Conseil Du Préparateur en Pharmacie

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COURS DE PHYTOTHERAPIE

CONSEIL DU PRÉPARATEUR EN PHARMACIE

Dr. A S CHENNOUFI
Pharmacienne assistante de Santé Publique
Institut National de Santé Publique
[email protected]
Plan
• INTRODUCTION
• AFFECTIONS RHUMATISMALES
• AFFECTIONS VEINEUSES
• SURCHARGE PONDERALE
• TROUBLES DU TRANSIT INTESTINALE
• TROUBLES HEPATIQUES
• AFFECTIONS URINAIRES
• AFFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES
• TROUBLES NERVEUX
INTRODUCTION
• Une caractéristique principale des plantes est la grande diversité des utilisations thérapeutiques
que l’on peut en faire.
• La phytothérapie par les herbes médicinales viennent traiter divers états symptomatiques.
Certaines plantes, telle que le plantain par exemple, peuvent apparaître plus d'une fois si la
plante a des propriétés reconnues dans plus d'un domaine.
• Chacune d’entre elles (ou presque) trouve des domaines d’application parfois très différents. La
grande richesse en composants dans une même plante explique ce phénomène.
• Il arrive également très souvent que des parties différentes d’une même plante agissent sur des
problèmes spécifiques. C’est le cas de l’Ortie dont les parties aériennes soignent la peau et les
cheveux, alors que la racine agit sur les troubles de la prostate.
AFFECTIONS RHUMATISMALES
La rhumatologie fait partie du domaine de la médecine où
les plantes médicinales ont le plus d’efficacité, en raison de
leurs multiples propriétés: anti-inflammatoires, antalgiques,
trophiques du tissu de soutien ( elles permettent une
meilleure nutrition) et reminéralisantes.

Harpagoside
anti-inflammatoires (harpagophyton, cassis)
Exemples de plantes antalgiques (saule, reine des prés)
Les huiles essentielles en rhumatologie
• La rhumatologie est un des domaines privilégiés de l'aromathérapie. la voie cutanée est exclusivement
utilisée dans cette indication donc elle est d'un emploi facile et sans danger, à part quelques très rares cas
d'allergies cutanées. les huiles essentielles ne seront pas utilisées sur une longue durée, mais surtout
réservées, dans l'arthrose, aux poussées inflammatoires aiguës.
• les plus utilisés sont la gaulthérie ou Winter Green (Gaulteria procubens), L’eucalyptus citronné
(Eucalyptus citriodora), Le romarin (Rosemarinus officinalis à camphre), le genévrier commun
(Juniperus communis), le laurier noble (Laurus nobilis), la menthe poivrée (Mentha piperita).
• Il est recommandé de diluer les huiles essentielles avec des huiles végétales pour améliorer la tolérance
cutanée, avec de l'huile végétale de millepertuis ou de calophylle par exemple.
On peut mettre: 3 gouttes d’HE de gaulthérie + 3 gouttes d’HE d’eucalyptus citronnée + 2 gouttes d’HE de
menthe poivrée dans 10 gouttes d'huile végétale de millepertuis. à passer sur l'articulation lors d'une
poussée douloureuse d'arthrose.
AFFECTIONS VEINEUSES
Définition
• L’insuffisance veineuse se caractérise par une diminution de la vasoconstriction et une augmentation de la
perméabilité des veines entrainant des oedèmes et des incidents hémorragiques. Elle se traduit souvent par
une stase veineuse, une sensation de jambes lourdes et par la turgescence de certaines veines qui se
manifeste par des varices.
• Les facteurs favorisants sont le mode de vie (sédentarité, station debout prolongée), la surcharge
pondérale, les grossesses, les traitements hormonaux et l’exposition à la chaleur.
• Les principales pathologies veineuses
- La thrombose veineuse profonde, aussi appelée phlébite profonde,
- La thrombose veineuse superficielle, ou phlébite superficielle,
- Les Affections veineuses chroniques (les varices, les insuffisances veineuses, hémorroides…).
• Les plantes médicinales agissant à ce niveau peuvent avoir un effet veinotonique dû à des saponosides
(saponines) ou des tanins, une action vitaminique P renforçant la paroi veineuse, due à
des flavonoïdes, coumarines, ou anthocyanes.
• En revanche, l'hypertension artérielle, l'oedème (souvent lié à un problème cardiaque), les varices (qui peu-
vent évoluer vers l'ulcère variqueux ou la phlébite) ne sont pas concernés par la phytothérapie ?!
Pour leurs propriétés veinotoniques et décongestionnantes

(CI chez la femme enceinte)  Ils se prennent


en gélules de plantes ou d’extrait secs (2 à 4 par jour),
en teinture mère (50 gouttes 2 fois par jour),
(Le fragon)
en infusions,
en EPS (sauf fragon), 1 c à café par jour,
en cures de 20 jours par mois.

• Hamamélis (Hamamélis virginiana), DV=feuilles. Elles contiennent de nombreux flavonoïdes et des tanins
astringents. les flavonoïdes ont une activité vitaminique P très intéressante pour augmenter la résistance et
diminuer la perméabilité des capillaires qui éclatent sous la peau. Les tanins ont, quant à eux, une action
veinotonique. La synergie de ces effets conduit à une nette amélioration des symptômes des jambes
lourdes, des varices, des hémorroïdes et de la couperose.
• Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), DV=écorce.
Il comprend un hétéroside coumarinique, l’esculoside,
actif sur le tonus veineux grâce à son effet vitaminique P.
Cette activité renforce la résistance des capillaires sanguins
tout en diminuant leur perméabilité. Les flavonoïdes, par
leurs actions anti-inflammatoire et vasoconstrictrice,
améliorent la circulation sanguine.

• Le fragon (Ruscus aculeatus), DV=partie souterraine.


Les saponosides stéroïdiques présents ont une action
vasoconstrictrice, anti-inflammatoire et anti-oedémateuse
très utile dans le traitement des hémorroïdes, des jambes
lourdes et des varices. Quant au rutoside (flavonoide), il a
une activité vitaminique P améliorant la résistance des
capillaires. Toutes ces propriétés font que le Fragon
améliore le fonctionnement veino-lymphatique et soulage
les troubles veineux des membres inférieurs.
• La vigne rouge (Vitis vinifera), DV=feuilles séchées. Les
anthocyanosides présentent une importante activité
vitaminique P qui combat l’insuffisance veineuse et la fragilité
capillaire cutanée (par augmentation de la résistance des
vaisseaux et diminution de leur perméabilité). Les tanins, quant
à eux, favorisent la contraction des cellules musculaires des
vaisseaux, facilitant le retour vers le coeur du sang accumulé
dans les membres inférieurs. De nombreux essais cliniques
apportent la preuve de l’efficacité de la Vigne rouge sur
l’insuffisance veineuse chronique.
• Le Cyprès (Cupressus sempervirens), DV=cone. Il renferme un
taux élevé d’oligomères proanthocyanidoliques aux propriétés
veinotoniques recherchées en cas de jambes lourdes. Ces
proanthocyanidols jouent un rôle protecteur des membranes
contre l’oxydation provoquée par les radicaux libres. Par fixation
sélective sur la paroi des vaisseaux, ils assurent une meilleure
dynamique vasculaire empêchant le sang de stagner dans les
jambes. Une étude a montré que le Cyprès, utilisé sous forme de
gélules, présentait une meilleure activité sur les symptômes
fonctionnels de l’insuffisance veineuse qu’un traitement par un
phlébotonique classique, et ce, sans effets secondaires.
Les huiles essentielles
• Les huiles essentielles sont très bien absorbées par la peau et très efficaces localement.
 Préparation d’une huile de massage contenant les HE :
- HE de cyprès 1ml
- HE de citron 1ml
- HE de genévrier 1ml
- HE de vétiver 1ml
- HV de calophylle 6ml
Appliquez quelques gouttes de ce mélange matin et soir en massage en partant des chevilles vers les cuisses
TROUBLES DU TRANSIT INTESTINALE
La phytothérapie est intéressante vis-à-vis de pathologies
légères, notamment contre les dyspepsies non pathologiques,
mais consécutives au stress et/ou à de mauvaises habitudes
d'hygiène et diététiques. En revanche, elle ne permet pas de
traiter les gastrites, les ulcères de l'estomac, ni le reflux gastrique.
AÉROPHAGIE, BALLONNEMENTS,
DOULEURS ET SPASMES ABDOMINAUX
• Angélique (Angelica archangelica), DV= la racine : grâce à son
huile essentielle à phéllandrène elle évite la formation des gaz
intestinaux et soigne l’aérophagie et les ballonnements. Douée
d’excellentes propriétés antispasmodiques, elle agit sur les colites
en calmant efficacement les spasmes intestinaux et les douleurs.
L’Angélique est cholagogue, c’est-à-dire qu’elle favorise
l’écoulement de la bile et facilite ainsi la digestion.
• Fenouil (Foeniculum vulgare), DV= le fruit : le Fenouil permet
d’éviter la formation des gaz intestinaux en bloquant les
processus de fermentation des aliments en phase digestive. Il
offre ainsi une réponse parfaitement adaptée au problème
d’aérophagie, et aux colites mais aussi grâce à son huile
essentielle riche en trans-anéthol (50 à 60%). Une étude clinique
effectuée en 1990, a montré que le Fenouil, s’oppose avec une
grande efficacité aux troubles de la digestion : ballonnements,
lourdeurs post-prandiales, aérophagie ou nausées.
Il est conseillé aux femmes qui allaitent car il stimule la production
de lait et évite les colites du nourrisson.
• Elles se prennent en tisane, en décoction ou en extrait liquide.
Diarrhée non compliquée

• Myrtille (Vaccinium myrtillus), DV= le fruit (la baie) : Les tanins présents dans la
baie de Myrtille ont une action antidiarrhéique et ont un effet bénéfique sur les
douleurs et les spasmes intestinaux liés à la colite. Cette baie est aussi
antibactérienne au niveau intestinal, ce qui complète son action anti diarrhéique.
Elle se prend en décoction.
Constipation fonctionnelle
Plantes à propriété mucilagineuse
• Ispaghul ou Psyllium (Plantago ovata), DV= le tégument (l’enveloppe) de la
graine : Ce dernier est riche en mucilages qui forment dans l’estomac, et en
présence d’eau, un gel non assimilable par l’organisme. Capables
d’absorber jusqu’à soixante fois leur volume d’eau, les téguments
accroissent sensiblement le bol fécal, stimulant le péristaltisme intestinal
(mouvements de l’intestin). Peu irritants, ils facilitent le passage en
douceur du contenu intestinal et protègent la muqueuse digestive en cas
de colite. «L’effet fibre» est particulièrement apprécié en cas de
constipation chronique.

• Lin (Linum usitatissimum), DV= la graine : La graine riche à la fois en fibres


et en huile poly insaturée. La graine de Lin accélère le transit, lubrifie les
selles et augmente leur volume. C’est un laxatif efficace, mais doux
puisqu’il a la particularité de traiter aussi les douleurs abdominales et les
colites. C’est un excellent aliment diététique, à utiliser tous les jours, même
chez les enfants.
Constipation fonctionnelle (suite)
 Plantes augmentant la sécrétion biliaire
• Artichaut (Cynara scolymus), DV= la feuille : L’action
cholérétique (qui augmente la sécrétion de la bile) de
l’Artichaut est attribuée à une substance amère et aromatique :
la cynarine. Elle est particulièrement utile dans le cas de
congestion ou d’insuffisance hépatique (foie paresseux), de
jaunisse et de mauvaise digestion des corps gras. En stimulant
la sécrétion biliaire, l’Artichaut agit également sur les états de
constipation. En effet, la bile permet d’activer les mouvements
intestinaux (péristaltisme), contribuant à favoriser l’évacuation
des matières fécales. La feuille d’Artichaut contient d’autre
part des stérols, du magnésium, du potassium… composés qui
agissent en synergie avec la cynarine. On peut utiliser
l’artichaut en gélules ou en comprimés de poudre de plante ou
d’extrait sec (1 à 3 par jour), en EPS (1càc par J), en extrait
hydroalccolique, en teinture mère (30 à 50 gouttes 1 ou 2 fois
par jour). Prudence avec l’usage de cette plante en cas de
calculs vésiculaires.
SURCHARGE PONDERALE
• Les très nombreuses plantes proposées pour aider à la perte de poids peuvent se classer en plusieurs familles :
- celles qui sont censées réduire l’appétit, dites « coupe-faim »
- celles qui provoquent une sensation de ventre plein (satiété), ou substances de lest ;
- celles qui augmentent l’élimination urinaire, dites « diurétiques » ;
- celles qui empêcheraient l’absorption intestinale d’une partie des graisses ingérées.
 Celles qui sont censées réduire l’appétit, dites « coupe-faim »
Les plantes riches en caféine, tels que le guarana (Paullinia cupana), le maté, le caféier (Coffea arabica et C. canephora) et
le théier (Camelia sinensis), sont proposées pour favoriser la perte de poids car la caféine possède un effet coupe-faim.
Néanmoins, cet effets est limité et s’estompe en cas de consommation régulière. En 2012, faute de preuves d'efficacité
convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit aux compléments alimentaires contenant de la caféine de
prétendre aider à perdre du poids ou à maintenir un poids optimal, en augmentant le métabolisme de base (pour brûler
des calories) ou en favorisant l’utilisation de la graisse par le corps.
 Celles qui provoquent une sensation de ventre plein (satiété), ou substances de lest ;

L’usage des algues (fucus, wakamé, etc.) pour faciliter la perte de poids repose sur leur richesse en fibres et leur capacité
à retenir l’eau des aliments. Ces propriétés permettraient de se sentir rassasié plus rapidement et plus durablement.
Néanmoins, aucune étude clinique ne justifie cette utilisation, en particulier à long terme. De la même manière,
les pectines extraites des citrons et des pommes sont parfois proposées pour augmenter la sensation de satiété, sans
preuve formelle. En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit
aux compléments alimentaires contenant des pectines de prétendre augmenter l’impression de satiété dans le but de
réduire la prise de calories.
 Celles qui augmentent l’élimination urinaire, dites « diurétiques » ;

Depuis les années 1950, de nombreuses plantes diurétiques sont proposées dans les produits destinés à faire perdre du
poids : théier, caféier, orthosiphon, piloselle (Hieracium pilosella), bouleau, pissenlit, prêle des champs, reine des
prés, cassis, etc. Ces plantes ont la propriété de favoriser l’élimination de l’eau contenue dans le corps et de faire ainsi
baisser rapidement le poids, sans que la masse grasse n’ait diminué pour autant. L’usage de ces plantes dans des produits
destinés à contribuer à la perte de poids est injustifié, voire dangereux, et doit être évité.
 Celles qui empêcheraient l’absorption intestinale d’une partie des graisses ingérées

Qu’elles soient extraites des racines de konjac, des graines de psyllium, ou des algues, certaines fibres auraient la
propriété de fixer une partie des graisses contenues dans les aliments ingérés, empêchant ainsi leur absorption par
l’intestin. Néanmoins, aucune étude n’a jamais confirmé de façon certaine cette hypothèse.

• Konjac (Amorphophallus konjac), DV=Les racines du konjac. Ces dernières contiennent du glucomannane, une
substance capable d'absorber plus de cent fois son volume d'eau et donc de former dans l’estomac un gel dense et
difficilement assimilable par l’organisme. Sans apport de calories supplémentaires, ce gel végétal agit comme coupe-
faim naturel en procurant un effet de satiété immédiat. Le Konjac permet ainsi de réduire, sans effort, la quantité de
nourriture absorbée. Sa viscosité permet aussi de diminuer l’absorption des graisses et des sucres au niveau intestinal.
De plus, le Konjac favorise le transit intestinal et évite la constipation que l’on rencontre souvent au cours des régimes
amincissants. Les gélules de konjac sont consommées comme coupe-faim (1 à 3 gélules).
• Ispaghul ou Psyllium (Plantago ovata), DV= le tégument (l’enveloppe) de la graine : Ce dernier est riche en mucilages
qui forment dans l’estomac, et en présence d’eau, un gel non assimilable par l’organisme. La viscosité élevée de ce gel
en fait également un coupe-faim naturel très efficace. Cet effet est potentialisé par une absorption réduite des aliments
au niveau intestinal, notamment des sucres et des graisses, diminuant l’apport calorique de chaque repas et les pics
sanguins de glucose responsables de la mise en réserve des calories. Les deux actions conjuguées, laxative et coupe-
faim, font de l’Ispaghul un allié de poids au cours des régimes amincissants. Des effets hypolipémiants et
hypocholestérolémiants ont également été mis en évidence. On peut utiliser l’Ispaghul sous forme de gélules ou de
sachets de poudre. Il est conseillé de boire abondamment au moment de la prise d’Ispaghul.
LES RISQUES?

• L’excès de caféine provoque de nombreux effets


indésirables tels que nervosité, agitation, anxiété,
insomnie ou irritation de l’estomac. En outre,
la caféine est déconseillée aux personnes souffrant de
maladie cardiaque, d’anxiété, d’ulcères gastriques ou
d’hypertension artérielle..
• Une consommation importante d’algues peut
provoquer un apport excessif d’iode. Cet excès peut
entraîner des problèmes de thyroïde.
• Les pectines bloquent l'absorption de nombreux
nutriments et ne devraient pas être utilisées plus de
quelques jours d'affilée.
• Mise en garde; les diurétiques ne font pas maigrir !
TROUBLES HEPATIQUES
Définition
• Le foie est le plus gros organe interne du corps. Ses fonctions principales consistent à :
- métaboliser la plupart des nutriments absorbés par les intestins;
- stocker des nutriments;
- fabriquer des protéines;
- nettoyer le sang en le débarrassant des médicaments, de l'alcool et des substances chimiques
potentiellement nocives qu'il contient, et en traitant ces substances chimiquement pour qu'elles
puissent être excrétées par le système digestif ou l'appareil urinaire.
• Il existe une large gamme de troubles du foie, entre autres les hépatites, la cirrhose, les
tumeurs et les abcès, pour n'en citer que quelques-uns. Nous nous concentrerons ici sur les
2 formes les plus courantes : les hépatites et la cirrhose.
• L’hépatite virale
Est une inflammation aigue du foie provoquée par la multiplication de virus dans les cellules du foie, les
hépatocytes. Cela se traduit par le jaunissement de la peau et des conjonctivites (ictère), de la fièvre, des
selles décolorées, des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, et une fatigue intense.
Les virus de l’hépatite A et E se transmettent par voie oro-fécale ou alimentaire, et donnent des infections
aigues qui ne se chronicisent pas et guérissent spontanément en quelques semaines.
Par contre, les virus B et C à transmission par voie sanguine, donnent des infections chroniques qui passent
la plupart du temps complétement inaperçues mais peuvent conduire à de graves complications comme
une cirrhose ou un cancer du foie.
Dans les hépatites aigues, le traitement phytothérapeutique permet de réduire considérablement le délai
de guérison. Pour les formes chroniques, la prise en charge avec la médecine naturelle permet, sinon de
guérir, d’éviter les complications.
• La cirrhose
Est une maladie hépatique grave, lentement évolutive, conséquence d’une agression chronique du foie.
Celle-ci cicatrise sous forme d’un tissu fibreux - fibrose – non fonctionnel et se régénère sous forme de
nodules.
Hépatites aigues
• Le desmodium (Desmodium adscendens), DV=feuille. C’est la plante reine du traitement des
hépatites. Le desmodium est hépatoprotecteur, il régénère les cellules hépatiques des
dommages causés pat le virus, mais aussi par les médicaments, l’alcool, les chimiothérapies et
il normalise rapidement les transaminases. Il peut être employé à tous les stades de l’atteinte
hépatique.
La décoction peut être utilisé , il faut privilégier les formes liquides, non alcooliques surtout, ou
en solutions glycérinée, plus concentrée par exemple en EPS 1 cac matin et soir jusqu’à
normalisation des transaminases.
Hépatites chroniques
• Desmodium reste bien sûr le traitement systématique, une prise par jour, sous forme liquide. Mais dans
une pathologie chronique, il peut se prendre aussi en gélules ou comprimés d’extrait sec, 1 ou 2 par jour,
sur de longs mois.
• Chardon-Marie (Carduus marianus), DV=fruit appelé improprement graines. plus de 200 recherches ont
été effectuées sur le Chardon- Marie. Elles ont permis d’identifier dans le fruit de cette plante trois
substances (silybine, silychristine, silydianine), formant un complexe hépato protecteur connu sous le nom
de silymarine. En cas de lésions provoquées par l’alcool (cirrhoses hépatiques), la silymarine permet de
reconstruire les cellules endommagées et d’en restaurer la capacité métabolique. À long terme, la prise
quotidienne de silymarine ralentit la progression de la cirrhose. Elle est également utilisée pour venir à
bout des hépatites virales et enrayer celles qui présentent un caractère chronique. Elle stimule d’autre part
l’écoulement de la vésicule biliaire et, à ce titre, est active en cas d’insuffisance hépatique. La sylimarine
fait baisser les transaminases et les gamma GT. Elle est de plus antiinflammatoire. On peut la prendre en
teinture mère, en gélules, en EPS où elle peut être avantageusement associée au desmodium, les deux
plantes étant complémentaires car elles permettent la cicatrisation des cellules hépatiques.
Hépatites chroniques (suite)
• L’aubier de tilleul sauvage du Roussillon (Tilia sylvestris), DV= écorce. Il contient des tanins ; des
coumarines dont l’esculoside et le fraxoside et il renferme également des polyphénols (phloroglucinol).
Elle est antispasmodique, anti-inflammatoire ,L’aubier de tilleul facilite la purification de l’organisme en
favorisant l’élimination des toxines et des déchets organiques. Il permet la détoxification du foie en
stimulant la sécrétion de la bile (action cholérétique) et son évacuation (action cholagogue). Il est
également un dépuratif rénal et un draineur des voies urinaires. En favorisant la sécrétion et l’évacuation
de la bile, l’aubier de tilleul peut aussi contribuer à améliorer le confort digestif. Il s’emploie en (2 tasses
par jour 2 semaines par mois).
La gemmothérapie

• Est indispensable par ses propriétés de protection et de cicatrisation de la cellule hépatique,


mais elle est aussi utilisable dans les complications de l’hépatite qui sont la fibrose progressive
et la cirrhose.
- Le macérât de radicelles de seigle (Secale cereale) a une action protectrice et régénératrice
des cellules hépatiques, et diminue les transaminases,
- Également le macérât de jeunes pousses de romarin (Rosmarinus officinalis), grand remède
du foie par son action de régénérescence, et ses propriétés antioxydantes, que l’on peut
associer avec le macérât de bourgeons de l’érable champêtre, qui en plus de son action sur le
foie est un stimulant immunitaire et antiviral, en particulier sur le virus de l’hépatite C.
La mycothérapie

• Le shiitake (Lentinula edodes) est un champignon hépatoprotecteur. Il améliore la fonction


hépatique et comme beaucoup de champignon médicinaux il est antiviral, particulièrement
contre les virus des hépatites B et C. il est de plus immunomodulateur, permettant au système
immunitaire de combattre les virus.
• Le reishi (Ganoderma lucidum), est également un grand antiviral, bloquant la réplication des
virus des hépatites A et B, et régule aussi l’immunité.
• Les deux champignons se prennent en gélules de plantes, 2 ou 3 gélules par jour ou en extraits,
1 ou 2 gélules par jour
La cirrhose
• Le desmodium (Desmodium adscendens), DV=feuille. C’est un
hépatoprotecteur, il régénère les cellules hépatiques des dommages
causées par les virus, mais aussi les médicaments, l’alcool, les
chimiothérapies. Il peut être employé à tous les stades de l’atteinte
hépatique. La décoction peut être utilisé , il faut privilégier les formes
liquides, non alcooliques surtout, ou en solutions glycérinée, plus
concentrée. Par exemple en EPS 1 cac par jour. Mais dans une
pathologie chronique comme la cirrhose, il peut se prendre en gélules
ou comprimés d’extrait sec, 1 ou 2 fois par jour, sur de longs mois.
• Le chardon-Marie (Cardus marianum) DV=fruit séché (appelé
improprement « graines »), est un traitement validé des hépatites
aigues et chroniques, ainsi que des cirrhoses grâce aux propriétés
hépatoprotectrices de la silymarine qu’il contient. Dans la stéatose
hépatique, la plante diminue l’inflammation et la destruction des
hépatocytes. À prendre sous forme de silymarine (2 comprimés 2 fois
par jour), d’extrait sec en gélules ou comprimés (2 fois par jour), en
extrait glycériné EPS ( 1 cac par jour).
La cirrhose (suite)

• L’astragale (astragus mongholicus), DV=. Est une magnifique plante possédant de très
nombreuses propriétés : immunostimulante, antioxydante, anti-inflammatoire, antivirale,
anticancéreuse. C’est la plante antivieillissement, elle protège de nombreux organes contre les
processus de sénescence. Elle est hépatoprotectrice et possède une action antifibrosante. Elle
n’a pas de toxicité connue. Prudence chez les sujets sous immunosuppresseurs et à éviter dans
les hépatites auto-immunes. On la trouve sous forme de comprimés ou gélules de poudre ou
d’extraits secs (2 ou 3 gélules par jour), en infusion ( deux tasses par jour) ou en EPS (1 cac par
jour).
La gemmothérapie
• Le macérât de radicelle de seigle (Secala cereale), a une action spécifique sur le foie.
Il protège et régénère les hépatocytes, normalise les transaminases hépatiques. Il est indiqué
dans les hépatites aigues et chroniques, les cirrhoses avec hépatomégalie.
• Le macérât de jeunes pousses de romarin (Rosmarinus officinalis), est hépatoprotecteur,
régénère le foie, et normalise les métabolismes de cet organe essentiel.
- Tous se prennent en macérât mère, 10 à 15 gouttes par jour, en alternance.
AFFECTIONS URINAIRES
Une cystalgie est une pathologie se traduisant par des
douleurs ressenties au niveau de la vessie.
C’est un syndrome clinique associant pollakiurie,
impériosités mictionnelles et douleurs vésicales,
évoluant de façon intermittente et fantasque en dehors
de toute infection urinaire et de toute cause organique.

, pissenlit
Exemples plantes diurétique
• Queue de cerise (Prunus cerasus), DV= le pédoncule du fruit. Ces actions sont
dues aux flavonoïdes et sels de potassium qu’ils contiennent. Ce sont ces
éléments qui stimulent l’élimination aussi bien urinaire que digestive,
permettant de «nettoyer» l’ensemble de l’organisme des toxines accumulées
dans le corps. La queue de Cerise est un remède de choix pour combattre les
rétentions d’eau. Son action diurétique sûre et sans effet indésirable, la rend
des plus utiles pour combattre les inflammations des voies urinaires
rencontrées dans les infections urinaires (cystites).
• Pissenlit (Taraxacum officinale), DV= la racine, cependant, l’effet diurétique est
plus important pour les feuilles en raison de la présence d’une plus grande
quantité de sels de potassium et de flavonoïdes. Il permet de nettoyer
l’ensemble de l’organisme en éliminant les toxines accumulées dans le corps.
Il agit aussi au niveau digestif en augmentant l’écoulement de la bile et stimule
le foie paresseux.. Par son effet «nettoyant» global, le Pissenlit permet de
prévenir la formation des calculs biliaires et rénaux. Précaution : comme pour
toutes les plantes stimulant la vésicule, le Pissenlit ne doit pas être utilisé en cas
d’obstruction des voies biliaires. On peut utiliser la décoction (2 tasses par jour),
d’Extraits glycérinés de plantes fraîches (1 càc 3 fois par jour), d‘extraits fluides
(20 gouttes 3 fois par jour) ou de poudre (2 gélules avant les repas )
Exemples plantes antiseptique
• Busserole (Arctostaphylos uva-ursi), DV= la feuille. Elles contiennent une substance appelée arbutoside qui
est métabolisée en hydroquinone et éliminée par voie urinaire. Cette dernière substance possède des
propriétés antibactériennes marquées contre l’Escherichia coli, agent pathogène responsable de
nombreuses infections des voies urinaires (cystites). La Busserole est d’autre part une source importante de
tanins qui ont des vertus anti-inflammatoires et diurétiques, participant à l’augmentation du volume des
urines et à l’élimination rénale de l’urée.
La commission Européenne préconise un apport d’arbutoside compris entre 400 à 800 mg par jour.
Pour une tisane contenant 3 grammes de feuille de busserole séchée cela équivaut à 200 mg d’arbutoside
donc à prendre 3 à 4 fois par jour. Il peut se prendre aussi en gélules (4 à 6 par jour ou en EPS (1cac par jour)
Il est à noter que la prise concomitante d’acidifiants urinaires (légumes, fruits acides, vitamine C ou
médicaments) peut réduire l’activité thérapeutique de la busserole.
Plante prévenant les récidives

• Canneberge (Vaccinium macrocarpon), DV= le fruit. Dès 1923, bien avant la découverte des antibiotiques,
des médecins américains prescrivaient déjà la Canneberge pour diminuer la récurrence des infections
urinaires. On pensait alors que cet effet reposait sur une acidification de l’urine provoquée par la forte
acidité du jus de la plante. Cette hypothèse fut rejetée à la fin des années 50, mais il a fallu attendre 1984
pour que les effets de la plante trouvent leur explication scientifique. En réalité, l’ingestion de
Canneberge modifie la composition chimique de l’urine de façon à inhiber l’adhérence des bactéries,
notamment Escherichia coli, aux parois du tractus urinaire. Cette action semble reposer sur la présence
dans la plante de diverses substances, notamment les proanthocyanidines (tanins condensés) à haut
poids moléculaire. On peut l’utiliser sous forme d’extrait.
Ce mode d’action n’étant pas bactéricide, les phénomènes de résistance ne se développent pas, ce qui offre
une alternative aux traitements antibiotiques et constitue une nouvelle approche stratégique.
La Canneberge représente donc une possibilité nouvelle de prévenir les infections urinaires en réduisant le
recours aux antibiotiques et, par le fait même, les effets indésirables qui leur sont liés.
Les huiles essentielles
• Le traitement antiinfectieux, indispensable dans la phase aigue, fait surtout appel aux huiles
essentielles anti-infectieuses, anti-inflammatoires et antalgiques.
• L’HE d’origan (Origanum compactum), est un anti-infectieux très puissant à très large spectre
d’action. Elle est aussi immunomodulatrice. (1 gouttes dans 1 cac de miel ou d’huile végétale, 3
fois par jour). À éviter chez la femme enceinte.
• Un mélange d’HE à base d’HE de girofle, thym, lavande, cannelle et menthe poivrée peut être
utilisé
AFFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES
Mal de gorge et Enrouement
• Le mal de gorge peut être dû à une inflammation du
pharynx (pharyngite) avec une augmentation de la taille
des amygdales qui rendent la déglutition difficile. Il faut
vérifier l’absence de fièvre afin d’éviter de passer outre
une angine bactérienne qui pourrait nécessiter un
traitement par antibiotiques afin d’en éviter les
complications potentiellement graves. L’angine est une
infection aigue de l’oropharynx, virale dans 80% des cas,
en cas d’infection bactérienne, on retrouve la plupart du
temps le streptocoque béta-hémolytique. Localement
des gargarismes de plantes sont très efficaces.
• L’enrouement quant à lui est causé par une fatigue des
cordes vocales qui peut progresser jusqu’à l’extinction de
voix.
• Les plantes à utiliser : Ronce, Noyer, Géranium,
Guimauve, Cyprès, Réglisse, Échinacée
• Ronce (Rubus fruticosus), DV= feuille.
La forte teneur en tanins (gallotanins et
ellagitanins dimères) de la ronce en fait une
plante anti-infectieuse. Administrée par voie
interne, ses propriétés sont d’être astringent,
anti-infectieux, antibactérien (notamment sur
les streptocoques), anti-inflammatoire et
décongestionnant amygdalien. Utilisée en
gargarismes ou en bains de bouches elle
permet de soigner stomatites et maux de
gorges. Il faut faire attention à certaines
personnes ayant une sensibilité gastro-
intestinale aux tanins chez qui peuvent être
observés nausées et vomissements.
-
• Noyer (Juglans regia), DV= feuille, péricarpe. Localement,
les feuilles de Noyer ont des propriétés astringentes,
décongestionnantes, cicatrisantes, antiseptiques et
antiinflammatoires. Sa décoction a un effet antalgique
dans les affections de la cavité buccale et du pharynx
(angine, amygdalite, aphte, gingivite) en utilisation sous
forme de gargarismes notamment. Le noyer contient
environ 10% de tanins ellagiques hydrolysables, ce qui
marque l’activité thérapeutique de la drogue. Pour une
utilisation à but antiseptique, il sera intéressant d’utiliser
un extrait aqueux de feuilles de Noyer qui contiendra plus
de composants antimicrobiens actifs. La présence de
juglone (une naphtoquinone présente dans les feuilles
fraiches de Noyer) peut rendre toute préparation à base de
Noyer irritante pour les muqueuses, mais ce risque est
amoindri par le séchage des feuilles. De plus, pour pallier à
ce risque on préfèrera utiliser la décoction à l’infusion.
Bronchite
• Les bronchites sont des inflammations des bronches et des
bronchioles, les canaux qui acheminent l'air aux poumons. Elles
peuvent être dues à des germes ou à des agents irritants comme
la fumée du tabac ou la pollution. La bronchite aiguë s’avère
généralement bénigne et ne provoque qu’une toux, parfois
gênante, le plus souvent productive et accompagnée ou non de
fièvre. La production de mucus afin d’éliminer l’agent pathogène
rend la toux « grasse » ou « productive » et entraine la formation
de glaire blanches ou jaunâtres souvent difficiles à expectorer.
Le but des traitements n’est pas de stopper la toux qui est un
mécanisme de défense de l’organisme, mais d’assainir le milieu
afin de stopper la prolifération bactérienne ou virale, et de limiter
la production de mucus par les cellules mucipares. La toux sèche
quant à elle est le signe d’une inflammation qu’il convient de
traiter par des plantes antitussives et anti-inflammatoires.
• Les plantes à utiliser : Thym, Gingembre, Pin sylvestre,
Radis
. Noir, Lierre terrestre, Marrube blanc, Hysope, Réglisse,
Mauve, Guimauve, Coquelicot
• Thym (Thymus Vulgaris), DV= sommités fleuris, feuille. Les extraits de
thym et thymol (huile essentielle) ont des propriétés sécréto-motrices et
mucolytiques. Selon l’EMA, les parties aériennes du thym font l’objet
d’une utilisation traditionnelle en tant qu’expectorant pour lutter contre
la toux associée au rhume. Elle précise que cet usage est bien établi.
L’OMS reconnait l’usage du thym pour traiter la toux en cas de rhume ou
de bronchite. Le thym est une plante anti-infectieuse majeure. Le
principal mode d’action antibactérien reposerait sur l’effet direct des
phénols (thymol, carvacrol) par déstructuration membranaire des
germes. L’activité antivirale résulterait d’une interaction avec le virus
avant son adsorption. Le thym possède également un effet relaxant sur
les muscles lisses de la trachée. Les propriétés sécréto-motrices et
mucolytiques ont été montrées dès les années 1930. Il est utilisé sous
forme de tisane, teinture mére (10 à 15 gouttes 2 à 3 fois par jour) ou en
gélules et comprimés d’extrait sec (100 à 250 mg 3 à 6 fois par jour). Une
utilisation de Thymus Vulgaris CT thymol sur la peau et les muqueuses
peut être irritante si elle est diluée à une concentration supérieure à 8%.
prudence avec les patients asthmatiques chez qui l’inhalation de Thym à
thymol peut déclencher une crise d’asthme. Pour les populations
pédiatriques il est préférable d’utiliser d’autres chémotypes (thym à
linalol ou à thuyanol) qui sont moins agressives.
• Gingembre (Zingiber officinalis), DV= racine.
Les composants remarquables au niveau pharmacologique
du gingembre sont l’huile essentielle et l’oléorésine qui est
riche en arylalcanes (essentiellement le gingérol qui se
transforme au cours du séchage en shogaols) responsables
de la sensation chaude et piquante du gingembre.
L’utilisation dans la bronchite se justifie par l’action
antalgique et anti-inflammatoire du gingérol et shogaol qui
sont agonistes des récepteurs vanilloïdes TRPV1
(thermorécepteurs). L’huile essentielle riche en zingibérène
et camphène possède elle aussi ces propriétés. Selon des
études le gingembre inhibent la croissance de certains
germes grâce à la synergie des composés de l’huile
essentielle et de l’oléorésine et potentialiserait l’effet
antibactérien de plusieurs antibiotiques (dont la
vancomycine). En décoction la posologie est de maximum 1g
de rhizome séché pour une tasse d’eau bouillante deux fois
par jour.
Les affections respiratoires chroniques
• Les affections respiratoires chroniques sont des maladies chroniques des voies respiratoires et
autres structures pulmonaires. Parmi les plus courantes, nous citerons l’asthme et les broncho-
pneumopathies chroniques obstructives.
• L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes définie par la présence de
symptômes respiratoires paroxystiques (dyspnée, sifflements, oppression thoracique et/ou toux)
et d’une obstruction des voies aériennes potentiellement réversible. Comme dans d’autres
maladies inflammatoires chroniques, l’asthme peut évoluer par poussées appelées «
exacerbations ».
• La BPCO est une maladie respiratoire chronique fréquente Elle est définie par la présence de
symptômes respiratoires chroniques (au moins un parmi : la toux, l’existence d’expectorations, la
dyspnée d’exercice, les infections respiratoires basses répétées ou traînantes) et d’une obstruction
bronchique permanente et progressive des voies aériennes (un trouble ventilatoire obstructif
persiste après prise de bronchodilatateurs).
- Action sur la toux

• Latoux est un symptôme très fréquemment retrouvé chez les patients


asthmatiques et atteints de BPCO. C’est un réflexe naturel de défense pour
expulser les mucosités ou les agents irritants des voies respiratoires.
Toutefois, lorsqu’elle devient chronique ou qu’une production importante
de mucus épais a lieu, il convient de soulager ces symptômes.
• Voici quelques plantes permettant de lutter contre la toux et/ou de
fluidifier les mucosités afin d’en faciliter l’expectoration: Plantin, Lierre
grimpant, Bouillon blanc, Radis noir, Marrube blanc
• Plantain (Plantago major), DV= la feuille. renferme dans sa
composition des iridoïdes dont le principal est l’aucuboside.
L’aucuboside possède une activité antispasmodique
conférant des propriétés antitussives utilisées pour soigner
les affections bronchopulmonaires. Les mucilages, aux
propriétés émollientes, et la richesse en tanins participent à
l’activité antitussive et mucolytique ce qui facilite
l’expectoration ainsi qu’à l’action anti-inflammatoire sur les
voies aériennes supérieure. Le plantain possède également
des propriétés antihistaminiques (inhibition des
immunoglobulines E et de la dégranulation des mastocytes).
Ses propriétés peuvent être utilisées dans les toux sèches,
irritantes et spasmodiques, notamment en cas d’asthme ou
de bronchite chronique, y compris s’il y a une composante
allergique (prévention des allergies saisonnières). Il est
utilisé en tisane, en EPS (5 à 15 ml par jour dans un verre
d’eau), en teinture mére (20 à 25 gouttes 2 à 3 fois par jour
dans un verre d’eau) ou en gélules ou comprimés d’extrait
sec (1 à 3 fois par jour)
- Action sur le système immunitaire
• Le système immunitaire regroupe l’ensemble des mécanismes de protection mis en oeuvre pour
protéger l’organisme vis-à-vis d’agents pathogènes. Les réactions allergiques et inflammatoires
font partie des réactions immunitaires. Par ailleurs les infections causées par des micro-
organismes peuvent devenir chroniques si le système immunitaire fait défaut.
• Les patients atteints de pathologies respiratoires peuvent présenter des réactions inflammatoires
et allergiques de façon récurrente. En outre, la prévention des infections chez ces patients est
primordiale.
• Voici quelques plantes qui agissent à ces différents niveaux: L’astragal, Pin sylvestre, Cyprès
provençal, Thym commun, Echinacée pourpre, Cassis, Réglisse, Sureau noir
• L’astragale (Astragalus Membranaceus), DV= la racine.
En médecine chinoise traditionnelle, l’utilisation de
l’astragale est revendiquée pour renforcer le système
immunitaire et son activité. Cette propriété a été
évaluée dans différents modèles : la plante exerce une
action de renforcement de la réponse immunitaire
généralisée, La racine d’astragale possède par ailleurs
des propriétés antiallergiques. En effet, dans l’asthme
allergique elle entraîne une diminution de
l’inflammation et de l’hyperréactivité des voies
respiratoires. Son utilisation découle de ses effets
immunitaires dans les allergies respiratoires (rhinite et
asthme) et dans la prévention des infections à
répétitions. Elle est utilisé en infusion, EPS (5 ml 2 à 3
fois par jour dans de l’eau), en teinture mére (15 à 30
gouttes par jour) ou en gélules ou comprimés d’extrait
sec 1000 mg (2 fois par jour)
• Echinacée (Echinacea purpurea), DV= la racine. La modulation et le renforcement
des défenses immunitaires de l’organisme face aux agents infectieux par
l’échinacée sont largement documentés. Pour l’OMS, l’échinacée s’utilise
traditionnellement, du fait de son activité immunostimulante, pour traiter les
rhumes et les infections des voies respiratoires supérieures. Pour l’EMA, l’usage de
la racine d’Echinacée est traditionnellement établi pour traiter les rhumes. La
racine possède des propriétés immunomodulatrices, agissant sur l’activation de
différentes cellules de l’immunité grâce à la synergie des alkylamides et des
polysaccharides. Elle a également une action anti-infectieuse. Elle est
antibactérienne par inhibition de la croissance de certains germes. Il existe une
activité virucide avec notamment une augmentation de la résistance face aux
infections des voies respiratoires supérieures par les rhinovirus : ces derniers sont
responsables de la majorité des infections bénignes des VAS et peuvent être à
l’origine d’exacerbation de BPCO ou d’asthme. Ses propriétés immunostimulantes
seront utilisées en prévention dans les infections bronchopulmonaires à
répétition. En complément des thérapeutiques habituelles, ses propriétés anti-
infectieuses pourront servir dans les infections de l’appareil respiratoire. En
traitement préventif, la prise d’échinacée se fait habituellement 1 fois par jour, 5
jours sur 7. Lors d’un traitement curatif, la posologie peut être multipliée par 3 ou
4, en plusieurs prises par jour, pendant 1 à plusieurs semaines. Elle est utilisée en
décoction, EPS(5 à 10 mL par jour dans de l’eau), teinture-mère (30 à 50 gouttes
par prise) ou en gélules ou comprimés d’extrait sec (30 à 500 mg par prise).
TROUBLES NERVEUX
• Les troubles nerveux relatifs au conseil officinal sont plus
particulièrement les troubles du sommeil et le stress.
les troubles du sommeil
• Les causes sont multiples: stress, surmenage, état dépressifs, troubles digestifs, mauvaises habitudes de
vie, changements hormonaux (ménopause), abus d’écrans, horaires de travail décalés. Les conséquences
peuvent être importantes car le sommeil représente normalement le tiers de notre temps, et la
perturbation du rythme biologique (circadien) dérègle l’homéostasie et l’autorégulation de l’organisme.
• L’induction du sommeil est sous la dépendance de ce rythme circadien qui orchestre la sécrétion cyclique
d’hormones comme la mélatonine, mais aussi sous l’effet de l’accumulation de substances dites
hypnogènes qui d’accumulent dans la journée, comme les neuromédiateurs (GABA, sérotonine) et autres.
De même, physiologiquement, le réveil se produit lors de la baisse de la mélatonine et la remise en route du
système sympathique. Beaucoup d’insomnie sont dues à un mauvais réglage de ces mécanismes
neuroendocriniens.
• Les troubles du sommeil comme l’apnée du sommeil ou les troubles secondaires à une pathologie
(inflammatoire ou infectieuse) ne sont pas concernés par un traitement par les plantes, seule l’insomnie
chronique est concernée. Son traitement visera donc à réguler le système neurovégétatif et les
neuromédiateurs comme la sérotonine.
• Les enfants et surtout les nourrissons sont des gros dormeurs (de 12h à 16h par jour) ce qui est nécessaire à
leur développement, la physiologie du sommeil est la même que celle de l’adulte. Un mauvais sommeil chez
l’enfant est donc également le signe d’un déséquilibre du système neurovégétatif, avec très souvent des
troubles digestifs, surtout chez le nourrisson.
• Les plantes utilisés: la valériane, l’eschscholtzia, le houblon, le griffonia, l’aubépine, la mélisse, la passiflore,
l’oranger
• La valériane (Valeriana officinalis), DV= la racine. C’est la grande
plante des troubles du sommeil. Elle est riche en huile essentielle,
en acide valérénique et autres principes actifs tels que les
valépotriates. L’action conjuguée de ces composés produit des
effets sédatifs et relaxants. Ils permettent de réduire la nervosité
et l’agitation liées au stress, améliorent l’humeur et la
concentration. La Valériane favorise
l’endormissement et améliore la qualité du sommeil avec une
efficacité aussi grande que les produits conventionnels, sans
«assommer» pour autant ceux qui l’utilisent ni provoquer
d’accoutumance. Des études suggèrent la présence de substances
anticonvulsives dans la Valériane, ce qui pourrait expliquer son
usage traditionnel pour soigner l’épilepsie ; ajoutée au traitement
classique, elle améliore le quotidien des épileptiques en
contribuant à prévenir les crises. Elle est contre-indiquée chez la
femme enceinte ou allaitante et l’enfant de moins de 12 ans.
Elle se prend en décoction de racines, en gélules d’extraits (1 ou 2
gélules), en teinture mére (30 à 70 gouttes), en EPS (1 ou 2 càc).
• l’eschscholtzia (Eschscholtzia californica), DV= la partie aérienne
fleurie. Cette plante appartient à la famille des coquelicots, elle
est sédative, hypnotique, anxiolytique. Elle est indiqué dans les
difficultés d’endormissement, les éveils nocturnes multiples et
l’insomnie du petit matin. Très récemment, différents travaux
scientifiques ont démontré la présence d’un hypnotique naturel
de la famille des alcaloïdes, la californidine, présentant l’avantage
de ne pas provoquer d’accoutumance. Ce composé exerce un
effet bénéfique sur la qualité du sommeil en phase
d’endormissement mais aussi sur les réveils nocturnes et les
cauchemars. Sédative sans être narcotique, la plante est
parfaitement tolérée, notamment par les enfants dont elle calme
l’intense agitation précédant, chez certains, l’endormissement.
Anxiolytique naturel, l’Escholtzia combat le stress et permet de
réduire, aussi bien chez les adultes que chez les enfants, la
nervosité à l’origine des troubles du sommeil, en effet elle est très
intéressante en cas de cauchemars chez les enfants. Elle se prend
en gélules ou comprimés de plantes ou d’extraits sec (2 à 4
gélules), en teinture mère (50 à 100 gouttes), en infusion, en EPS
(1 à 2 càc). La forme EPS sans alcool est la plus indiquée chez les
enfants (1 ml par 10 kg de poids dans un peu d’eau au coucher).
Aromathérapie
• Dans les troubles de l’endormissement, il faut baisser le niveau du systéme
sympathique, le mettre en position off. Différents huiles essentielles font cela :
• L’HE de lavande vraie ou officinale (Lavandula angustifolia), l’HE de petit grain de
bigarade (Citrus aurantium), l’HE de marjolaine des jardins (Origanum majorana), sont
sédatives, calmantes, anxiolytiques.
• Mettre 1 goutte de chaque dans 4 gouttes d’huile végétale (amande douce, calophylle…)
et utiliser au coucher en massage du plexus solaire et la plante des pieds.
• Chez un nourrisson agité, on peut utiliser l’hydrolat de camomille, 1 càc dans le biberon
du soir ou mettre sur le mamelon avant la tétée, chez l’enfant une infusion de feuilles et
fleurs d’oranger est conseillée.
Anxiété et stress
• Les plantes anxiolytiques ont toutes leur place ici, car l’efficacité des
anxiolytiques de synthèse est souvent assimilée à des effets secondaires
gênants ainsi qu’à une pharmacodépendance. C’est dans le cas d’une
anxiété modérée, chronique ou ponctuelle que le recours à la phytothérapie
peut être intéressant car les plantes issues de la médecine traditionnelle
n’entrainent pas de phénomène de pharmacodépendance.
• les
plantes à utiliser: l’Aubépine, Passiflore, Valériane, Eschscholtzia ou
Pavot de Californie, Mélisse, Millepertuis
• Mélisse (Mélissa officinalis), DV= feuille, sommité fleuri. Les
acides rosmariniques, ursoliques et oléanolique seraient
responsables de l’activité anxiolytique chez l’homme pour un
dosage en mélisse de 600 mg par jour, avec une amélioration de
l’humeur et des performances cognitives ainsi qu’une diminution
du stress. L’extrait éthanolique de Mélisse aurait des propriétés
similaires à celles du diazépam. Les formes issues de la plante
fraiche (TM, SIPF) sont particulièrement intéressantes pour leur
richesse en principe actif.
• Millepertuis (Hypericum perforatum), DV=la sommité
fleurie. Contiennent les principes actifs (hyperforine,
hypéricine, flavonoïdes...) auxquels on attribue l’essentiel
des effets antidépresseurs et soporifiques de la plante. Le
Millepertuis agit en provoquant un effet global de
normalisation des neurotransmetteurs impliqués dans la
modulation de l’humeur, par inhibition de la recapture de la
sérotonine mais également des autres monoamines, la
dopamine et la noradrénaline, ce qui en fait une plante
antidépressive très efficace. Plusieurs études cliniques ont
démontré son efficacité dans le traitement de la dépression
légère à modérée. Le Millepertuis permet notamment de
lutter contre les dépressions «réactionnelles», c’est-à-dire
liées à une situation matérielle ou affective difficile ; la
qualité du sommeil est améliorée, le stress et l’anxiété
sensiblement atténués. Traitement naturel, le Millepertuis
ne provoque pas d’effets secondaires (ni troubles, ni
accoutumance). Par contre prudence aux intercations
médicamenteuses liées à une induction enzymatique par le
cytochrome p450, le millepertuis est contre-indiqué avec les
antirétroviraux utilisés pour le sida, la cyclosporine
(antirejet de greffe), les antimigraineux comme les triptans.
Il se prend en gélules ou comprimés de plante ou d’extrait
sec (2 à 4 par jour), en teinture mére (30 à 40 gouttes 2 fois
par jour), en EPS (1 càc 2 fois par jour).

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