BRIEF Series n°2 | Nov 2018

Contributions des pays d’Afrique

centrale à la lutte contre le
changement climatique
Nécessité urgente d’une coordination intersectorielle
Auteur principal de coordination : Richard Eba’a Atyi (1)1
Auteurs principaux : Denis Jean Sonwa (1), Philippe Guizol (2), Gervais Ludovic Itsoua Madzous (3),
Kalamé Fobissié (7), Vincent Medjibé (3)
Contributeurs : Raphael Tsanga (1), Mbonayem Liboum (1), Abdon Awono (1), Lydie Flora Essamba (1),
Quentin Jungers (5), Florence Palla (6)

Efforts de reboisement en République démocratique du Congo. Photo : CIFOR / Axel Fassio.

Pour des CDN plus crédibles d'ici Qu’est-ce qu’une CDN ?

2020, en Afrique centrale Le dernier rapport du GIEC d’octobre 2018, fait un bilan des
engagements des pays après l’accord de Paris, qui établit l’ambition
Les pays d’Afrique centrale ont pris des engagements devant la collective de limiter le réchauffement planétaire « en dessous de
communauté internationale pour contribuer à la lutte contre les 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les
changements climatiques, via leur Contribution Déterminée au efforts en vue de limiter l’augmentation de la température à 1,5°C ».
niveau National (CDN), en vue de la vingt-unième Conférence des Ce rapport met une nouvelle fois en garde contre la menace du
Parties (COP 21) de la Convention Cadre des Nations Unies sur les changement climatique et indique que les réductions d’émission
Changements Climatiques (CCNUCC) tenue à Paris en 2015. Alors de GES annoncées dans les engagements existants ne sont pas
qu’on se rapproche de 2020, année à laquelle il faudra faire le point suffisantes pour contenir le réchauffement de la planète en deçà
sur la préparation des pays pour mettre en œuvre les mesures de l’objectif de 2°C. Ce rapport invite à plus d’efforts pour une
envisagées pour contribuer à la lutte contre les changements transition qui permettrait d’atteindre 1.5°C. Dans ce contexte, il
climatiques, il parait urgent pour les pays d’Afrique centrale de est utile et urgent de voir comment les pays de l’Afrique centrale
s’organiser pour présenter leur état de préparation à cet effet. concrétisent leurs engagements.
Afin d’être convaincants et attirer les financements nécessaires
à l’atteinte des objectifs fixés, les pays devront mettre en exergue Ces CDN sont basées sur le principe de l’engagement volontaire des
les efforts faits pour améliorer la coordination intersectorielle, pays. Elles favorisent la coopération entre les pays pour atteindre,
démontrant ainsi une bonne appropriation du processus CDN. de façon coordonnée, des objectifs communs de lutte contre le
changement climatique qui doivent conduire à une réduction de
1 (1) CIFOR ; (2) CIRAD/CIFOR ; (3) COMIFAC ; (4) OFAC ; (5) OFAC/ 45 % des émissions de gaz à effets de serre dès 2030 par rapport
CIRAD ; 6 (OFAC/FRMi) ; (7) FOKABS / University of Ottawa, Canada au niveau de 2010, afin de rester en dessous de la cible de 1,5°C.
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Ces CDN doivent être aussi construites selon le principe de la Contributions par secteurs dans les CPDN
responsabilité commune et différenciée : chaque pays présente
au monde sa CDN en fonction de ses circonstances, capacités et
priorités de développement. Une CDN doit mettre en cohérence Éducation
les objectifs nationaux de croissance économique, d’adaptation Météorologie
et d’atténuation. Au niveau global, l’agrégation des engagements
ainsi obtenus de tous les pays, permet au GIEC de voir vers quelle Transport
trajectoire le monde se dirige.

Secteurs Couverts
Infrastructures
Les CDN doivent générer de la confiance et, selon l’accord de Paris, Mine et cimenterie
être construites de façon à promouvoir la transparence, la précision,
l’exhaustivité, la comparabilité et la cohérence. Les trajectoires Déchet
proposées doivent être raisonnées par rapport à un scénario de Terre
référence, qui représente les manières de faire habituelles (business
as usual) ; ce scénario permettra de mesurer l’effort du pays quant à Santé
ses objectifs d’adaptation et d’atténuation vis-à-vis du changement
Eau
climatique. Les pays devront soumettre de nouveaux CDN tous
les cinq ans et sont encouragés à les réviser et les renforcer Énergie / Industrie
avant 2020.
Agriculture / Pêche / Elevage
Les CDN sont multi-sectorielles, elles prennent en compte le secteur Forêt
des terres (Agriculture, foresterie et affectation des terres - AFAT), de
l’énergie, des transports, de la gestion des déchets et de l’industrie. Adaptation
0 2 4 6 8 10 12
La forêt, en Afrique centrale, y joue un rôle important à la fois pour Atténuation Nombre des pays de la COMIFAC
l’adaptation et l’atténuation.

Caractéristiques des CDN des pays

membres de la COMIFAC Figure 1 : les secteurs couverts par les CDN
Bien que formulées de manière rapide à l’occasion du sommet de
Source : Fobissie et al. 2016
Paris, on note une certaine convergence dans les CDN de l’Afrique
centrale. Ces documents mentionnent aussi bien les objectifs
d’adaptation, priorité africaine, perçus comme plus proches du
développement, que d’atténuation, ce qui reflète la longue histoire
des pays du Bassin du Congo dans les négociations sur le climat et la
REDD+. Cependant tous les pays de la région reconnaissent que ces UTCATF dans les CPDN des Pays COMIFAC
CDN devraient être revisitées pour les rendre plus précises et réalistes.

Ainsi, les forêts, l’agriculture, les terres (la planification du territoire) et

l’énergie occupent une place importante dans les CDN de la région. Restauration / conserv
Ces secteurs comprennent aussi bien des actions d’adaptation que des zones humides
d’atténuation au changement climatique (Figure 1), parfois même en
synergie. Les actions qui sont proposées visent, entre autres, à bien
Les catégories UTCAT

Deforestation et
gérer les forêts, éviter la déforestation et/ou restaurer les paysages degradation évitée
forestiers (Figure 2). L’ensemble de ces réponses vont au-delà du
secteur forestier, rejoignant les diagnostics des Stratégies REDD+ qui
ressortaient plusieurs facteurs directs et indirects de la déforestation
ou ceux des documents nationaux d’adaptation (PAN/PANA, etc.). Gestion des forêts
Au-delà du secteur des terres, les CDN prennent en compte d’autres
besoins de développement (énergie, déchets, transports, etc.),
compte tenu des ambitions des pays, en recherchant des trajectoires Afforestation /
plus résilientes et plus sobres en carbone. reforestation

Les CDN reflètent la diversité socio-économique, écologique et

historique que l’on retrouve dans la sous-région. Ces différences 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Adaptation
se traduisent par diverses années de référence et périodes Atténuation Nombre des pays de la COMIFAC
d’engagements, des engagements conditionnels et non
conditionnels (Tableau 1). L’ensemble des pays de l’Afrique centrale
ont besoin de 117,9 millions de dollars pour réduire environ 455 Mt
CO2 aux horizons 2030-2035 (Tableau 1). Une partie importante Figure 2 : Fobissie et al. 2016
de ces financements dépend de l’aide internationale et les pays
ont exprimé des besoins en renforcement de capacités. Un enjeu UTCATF : Utilisation des terres, changement d’affectation des terres
commun à tous les pays est la vulgarisation au niveau national auprès
et foresterie, en anglais LULUCF (Land use, land-use change, and
de tous les secteurs, de son engagement International de façon à
permettre l’appropriation par tous les acteurs. forestry)
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Tableau 1 : Besoins de financement pour la mise en œuvre de la CDN

Pays Financement Niveau de Niveau de Année de Période Contribution
Milliards USD Réduction (Mt Réduction (%) Référence d’Engagement Conditionnelle (C)
CO2eq) Inconditionnelle (I)
Burundi 1,49 16 23 2005 2016-2030 I&C
Cameroun 11,79 71 32 2010 2035 C
CAR 3,69 5,5 5 2010 2030 I&C
Congo, Rep 6,39 19,00 48 2000 2015-2035 C
Guinée 3,94 6,6 20 et 50 2010 2030 et-2050 C
Équatoriale
Gabon 11,79 1 50 2000 2010-2030 I&C
RDC 21,62 73,00 17 2000 2021-2030 C
Rwanda 24,15 45,54 2030 C
Sao Tomé et 11,79 0,06 24 2005 2020-2030 C
Principe
Tchad 21,23 203,7 71 2010 2015-2030 I&C
Total 117,882 455,4
Source : Fobissie et al. 2016

nécessaire. Parallèlement, ils doivent être approuvés politiquement

Gouvernance climatique dans les et déclinés sur le plan institutionnel par un instrument juridique ou
pays de l’Afrique centrale réglementaire s’imposant à l’ensemble des secteurs. En plus de la
large consultation nécessaire, puisqu’il s’agit d’impliquer le pays dans
L’arène politique climatique en Afrique centrale est occupée par une trajectoire de développement, le processus d’approbation (et
une multitude d’acteurs (Gouvernements, ONG nationales et d’endossement) doit se situer à un niveau politique national élevé tel
Internationales, Organisations Internationales, Secteur privée, etc.) que primature, présidence de la république.
qui s’accordent plus ou moins sur le rôle prééminent du secteur
de la forêt et de la REDD+ dans la structuration des réponses La coordination intersectorielle est importante pour
climatiques au cœur du continent. En Afrique centrale, le débat l’opérationnalisation de la réponse au climat, mais aussi pour pouvoir
climatique a été centré jusque-là sur la forêt, dans une moindre collecter les émissions évitées et/ou les stocks de carbone accumulés
mesure sur l’énergie et l’agriculture. Un des défis, aujourd’hui, est par chaque pays. Ces informations sont aussi utiles autant pour la
l’implication des autres secteurs et les interactions entre secteurs, CCNUCC, que pour une bonne planification du développement
par exemple dès la construction des scénarios. Il est difficile pour à l’intérieur du pays. Cette coordination est encore nécessaire au
l’ensemble des acteurs de la sous-région d’être à la page des niveau national des pays avant d’être répercutée aux niveaux sous-
négociations climatiques internationales. nationaux (juridictionnelle) et régionaux (COMIFAC/CCEAC).
Bien que les pays aient commencé à identifier les secteurs de Les CDN placent la question du développement au cœur du
l’énergie, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’eau comme débat climatique, ce qui est aussi un enjeu majeur des pays de la
étant importants dans les réponses à l’adaptation aux changements sous-région. Il s’agit d’identifier des trajectoires de développement
climatiques, les divers instruments politiques de la région dans sobre en carbone compatibles avec les objectifs de croissance des
ces secteurs ne prenaient pas suffisamment en compte les pays et résilientes aux impacts du changement climatique. Cette
préoccupations climatiques. nouvelle ère des CDN permet d’établir le lien entre Développement,
Adaptation et Atténuation.
Dans le cadre du REDD+, il est apparu que les facteurs directs et
indirectes de la déforestation sont divers et donc nécessitent des
réponses intersectorielles incluant les secteurs non-forestiers pour
renverser la tendance des émissions en Afrique centrale. Attentes et intérêt des pays
concernés
Cependant, les modes de fonctionnement des appareils des États,
qui sont organisés en silos sectoriels, rendent difficile la formulation Les pays d’Afrique centrale ont chacun élaboré des politiques
et la mise en œuvre au niveau National des engagements nationales de développement économique souvent liées à leur
climatiques qui nécessitent une coordination intra et intersectorielle. volonté d’émergence économique. Ces politiques dites d’émergence
Chaque secteur ayant souvent leur propre politique et mandat. sont, dans cette région, en grande partie basées sur les différents
Parfois, à l’intérieur d’un secteur comme celui de l’environnement modes d’utilisation des terres (agriculture, foresterie, mines) et vise
et des forêts, les responsabilités sont éparpillées entre plusieurs une réduction de la pauvreté et la création d’emplois. Sur la base
départements ministériels ou agences paraétatiques. De plus, la du principe de la responsabilité commune, mais différenciée, les
construction des CDN requière, dès le début du processus, une pays d’Afrique Centrale attendent ainsi que la contribution à la lutte
coordination technique et politique. Sur le plan technique, les contre le changement climatique viennent renforcer leur quête
détails des engagements doivent être évalués précisément par pour le développement économique à travers des trajectoires de
chaque secteur et ensuite agrégés par une agence ayant l’autorité développement moins émettrices de carbone. De la communauté
internationale, ils attendent des apports financiers conséquents qui
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leurs permettront de réaliser leurs ambitions. Étant déjà victimes des effets
néfastes du changement climatique, les pays de la sous-région, qui hébergent
Documents consultés
le deuxième plus grand massif forestier tropical du monde, veulent recevoir Bele, M. Y., Somorin, O. A., Sonwa, D. J., Nkem, J. N.,
des appuis importants en matière d’adaptation. Compte tenu du potentiel & Locatelli, B. (2011). Forests and climate change
d’atténuation et d’adaptation des forêts du bassin du Congo, ces pays espèrent adaptation policies in Cameroon. Mitigation
pouvoir attirer plus de financements pour la protection de ce patrimoine
and Adaptation Strategies for Global Change,
forestier. Pour donner plus de crédibilité à leurs demandes, les pays de la sous-
région doivent s’approprier le processus de mise en œuvre des CDN et aussi 16(3), 369–385Brown, H.C.P., Smit, B., Sonwa, D.J.,
mettre en exergue des actions financées avec leurs budgets nationaux. Somorin, O.A., &Nkem, J.N. (2011). Institutional
perceptions of opportunities and challenges
of REDD+ in the Congo Basin. The Journal of
Environment & Development, 20(4), 381–404.
Recommandations Fobissie, K., Tadoum, M., Itsoua, G.L., et Ndjatsana,
M. 2016. Analyse des CPDN des Pays d’Afrique
Coordination intersectorielle : L’ère des CDN exige une transformation Centrale et Perspective de Mise en œuvre.
de l’ensemble des secteurs de développement des pays de l’Afrique COMIFAC, Yaoundé-Cameroun.
centrale. Les politiques et/ou stratégies sectoriels de développement Megevand C. Deforestation trends in the Congo
doivent être revues pour les rendre plus résiliente (Adaptation) et Basin: reconciling economic growth and forest
sobre en carbone (Atténuation). Avoir un point focal par convention
protection: World Bank Publications; 2013
internationale dans chaque Ministère est très insuffisant pour atteindre
ces changements transformationnels exigés par la transition climatique. Spensley, J. (2018). Green Climate Fund: Project
Preparation Facility (PPF), 1–16.
Leadership et responsabilité politique : La coordination de Somorin, O.A., Brown, H.C.P., Visseren-Haamakers,
l’élaboration/révision et la mise en œuvre des NDC nécessite un I., Sonwa, D.J., Arts, B., &Nkem, J.N. (2012).
leadership technique et politique qui va au-delà du seul ministère de The Congo Basin forest inachangingclimate:
l’Environnement/Forêt. Les ministères de la Planification, des Finances, Policydiscourseonadaptationandmitigation. Global
les services des premiers ministères, et ceux des présidences de la Environmental Change, 22(1), 288–298
république, ont des rôles très stratégiques dans le leadership technique Somorin O.A., I.J. Visseren-
et/ou politique des CDN. Ces structures ne peuvent pas simplement
Hamakers, B. Arts, A.-M. Tiani, D.J. Sonwa (2016)
avoir un rôle de contrôle, elles doivent être impliquées dans l’élaboration
et la mise en œuvre des NDC. Les coordinations intra et intersectorielles Integration through interaction?: Synergy
ne devraient pas simplement se limiter aux capitales, mais graduellement between adaptation and mitigation (REDD +) in
se mettre aussi en place aux niveaux sous-nationaux (Province/Région). Cameroon. Environ. Plan. C Gov. Policy, 34 (2016),
pp. 415-432
Cohérence et intégration sous-régionale : La COMIFAC, en plus Sonwa, D.J., Nkem, J.N., Idinoba, M., Bele, M.Y., &Jum,
de faciliter les échanges d’expériences entre pays dans l’élaboration, C. (2012). Building regional priorities in forests for
la révision et la mise en œuvre des CDN, devrait accorder une place development and adaptation to climate change
importante à la prise en compte des autres secteurs dans tout le in the Congo Basin. Mitigation and Adaptation
processus.
Strategies for Global Change, 17, 441–450.
Les pays doivent solliciter le Fonds Vert pour le Climat (FVC) : Tchatchou, B., Sonwa, D.J., Ifo, S., Tiani, A.M..2015.
En effet, via son mécanisme de préparation des projets, le FVC a un Déforestation et dégradation des forêts dans le
rôle essentiel à jouer pour aider les pays, prêts à faire des efforts pour Bassin du Congo : État des lieux, causes actuelles
convertir leur CDN en politiques et mesures ambitieuses. Ce mécanisme et perspectives. : 47p..CIFOR Occasional Paper No.
permet, en renforçant les capacités nationales, d’aider les pays à mettre 120. Bogor, Indonesia: Center for International
en place un portfolio de projets efficaces pour atteindre les objectifs Forestry Research (CIFOR). http://dx.doi.
de leur CDN. Ainsi, il peut être un outil rapidement disponible, pour org/10.17528/cifor/005457
renforcer la coordination intersectorielle. Tiani A.M., Mekou Youssoufa Bele & Denis Jean
Sonwa (2014): What are we talking about?
Coordination pour la gestion des risques climatiques en Afrique
centrale : Les pays du bassin du Congo devraient améliorer l’échange The state of perceptions and knowledge on
d’information entre secteurs et entre pays pour renforcer leurs capacités REDD+ and adaptation to climate change in
d’adaptation. Cela permettrait de mieux intégrer et prévenir les risques Central Africa, Climate and Development, DOI:
lors des montages de nouveaux projets, par exemple ceux relatifs 10.1080/17565529.2014.953901
aux secteurs UTCATF pour lesquels l’augmentation des températures Kurdziel, M., Day, T., Roeser, F., Heiner von Lupke,
extrêmes et des sécheresses associées peuvent affecter le rendement Herrmann, L., &Zachow, I. (2016). Challenges and
des cultures, augmenter la fréquence des incendies et les besoins en lessons learned in the preparation of Intended
irrigation. Nationally Determined Contributions (ICDNs)

observatoire-comifac.net