Chapitre Entier - Publication Du Cuen Physiologie Et Physiopathologie Renales
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article136
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Sommaire
1. Définition
2. Physiopathologie
Toute perte de 140 mmol de Na s’accompagne d’une perte d’un litre d’eau plasmatique, pour maintenir une
natrémie constante (valeur régulée).
Si la DEC est pure (perte sodée iso-osmotique), l’osmolalité extracellulaire reste normale (285 mosmol/kg) et le
volume du secteur intracellulaire est inchangé (la natrémie est normale).
Figure 1 : VIC : volume intracellulaire ; VEC : volume extracellulaire ; Posm : osmolalité plasmatique
La perte iso-osmotique de sodium et d’eau peut être d’origine extrarénale, rénale ou due à la constitution d’un
« troisième secteur ».
Les pertes rénales (natriurèse inadaptée > 20 mmol/24 h) peuvent être dues aux anomalies suivantes :
maladie rénale intrinsèque (exemple : néphropathies avec perte de sel)
anomalie fonctionnelle (défaut de réabsorption tubulaire du sodium) (exemple : traitement diurétique)
suivantes :
Un « troisième secteur » correspond à un compartiment liquidien qui se forme souvent brutalement aux
dépens du compartiment extracellulaire et qui n’est pas en équilibre avec ce dernier (ex : péritonites, occlusions
intestinales)
4. Diagnostic : sémiologie
Signes cliniques
Signe du pli cutané. Ce signe est difficilement interprétable par défaut (faux négatifs), chez les enfants
et les patients obèses et par excès (faux positifs), chez les patients âgés et dénutris dont l’élasticité cutanée est
diminuée
Hypotension artérielle orthostatique, puis de décubitus avec tachycardie compensatrice réflexe
Choc hypovolémique lorsque les pertes liquidiennes sont supérieures à 30 %
Aplatissement des veines superficielles dont la jugulaire externe en position allongée
Oligurie avec concentration des urines en cas de réponse rénale adaptée à l’hypovolémie (ne s’observe
que lorsque la perte sodée est d’origine extrarénale)
Sécheresse de la peau dans les aisselles
Soif
Signes biologiques
Aucun marqueur biologique ne permet d’apprécier directement une diminution du volume extracellulaire. Les
signes biologiques sont indirects et traduisent :
Le syndrome d’hémoconcentration
— Ceci n’est pas vrai si la perte sodée à l’origine de la DEC est rénale (exemple : diurétiques)
— Hyperuricémie
1. Définition
par des oedèmes généralisés. L’HEC pure est due à une rétention iso-osmotique de sodium et d’eau, et
traduit un bilan sodé positif.
2. Physiopathologie
Les oedèmes généralisés traduisent l’expansion du volume interstitiel (apparaissent pour une augmentation du
volume interstitiel > 10 % soit 1 à 2 kg pour un adulte de 70 kg). Conformément à la loi de Starling qui régit les
mouvements d’eau entre les secteurs plasmatique et interstitiels, les oedèmes généralisés peuvent être dus à :
Figure 2 :
l’insuffisance cardiaque
la cirrhose ascitique
le syndrome néphrotique
Autres causes :
glomérulonéphrites aiguës
insuffisances rénales aiguës et chroniques sévères
hypoprotidémies très sévères (malnutrition, entéropathie exsudative)
Syndromes de fuite capillaire (choc septique)
4. Diagnostic
L’augmentation rapide du volume du secteur vasculaire peut avoir des conséquences cliniques potentiellement
graves (oedème aigu pulmonaire). L’augmentation du volume du secteur interstitiel se traduit par la formation
progressive d’oedèmes.
secteur interstitiel :
— - des oedèmes périphériques généralisés, déclives, blancs, mous, symétriques, indolores et donnant le
signe du godet.
Les signes biologiques sont pauvres car les signes d’hémodilution (anémie, hypoprotidémie, hypouricémie)
sont inconstants et aucun signe biologique ne reflète le volume du secteur interstitiel. Lesautres signes
biologiques varient en fonction des causes (exemple : augmentation du BNP dans l’insuffisance cardiaque
congestive).
1. Définition
La diminution du volume intracellulaire est due à un mouvement d’eau des cellules vers le secteur
extracellulaire secondaire à une hyperosmolalité plasmatique efficace (> 300 mOsm/kg d’eau) (figure 3). Elle
est due à une perte nette d’eau libre (= bilan hydrique négatif) et se traduit habituellement par une
hypernatrémie.
Il est facile d’avoir une estimation de l’osmolalité plasmatique par la formule suivante :
(Dans cette formule l’urée n’est pas prise en compte. Du fait de son libre passage à travers les membranes
cellulaires, elle augmente l’osmolalité sans entraîner de mouvements d’eau).
1. Physiopathologie
La capacité de concentration des urines par le rein est importante. Elle dépend d’une part de la capacité
à stimuler la synthèse d’ADH et d’autre part des fonctions de concentration du rein. En situation normale, le rein
est capable d’augmenter l’osmolalité urinaire jusqu’à un maximum de 1200 mosmol/kg. L’hyperosmolalité
plasmatique traduit un bilan d’eau négatif, et répond à deux grands mécanismes physiopathologiques :
Déficit d’apport en eau (perte d’eau extra-rénale cutanée ou respiratoire dépassant les capacités
d’adaptation) : synthèse d’ADH et réponse rénale adaptée
Troubles de la régulation de l’eau (diabètes insipides) : anomalie du centre de la soif, anomalie de la
production d’ADH ou des osmorécepteurs hypothalamiques, insensibilité rénale à l’ADH
3. Diagnostic
Signes cliniques
Troubles neurologiques :
— non spécifiques et peu évocateurs ;
— corrélés avec le degré de l’hypernatrémie et sa rapidité d’installation :
— - somnolence,
— - asthénie,
— - troubles du comportement à type d’irritabilité,
— - fièvre d’origine centrale,
— - crise convulsive,
— - coma,
— - hémorragies cérébro-méningées, hématomes sous-duraux, thromboses veineuses
cérébrales (nourrissons, vieillards)
Soif
Sécheresse des muqueuses, en particulier à la face interne des joues
Syndrome polyuro-polydipsique en cas de pertes d’origine rénale
Perte de poids
Signes biologiques
Osmolalité plasmatique élevée : Posm > 300 mosmol/kg d’eau
Hypernatrémie : [Na+] > 145 mmol/L
Quelques situations rares peuvent associer une hyperosmolalité plasmatique sans hypernatrémie :
perfusion de mannitol, intoxication à l’éthylène glycol…
1. Définition
L’augmentation du volume intracellulaire est due à un transfert d’eau du secteur extracellulaire vers le
secteur intracellulaire du fait d’une hypo-osmolalité plasmatique. La traduction biologique en est
toujours l’hyponatrémie ([Na+] < 135 mmol/L). L’hyponatrémie associée à une hypo-osmolalité plasmatique
s’explique
par un capital en eau relativement supérieur au capital en sodium, ce dernier pouvant être normal, augmenté
(HEC + HIC = hyperhydratation globale) ou diminué (DEC + HIC).
2. Physiopathologie
La capacité d’excrétion d’eau libre par le rein est importante. Elle dépend d’une part de la capacité d’abaisser,
voire de supprimer la sécrétion d’ADH et d’autre part des fonctions de dilution du rein. En situation normale, le
rein est capable d’abaisser l’osmolalité urinaire jusqu’à un minimum de 60 mosmol/kg.
Soit dépasser la capacité maximale physiologique d’excrétion de l’eau, par exemple dans le cas d’une
potomanie.
— Pour un apport osmolaire de 600 mosmol/jour (apport moyen d’une personne de 60 Kg), un bilan d’eau
positif (hyponatrémie de dilution par incapacité à éliminer toute l’eau bue) apparaît pour un apport hydrique
supérieur à 10 litres (potomanie)
— Pour un apport osmolaire de 120 mosmol/jour (apport faible, situation observée en cas d’alimentation pauvre
en protéines animales et en sel), un bilan d’eau positif apparaît pour un apport hydrique supérieur à 2 litres
(syndrome tea and toast)
Soit avoir un pouvoir de dilution du rein altéré (osmolalité urinaire minimum élevée) par une insuffisance
rénale ou par hypersécrétion d’ADH. Celle-ci peut être appropriée en cas d’hypovolémie vraie ou « efficace »,
ou au contraire, inappropriée (puisqu’elle ne répond ni à un stimulus osmotique, ni à un stimulus volémique)
(médicaments, paranéoplasiques…).
Figure :
4. Diagnostic
Signes cliniques
Troubles neurologiques :
Signes biologiques
Osmolalité plasmatique, reflet de l’osmolalité globale, diminuée (Posm < 280 mosmol/kg).
Hyponatrémie : [Na+] < 135 mmol/L.