L'impact de La Cohésion: A. Les Facteurs Structurels

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1.

L’impact de la cohésion
L’objectif du travail en groupe est d’atteindre un résultat collectif. Ce résultat
est mesuré en termes d’efficacité par l’organisation et de satisfaction par les
membres du groupe.

Lorsqu'un groupe d'individus, aux personnalités différentes,


travaillent ensemble ou se réunissent pour atteindre un objectif commun, on
peut s'attendre à des effets positifs ou négatifs sur les résultats attendus.
Exemple : une équipe sportive solidaire obtient de meilleurs résultats qu’une
équipe dont les membres sont individuellement performants mais désunis.

Il est démontré que l’existence d’une cohésion entre les membres d’un


groupe peut faire perdurer et réussir le groupe, même dans des conditions
hostiles.
Exemples : explorateurs, navigateurs, prisonniers de guerre.
Elle se traduit par des attitudes d’estime, d’amitié, de sympathie.

L’absence de cohésion au sein d’un groupe peut engendrer des difficultés


de commandement, de discipline, de motivation.
Exemple : équipages militaires.
Elle se traduit par des attitudes de rejet, d’antipathie, de mésestime.

L’efficacité d’un groupe restreint et la satisfaction de ses membres tiennent


donc pour une grande part à sa cohésion.

2. Les facteurs de cohésion


La cohésion du groupe est liée à un certain nombre de caractéristiques. On
distingue deux catégories.
a. Les facteurs structurels
• La taille du groupe
Un groupe de taille réduite a plus de facilité d’être uni qu’un
groupe dont l’effectif est nombreux.

• L’homogénéité du groupe
Plus le groupe est homogène, c’est-à-dire plus ses membres ont
des caractéristiques communes, plus il est cohérent.

• La stabilité
Un groupe dont le taux de rotation est faible est plus uni qu’un
groupe dont les membres se renouvellent souvent.
b. Les facteurs d’ordre socio-affectif
Ils relèvent d’attitudes et de comportements individuels au sein du
groupe, de phénomènes d’attraction et de rejet.

Si l’on reprend le cas d’une équipe sportive, chaque facteur est


illustré d’un exemple.

• La qualité des relations


Une communication de bonne qualité entre les membres de
l’équipe facilite l’entente et les accords collectifs.

• La motivation des membres


La nécessité de se maintenir dans la compétition contribue à
motiver l’équipe.

• La réussite
Les succès précédents remportés par l’équipe l’incitent à
poursuivre dans la recherche d’une réussite collective.

• L’existence d’une menace extérieure


La rivalité avec une équipe concurrente tend à resserrer les liens
de solidarité interne.

• Le partage d’une culture


Le souhait des membres d’appartenir à l’équipe et de partager son
image renforce la cohésion.
L’essentiel

Le degré de cohésion du groupe a un impact sur son efficacité et sur


la satisfaction de ses membres.
Les facteurs structurels du groupe, tels que la taille, l’homogénéité, la
stabilité, exercent une influence objective sur la cohésion du groupe. Celle-ci
peut être renforcée ou non par des facteurs socio-affectifs : la qualité des
relations entre les membres du groupe, la motivation, la réussite, l’existence
d’une menace extérieure, ainsi que le désir de chacun d’appartenir au groupe.
«  La valeur de l’équipe n’est pas fonction de l’addition des capacités individuelles, mais de
leurs combinaisons dans une complémentarité active.  » Raymond Chappuis

Une équipe n’existe et ne se donne efficacement à son travail que dans la mesure où
elle présente une certaine cohésion.

En physique, la cohésion indique « la force qui unit les molécules d’un liquide ou d’un
solide ».

Ainsi, appliquée à un groupe, la notion de cohésion renvoie aux facteurs qui


maintiennent ensemble les membres d’un groupe et leur permettent de
résister aux forces de désintégration.

Le degré d’attraction du groupe

Le degré de cohésion dépend, pour les membres du groupe, du degré


d’attraction de celui-ci. Cette « valeur attractive » est fonction de l’intérêt des
personnes pour les activités du groupe et son mode d’organisation. Cet intérêt
est optimisé lorsque les éléments suivants sont clarifiés :
 Les objectifs qui déterminent le sens de l’action menée.
 Les modalités de participation : rôles attribués à chacun, évolution de
ces rôles.
 L’organisation matérielle.
 Le style de leadership.

La situation d’être en groupe pose ainsi « le problème de l’humain » à savoir celui
de l’expression de la sensibilité humaine et de ses difficultés relatives au degré
de fragilité et de maturité de chacun face à autrui.

Lorsqu’une cohésion suffisante existe, le groupe devient ainsi un lieu de


développement de la personne en ce sens qu’il peut permettre à chacun de mûrir
en développant les capacités suivantes :
 Aller vers les autres
 S’adapter aux modes de fonctionnement des autres
 Savoir accepter les frustrations
 S’affirmer dans le respect de l’autre
 Apprendre de ses erreurs
 Être créatif

Par ailleurs, il existe plusieurs éléments psychologiques qui sont sources de


confiance relationnelle au sein d’une équipe :
 La satisfaction des besoins fondamentaux (besoin de sécurité, de
reconnaissance, d’écoute, d’échange, d’appartenance, d’évolution).
 L’attrait d’un but collectif qui développe la motivation et l’initiative
personnelle.
 Le développement d’affinités personnelles avec d’autres membres de
l’équipe.

Les difficultés au sein d’une équipe ne peuvent être dépassées que grâce à un
certain degré de cohésion. Pour créer cette cohésion relationnelle, il s’agit de
développer l’esprit de coopération.

La rivalité et la méfiance étant les pires ennemis de la coopération, il est


indispensable de créer la confiance pour générer l’« esprit d’équipe ».

Cette confiance s’établit progressivement au fil du temps et est le fruit d’un


processus, c’est-à-dire du passage à travers plusieurs étapes distinctes :

Le groupe informel

Lorsque des personnes se rencontrent et se réunissent pour la première fois dans


un lieu, elles ne sont pas immédiatement opérationnelles. Elles le deviennent au fur
et à mesure que l’organisation, les objectifs et les rôles de chacun se
clarifient. Une majorité de personnes sont intérieurement inquiètes, voire
anxieuses durant cette phase. Les échanges sont peu nombreux et souvent
stéréotypés.

Le groupe fusionnel

Après la phase d’incertitude, les personnes sont rassurées lorsque les objectifs
commencent à être clarifiés et qu’une première organisation se met en place. Le
sentiment d’appartenance au groupe est mis en avant. Le désir d’intégration de
chaque personne est vécu comme essentiel. On parle plus du groupe en tant
qu’entité que des individus eux-mêmes. Le groupe est également à cette étape plus
centré sur sa construction et son existence que sur son efficacité à proprement
parler.

Le groupe conflictuel

Le désir de différenciation caractérise la phase conflictuelle où les leaders


s’affirment, où les tensions entre personnes sont latentes ou ouvertes, les
divergences de points de vue sur les stratégies, l’organisation ou les objectifs
s’expriment, les enjeux de pouvoir se manifestent. Le groupe devient alors un «
espace de tensions ». Le risque de cette étape est l’éclatement du groupe s’il ne sait
pas maintenir sa cohésion naissante. Par ailleurs, l’avantage de cette étape
est l’accroissement de la productivité et une plus grande créativité. La présence
et l’action d’un leader d’équipe, conscient de cette étape idéalement, sont alors fort
utiles pour réguler cette phase sensible.

Le groupe-équipe
Lorsque les tensions, liées aux divergences ou aux incompréhensions, ont été
exprimées et dépassées, un sentiment d’appartenance est intériorisé par les
membres du groupe. Les compétences diverses et les différences interpersonnelles
sont acceptées ce qui permet un échange libre et authentique des idées et des
appréciations.

Une équipe est ainsi un groupe restreint travaillant vers un but commun clarifié.
Toutes les personnes se connaissent et ont la possibilité d’échanges relationnels
directs. Les rôles de chacun sont également clairs et acceptés par tous.

Une équipe est donc un groupe parvenu à maturité. Les membres du groupe étant
suffisamment rassurés et reconnus font preuve de motivation par rapport au travail
et aux objectifs, de solidarité et d’entraide, de communication active. Ils commencent
ainsi inconsciemment à développer une culture commune.

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