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LOUIS BOUYER
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R E V U E C AT H O L I Q U E I N T E R N AT I O N A L E
COMMUNIO
LOUIS BOUYER
Sommaire
ÉDITORIAL ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
45 Au cœur de la crise qui a suivi Vatican II, Louis Bouyer et le futur pape Joseph
Ratzinger ont voulu rappeler à l’Église qu’elle risquait de perdre son âme en
évacuant le sacré d’une liturgie à adapter au monde moderne, oubliant que son rôle
essentiel n’est pas de faire mais d’être, selon l’expression de Romano Guardini.
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SOMMAIRE ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
SIGNETS –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
Tony ANATRELLA : Le sacerdoce est-il compatible
avec l’homosexualité ?
Jean DUCHESNE
Éditorial
L
OUIS Bouyer nous a quittés fin octobre 2004. Il devrait
aujourd’hui être « au purgatoire ». Ce n’est pas le cas. Dès la
rentrée 2005, celui de ses livres où il avait le plus parlé de
lui-même et expliqué son œuvre, et qui était devenu introuvable,
était réédité 1. Quelques semaines plus tard se tenait à l’Institut
Catholique de Paris un colloque sur la liturgie où plusieurs inter-
ventions lui étaient consacrées 2. Et la première livraison de la Nouvelle
Revue Théologique en 2006 donnait un article relevant la portée
œcuménique des travaux du Père Bouyer sur l’Eucharistie, dû à une
théologienne protestante enseignant aux États-Unis dans une uni-
versité presbytérienne de l’État de Washington 3.
1. Le Métier de théologien (entretiens avec Georges Daix), paru en 1979 chez
France-Empire (Paris), a été repris et mis à jour par les éditions Ad Solem
(Genève), avec en supplément l’ « oraison funèbre » du cardinal LUSTIGER, déjà
publiée dans Communio en français, n° XXX (2005), 1 (janvier-février), la pré-
face qu’avait écrite Hans Urs von BALTHASAR pour sa traduction du livre en
allemand, un chapitre supplémentaire de Georges DAIX sur un aspect de
l’œuvre du Père Bouyer qui n’avait pas été développé à la fin des années 1970,
notre propre hommage paru dans France Catholique n° 2958 du 7 janvier
2005, une note biographique et une bibliographie complétée et un index.
2. Colloque « Trois liturgistes. Héritage et actualité : Louis Bouyer, Pierre Jounel,
Pierre-Marie Gy ». Les contributions ont été reprises dans le n° 246 de La Maison
Dieu (Éd. du Cerf), avec les textes consacrés au Père Bouyer par Mgr Robert LE
GALL, Isabelle LECOINTE, le R.P. Nicolas-Jean SÉD, o.p. et François-Xavier
LEDOUX.
3. Karin HELLER, « L’Eucharistie, Opus Redemptionis et Mysterium Unitatis »,
in Nouvelle Revue Théologique, tome 128 (2006), n° 1 (janvier-mars), p. 18-38.
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12. Parmi les papes dont il fut le contemporain, le Père Bouyer dut également
beaucoup à Pie XII, qui confirma les intuitions du Mystère pascal en rétablissant
la célébration de la nuit pascale (voir Le Métier de théologien, op. cit., note 1,
p. 38) et dont l’encyclique Mystici corporis servit de base à L’Église de Dieu
(voir ibid., p. 217). Le Père Bouyer n’eut, semble-t-il, pas de relations person-
nelles avec Jean XXIII et ne participa pas au Concile (bien qu’il ait été nommé
à la commission préparatoire pour les études et les séminaires, voir ibid., p. 19),
aucun évêque français n’ayant songé à l’y emmener comme « expert »... Il n’y
eut pas non plus de lien privilégié avec Jean-Paul II : à partir de 1978, le Père
Bouyer passait la moitié de son temps aux États-Unis et s’employa prioritaire-
ment à achever sa grande synthèse, qui prit des proportions imprévues avec
une troisième trilogie (voir Communio, XXX, 1, p. 76). Il convient néanmoins
de relever un point commun avec Jean-Paul II : l’intérêt pour Edith Stein, que le
Père Bouyer avait apparemment découverte dès les années 1950, si ce n’est plus
tôt (voir Figures mystiques féminines, Éd. du Cerf, Paris, 1989, p. 161-183).
13. Voir Le Métier de théologien (op. cit., note 1, p. 219, ainsi que la défense
du Missel de Paul VI, p. 86-87) et les nominations comme consulteur ou
membre de divers commissions et conseils romains (ibid., p. 19). Les Mémoires
encore inédits et que le Père Bouyer avait farouchement voulus posthumes
apporteront quelques précisions.
14. « Notes sur le sacré et la liturgie chez Louis Bouyer et Joseph Ratzinger »,
p. 45.
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15. Voir ci-dessous son « Hommage d’un “thésard” à Louis Bouyer », p. 63.
16. Voir plus loin « L’Église de la Parole : une contribution œcuménique de
Louis Bouyer », p. 67.
17. Cette double formule peut être attribuée au Père de Lubac qui, à la suite de
Corpus Mysticum (Aubier-Montaigne, Paris, 1944) écrit dans Méditation sur
l’Église (ibid., 1953 ; rééd. DDB, Paris, 1985, p. 113) : « C’est l’Église qui fait
l’Eucharistie, mais c’est aussi l’Eucharistie qui fait l’Église.[...] De l’une à
l’autre, on peut dire que la causalité est réciproque ». Mais il faut relever deux
choses. D’une part, pour le Père de Lubac la réciprocité n’est pas symétrie ni
confusion : « La Tête et les membres ne se confondent pas ; [...] l’Épouse n’est
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pas elle-même l’Époux. Toutes les distinctions demeurent. Mais elles ne sont pas
discontinuité » (ibid., p. 135). D’autre part, comme le montre Jake C. Yap,
l’« ecclésiologie eucharistique » du Père Bouyer se précise et se développe
avant et donc indépendamment, avec sa thèse de licence protestante de
théologie de la fin des années 1930, publiée en 1943 (l’année précédant la
parution de Corpus Mysticum) par le Père Congar, sous le titre L’Incarnation
et l’Église Corps du Christ dans la théologie de saint Athanase, coll. « Unam
Sanctam », Éditions du Cerf, Paris.
18. L’Église de Dieu, Éd. du Cerf, Paris, 1970, p. 402. Selon Karin Heller
(op. cit., note 3, p. 37), la contribution du Père Bouyer à l’œcuménisme réside
dans sa théologie de l’Eucharistie plutôt que de l’Église : « Il a saisi l’Eucha-
ristie par un point acceptable pour toutes les confessions chrétiennes en cen-
trant le débat sur “la prière eucharistique” et en percevant l’Eucharistie d’abord
comme la prière du Christ, réponse parfaite à la Parole du Père ». La référence
décisive est ici, évidemment, Eucharistie (Desclée, Tournai, 1966).
19. Spécialement, comme on le sait, dans les domaines de la littérature et de
l’iconographie.
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Vincent GUIBERT
Dessein de Dieu
et liberté de l’homme
chez Louis Bouyer
Une théologie inséparable de l’Écriture Sainte,
de la spiritualité et de la liturgie
L
A
Bouyer est la Parole de Dieu, une Parole méditée en Église et
réfléchie en tenant compte de l’expérience de l’humanité tout
entière. C’est la raison pour laquelle sa théologie n’est pas un système
statique, ni une simple accumulation de traités, mais une synthèse
dynamique, unifiée, au service de notre rencontre avec Dieu. Le
Père Bouyer aime s’appuyer sur les auteurs spirituels pour guider et
orienter ses intuitions théologiques : sa théologie se fait ainsi sponta-
nément méditation 1, contemplation 2 du dessein divin. Cette contem-
plation se vit en Église et se nourrit de la liturgie. Elle s’achève en
théologie doxologique, à la louange de la gloire de Dieu. Le présent
article entend montrer comment la réflexion théologique du Père
Bouyer est inséparable de l’Écriture Sainte, de la spiritualité et de la
liturgie.
Les thèmes du dessein de Dieu et de la liberté de l’homme, qui
paraissent antagonistes à nombre de nos contemporains, vont illus-
trer notre propos. L’oratorien est en effet fasciné par le dessein de
Dieu, le grand projet de création et de salut : Dieu nous a créés en
lui pour que nous vivions avec lui. Mais il est également un des
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6. Dans Figures mystiques féminines (1989), Louis BOUYER relève que la doc-
trine et la vie d’Hadewijch d’Anvers et aussi d’Edith Stein éclairent sensible-
ment sa propre démarche théologique, spirituelle et liturgique.
7. Voir la traduction allemande commentée du De Veritate par Edith STEIN
(Werke, t. III et IV, Breslau, 1931 et 1935).
8. Louis BOUYER, Figures mystiques féminines, Paris, 1989, p. 168.
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La liberté de l’homme
Prédestination et Liberté
Le Père Louis Bouyer mesure toutes les implications de son affir-
mation de départ : Dieu nous crée en lui et pour lui comme des êtres
vraiment libres. Il nous faut maintenant affronter la question cru-
ciale qui motive notre étude : comment l’homme peut-il être vrai-
ment libre s’il est créé en Dieu, en conservant un lien si étroit avec
le Logos ? La réponse à cette question réside dans l’amour créateur
qui garantit la liberté de l’homme.
Louis Bouyer contemple en effet le Fils éternel comme le garant
de la liberté créée ainsi que de la bonté de la création. L’amour
créateur qui donne l’existence à des êtres libres les enveloppe par
avance dans un amour rédempteur infini. En son Fils, Dieu s’engage
par avance à prendre sur lui toutes les conséquences de la faute afin
que celle-ci puisse être réparée. Prenant de nouveau appui sur
Maxime le Confesseur, il avance une formule audacieuse. « Comme
le dit magnifiquement Maxime, la création elle-même a son principe
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éternel dans l’Agneau immolé dès avant la création du monde 10. » Tel
est le fondement commun de notre prédestination et de notre liberté.
Vue du côté de Dieu, notre glorieuse adoption n’est pas séparée de
notre création. Nous sommes créés pour Dieu, pour sa gloire. Pre-
nant au sérieux notre liberté, le Fils consent de toute éternité à assu-
mer toute faute possible afin que nous soyons restaurés dans sa
sainteté. « C’est donc éternellement, et, en un sens, absolument, que
Dieu, non seulement accepte l’ingratitude de notre péché, mais qu’il
fait siennes la douleur et la mort qui ne pouvaient s’en séparer 11. »
Nous comprenons ainsi que l’objet de la prédestination n’est pas
d’abord l’homme pris dans son individualité, mais le Christ et l’Église
qu’il veut s’associer de toute éternité. L’homme n’est lui-même pré-
destiné que dans le Fils promis à l’incarnation avant la création.
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Le fait d’être créé dans la pensée du Verbe, qui est l’Agneau dis-
cerné avant la création du monde, nous ouvre un espace de liberté
inouï. Pleinement libres de nos actes, nous avons le choix entre
adhérer au dessein créateur ou refuser d’y correspondre. Edith Stein
a enseigné par ses écrits et par sa vie que notre adhésion à l’amour
de Dieu procure une liberté incomparable. Nous ne sommes nous-
mêmes que lorsque nous retrouvons l’idée que Dieu a de nous de
toute éternité. Par ailleurs, l’Agneau de Dieu est le garant de notre
retour à Dieu si notre liberté de choix nous a entraînés loin des pro-
jets divins. Prenant sur lui le péché et la colère qui en résulte, il vient
à l’homme de l’extérieur pour qu’il se convertisse.
13. Voir Louis BOUYER, Le trône de la sagesse, Paris, 1957, p. 158 : « Nous
sommes libres tous ensemble et chacun en particulier, précisément, pourrait-on
dire, parce que Dieu, le tout-puissant, nous pense et nous veut tels. Sa pensée
éternelle inclut donc tous nos péchés eux-mêmes, comme elle inclut la Croix
de son Fils. »
14. Louis BOUYER, Le Consolateur, Esprit Saint et vie de grâce, Paris, 1980,
p. 413.
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Nous pourrions dire que pour lui il n’y a pas de théologie sans
humour, un humour qui aide à prendre conscience du don de Dieu,
à voir la réalité en face, un humour qui vise juste. Qui donc en effet
est le plus respectueux de la dignité humaine ? Celui qui affirme que
Dieu sauve tout le monde, c’est-à-dire n’importe qui, même ceux
qui crient leur haine contre le Créateur et le manifestent par leurs
actes ? Ou bien celui qui considère que le Christ en Croix n’a pas
supprimé la liberté, mais l’a restaurée ? Louis Bouyer est tellement
passionné par la rencontre entre Dieu et l’homme qu’il rappelle avec
énergie toute la consistance de la liberté créée.
La Lettre à Timothée nous rappelle une vérité essentielle : « [Dieu]
veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connais-
sance de la vérité » 17. Le Fils éternel a porté sur la Croix tous les
péchés des hommes, sans aucune exception, afin qu’ils puissent
retrouver leur liberté originelle. Cette volonté de salut universel doit
rencontrer en l’homme une forme d’adhésion. Satan avait enfermé
l’homme dans une tyrannie odieuse, vouant chacun au péché et à
la mort.
« C’est pour rompre cette fatalité que le Verbe se fait chair, que le
Fils prend la condition d’esclave. Ce n’est pas pour substituer une
bonne tyrannie à une mauvaise. C’est pour supprimer la tyrannie 18. »
Dieu ne peut contraindre l’homme à répondre à son amour. Dans
le mystère pascal, il restaure la liberté de l’homme pour en faire un
bien inaliénable. À la mauvaise tyrannie de Satan succède non pas
une bonne tyrannie, mais l’exercice de la liberté humaine. Au terme
de ce développement, nous pouvons être émerveillés par l’amour de
Dieu. Le dessein créateur du Père est de nous adopter comme ses
fils, filiation qui ne se vit que dans la libre réciprocité de l’amour.
L’œuvre de l’Esprit saint est justement de permettre à l’homme de
répondre positivement à l’offre d’amour.
17. 1 Timothée 2, 4.
18. Louis BOUYER, « Christianisme et eschatologie » in La vie intellectuelle 16
(1948), p. 30.
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19. Voir Louis BOUYER, Le Consolateur, Esprit Saint et vie de grâce, Paris,
1980, 136 : « Saint Irénée [...] représente le Fils et l’Esprit comme les deux
mains par lesquelles le Père invisible nous rejoint, nous touche et nous
façonne. Mais, comme l’a bien observé Teilhard de Chardin, telles qu’Irénée les
décrit, l’une de ces mains, le Fils, vient à notre rencontre comme du dehors,
alors que l’autre, l’Esprit, nous saisit, ou plutôt nous envahit mystérieusement
comme du dedans. »
20. Voir Louis BOUYER, Le Fils éternel, Théologie de la Parole de Dieu et
christologie, Paris, 1974, p. 495-496.
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21. Romains 5, 5.
22. Louis BOUYER, Sophia ou le Monde en Dieu, Paris, 1994, p. 199-200.
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Conclusion
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soit la gloire, dans l’Église et en Christ Jésus, pour toutes les géné-
rations, dans les siècles des siècles. Amen ! 24 »
Jacques SERVAIS
L’humanisme eschatologique
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d’être une spiritualité sélective, basée sur les seuls éléments qui
puissent intéresser les problèmes de la terre, l’humanisme des
moines blancs est pour lui le modèle d’un christianisme « sans
adjectifs ni correctifs », sans souci d’explication ni de justification,
un christianisme intégral qui s’intéresse à la terre uniquement pour
autant que celle-ci conduit à Dieu, un christianisme enfin qui est
capable de sacrifier les conquêtes les plus chères pour retrouver le
centuple par-delà la mort. Et il repère dans cet humanisme authen-
tique la « vivante solution » pour notre temps qui est, lui semble-t-il,
si semblable à tant d’égards au leur. En ces moines il détecte des
humanistes singulièrement capables de nous aider à trouver un juste
équilibre entre une « spiritualité d’adhésion passionnée au monde »
– un « christianisme d’incarnation » –, et une « religion plus inté-
rieure, plus détachée de ce monde, plus “eschatologique”», des
humanistes en qui, parce qu’ils se sont entièrement livrés à la puis-
sance de l’Esprit, le désir des « lettres » est pleinement intégré à l’in-
térieur de l’amour exclusif de « Dieu » 16.
Pour saisir l’enjeu en question, il faudrait se reporter aux pages
où, traitant du Concile de Chalcédoine, Bouyer discerne dans l’erreur
du nestorianisme l’aboutissement d’une théologie qui tend à juxta-
poser dans le Christ les deux natures, divine et humaine, et à souligner
surtout en lui l’humanité parfaite, de telle sorte qu’« on ne voit pas
en quoi il puisse être considéré plus que nous comme Dieu fait
homme » 17. Il n’est pas impossible, remarque avec finesse l’auteur,
qu’une part de la sympathie des auteurs actuels à l’égard de Nestorius
et de Théodore de Mopsueste soit causée par une secrète affinité avec
leur doctrine : l’humanisme moderne dont ils sont imbus « les per-
suade aisément que l’on ne fait pas vraiment droit à l’humanité du
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28. Humain ou chrétien, p. 101-102. L’auteur ne s’y réfère pas à des textes parti-
culiers de l’Adversus Haereses, mais les formules sont citées et commentées par
H. U. von BALTHASAR dans sa Théologique (Theologik III, 1987, p. 153).
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La voie de l’imagination
et de la « poésie cosmique »
29. J. H. NEWMAN, Apologia, 4, et Parochial and Plain Sermons, 12, cités dans
Cosmos, p. 21.
30. Saint IGNACE DE LOYOLA, Exercices spirituels, n° 15.
31. Cosmos, p. 11, renvoyant à Julien Green (sur ce dernier, voir : « Le Journal de
Julien Green », in La Vie spirituelle 101 [1959], p. 63-67). « Regarder comment
Dieu habite dans les créatures : dans les éléments en leur donnant d’être, dans
les plantes en les dotant de la vie végétale, dans les animaux en les dotant de
la sensation, dans les hommes en leur donnant de comprendre ; et ainsi à moi,
me donnant d’être, me dotant de la vie, de la sensation, et me faisant
comprendre ; de même en faisant de moi son temple, puisque je suis créé à la
ressemblance et à l’image de sa divine Majesté », SAINT IGNACE DE LOYOLA,
Exercices spirituels, n° 235.
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Jean-François THOMAS
Préambule
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En amont : le sacré
7. À ce sujet voir par exemple les analyses de Philippe MURAY dans les
volumes de ses Exorcismes spirituels, Les Belles Lettres.
8. Louis BOUYER, Architecture et Liturgie, Éd. du Cerf, Paris, 1991, 108 p.,
p. 11.
9. Le Rite et l’Homme, Éd. du Cerf, Paris, 1962, 308 p.
10. Voir Le métier de théologien, Entretiens avec Georges Daix, Éd. Ad Solem,
Genève, 2005, 312 p., p. 98 s.
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24. Joseph RATZINGER, L’esprit de la liturgie, Ad Solem, Genève, 2001, 184 p.,
p. 20.
25. Saint PAUL, Galates, 3. 18,28. Et aussi Hébreux, 4.7ss.
26. Ibid., p. 51.
27. Voir du premier Le Surnaturel et la Nature dans la mentalité primitive,
Paris, 1963, et du second son célèbre Les Formes élémentaires de la vie reli-
gieuse, PUF, Paris, 1968.
28. Voir à ce sujet les études majeures de E. O. JAMES, Mythes et rites dans le
Proche-Orient ancien, Paris, 1960 ; Joachim WACH, Sociologie de la religion,
Paris, 1955 ; C. G. JUNG, L’Homme à la découverte de son âme, Payot, Paris,
1962, et bien sûr R. OTTO et Mircea ELIADE.
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L’essence de la liturgie
29. Sophia ou le Monde en Dieu, Paris, Éd. du Cerf, 1994, 212 p., p. 15.
30. Voir Cl. WESTERMANN, Théologie de l’Ancien Testament, Genève, 1985.
31. Ibidem, p. 197.
32. Les Principes de la théologie catholique. Esquisse et matériaux, Téqui,
Paris, 1982, 445 p., p. 329.
33. À noter que ce terme est d’un emploi récent dans le catholicisme (à partir
de l’époque du concile de Vatican II qui, lui, n’en parle presque pas, sauf parfois
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dans les derniers textes), car il avait été utilisé par Luther pour remplacer le
terme Église. Le dernier Concile reprend les termes traditionnels d’Ecclesia
universalis, Ecclesia localis et Ecclesia particularis.
34. Ibid., p. 329-330.
35. La gloire de Dieu aujourd’hui, Parole et Silence, Paris, 2006, 211 p., p. 46.
36. Ibid., p. 48.
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37. Le sens de la vie monastique, Brepols, Tournai-Paris, 1950, 313 p., p. 293.
38. Matthieu 16, 13.
39. Un chant nouveau pour le Seigneur, Desclée-Mame, Paris, 1995, 262 p., p. 8.
40. Hébreux 13, 8.
41. Cité dans ibid. p. 23. Sermon 131, 2. Patrologie Latine de Migne, t. 38, p. 730.
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Pour les deux théologiens qui nous intéressent ici, il ne fait pas de
doute que la liturgie présuppose que le ciel s’ouvre, se déchire,
sinon elle n’est qu’un jeu de rôle où il ne se passe rien. La liturgie
est un opus Dei, agir de Dieu sur nous et avec nous. Romano Guar-
dini soulignait le fait que l’essentiel de la liturgie n’est pas de faire
quelque chose, mais d’être. L’activité n’est pas une valeur du tout 47.
Elle cache souvent une interprétation fausse de ce qu’est l’Église.
Comme la liturgie doit procéder d’une christologie catholique, elle
doit aussi naître d’une ecclésiologie catholique où l’Église n’est pas
vue que comme une institution, une bureaucratie cultuelle et où le
sacerdoce n’est pas considéré comme la monopolisation de privi-
lèges sacrés. Le cardinal Ratzinger écrit : « Si nous voulons que la
liturgie survive, voire se renouvelle, il est élémentaire que nous
46. Religieux et clercs contre Dieu, Aubier, Paris, 1975, 128 p., p. 12. Un cer-
tain artisan du mouvement liturgique en France, le Père Joseph GÉLINEAU s.j.,
n’hésitait pas à publier dans un ouvrage de la même époque : « Il est nécessaire
de le dire sans ambiguïté : le Rite Romain tel que nous le connaissions n’existe
plus. Il a été détruit » ; et encore : « La liturgie est un atelier permanent »
(Demain la liturgie, Paris, 1975, p. 9-10).
47. Voir L’Église du Seigneur. Méditations, 1965 qui est son œuvre ultime, la
dernière année du concile Vatican II. « (...) Ce qui se passe aujourd’hui ne doit
pas conduire à un aplatissement ou à une édulcoration de l’Église, mais nous
devons toujours rester clairement conscients que l’Église est mysterium et
qu’elle est rocher », p. 18 et aussi « (...) en dépit de toutes les contingences
temporelles, l’Église doit se maintenir inébranlable dans la distinction du vrai
et du faux. Parce que seule la vérité et l’exigence de la vérité signifient respect
authentique, tandis que se montrer trop accommodant et laisser passer est signe
de faiblesse qui n’ose pas exiger de l’homme la majesté du Dieu qui se révèle ;
c’est, au fond, mépris de cet homme... » ibid. Reprendre aussi dans ce contexte,
comme y invite le cardinal Ratzinger, le maître ouvrage du cardinal Henri de
LUBAC, Méditation sur l’Église, Aubier, Paris, 1953, 334 p., réédité en 1985
chez Desclée De Brouwer.
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56. Voir Louis BOUYER, Cosmos. Le monde et la gloire de Dieu, Éd. du Cerf,
Paris, 1982, 397 p., p. 325.
57. Voir Constitutio De Sacra Liturgia, 2 et Catéchisme de l’Église catholique,
1074.
58. Le sel de la terre. Le christianisme et l’Église catholique au seuil du troi-
sième millénaire, Flammarion-Éd. du Cerf, Paris, 1997, 278 p., p. 170.
59. Le Métier de théologien p. 148. Louis BOUYER est ici en désaccord avec
Jacques et Raïssa MARITAIN, Liturgie et contemplation, Desclée de Brouwer,
Bruges, 1959, 98 p. Voir aussi Louis BOUYER, Introduction à la vie spirituelle.
Précis de théologie ascétique et mystique, Desclée de Brouwer, Tournai, 1960,
320 p.
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64. Voir Somme Théologique IIa-IIae, q. 35, a. 4 Saint Thomas reprend Cassien,
Isidore et Grégoire.
65. Joseph RATZINGER Regarder le Christ. Exercices de foi, d’espérance et
d’amour, Fayard, Paris, 1992, 154 p., p. 92. Voir le chapitre sur Espérance
et Amour.
66. Le Métier de théologien, p. 81.
67. Les mots de Léon Bloy résonnent ici avec toujours autant de force :
« L’Église, ici, n’a besoin d’aucune rigueur. Le néant de ceux qui l’outragent
est surabondamment notifié par sa silencieuse et indéfectible présence. Elle est
comme Dieu est, simplement, uniquement, substantiellement, et les nouveautés
lui sont hostiles. Or c’en est une effroyable que de prostituer sa liturgie.
Il n’existe pas de profanation plus grave et celui qui l’ose vient se placer, de son
propre mouvement, sous l’anathème. » La Femme pauvre, Mercure de France,
Paris, 1972, 435 p., p. 227.
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Christian VILLENEUVE
Dès les premières pages, je fus emballé par cet auteur qui avait
l’art de retrouver l’essentiel des questions surtout quand cet « essen-
tiel » semblait avoir été négligé au fil du temps et qu’on le redécou-
vrait enfin. Je pense par exemple ici à la distinction que Bouyer
faisait, et qui ne paraissait pas discutable, entre les théologies sur
l’Eucharistie et la théologie de l’Eucharistie. Il y avait là quelque
chose d’extrêmement rafraîchissant, que je pouvais ressentir à mon
tour, même si je n’avais pas vraiment eu à subir personnellement les
faiblesses liturgiques d’un passé ecclésial pas si lointain. Quoi qu’il
en soit, je me sentais entre bonnes mains avec la pensée du Père
Bouyer, et, en outre, son humour caustique m’avait immédiatement
plu, ce qui ajoutait à mon intérêt de lire ses livres.
Quelques temps plus tard, je devais me lancer dans une thèse de
doctorat sur les œuvres du Père Bouyer. Après diverses péripéties,
je choisis finalement d’étudier l’angélologie et la démonologie de
Bouyer, lesquelles nous mènent au cœur de sa vision du monde,
– et, à vrai dire, de la vision chrétienne traditionnelle du monde.
Trois livres, en particulier, au cours de mes recherches, marqueraient
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Dans ces ouvrages, comme dans d’autres tels que Le mystère pas-
cal, Le trône de la sagesse ou les articles du Dictionnaire théolo-
gique, j’appréciais vivement le souci du Père Bouyer d’alimenter sa
théologie aux sources mêmes de la tradition chrétienne (Écriture,
Pères, liturgie), et de retrouver ainsi la tradition, pour prendre ses
propres termes, « dans son jaillissement primitif », encore indemne
d’altérations.
En outre, au fil des années, je m’étais découvert une « vocation »
d’angélologue, tant aux plans théologique que philosophique, et le
thomisme en était donc venu à occuper une place privilégiée dans
ma vie intellectuelle. Or depuis ce temps, je n’ai cessé d’admirer
comment le Père Bouyer, qu’on ne peut pas spécialement identifier
comme thomiste, a mis partout en pratique un certain principe qu’il
avait ambitionné de suivre, notamment en rédigeant son Diction-
naire théologique, soit d’user de saint Thomas « comme d’un phare,
et non simplement comme d’une borne ».
Un autre aspect du « métier de théologien » du Père Bouyer qui
rendait pour moi fort enrichissante la lecture de son œuvre était que,
se mettant docilement à l’école de la tradition, pour ainsi dire, il
cherchait non seulement à retenir ce qu’il y avait de plus permanent
dans chacune de ses sources, mais essayait en outre de montrer,
dirais-je, la « continuité dans la vérité » au long du développement
des doctrines, – sans oublier, quand c’était le cas, de mettre également
au jour la « continuité dans l’erreur », ou plutôt entre les erreurs nou-
velles et les erreurs anciennes sur lesquelles elles viennent invaria-
blement s’appuyer, erreurs « vieilles comme Hérode » !
À ces qualités remarquables du théologien qu’était le Père
Bouyer, je voudrais mentionner enfin son respect, – non seulement
dans ses écrits, mais vécu concrètement, – envers le magistère de
l’Église. L’amitié qui liait le Père Bouyer au pape Paul VI est bien
connue. Elle mérite, à mon avis, d’être notée, si on veut situer exac-
tement la place de Louis Bouyer dans l’histoire de la théologie du
XXe siècle. Ainsi que j’ai pu le constater moi-même d’après les
résultats fournis par le moteur de recherche du site Internet du
Saint-Siège, on retrouve une référence à l’un ou l’autre des
ouvrages du Père Bouyer dans au moins seize discours de Paul VI,
entre 1967 et 1977.
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Jake C. YAP
L’Église de la Parole
Une contribution œcuménique de Louis Bouyer
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Le Christ total
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Jake C. Yap, né en 1962 aux Philippines. Études chez les jésuites de Manille
jusqu’à la maîtrise. Frère laïc de la fraternité missionnaire « Serviteurs de la
Parole » (Servants of the Word). Doctorat à Oxford (Grande-Bretagne) en 2003
sur « “Parole” et “Sagesse” dans l’ecclésiologie de Louis Bouyer ». Après
17 années de service auprès des jeunes, il enseigne aujourd’hui la théologie
fondamentale et dogmatique à la Faculté de Théologie Loyola de Manille.
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Jean-Charles NAULT
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les multiples prodigues. En lui, c’est le Père lui-même qui était des-
cendu vers eux, sans quitter son trône céleste. En lui encore nous
remontons au Père, jusqu’à la maison paternelle, jusqu’au sein pater-
nel où nous recueille l’étreinte douloureuse des bras étendus sur la
Croix » (p. 176).
C’est que ce dynamisme, renforcé encore par l’utilisation perma-
nente des verbes de mouvement, est foncièrement eschatologique ;
toute la vie du moine nous est présentée comme en tension vers la
réalisation plénière de la vocation chrétienne, dont elle veut être,
dès ici-bas, une certaine anticipation :
« Le moine parfait, c’est-à-dire le moine devenu dans toute la
force du terme, l’homme de l’Esprit, est donc bien l’homme escha-
tologique, l’homme des derniers temps, en qui l’éternité promise à
l’homme se trouve présagée, inaugurée dès ici-bas 8. »
Mais ce dynamisme – et c’est là le deuxième élément qui frappe
– est comme polarisé par la figure du Christ. Non pas que le Christ
soit le terme du mouvement. Le Père Bouyer ne cesse d’affirmer
avec force que c’est le Père qui est le terme 9. Mais nul ne peut aller
au Père sans passer par le Fils Incarné :
« Comme le Fils, dans son humanité, est le parfait adorateur du Père
et, dans sa divinité, n’est que référence au Père, on ne peut l’adorer
lui-même [...] sans viser sa divinité à travers son humanité et, par sa
propre personne divine, remonter finalement à celle du Père » (p. 170).
C’est donc autour du Christ que se construit tout le livre, et qu’est
centrée notre réflexion, afin de permettre au lecteur de découvrir,
par lui-même, l’itinéraire spirituel que le Père Bouyer propose à
celui qui prend au sérieux sa vie chrétienne : d’où un large recours
8. SVM, p. 134. Voir aussi, par exemple, le chapitre sur la messe, duquel nous
tirons ces lignes : « Cet aspect eschatologique de l’eucharistie est celui auquel,
en définitive, le moine doit toujours revenir, non pas du tout comme à un point
de vue où s’immobiliser, mais justement comme à la perspective toujours
fuyante qui l’entraîne sans relâche vers l’infini et ne le laisse s’arrêter à aucune
ligne terrestre d’horizon » (SVM, p. 298).
9. SVM, p. 169 : « Une religion où le regard de foi s’arrête et se repose avant de
parvenir à la source première, au terme dernier : le Père invisible, restera un
christianisme manqué. Il faut dire plus : tant que nous n’en serons pas venus là,
c’est l’essentiel qui manquera. »
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10. Voir Louis BOUYER, La Vie de saint Antoine. Essai sur la spiritualité du
monachisme primitif, Saint-Wandrille, 1950 ; ID., La Spiritualité du Nouveau
Testament et des Pères, Aubier, Paris, 1960 (les 7 derniers chapitres).
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11. BENOIT DE NURSIE, Règle des moines 58, 7 (Éd. P. Schmitz-A. Borias, Brepols,
Turnhout 1987).
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12. Voir SVM, p. 260 : « Dans le Christ, elle [la Parole] s’exprime totalement ».
13. SVM, p. 154-155. Voir ibid., p. 29 : « La vie monastique, ce n’est pas autre
chose, ni plus ni moins, qu’une vie chrétienne dont le christianisme devient le
tout. C’est une vie chrétienne qui s’ouvre entièrement, sans refus, sans retard,
à la Parole ; qui s’y ouvre et qui s’y livre, ce qui est la réponse que la Parole
attend, qu’elle attend et qu’elle suscite, elle, la parole créatrice et recréatrice. »
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14. GRÉGOIRE DE NYSSE, Vie de Moïse II, 233 (SC 1 bis), Éd. du Cerf, p. 266.
15. Voir Saint AUGUSTIN, Enarratio in Psalmum XLI (CCL XXXVIII, 459-474).
16. Voir SVM, p. 32.
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nous tire du néant à l’être, comme Celui que nous n’avons pas telle-
ment à chercher qu’à découvrir nous cherchant » (p. 37).
L’auteur reprend alors à Francis Thompson l’image originale du
Lévrier céleste, courant après le cerf terrestre, « peut-être la plus
grandiose illustration qui ait jamais été offerte de l’agapè divine » 17.
Comme un cerf pourchassé, le moine a couru, poursuivi par le
Christ-Lévrier. Lorsqu’il comprend que la blessure qui lui a été
infligée est une blessure d’amour, c’est alors « la découverte de la
grâce, la découverte de l’amour qui nous aime gratuitement, qui
nous aime quoique pécheurs, qui nous aime dans notre péché, mais
qui nous conduira seul, par des voies obscures que lui seul connaît,
du péché à la sainteté » (p. 37). Ici encore, c’est le dynamisme extra-
ordinaire de l’amour que Louis Bouyer aime mettre en relief, un
dynamisme qui nous conduit jusqu’à la découverte radieuse du
visage de l’Époux, cet Époux dont Origène affirme que l’Église peut
déjà voir les traits, alors que, dans l’ancienne alliance, elle ne pouvait
qu’en entendre la voix. Pourtant, c’est seulement dans l’au-delà que
le moine pourra découvrir définitivement ce qu’il cherchait ici-bas :
« L’homme ne naît que sous la Parole divine, et il ne sera tout lui-
même qu’au jour où, libéré du néant qui l’immobilise, livré totale-
ment à la Parole qui le suscite, il pourra découvrir enfin la Face qui
lui promettait l’être en lui promettant sa propre image » (p. 42).
La recherche de Dieu a donc un caractère éminemment eschatolo-
gique, déjà mis en relief par l’auteur dans sa Vie de saint Antoine 18.
Le moine est celui qui a saisi le caractère imminent de la disparition
du monde présent et qui tend de tout son être et qui « s’élance au
devant du Christ de gloire, du Pantocratôr juge des vivants et des
morts, qui était, qui est et qui vient » 19.
L’imitation du Christ
Après la recherche continuelle du Christ, nous pouvons mettre en
relief un deuxième moment de la vie spirituelle du moine : l’imita-
tion du Christ. Il s’agit,dès les origines, d’un thème fondamental de
la spiritualité monastique. Les premiers moines sont partis au désert
pour imiter le Christ, tout particulièrement pour l’imiter dans son
combat contre Satan :
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20. La vie de saint Antoine..., op. cit., p. 95. Voir ibid., p. 106 : « C’est l’Esprit
de Dieu qui le [le moine] fait aller au désert. Et il l’y fait aller, comme Jésus,
ou mieux encore, faut-il dire, comme étant effectivement un avec Jésus dans la
foi, pour y rencontrer le diable, y subir les tentations et les surmonter. »
21. ID., La spiritualité du Nouveau Testament et des Pères, Aubier, Paris 1960,
p. 379 : « Les trois synoptiques nous montrent Jésus, lorsqu’il va entrer dans la
phase décisive de son existence, après le baptême que Jean lui a donné, jeté au
désert par l’Esprit divin pour y rencontrer le diable et y subir ses tentations.
C’est à l’imitation de Jésus, de cet épisode central de sa vie, que le moine s’en-
fonce au désert. »
22. SVM, p. 143.
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23. La spiritualité du Nouveau Testament..., op. cit., p. 376. Voir aussi : La Vie
de saint Antoine..., op. cit., p. 78 : « La foi de l’ascète est une véritable sortie
de soi qui, en même temps, implique une entrée en soi de l’autre, de cet “autre”
qui n’est pas seulement Dieu, mais le Christ. »
24. Voir SVM, p. 82.
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Le mysterium crucis
Nous arrivons ainsi à un troisième moment de l’itinéraire spiri-
tuel du moine présenté par Louis Bouyer, et que nous pourrions inti-
tuler : le mystère de la Croix, terme emprunté à saint Paul par
l’oratorien :
« Le mystère, dans la langue de saint Paul, c’est le grand secret de
la Sagesse divine. C’est comme le foyer, ou le nœud, du plan divin
conçu de toute éternité et mis en œuvre aux derniers temps pour
réaliser définitivement le règne de Dieu malgré la révolte des créa-
tures.. » (p. 149).
Mais ce mystère, c’est tout particulièrement le mystère de la
Croix, car c’est par la Croix que toutes choses vont être récapitulées
dans le Christ (Ephésiens 1, 10), c’est-à-dire ramenées à l’union à
Dieu et entre elles dans l’agapè :
« Ce mystère de la Sagesse, c’est le Christ, c’est sa Croix. C’est le
Christ récapitulant en lui toutes choses, faisant la paix par son sang,
réconciliant le monde avec Dieu, rassemblant les enfants de Dieu
dispersés en un seul corps. C’est sa Croix, nous révélant tous les tré-
sors de Sagesse et de science cachés dans cet abîme qu’est l’agapè
et que l’Esprit seul peut sonder. C’est la Croix remplissant le monde,
consommant son histoire et la précipitant du temps décomposé du
péché dans l’éternel présent de la rédemption 25. »
Le moine, plus encore que tout autre chrétien, est ainsi « l’homme
de la Croix ». Il veut imiter le Christ, qui « s’est fait obéissant jus-
qu’à la mort, et à la mort sur une croix » (Philippiens 2, 8). Car il
sait que « la Croix est le moyen providentiel de la divinisation des
créatures pécheresses » (p. 137). Il sait que « le christianisme ne
connaît qu’une seule mystique, la mystique de l’ascension. Mais
l’ascension au ciel suppose l’ascension sur la Croix. L’une entraîne
l’autre. L’une produit l’autre » (p. 72). On le sait, en effet : pour saint
Jean, toute mention de la Croix se transfigure en une évocation de
25. SVM, p. 129. Voir ibid., p. 150 : « Folie pour les Grecs, scandale pour les
Juifs, ce mystère, c’est la Croix de Jésus, avec tous ses prolongements et ses
aboutissements, et c’est aussi bien Jésus lui-même, mais “Jésus crucifié”, qui
est précisément “scandale pour les Juifs, folie pour les Gentils”. C’est Jésus et
sa Croix, en tant qu’“il a plu (à Dieu) de faire habiter en lui toute plénitude et
de réconcilier toutes choses avec lui, ayant fait la paix par le sang de sa Croix”
(Colossiens 1, 19-20). »
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L’assimilation au Christ
Chacun des moments précédents l’avait déjà laissé entrevoir : la
relation du moine au Christ n’a rien d’extérieur. Qu’il s’agisse de
chercher le Christ, de l’imiter ou de participer à sa croix, le moine
entretient avec le Christ une relation extrêmement intime, que le
Père Bouyer qualifie d’identification « mystique » avec Jésus, pour
n’être plus qu’un avec lui. Dans sa Vie de saint Antoine, il l’avait
précisé avec force :
« Parvenu au stade de la vie ascétique où Antoine est arrivé, l’ascète
voit tout simplement se reproduire en lui ce qui s’est passé dans le
Christ. Tout le sens de la vie ascétique n’est-il pas de réaliser en lui,
dans toute la plénitude possible, par la foi se livrant sans réserve à la
puissance de l’Esprit, cette identification mystique du croyant avec
Jésus, qui est l’âme de la doctrine paulinienne ? 27 »
Nous touchons ici le quatrième moment de l’itinéraire spirituel
du moine : l’assimilation au Christ 28. Dans des pages saisissantes,
Louis Bouyer reprend en effet la doctrine paulinienne de nos
rapports avec le Christ, l’appliquant à la vie monastique, qui n’est
que la vie chrétienne vécue dans toute sa radicalité. Il montre, en
particulier, comment le vocabulaire utilisé par l’Apôtre est absolu-
ment inusité.
Tout d’abord, les verbes utilisés ont en commun le préfixe grec
sun (avec), impliquant l’idée d’une action dont nous devenons les
sujets, mais qui est d’abord celle d’un autre. La vie chrétienne
« implique une entrée en partage des propres actions du Christ ; elle
n’est que participation à la propre vie de Jésus » 29. Le Père Bouyer
note comment ces verbes (et les adjectifs qui vont avec) s’éclairent
par une autre expression, présente plus d’une centaine de fois dans
les épîtres pauliniennes : en Cristô.
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30. SVM, p. 146. Voir ibid., p. 114 : « Le moine est quelqu’un qui vit, non seu-
lement avec le Christ, mais, selon l’extraordinaire expression paulinienne,
dans le Christ ».
31. SVM, p. 177. Voir aussi ibid., p. 118 : « Célébrant les saints mystères, nous
devenons participants de la Croix, participants de Jésus. »
32. Voir SVM, p. 155 : « Nous ne pouvons être aimés du Père, nous aussi, et par
là même être simplement, au vrai, au divin sens du terme, qu’en nous confon-
dant avec cet Unique en quelque sorte, qu’en devenant membres de son
Corps. »
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33. Ibid. : « Affirmer que le moine parfait, c’est l’homme de l’Esprit, revient à
dire que c’est l’homme en qui le Christ est parfaitement formé. »
34. La Vie de saint Antoine..., op. cit., p. 88. Voir aussi SVM, p. 156 : « Notre
vie ne sera digne de ce nom de vie que lorsque ce ne sera plus nous qui
vivrons, mais le Christ en nous [...]. Mais cela ne signifie point aucune dispa-
rition, ni même aucune résorption de nous en lui. »
35. Voir SVM, p. 177.
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Conclusion
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L
A
29 novembre 2005, une Instruction approuvée par le pape
Benoît XVI, et rejetant l’accès des personnes homosexuelles
aux Ordres sacrés (diaconat permanent et sacerdoce). Ce document,
accompagné d’un commentaire autorisé, a été rendu public dans
l’Osservatore Romano du 30 novembre 2005 1. De quoi s’agit-il ?
1. Un document normatif
1. Ces deux textes ont été publiés dans La Documentation catholique (DC),
n° 2349 du 1er janvier 2006.
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2. Un sentiment d’injustice
face à une exigence constante
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L’homme qui se présente aux Ordres sacrés doit être dans les
mêmes dispositions que pour se marier et devenir père de famille.
Le don de soi implique un réel renoncement. Avoir intégré le sens
de la différence sexuelle dans sa vie psychique et la vivre comme
telle n’est pas accessoire, comme certains veulent le faire croire. Cela
fait partie de la maturité normale de tout être humain. Les structures
psychiques en jeu dans la personnalité ne sont pas les mêmes selon
que l’on privilégie telle ou telle tendance sexuelle. Le candidat aux
Ordres sacrés doit être dans la maturité sexuelle acquise grâce, entre
autres, à la cohérence entre son identité et son orientation sexuelle.
Il serait regrettable de s’engager dans le célibat sacerdotal par défaut
de maturité sexuelle ou par inhibition à l’égard des femmes. Ce ne
sont pas des signes positifs pour vivre et assumer le célibat sacer-
dotal. Un tel engagement ne peut se faire sur la base d’un déni de la
différence sexuelle, non seulement en paroles mais aussi dans son
être et dans sa propre existence. C’est en vertu d’une maturité
sexuelle, où psychologiquement il accède à l’hétérosexualité, que le
prêtre est dans les meilleures conditions pour vivre le don de sa per-
sonne à Dieu dans le célibat, la paternité spirituelle et le lien sponsal
à l’Église, à l’image du Christ. Il dispose des caractéristiques psy-
chiques pour accéder à cet ensemble symbolique. – Le prêtre repré-
sente le Christ et il agit in persona Christi. Cela suppose donc de se
reconnaître comme être masculin, avec toute la maturité requise de
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Olivier LANDRON
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7. Menorah en hébreu.
8. Talith en hébreu.
9. Patricia MENOUHA par exemple.
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10. Pascal PINGAULT, Les communautés nouvelles, Paris, Fayard, 1989, p. 141.
11. Futur archevêque de Paris.
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19. Guy GAUCHER, Prier dans le cœur des villes, Paris, Éd. du Cerf, 1994, p. 36.
20. Livre Monastique, 1998, 199 p.
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21. Frère EPHRAÏM, Les pluies de l’arrière-saison, Paris, Fayard, 1985, p. 44.
22. Feu et Lumière, tradition vivante, 1990.
23. DANIEL-ANGE, L’étreinte de feu, Paris, Fayard, 2000, 320 p.
24. France Catholique, n° 2764, novembre 2000.
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Brève bibliographie
31. Hippolyte SIMON, Vers une France païenne ?, Paris, Cana, 1999, p. 75.
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d’un lecteur prêtre ou d’un séminariste en France ou à
l’étranger.
Ci-joint un chèque de : ❑ 40 m
Prochain numéro
septembre-octobre 2006
La différence sexuelle
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Titres parus
LE CREDO ———————————————————— L’ÉGLISE ————————————————————— La femme (1982/4)
La sainteté de l’art (1982/6)
La confession de la foi (1976/1) Appartenir à l’Église (1976/5)
L’espérance (1984/4)
« Jésus, né du Père avant tous les Les communautés dans l’Église
L’âme (1987/3)
siècles » (1977/1) (1977/2)
La vérité (1987/4)
« Né de la Vierge Marie » (1978/1) La loi dans l’Église (1978/3)
La souffrance (1988/6)
« Il a pris chair et s’est fait homme » L’autorité de l’évêque (1990/5) L’imagination (1989/6)
(1979/1) Former des prêtres (1990/5) Sauver la raison (1992/2-3)
La passion (1980/1) L’Église, une secte ? (1991/2) Homme et femme il les créa (1993/2)
« Descendu aux enfers » (1981/1) La papauté (1991/3) La tentation de la gnose (1999/2)
« Il est ressuscité » (1982/1) L’avenir du monde (1985/5-6) Fides et ratio (2000/6)
« Il est monté aux cieux » (1983/3) Les Églises orientales (1992/6) Créés pour lui (2001/3)
« Il est assis à la droite du Père » (1984/1) Baptême et ordre (1996/5) La Providence (2002/4)
Le jugement dernier (1985/1) La paroisse (1998/4) Hans Urs von Balthasar (2005/2)
L’Esprit Saint (1986/1) Le ministère de Pierre (1999/4) Dieu est amour (2005/5-6)
L’Église (1987/1) Musique et liturgie (2000/4)
La communion des saints (1988/1) Le diacre (2001/2)
SCIENCES ————————————————————
La rémission des péchés (1989/1) Mémoire et réconciliation (2002/3)
La vie consacrée (2004/5-6) Exégèse et théologie (1976/7)
La résurrection de la chair (1990/1)
Sciences, culture et foi (1983/4)
La vie éternelle (1991/1)
Biologie et morale (1984/6)
Le Christ (1997/2-3) LES RELIGIONS
Foi et communication (1987/6)
L’Esprit saint (1998/1-2) NON CHRÉTIENNES —————————————
Cosmos et création (1988/3)
Le Père (1998/6-1999/1) Les religions de remplacement Les miracles (1989/5)
Croire en la Trinité (1999/5-6) (1980/4) L’écologie (1993/3)
La parole de Dieu (2001/1) Les religions orientales (1988/4) La bioéthique (2003/3)
Au-delà du fondamentalisme (2001/6) L’islam (1991/5-6)
Les mystères de Jésus (2002/2) Le judaïsme (1995/3) HISTOIRE ————————————————————
Le mystère de l’Incarnation (2003/2) Les religions et le salut (1996/2)
L’Église : une histoire (1979/6)
La vie cachée (2004/1)
Hans Urs von Balthasar (1989/2)
Le baptême de Jésus (2005/1) L’EXISTENCE La Révolution (1989/3-4)
Les noces de Cana (2006/1) DEVANT DIEU ————————————————— La modernité – et après ? (1990/2)
Mourir (1976/2) Le Nouveau Monde (1992/4)
LES SACREMENTS ————————————— La fidélité (1976/3) Henri de Lubac (1992/5)
Guérir et sauver (1977/3) L’expérience religieuse (1976/8) Baptême de Clovis (1996/3)
L’eucharistie (1977/5) Guérir et sauver (1977/3)
La pénitence (1978/5) La prière et la présence (1977/6) SOCIÉTÉ —————————————————————
Laïcs ou baptisés (1979/2) La liturgie (1978/8) La justice (1978/2)
Le mariage (1979/5) Miettes théologiques (1981/3) L’éducation chrétienne (1979/4)
Les prêtres (1981/6) Les conseils évangéliques (1981/4) Aux sociétés ce que dit l’Église (1981/2)
La confirmation (1982/5) Qu’est-ce que la théologie ? (1981/5) Le travail (1984/2)
La réconciliation (1983/5) Le dimanche (1982/7) Sainteté dans la civilisation (1987/5)
Le catéchisme (1983/1) Foi et communication (1987/6)
Le sacrement des malades (1984/5)
L’enfance (1985/2) La famille (1986/6)
Le sacrifice eucharistique (1985/3)
La prière chrétienne (1985/4) L’église dans la ville (1990/5)
L’Eucharistie, mystère d’Alliance (2000/3)
Lire l’Écriture (1986/4) Conscience ou consensus ? (1993/5)
La confession, sacrement difficile ? (2004/2)
La foi (1988/2) La guerre (1994/4)
L’acte liturgique (1993/4) La sépulture (1995/2)
LES BÉATITUDES —————————————— La spiritualité (1994/3) L’Église et la jeunesse (1995/6)
La pauvreté (1986/5) La charité (1994/6) L’argent (1996/4)
Bienheureux persécutés ? (1987/2) La vie de foi (1994/5) La maladie (1997/5)
Les cœurs purs (1988/5) Vivre dans l’espérance (1996/5) La mondialisation (2000/1)
Les affligés (1991/4) Le pèlerinage (1997/4) Les exclus (2002/1)
L’écologie : Heureux les doux (1993/3) La prudence (1997/6) Église et État (2003/1)
Heureux les miséricordieux (1993/6) La force (1998/5) Habiter (2004/3)
Justice et tempérance (2000/5) Le sport (2006/2)
La transmission de la foi (2001/4) L’école et les religions (2006/3)
POLITIQUE ———————————————————
Miettes théologiques II (2001/5)
Les chrétiens et le politique (1976/6) La sainteté aujourd’hui (2002/5-6) LE DÉCALOGUE ————————————————
La violence et l’esprit (1980/2) La joie (2004/4) Un seul Dieu (1992/1)
Le pluralisme (1983/2) Face au monde (2005/4) Le nom de Dieu (1993/1)
Quelle crise ? (1983/6) Le respect du sabbat (1994/1)
Le pouvoir (1984/3) PHILOSOPHIE ————————————————— Père et mère honoreras (1995/1)
Les immigrés (1986/3) La création (1976/3) Tu ne tueras pas (1996/1)
Le royaume (1986/3) Au fond de la morale (1997/3) Tu ne commettras pas d’adultère
L’Europe (1990/3-4) La cause de Dieu (1978/4) (1997/1)
Les nations (1994/2) Satan, « mystère d’iniquité » (1979/3) Tu ne voleras pas (1998/3)
Médias, démocratie, Église (1994/5) Après la mort (1980/3) Tu ne porteras pas de faux témoignage
Dieu et César (1995/4) Le corps (1980/6) (1999/3)
L’Europe et le christianisme (2005/3) Le plaisir (1982/2) La convoitise (2000/2)
Seuls sont encore disponibles les numéros récents. Consultez notre secrétariat.
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R E V U E C AT H O L I Q U E I N T E R N AT I O N A L E
COMMUNIO
pour l’intelligence de la foi
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avec les éditions de Communio en :
Collection COMMUNIO-FAYARD
encore disponibles
1. Hans Urs von BALTHASAR : CATHOLIQUE
2. Joseph RATZINGER : LE DIEU DE JÉSUS-CHRIST
3. Dirigé par Claude BRUAIRE : LA CONFESSION DE LA FOI
4. Karol WOJTYLA : LE SIGNE DE CONTRADICTION
5. André MANARANCHE, s.j. : LES RAISONS DE L’ESPÉRANCE
6. Joseph RATZINGER : LA MORT ET L’AU-DELÀ,
réédition revue et augmentée
7. Henri de LUBAC, s.j. : PETITE CATÉCHÈSE SUR NATURE ET GRÂCE
8. Hans Urs von BALTHASAR : NOUVEAUX POINTS DE REPÈRE
9. Marguerite LÉNA : L’ESPRIT DE L’ÉDUCATION,
réédité chez Desclée
10. Claude DAGENS : LE MAÎTRE DE L’IMPOSSIBLE
11. Jean-Luc MARION : DIEU SANS L’ÊTRE,
Édité aux PUF
12. André MANARANCHE, s.j. : POUR NOUS LES HOMMES LA RÉDEMPTION
13. Rocco BUTTIGLIONE : LA PENSÉE DE KAROL WOJTYLA
14. Pierre van BREEMEN, s.j. : JE T’AI APPELÉ PAR TON NOM
15. Hans Urs von BALTHASAR : L’HEURE DE L’ÉGLISE
16. André LÉONARD : LES RAISONS DE CROIRE
17. Jean-Louis BRUGUÈS o.p. : LA FÉCONDATION ARTIFICIELLE
AU CRIBLE DE L’ÉTHIQUE CHRÉTIENNE
18. Michel SALES, s.j. : LE CORPS DE L’ÉGLISE
Collection COMMUNIO-PUF
19. Jean-Marie LUSTIGER : POUR L’EUROPE,
UN NOUVEL ART DE VIVRE
20. Jean DUCHESNE : VINGT SIÈCLES. ET APRÈS ?
21. Jean-Robert ARMOGATHE : DIVINE TRINITÉ
22. Hans Urs von BALTHASAR et COMMUNIO : JE CROIS EN UN SEUL DIEU
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COMMUNIO Disponible :
AIX-EN-PROVENCE : LA ROCHELLE : – La Procure
Librairie du Baptistère Le Puits-de-Jacob 3, rue de Mézières
13, rue Portalis 32, rue Albert-Ier PARIS 7e :
ANGERS : Richer LILLE : Tirloy – Saint-François-Xavier
6, rue Chaperonnière 62, rue Esquemoise 12, pl. Président Mithouard
20, rue Saint-Pierre LIMOGES : – Stella Maris
Librairie Catholique 132, rue du Bac
BEAUVAIS :
La Procure Visages 6, rue de la Courtine PARIS 12e :
LOURDES : Les Bons Livres – L’Appel du Livre
101, rue de la Madeleine
74, rue de la Grotte 105, rue de Chatenton
BESANÇON : Chevassu
LYON : Emmanuel PARIS 16e :
119, Grande-Rue – Guettier
20, rue Sainte-Hélène
BORDEAUX : – Librairie Saint-Paul 66, avenue Théophile-Gautier
Les Bons Livres 8, place Bellecour – Notre-Dame-d’Auteuil
35, rue Fondaudège 2, place d’Auteuil
MARSEILLE 6e :
BOULOGNE : Librairie Saint-Paul PAU : Saint-Joseph
La Procure Jiicob 47, bd Paul-Peytral 1, place de la Libération
263, bd Jean-Jaurès POITIERS : Librairie Catholique
MONTPELLIER : Logos
BREST : La Procure 29, bd du Jeu-de-Paume 64, rue de la Cathédrale
2, rue Boussingault MULHOUSE : Alsatia QUIMPER : La Procure
4, place de la Réunion 9, rue du Frout
CANNES :
Lerina Boutique NANCY : REIMS : Largeron
Île saint-Honorat Enseignement Religieux 23, rue Carnot
CHÂLON-SUR-SAÔNE : 42 bis, cours Léopold RENNES : Matinales
Siloë Châtelet NANTES : Siloë LIS 9, rue de Bertrand
23, rue du Châtelet 2 bis, rue Georges- ROUEN : La Procure
Clemenceau rue du Grand Pont
CLERMONT-FERRAND :
– La Procure NEUILLY-SUR-SEINE : SAINT-BRIEUC :
1, place de la Treille Librairie du Roule Siloë Saint-Brieuc
– Vidal-Morel 67, av. du Roule 11, rue Saint-François
3, rue du Terrail NICE : La Procure SAINT-ÉTIENNE :
– Librairie Religieuse 10, rue de Suisse Culture et foi
1, place de la Treille NÎMES : Biblica 20, rue Berthelot
DOURGNE : 23, bd Amiral-Courbet STRASBOURG : Alsatia Union
Siloë Saint-Benoît ORLÉANS : 31, place de la Cathédrale
Abbaye en Calcat La Procure Saint Paterne TOULON :
FRIBOURG (Suisse) : 109, rue Bannier – Librairie Catholique Saint-Louis
– Librairie Saint-Paul PARAY-LE-MONIAL : 6, rue Anatole-France
Apostolat des Éditions – La Procure Le Sacré Cœur
Pérolles, 38
16, rue de la Visitation 35, rue de la Scellerie
GAP : Librairie Alpine
PARIS 4e : École-Cathédrale TOULOUSE :
13, rue Carnot
8, rue Massillon – Jouanaud
GENÈVE : Labor et Fides – Sources Vives de Jérusalem 19, rue de la Trinité
rue de Carouge, 53 10, rue des Barres 3, rue Croix-Baragnon
GRENOBLE : PARIS 5e : VALENCE : Le Peuple Libre
Librairie Notre-Dame – La Procure des Missioins 2, rue Émile-Augier
2, rue Lafayette 30, rue Lhomond VANNES : La Procure
JOUARRE : PARIS 6e : 55, rue Mgr Thréhiou
Abbaye de Jouarre – Apostolat des Éditions VERSAILLES : Siloë CLR
6, rue Montmorin 46-18, rue du Four 16, rue Mgr Gibier
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BULLETIN D’ABONNEMENT
À RETOURNER ACCOMPAGNÉ DE VOTRE RÈGLEMENT À :
Communio – 5, passage Saint-Paul – 75004 Paris – CCP 18676 23 F Paris
pour la Belgique : « Amitié Communio », rue de Bruxelles 62, B 5000 Namur
❑ Je souhaite que le bénéficiaire de ce parrainage soit informé de mon identité que je vous
précise ci-dessous :
Nom ............................. Adresse ........................................................................................
................................................................................................................................................
Montant du règlement à joindre* ....................................................................... par chèque
bancaire ou postal à l’ordre de Communio.
Date : ................................................................ Signature :
Normal 56 m 100 m
« Amitié Communio », rue de Bruxelles
Belgique 61 B-5000 Namur
CCP 000 0566 165 73
Soutien 68 m 127 m
92 FS 170 FS
Normal
61m 114m Communio, 5, passage Saint-Paul,
Suisse 75004 Paris
120 FS 230 FS CCP - 18676 - 23 F Paris
Soutien
70m 127m
Économique 61 m 114 m
Autres pays Communio, 5, passage Saint-Paul,
75004 Paris
(par avion) CCP - 18676 - 23 F Paris
Prioritaire
70 m 127 m
et Soutien
* Indiquez le montant de votre règlement après avoir coché dans le tableau de tarifs, ci-dessus,
la case correspondant à votre choix.
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