné par la médecine de son époque, très férue de
phytothérapie, ordonna qu’on le cultivât dans tous les jardins botaniques,
monastiques et dans les fermes.
Le climat méditerranéen lui est plus propice, ce qui explique qu’il fasse
partie des herbes aromatiques dites “de Provence”, fleurons de la diète
méditerranéenne, avec le thym et bien d’autres encore. Chacun de ces trésors
regorge de composés précieux pour la santé, que nous ne pourrons détailler
ici. Il faut cependant tenir compte de leur action sur la santé, grâce à un usage
régulier, pour ne pas dire quotidien dans la gastronomie.
Il faudrait parler du miel, et pas seulement celui du romarin qui est l’un
des plus étudiés. On trouve des études évoquant certains effets positifs sur les
hépatites, ainsi que des vertus anti-infectieuses pour le miel de manuka et le
miel de romarin… mais le miel, ainsi que les six autres trésors de la ruche,
fait déjà l’objet d’un livre37 et demeure un sujet inépuisable à découvrir sans
cesse.
Il reste sur la terre encore beaucoup d’autres plantes dont nous n’avons
pas parlé. Certaines font d’ailleurs partie intégrante d’approches
traditionnelles séduisantes pour leur côté exotique : ayurvéda, médecine
traditionnelle chinoise… Mais on trouve leurs équivalents sous toutes les
latitudes, donc pas besoin d’aller chercher à des milliers de kilomètres ce
qu’on a déjà à disposition.
Les polymédications
Plutôt que d’imposer des vaccinations, les pays riches doivent aider les
pays en voie de développement à installer le plus largement les mesures
d’hygiène qui ont fait leurs preuves : eau courante, toilettes, évacuation et
traitement des eaux usées.
Le virus ne se transmet pas par la salive ou par contact physique, mais par
le sang, les produits sanguins ou du matériel (mal désinfecté) qui a été en
contact avec du sang. Depuis les années 90, les produits issus des dons de
sang pour transfusions sanguines sont contrôlés avant utilisation.
Les risques les plus importants sont chez les personnes qui se droguent, se
font tatouer ou portent des piercings sans utiliser les précautions élémentaires
d’antisepsie et de stérilisation du matériel (acupuncture).
Les voyages dans les pays où l’on sait que ces parasites sont présents
impliquent plus de précautions : se méfier des eaux stagnantes, ne pas boire
n’importe où, prudence avec les animaux que l’on ne connaît pas (pouvant
être porteurs de parasites)…
La généralisation d’un tel vaccin chez les enfants, dès 2 mois après la
naissance, est une erreur, quoi qu’en pensent les fabricants et certains
spécialistes qui ne disent jamais leurs liens avec l’industrie
pharmaceutique.
C’est dire l’importance des informations livrées par cet ouvrage destiné
au grand public d’abord, et évidemment à toutes les professions de santé.
Conclusion
Introduction
PARTIE I
Foie, glande hépatique, plaque métabolique, qui suis-je ?
CHAPITRE I
Mon lieu de résidence et mes axes vasculaires
Ma situation entre tube digestif (estomac-intestin) et thorax
À cheval sur le plus grand axe veineux du corps : la veine cave
Les circulations vasculaires à l’entrée, chargées des nutriments, et à la sortie
de l’éponge hépatique
Le principal réseau de sang entrant dans le foie est veineux, donc peu
oxygéné
Le deuxième réseau de sang entrant dans le foie vient du cœur, il est bien
oxygéné
Les sorties du foie : un autre réseau veineux très différent
Les voies biliaires dans le foie et la vésicule biliaire
CHAPITRE II
Ma construction embryologique
Origine et apparition du foie
Le premier bourgeon est celui du foie.
Le second bourgeon est l’arbre biliaire
Connexion au cordon ombilical : la veine ombilicale, nourricière de
l’embryon et du fœtus
Les deux fonctions majeures et vitales du foie pendant la vie embryonnaire :
fabriquer les globules du sang et le détoxiquer
La formation des globules du sang ou fonction hématopoïétique du foie :
les rouges, les blancs et les plaquettes nommées aussi thrombocytes
La fonction de détoxication du sang et la mort des globules rouges en
particulier
La maturite hépatique progressive, du fœtus au nouveau-né
De l’oxygène maternel par le cordon ombilical à l’oxygénation
pulmonaire du nouveau-né
La fin du cordon ombilical, le nouveau-né oxygéné par ses poumons
Pourquoi la peau du nouveau-né peut-elle être jaune pendant quelques
jours ?
Pourquoi, quand l’ictère persiste, parle-t-on de risque d’“ictère
nucléaire du nouveau-né” ?
CHAPITRE III
300 milliards de cellules et leurs rôles
Une cellule incroyable, l’hépatocyte,“bipotente” source de la régénération du
foie !
Les 5 cellules assistantes des hépatocytes travaillent ensemble avec des
fonctions spécifiques
L’organisation spatiale des cellules dans le foie
Les très importantes défenses immunitaires
La réception des antigènes alimentaires par la veine porte
Une large population de lymphocytes dans le foie en plus des
lymphocytes circulants
L’activation dans le foie des lymphocytes T CD8 +
Les réponses immunes efficaces et l’auto-immunité encore mystérieuse
stimulent les chercheurs
Contre virus et bactéries la réponse du foie est différente
CHAPITRE IV
Les grandes et petites fonctions du foie
Parmi les premières fonctions, la biosynthèse du cholestérol
La réception des nutriments par le foie
La formation de la bile pour digérer les graisses en association avec le suc
pancréatique : une action conjointe
Composition et rôles de la bile et du suc pancréatique
La bile et son stockage
Les sels biliaires
Le suc pancréatique
Digestif et détox ?!
La bile et ses chemins : un recyclage astucieux et économique des sels
biliaires et du cholestérol
Comment expliquer les calculs dans la vésicule biliaire
Les biosynthèses vitales : le glycogène, le cholestérol, les facteurs de la
coagulation, les protéines, les enzymes
Le stockage à flux tendu des glucides sous forme de glycogène
Le foie, le sport et l’endurance
Les sources d’énergie : question d’intensité !
La place réelle des glucides dans la performance
Quelles réserves énergétiques ? Pour faire quoi ?
Quand y’en a plus, y’en a encore
Pas de sport = pas de féculents-farineux (pâtes, riz et pains blancs,
pommes de terre et légumineuses trop cuites) ?
Des acides aminés et de nombreuses protéines
Les protéines de la coagulation
Les protéines de transport : du fer, du cuivre, des hormones
Les Protéines de la phase aiguë (PPA) en cas d’inflammation
Vitamine C et Protéines de la phase aiguë (PPA)
Du cholestérol et des triglycérides (TGL)
À propos du cholestérol
Les triglycérides (TGL) et leur alliance néfaste avec les sucres et les
alcools
Le foie : mon spécialiste “détox” !
Une détoxication ciblée
Mais quelles sont ces molécules toxiques ?
Les conséquences éco-toxicologiques
La dégradation des protéines alimentaires et le foie : ammoniac, urée,
acide urique
La dégradation des globules rouges passe par le foie
Et l’alcool : point trop n’en faut, de la stéatose à la cirrhose
Les enzymes majeures du foie
1 -Alanine amino-transférase (ALAT ou SGPT)
2- Aspartate amino-transférase (ASAT ou SGOT)
3- Gamma-glutamyl-transférase (Gamma GT, souvent abrégée en GGT)
4- Phosphatase alcaline (PAL)
CHAPITRE V
Régénération et tolérogénie
Seul organe capable de se reconstruire entièrement par régénération
Un nouveau concept pour le foie : la “tolérogénie”
Des perspectives immunologiques en thérapie
PARTIE II
Les souffrances de votre foieQuand le foie souffre : les hépatopathies
CHAPITRE I
Les signes traduisant la souffrance du foie
Les signes d’alerte et d’évidence clinique
Les signes biologiques : résultats dans une prise de sang
Les enzymes du foie
Les signes d’inflammation
Les facteurs de la coagulation en trop ou trop réduits
Les signes liés aux troubles de production et/ou d’évacuation de la bile
Des signes précoces discrets, mais décelables au quotidien
CHAPITRE II
Les maladies les plus fréquentes du foie chez le nourrisson et le jeune
enfant
L’atrésie des voies biliaires
Le syndrome d’Alagille
Le kyste du cholédoque
L’hépatoblastome
La tyrosinémie héréditaire
CHAPITRE III
Les maladies les plus fréquentes du foie chez l’adulteLes insuffisances
hépatiques des plus simples aux plus graves
La maladie de civilisation du foie la plus répandue aujourd’hui : le foie gras
ou stéatose hépatique et la NASH
D’abord trop de sucres et en route vers l’alcool sans alcoolisme
Le syndrome métabolique, avec en toile de fond toujours la même cause :
l’alimentation “occidentalisée”
Quand l’alcoolisme est associé
Pour affirmer le diagnostic, l’imagerie médicale est non invasive
Les pathologies associées conséquences des stéatoses
Les hépatites virales A, B, C, D, E, F, G
L’hépatite A vous “peint” en jaune
L’hépatite B vous fatigue énormément
L’hépatite C : pas de vaccin contre des pratiques à risques, mais des
progrès thérapeutiques fulgurants
L’hépatite D
L’hépatite E, virus de l’eau polluée
L’hépatite F : encore un mystère
L’immunité contre l’hépatite G
Les cirrhoses jusqu’à la fibrose du foie
Les causes des cirrhoses
Les symptômes de la cirrhose
Les complications classiques de la cirrhose
La fibrogenèse
La fibrose du foie évaluée sans la biopsie hépatique
Les marqueurs de fibrose
Les scores de la fibrose : le fibrotest
Les maladies auto-immunes du foie
La cirrhose biliaire primitive (CBP)
La cholangite sclérosante primitive (CSP)
L’hépatite auto-immune ou hépatite chronique active
Les abcès du foie
L’abcès après ponction du foie
L’abcès amibien
Les parasitoses qui atteignent le foie
Le paludisme : le moustique, l’anophèle en cause
L’Hydatidose hépatique : le chien en cause
L’Échinococcose alvéolaire : le renard en cause
Les schistosomiases ou bilharzioses : un ver plat en cause
La cysticercose : le porc en cause
La leishmaniose viscérale ou kala-azar : un insecte phlébotome en cause.
La douve du foie ou fasciola hepatica : un trématode en cause
L’anaplasmose humaine : les tiques en cause
Les tumeurs bénignes ou malignes du foie
Des hyperplasies aux “adénomes” bénins
Les angiomes du foie : origine congénitale et sans danger
Les tumeurs malignes : cancers primitifs ou secondaires
L’hépatite fulminante gravissime
Des virus, des champignons, des médicaments en cause
La destruction du foie par nécrose de ses propres cellules
Les signes cliniques et biologiques
La transplantation hépatique pour hépatite fulminante : une super
urgence
CHAPITRE IV
Les maladies les plus fréquentes des voies biliaires
L’inflammation-infection de la vésicule biliaire
Les calculs de la vésicule biliaire et les cholécystites
La lithiase ou les calculs des voies biliaires
Les cancers des voies biliaires
CHAPITRE V
Les maladies génétiques de surcharge
Trop de fer dans le foie : l’hémochromatose
Une hormone hépatique insuffisante : l’hepcidine
Le gène en cause : le “HFE” et la transmission
Le fer dans notre organisme
Le rôle de l’hepcidine fabriquée par le foie
Un peu d’histoire pour mieux comprendre la plus fréquente des maladies
génétiques
Pourquoi le diagnostic est trop tardif
Les signes articulaires associés au diabète doivent faire penser à
l’hémochromatose
Penser à l’hémochromatose face aux signes suivants chez un sujet jeune,
autour de 20-35 ans
Les tests biologiques pour affirmer le diagnostic
Vers un dépistage généralisé ?
Le diagnostic d’hémochromatose héréditaire est fait trop tard entre 50 et
70 ans
Le traitement se résume encore à l’antique saignée !
Trop de cuivre dans le foie : la maladie de Wilson
Le diagnostic de la maladie de Wilson
La cause génétique
Des conseils nutritionnels
La polykystose hépatorénale
Quelles anomalies hépatique et rénale ?
Des complications essentiellement rénales
La génétique en cause
La fabrication des kystes : la kystogenèse
Au niveau du foie
CHAPITRE VI
Éviter les maladies du foie
Alcools et alcoolisme
Prudence chez les sportifs
Les mauvaises habitudes alimentaires : attention aux sucres réels et cachés
Le cannabis : des récepteurs spécifiques jusque dans le foie
L’association cannabis et alcool : une double intoxication aux conséquences
pouvant être gravissimes
Les médicaments toxiques pour le foie : les iatrogénies
Conclusion de la partie II
PARTIE III
Prendre soin de son foie
CHAPITRE I
La gastronomie qui respecte le foie
Les grands principes
Donner moins de travail au foie
Les premières fake news en matière de nutrition
Manger moins de féculents et éviter le grignotage
Réduire la consommation de sucres simples raffinés
Aliments ultra-transformés : attention danger, publicités mensongères !
Les vraies qualités du bio ? Attention au marketing industriel !
Les produits animaux de moins en moins
Alléger les repas, comment faire ?
Stimuler et protéger le foie au quotidien ?
Plus de végétaux frais, de saison et légumineuses vivantes
Plus de minéraux, comment ? Du potassium et du calcium végétal !
Des compléments alimentaires si vous mangez mal
Plus de vitamines et antioxydants, comment ? Naturellement !
Plus de crucifères, alliacées, pourquoi ? Comment ?
La belle histoire de la vitamine C
La détox, c’est chou ! Les sulforaphanes
Nutrition et cancer : les bonnes habitudes pour éviter les récidives
Et les épices et assaisonnements ?
Apres la fête, compenser les excès ?
Le jeûne, une option intéressante mais limitée
Jus de fruits frais, légumes, tisanes, bouillons, des outils intéressants
Une journée légère pour le foie : quels menus ?
Ne risque-t-on pas des carences ?
Quand le foie ne va pas bien
Stéatose, NASH, cirrhose : tous à éviter
Le foie et les stress
Le stress, c’est quoi ?
Les conséquences du stress
Et alors, que faire face au stress ?
CHAPITRE II
La détox du foie : mythe ou réalité ? Il n’est jamais trop tard !
Les fondements scientifiques de la détoxication
Rendre les toxines solubles pour les éliminer : plusieurs étapes
La phase I
La phase intermédiaire : des enzymes puissants
Ce que la détoxication fait et ne fait pas
Attention aux fake news qui exploitent les candides
Catabolisme ou destruction des toxines “exogènes”
Les nombreux médicaments les plus hépatotoxiques
Catabolisme ou destruction des toxines “endogènes”
La crise curative est-elle possible ?
Ce que la détox ne fait pas
La cure du “Dr” Clark, naturopathe : qu’apporte-t-elle vraiment ?
CHAPITRE III
Une phytothérapie pour le foie
Les plantes : quelle utilité et quelle utilisation ?
L’action des plantes sur le foie
Cholérétique et/ou cholagogue
Les plantes qui aiment le foie
L’Artichaut (Cynara Scolymus)
La Bardane (Arctium Lappa)
Le citronnier (citrus limon)
Le chardon Marie (silybum marianum)
Le curcuma (curcuma Longa)
Le desmodium adscendens
Le fumeterre (fumaria officinalis)
L’ortie (urtica dioica)
Le pissenlit (taraxacum officinale)
Le radis noir (raphanus sativus)
Le romarin
Les synergies de plantes ?
Et les autres plantes ?
Les compléments alimentaires détox ?
Quand doit-on faire une détox ?
Quand vaut-il mieux ne pas la faire ?
Une saison pour la détox ou toutes les saisons ?
Le meilleur moment dans la journée
Les polymédications
Éviter la crise curative ?
Des moments où la détox est incontournable
CHAPITRE IV
Les protections virales, bactériennes et parasitaires
Les vaccinations contre les hépatites A et B
La vaccination contre l’hépatite B devenue obligatoire dès 2 mois après
la naissance. Une aberration qui rapporte à qui ?
Les protections contre le virus de l’hépatite C et des autres hépatites
Les protections contre les parasites
CHAPITRE V
Quand il faut changer le foie :transplantation et suppléance hépatique
Les indications de la transplantation
Qu’est-ce qu’une transplantation totale ou partielle, donneur vivant ?
Comment vit-on avec un foie “tout neuf” ?
L’avenir des foies artificiels : l’obstacle de l’épuration biliaire
Nos recherches avec les gros animaux dans les années 80 après
hépatectomie totale ou subtotale
Les recherches avec les petits animaux : vers des mini-foies fonctionnels
Achevé d’imprimer par
Nouvelle Imprimerie Laballery,
Allée Louis Blériot, 58500 Clamecy en octobre 2020
N° d’imprimeur : 010001
Imprimé en France