Réanimation Du Nouveau-Né en SALLE DE NAISSANCE
Réanimation Du Nouveau-Né en SALLE DE NAISSANCE
Réanimation Du Nouveau-Né en SALLE DE NAISSANCE
Réanimation du nouveau-né en
salle de naissance
I Préambule......................................................................................................................................... 6
I.1 Le code de déontologie.............................................................................................................. 6
I.2 Le droit de prescription............................................................................................................ 7
I.3 Le référentiel des métiers..........................................................................................................7
II Adaptation à la vie extra-utérine...................................................................................................9
II.1 Adaptation respiratoire........................................................................................................... 9
II.1.1 In utero.............................................................................................................................. 9
II.1.2 A la naissance....................................................................................................................9
II.2 Adaptation circulatoire..........................................................................................................10
II.2.1 In utero............................................................................................................................ 10
II.2.2 A la naissance..................................................................................................................11
II.3 Thermorégulation.................................................................................................................. 12
II.3.1 In utero............................................................................................................................ 12
II.3.2 A la naissance..................................................................................................................12
II.4 Régulation glycémique...........................................................................................................13
II.4.1 In utero............................................................................................................................ 13
II.4.2 A la naissance..................................................................................................................13
II.5 Définition et physiopathologie de l’asphyxie périnatale.....................................................14
II.5.1 In utero............................................................................................................................ 14
II.5.2 A la naissance..................................................................................................................15
III Reanimation en salle de naissance............................................................................................. 17
III.1 Anticipation...........................................................................................................................17
III.1.1 Anticiper les situations à risque...................................................................................17
III.1.1.1 Facteurs de risque maternel.................................................................................17
III.1.1.2 Facteurs de risque foetaux................................................................................... 17
III.1.1.3 Facteurs de risque obstétricaux........................................................................... 18
III.1.2 Un personnel qualifié....................................................................................................18
III.1.3 Du matériel prêt............................................................................................................ 18
III.1.3.1 Dans la salle de réanimation ............................................................................... 19
III.1.3.2 Pour le séchage...................................................................................................... 20
III.1.3.3 Pour la désobstruction des voies aériennes supérieures.................................... 20
III.1.3.4 Pour la ventilation................................................................................................. 20
III.1.3.5 Pour l’intubation................................................................................................... 20
III.1.3.6 Pour l’administration de médicaments............................................................... 20
III.1.3.7 Médicaments..........................................................................................................20
III.1.4 De la rapidité................................................................................................................. 21
INTRODUCTION
L’asphyxie néonatale est responsable de 19% des morts néonatales observées dans le
monde. Il s’agit principalement d’enfants nés prématurément ou de faible poids de
naissance (inférieur à 1500g) et si les véritables réanimations ne concernent que 1% des
nouveau-nés, 10% nécessiteront une prise en charge particulière à la naissance. ( [1] )
Les résultats de l’enquête périnatale de 2010 montrent une augmentation régulière du taux
de prématurité ; de 4.5% en 1995 à 5% en 2003 il atteint aujourd’hui 5.5%, soit 6.6% des
naissances vivantes. La proportion d’enfant de faible poids suit la même évolution, passant
de 4.6% en 1995 à 5.1% en 2010. ([2] )
Pourtant, les progrès réalisés au cours des 30 dernières années dans le suivi des
parturientes et les soins aux nouveau-nés ainsi que la réorganisation des soins périnataux
en réseaux, ont remarquablement amélioré la prise en charge des enfants à la naissance,
permettant d’atteindre aujourd’hui d’importants taux de survie sans séquelle majeure.
Plus de la moitié des réanimations sont prévisibles, permettant une orientation anténatale
vers un niveau de soins adapté et au pédiatre d’être présent pour prendre en charge
l’enfant en difficulté. L’implication de la sage-femme dans la réanimation néonatale est donc
fortement influencée par la présence du pédiatre. Cependant, en cas de détresse néonatale
imprévisible ou en l’absence du pédiatre, la sage-femme, présente à chaque naissance, est
amenée à débuter seule les gestes de réanimation dans 20 à 40% des cas. ([3] )
Améliorer la sécurité des enfants nécessite la maîtrise des gestes, en passant par la
formation initiale et la formation continue tout au long de la vie professionnelle.
I PRÉAMBULE
Aucun texte législatif ne détermine précisément les actes que les sages-femmes sont à
même de réaliser au cours d’une réanimation néonatale.
Article R.4127-315 :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=D5BD9336F2B7EAF578C6A
FA3810C54DC.tpdjo05v_1?
idArticle=JORFARTI000002028676&cidTexte=JORFTEXT000000421679&dateTexte=&cat
egorieLien=id
Une sage-femme qui se trouve en présence d'une femme enceinte, d'une parturiente, d'une
accouchée ou d'un nouveau-né en danger immédiat ou qui est informée d'un tel danger doit
lui porter assistance ou s'assurer que les soins nécessaires sont donnés.
Article R.4127-325 :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=D5BD9336F2B7EAF578C6A
FA3810C54DC.tpdjo05v_1?
idArticle=JORFARTI000001843424&cidTexte=JORFTEXT000000421679&dateTexte=&cat
egorieLien=id
Dès lors qu'elle a accepté de répondre à une demande, la sage-femme s'engage à assurer
personnellement avec conscience et dévouement les soins conformes aux données
scientifiques du moment que requièrent la patiente et le nouveau-né. Sauf cas de force
majeure, notamment en l'absence de médecin ou pour faire face à un danger pressant, la
sage-femme doit faire appel à un médecin lorsque les soins à donner débordent sa
compétence professionnelle ou lorsque la famille l'exige.
Article R.4127-304 :
http://legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?
idArticle=LEGIARTI000006913100&cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=
Après la naissance, elle dispense les soins au nouveau-né et pratique, si nécessaire, les
premiers gestes de réanimation dans l’attente du pédiatre.
L’arbre aérien est rempli d’un liquide sécrété par les cellules alvéolaires : le liquide
pulmonaire, dont la composition est proche de celle du liquide amniotique. Cette sécrétion
est d’environ 250 ml/24h à terme et le volume total de liquide dans les poumons est
d’environ 30ml/kg en fin de grossesse. Il joue un rôle facilitant dans l’ouverture des alvéoles
pulmonaires, même si sa production diminue dans les 2-3 jours qui précèdent la naissance
sous l’action de phénomènes encore mal définis.
Les premières inspirations provoquent l’ouverture des alvéoles pulmonaires et créent une
variation de pression de - 40 à + 80 cm d’H2O dans les poumons pouvant entrainer une
rupture alvéolaire spontanée ou un pneumothorax alors qualifié d’idiopathique. ([6-7])
Le liquide pulmonaire est évacué des voies aériennes par un double mécanisme :
● La compression du thorax lors du passage dans la filière génitale maternelle. (<1/3
du volume)
● La résorption veineuse et lymphatique pulmonaire dans les 4 à 6 premières heures
de vie. (>2/3 du volume)
L’expansion physique des poumons et l’augmentation de la pression partielle en oxygène
dans les alvéoles, entrainent l’effondrement des résistances vasculaires pulmonaires et
l’augmentation du débit sanguin pulmonaire. Après des efforts respiratoires initiaux, le
nouveau-né doit être capable d’établir une respiration régulière et suffisante pour maintenir
sa fréquence cardiaque au dessus de 100 Battements par minute et améliorer sa
coloration. ([6-7])
II.2 ADAPTATION CIRCULATOIRE
II.2.1 In utero
In utéro, l’oxygénation du fœtus est assurée par le placenta et non par les poumons. La
circulation pulmonaire ne représente donc que 20% du débit cardiaque total et a pour seule
fonction, le développement des poumons. La circulation fœtale est organisée de façon à
privilégier la circulation systémique à la circulation pulmonaire en assurant un maximum de
débit au niveau du placenta.
● 1er shunt : le Canal d’Arantius ou Ductus Venosus, situé au niveau du foie, met en
communication la veine ombilicale (VO) et la veine cave inférieure (VCI) permettant
ainsi au sang enrichi en oxygène par le placenta de rejoindre la circulation générale
avant de remonter vers l’oreillette droite (OD).
● 2ème shunt : le Foramen Ovale (FO) ou trou de Botal, situé entre les deux
oreillettes, permet au sang de l’oreillette droite d’être prioritairement dirigé dans
l’oreillette gauche (OG) puis le ventricule gauche (VG) et la circulation générale en «
court-circuitant » les poumons.
● 3ème shunt : le Canal Artériel (CA) ou Ductus Artériosus met en communication les
artères pulmonaires (AP) et l’aorte (Ao) redirigeant une partie de la circulation
pulmonaire vers la circulation générale. [7]
Durant son trajet du placenta vers les différents organes, le sang oxygéné s’appauvrit en
oxygène ce qui explique l’hypoxémie (cf. glossaire) relative du fœtus in utéro. La saturation
maximum en oxygène (Saturation artérielle de l'Hb en oxygène (mesurée par le gaz du
sang)) au niveau de la VCI ne dépassant pas 70%.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
II.2.2 A la naissance
Avec le premier cri, les résistances vasculaires pulmonaires s’effondrent et la circulation
pulmonaire se met en place. L’augmentation du retour veineux pulmonaire dans l’oreillette
gauche provoque une augmentation des pressions au niveau des cavités gauches du cœur
(OG-VG-Ao) tandis que l’interruption de la circulation ombilicale au clampage du cordon fait
chuter les pressions au niveau du cœur droit (OD-VD-AP). ([6-9-10])
La fermeture des shunts n’est pas définitive avant plusieurs jours, ce qui explique une
certaine instabilité circulatoire rendant le nouveau-né particulièrement sensible aux
variations hémodynamiques en période néonatale (cf. glossaire) .
La thermogénèse est minime, inhibée par le manque relatif d’oxygène et l’utérus maintient
le fœtus à une température supérieure de 0.3 à 0.8 °C à celle de sa mère. ( [6-7-8])
Une élévation de la température maternelle est toujours mal supportée par le fœtus
provoquant une tachycardie fœtale plus ou moins associée à des ralentissements du RCF.
II.3.2 A la naissance
A la naissance, le nouveau-né doit à la fois produire sa propre chaleur mais également
lutter contre le refroidissement pour maintenir sa température dans la zone de neutralité
thermique qui se situe aux alentours de 32°C s’il est né à terme ou de 35°C s’il est
prématuré.
Source : UVMaF
La tête représente 20% de la surface corporelle et contribue à 50% des pertes de chaleur.
Les pertes par convection augmentent avec l’importance des courants d’air. ( [6])
L’insuline maternelle ne passe pas la barrière placentaire, le fœtus assure donc sa propre
production dès 10-12 SA en rapport direct avec les variations de sa glycémie. ([6])
Toute situation de « stress » ou d’hypoxie (cf. glossaire) , sous l’action des catécholamines
et notamment de l’adrénaline, diminue la sécrétion d’insuline, augmente celle du glucagon
et stimule la glycogénolyse.
II.4.2 A la naissance
Au clampage du cordon le nouveau-né doit subvenir seul à ses besoins.
La glycémie chute durant la 1ère heure de vie pour atteindre un minimum dont la valeur est
directement liée à la quantité de glucose reçue par la mère pendant le travail et
l’accouchement. ([6])
Ce transfert est facilité par un taux d’hémoglobine fœtale supérieur à celui de la mère et
une plus grande affinité de cette hémoglobine pour l’oxygène.
L’oxygène circule dans le sang fœtal comme dans le sang maternel sous deux formes :
● une forme dissoute qui sert à l’oxygénation des tissus et se mesure par la pression
partielle en oxygène du sang (Pression partielle en oxygèneMillimètre de mercure
● une forme libre de l’hémoglobine des globules rouges qui sert de réserve
d’oxygène, libérée dans le sang en cas de diminution de la pO2. Elle est quantifiée
par la saturation en oxygène du sang (SaO2) et s’exprime en %.
En cas d’altération des échanges materno-fœtaux, l’hypoxémie qui correspond à la
diminution de la pO2 artérielle est le premier phénomène que l’on observe. Le fœtus
s’adapte à cette situation en augmentant l’extraction placentaire d’oxygène et en diminuant
son activité métabolique pour ne préserver que son métabolisme énergétique.
Lorsque cette acidose n’est plus compensée, c’est l’état d’asphyxie. La redistribution du flux
sanguin vers le cerveau et le cœur disparaît et l’on voit apparaitre des lésions
neurologiques, une défaillance multi viscérale et le décès si le fœtus n’est pas extrait. ([16])
Figure 4 :
II.5.2 A la naissance
L’existence de mouvements respiratoires ne peut être utilisée comme seul indicateur
d’efficacité de la respiration, car l’asphyxie peut avoir débuté in utero et se poursuivre après
la naissance.
Elle est responsable d’une mauvaise adaptation respiratoire et déclenche une séquence
d’évènements bien définie.
Les mouvements respiratoires deviennent superficiels puis laissent place à une apnée
secondaire.
Une ventilation en pression positive est alors indispensable pour assurer sa survie de
l’enfant.
Dans cet état, plus le délai de mise en route de l’assistance respiratoire est long, plus
l’établissement de mouvements respiratoires spontanés sera difficile et le risque de
dommages cérébraux important.
Les marqueurs biologiques d’asphyxie ont une faible valeur pronostique au niveau
individuel, tout comme les marqueurs cliniques (score d’Apgar bas, liquide amniotique
méconial). Toutefois, ils sont indispensables à recueillir pour argumenter une relation de
cause à effet entre l’asphyxie périnatale et la ou les pathologies néonatales retrouvées.
Figure 6 :
Source : UVMaF
● gestion du stress.
III.1 ANTICIPATION
III.1.1 Anticiper les situations à risque
Dans la plupart des cas, les nouveau-nés qui nécessitent une prise en charge spécifique
peuvent être identifiés avant la naissance en considérant les éléments anténataux et
prénataux.
III.1.1.1 Facteurs de risque maternel
● Age maternel.
● Diabète gestationnel.
● HTA gravidique.
● Infection maternelle.
● Toxicomanie.
● Iso immunisation.
● ……
● RCIU.
● Macrosomie.
● Hydramnios / Oligoamnios.
● Anomalies congénitales.
● Chorioamniotite.
● Liquide méconial.
● Présentation atypique.
● Césarienne.
● ……
La réanimation est un travail d’équipe qui nécessite la présence d’au moins deux personnes
pour pouvoir assurer les gestes techniques dans de bonnes conditions.
Il est préférable de répartir les rôles de chacun avant l’arrivée de l’enfant pour gagner en
réactivité et éviter la désorganisation qui fait perdre des secondes précieuses.
III.1.3 Du matériel prêt
Le matériel doit être prêt et en état de marche. [annexe1 : http://www.uvmaf.org/UE-
puericulture/reanimation_nne/site/html/annexe1.pdf ]
Tout ce qui est nécessaire aux premières étapes de la prise en charge du nouveau-né doit
se trouver à proximité de la table de réanimation.
● Chronomètre.
● Thermomètre.
● Stéthoscope.
● Scope.
● Tensiomètre.
● Hemocue®.
● ….
● Bonnet, chaussons
● …
● Tuyaux adaptés.
● Pince de Magill.
● Raccord de Beaufils.
● Epicrâniennes.
● Raccords et tubulures.
● Cathéter ombilical.
III.1.3.7 Médicaments
● Adrénaline. (ampoule de 1mg=1ml)
● Glucose à 5% et 10%.
● Naloxone. (ampoule de 1ml=0,4mg)
● Surfactant.
III.1.4 De la rapidité
Les gestes doivent être entrepris rapidement car toute anoxie supérieure à 6 minutes peut
entraîner des séquelles neurologiques. ([7]) Pour autant il ne faut pas confondre rapidité et
précipitation.
III.1.5 Maintenir la normothermie
La prévention du refroidissement est essentielle.
Il faut être vigilant car l’hyperthermie comme l’hypothermie peut aggraver la détresse
respiratoire.
III.1.6 De l’asepsie
Il faut impérativement éviter toute contamination microbienne du nouveau-né,
potentiellement responsable d’une infection iatrogène qui aggraverait son pronostic. ([8])
Le port de masque, calot et blouse propres ainsi que le lavage soigneux des mains est
indispensable.
Le gros matériel (table de réanimation, respirateur, stéthoscope…) doit être nettoyé entre
chaque enfant en respectant les consignes d’usage des produits décontaminant.
Il est recommandé d’utiliser du matériel à usage unique pour tout ce qui est au contact
direct de l’enfant : les masques faciaux, insufflateur, matériel d’aspiration, sondes de
saturomètre, linge etc.,
Figure 10 :
Si la réponse à l’une des 4 questions est négative les gestes de réanimation doivent être
envisagés selon le diagramme suivant. ( [12])
Le séchage doit être minutieux et rapide et le linge humide doit être éliminé immédiatement.
([13])
Pour toute naissance avant 28 SA on préfèrera utiliser un sac dans lequel l’enfant sera
introduit sans séchage tête comprise en libérant le visage ([12]) ou à défaut jusqu’aux
épaules. ([1])
III.4.1.2 Libérer les voies aériennes supérieures = Positionner et aspirer (Airways)
Positionner l’enfant
Le nouveau-né est placé en décubitus dorsal, le cou en extension modérée, la tête en léger
déclive, pour assurer une position neutre. Toute flexion ou extension excessive de la tête
peut constituer un obstacle au passage de l’air dans les voies aériennes inférieures. ([13])
Pour maintenir l’enfant dans cette position il peut être nécessaire d’utiliser un billot qui
surélève les épaules de 2-3 cm et laisse l’occiput reposer sur le matelas. Ceci est
particulièrement recommandé lorsque le volume de la tête est augmenté par une bosse
sero-sanguine ou un œdème. ([7])
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Pour cette raison, certains auteurs ne recommandent plus l’aspiration systématique des
nouveau-nés même dans le cadre d’une réanimation lorsque l’enfant n’est pas encombré.
([14])
Pour aspirer la bouche, on utilise une sonde de calibre n°10 ou n° 8 si l’enfant est
prématuré.
Il est recommandé de n’effectuer qu’un seul passage par narine au risque d’être
traumatique et de provoquer un œdème responsable de dyspnée ou d’obstruction
prolongée. ([7])
L’aspiration gastrique ne fait pas partie des gestes de réanimation néonatale et ne doit
jamais être pratiquée dans les 5 premières minutes de vie, car elle peut entraîner un
malaise vagal ou une bradycardie.
Le cas particulier du liquide méconial est détaillé dans le chapitre « cas particuliers ».
III.4.1.3 Stimuler
Si le séchage et la stimulation provoquée par l’aspiration des voies aériennes supérieures
ne sont pas suffisants pour déclencher des mouvements respiratoires spontanés chez
l’enfant, des stimulations tactiles plus spécifiques doivent être pratiquées.
On stimule le nouveau-né par de petites claques sur la plante du pied, des « pichenettes »
sur le talon ou par des frictions du dos fermes et rapides.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Ces gestes doivent être rapides et brefs et pourront être poursuivis mais ne doivent pas
retarder le début de la ventilation assistée si l’enfant reste apnéique ([7])
Maintenir l’enfant la tête en bas, le secouer, lui donner la « fessée » ou l’asperger de liquide
frais sont aujourd’hui reconnus comme étant des techniques dangereuses et parfaitement
inutiles.
III.4.1.4 Evaluer
Le score d’Apgar est un bon moyen d’apprécier l’état de l’enfant à 1 min, 5min et 10
minutes mais ne peut être utilisé pour décider ou non d’une réanimation.
L’évaluation de l’enfant repose sur la règle des 3 C : cri, cœur et couleur. ([1-14])
La respiration
Une respiration irrégulière, des gasps ou des apnées sont synonymes d’une ventilation
inefficace.
Après les efforts respiratoires initiaux, l’enfant doit établir une respiration régulière et
suffisante pour maintenir sa fréquence cardiaque >100 bpm et améliorer sa SaO2%.
La fréquence cardiaque
Il est recommandé d’évaluer la fréquence cardiaque par l’auscultation du cœur plutôt que
par la palpation de la base du cordon.
La coloration
La coloration est peu pertinente pour apprécier l’oxygénation réelle de l’enfant et n’est plus
retenue par l’International Liaison Committee on Resuscitation (ILCOR) et l’European
Resuscitation Council (ERC) comme un critère d’évaluation de l’efficacité de la réanimation
car la cyanose périphérique est fréquente chez le nouveau-né. Elle reflète souvent un
ralentissement circulatoire aux extrémités ou un refroidissement plutôt qu’un défaut
d’oxygénation. ([1-12])
La saturation en oxygène
La saturation en oxygène par oxymétrie pulsé (SpO2) est un paramètre incontournable, mis
en avant dans les dernières recommandations de 2010.
Elle doit être mise en place à la main droite c'est-à-dire en préductale (sus-ductale) et
permet d’adapter la concentration d’oxygène aux besoins réels de l’enfant.
Pour l’ERC la saturation est utilisable dès les premières minutes en tenant compte de la
courbe suivante et des valeurs suivantes :
Pour les nouveau-nés à terme, la réanimation doit être débutée sous air ambiant.
L’apport d’oxygène reste indiqué en cas d’inefficacité des premiers gestes de réanimation
(absence d’accélération de la fréquence cardiaque) et la concentration d’oxygène (Fraction
inspirée d'oxygène ou concentration en oxygène du mélange inspiré) doit être adaptée à la
mesure de la saturation périphérique en oxygène (SpO2).
Pour les enfants de moins de 32 SA l’apport d’air seul n’est pas suffisant pour obtenir des
saturations satisfaisantes. La concentration d’oxygène doit être adaptée à chaque cas selon
la valeur de la SpO2.
L’utilisation d’un mélangeur air-oxygène est recommandée afin de permettre une plus
grande réactivité dans les variations de FiO2.
III.4.2.3 Matériel
L’équipement nécessaire à la ventilation en pression positive comprend :
● Un ballon de ventilation manuel ou un système Néopuff ®.
● Un masque facial.
● Une source d’oxygène avec débitlitre et tuyaux de raccordement.
● Un mélangeur.
● Un manomètre.
Le mélangeur
Il en existe de différentes sortes, avec ou sans débitlitre intégré, mais tous admettent :
● une arrivé d’oxygène.
● une arrivée d’air.
● un analyseur de FiO2.
● une sortie « patient ».
Il permet de faire varier rapidement la concentration en oxygène délivrée au patient de 21%
à 100% à l’aide du bouton de réglage unique, facilitant l’adaptation aux besoins du
nouveau-né.
Figure 17 : Mélangeurs
Aujourd’hui la plupart des maternités utilisent des ballons prémontés à usage unique.
Source : UVMaF
Son utilisation est donc particulièrement recommandée pour la réanimation des enfants
prématurés.
La pression d’insufflation (PI) doit être réglée à 30cm d’H2O si l’enfant est à terme et à 20-
25 cm d’eau si l’enfant est prématuré. Elle peut être modifiée en cours de réanimation sans
dépasser la Pmax.
La pression d’expiration positive (pep) se règle grâce à la molette située sur le raccord en T
à l’extrémité du tuyau reliant le dispositif au masque facial. Elle doit être comprise entre 3 et
5cm d’H2O.
La Pmax et la Pep dépendent du débit de gaz, il ne faut donc pas modifier ces paramètres
une fois les réglages de pressions effectués.
Figure 20 : Le Néopuff®
Ils s’adaptent sur tous les appareils de ventilation et doivent être choisi pour s’adapter au
mieux à la taille du nouveau-né en recouvrant le menton, la bouche et le nez sans atteindre
les yeux.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Pour vérifier le bon fonctionnement du système tout en respectant les règles d’asepsie, il
faut :
● Occlure complètement la surface du masque avec la paume de la main.
Positionnement du masque
Une ventilation efficace nécessite une étanchéité parfaite entre le masque et le visage de
l’enfant.
L’opérateur doit se trouver à la tête de l’enfant et le matériel placé de sorte qu’il ne gène
pas la vue du thorax.
L’enfant est installé en position neutre afin de libérer les voies aériennes supérieures.
Le masque est appliqué sur le visage en commençant par le menton. Une pression légère
permet l’ouverture de la bouche puis le masque est appliqué sur les joues et le nez. Il est
maintenu sur le visage à l’aide du pouce et de l’index. Le majeur assure une sub-luxation
de la mandibule maintenant l’ouverture des voies aériennes.
La pression pour maintenir le masque dans la bonne position doit être minimale et ne doit
jamais s’exercer sur la trachée ou les yeux du nouveau-né.
Technique de ventilation
Ce rythme peut être facilement obtenu en respectant le cycle suivant : J’insuffle, deux,
trois…. J’insuffle deux, trois…
1. Source : UVMaF
III.4.2.5 Efficacité
Efficacité
Source : UVMaF
III.4.2.6 La canule de Guédel
En cas de ventilation difficile ou d’obstacle sur les voies aériennes (atrésie des choanes,
syndrome de Pierre Robin) le recours à la canule buccale type Canule de Guédel ou de
Mayo peut être nécessaire.
Sa taille doit être adaptée à la taille de l’enfant, en prenant comme repère «la mi-distance»
entre les lèvres et le pavillon de l’oreille. (Correspond à la base de la langue)
Source : UVMaF
III.4.2.7 Complications
La complication la plus fréquente est le gonflement de l’estomac.
Si on utilise une « pièce en T » l’oxygène est délivré au niveau du masque sans qu’aucune
pression ne soit nécessaire.
Avec un mélangeur, la FiO2 délivrée est directement réglée sur le dispositif de ventilation.
Sans mélangeur, en cas d’utilisation d’O2 pur, la FiO2 est proportionnelle à la distance
entre le nez et la sortie d’oxygène.
Source : UVMaF
Figure 31 :
Figure 32 : O2 libre
La sonde trachéale est composée d’un corps de longueur variable en fonction de la taille et
d’un cobe qui permet l’adaptation standard du corps de la sonde sur les insufflateurs
manuels comme sur les respirateurs. Certaines ont parfois en plus, un raccord pour
l’administration de drogues intra trachéales.
Figure 35 :
La pince de Magill est indispensable lors des intubations nasotrachéales, elle sert à diriger
le bout de la sonde en regard de l’œsophage, vers la trachée.
Le raccord de Beaufils est un prolongateur placé entre le cobe et le corps de la sonde qui
permet d’assurer un apport d’oxygène pendant la manœuvre d’intubation.
Il est surtout utilisé dans les prises en charge programmée car sa mise en place ne doit pas
faire perdre de temps en cas de réanimation inopinée et doit être retiré immédiatement
après la mise en place de la sonde.
III.4.4.3 Technique
En France, la plupart des néonatologues ont recours à l’intubation nasotrachéale qui assure
une meilleure fixation de la sonde que l’intubation orale pourtant plus rapide.
Position de l’enfant
L’enfant doit être maintenu dans une position identique à celle recommandée pour la
ventilation au masque, c'est-à-dire en position neutre le cou légèrement défléchi.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Le manche du laryngoscope est saisi directement par la main gauche afin d’éviter les
manipulations supplémentaires.
Il peut être utile de stabiliser la tête de l’enfant avec la main droite pour introduire la lame
dans la bouche plus facilement.
Il s’agit d’un mouvement de traction vers le haut et l’avant et non pas d’un mouvement de
bascule de la lame sur le maxillaire inférieur. Ce dernier étant beaucoup plus traumatique et
surtout moins efficace.
Une pression douce sur l’os cricoïde peut être utile dans certains cas pour faciliter
l’exposition de la région glottique.
Source : UVMaF
En cas d’intubation nasale, la sonde doit être préalablement introduite de 4-5 cm par le nez
avant d’exposer la trachée. L’extrémité de la sonde est alors bien visible dans la région
glottique.
La pince de Magill, utilisée pour guider la sonde entre les cordes vocales est introduite le
long de la lame du laryngoscope.
L’extrémité de la sonde, qui se trouve en regard de l’œsophage, est saisie à environ 3cm et
dirigée vers le haut. La totalité de l’extrémité noire de la sonde (2.5cm) doit passer les
cordes vocales.
Le repère visible au niveau du nez doit répondre à la règle : 7 + le poids, ce qui correspond
à la longueur de sonde enfoncée.
En cas d’intubation orale, la sonde est introduite directement entre les cordes vocales.
La totalité de l’extrémité noire de la sonde (2.5cm) doit passer les cordes vocales.
La lame est retirée tout en immobilisant la sonde afin de prévenir tout retrait accidentel.
Une nouvelle auscultation est nécessaire après fixation des moustaches pour s’assurer que
la sonde est toujours bien en place.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Par ailleurs, il est recommandé de maintenir un apport d’oxygène pendant toute la durée de
la manœuvre afin de diminuer le risque d’hypoxie. (O2 libre ou raccord de Beaufils)
Source : UVMaF
III.4.4.4 Vérification
Plusieurs éléments sont à vérifier pour s’assurer de la bonne position de la sonde :
Deuxièmement : l’auscultation.
Ausculter à l’aide du stéthoscope les deux champs pulmonaires au niveau des creux
axillaires ou en sous claviculaire, puis le creux épigastrique. Le murmure vésiculaire doit
être identique des deux cotés et l’on ne doit rien entendre au niveau de l’estomac.
C’est une méthode fiable aujourd’hui recommandée pour confirmer la bonne position de la
sonde d’intubation lorsque le nouveau-né a une circulation spontanée efficace.
Source : UVMaF
III.4.4.5 Complications
Les complications les plus fréquentes sont regroupées dans le tableau ci-dessous :
Figure 46 :
Source : UVMaF
Figure 47 :
Source : UVMaF
III.4.5 Massage cardiaque externe (Circulation)
III.4.5.1 Indication
Une seule indication : la persistance d’une fréquence cardiaque < 60 bpm après 30
secondes de ventilation assistée efficace avec une FiO2 adaptée. ( [13-14])
Le Massage cardiaque externe ne doit jamais être entrepris dès la naissance, avant les
manœuvres de réanimation respiratoire qui sont LA priorité dans la réanimation du
nouveau-né.
III.4.5.2 Techniques
Le massage cardiaque externe a pour but d’assurer un débit sanguin du cœur vers les
organes vitaux en exerçant des compressions rythmiques du sternum qui écrase le cœur
contre la colonne vertébrale.
La ventilation doit évidement être poursuivie, deux intervenants sont alors nécessaires.
Les compressions doivent être faites sur le tiers inférieur du sternum. (Sous la ligne bi
mamelonnaire)
Les doigts de l’opérateur ne doivent jamais quitter la poitrine du nouveau-né.
Le thorax s’enfonce d’une profondeur égale au tiers de son diamètre antéropostérieur, soit
environ 2cm.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
L’alternance des compressions et des insufflations doit être respecté pour assurer
l’efficacité des gestes au rythme de 3 compressions pour 1 insufflation, soit 90
compressions et 30 insufflations par minute.
Deux techniques sont possibles mais c’est la technique des pouces avec empaumement du
thorax qui est aujourd’hui recommandée du fait de sa plus grande efficacité. ([13])
Technique d’empaumement
Les deux pouces sont placés sur le sternum l’un à coté de l’autre ou bien l’un sur l’autre
(pouce de la main guidante dessus) les autres doigts encerclent le thorax et assurent le
maintien rigide du dos. Seuls les pouces bougent et assurent les compressions sternales.
Il ne faut surtout pas comprimer le thorax de façon circulaire entre les doigts.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Cette technique qui est aujourd’hui recommandée par l’ILCOR et l’ERC a l’avantage d’être
moins fatigante et plus efficace mais elle est difficile à réaliser si l’enfant à un thorax large
ou si l’on a de petites mains, et rend plus difficile l’accès au cordon.
L’index et le majeur de la même main sont placés à angle droit sur le tiers inférieur du
sternum.
L’autre main sert de support au plan postérieur si l’enfant ne repose pas sur un plan
suffisamment rigide.
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Source : UVMaF
Cette technique est plus fatigante en cas de MCE prolongé, mais elle laisse libre accès au
cordon ombilical. Sa réalisation est aisée quelle que soit la taille de l’enfant mais souvent
moins efficace.
III.4.5.3 Efficacité
L’efficacité du MCE s’apprécie par l’accélération de la fréquence cardiaque.
Si la pression sur le thorax est latéralisée, de possibles fractures des cotes peuvent
provoquer un pneumothorax.
Figure 57 :
Source : UVMaF
III.4.6 Médicaments (Drug)
Ils sont principalement administrés pour stimuler le cœur, compenser une hypovolémie et
améliorer la perfusion tissulaire. Ils servent exceptionnellement à traiter une dépression
respiratoire liée aux morphiniques ou corriger un déséquilibre acido-basique.
III.4.6.1 Adrénaline
L’adrénaline est le médicament de première intention, utilisée dans la réanimation
d’urgence. C’est une hormone du groupe des catécholamines utilisée dans le traitement
d’urgence des détresses cardio-circulatoires. Elle entraîne une stimulation de l'appareil
cardiovasculaire (accélération du cœur, hypertension, vasoconstriction) et une dilatation
des bronches.
Indication
Persistance d’une fréquence cardiaque < 60 bpm après 30 secondes de MCE associé à
une ventilation efficace sur sonde.
Voies d’administration
L’administration intraveineuse (IV) par cathéter veineux ombilical (KTVO) est aujourd’hui la
voie d’abord recommandée par l’ILCOR et l’ERC.
L’administration intra trachéale (IT) reste possible dans l’attente d’un abord veineux.
Pour l’ILCOR, la voie intra osseuse peut être envisagée si le réanimateur est expérimenté,
elle reste donc très peu utilisée en France. ([1])
Posologie
On utilise des ampoules de 1mg = 1ml que l’on dilue avec 9ml de NaCl 0,9%.
Critères d’efficacité
La fréquence cardiaque doit rapidement augmenter pour dépasser 100bpm dans les
30secondes qui suivent l’administration d’adrénaline.
Effets indésirables
Indications
Voie d’administration
La dose totale est administrée par moitié en plaçant l’enfant en décubitus latéral
successivement sur l’un puis l’autre coté pour permettre une meilleure répartition du
produit.
Posologie
Précautions d’usage
La FiO2 doit être diminuée assez vite après l’administration de surfactant afin de limiter
l’hyperoxie liée à l’expansion pulmonaire rapide qui fait suite à l’administration du produit
Les culots globulaires de groupe O rhésus négatif sont à utiliser dès que possible.
Indications
Corriger l’inefficacité des gestes de réanimation associée à une pâleur et un état de choc.
Voie Administration
La voie centrale est préférée à la voie périphérique afin d’assurer un plus gros débit. L’ERC
préconise la pose d’un cathéter veineux ombilical tandis que l’ILCOR propose le recours à
la voie intra osseuse
Posologie
Effets indésirables
Chez l’enfant prématuré, l’expansion volumique trop rapide peut être responsable
d’hémorragies ventriculaires.
Critères d’efficacité :
Indication
Voies d’administration
Les voies IM ou SC sont préférées à la voie IV pour limiter le risque de sevrage aigu.
Posologie
Effets indésirables
Précautions d’usage
Un effet rebond peut être observé par apparition d’une détresse respiratoire secondaire.
Ceci s’explique par une élimination de la Naloxone plus rapide que les morphiniques eux-
mêmes dont la demi-vie est de 20-30 minutes.
Une surveillance accrue des nouveau-nés en cas d’utilisation de la Naloxone est donc
nécessaire.
Critères d’efficacité :
Indication
La seule indication est l’acidose métabolique documentée par l’analyse des gaz du sang
artériel, persistante malgré une ventilation assistée et une circulation correctement établie.
(Exceptionnel)
Voies d’administration
Posologie
Précautions d’usage
La perfusion est systématique pour tout transfert d’enfant dont la naissance a eu lieu avant
32 SA et/ou dont le poids de naissance est <1500g.
Voies d’administration
Posologie
La surveillance des glycémies doit être régulière pour maintenir la glycémie > 2,5 mmol/l.
Figure 58 :
Source : UVMaF
III.4.6.7 Description des voies d’administration les plus courantes
La voie endotrachéale
L’enfant doit être immédiatement ventilé pour faire progresser le produit jusqu’aux alvéoles.
La diffusion du traitement est aléatoire et ne permet pas d’obtenir des taux sériques aussi
optimaux que par voie veineuse.
La veine ombilicale
Cependant, la pose d’un cathéter veineux ombilical (CVO) nécessite une asepsie
rigoureuse et la maîtrise de gestes précis.
Le cordon doit être sectionné à 1,5 à 2cm au dessus de son implantation cutanée.
L’introduction doit être facile dans la lumière de la veine ombilicale maintenue ouverte à
l’aide d’une pince sans griffe.
La fixation se fait au moyen d’un fil prenant la peau à la base d’implantation du cordon :
premier nœud serré, puis laçage en spartiate. Elle est complétée par la mise en place
d’adhésif stérile type Steri-strip ®.
Figure 60 :
Source : UVMaF
III.5 SURVEILLANCE ET STABILISATION
Figure 61 : Incubateur
Les enfants qui ont nécessité une réanimation ont plus de risques de décompensations
secondaires.
Les soins et le monitorage cardiaque doivent être poursuivis jusqu’à l’évaluation par le
pédiatre, la pression artérielle surveillée régulièrement.
La saturation doit être maintenue par des soins adaptés entre 92-96% en dehors de toute
stimulation.
L’installation d’une cloche de HOOD peut s’avérer nécessaire si le SpO2 reste inférieure à
la normale chez un enfant qui a repris une respiration spontanée.
Dans ce cas, la FiO2% délivrée doit être la plus basse possible pour obtenir des saturations
correctes.
La température axillaire doit être surveillée et se situer en fin de réanimation entre 36°5 et
37°5.
Selon son état, l’enfant est surveillé en incubateur ou placé auprès de ses parents.
Le risque d’hypoglycémie étant augmenté, des glycémies capillaires seront réalisées à H0,
H1, H3.
En cas de valeurs anormales, des mesures correctives sont mises en place et la glycémie
contrôlée à 30 minutes.
Les stimulations doivent être limitées : lumières vives, alarmes des moniteurs….
La famille doit être informée le plus rapidement possible et très régulièrement de la santé
de l’enfant.
Elle doit être associée aux soins dès que l’état de l’enfant le permet.
Tous les évènements de la réanimation doivent être consignés avec précision dans le
dossier médical.
III.6 ARRET DE REANIMATION
La décision d’arrêter la réanimation est prise par l’équipe pédiatrique et / ou de réanimation
devant l’absence d’activité cardiaque après 10 minutes de réanimation bien conduite.
IV CAS PARTICULIERS
Toutes les pathologies ne nécessitent pas une adaptation du schéma classique de prise en
charge dans le cadre d’une réanimation néonatale.
Elles sont parfois attendues grâce au diagnostic prénatal et les patients orientés avant la
naissance.
IV.1 INHALATION MECONIALE
La présence d’un liquide méconial doit faire suspecter l’inhalation méconiale, ce risque est
plus important en présence de liquide épais et/ou particulaire.
Si le nouveau-né est vigoureux, l’aspiration trachéale n’est plus recommandée car le risque
traumatique est supérieur au bénéfice de cette aspiration.
Si le nouveau-né n’est pas vigoureux, l’ERC préconise l’aspiration trachéale avant tous
gestes de réanimation. ([15]) La réanimation peut être poursuivie suivant les mêmes étapes
après l’aspiration sous laryngoscope.
IV.2 HERNIE DIAPHRAGMATIQUE
La hernie diaphragmatique congénitale correspond à un défaut de fermeture de la coupole
diaphragmatique le plus souvent à gauche. La remonté des organes de l'abdomen dans le
thorax entraine une l'hypoplasie pulmonaire.
Elle provoque en général une détresse respiratoire néonatale, dont le pronostic dépend de
l'hypoplasie pulmonaire et de l'hypertension artérielle pulmonaire associées.
Une sonde nasogastrique doit être placée pour permettre l’aspiration régulière et la
décompression du tube digestif, minimisant ainsi la compression pulmonaire.
La ventilation au masque n’est alors pas une faute mais probablement peu efficace,
l’intubation devra être envisagée rapidement.
IV.3 LE PRÉMATURÉ
La prise en charge des grands prématurés débute vers 24 SA.
Certains la recommandent tout de même pour les enfants né avant 30-31 SA afin
d’administrer du surfactant rapidement.
La mise en place d’une CPAP nasale moins invasive est de plus en plus pratiquée.
IV.4 LAPAROSCHISIS ET OMPHALOCELE
L'omphalocèle est une absence de fermeture de la paroi abdominale antérieure.
Elle se présente comme une hernie de la paroi ventrale centrée sur le cordon ombilical, où
les viscères extériorisés sont recouverts par la membrane avasculaire.
Dans 50% des cas il existe des malformations associées. (En savoir plus : cours
Malformations foetales : Conduite à tenir à la naissance : http://www.uvmaf.org/UE-
puericulture/malformations/site/html/ )
Figure 67 : Omphalocèle
Figure 68 : Laparoschisis
Le premier est placé au dessus du siège pour recueillir les urines, le second enveloppe
l’ensemble des intestins et se noue sous les aisselles.
L’enfant doit être placé, dès que sont état le permet, en décubitus latéral afin d’éviter la
mobilisation des intestins.
Une sonde gastrique doit être mise en place rapidement pour permettre l’aspiration
régulière.
IV.5 OBSTRUCTION CONGENITALE DES VOIES AERIENNES SUPERIEURES
Cette pathologie ne modifie pas le schéma de prise en charge initiale dans le cadre d’une
réanimation.
L’imperforation des choanes doit être évoquée devant un enfant qui est rose lorsqu’il pleure
mais cyanosé au repos.
La pose d’une canule de Guédel ou de Mayo permet la ventilation spontanée de l’enfant par
la bouche.
IV.6 LE SYNDROME DE PIERRE ROBIN
Le syndrome de Pierre-Robin associe un micro retrognatisme, une glossoptose et une fente
palatine, souvent responsables d’une obstruction des voies aériennes supérieures.
Cette pathologie ne modifie pas le schéma de prise en charge initiale dans le cadre d’une
réanimation mais rend difficile voire impossible l’intubation.
La ventilation au masque pourra être facilitée par la pose d’une canule de Guedel.
Une sonde gastrique pourra être mise en place rapidement afin d’évacuer régulièrement
l’air insufflé dans l’estomac par une ventilation prolongée.
V BIBLIOGRAPHIE
[1] Bibliographie : Fayol L, Andres V, Siméoni U. Réanimation en salle de naissance :
recommandation 2010. Archives de pédiatrie 2011;18:115-116.
[N] Bibliographie : Laugier J, Rozé JC, Siméoni U, Saliba E. Soins aux nouveau-nés. Avant
pendant et après la naissance. Paris : Masson.2009
VI ANNEXES
GLOSSAIRE
● hypoxémie : diminution de la quantité d'oxygène transportée par le sang. La
pression partielle en O2 diminue synonyme de mauvais échanges entre les alvéoles
pulmonaires et les capillaires sanguins.
● hypoxie : diminution de la concentration en O2 dans le sang suffisante pour
entrainer des signes et symptômes d'une oxygénation inadéquate des tissus
● période néonatale : 28 premiers jours de vie
● prématuré : enfant né avant 36 semaines d'aménorrhée (SA) et 6 jours
EN SAVOIR PLUS
● cours Malformations foetales : Conduite à tenir à la naissance :
http://www.uvmaf.org/UE-puericulture/malformations/site/html/
● L'adaptation à la vie extra-utérine : http://www.uvmaf.org/UE-
puericulture/vie_extrauterine/site/html/
● Le code de Déontologie : http://www.uvmaf.org/UE-sante-societe-
humanite/code_deontologie/site/html/
ABRÉVIATIONS
● Ao : aorte
● AP : artères pulmonaires
● bpm : Battements par minute
● CA : Canal Artériel
● CRF : Capacité résiduelle fonctionnelle
● ERC : European Resuscitation Council
● FiO2 : Fraction inspirée d'oxygène ou concentration en oxygène du mélange inspiré
● FO : Foramen Ovale
● HIV : hémorragies intra-ventriculaires
● HTAP : hypertension artérielle pulmonaire
● ILCOR : International Liaison Committee on Resuscitation
● IT : intra trachéale
● IV : intraveineuse
● KTVO : cathéter veineux ombilical
● MCE : Massage cardiaque externe
● mm Hg : Millimètre de mercure
● O2 : Oxygène
● OD : oreillette droite
● OG : oreillette gauche
● Pep : pression dexpiration positive
● PI : pression dinsufflation
● Pmax : pression maximum de ventilation
● pO2 : Pression partielle en oxygène
● SA : Semaine d'aménorrhée
● SaO2 : Saturation artérielle de l'Hb en oxygène (mesurée par le gaz du sang)
● SpO2 : Saturation pulsée de l'hémoglobine en oxygène (mesurée par oxymétrie de
pouls)
● VCI : veine cave inférieure
● VG : ventricule gauche
● VO : veine ombilicale