Conseil Du Préparateur en Pharmacie
Conseil Du Préparateur en Pharmacie
Conseil Du Préparateur en Pharmacie
Dr. A S CHENNOUFI
Pharmacienne assistante de Santé Publique
Institut National de Santé Publique
[email protected]
Plan
• INTRODUCTION
• AFFECTIONS RHUMATISMALES
• AFFECTIONS VEINEUSES
• SURCHARGE PONDERALE
• TROUBLES DU TRANSIT INTESTINALE
• TROUBLES HEPATIQUES
• AFFECTIONS URINAIRES
• AFFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES
• TROUBLES NERVEUX
INTRODUCTION
• Une caractéristique principale des plantes est la grande diversité des utilisations thérapeutiques
que l’on peut en faire.
• La phytothérapie par les herbes médicinales viennent traiter divers états symptomatiques.
Certaines plantes, telle que le plantain par exemple, peuvent apparaître plus d'une fois si la
plante a des propriétés reconnues dans plus d'un domaine.
• Chacune d’entre elles (ou presque) trouve des domaines d’application parfois très différents. La
grande richesse en composants dans une même plante explique ce phénomène.
• Il arrive également très souvent que des parties différentes d’une même plante agissent sur des
problèmes spécifiques. C’est le cas de l’Ortie dont les parties aériennes soignent la peau et les
cheveux, alors que la racine agit sur les troubles de la prostate.
AFFECTIONS RHUMATISMALES
La rhumatologie fait partie du domaine de la médecine où
les plantes médicinales ont le plus d’efficacité, en raison de
leurs multiples propriétés: anti-inflammatoires, antalgiques,
trophiques du tissu de soutien ( elles permettent une
meilleure nutrition) et reminéralisantes.
Harpagoside
anti-inflammatoires (harpagophyton, cassis)
Exemples de plantes antalgiques (saule, reine des prés)
Les huiles essentielles en rhumatologie
• La rhumatologie est un des domaines privilégiés de l'aromathérapie. la voie cutanée est exclusivement
utilisée dans cette indication donc elle est d'un emploi facile et sans danger, à part quelques très rares cas
d'allergies cutanées. les huiles essentielles ne seront pas utilisées sur une longue durée, mais surtout
réservées, dans l'arthrose, aux poussées inflammatoires aiguës.
• les plus utilisés sont la gaulthérie ou Winter Green (Gaulteria procubens), L’eucalyptus citronné
(Eucalyptus citriodora), Le romarin (Rosemarinus officinalis à camphre), le genévrier commun
(Juniperus communis), le laurier noble (Laurus nobilis), la menthe poivrée (Mentha piperita).
• Il est recommandé de diluer les huiles essentielles avec des huiles végétales pour améliorer la tolérance
cutanée, avec de l'huile végétale de millepertuis ou de calophylle par exemple.
On peut mettre: 3 gouttes d’HE de gaulthérie + 3 gouttes d’HE d’eucalyptus citronnée + 2 gouttes d’HE de
menthe poivrée dans 10 gouttes d'huile végétale de millepertuis. à passer sur l'articulation lors d'une
poussée douloureuse d'arthrose.
AFFECTIONS VEINEUSES
Définition
• L’insuffisance veineuse se caractérise par une diminution de la vasoconstriction et une augmentation de la
perméabilité des veines entrainant des oedèmes et des incidents hémorragiques. Elle se traduit souvent par
une stase veineuse, une sensation de jambes lourdes et par la turgescence de certaines veines qui se
manifeste par des varices.
• Les facteurs favorisants sont le mode de vie (sédentarité, station debout prolongée), la surcharge
pondérale, les grossesses, les traitements hormonaux et l’exposition à la chaleur.
• Les principales pathologies veineuses
- La thrombose veineuse profonde, aussi appelée phlébite profonde,
- La thrombose veineuse superficielle, ou phlébite superficielle,
- Les Affections veineuses chroniques (les varices, les insuffisances veineuses, hémorroides…).
• Les plantes médicinales agissant à ce niveau peuvent avoir un effet veinotonique dû à des saponosides
(saponines) ou des tanins, une action vitaminique P renforçant la paroi veineuse, due à
des flavonoïdes, coumarines, ou anthocyanes.
• En revanche, l'hypertension artérielle, l'oedème (souvent lié à un problème cardiaque), les varices (qui peu-
vent évoluer vers l'ulcère variqueux ou la phlébite) ne sont pas concernés par la phytothérapie ?!
Pour leurs propriétés veinotoniques et décongestionnantes
• Hamamélis (Hamamélis virginiana), DV=feuilles. Elles contiennent de nombreux flavonoïdes et des tanins
astringents. les flavonoïdes ont une activité vitaminique P très intéressante pour augmenter la résistance et
diminuer la perméabilité des capillaires qui éclatent sous la peau. Les tanins ont, quant à eux, une action
veinotonique. La synergie de ces effets conduit à une nette amélioration des symptômes des jambes
lourdes, des varices, des hémorroïdes et de la couperose.
• Marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), DV=écorce.
Il comprend un hétéroside coumarinique, l’esculoside,
actif sur le tonus veineux grâce à son effet vitaminique P.
Cette activité renforce la résistance des capillaires sanguins
tout en diminuant leur perméabilité. Les flavonoïdes, par
leurs actions anti-inflammatoire et vasoconstrictrice,
améliorent la circulation sanguine.
• Myrtille (Vaccinium myrtillus), DV= le fruit (la baie) : Les tanins présents dans la
baie de Myrtille ont une action antidiarrhéique et ont un effet bénéfique sur les
douleurs et les spasmes intestinaux liés à la colite. Cette baie est aussi
antibactérienne au niveau intestinal, ce qui complète son action anti diarrhéique.
Elle se prend en décoction.
Constipation fonctionnelle
Plantes à propriété mucilagineuse
• Ispaghul ou Psyllium (Plantago ovata), DV= le tégument (l’enveloppe) de la
graine : Ce dernier est riche en mucilages qui forment dans l’estomac, et en
présence d’eau, un gel non assimilable par l’organisme. Capables
d’absorber jusqu’à soixante fois leur volume d’eau, les téguments
accroissent sensiblement le bol fécal, stimulant le péristaltisme intestinal
(mouvements de l’intestin). Peu irritants, ils facilitent le passage en
douceur du contenu intestinal et protègent la muqueuse digestive en cas
de colite. «L’effet fibre» est particulièrement apprécié en cas de
constipation chronique.
L’usage des algues (fucus, wakamé, etc.) pour faciliter la perte de poids repose sur leur richesse en fibres et leur capacité
à retenir l’eau des aliments. Ces propriétés permettraient de se sentir rassasié plus rapidement et plus durablement.
Néanmoins, aucune étude clinique ne justifie cette utilisation, en particulier à long terme. De la même manière,
les pectines extraites des citrons et des pommes sont parfois proposées pour augmenter la sensation de satiété, sans
preuve formelle. En 2012, faute de preuves d'efficacité convaincantes, les autorités sanitaires européennes ont interdit
aux compléments alimentaires contenant des pectines de prétendre augmenter l’impression de satiété dans le but de
réduire la prise de calories.
Celles qui augmentent l’élimination urinaire, dites « diurétiques » ;
Depuis les années 1950, de nombreuses plantes diurétiques sont proposées dans les produits destinés à faire perdre du
poids : théier, caféier, orthosiphon, piloselle (Hieracium pilosella), bouleau, pissenlit, prêle des champs, reine des
prés, cassis, etc. Ces plantes ont la propriété de favoriser l’élimination de l’eau contenue dans le corps et de faire ainsi
baisser rapidement le poids, sans que la masse grasse n’ait diminué pour autant. L’usage de ces plantes dans des produits
destinés à contribuer à la perte de poids est injustifié, voire dangereux, et doit être évité.
Celles qui empêcheraient l’absorption intestinale d’une partie des graisses ingérées
Qu’elles soient extraites des racines de konjac, des graines de psyllium, ou des algues, certaines fibres auraient la
propriété de fixer une partie des graisses contenues dans les aliments ingérés, empêchant ainsi leur absorption par
l’intestin. Néanmoins, aucune étude n’a jamais confirmé de façon certaine cette hypothèse.
• Konjac (Amorphophallus konjac), DV=Les racines du konjac. Ces dernières contiennent du glucomannane, une
substance capable d'absorber plus de cent fois son volume d'eau et donc de former dans l’estomac un gel dense et
difficilement assimilable par l’organisme. Sans apport de calories supplémentaires, ce gel végétal agit comme coupe-
faim naturel en procurant un effet de satiété immédiat. Le Konjac permet ainsi de réduire, sans effort, la quantité de
nourriture absorbée. Sa viscosité permet aussi de diminuer l’absorption des graisses et des sucres au niveau intestinal.
De plus, le Konjac favorise le transit intestinal et évite la constipation que l’on rencontre souvent au cours des régimes
amincissants. Les gélules de konjac sont consommées comme coupe-faim (1 à 3 gélules).
• Ispaghul ou Psyllium (Plantago ovata), DV= le tégument (l’enveloppe) de la graine : Ce dernier est riche en mucilages
qui forment dans l’estomac, et en présence d’eau, un gel non assimilable par l’organisme. La viscosité élevée de ce gel
en fait également un coupe-faim naturel très efficace. Cet effet est potentialisé par une absorption réduite des aliments
au niveau intestinal, notamment des sucres et des graisses, diminuant l’apport calorique de chaque repas et les pics
sanguins de glucose responsables de la mise en réserve des calories. Les deux actions conjuguées, laxative et coupe-
faim, font de l’Ispaghul un allié de poids au cours des régimes amincissants. Des effets hypolipémiants et
hypocholestérolémiants ont également été mis en évidence. On peut utiliser l’Ispaghul sous forme de gélules ou de
sachets de poudre. Il est conseillé de boire abondamment au moment de la prise d’Ispaghul.
LES RISQUES?
• L’astragale (astragus mongholicus), DV=. Est une magnifique plante possédant de très
nombreuses propriétés : immunostimulante, antioxydante, anti-inflammatoire, antivirale,
anticancéreuse. C’est la plante antivieillissement, elle protège de nombreux organes contre les
processus de sénescence. Elle est hépatoprotectrice et possède une action antifibrosante. Elle
n’a pas de toxicité connue. Prudence chez les sujets sous immunosuppresseurs et à éviter dans
les hépatites auto-immunes. On la trouve sous forme de comprimés ou gélules de poudre ou
d’extraits secs (2 ou 3 gélules par jour), en infusion ( deux tasses par jour) ou en EPS (1 cac par
jour).
La gemmothérapie
• Le macérât de radicelle de seigle (Secala cereale), a une action spécifique sur le foie.
Il protège et régénère les hépatocytes, normalise les transaminases hépatiques. Il est indiqué
dans les hépatites aigues et chroniques, les cirrhoses avec hépatomégalie.
• Le macérât de jeunes pousses de romarin (Rosmarinus officinalis), est hépatoprotecteur,
régénère le foie, et normalise les métabolismes de cet organe essentiel.
- Tous se prennent en macérât mère, 10 à 15 gouttes par jour, en alternance.
AFFECTIONS URINAIRES
Une cystalgie est une pathologie se traduisant par des
douleurs ressenties au niveau de la vessie.
C’est un syndrome clinique associant pollakiurie,
impériosités mictionnelles et douleurs vésicales,
évoluant de façon intermittente et fantasque en dehors
de toute infection urinaire et de toute cause organique.
, pissenlit
Exemples plantes diurétique
• Queue de cerise (Prunus cerasus), DV= le pédoncule du fruit. Ces actions sont
dues aux flavonoïdes et sels de potassium qu’ils contiennent. Ce sont ces
éléments qui stimulent l’élimination aussi bien urinaire que digestive,
permettant de «nettoyer» l’ensemble de l’organisme des toxines accumulées
dans le corps. La queue de Cerise est un remède de choix pour combattre les
rétentions d’eau. Son action diurétique sûre et sans effet indésirable, la rend
des plus utiles pour combattre les inflammations des voies urinaires
rencontrées dans les infections urinaires (cystites).
• Pissenlit (Taraxacum officinale), DV= la racine, cependant, l’effet diurétique est
plus important pour les feuilles en raison de la présence d’une plus grande
quantité de sels de potassium et de flavonoïdes. Il permet de nettoyer
l’ensemble de l’organisme en éliminant les toxines accumulées dans le corps.
Il agit aussi au niveau digestif en augmentant l’écoulement de la bile et stimule
le foie paresseux.. Par son effet «nettoyant» global, le Pissenlit permet de
prévenir la formation des calculs biliaires et rénaux. Précaution : comme pour
toutes les plantes stimulant la vésicule, le Pissenlit ne doit pas être utilisé en cas
d’obstruction des voies biliaires. On peut utiliser la décoction (2 tasses par jour),
d’Extraits glycérinés de plantes fraîches (1 càc 3 fois par jour), d‘extraits fluides
(20 gouttes 3 fois par jour) ou de poudre (2 gélules avant les repas )
Exemples plantes antiseptique
• Busserole (Arctostaphylos uva-ursi), DV= la feuille. Elles contiennent une substance appelée arbutoside qui
est métabolisée en hydroquinone et éliminée par voie urinaire. Cette dernière substance possède des
propriétés antibactériennes marquées contre l’Escherichia coli, agent pathogène responsable de
nombreuses infections des voies urinaires (cystites). La Busserole est d’autre part une source importante de
tanins qui ont des vertus anti-inflammatoires et diurétiques, participant à l’augmentation du volume des
urines et à l’élimination rénale de l’urée.
La commission Européenne préconise un apport d’arbutoside compris entre 400 à 800 mg par jour.
Pour une tisane contenant 3 grammes de feuille de busserole séchée cela équivaut à 200 mg d’arbutoside
donc à prendre 3 à 4 fois par jour. Il peut se prendre aussi en gélules (4 à 6 par jour ou en EPS (1cac par jour)
Il est à noter que la prise concomitante d’acidifiants urinaires (légumes, fruits acides, vitamine C ou
médicaments) peut réduire l’activité thérapeutique de la busserole.
Plante prévenant les récidives
• Canneberge (Vaccinium macrocarpon), DV= le fruit. Dès 1923, bien avant la découverte des antibiotiques,
des médecins américains prescrivaient déjà la Canneberge pour diminuer la récurrence des infections
urinaires. On pensait alors que cet effet reposait sur une acidification de l’urine provoquée par la forte
acidité du jus de la plante. Cette hypothèse fut rejetée à la fin des années 50, mais il a fallu attendre 1984
pour que les effets de la plante trouvent leur explication scientifique. En réalité, l’ingestion de
Canneberge modifie la composition chimique de l’urine de façon à inhiber l’adhérence des bactéries,
notamment Escherichia coli, aux parois du tractus urinaire. Cette action semble reposer sur la présence
dans la plante de diverses substances, notamment les proanthocyanidines (tanins condensés) à haut
poids moléculaire. On peut l’utiliser sous forme d’extrait.
Ce mode d’action n’étant pas bactéricide, les phénomènes de résistance ne se développent pas, ce qui offre
une alternative aux traitements antibiotiques et constitue une nouvelle approche stratégique.
La Canneberge représente donc une possibilité nouvelle de prévenir les infections urinaires en réduisant le
recours aux antibiotiques et, par le fait même, les effets indésirables qui leur sont liés.
Les huiles essentielles
• Le traitement antiinfectieux, indispensable dans la phase aigue, fait surtout appel aux huiles
essentielles anti-infectieuses, anti-inflammatoires et antalgiques.
• L’HE d’origan (Origanum compactum), est un anti-infectieux très puissant à très large spectre
d’action. Elle est aussi immunomodulatrice. (1 gouttes dans 1 cac de miel ou d’huile végétale, 3
fois par jour). À éviter chez la femme enceinte.
• Un mélange d’HE à base d’HE de girofle, thym, lavande, cannelle et menthe poivrée peut être
utilisé
AFFECTIONS BRONCHOPULMONAIRES
Mal de gorge et Enrouement
• Le mal de gorge peut être dû à une inflammation du
pharynx (pharyngite) avec une augmentation de la taille
des amygdales qui rendent la déglutition difficile. Il faut
vérifier l’absence de fièvre afin d’éviter de passer outre
une angine bactérienne qui pourrait nécessiter un
traitement par antibiotiques afin d’en éviter les
complications potentiellement graves. L’angine est une
infection aigue de l’oropharynx, virale dans 80% des cas,
en cas d’infection bactérienne, on retrouve la plupart du
temps le streptocoque béta-hémolytique. Localement
des gargarismes de plantes sont très efficaces.
• L’enrouement quant à lui est causé par une fatigue des
cordes vocales qui peut progresser jusqu’à l’extinction de
voix.
• Les plantes à utiliser : Ronce, Noyer, Géranium,
Guimauve, Cyprès, Réglisse, Échinacée
• Ronce (Rubus fruticosus), DV= feuille.
La forte teneur en tanins (gallotanins et
ellagitanins dimères) de la ronce en fait une
plante anti-infectieuse. Administrée par voie
interne, ses propriétés sont d’être astringent,
anti-infectieux, antibactérien (notamment sur
les streptocoques), anti-inflammatoire et
décongestionnant amygdalien. Utilisée en
gargarismes ou en bains de bouches elle
permet de soigner stomatites et maux de
gorges. Il faut faire attention à certaines
personnes ayant une sensibilité gastro-
intestinale aux tanins chez qui peuvent être
observés nausées et vomissements.
-
• Noyer (Juglans regia), DV= feuille, péricarpe. Localement,
les feuilles de Noyer ont des propriétés astringentes,
décongestionnantes, cicatrisantes, antiseptiques et
antiinflammatoires. Sa décoction a un effet antalgique
dans les affections de la cavité buccale et du pharynx
(angine, amygdalite, aphte, gingivite) en utilisation sous
forme de gargarismes notamment. Le noyer contient
environ 10% de tanins ellagiques hydrolysables, ce qui
marque l’activité thérapeutique de la drogue. Pour une
utilisation à but antiseptique, il sera intéressant d’utiliser
un extrait aqueux de feuilles de Noyer qui contiendra plus
de composants antimicrobiens actifs. La présence de
juglone (une naphtoquinone présente dans les feuilles
fraiches de Noyer) peut rendre toute préparation à base de
Noyer irritante pour les muqueuses, mais ce risque est
amoindri par le séchage des feuilles. De plus, pour pallier à
ce risque on préfèrera utiliser la décoction à l’infusion.
Bronchite
• Les bronchites sont des inflammations des bronches et des
bronchioles, les canaux qui acheminent l'air aux poumons. Elles
peuvent être dues à des germes ou à des agents irritants comme
la fumée du tabac ou la pollution. La bronchite aiguë s’avère
généralement bénigne et ne provoque qu’une toux, parfois
gênante, le plus souvent productive et accompagnée ou non de
fièvre. La production de mucus afin d’éliminer l’agent pathogène
rend la toux « grasse » ou « productive » et entraine la formation
de glaire blanches ou jaunâtres souvent difficiles à expectorer.
Le but des traitements n’est pas de stopper la toux qui est un
mécanisme de défense de l’organisme, mais d’assainir le milieu
afin de stopper la prolifération bactérienne ou virale, et de limiter
la production de mucus par les cellules mucipares. La toux sèche
quant à elle est le signe d’une inflammation qu’il convient de
traiter par des plantes antitussives et anti-inflammatoires.
• Les plantes à utiliser : Thym, Gingembre, Pin sylvestre,
Radis
. Noir, Lierre terrestre, Marrube blanc, Hysope, Réglisse,
Mauve, Guimauve, Coquelicot
• Thym (Thymus Vulgaris), DV= sommités fleuris, feuille. Les extraits de
thym et thymol (huile essentielle) ont des propriétés sécréto-motrices et
mucolytiques. Selon l’EMA, les parties aériennes du thym font l’objet
d’une utilisation traditionnelle en tant qu’expectorant pour lutter contre
la toux associée au rhume. Elle précise que cet usage est bien établi.
L’OMS reconnait l’usage du thym pour traiter la toux en cas de rhume ou
de bronchite. Le thym est une plante anti-infectieuse majeure. Le
principal mode d’action antibactérien reposerait sur l’effet direct des
phénols (thymol, carvacrol) par déstructuration membranaire des
germes. L’activité antivirale résulterait d’une interaction avec le virus
avant son adsorption. Le thym possède également un effet relaxant sur
les muscles lisses de la trachée. Les propriétés sécréto-motrices et
mucolytiques ont été montrées dès les années 1930. Il est utilisé sous
forme de tisane, teinture mére (10 à 15 gouttes 2 à 3 fois par jour) ou en
gélules et comprimés d’extrait sec (100 à 250 mg 3 à 6 fois par jour). Une
utilisation de Thymus Vulgaris CT thymol sur la peau et les muqueuses
peut être irritante si elle est diluée à une concentration supérieure à 8%.
prudence avec les patients asthmatiques chez qui l’inhalation de Thym à
thymol peut déclencher une crise d’asthme. Pour les populations
pédiatriques il est préférable d’utiliser d’autres chémotypes (thym à
linalol ou à thuyanol) qui sont moins agressives.
• Gingembre (Zingiber officinalis), DV= racine.
Les composants remarquables au niveau pharmacologique
du gingembre sont l’huile essentielle et l’oléorésine qui est
riche en arylalcanes (essentiellement le gingérol qui se
transforme au cours du séchage en shogaols) responsables
de la sensation chaude et piquante du gingembre.
L’utilisation dans la bronchite se justifie par l’action
antalgique et anti-inflammatoire du gingérol et shogaol qui
sont agonistes des récepteurs vanilloïdes TRPV1
(thermorécepteurs). L’huile essentielle riche en zingibérène
et camphène possède elle aussi ces propriétés. Selon des
études le gingembre inhibent la croissance de certains
germes grâce à la synergie des composés de l’huile
essentielle et de l’oléorésine et potentialiserait l’effet
antibactérien de plusieurs antibiotiques (dont la
vancomycine). En décoction la posologie est de maximum 1g
de rhizome séché pour une tasse d’eau bouillante deux fois
par jour.
Les affections respiratoires chroniques
• Les affections respiratoires chroniques sont des maladies chroniques des voies respiratoires et
autres structures pulmonaires. Parmi les plus courantes, nous citerons l’asthme et les broncho-
pneumopathies chroniques obstructives.
• L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies aériennes définie par la présence de
symptômes respiratoires paroxystiques (dyspnée, sifflements, oppression thoracique et/ou toux)
et d’une obstruction des voies aériennes potentiellement réversible. Comme dans d’autres
maladies inflammatoires chroniques, l’asthme peut évoluer par poussées appelées «
exacerbations ».
• La BPCO est une maladie respiratoire chronique fréquente Elle est définie par la présence de
symptômes respiratoires chroniques (au moins un parmi : la toux, l’existence d’expectorations, la
dyspnée d’exercice, les infections respiratoires basses répétées ou traînantes) et d’une obstruction
bronchique permanente et progressive des voies aériennes (un trouble ventilatoire obstructif
persiste après prise de bronchodilatateurs).
- Action sur la toux