GDS82 83 - P28 30
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À
l’échelle mondiale, les forêts, et par- (RED) dans les pays en développement se Une constellation
ticulièrement les forêts tropicales, transforme après la COP13, en 2007, en Ré- d’acteurs impliqués
jouent un rôle fondamental dans duction des Émissions due à la Déforestation La mise en place du processus REDD+ re-
le cycle global du carbone. En absorbant le et à la Dégradation (REDD) dans les pays en quiert une multitude d’acteurs : les États,
dioxyde de carbone (CO2) au moment de la développement. La notion de “dégradation” les porteurs des projets REDD+, les struc-
croissance des arbres, elles agissent comme permettant désormais de tenir compte de la tures ayant des outils de méthodologies et
des “poumons de la biosphère”. Elles contri- déforestation de faible ampleur résultant de de certifications, et enfin les acteurs direc-
buent également au stockage du carbone via la coupe sélective du bois, où la forêt initiale tement ou indirectement responsables de
la biomasse, le sol (sous forme de matière est maintenue sur place mais avec une faible la déforestation. Les activités REDD+ se dé-
organique et de minéraux carbonatés), le provision de ses services habituels. D’autres roulent en trois étapes : préparation, mise
bois mort ou encore la litière, c’est-à-dire le éléments seront incorporés par la suite, en œuvre et paiement basé sur les résultats.
dépôt de matière organique morte jonchant aboutissant à la REDD+ en 2008. La compo- La phase préparatoire est caractérisée par la
la couche supérieure du sol. Ce stock de car- sante “+” met l’accent sur la conservation compréhension du processus et sa traduc-
bone des forêts peut évoluer en fonction de des stocks de carbone forestiers, la gestion tion en réalité par les instances nationales
facteurs naturels, comme la mort des arbres durable des forêts et le renforcement des et infranationales (provinciales et locales). La
anciens ou malades, la croissance des autres capacités de stockage de carbone des forêts seconde est supposée faire l’objet de projet
mais aussi de facteurs anthropiques. Ces (notamment via le reboisement et la réhabi- pilote où les mécanismes de paiements pour
derniers se traduisent par une pression sur litation des terres). services environnementaux sont testés, et la
la ressource forestière : la déforestation par dernière phase est celle pendant laquelle le
la pratique de l’agriculture et la construction En marge de la négociation, des efforts ont mécanisme devient pleinement fonctionnel
d’ infrastructures et l’exploitation des bois été faits pour synthétiser la littérature des avec les paiements effectifs.
(œuvre et énergie). Différents mécanismes et travaux sur la déforestation et voir com-
protocoles ont été élaborés à l’échelle inter- ment mieux la caractériser pour en venir Comment est financée la REDD+ ?
nationale pour réduire les émissions de C02, à bout. Le cadre logique qui en résulte se Le financement du mécanisme se veut à la
et agir sur le changement climatique par at- doit d’appuyer les pays à mieux définir les fois public et privé et implique des acteurs
ténuation (p. 5), c’est le cas de la REDD+. causes directes et indirectes du phéno- nationaux et internationaux. Depuis 2008,
mène, et l’agriculture apparaît, notamment plus de cinq milliards de dollars ont été en-
Protéger les forêts, au-delà du potentiel de en Afrique centrale comme un des facteurs gagés pour les fonds multilatéraux finançant
réduction des émissions globales est aussi majeurs. À ce jour, 55 pays ont inclus des ac- la REDD+, dont 26 % ont été alloués à l’Afrique
nécessaire pour assurer la pérennité d’une tivités REDD+ dans le cadre de leurs contri- sub-saharienne. Aujourd’hui, de plus en plus
multitude de services environnementaux butions déterminées au niveau national et des projets financés par les fonds multila-
indispensables à la réalisation des droits le mécanisme est reconnu par l’Accord de téraux soutiennent à la fois l’adaptation et
humains. En effet, en plus de leurs fonctions Paris comme fort potentiel pour l’atténua- l’atténuation, de sorte que beaucoup d’entre
régulatrices et productrices, ce sont aus- tion. Initialement RED était un outil simple eux ne sont pas spécifiquement étiquetés
si des espaces d’habitations, des espaces de calcul de bilans Co2 des forêts qui per- “REDD+”, ceci explique une baisse notable
culturels, esthétiques, des lieux associés à mettait d’obtenir des incitations financières des fonds à partir de 2019.
l’histoire des sociétés, à leurs spiritualités et suite à des efforts fournis, via les marchés
à leurs cultes. du carbone. Depuis son lancement, le méca- En Afrique sub-saharienne, le plus gros bé-
nisme qui se concevait comme simple, peu néficiaire du financement total de la REDD+
De RED à REDD+ cher et facile à mettre en œuvre, s’est beau- est la République démocratique du Congo
Lancée en 2005 lors de la COP11, la Réduc- coup transformé et se révèle plus complexe (RDC), pour laquelle le montant de projets
tion des Émissions dues à la Déforestation qu’ initialement prévu. approuvés a atteint 263 millions de dollars. Le
Déforestation
LES ASPECTS
INSTITUTIONNELS
LES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES
• Politique
• Gouvernance
• Facilitent l'accès aux forêts et les fragmentent • Guerres
LA CROISSANCE
DÉMOGRAPHIQUE
FACTEURS • Expansion des villes et de leurs LES FACTEURS
infrastructures LES FACTEURS BIOPHYSIQUES ÉCONOMIQUES
INDIRECTS • • Fragmentation forestière et forêts dégradées
Augmentation de la demande • Chômage
en charbon de bois • Accès et exploitation facilités • Pauvreté