Cours Travailmecanisme
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Le travail : mécanique
obstétricale - surveillance -
partogramme (Premier et
deuxième temps de la deuxième
étape du travail)
SPECIFIQUES :................................................................................................................................... 5
I.1 Définition.................................................................................................................................... 7
I.2.2.2 Flexion....................................................................................................................... 10
I.2.2.3 Asynclitisme.............................................................................................................. 11
I.2.2.4 Déformation.............................................................................................................. 12
I.2.3.1 Nutation.....................................................................................................................13
I.2.3.2 Contre-nutation........................................................................................................ 13
I.3 Diagnostic................................................................................................................................. 13
II.1 Définition.................................................................................................................................18
II.2 Mécanismes.............................................................................................................................18
III.1 Objectifs.................................................................................................................................22
III.2 Clinique................................................................................................................................. 22
III.3 Pratique................................................................................................................................. 23
IV.1 Objectifs.................................................................................................................................24
IV.2 Paramètres.............................................................................................................................24
IV.2.2.2 Bassin......................................................................................................................25
IV.2.5 Thérapeutiques..............................................................................................................26
IV.3 Outils......................................................................................................................................26
IV.3.2 Partogramme.................................................................................................................27
V Annexes.......................................................................................................................................... 31
PRÉ-REQUIS
● Anatomie du bassin obstétrical
● Le mobile foetal
● Le périnée
OBJECTIFS
SPECIFIQUES :
● Diagnostiquer l’engagement
INTRODUCTION
Le travail et l’accouchement sont les étapes qui terminent la grossesse. Ils permettent la
naissance de l’enfant et l’expulsion des annexes fœtales. Classiquement, le travail est
divisé en 3 étapes :
• la première correspondant aux phénomènes dynamiques permettant l’effacement et
la dilatation du col ;
Après avoir étudié le principal obstacle à l’accouchement, qui est le col, dans le chapitre
précédent ; et avant d’étudier le franchissement du périnée, constituant l’expulsion ; nous
allons donc étudier les phénomènes mécaniques régissant la descente du mobile fœtal à
travers la filière pelvienne.
Ces phénomènes vont voir une adaptation du mobile fœtal au bassin osseux maternel,
mais aussi aux parties molles de la filière pelvienne et génitale ; ainsi qu’un travail des
contractions utérines poussant le fœtus hors des voies génitales.
I.1 DÉFINITION
Une présentation est « engagée » lorsque sa plus grande circonférence passant par les
bosses pariétales a franchi le plan du détroit supérieur.
Le plus grand diamètre de la présentation du sommet fléchie est le diamètre passant par
les deux bosses pariétales : le diamètre sous-occipito-bregmatique.
L’engagement du sommet est donc le passage du détroit supérieur par le diamètre sous-
occipito-bregmatique.
Figure 1 :
Source : UVMaF
L’engagement va être permis grâce à la poussée utérine, générée par les contractions
utérines, une fois la première étape du travail terminée.
Contrairement aux autres grands mammifères, chez l’être humain, l’anatomie du bassin est
telle que cet axe ne correspond pas à l’axe d’engagement dans le détroit supérieur.
Figure 2 :
Source : UVMaF
La variation de cet angle peut être due à la position de l’utérus (antéversé ou latéro-dévié)
et par la statique pelvienne (mouvements de nutation et de contre-nutation) et maternelle
(hyperlordose lombaire).
Afin de se présenter dans un diamètre plus favorable à l’engagement, et parce qu’il est
gêné par la saillie du promontoire, le fœtus doit faire correspondre les plus grands
diamètres de son crâne aux plus grands diamètres du détroit supérieur qui sont les
diamètres obliques droit et gauche.
Figure 3 :
Ainsi, selon l’orientation du côté du dos fœtal, la présentation du sommet peut se décliner
en 4 grandes variétés : occipito-iliaque gauche antérieure (OIGA) et occipito-iliaque droite
postérieure (OIDP) pour le diamètre gauche du bassin maternel ; et occipito-iliaque droite
antérieure (OIDA) et occipito-iliaque gauche postérieure (OIGP) pour le diamètre droit du
bassin maternel. Il est décrit 2 variétés accessoires : occipito-iliaque gauche transverse
(OIGT) et occipito-iliaque droite transverse (OIDT).
Figure 4 :
Source : UVMaF
I.2.2.2 Flexion
Afin de présenter ses diamètres les plus favorables à l’engagement, le fœtus doit fléchir sa
tête. En effet, le diamètre sous-occipito-bregmatique est le plus petit des diamètres de la
tête fœtale. Même si l’attitude du fœtus in utero est un enroulement sur lui-même, et donc
une tendance à la flexion céphalique, une flexion complémentaire se fait au moment de
l’engagement.
Cette diminution des dimensions céphaliques fœtales s’obtient grâce à plusieurs théories
mécaniques.
Figure 5 :
Source : UVMaF
Valable pour les variétés antérieures de présentation, cette théorie se base sur la
décomposition des forces en présence lors de l’application de la tête fœtale contre la
symphyse pubienne par la poussée utérine.
La réaction aux forces de frottements appliquées sur la tête fœtale a tendance à fléchir la
tête jusqu’à ce que l’occiput entre en contact avec la symphyse pubienne et freine cette
force de flexion.
Figure 6 :
Source : UVMaF
L’attitude fléchie du fœtus in utero est moins importante dans les variétés de présentation
postérieures (OIGP et OIDP). En effet, le dos fœtal est en regard de la lordose lombaire
maternelle (convexité antérieure dans le plan sagittal) et l’attitude générale de l’enfant à
naître a donc une tendance à la déflexion de la tête par rapport au tronc.
Ainsi les variétés postérieures peuvent être moins bien fléchies que les variétés
antérieures. Malgré tout, et tardivement, le frottement du front sur la symphyse pubienne
permet une flexion incomplète de la présentation.
I.2.2.3 Asynclitisme
De manière inconstante, une inclinaison latérale de la tête par rapport au plan du détroit
supérieur peut se produire afin de faciliter l’engagement.
On parle d’asynclitisme quand la suture sagittale est déplacée latéralement par rapport à
l’axe du détroit supérieur. Il peut être antérieur quand c’est la bosse pariétale antérieure qui
se présente avant la bosse pariétale postérieure (donc si la suture sagittale est plus proche
du sacrum). Il est postérieur quand c’est la bosse pariétale postérieure qui se présente en
avant (donc si la suture sagittale est plus proche du pubis).
Figure 7 :
I.2.2.4 Déformation
Ainsi, les variétés antérieures présentent une déformation sagittale du crâne, lui donnant
une forme en « pain de sucre ».
Figure 8 :
Source : UVMaF
I.2.3.1 Nutation
Ce mouvement du bassin est obtenu en fléchissant les cuisses sur le bassin. Les
déplacements des pièces osseuses diffèrent si le sacrum reste fixe ou non, mais les
conséquences restent les mêmes : une diminution du diamètre promonto-rétro-pubien, une
augmentation du diamètre sous-sacro-sous-pubien et une amélioration de la concordance
entre l’axe du détroit supérieur et l’axe de poussée utérine.
I.2.3.2 Contre-nutation
Ce mouvement est obtenu par l’extension des cuisses sur le bassin. Il en résulte un
écartement des os coxaux et un rapprochement des tubérosités ischiatiques. Ainsi les
conséquences sont une augmentation du diamètre promonto-rétro-pubien, une diminution
du diamètre sacro-pubien, une diminution du diamètre bi-ischiatique.
Ainsi même s’il agrandit le détroit supérieur, ce mouvement ne favorise pas la concordance
entre l’axe du détroit supérieur et l’axe de poussée utérine.
I.3 DIAGNOSTIC
Le diagnostic d’engagement est d’une valeur pronostique très élevée pour la voie
d’accouchement. Il est donc important de pouvoir réaliser un diagnostic certain.
On parle :
● de tête fixée lorsque le toucher vaginal ne peut plus refouler la présentation, alors
qu’elle n’est pas diagnostiquée comme engagée.
Figure 9 :
Source : UVMaF
Par le même phénomène, la hauteur utérine sera diminuée de quelques centimètres par
rapport à l’examen d’entrée en salle de naissance.
Plusieurs signes sont utilisés au toucher vaginal pour diagnostiquer l’engagement. Certains
sont difficiles à interpréter car peu précis.
Figure 10 :
● L’étude du plan passant par les épines sciatiques peut permettre de déterminer la
position de la présentation dans la filière pelvienne. La tête fœtale est engagée
lorsque le sommet atteint le niveau des épines sciatiques. C’est le niveau 0 par
rapport au plan des épines sciatiques. En reprenant la classification proposée
dans le chapitre 1.3.1.1., la présentation est mobile lorsqu’elle est au niveau -5 cm
par rapport au plan des épines sciatiques. Se basant sur un repère anatomique
établi, ce signe peut paraître fiable, même si une certaine expérience clinique est
nécessaire pour réaliser cette étude.
Figure 11 :
Source : UVMaF
Figure 12 :
● ll est à noter que la présence d'une bosse séro-sanguine peut induire un faux
diagnostic d'engagement.
Toute patiente présentant, à dilatation complète, une dynamique utérine normale et dont
l’engagement n’a pas été constaté après 45 minutes, présente une dystocie d’engagement.
II.1 DÉFINITION
Figure 13 :
Source : UVMaF
II.2 MÉCANISMES
Les variétés de présentation à l’engagement (OIGA, OIDP, OIDA et OIGP dans l’ordre de
fréquence) et la possibilité que la présentation se dégage en OP ou en OS impliquent
différents types de rotation.
Ainsi toutes les variétés de position antérieures (OIGA et OIDA) tournent, après une
rotation de 45°, en OP ; tout comme 97% des variétés de position postérieures (OIGP et
OIDP) après une rotation de 135°.
Figure 14 :
Source : UVMaF
Trois pour cent des variétés postérieures tournent en occipito-sacrée après une rotation de
45°.
Figure 15 :
Source : UVMaF
● Les rotations hautes peuvent être expliquées par la théorie du plan lombo-
aortique de Polosson et Trillat. Cette théorie explique que le corps fœtal glisse
dans un plan anatomique incliné en bas en avant et en dedans. Dans le cadre des
variétés d’engagement occipito-postérieures, le dos fœtal va alors tourner vers
l’avant et faire tourner la tête solidaire du corps vers l’avant.
● Les rotations basses peuvent être expliquées par la théorie du plancher pelvien
de Varnier. Elle explique que la forme et la tonicité de la carène des releveurs
obligent la présentation à tourner dans un axe antéro-postérieur.
Ainsi, la rotation dépend du degré de flexion et seules les présentations bien fléchies
tournent vers l’avant. La force de la réaction de l’arc antérieur du bassin dépend de la force
de la poussée utérine.
Au total, pour qu’une présentation descende dans le bassin, elle doit tourner. Pour
qu’une présentation tourne en avant, elle doit être fléchie et accompagnée d'une
dynamique utérine suffisante. Par ailleurs, les postures maternelles doivent être
adaptées à la mécanique obstétricale.
III.1 OBJECTIFS
Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, les femmes, non entravées, déambulaient spontanément
durant le travail et accouchaient en position verticale. Après une période durant laquelle les
patientes étaient soumise à une technologie débutante, cette dernière s’est
considérablement développée et permet désormais d’accompagner les patientes dans leur
désir de mobilisation.
III.2 CLINIQUE
La posture a une importance sur l’évolution du travail et le bien-être psychique, mais aussi
physique de la patiente.
Les positions diminuant la perfusion utéro-placentaire peuvent avoir un effet sur les bien-
être maternel et fœtal : décubitus dorsal, pratiques respiratoires particulières (apnée,
hyperventilation), stagnation du retour veineux.
La mobilisation des membres inférieurs, par la déambulation par exemple, est un moyen
d’éviter la stase veineuse pendant le travail ; tout comme éviter les positions empêchant le
retour veineux.
Enfin la respiration, même si elle est souvent contrôlée, dans un but analgésique, ne doit
pas se faire au détriment des besoins de l’organisme.
La position du mobile fœtal, en variété antérieure ou postérieure, a une influence sur les
moyens qu’il a de s’engager. Ainsi dans les variétés postérieures, l’antéversion du bassin,
ou son inclinaison latérale peut permettre une meilleure flexion de la présentation si elle
retarde le contact du front avec le détroit supérieur. Par contre, l’antéversion du bassin dans
les variétés antérieures peut entrainer une moins flexion moins complète.
III.3 PRATIQUE
Ainsi il faut garder à l’esprit que toute activité annexe doit être adaptée afin qu’elle
n’influence pas de manière défavorable l’hémodynamique utéro-placentaire, la dynamique
ou la mécanique du travail.
● latéro-ventrales
● nutation
● postures asymétriques
Le choix d’une posture doit être fait en connaissant ses implications sur le mobile fœtal (tête
et tronc), sur le bassin maternel, et sur leurs interactions.
IV SURVEILLANCE DU TRAVAIL
IV.1 OBJECTIFS
IV.2 PARAMÈTRES
Enfin, l’ampliation du segment inférieur, examiné au toucher vaginal, est un bon reflet de
l’activité utérine.
La descente du mobile fœtal dans l’excavation pelvienne est aussi évaluée et permet
l’établissement et l’évaluation au cours du travail du pronostic d’accouchement.
IV.2.2.2 Bassin
Même s’il est préconisé de réaliser un examen du bassin obstétrical en fin de grossesse, le
changement probable d’opérateur le jour de l’accouchement, peut nécessiter la réalisation
d’un nouvel examen. Chez les patientes sous analgésie péridurale, cet examen est facilité.
L’état des membranes est aussi surveillé au cours du travail. La qualité de la poche des
eaux (poche de liquide amniotique se trouvant entre la présentation et le col) bombante ou
non, ainsi que le moment et le moyen de sa rupture sont des éléments essentiels à
l’établissement du pronostic et de la prise en charge obstétricale.
Dans certaines situations, certains moyens d’étude de deuxième ligne peuvent être utilisés :
mesure du pH au scalp, lactatémie, analyse de l’ECG fœtal, oxymétrie de pouls foetale…
Les constantes sont un excellent reflet de l’état maternel. Ainsi, la tension artérielle, le pouls
et la température sont vérifiés régulièrement. Le rythme est à adapter selon le contexte
clinique (risque infectieux pour la température, analgésie péridurale pour la tension, par
exemple).
● son comportement
IV.2.5 Thérapeutiques
Leur voie, leur mode d’administration et leur efficacité doivent être vérifiés régulièrement au
cours du travail.
IV.3 OUTILS
C’est l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal et de l’activité utérine durant les deux
premières étapes du travail.
– © Université Médicale Virtuelle Francophone -
26
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Cette analyse est nécessaire à l’étude du rythme cardiaque fœtal, permettant de dépister
les états pathologiques durant le travail.
IV.3.2 Partogramme
L’OMS définit le partogramme comme étant l’« enregistrement graphique des progrès du
travail et des principales données sur l’état de la mère et du fœtus ».
Ses caractéristiques sont par ailleurs utiles pour l’enseignement, dans les travaux de
recherche clinique et lors d’évaluation des pratiques professionnelles.
La progression du travail est reportée sur un graphe proposé par Friedman en 1954, sur
lequel sont tracées deux courbes d’après le report des examens horaires :
Le détail des examens obstétricaux peut être complété par d’autres éléments comme
Lacomme l’a proposé en 1960 :
Les intervalles de graduation doivent être précisés pour les 2 courbes en abscisse et en
ordonnée.
Bien entendu, les éléments d’identification sont inscrits sur le partogramme : nom de la
patiente, date, équipe médicale (sage-femme, obstétricien, anesthésiste, étudiant sage-
femme, internes) ; ainsi qu’une synthèse des éléments important du dossier obstétrical et
de la mise en travail.
Les actes réalisés et les évènements majeurs sont également reportés en temps réel :
rupture artificielle des membranes, pose d’une tocographie interne, sondage urinaire
évacuateur ou à demeure, appel de l’obstétricien, décision de césarienne ou d’extraction
instrumentale…
● mode d’accouchement
● type de délivrance
Source : UVMaF
V ANNEXES
EN SAVOIR PLUS
● examen du bassin : http://uvmaf.univ-nantes.fr/UE-obstetrique/liste-1.html
ABRÉVIATIONS
● BSS : bosse séro sanguine
● CTG : cardiotocogramme
● ECG : électrocardiogramme
● OP : occipito-pubienne
● OS : occipito-sacrée