Poésie Et Versification
Poésie Et Versification
Poésie Et Versification
Poésie et versification
Corpus
Plan du cours
I- Introduction
IV : Prosodie
1. Les types de rimes (genre, qualité, grammaticalité, disposition)
2. Les récurrences libres (allitérations, assonances, harmonie imitative)
V : Rythme
1. Les césures
2. Les coupes (coupe enjambante, coupes lyrique, coupe épique)
3. L’enjambement (rejets et contre-rejets)
Exercices d’application
Le vers:
L’étymologie du mot vers : le vers vient du mot «versus» qui signifie le fait de
tourner la charrue au bout du sillon, puis le sillon lui-même, ensuite de façon
métaphorique, la ligne d’écriture, et enfin le vers lui-même. Dans cette acception
du vers, le poème se définit par la récurrence, à intervalles variées, des figures
phonématiques, rythmiques, prosodiques et des couplages rimiques dans le cadre
de la poésie classique versifiée.
-Pour le Littré, la poésie c’est l’« art de faire des vers » ou « versification».
-Le Larousse définit ce terme ainsi : « Œuvre, poème en vers ».
-Le dictionnaire Larousse : « Art de combiner les sonorités, les rythmes, les
mots d’une langue pour évoquer des images, suggérer des sensations, des
émotions »
-Le Robert.- «Art du langage, visant à exprimer ou suggérer quelque chose par
le rythme, l’harmonie et l’image »
Dans son ouvrage, l’œuvre et ses techniques, Guy Michaud définit d’abord son
objet, puis précise ses principes théoriques et ses instruments d’analyse avant
de mettre à l’épreuve du poème sa démarche critique.
Donc comment l’auteur définit-il son champ d’investigation ?
Les deux quatrains et le sizain ont une construction syntaxique identique : ils sont
constitués d’une subordonnée temporelle (« Quand, les deux yeux fermés…. "
« Pendant que….. ») et d’une principale dont la structure syntaxique est parallèle
dans les deux cas :
Je vois se dérouler des rivages heureux
Je vois un port
En plus, tous les syntagmes nominaux qui occupent la place initiale des vers (5-
6-7-8) sont parallèles syntaxiquement. Les déterminants indéfinis déterminent
à chaque fois des substantifs au pluriel ( à l’exception du mot « île » au
singulier »)
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Déterminant+substantif
Des hommes ……………..
Et des femmes…………………
Figures de répétition
Anaphore (féminin) : Une anaphore est un procédé qui consiste à commencer par le
même mot les divers membres d’une phrase. Exemple dans Horace de Corneille (acte
IV, scène 6) : « Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! / Rome, à qui vient ton bras
d’immoler mon amant ! / Rome qui t’a vu naître, et que ton cœur adore ! / Rome enfin
que je hais parce qu’elle t’honore ! »
Antanaclase (féminin) : Une antanaclase est la reprise d’un même mot avec un sens
différent. Exemple : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » (Blaise
Pascal, Pensées, XXVIII)
Polyptote (masculin) : Un polyptote consiste à employer plusieurs formes
grammaticales (genre, nombre, personnes, modes, temps) d’un même mot, dans une
phrase. Exemple dans l’Oraison funèbre d’Henriette-Anne d’Angleterre de Bossuet : «
[…] Madame se meurt ! Madame est morte ! […] ». Ou encore « Tel est pris qui croyait
prendre.
Jeux sur les sons :
Allitération (féminin) : C’est la répétition de sons identiques. À la différence de
l’assonance, le terme « allitération » est réservé aux répétitions de consonnes.
Exemples : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? » (Racine,
Andromaque, V, 5) ou encore « La chasseresse sans chance / de son sein choie son sang
sur ses chasselas » (Desnos, Corps et biens, « Chanson de chasse »).
Assonance (féminin) : C’est la répétition d’une même voyelle dans une phrase ou un
vers. Exemple dans Poèmes saturniens de Verlaine (« Mon rêve familier ») : « Je fais
souvent ce rêve étrange et pénétrant […] ».
Paronomase (féminin) : Une paronomase consiste à employer côte à côte des mots
La versification
La métrique quantitative et
syllabique
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Scoppa confond la notion de pied avec celle du mot lexical. Selon lui, les mots
sont accentuables, alors que le français est une langue à accent de groupe où
le mot est désaccentué au profit de l’accent de groupe.
Certains théoriciens, notamment Gouvard et Cornulier, ont revisité la notion
du mètre et ont redéfini l’alexandrin par exemple comme deux structures
équivalentes de deux segments de six syllabes.
Ainsi, cet alexandrin d’Apollinaire peut être schématisé de la manière
suivante :
/ / / /
A la fin tu es las de ce monde ancien / = accent secondaire
X X X X X S + X X X (X) X X S / = accent principal
1 2 3 4 5 6+ 1 2 3 4 5 6
Benoît de Cornulier a montré que «la forme du mètre propriété des vers en
tant que tel, est une relation d’équivalence entre deux expressions, qui, disons
approximativement ont le même nombre de syllabes».
Selon ce linguiste, le rythme du vers est perceptible grâce à l’égalité syllabique
entre des vers et ne se base pas sur des durées et des intensités comme le
prétendent les théories accentuelles et quantitatives.
Segmentation syllabique:
d'au/tomne
1 2 3 4 5 6/ / 7 8 9 10 11 12
1 2 3 4 5 6// 7 8 9 10 11 12
1 2 3 4 5 6 // 7 8 9 10 11 12
l'o/deur
Cas litigieux
2. La diérèse:
L’hiatus:
Est proscrit, dans les traités de versification classique, l’ hiatus qui est défini
comme étant la rencontre immédiate de deux voyelles à valeur syllabique sans
possibilité d’élision à l’intérieur d’un mot ou à la limite de deux mots contigus,
considéré comme facteur de solution et de suspension de continuité prosodique
et source de cacophonie et de disharmonie sonore.
Les métriciens et les poètes classiques interdisent l’hiatus pour des raisons
d’euphonie et d’harmonie sonore. La rencontre disharmonieuse de deux
voyelles est interdite.
Tous les vers de plus de huit syllabes sont segmentables en deux hémistiches
(hémistiche : du grec hêmi « moitié » et stikhos, ligne, vers, c'est-à-dire moitié
de vers) séparés par la césure.
Ces vers de Verlaine ont une césure et sont, dans la plupart des cas,
segmentables en 4/5 :
4 / 5
De la musique/ avant toute chose
Et pour cela préfère l’impair, 4/5
Plus vague et plus soluble dans l’air, 2/ 7
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. 4 / 5
Jean Mazaleyrat définit la strophe comme «un groupe de vers formant un système
complet d’homophonies finales». Elle est donc régie par des principes esthétiques
qui renvoient à une conception générale de l’œuvre d’art à savoir : la continuité,
l’harmonie, la complétude et la périodicité. Des groupements de vers
fragmentaires non intégrés dans un système métrico-prosodique sont exclus. La
cohésion métrique et les modes de liaison sonores rimiques assurent l’unité de la
strophe. Les poètes du XIX° siècle comme Verlaine, Baudelaire et Victor Hugo ont
respecté cette conception traditionnelle de la strophe. Nous analyserons à titre
d’exemple, l’agencement strophique de « Harmonie du soir », extrait des Fleurs
du mal, poème de facture traditionnelle :
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige a
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ; b
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ; b
Valse mélancolique et langoureux vertige ! a
Ces mètres ne diffèrent que d’une seule syllabe, ce qui constitue une entorse au
principe classique de distinction :
« consist[ant] à brouiller la perception métrique en rapprochant des mesures
censément inégales, mais ne différant que d’une syllabe […]. Ce
rapprochement gène leur discrimination, et est parfois associé à un brouillage
rimique analogue. Ce n’est pas par hasard que les vers « faux » sont
généralement faux d’une seule syllabe».
CHANTRE
2. Le principe de l’alternance :
Les traités classiques stipulent que le poète doit respecter dans le système
rimique le principe de l’alternance entre rimes masculines (terminées par une
voyelle prononcée, éventuellement suivie d'une consonne) et rimes féminines
(terminées par un e caduc non prononcé).
Rimes croisées : AB AB
Rimes plates : AA BB
3. Le contre-rejet :
Le contre-rejet est le procédé inverse, un élément court d’un vers est rejeté
sur le vers précédent.
Exemple1 :
- Douces colonnes, - Aux
Chapeaux garnis de jour. (Valéry)
Exemple 2:
C’est ce qu’en peu de mots j’ose à dire, et j’estime
Que ce peu que j’ai dit est l’avis de Maxime