Deuxieme Meditation Neuvieme Paragraphe

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Mais qu’est-ce donc que je suis? Une chose qui pense.

Qu’est-ce donc une chose qui


pense ? C'est-à-dire une chose qui doute, qui concoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui
ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent. Certes ce n’est pas peu si toutes ces choses
appartiennent a ma nature. Mais pourquoi n’y appartiendraient-elle pas ?Ne suis-je pas
encore ce meme qui doute presque de tout, qui neanmoins entends et concois certaines
chosesqui assure et affirme celles-la seules etre veritables, qui nie toutes les autres, qui
veux et desire d’en connaitre d’avantage, qui ne veut pas etre trompé, qui imagine
beaucoup de chose, meme quelquefois en depit que j’en aie,et qui en sens aussi
beaucoup ,comme par l’entremise des organes du corps ? Y a-t-il rien de tout cela qui
ne soit aussi véritable qu’il est certain que je suis, et que j’existe, quand même je
dormirais toujours, et que celui qui m’a donné l’être se servirait de toutes ses forces
pour m’abuser ? Y a-t-il aussi aucun de ses attributs qui puisse etre distingué de ma
pensée, ou qu’on puisse dire être séparé de moi-même ? Car il est de soi si évident que
c’est moi qui doute, qui entend et qui désire, qu’il n’est pas ici besoin de rien ajouter
pour l’expliquer. Et j’ai aussi certainement la puissance d’imaginer ; car, encore qu’il
puisse arriver (comme j’ai suppose auparavant) que les choses que j’imagine ne soient
pas vraies, neanmoins cette puissance d’imaginer ne laisse pas d’etre reellement en
moi, et fait partie de ma pensee . (Enfin) Enfin, je suis le même qui sens, c'est-à-dire
qui reçois et connais les choses comme par les organes des sens, puisqu’en effet je vois
la lumière, j’oie le bruit, je ressens la chaleur. Mais l’on me dira que ces apparences
sont fausses et que je dors. Qu’il soit ainsi ; toutefois, a tout le moins, il est très certain
qu’il me semble que je vois la lumière, que j’ois le bruit, et que je m’échauffe ; et c’est
proprement ce qui en moi s’appelle sentir, et cela, pris ainsi précisément, n’est rien
autre chose que penser. D’où je commence a connaitre quel je suis, avec un peu plus
de lumière et de distinction que ci-devant.
Devoir pour le 7 Novembre

Méditations Métaphysiques, commentaire du neuvième paragraphe de la seconde


méditation
Nom : Charles

Prénom : Fabian

Mention : Philosophie-Sociologie

Cours : Histoire de la philosophie moderne

Professeur : M. Nolle

Commentaire de texte du neuvième paragraphe de la deuxième méditation

A partir des méditations métaphysiques, Descartes entreprend de se débarrasser des


préjugés et des opinions reçues pour fonder de nouvelles bases immuables a la
connaissance. A l’aide du raisonnement il cherche en lui-même des certitudes pour
combler les doutes qu’il crée sur les fondements de toutes connaissances, d’ou le titre
de l’ouvrage en latin, « meditationum de prima philosophia ».

Dans la seconde méditation titré « De la nature de l’esprit humain et qu’il est plus aisé
à connaitre que le corps », il démontre en suivant un ordre semblable à celui des
géomètres que la connaissance de l’esprit est indubitable. Il reprend la notion du cogito
et décrit l’esprit de façon à en avoir une conception claire et nette car selon Descartes
pour atteindre la certitude de l’existence d’une chose il faut procéder par un
raisonnement clair et distinct.

Le neuvième paragraphe se trouvant exactement à la moitié de la seconde méditation


fait une synthèse des arguments de Descartes sur l’impossibilité de douter de l’esprit
pour ensuite dans les autres paragraphes parler des relations entre esprit et corps. Dans
ce paragraphe il détaille nettement ce que c’est que sa conception de l’esprit, de lui-
même en fait et de son acte certain de penser pour arriver a la connaissance de sa
qualité d’être.

Sa démarche débute par présenter sa problématique, il recherche la nature de l’être. Ici


à travers sa question « Mais qu’est-ce donc que je suis » Descartes semble affirmer
préalablement qu’il est, en effet depuis le quatrième paragraphe de la seconde
méditation il prononce la première vérité qui est selon lui, indubitable, (je pense,
j’existe) après avoir expérimenté le doute hyperbolique et méthodique dans la première
méditation, être et exister sont selon lui synonymes. Il a conscience de représenter une
essence ou une substance première, il s’agit pour lui à ce point de trouver quel est cet
être qu’il a découvert en lui.
La réponse à la problématique selon Descartes est qu’il est une substance, « une chose
qui pense ». On peut introduire ici une critique d’Husserl, parce qu’en passant de ego
cogito, ego sum(je pense donc je suis) à ego sum res cogitans (je suis une chose qui
pense) Descartes aurait oublié la transcendance du sujet de la première affirmation.
D’après Husserl, le moi pure n’est pas une chose parce qu’il ne se donne pas a l’esprit
comme les autres choses.
Ensuite, Descartes définit ce qu’il comprend par chose qui pense, puisque dans son
entrée en matière sur la définition de l’être il prétend pouvoir affirmer qu’il est une
chose et qu’il « pense », Il définit plus exactement pour lui c’est quoi penser. «qui
doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et
qui sent. » Dans l’ordre dans lequel il le définie on peut remarquer que qu’il les classe
du plus important au moins important, ou plutôt il énumère les étapes que la pensée
traverse dans le temps, il met d’abord le doute qui vient avant tout, ce qui est
intéressant parce que chez Descartes le doute et plus généralement le doute
hyperbolique est la première action à poser pour atteindre toute connaissance. Ce n’est
peut-être pas un hasard s’il met le verbe sentir en dernier, puisque cela passe par les
sens qui selon Descartes ne peuvent élaborer la pensée mais seulement lui transmettre
des informations qui subissent « une inspection de l’esprit.
Descartes a ici conscience qu’il attribue à la nature de l’être humain, beaucoup de
facultés primordiales dont il ne démontre pas l’existence mais qui selon lui font partie
intrinsèque de l’acte de penser, il déclare « pourquoi n’y appartiendraient-elles pas ? »
Ici nous pourrions penser que Descartes par son pourquoi cherche une cause aux
éléments qui constitue la pensée sur laquelle se fonde toute sa connaissance qui n’est
par opposition aux scolastique pas appelé cause première, c’est quand même a partir
de cette verite qu’il va tout déterminer, mais ainsi Descartes creuse sa problématique
par une interrogation négative parce qu’il ne veut pas poser des doutes au lecteur mais
au contraire le pousser a des certitudes.
Cependant il insiste, «Ne suis-je pas encore ce même qui doute presque de tout ?»,
Descartes veut montrer qu’après son exercice de doute absolu sur toute les vérités qu’il
classe incertaines et toutes les opinions qu’il a reçu pour fausses, on ne peut douter
qu’on doute, il utilise ici encore l’interrogation négative ou interrogaration rhétorique
comme une figure de style pour affirmer une vérité en faisant semblant de la nier dans
la question. Mais Descartes veut se différencier des sceptiques : " Non que j'imitasse
pour cela les sceptiques, qui ne doutent que pour douter ".
Descartes reprend encore une fois la même énumération qu’il avait commence
lorsqu’il s’est posé la première question sur la qualité de son être, il insiste sur cet
ordre, cette classification des éléments de la pensée, cela signifie que cela a vraiment
un sens pour lui, après le doute, le sujet conçoit, après le doute selon Descartes il faut
fonder des conceptions certaines, Il utilise l'adverbe néanmoins pour montrer qu'en
dépit du doute le sujet conçoit. Il développe un peu sa these et sa conception selon
laquelle après avoir douté que le sujet doit fonder des affirmations et des assurances
sur des choses bien assimilés dont on ne peut douter de leur existence, Ces certaines
choses sont regroupés sous le pronom démonstratif celles-là.
Le doute de Descartes n’est pas pareil au doute des sceptiques, pour lui le sujet ne doit
pas définitivement douter des choses mais les affirmer momentanément comme fausse
afin d’assimiler pour vrai que ceux qu’il aura obtenu la certitude qu’on ne peut en
douter. C’est une liaison à remarquer avec le discours de la méthode (troisième
partie) : « d’employer toute ma vie à cultiver ma raison, et m’avancer autant que je
pourrais en la connaissance de la vérité suivant la méthode que je m’étais prescrite » la
connaissance est considéré comme un bien chez Descartes qui doit être obtenu par le
canal de sa méthode qu’il considère comme parfaite. Cela explique pourquoi il a autant
une soif de connaissance, « qui veut et désire d’en connaitre d’avantage. »
Parmi les prérogatives de l’homme, il affirme aussi «  qui ne veut être trompé » Selon
Descartes l’homme répugne l’erreur et est en constante recherche de vérité. Il peut
sous-entendre une référence ici au Malin Génie qui tromperait les hommes, au
sommeil ou on pourrait nous même établir un lien avec le concept de cerveau dans la
cuve de la philosophie contemporaine. Il tient a expliquer que même s’il est dans un
autre monde bercé d’illusions, il est certain d’avoir ces facultés, et surtout celle de
penser. On remarque que Descartes fait confiance au bon sens et a l’imagination du
commun des mortels, que l’imagination est de toute façon une faculté de la pensée, « 
même quelquefois en dépit que j’en aie ».
Descartes admet que certaines connaissances sont élaborées à partir de l’expérience
mais que les sens ne sont que des instruments, que c'est l'esprit qui par les informations
transmises par les sens construit la connaissance.
Descartes par cette phrase, «Y a-t-il rien de tout cela qui ne soit aussi véritable qu’il est
certain que je suis, et que j’existe, quand même je dormirais toujours, et que celui qui
m’a donné l’être se servirait de toutes ses forces pour m’abuser ? »,  utilise encore un
instrument rhétorique astucieux pour convaincre le lecteur tout en l’interrogeant par la
négative. Il l’interroge en voulant le convaincre de sa première vérité indubitable
fondement de toutes les connaissances qui est " que je suis, et que j'existe" (ergo sum,
ergo existo). Cette question dans l'affirmation qu'elle sous-entend de ce principe
immuable selon Descartes, affirmation qui persiste même si on est dans le sommeil ou
qu'on est traité par un malin génie. Cela peut faire référence a des films tel que Matrix,
des contes tel que Alice au pays des merveilles, ou à l'allégorie de la caverne de
Platon.
Selon Descartes l’homme a tout de même un certain pouvoir que même un malin génie
ne saurait contrôler, c'est qu'il peut suspendre son jugement et qu'il est libre
d’imaginer, et que le fait d'imaginer est certain et vérifiable.
Descartes utilise encore le meme type de questionnement, « Y a-t-il aussi aucun de ses
attributs qui puisse etre distingué de ma pensée, ou qu’on puisse dire être séparé de
moi-même ? Car il est de soi si évident que c’est moi qui doute, qui entend et qui
désire, qu’il n’est pas ici besoin de rien ajouter pour l’expliquer.» et
proclame l’argument du cogito dont il a parlé avant les attributs qu'il a présupposé vrai
comme évidemment vérifiables et véritables que tous ces attributs ne peuvent être
distinguées de la pensée et qu'il ne peuvent être séparés de lui-même qu'il font partie
de lui même Descartes a ainsi pensé très proche du soi, du sujet. Il parle du cogito en
décrivant ses éléments comme une vérité intuitive, qu'il n'a rien à ajouter pour
l'expliquer. C'est ce qu'il veut dire en gros dans ce paragraphe il tient à décrire la
pensée et insiste encore une fois du fait que c'est la pensée qui le détermine en tant
qu'être.
Dans la dernière partie du neuvième paragraphe comme dans l’énumération que nous
avons constaté, Descartes parle de sentir en dernier et des sentiments comme
constitutifs véritable de sa pensée même s'il est dans un autre monde ou qu'il soit dans
le sommeil, la certitude "je pense, donc je suis" persiste. Ici il fait la conclusion et le
résumé de ce neuvième paragraphe en montrant qu'en ayant la certitude des éléments
qui constitue sa pensée, il est ou existe ce qui est similaire d'après lui, il est une chose
qui pense, une substance pensante " D’où je commence a connaitre quel je suis, avec
un peu plus de lumière et de distinction que ci-devant. » l'un des but de Descartes dans
sa recherche est d'aboutir par un raisonnement de géomètre à des démonstrations
rationnels claires et distinctes. Il faut noter qu'ici Descartes ne fait pas encore la
distinction entre l'âme et le corps, il dit en tout cas que son corps l’appartient.

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