Bulletin Officiel Des Finances Publiques-Impôts
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Le présent chapitre traite successivement :
- de la distinction entre le droit de communication et le pouvoir de vérification (Section 1 - BOI-CF-
COM-10-10-10) ;
- des modalités d'exercice du droit de communication (Section 2 - BOI-CF-COM-10-10-20) ;
- des délai et mode de conservation des documents (Section 3 - BOI-CF-COM-10-10-30) ;
- du remboursement de frais aux contribuables soumis au droit de communication (Section 4 - BOI-CF-
COM-10-10-40).
La partie portant sur les sanctions applicables en cas d'infraction est traitée au BOI-CF-INF.
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Sommaire :
I. Intérêt de la distinction
II. Définition du droit de communication et du pouvoir de vérification
A. Définition du droit de communication
B. Définition du pouvoir de vérification
1. Vérification de comptabilité
2. Examen contradictoire de la situation fiscale personnelle (ESFP)
III. Règles à respecter pour exercer le droit de communication
IV. Jurisprudence relative au droit de communication
I. Intérêt de la distinction
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Le système fiscal français repose, pour l'essentiel, sur les déclarations souscrites par les contribuables
que l'administration fiscale vérifie en se fondant sur les pouvoirs qui lui sont conférés par la loi.
Lorsqu'elle vérifie la situation fiscale d'un contribuable soumis, au plan fiscal, à des obligations
comptables, l'administration doit pouvoir accéder à l'ensemble des documents détenus par ledit
contribuable. Elle tient notamment des articles 50-0, 54, 98 du code général des impôts (CGI), du 4
de l'article 102 ter du CGI et du 4° du I de l'article 286 du même code, le droit de se faire représenter
par le contribuable lesdits documents et de procéder à leur vérification.
10
Le droit de communication résultant des dispositions de l'article L85 du livre des procédures fiscales
(LPF) a une portée encore plus étendue que le pouvoir de vérification puisqu'il permet non seulement
de prendre connaissance des documents comptables d'un contribuable, mais également de recueillir
auprès de tiers tous renseignements permettant de recouper, et ainsi de vérifier, les déclarations
déposées par le contribuable lui-même.
Ces prérogatives de l'administration apparaissent très voisines puisqu'elles permettent l'une et l'autre
de contrôler l'assiette de l'impôt. Il importe cependant de les distinguer de manière très précise car
elles obéissent toutes deux à des règles de forme profondément différentes.
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En l'absence de toute disposition législative ou réglementaire, le droit de communication peut s'exercer
sans formalité particulière (cf. BOI-CF-COM-10-10-20).
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Au contraire, I'exercice du pouvoir de vérification obéit à des règles strictes énoncées dans différents
articles du livre des procédures fiscales, notamment dans les articles L47 et L52 du LPF. L'article
L47 du LPF prévoit que tout contribuable doit être informé au moyen d'un avis de vérification que
l'administration envisage de procéder à une vérification et qu'il a la possibilité de se faire assister
par un conseil de son choix. Par ailleurs, sous réserve des exclusions prévues à l’article L52 A du
LPF (cf. BOI-CF-PGR-20-30-I-B), l'article L52 du LPF limite la durée de la vérification sur place de
la comptabilité de certaines entreprises à trois mois. Le non-respect de ces dispositions entraîne la
nullité de la procédure ou de l'imposition établie.
40
Les garanties ainsi accordées aux contribuables qui font l'objet de vérification et les sanctions
qu'encourt l'administration pour inobservation éventuelle des obligations corrélatives qui lui incombent
mettent en évidence l'importance de la distinction à opérer entre une vérification (vérification de
comptabilité ou examen contradictoire de la situation fiscale personnelle) et le simple exercice du droit
de communication.
50
En effet, les agents de l'administration sont fréquemment amenés, en usant de leur droit général de
communication, à effectuer des interventions sur place sans pour autant procéder à une vérification.
Il en est ainsi notamment lorsque des agents réunissent des renseignements utiles à la vérification
d'un tiers : interventions chez les créditeurs ou débiteurs du redevable vérifié, recoupements, relevés
des comptes en banque, etc. Le fait que ces renseignements puissent, dans certains cas, servir
ultérieurement à la vérification du redevable chez qui ils sont recherchés ne suffit pas à leur
donner le caractère de premier acte de la vérification, dès lors que celle-ci reste éventuelle au
moment de la recherche du renseignement et nécessiterait, si elle était entreprise, une série nouvelle
d'opérations qui obéiraient, en ce qui les concerne, aux formes strictes que les textes ont imposées
aux vérifications.
60
En conséquence, le champ d'application des articles déjà cités (LPF, art. L47 et L52) est limité aux
vérifications proprement dites. En sont donc exclues les recherches de renseignements effectuées,
soit systématiquement, soit à l'occasion de la vérification.
70
En d'autres termes, il doit être nettement entendu que l'exercice du droit de communication résultant
des dispositions de l'article L85 du LPF est indépendant de celui du droit de vérification des
déclarations. Toute autre solution entraînerait la conséquence, manifestement contraire à la volonté
du législateur, que la recherche sur place du moindre renseignement priverait l'administration de la
possibilité de procéder ultérieurement à la vérification de la comptabilité ou de la situation fiscale du
contribuable, tout au moins au regard des impôts, taxes et périodes sur lesquels a porté la recherche
en question.
80
Il convient donc de définir avec précision le sens à donner aux expressions « vérification » d'une
part, « exercice du droit de communication » d'autre part, étant indiqué que le Conseil d'État qualifie,
en cas de doute, les interventions de l'administration auprès des contribuables en fonction de leurs
caractéristiques réelles et non de leur apparence.
1. Vérification de comptabilité
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La vérification de comptabilité est un ensemble d'opérations qui a pour objet d'examiner, sur place,
la comptabilité d'une entreprise (individuelle ou instituée sous forme de société ou d'une personne
morale de droit public qui serait passible de l'impôt sur les sociétés ou soumise à la TVA) et de la
confronter à certaines données de fait ou matérielles afin de contrôler les déclarations souscrites
et d'assurer éventuellement les rehaussements nécessaires, qu'il s'agisse de revenus catégoriels
soumis à I'impôt sur le revenu, d'impôt sur les sociétés, de taxes sur le chiffre d'affaires ou de droits
d'enregistrement.
non prescrite est rigoureusement proscrit. Pratiquement, cet examen ne concernera qu'un nombre
restreint de documents ou d'écritures comptables.
Le caractère ponctuel de la recherche doit ressortir de la rédaction de l'avis de passage. Il convient
d'y préciser les dispositions légales en application desquelles est exercé le droit de communication,
la période ainsi que les documents sur lesquels porte l'intervention.
170
180
Dans un arrêt du 18 mars 1981 (n° 17336 et n° 17337), le Conseil d'État, après
avoir rappelé qu'aucune disposition législative ou réglementaire ne s'oppose à ce
que l'administration exerce son droit de communication préalablement à la mise en
œuvre de la procédure de vérification, a précisé que, dans le cadre de ce droit, le
service était fondé à demander au contribuable de lui fournir la liste de ses clients et
de ses fournisseurs et à se faire présenter les documents comptables de l'intéressé,
puis à opérer des recoupements entre ces différents éléments (le service ne s'était
fait présenter, en l'espèce qu'une copie des documents comptables annexés aux
déclarations de résultats ; cf. également arrêt du 3 décembre 1982, req. n° 19735).
- I'agent qui intervient doit s'abstenir de tout examen critique de la comptabilité (recherche de la
sincérité, de l'exactitude des écritures comptables ou de leur caractère probant notamment par
évaluation du bénéfice brut réel résultant de la comparaison des prix de vente affichés ou pratiqués
avec les prix d'achat correspondants, évaluation matérielle des immobilisations, des stocks de
matières premières, de marchandises, etc.) et d'apposer tout visa, observation, mention de date sur
les livres ou documents qui lui sont présentés ;
- lorsque le service procède à des recoupements, il y a lieu de considérer que leur mise en œuvre doit
répondre aux critères fixés tant par la jurisprudence que par la doctrine administrative : les recherches
à opérer dans la comptabilité du contribuable doivent en conséquence être menées dans le strict
respect des conditions d'exercice du droit de communication.
190
Ces recoupements doivent notamment revêtir un caractère ponctuel. L'agent qui intervient doit
procéder par sondage ; l'examen de l'ensemble des documents comptables sur la totalité de la période
non prescrite est rigoureusement proscrit. Pratiquement, cet examen ne concernera qu'un nombre
restreint de documents ou d'écritures comptables.
Le caractère ponctuel de la recherche doit ressortir de la rédaction de l'avis de passage. Il convient
d'y préciser les dispositions légales en application desquelles est exercé le droit de communication,
la période ainsi que les documents sur lesquels porte l'intervention.
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Sommaire :
I. Agents qualifiés pour exercer le droit de communication
A. Agents de la Direction générale des finances publiques
1. Qualification ratione personnae
2. Qualification ratione materiae
3. Qualification ratione loci
B. Comptables de la Direction générale des finances publiques
II. Lieux et heures d'exercice du droit de communication
III. Formalités à remplir pour faire usage du droit de communication
IV. Période sur laquelle porte le droit de communication
Toutefois, les agents des directions de contrôle fiscal sont compétents, sur l'ensemble du territoire
national, pour exercer le droit de communication en vue de recueillir des renseignements destinés au
contrôle de la situation fiscale :
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Date de publication : 12/09/2012
- des entreprises qui appartiennent à un même groupe d'intérêts que les entreprises industrielles et
commerciales de toute nature juridique dont le siège ou le principal établissement est situé dans leur
ressort, tel qu'il est défini au tableau ci-dessus. L'appartenance à un même groupe d'intérêt correspond
notamment à l'une des situations suivantes :
• une entreprise est susceptible de distribuer à l'autre des produits pouvant bénéficier du régime fiscal
prévu à l'article 216 du CGI ,
• une entreprise possède dans l'autre, en droit ou en fait, directement ou par personnes subordonnées
ou interposées, soit un pouvoir de décision, soit une part prépondérante dans le capital, soit la majorité
absolue des suffrages susceptibles de s'exprimer dans les assemblées d'associés ou d'actionnaires,
• une entreprise acheteuse ou bénéficiaire de prestations de services, directement ou par personne
subordonnées ou interposées, prend en charge tout ou partie des frais qui auraient dû être exposés par
l'entreprise venderesse ou prestataire de services, ou consent à celle-ci des avantages quelconques
de nature à provoquer une réduction du prix des objets vendus ou des services rendus ;
- des dirigeants des entreprises vérifiées et de toute personne subordonnée ou interposée. Sont
considérés, sauf preuve contraire, comme dirigeants des entreprises vérifiées ou comme personnes
subordonnées ou interposées :
• les propriétaires, les gérants et administrateurs, les directeurs et les personnes qui, exerçant des
activités non commerciales, prêtent à ces entreprises un concours exclusif et permanent,
• les autres entreprises appartenant à un même groupe d'intérêts que l'une des entreprises considérées,
• toute personne susceptible d'avoir des relations d'intérêts, directes ou indirectes, avec l'une des
entreprises vérifiées.
L'expression « sur place » doit s'entendre, pour les entreprises, du siège de la direction et,
plus généralement, des lieux où sont effectivement détenus les documents soumis au droit de
communication.
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Identifiant juridique : BOI-CF-COM-10-10-20-20120912
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Cette règle ne souffre qu'une exception, en ce qui concerne les sociétés soumises à l'impôt sur les
sociétés qui doivent tenir à la disposition des agents des finances publiques les documents visés à
l'article R*85-1 du LPF à leur lieu d'imposition.
À cet égard, l'article 218 A-1 du CGI pose le principe suivant lequel l'impôt sur les sociétés est établi
au lieu du principal établissement de la personne morale. Mais il apporte à ce principe un correctif. Il
donne en effet à l'administration la faculté de désigner comme lieu d'imposition :
- soit celui où est assurée la direction effective de la société ;
- soit celui de son siège social.
Ainsi, le droit de communication pourra valablement être exercé, suivant le cas, au lieu de la direction
effective ou du siège social, ou encore du principal établissement.
L'article 218 A-2 du CGI précise, par ailleurs, que le lieu d'imposition des personnes morales exerçant
des activités en France ou y possédant des biens, sans y avoir leur siège social, est fixé par l'article
23 ter de l'annexe IV au CGI.
Cas particulier des registres permettant le suivi des déplacements de biens.
Ces registres, dont la tenue est rendue obligatoire par l'article 286 quater du CGI, sont conservés dans
chaque établissement, lieu de dépôt ou lieu de stockage des biens, matériaux ou produits transformés
(CGI, ann. IV, art. 41 quater). Ainsi, pour une même entreprise, plusieurs registres de même nature
peuvent être tenus en des lieux différents. Le droit de communication, prévu à l'article L96 B du LPF,
peut, en conséquence, être exercé par les agents des finances publiques dans chacun de ces lieux,
dans les limites ratione loci de leur compétence.
Remarque : La présentation des registres que doivent tenir les personnes titulaires de l'autorisation d'ouverture d'un
entrepôt fiscal (CGI, art. 277 A) est effectué dans les locaux de l'entreprise.
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Sommaire :
I. Délai de conservation des documents
II. Mode de conservation des documents
A. Obligations en matière de conservation
1. Principes généraux sur l'obligation de conservation des documents
2. Conservation des factures transmises par voie électronique et sécurisées au moyen d'une signature
électronique
3. Conservation des factures dématérialisées
4. Restitution
5. Sanctions
B. Obligations en matière de stockage
1. Factures papier
2. Factures transmises par voie électronique
3. Accès aux factures
4. Déclaration du lieu de stockage
III. Cas particulier du « double original » des factures de ventes créées sous forme informatique et transmises
sur support papier
A. Factures concernées
B. Conditions de conservation
1. Constitution du fichier à conserver
2. Enregistrement du fichier destiné à être conservé
a. Date d’enregistrement
b. Modalités d’enregistrement
3. Conservation et le stockage du fichier
10
Les factures transmises par voie électronique dans les conditions prévues aux articles 289-V et 289 bis
du code général des impôts (CGI) tiennent lieu de facture d’origine pour l’application des articles 286 et
289 du CGI. Elles doivent donc être conservées dans leur format original dans les délais et conditions
prévus par l'article L102 B du LPF, c'est-à-dire :
- sur support informatique pendant une durée au moins égale au délai du droit de reprise prévu au
1er alinéa de l'article L169 du LPF ;
- sur tout support au choix de l'entreprise pendant les trois années suivantes.
Remarque : Lorsque, durant le délai prévu à l'article L102 B du LPF, l'environnement matériel ou logiciel est modifié, le
contribuable doit assurer la conversion et la compatibilité des fichiers avec les matériels existants lors du contrôle.
20
Par ailleurs, le 3e alinéa du I de l'article L102 B du LPF, prévoit que les pièces justificatives d'origine
relatives à des opérations ouvrant droit à une déduction en matière de taxes sur le chiffre d'affaires
doivent être conservées pendant le même délai de six ans.
30
Lorsque les entreprises échangent leurs factures par voie électronique, celles-ci étant considérées
comme des factures d'origine sous réserve du respect des conditions énoncées par l'article 289 bis du
CGI, le délai prévu au 2e alinéa du I de l'article L102 B du LPF est applicable au support informatique
sur lequel sont conservés les messages-factures (cf. BOI-TVA-DECLA-30-20-30).
40
Les modalités et les délais de conservation prévus à l'article L102 B du LPF sont également
applicables aux informations contenues dans les registres mentionnés à l'article 286 quater du CGI
(CGI, ann. IV, art. 41 quater).
50
Les documents nécessaires à l'établissement de la déclaration d'échanges de biens doivent être
conservés par les assujettis pendant un délai de six ans à compter de la date de l'opération faisant
l'objet de cette déclaration (CGI, art. 289 C-4 ; cf. BOI-TVA-DECLA-20-20-40).
En ce qui concerne les autres documents qui doivent être représentés à toute
réquisition des agents des finances publiques, I'administration fiscale ne peut que
s'en tenir aux obligations prévues par les textes régissant la matière et desquels
il résulte que ces documents doivent être conservés dans leur forme originale
(réponse à M. Deliaune, député, JO, déb. AN du 17 janvier 1970, p. 123 et 124).
L'article 1348 du code civil prévoit toutefois l'assimilation à I'original d'une copie dont celui qui s'en
prévaut pourra établir qu'elle est la reproduction fidèle et durable.
Cependant, le 3° du I de l'article 286 du CGI et le 3e alinéa du I de l’article L102 B du LPF confirment
que les pièces justificatives relatives à des opérations ouvrant droit, du point de vue fiscal, à une
déduction en matière de taxes sur le chiffre d'affaires doivent être conservées en original pendant
six ans.
70
Compte tenu de l'ensemble de ces dispositions, Ia conservation des documents comptables
justificatifs et de tous autres visés à l'article L102 B du LPF s'effectue de la manière suivante :
- en original pour les pièces justificatives d'un droit à déduction en matière de taxes sur le chiffre
d'affaires et notamment pour les factures d'achat ;
- en original ou en copie qui en est la reproduction fidèle et durable pour les autres documents
justificatifs, notamment les copies des factures de vente.
L'article 298 sexdecies F du CGI prévoit un régime spécial de TVA à l'égard des personnes qui
fournissent certains services par voie électronique. Ce régime spécial prévoit notamment la tenue
d'un registre spécial des opérations relevant dudit régime spécial. Ce registre devra être conservé
pendant dix ans à compter du 31 décembre de l'année de l'opération (LPF, art. L102 B-I).
4. Restitution
130
Aux termes de l'article 289 bis du CGI et du I de l'article 96 F de l'annexe III au même code, les
informations émises ou reçues par voie électronique doivent être identiques.
Ces dispositions prévoient par ailleurs que, sur demande de l'administration, le contenu des messages
factures est restitué en langage clair par l'entreprise chargée de s'assurer qu'une facture est délivrée,
quelle que soit la personne qui a matériellement émis les messages en son nom et pour son compte.
140
Il doit en outre être restitué en langage clair par l'entreprise destinataire de ces factures, quelle que
soit la personne qui les a reçues en son nom et pour son compte.
La restitution porte sur l’ensemble des informations contenues dans le message facture, qu’elles
soient obligatoires ou facultatives.
150
La restitution d'un message facture en langage clair consiste à restituer le message dans un format
habituellement admis par les usages commerciaux.
Le système de transmission utilisé doit permettre à l'entreprise de répondre à des demandes
sélectives de l'administration.
160
Si l'administration le demande, la restitution des informations est effectuée sur support papier.
170
L’obligation de restitution ne porte que sur quelques factures ou séries de factures expressément
demandées par l’administration. Elle ne présente donc pas de caractère systématique.
5. Sanctions
180
L’utilisation d’un système de transmission des factures par voie électronique en application du V de
l'article 289 du CGI et de l'article 289 bis du même code impose aux entreprises des obligations en
matière de conservation des fichiers informatiques. Le défaut de conservation constaté par les agents
de l'administration, qu'il soit total ou partiel, pourra donc être sanctionné.
A titre d'exemple, le défaut de conservation des factures originales sur support informatique peu
entraîner la remise en cause des déductions opérées en matière de TVA.
1. Factures papier
190
Les factures qui n'ont pas fait l'objet d’une transmission par voie électronique au sens du V de l'article
289 du CGI ou d'une procédure de dématérialisation au sens de l'article 289 bis du CGI doivent être
stockées sur le territoire français.
Le lieu de stockage doit être situé dans un lieu immédiatement accessible à toute requête de
l'administration.
Les factures doivent être accessibles dans le meilleur délai depuis son principal établissement ou son
siège social.
240
L’assujetti prend toute mesure utile pour faciliter l’accès aux factures. Il pourra par exemple mettre à
disposition des agents de l’administration :
- une personne (responsable informatique, etc.) chargée de les aider dans la consultation des pièces ;
- un poste informatique dédié à la seule consultation, coupé de tout réseau local et comportant les
factures sur la période vérifiée ;
- une copie papier des factures transmises par voie électronique.
250
Les autorités compétentes des États membres de la Communauté européenne ont un droit d'accès
par voie électronique, de téléchargement et d'utilisation des factures stockées sur le territoire français
par ou pour le compte des assujettis relevant de leur juridiction, dans les limites fixées par la
réglementation de l'État d'établissement de l'assujetti et dans la mesure où cela est nécessaire aux
fins de contrôle.
Ce droit d’accès s’effectuera en ligne depuis le siège ou l’établissement de l’assujetti établi dans un
autre État membre de la Communauté européenne. Cette disposition ne permet pas à ces mêmes
autorités compétentes d’accéder aux factures depuis le territoire français.
A. Factures concernées
270
Pour l’application des dispositions de l’article L102 B du LPF, il est précisé (cf. § 70) que la
conservation des documents justificatifs, autres que les pièces justificatives d’un droit à déduction en
matière de TVA, s’effectue en original ou en copie qui en est la reproduction fidèle et durable.
280
Ce commentaire, qui conserve dans son principe toute sa valeur, vise le « double original » des
factures de vente.
Pour la conservation du double original de leurs factures de vente créées sous forme informatique et
transmises sur support papier, les entreprises ont deux possibilités :
- soit, elles conservent un double papier de la facture transmise ; ce qui suppose l’impression de deux
documents : l’original de la facture destiné au client et son double papier qui doit être archivé par le
fournisseur ;
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- soit, elles conservent dans les conditions précisées ci-dessous un « double électronique » de cette
facture.
290
En revanche, les présents commentaires ne concernent pas les factures de ventes transmises par
voie électronique au sens du V de l'article 289 du CGI (signature électronique) ou de l’article 289 bis
du CGI (EDI) qui doivent être conservées et stockées selon les modalités décrites au II-A-2.
B. Conditions de conservation
300
En cas de doubles de factures de ventes conservées sur support informatique, la valeur probante
du « double électronique » conservé par le fournisseur dépend essentiellement de l’utilisation d’un
dispositif technique assurant au système d’information utilisé une fiabilité équivalente à celle que
procure l’impression des factures sur papier et permettant de considérer que le « double électronique
» constitue, au sens du III-A, la reproduction fidèle et durable de l’original de la facture adressée au
client sur support papier.
Ce dispositif technique doit permettre de garantir l’authenticité, l’intégrité et la pérennité du contenu
du « double électronique » depuis l’émission de l’original papier jusqu’à l’expiration de la période de
stockage du double.
A tout moment dans la mise en œuvre de son droit de contrôle, d’enquête ou de communication,
l’administration peut s’assurer que le fonctionnement du dispositif technique utilisé présente
effectivement de telles garanties.
Dans ce cadre, la mise en place d’un système informatique présentant les fonctionnalités minimales
suivantes est préconisée.
Dès lors, la valeur probante du fichier conservé ne sera pas remise en cause du seul fait de l’absence
d’informations de base relatives aux mentions autres qu’obligatoires figurant sur la facture papier,
telles que par exemple les logos, les messages-bandeau à caractère publicitaire, les fonds de page.
Afin d’assurer l’authenticité du contenu du « double électronique » par rapport à celui de la facture
papier, l’opération d’enregistrement a pour objet de figer sur un support de conservation (cf. § 350 à §
380) le fichier contenant le « double électronique » et, par suite, les données à conserver qu’il contient.
a. Date d’enregistrement
340
L’opération d’enregistrement doit intervenir à une date la plus proche possible de celle de l’opération
d’impression de l’original de la facture sur support papier. Le système informatique doit permettre
d’identifier ces deux dates.
A cet égard, un système informatique qui assurerait l’alimentation de la base de conservation d’une
manière automatique et à un moment quasi concomitant à celui de l’impression de l’original papier
constituerait un facteur d’appréciation favorable.
b. Modalités d’enregistrement
350
Afin d’assurer la pérennité et l’intégrité du « double électronique » de la facture pendant toute la
période légale de stockage, des moyens doivent être employés visant, soit à sécuriser le fichier à l’aide
de procédés électroniques logiques, soit à assurer l’archivage de ce fichier sur un support physique
non réinscriptible.
360
Ainsi, ne présentent pas une garantie suffisante les fichiers contenant le « double électronique » de
la facture conservés sous un format qui peut faire l’objet de modification après sa constitution ou qui
seraient enregistrés sur un support physique réinscriptible.
370
En revanche, peut être admise la procédure qui consiste à enregistrer le fichier en le sécurisant au
moyen d’une signature électronique, telle que décrite dans le BOI-TVA-DECLA-30-20-30, ou sous un
format généré par une application qui intègre une fonctionnalité automatique figeant les données que
doit contenir le fichier (processus d’« empreinte »).
Peut être également admise sans qu’il soit besoin, lors de la constitution des fichiers (ou lors
de leur enregistrement), que ceux-ci soient protégés au moyen d’un certificat ou d’une empreinte
électronique, la procédure consistant à enregistrer les fichiers constitués sur un support physique non
réinscriptible.
380
Répondent notamment à cette définition les supports actuellement disponibles suivants :
- les supports optiques :
• les disques optiques de technologie de type WORM (Write Once Read Many - inscriptible une fois et
à lecture illimitée), qui ont la propriété d’interdire toute modification des données enregistrées,
• les disques optiques réinscriptibles dont la réécriture est verrouillée par un procédé logiciel.
- les supports magnétiques :
• les différents types de supports magnétiques (cartouches, bandes, disques) non réinscriptibles
(enregistrables une fois),
• les disques magnétiques intégrés dans des solutions logicielles protégeant leur réécriture.
langage clair et lisible. Le système d’archivage doit, en outre, permettre à l’entreprise de répondre
à des demandes sélectives de l’administration. De plus, si l’administration le demande, la restitution
des informations doit pouvoir être effectuée sur support papier.
Lorsque, durant le délai légal de conservation, l’environnement matériel ou logiciel est modifié, le
contribuable doit assurer la conversion et la compatibilité des fichiers, sans altération des informations
de base qu’ils contiennent, avec les matériels existant lors du contrôle.
L’original de la facture n’ayant pas fait l’objet d’une transmission électronique, les fichiers du «
double électronique» de cet original doivent être stockés sur le territoire français et dans un lieu
immédiatement accessible à toute requête de l’administration.
Remarque : Les présentes précisions doivent être distinguées des dispositions relatives à la conservation des données
élémentaires et décrites dans le BOI-BIC-DECLA-30-10-20 et qui restent applicables.
1. Principe
410
Les agents des finances publiques, tenant de la loi leur droit de communication, bénéficient donc, en
application de l’article 34 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée et de l’article 226-22 du code pénal, d'un
accès direct aux informations contenues dans les fichiers informatisés.
2. Modalités
420
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Date de publication : 12/09/2012
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Sommaire :
I. Frais de photocopies
II. Comptabilités tenues sur ordinateur
I. Frais de photocopies
1
II ne peut être exigé des contribuables, notamment des établissements bancaires, qui désirent s'en
tenir à l'interprétation stricte des textes régissant l'exercice du droit de communication, autre chose
que la communication sur place des documents qu'ils détiennent.
10
Rien ne s'oppose toutefois à ce que le service obtienne, sur place, les photocopies des documents
consultés en utilisant soit le matériel des contribuables visités lorsque ceux-ci y consentent, soit les
appareils à photocopier portatifs qui lui sont attribués.
20
Les dépenses correspondant à cette utilisation – y compris, le cas échéant, la fourniture du courant
électrique – sont prises en charge par l'administration.
30
Les contribuables – en particulier les établissements bancaires qui peuvent satisfaire à leurs
obligations au regard du droit de communication soit en présentant le document demandé, soit en
remettant des photocopies du document en question – peuvent être remboursés des frais exposés
sur la base forfaitaire de 0,46 € TTC le feuillet. Il est précisé que ce coût englobe tous les frais de
recherche dont feraient état les contribuables pour s'acquitter des obligations qui leur incombent.
DGFIP
CF - Infractions et sanctions
1
Pour les infractions à la loi fiscale, les dispositions du code général des impôts (CGI) prévoient une
dualité de sanctions, les pénalités fiscales qui correspondent d'une manière générale aux pénalités
administratives, et les sanctions pénales qui frappent les infractions graves constituant des délits et
jugées à ce titre par les tribunaux répressifs. Toutefois, ces pénalités et sanctions en raison de leur
nature différente peuvent s'appliquer cumulativement au titre d'une même infraction.
10
S'agissant des pénalités fiscales, le terme « pénalités » revêt un caractère générique et correspond à
l'ensemble constitué des majorations, des amendes et de l'intérêt de retard qui n'est pas une sanction.
Les sanctions comprennent les majorations, les amendes et, le cas échéant, les sanctions
supplémentaires afférentes aux infractions constitutives de manquements graves.
Les majorations sont des sanctions proportionnelles appliquées sur les droits.
Les amendes sont des sanctions forfaitaires ou proportionnelles à un élément autre que les droits.
Enfin, les sanctions supplémentaires relatives aux infractions constitutives de manquements graves
reposent sur l'absence d'imputation de certains déficits ou réductions d'impôt à l'impôt sur le revenu
ou à l'impôt de solidarité sur la fortune.
20
Le régime des pénalités fiscales se caractérise :
- pour les infractions liées à l'assiette ou au recouvrement de l'impôt :
• par l'application d'un intérêt de retard unique, prévu à l'article 1727 du CGI, dû indépendamment
de toutes sanctions et qui a pour objet de compenser le préjudice subi par le Trésor public du
fait de l'encaissement tardif de sa créance,