Rachialgie
Rachialgie
Rachialgie
ENC :......................................................................................................................................................5
SPECIFIQUE :......................................................................................................................................5
I Cervicalgies....................................................................................................................................... 6
I.1.1.1 Définitions................................................................................................................... 6
I.1.4.1 Définition.....................................................................................................................7
I.3 Traitement.................................................................................................................................. 9
II Dorsalgies.........................................................................................................................................9
II.1.1 Interrogatoire..................................................................................................................10
II.3 Traitement.............................................................................................................................. 12
III Lombalgies................................................................................................................................... 12
III.1 Interrogatoire........................................................................................................................12
III.4.1 Épidémiologie................................................................................................................ 14
III.4.2 Lumbago........................................................................................................................ 14
III.4.2.1 Définition................................................................................................................14
III.4.2.3 Évolution................................................................................................................ 15
III.4.2.4 Traitement............................................................................................................. 15
III.4.3.1 Définition................................................................................................................16
III.5.1 Diagnostic...................................................................................................................... 20
OBJECTIFS
ENC :
SPECIFIQUE :
INTRODUCTION
Une rachialgie, quel qu’en soit l’étage, cervical, thoracique ou lombaire, est un symptôme
dont l’étiologie peut être extrêmement variée, même si l’origine dégénérative (souvent
nommée « pathologie vertébrale commune ») est, de loin, la plus fréquente. Devant toute
rachialgie, il convient donc d’éliminer les autres causes possibles avant de retenir le diagnostic de
rachialgie commune. Cette démarche diagnostique, bien que comparable quel que soit l’étage
douloureux, n’en comporte pas moins des particularités justifiant d’étudier successivement
les trois étages rachidiens.
I CERVICALGIES
On dénomme cervicalgies les douleurs du rachis cervical. Dans la très grande majorité des
cas, il s’agit de cervicalgies communes dues à une détérioration dégénérative (la
cervicarthrose) et/ou un trouble fonctionnel musculoligamentaires de la région cervicale.
La cervicarthrose anatomique est d’une extrême fréquence : plus de 50 % des individus
après 40 ans et elle augmente avec l’âge. Dans plus de la moitié des cas, elle est
asymptomatique et cette notion doit être présente à l’esprit pour ne pas imputer la
symptomatologie aux anomalies radiographiques.
I.1.1.1 Définitions
Le syndrome cervical aigu (torticolis) est caractérisé par : une douleur et surtout une raideur
cervicales survenant brutalement, volontiers le matin au réveil.
Le syndrome cervical chronique est beaucoup plus fréquent, et se manifeste par des douleurs
de la nuque pouvant irradier vers l’occiput, vers l’épaule ou vers la région
interscapulovertébrale. Les douleurs sont mécaniques mais avec parfois une recrudescence
nocturne. Elles évoluent par poussées successives, parfois sur un fond douloureux
permanent.
Elles comportent quatre clichés : incidences de face, de profil, de trois quarts droit et
gauche. Lorsqu’il existe des antécédents traumatiques, il faut parfois les compléter par des
clichés dynamiques en flexion-extension de profil, qui permettent d’analyser le degré
d’instabilité de la colonne cervicale.
On trouve habituellement des lésions de discarthrose (figure 29.1), d’uncarthrose et
d’arthrose interapophysaire postérieure, prédominant au rachis cervical moyen ou bas.
Elles sont inutiles dans le syndrome cervical aigu, sauf situations particulières faisant
discuter un diagnostic différentiel (post-traumatiques, signes neurologiques, fièvre,
altération de l’état général, non-amélioration malgré le traitement…).
Il peut être utile, dans le cadre du diagnostic différentiel, de s’assurer de l’absence de signes
biologiques d’inflammation (VS, CRP).
Fig. 29.1. Arthrose cervicale : ostéophytose antérieure, pincement discal, uncarthrose, arthrose
interapophysaire postérieure déformant le trou de conjugaison.
I.1.4.1 Définition
L’existence réelle de ce syndrome est remise en cause. Le patient présente des signes
fonctionnels : céphalées et douleurs frontales sus-orbitaires, sensations vertigineuses,
acouphènes, troubles visuels (« mouches volantes ») d’intensité modérée, mais pénibles par
leur chronicité. Il existe souvent une discordance entre la richesse de ces signes et la
pauvreté des signes objectifs. Les troubles persistent en général quelques mois ou années,
mais peuvent disparaître spontanément.
Beaucoup plus rare et le plus souvent d’origine athéromateuse, cette atteinte peut être
responsable d’accidents transitoires (syndrome vestibulaire, accidents moteurs transitoires
de type drop attacks, manifestations oculaires de type hémianopsie) ou d’accidents durables
(syndromes alternes du tronc cérébral de type Wallenberg).
L’examen Doppler avec manœuvres positionnelles peut confirmer la sténose d’une artère
vertébrale.
L’angio-IRM objective le retentissement de la cervicarthrose sur l’artère.
Il faut avant tout éliminer une cervicalgie symptomatique d’une affection grave :
– tumorale : métastases, localisation myélomateuse, etc. ;
– infectieuse : spondylodiscite ;
– inflammatoire : spondylarthropathie, polyarthrite rhumatoïde, chondrocalcinose ;
– neurologique : tumeur intrarachidienne ou de la fosse postérieure ;
– post-traumatiques : fractures et luxations. Le risque de méconnaître ces lésions, en raison
de la difficulté de réalisation des clichés dynamiques au décours immédiat d’un
traumatisme, impose de pratiquer ces clichés à distance (8 à 10 jours). Il faut
particulièrement rechercher une atteinte de la charnière cervico-occipitale (+++) (fracture
occulte del’apophyse odontoïde).
nature sera fonction de l’orientation fournie et pouvant comporter : VS, CRP, électrophorèse
des protéines, scanner ou IRM du rachis.
Dans la majorité des cas, le diagnostic finalement retenu est celui de cervicalgies communes
dont l’évolution est favorable mais avec souvent des accès aigus à répétition et, parfois, des
cervicalgies chroniques.
I.3 TRAITEMENT
Le traitement associe le repos, les antalgiques et les Anti inflammatoires Non Stéroidiens,
ainsi qu’un traitement physique sédatif (agents physiques et massages).
Le traitement associe des antalgiques et des AINS (à la demande lors des poussées
douloureuses), un repos relatif, des massages et une rééducation proprioceptive de
renforcement des muscles paravertébraux et d’adaptation posturale. On recherchera et
corrigera d’éventuelles attitudes prolongées peu ergonomiques (notamment tête penchée en
avant, membres supérieurs en suspension). La crénothérapie est un traitement d’appoint
souvent bénéfique.
Dans les formes majeures, le traitement chirurgical n’est indiqué que si la cervicarthrose est
la seule cause (exceptionnel) et si l’état général le permet.
II DORSALGIES
Les dorsalgies sont des douleurs ressenties en regard du rachis thoracique (T1 à T12). Elles
peuvent être la traduction d’une souffrance du rachis thoracique, mais aussi souvent d’une
souffrance viscérale (+++).
Dans certains cas sans étiologie précise, on parle de « dorsalgies fonctionnelles ».
II.1.1 Interrogatoire
Il faut faire préciser les caractéristiques des douleurs : leur siège, leur rythme, l’influence
des sollicitations mécaniques et des positions, la date et le mode de début, leurs modalités
évolutives. Il faut rechercher, dès ce stade, des éléments d’orientation diagnostique :
irradiation en ceinture, amélioration par l’alimentation, sensibilité aux AINS, etc.
Il est également important d’apprécier le contexte psychologique.
Une dorsalgie symptomatique doit être systématiquement évoquée devant une dorsalgie, notamment
aiguë.
Les troubles statiques sont le plus souvent indolores, en particulier lors de leur constitution
à l’adolescence, et il est hasardeux d’y rattacher les symptômes. Malgré tout, ils peuvent
être responsables de douleurs du fait de lésions dégénératives dont ils favorisent la
survenue dans la concavité des courbures.
Avant de les tenir pour responsables, il faut s’assurer de la présence de caractères
sémiologiques rassurants (douleurs de rythme mécanique, siégeant en regard des lésions
radiologiques, évoluant par poussées rythmées par les activités physiques).
dorsalgies fonctionnelles.
Il s’agit d’une affection fréquente (5 à 10 % des consultations en rhumatologie) dont
l’origine reste imprécise, associant souffrance musculaire et facteur psychologique. Elle
s’observe surtout chez les femmes jeunes, en particulier avec activités professionnelles
contraignantes pour le rachis thoracique (secrétaires, couturières, coiffeuses, etc.). On la
nomme d’ailleurs aussi « dorsalgie bénigne des femmes jeunes ».
II.3 TRAITEMENT
III LOMBALGIES
On nomme lombalgies communes les douleurs liées à l’arthrose vertébrale. Elles s’opposent
aux lombalgies symptomatiques, révélatrices d’affections plus rares méritant d’être
reconnues précocement.
III.1 INTERROGATOIRE
Il peut s'agir d'une douleur lombaire basse, débutant à la jonction lombofessière, plus
rarement sacrococcygienne.
On recherche des irradiations : fesse, face postérieure de la cuisse, membre inférieur, fosse
iliaque, région hypogastrique, pli inguinal.
Les lombalgies communes sont accentuées par le port de charge, les efforts, la station
debout, la station assise prolongée. Seul le repos en décubitus diminue les contraintes et
soulage les douleurs.
On recherche une exacerbation des douleurs par les efforts de toux, ou de défécation.
On distingue les lombalgies aiguës et chroniques. Une évolution se faisant vers une
aggravation progressive, résistant au traitement médical, peut être inquiétante.
La plupart des malades souffrant de lombalgies communes ont eu des épisodes douloureux
lombaires banals, régressifs, peu invalidants. Plus inquiétantes sont les douleurs lombaires
inaugurales, motivant une consultation dès le premier épisode.
Les radiographies simples doivent toujours être réalisées avant toute autre imagerie. Elles
apprécient la statique rachidienne, la dégénérescence discale, montrent les anomalies
morphologiques congénitales ou acquises et la plupart des lombalgies symptomatiques.
Elles peuvent être complétées, selon le cas, par un scanner, une Imagerie par Résonance
Magnétique ou une scintigraphie osseuse. Les autres explorations (saccoradiculographie,
discographie) ont des indications très limitées.
III.4.1 Épidémiologie
III.4.2 Lumbago
III.4.2.1 Définition
Le lumbago, ou lombalgie aiguë, est le tableau le plus fréquent. Il se caractérise par une
douleur lombaire basse, survenant de façon brutale à l’occasion d’un effort, avec sensation
de blocage, et s’accompagne d’une impotence fonctionnelle majeure, la douleur parfois
intense pouvant n’être soulagée qu’en décubitus. Les efforts de toux et de défécation sont
souvent à l’origine de paroxysmes douloureux.
L’examen clinique montre souvent une attitude antalgique. La limitation des mobilités est
importante mais, fait essentiel, élective ou largement prédominante dans un ou deux
secteurs. L’examen clinique doit rechercher des signes d’irritation radiculaire et des signes
neurologiques déficitaires des membres inférieurs ou périnéaux, qui n’existent pas dans le
lumbago. À noter que la manœuvre de Lasègue peut provoquer une douleur, mais dans la
région lombaire et non pas selon un trajet radiculaire.
Donc, en pratique :
– soit le lumbago est typique et on ne fait pas de bilan complémentaire ;
– soit il existe des éléments pouvant faire discuter une fracture vertébrale, notamment
III.4.2.3 Évolution
L’évolution se fait, dans la très grande majorité des cas, vers la régression en quelques jours,
même s’il persiste des lombalgies épisodiques.
III.4.2.4 Traitement
III.4.3.1 Définition
L’interrogatoire est évocateur de par le siège de la douleur (lombaire bas), son rythme
mécanique, son mode évolutif (à l’inverse du lumbago, elle entrave peu les activités).
L’examen clinique est pauvre : douleurs lombaires, irradiant souvent dans les fesses, parfois
la partie postérieure des cuisses, sans topographie radiculaire précise ; limitation modérée
des mobilités, globale ou plus souvent élective ; points douloureux électifs à la palpation. La
manœuvre de Lasègue réveille la douleur lombaire. Il n’y a pas de signe neurologique ou
général.
Un scanner ou une IRM (préférer l’IRM, non irradiante) peuvent être demandés de façon
exceptionnelle afin d’éliminer une lombalgie non ommune (HAS, 2000). Ils doivent être
précédés par des radiographies simples.
Un cas particulier est représenté par les lombalgies persistantes et aggravées dans les suites
Il n’est pas recommandé d’effectuer des nouveaux examens dans l’année qui suit les
premiers, sauf évolution des symptômes ou pour s’assurer de l’absence de contre-indication
d’une thérapeutique nouvelle (par exemple, manipulation) (HAS, 2000).
1. HAS, 2000. Diagnostic, prise en charge et suivi des malades atteints de lombalgie
chronique : (http://www.has-sante.fr/portail/display.jsp?id=c_271859)
L’évolution spontanée est, dans la grande majorité des cas, favorable et il est important d’en
avertir les malades. Il est exceptionnel qu’elle conduise à une invalidité marquée dans les
activités quotidiennes.
Elle peut conduire à un handicap sévère dans les activités professionnelles lorsque celles-ci
nécessitent une sollicitation importante du rachis. C’est ce qui fait l’importance du
retentissement socio-économique en particulier chez les travailleurs de force et justifie son
traitement précoce et aussi efficace que possible.
Des prises en charge multidisciplinaires associant des séances d’éducation et de conseil, des
exercices physiques intensifs et une prise en charge psychologique sont recommandés
(HAS, 2000).
La chirurgie doit rester d’indication tout à fait exceptionnelle. En particulier, il n'y a pas lieu
de proposer une discectomie chez un patient souffrant de lombalgies sans atteinte
radiculaire, même si une imagerie a montré une hernie discale.Les interventions proposées
sont, le plus souvent, des arthrodèses intervertébrales. Les résultats, à moyen et long terme,
sont inconstants et on risque d’aggraver l’état du malade et d’entraîner une invalidité plus
sévère.
Elles font partie des lombalgies communes, mais méritent d’être individualisées du fait de
certaines particularités cliniques et évolutives.
C’est la forme typique associant, chez les femmes, un excès pondéral, une hypercyphose
dorsale et une hyperlordose lombaire par relâchement musculoligamentaire, entraînant une
augmentation des contraintes à la partie postérieure du rachis, génératrice d’arthrose
interapophysaire postérieure.
Les douleurs lombaires basses irradient souvent aux fesses, aux cuisses, parfois aux jambes,
mais sans atteindre le pied. Elles débutent souvent de façon insidieuse et évoluent d’emblée
sur un mode chronique. Elles sont volontiers à type de brûlures, aggravées par les
contraintes mécaniques, parfois exacerbées en fin de nuit et au réveil car le décubitus dorsal
majore la lordose lombaire.
L’examen clinique est généralement pauvre. Il est fréquent de trouver dans le territoire
douloureux, un syndrome cellulomyalgique : cellulalgie douloureuse à la manœuvre du
pincé-roulé, cordons indurés douloureux à la palpation des masses musculaires.
Les lésions d’arthrose interapophysaire postérieure sont objectivées par les radiographies
du rachis lombaire de face et de profil.
Un pseudo-spondylolisthésis, dû à l’usure des articulations interapophysaires postérieures
arthrosiques, est fréquent en L4-L5 ou L3-L4 (figure 29.3).
ces articulations par une sonde thermique introduite par voie percutanée sous contrôle
radiologique (thermocoagulation articulaire postérieure).
Les lombalgies symptomatiques sont rares (moins de 1 %), mais il faut y penser
systématiquement car l’erreur diagnostique est lourde de conséquences.
III.5.1 Diagnostic
C’est la clinique qui permet de suspecter une lombalgie symptomatique. Les principaux
éléments qui doivent alerter sont :
– le début progressif, insidieux, et l’absence de facteur déclenchant ;
– les atypies topographiques de la douleur : lombaire haute, caractère étendu ;
– le rythme atypique des douleurs : nocturnes, dans la seconde partie de la nuit ;
– l’intensité, la ténacité des douleurs, particulièrement leur aggravation progressive ;
– l’absence d’antécédents de lombalgies, surtout chez le sujet âgé ;
– l’existence d’une raideur globale et intense du rachis lombaire à l’examen.
Il faut tenir compte des données de l’examen général (antécédents suspects, asthénie,
anorexie, amaigrissement, fièvre, lésions cutanées, tumorales, etc.).
La pratique de radiographies du rachis lombaire et d’examens biologiques est justifiée.
D’autres examens complémentaires sont réalisés en fonction des orientations.
Les radiographies peuvent montrer : une fracture vertébrale (« tassement vertébral »), une
ostéolyse (par exemple, l’aspect de « vertèbre borgne » : disparition d’un pédicule sur le
cliché de face), une déminéralisation diffuse (forme décalcifiante diffuse du myélome), une
ostéocondensation vertébrale. Elles peuvent être normales.
Lorsque les radiographies sont normales, si le tableau clinique et/ou biologique laisse
suspecter une lombalgie tumorale, on effectuera également une imagerie complémentaire.
La plus fréquente est l’ostéome ostéoïde qui se révèle par des douleurs intenses, volontiers
nocturnes, évoluant par crises de quelques heures, habituellement bien soulagées par
l’aspirine ou les AINS. Il se traduit radiologiquement par une ostéocondensation intense
localisée à une partie d’une vertèbre, centrée dans les cas typiques par une zone claire
renfermant un îlot dense (image « en cocarde » du nidus). La scintigraphie osseuse montre
une hyperfixation localisée intense et la TDM précise la lésion. Seule l’exérèse du nidus
(chirurgicale ou percutanée) permet la guérison définitive.
Plus rarement il s’agit d’un neurinome, d’un méningiome ou d’un angiome vertébral.
Il s'agit le plus souvent de spondylodiscite, plus rarement de spondylite pure (voir chapitre
9 et figure 9.1).
Des lombalgies hautes, souvent latéralisées (angle costolombaire), irradiant dans le flanc,
voire aux organes génitaux externes, peuvent révéler des affections rénales : lithiase rénale
chronique, hydronéphrose, tumeur rénale. L’échographie rénale et l’urographie
intraveineuse précisent le diagnostic.
Les examens justifiés par l’orientation clinique permettent d’identifier l’affection en cause :
tumeurs digestives (gastriques, rectocoliques ou pancréatiques), pancréatite chronique,
tumeurs pelviennes, adénopathies prérachidiennes, fibrose rétropéritonéale.