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Wikipédia:Sélection/Égypte antique

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Ahmôsis Ier

Tête d'Ahmôsis portant la couronne blanche de Haute-Égypte.
Tête d'Ahmôsis portant la couronne blanche de Haute-Égypte.

Ahmôsis Ier (ou Ahmès Ier, Iâhmes Ier ou encore Amosis), dont le nom signifie « Né de Iâh » est un pharaon de l'Égypte antique, fondateur de la XVIIIe dynastie. Il est membre de la maison royale de Thèbes, fils du pharaon Séqénenrê Taâ II et proche parent du dernier pharaon de la XVIIe dynastie, le roi Kamosé. Manéthon lui attribue vingt-cinq années de règne. Il est d'abord roi de Thèbes de -1550/-1549 à -1540, puis de toute l'Égypte jusqu'en -1525/-1524.

Pendant le règne de son père ou grand-père, Thèbes s'était déjà révoltée contre les Hyksôs, souverains étrangers qui régnaient sur la Basse-Égypte. Ahmôsis n'a que sept ans lorsque son père est tué au cours de ce conflit. Après avoir régné trois ans seulement, Kamosé, qui est monté sur le trône de Thèbes, meurt de causes inconnues. Ahmôsis a alors environ dix ans quand il monte à son tour sur le trône. Il prend le nom de Neb-Pehty-Rê lors de son couronnement.

Durant son règne, il poursuit la reconquête du delta du Nil qui s'achève par l'expulsion des Hyksôs. Il restaure la domination thébaine sur l'ensemble de l'Égypte et réaffirme avec succès la puissance égyptienne au-delà de ses frontières. Les anciens territoires de la Nubie et de Canaan sont alors à nouveau sous son contrôle. Il réorganise l'administration du pays, rouvre des carrières, des mines et des routes commerciales et commence de grands projets de construction d'une importance jamais atteinte depuis le Moyen Empire qui aboutissent à l'édification de la dernière pyramide d'Égypte. Le règne d'Ahmôsis Ier jette les bases du Nouvel Empire, durant lequel la puissance égyptienne atteint son apogée.

Anubis

Statue du dieu chacal Anubis
Statue du dieu chacal Anubis

Anubis est un dieu funéraire de l'Égypte antique, maître des nécropoles et patron des embaumeurs, représenté comme un grand canidé noir couché sur le ventre, sans doute un chacal ou un chien sauvage, ou comme un homme à tête de canidé. La signification du mot Anubis, inpou en égyptien ancien, Anoub en copte, Ἄνουβις (Anoubis) en grec ancien, demeure obscure : de nombreuses explications ont été avancées, mais il peut s'agir simplement d'une onomatopée traduisant le hurlement du chacal. La forme canine du dieu a probablement été inspirée aux Anciens Égyptiens par le comportement des canidés, souvent charognards opportunistes errant la nuit dans les nécropoles à la recherche de cadavres.

Les principales épithètes du dieu Anubis mettent en avant ses liens avec les grandes nécropoles du pays et son rôle de divinité funéraire qu'il y exerce. Son culte est attesté à travers tout le territoire égyptien depuis le XXXIIe siècle avant J.-C. et a été intense durant plus de trois millénaires pour ne s'éteindre qu'entre les IVe et VIe siècles de notre ère à la suite de l'essor du christianisme. Si Anubis est une divinité nationale, il est toutefois régionalement très lié aux XVIIe et XVIIIe nomes de Haute-Égypte et plus particulièrement à la ville de Hardaï, plus connue sous le nom grec de Cynopolis, la « ville du chien ».

Les prêtres égyptiens sont à l'origine de multiples traditions relatives aux liens familiaux d'Anubis en faisant de lui le fils de la vache primordiale Hésat ou le fils de avec Nephtys. Une version transmise par le grec Plutarque au IIe siècle de notre ère, fait de lui le fils adultérin de Nephtys avec Osiris. Quand ce dernier est assassiné et démembré par Seth, Anubis participe avec Isis et Nephtys à la reconstitution du corps d'Osiris, inaugurant par ce geste la pratique de la momification. Assigné à la surveillance du « Bel Occident » — un euphémisme pour le pays des morts —, Anubis accueille les défunts auprès de lui. Il momifie les corps afin de les rendre imputrescibles et éternels, il purifie les cœurs et les entrailles souillés par les turpitudes terrestres, il évalue les âmes lors de la pesée du cœur, puis accorde de nombreuses offrandes alimentaires aux défunts ayant accédé au rang de dignes ancêtres.

Attributs du pharaon

Le pharaon Amenhotep III et ses attributs, la coiffe-némès, le pschent, la barbe postiche et l’uræus.
Le pharaon Amenhotep III et ses attributs, la coiffe-némès, le pschent, la barbe postiche et l’uræus.

Les attributs du pharaon ou regalia pharaoniques sont les objets symboliques de la royauté de l'Ancienne Égypte (couronnes, coiffes, sceptres). En usage entre 3150 et 30 av. J.-C., ces attributs sont propres aux pharaons mais aussi à certains dieux tels Atoum, , Osiris ou Horus. Dans le mythe, ces puissants dieux sont en effet considérés comme les détenteurs originels du pouvoir royal et comme les premiers souverains de la vallée du Nil.

Successeur des dieux, le pharaon ne paraît jamais tête nue en public eu égard à sa fonction sacro-sainte. Dans l’iconographie égyptienne, les attributs royaux apparaissent dès l'aube de la civilisation. Déjà sous la première dynastie égyptienne, la couronne blanche de Haute-Égypte, en forme de mitre allongée, est portée très couramment par les souverains. Il en va de même pour la couronne rouge de Basse-Égypte, en forme de mortier, ainsi que pour la double-couronne pschent. Cette dernière s'adapte parfois à la coiffe-némès, un linge plissé et rayé. Plus tardive, la coiffe bleue khépresh est assez fréquente sous le Nouvel Empire. Puissant symbole de protection, le serpent-uræus ceint immanquablement le front royal en toute occasion.

Les sceptres sont d'autres symboles de domination. La crosse-héqa et le flagellum-nekhekh, aux aspects pastoralistes, démontrent que le pharaon est le berger de son peuple, le guidant et le protégeant.

Parmi les autres attributs figurent la queue de taureau fixée à l'arrière du pagne, la barbe cérémonielle, les sandales et l'étui-mekes.

Complexe funéraire de Djéser

Complexe funéraire de Djéser ; pyramide à degrés de Saqqarah
Complexe funéraire de Djéser ; pyramide à degrés de Saqqarah

Le complexe funéraire de Djéser, édifié sous le règne du pharaon Djéser, se situe à Saqqarah, en Égypte. Il est, dans l'histoire de l'architecture égyptienne, le second ouvrage édifié en pierre de taille. Il marque une évolution importante de l'architecture monumentale. En effet, le tombeau du pharaon prend, pour la première fois et après de multiples modifications, la forme d'une pyramide. Cette innovation marque la naissance d'un nouveau type de sépulture. Les éléments cultuels ainsi que l'enceinte à redans représentent l'aboutissement d'une architecture évoluant depuis la IIe dynastie.

Le tremblement de terre du a sérieusement affecté les infrastructures de la pyramide. La voûte du grand puits funéraire et les plafonds de plusieurs galeries souterraines menaçant de s'effondrer, une mission de sauvegarde a été commandée par le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes afin de mener à bien leurs restaurations. En parallèle, des études sont constamment effectuées afin de mieux connaître ce monument majeur.

Deux noms sont à rattacher à cet édifice : celui de l'architecte Imhotep, qui conçut cet ouvrage, et celui de l'égyptologue Jean-Philippe Lauer, qui consacra toute sa vie à étudier les vestiges de ce chef-d'œuvre de l'Ancien Empire égyptien.

Composition de l'être dans l'Égypte antique

Représentation en ronde-bosse de l'âme-Bâ, bras levés pour recevoir eau et nourriture des dieux (musée de Hildesheim, Allemagne).
Représentation en ronde-bosse de l'âme-Bâ, bras levés pour recevoir eau et nourriture des dieux (musée de Hildesheim, Allemagne).

Selon les Anciens Égyptiens, la composition de l'être humain dépasse la simple dualité entre le corps et l'âme. Chaque individu compte en lui une dizaine de composantes matérielles et immatérielles qui l'intègrent dans la sphère terrestre du sensible et dans la sphère impalpable des dieux et ancêtres. Après la mort, grâce à ses composantes éthérées, l'individu peut espérer une survie posthume dans la tombe et une existence immortelle auprès des puissances surnaturelles qui règlent les phénomènes cosmiques. La conservation du souffle de vie (ânkh) est cependant conditionnée par le respect, la vie durant, des principes de la Maât (Vérité-Justice) et par la maîtrise efficace de la magie-Héka. Cette dernière est à la fois une puissance intérieure et un savoir livresque qui permettent aux humains de s'assimiler aux dieux.

Les Égyptiens n'ont pas établi de liste canonique des différentes composantes de l'être. De plus, ils n'ont guère disserté à leurs propos pour les définir. Les textes funéraires fourmillent cependant d'allusions à leur sujet et leur analyse minutieuse permet aux égyptologues de les appréhender d'un point de vue scientifique. Pour un Égyptien, il est primordial de conserver l'intégrité de l'être après la mort, ce qui explique les rites de la momification et de l'ouverture de la bouche effectués sur le défunt.

Le corps physique, soumis à la décrépitude de la vieillesse, est rendu inaltérable après la mort par le processus de la momification. Le terme djet désigne à la fois le corps et ses représentations en images peintes ou sculptées. Le cœur (haty et ib) est le siège de la personnalité, de la mémoire et de la conscience. Cet organe est symboliquement évalué à l'aune de la maât sur la balance du tribunal d'Osiris. Le ren est le nom, une partie primordiale de l'être. Sans nom, il n'y a plus d'être. L'effacement du nom est un grand châtiment qui condamne magiquement les criminels à la damnation et à l'oubli. Le ka est l'énergie vitale et un double spirituel qui naît en même temps que l'humain. Le ka survit dans la tombe après la mort grâce au culte funéraire et aux livraisons d'offrandes alimentaires. Le , improprement traduit par âme, est un principe spirituel qui prend son envol à la mort du défunt. Cette composante représente l'énergie de déplacement, de dialogue et de transformation inhérente à chaque individu. Le shout ou khaïbit est l'ombre. Un défunt n'est complet que s'il dispose d'elle à l'instar de son bâ. Enfin, plus qu'une composante, l'akh est un état d'être, celui du mort bienheureux qui a atteint le statut de puissance spirituelle supérieure, lumineuse et efficace.

Fonctions pharaoniques

Le pharaon Amenhotep II faisant une offrande aux dieux - XVIIIe dynastie - Musée égyptien de Turin.
Le pharaon Amenhotep II faisant une offrande aux dieux - XVIIIe dynastie - Musée égyptien de Turin.

Les fonctions pharaoniques sont les diverses activités religieuses et gouvernementales exercées par le roi d'Égypte durant l'Antiquité (entre les années 3150 et 30 av. J.-C.). Personnage central de l'État, Pharaon est l'intercesseur obligé entre les dieux et les humains. Aux premiers, il assure le bon accomplissement des rituels dans les temples ; aux seconds, il garantit la prospérité agricole, la défense du territoire et une justice impartiale.

Dans les sanctuaires, l'image du souverain est omniprésente par l'entremise des scènes pariétales et des statues. Dans cette iconographie, Pharaon est invariablement figuré comme l'égal des dieux. Dans le discours religieux, il n'est cependant que leur humble serviteur, un desservant zélé qui accomplit de multiples offrandes. Cette piété exprime l'espoir d'un juste retour de service. Comblés de biens, les dieux se doivent d'actionner favorablement les forces de la nature pour un bénéfice commun à tous les Égyptiens. Seul humain admis à dialoguer avec les dieux sur un plan d'égalité, Pharaon est l'officiant suprême ; le premier des prêtres du pays. Plus largement, la gestuelle pharaonique recouvre tous les champs d'activité du collectif et ignore la séparation des pouvoirs. Aussi, tout membre de l'administration n'agit qu'au nom de la seule personne royale, par délégation de pouvoir.

Dès les Textes des Pyramides, les actions politiques du souverain sont encadrées par une seule maxime : « Amener Maât et repousser Isefet », c'est-à-dire promouvoir l'harmonie et repousser le chaos. Père nourricier du peuple, Pharaon assure la prospérité en appelant les dieux à réguler les eaux du Nil, en ouvrant les greniers en cas de famine et en garantissant une bonne répartition des terres arables. Chef des armées, Pharaon est le valeureux protecteur des frontières. Tel qui combat le serpent Apophis, le roi d'Égypte repousse les pillards du déserts, combat les armées d'invasion et mate les rebelles intérieurs. Pharaon est toujours le seul vainqueur ; debout en assommant une grappe de prisonniers ou en décochant des flèches depuis son char de combat. Unique législateur, les lois et décrets qu'il promulgue s'inspirent de la sagesse divine. Cette législation, conservée dans les archives et placée sous la responsabilité du vizir, s'applique à tous, pour le bien commun et la concorde sociale.

Horus

Représentation d'Horus.
Représentation d'Horus.

Horus (de l'égyptien Hor / Horou) est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. Les représentations les plus communes le dépeignent comme un faucon couronné du pschent ou comme un homme hiéraconcéphale. Son nom signifie « le Lointain » en référence au vol majestueux du rapace. Son culte remonte à la préhistoire égyptienne. La plus ancienne cité à s'être placée sous son patronage semble être Nekhen, la « Ville du Faucon » (Hiéraconpolis). Dès les origines, Horus se trouve étroitement associé à la monarchie pharaonique en tant que dieu protecteur et dynastique. Les Suivants d’Horus sont ainsi les premiers souverains à s'être placés sous son obédience. Aux débuts de l’époque historique, le faucon sacré figure sur la palette du roi Narmer et, dès lors, sera constamment associé au pouvoir royal.

Dans le mythe le plus archaïque, Horus forme avec Seth un binôme divin caractérisé par la rivalité, chacun blessant l'autre. De cet affrontement est issu Thot, le dieu lunaire, considéré comme leur fils commun. Vers la fin de l'Ancien Empire, ce mythe est réinterprété par les prêtres d'Héliopolis en intégrant le personnage d'Osiris, l'archétype du pharaon défunt divinisé. Cette nouvelle théologie marque l'apparition du mythe osirien où Horus est présenté comme le fils posthume d'Osiris né des œuvres magiques d'Isis, sa mère. Dans ce cadre, Horus joue un rôle majeur. En tant que fils attentionné, il combat son oncle Seth, le meurtrier de son père, le défait et le capture. Seth humilié, Horus est couronné pharaon d'Égypte et son père intronisé roi de l'au-delà. Cependant, avant de pouvoir combattre vigoureusement son oncle, Horus n'est qu'un être chétif. En tant que dieu-enfant (Harpocrate), Horus est le prototype du bambin soumis à tous les dangers de la vie. Frôlant la mort à plusieurs reprises, il est aussi l'enfant qui, toujours, surmonte les difficultés de l'existence. À ce titre, il est un dieu guérisseur et sauveur très efficace contre les forces hostiles.

Outre ses traits dynastique et royaux, Horus est une divinité cosmique, un être fabuleux dont les deux yeux sont le soleil et la lune. L'œil gauche d'Horus, ou œil Oudjat, est un puissant symbole associé aux offrandes funéraires, à Thot, à la Lune et à ses phases. Cet œil, blessé par Seth et guéri par Thot, est l'astre nocturne qui constamment disparaît et réapparaît dans le ciel. Sans cesse régénérée, la lune est l'espoir pour tous les défunts égyptiens d'une possible renaissance.

Sous ses multiples aspects, Horus est vénéré dans toutes les régions égyptiennes. À Edfou, un des plus beaux temples ptolémaïques, le dieu reçoit la visite annuelle de la statue de la déesse Hathor de Dendérah et forme, avec Harsomtous, une triade divine. À Kôm Ombo, Horus l'Ancien est associé à Sobek, le dieu crocodile. Fort de cette renommée, le culte d'Horus s'est exporté hors d'Égypte, plus particulièrement en Nubie. À partir de la basse époque, grâce aux cultes isiaques, la figure d'Harpocrate s'est largement popularisée à travers tout le bassin méditerranéen sous influence hellénistique puis romaine.

Isis

Isis allaitant Horus.
Isis allaitant Horus.

Isis est une reine mythique et une déesse funéraire de l'Égypte antique. Le plus souvent, elle est représentée comme une jeune femme coiffée d'un trône ou, à la ressemblance d'Hathor, d'une perruque surmontée par un disque solaire inséré entre deux cornes de vache.

L'astucieuse Isis est l'une des divinités de l'Ennéade d'Héliopolis. Elle est la sœur et l'épouse du roi Osiris, un être généreux qui plaça son règne sous le signe de l'harmonie cosmique. Ce temps heureux prend subitement fin avec l'assassinat d'Osiris lors d'un complot organisé par son frère Seth, un dieu violent et jaloux. Isis retrouve le corps d'Osiris et le cache dans les marécages de Chemnis. Lors d'une partie de chasse, Seth trouve le cadavre et, fou de colère, le dépèce en plusieurs lambeaux. Durant une longue quête Isis, secondée par Nephtys, Thot et Anubis, retrouve les membres disjoints et reconstitue le corps d'Osiris en le momifiant. Après avoir revivifié Osiris, Isis fait de lui le souverain éternel de la Douât, un monde paradisiaque peuplé d'esprits immortels. Pour assurer sa protection, elle le place sous la garde attentive du dieu canin Anubis, son fils adoptif.

Isis sous la forme d'un oiseau rapace s'unit à la momie de son époux et conçoit le chétif Horus. Élevé dans les marais de Chemnis et fortifié par le lait maternel d'Isis, Horus parvient, non sans peines, à l'âge adulte. Durant de nombreuses décennies Horus et Isis combattent Seth soutenu par Rê assez peu disposé envers Horus. Après de nombreuses péripéties, Horus réussit à se faire reconnaître comme le successeur légitime de son père, devenant ainsi le modèle du pharaon idéal.

Le culte d'Isis apparaît à la fin de l'Ancien Empire aux alentours du XXIVe siècle avant notre ère. D'abord cantonnée au domaine funéraire, Isis devient durant le Ier millénaire av. J.-C., une déesse très populaire à la puissance universelle. La dévotion des pharaons ptolémaïques dote la déesse Isis de deux lieux de cultes grandioses ; l'Iséum en Basse-Égypte et Philæ en Nubie. Entre la fin du IVe siècle av. J.-C. et la fin du IVe siècle ap. J.-C., le culte d'Isis se répand à travers le bassin méditerranéen et un nombre important de sanctuaires lui sont élevés en Grèce et en Italie. En ces nouveaux lieux, s'opère un syncrétisme où les rites égyptiens voués à la déesse sont adaptés à la pensée religieuse gréco-romaine. L'iconographie et le culte d'Isis s'hellénisent, et, par un rapprochement avec la quête de Perséphone par Démeter (Mystères d'Éleusis) se créent les Mystères d'Isis organisés sous la forme d'un cérémonial initiatique, progressif et secret...

Mystères d'Osiris

figurine égyptienne
Statuette d'un « Osiris végétant ».

Les Mystères d'Osiris sont des festivités religieuses célébrées en Égypte antique en commémoration du meurtre d'Osiris. Le déroulement des cérémonies est attesté par des sources écrites variées, mais le document majeur est le Rituel des mystères d'Osiris au mois de Khoiak, une compilation de textes du Moyen Empire. Dans la religion égyptienne, sacré et secret sont intimement liés. De ce fait, les pratiques rituelles sont hors d'atteinte des profanes, car réservées aux prêtres, seuls habilités à pénétrer dans les sanctuaires divins. Le mystère théologique le plus insondable, le plus empreint de précautions solennelles, est la dépouille d'Osiris. D'après le mythe osirien, cette momie est conservée au plus profond de la Douât, le monde souterrain des morts. Chaque nuit, durant son voyage nocturne, le dieu solaire vient s'y régénérer en s'unissant momentanément à Osiris sous la forme d'une âme unique.

Les Mystères se fondent sur la légende du dépècement du cadavre d'Osiris par Seth et sur la dissémination de ses membres à travers toutes les régions du territoire égyptien. Retrouvés un à un par Isis, les membres disjoints sont rassemblés en une momie dotée d'une puissante force de vie. La régénération de la dépouille osirienne par Isis-Chentayt, la « veuve éplorée », est pratiquée chaque année durant le mois de Khoiak, le quatrième du calendrier nilotique (situé à cheval sur nos mois d'octobre et de novembre). Au sein des temples, les officiants s’attèlent à fabriquer de petites figurines momiformes, appelées « Osiris végétants », destinées à être pieusement conservées durant toute une année. Ces substituts du corps osirien sont ensuite inhumés dans des nécropoles spécialement dédiées, les Osiréions ou « Tombeaux d'Osiris ». Les Mystères sont observés durant l'amorce de la décrue du Nil, quelques semaines avant que les champs puissent à nouveau être ensemencés par les paysans. Chaque ingrédient entrant dans la composition des figurines (orge, terre, eau, dattes, minéraux, aromates) est doté d'un fort symbolisme, en relation avec les principaux cycles cosmiques (révolution solaire, phases lunaires, crue nilotique, germination). Leur mélange et leur moulage sous la forme du corps d'Osiris ont pour but d'invoquer les forces divines assurant le renouvellement de la vie, la renaissance de la végétation ainsi que la résurrection des morts.

Seth

Représentation de Seth.
Représentation de Seth.

Seth (de l'égyptien Setesh / Soutekh) est l'une des plus anciennes divinités égyptiennes. Sa figure, au museau effilé et aux oreilles dressées mais tronquées, est une composition hybride née de l'imaginaire des Égyptiens des temps prédynastiques. Sans certitude établie, cette iconographie monstrueuse tire peut-être sa référence de l'oryctérope, un termitivore fouisseur des savanes africaines. Dans le mythe, Seth est le dieu de la confusion, du désordre et de la perturbation. Ce fait transparaît dans l'écriture hiéroglyphique où l'animal séthien sert de déterminatif à des aspects peu favorables de la réalité (autoritarisme, fureur, cruauté, crise, tumulte, désastre, souffrance, maladie, orage).

Maître du tonnerre et de la foudre, sa puissance s'exerce sur les marges de l'Égypte que sont les contrées désertiques, les zones arides et les pays étrangers à la plaine du Nil. Seth est un dieu complexe. D'une nature brutale, la violence de Seth se manifeste plus particulièrement dans des comportements sexuels agressifs ; homosexuel envers Horus, hétérosexuel envers de belles déesses harcelées de ses assiduités. Sa puissance désordonnée participe néanmoins à l'équilibre cosmique. Selon la vision égyptienne, les forces destructrices sont en lutte perpétuelle contres les forces positives. En cela, Seth s'oppose à son frère Osiris, symbole de la terre fertile et nourricière. Dès les Textes des Pyramides, Seth est l'éternel rival d'Horus. Au cours d'une lutte, il arrache l'œil de son adversaire qui en retour le blesse aux testicules. L'antagonisme de ces deux dieux illustre la double nature de Pharaon qui unit en sa personne ces deux forces contraires mais complémentaires. Si Horus est le dieu de l'ordre pharaonique, la puissance irraisonnée de Seth participe à la symbolique royale en tant qu'image de la force violente et déchaînée du roi envers ses ennemis. Protecteur de , Seth combat le serpent Apopis et participe donc à la bonne marche du monde. Bien qu'inquiétant et lié à des forces aveuglément destructrices, Seth est plus un dérangeant trickster qu'un démon maléfique ; du moins dans les mythes anciens.

Ce n'est qu'à partir de la Troisième Période intermédiaire que l'image de Seth se ternit durablement ; peut-être en réaction aux prises de contrôle successives de plusieurs peuples étrangers sur le royaume d'Égypte. Seth, associé aux puissances étrangères, devient l'agent maléfique de la perte du pays. Les mythes relatifs à Seth le dépeignent alors comme ambitieux, comploteur, manipulateur, se concentrant sur l'assassinat de son frère Osiris. Il est progressivement confondu avec Apopis, le serpent du chaos, malgré l'ancienne tradition selon laquelle il combattait ce même serpent au nom de Rê. Le monde grec l'a identifié à Typhon, monstre primordial du chaos et entité maléfique comparable.

Teka-her

Tête du serpent Teka-her.
Tête du serpent Teka-her.

Teka-her, littéralement « Celui au visage éclairé », est un serpent monstrueux de la mythologie égyptienne. Son existence est mentionnée dans le Livre des portes, une composition réservée aux pharaons du Nouvel Empire et inscrite dans leurs tombeaux. Dieu gardien et protecteur, Teka-her est l'un des nombreux êtres dont la tâche consiste à assurer la sécurité de la Douât, le monde souterrain des morts. Sa surveillance s'exerce plus précisément devant le battant de la porte d'entrée de la Quatrième Heure de la nuit, en compagnie de Tekmy et Amou, dieux momiformes à tête de chacal. Selon la croyance mythologique égyptienne, durant les douze heures de la nuit, le dieu solaire, voyage à travers cet inframonde à bord d'une barque. À chaque changement d'heure, la barque se présente devant une porte étroitement gardée par une cohorte de démons bénéfiques. Leur rôle premier est de détruire les âmes damnées, c'est-à-dire les ennemis d'Osiris. Fort de sa puissance divine et lumineuse, Rê parvient tout naturellement à convaincre ces démons de le laisser passer.

Titulature royale dans l'Égypte antique

Titulature de Psammétique II à Assouan - XXVIe dynastie égyptienne. De gauche à droite, les noms d'Horus, de Nesout-bity et de Sa-Rê.
Titulature de Psammétique II à Assouan - XXVIe dynastie égyptienne. De gauche à droite, les noms d'Horus, de Nesout-bity et de Sa-Rê.

Dans l'Égypte antique, la titulature royale est l'ensemble des noms officiels par lesquels un pharaon est désigné dans les textes légaux et les grandes inscriptions dédicatoires. La titulature du roi d'Égypte se compose de cinq « Grands Noms », chacun formé d’un titre suivi d’un nom proprement dit. Ces cinq appellations définissent la nature royale et constituent en même temps une idéologie du pouvoir. L'usage de la titulature se met en place dès l'aube de la monarchie pharaonique et perdure jusqu'à la fin de l'institution au moment de l'incorporation de l'Égypte dans l'Empire romain.

À partir du Moyen Empire égyptien, les cinq noms se suivent dans un ordre canonique et invariable. Les quatre premiers sont attribués à l'occasion du couronnement. Le nom d'Horus est le plus ancien titre attesté par les sources. Dès l'époque prédynastique, il place le détenteur de la charge royale sous la protection du dieu faucon Horus ; une très ancienne divinité céleste et solaire adorée à Nekhen. Ce nom s'inscrit invariablement dans le serekh qui est l'image stylisée du palais royal. À partir de la Ire dynastie, le nom de Nebty ou des Deux Maîtresses place le roi sous la protection de Nekhbet et Ouadjet, les déesses vautour et serpent protectrices de la Haute et Basse-Égypte. À partir de la IIIe dynastie, le nom d'Horus d'or associe le dieu Horus à l'éclat de l'or. Il s'agit d'une évocation de la brillance de l'astre diurne dans le ciel mais aussi une référence voilée au dieu Seth par ailleurs surnommé « Le doré ». Dès la Ire dynastie, le nom de Nesout-bity fait référence à la royauté en tant qu'institution divine et pérenne (nesout) mais aussi en tant que charge éphémère (bity) exercée par un mortel. Ce nom s'inscrit dans un cartouche et a la préférence des Égyptiens lorsque le pharaon n'est désigné que par un seul de ses titres.

Le nom de Sa-Rê ou Fils de Rê, en usage à partir de la IVe dynastie, est le nom de naissance du prince héritier, attribué par sa mère dès le premier jour de son existence. Comme le précédent, ce nom se trouve inscrit dans un cartouche à partir de l'intronisation. C'est aussi le nom auquel les égyptologues ajoutent un nombre romain (Amenhotep III ou Ramsès II par exemple) afin de distinguer les monarques entre eux au sein d'une même dynastie. Cette pratique, totalement ignorée des Anciens Égyptiens, est un mode de désignation commode. Aussi, se trouve-t-il invariablement utilisé dans les livres de vulgarisation à l'adresse du grand public.

Chaque titulature est élaborée par un collège de prêtres au moment de l'accession au trône. Elle est ensuite officiellement promulguée et diffusée auprès des différentes autorités subalternes du pays. Dès la mise en place de l'écriture hiéroglyphique, les scribes ont fait œuvre d'archivistes. On possède ainsi des listes nominales plus ou moins exhaustives sur papyrus et sur pierre. Certaines se trouvent gravées au sein des temples dans le cadre du culte funéraire royal. La monarchie pharaonique s'est fortement appuyée sur certaines valeurs fondamentales et les titulatures sont le reflet de ce fait idéologique. Plusieurs concepts ont sans cesse été mis en exergue comme la piété envers le dieu solaire, le principe de la dualité monarchique, l'attachement à la Maât (ordre social et cosmique), l'entretien des forces vitales ou le combat face aux forces hostiles.

Alexandre le Grand

Buste d’Alexandre - IIe – Ier siècles av. J.-C., British Museum.
Buste d’Alexandre - IIe – Ier siècles av. J.-C., British Museum.

Alexandre le Grand (en grec ancien : Ἀλέξανδρος ὁ Μέγας / Aléxandros ho Mégas ou Μέγας Ἀλέξανδρος / Mégas Aléxandros) ou Alexandre III de Macédoine (Ἀλέξανδρος Γ' ὁ Μακεδών / Aléxandros III ho Makedốn), né le à Pella et mort le à Babylone, est un roi de Macédoine et l'un des personnages les plus célèbres de l'Antiquité. Fils de Philippe II, élève d'Aristote et roi de Macédoine à partir de 336, il devient l'un des plus grands conquérants de l'histoire en prenant possession de l'immense Empire perse et en s'avançant jusqu'aux rives de l'Indus.

Après l'assassinat de Philippe, Alexandre hérite d'un royaume puissant et d'une armée macédonienne expérimentée. Reprenant le projet panhellénique de son père, il réunit la Macédoine et des cités grecques dans une coalition afin d'envahir l'Empire perse. En 334, il débarque en Asie, démarrant une campagne qui durera dix ans. Il remporte une première victoire contre les satrapes perses au Granique qui lui offre l'Anatolie. Puis en 333, il défait le roi Darius III à Issos. Il entreprend ensuite la conquête de la Phénicie et marche jusqu'en Égypte où il est proclamé pharaon. La victoire à Gaugamèles en 331 lui offre la totalité de l'Empire perse. Il mène ensuite une campagne contre les généraux perses insoumis et s'avance jusqu'au pays des Scythes. Il dirige enfin une dernière campagne au Pendjab et dans la vallée de l'Indus (Pakistan actuel) durant laquelle il remporte la bataille de l'Hydaspe ; mais en 326 ses soldats refusent d'avancer plus loin. Il meurt en 323 à Babylone probablement de maladie, à l'âge de trente-deux ans, avant d'avoir pu mener ses projets de conquête de la péninsule arabique.

Roi-bâtisseur, Alexandre a fondé près d'une vingtaine de cités, la plus importante étant Alexandrie d'Égypte, et implante des colonies jusqu'aux confins de l'Asie, étendant notablement l'influence de l'hellénisme. Il se place dans la continuité des souverains achéménides et cherche à assimiler les élites asiatiques avec pour objectif d'assurer la pérennité de l'empire qu'il a créé, comme en témoigne son mariage avec une princesse de Bactriane, Roxane. Son empire est partagé à sa mort entre ses principaux généraux, les Diadoques, qui forment à la fin du IVe siècle av. J.-C. les différents royaumes de la période hellénistique.

L'immense postérité d'Alexandre à travers l'histoire, les cultures et les religions s'explique par l'ampleur de ses victoires militaires, par sa volonté de conquête de l'ensemble du monde connu et par sa personnalité emprunte de philosophie mais aussi de démesure. Son épopée suscite dès l'Antiquité de nombreuses publications littéraires. Néanmoins les écrits des historiens contemporains des événements ont tous disparu ; seuls subsistent de nos jours leurs abréviateurs, dont certains sont à l'origine des légendes le concernant. Parmi ses récits légendaires, le Roman d'Alexandre occupe une place à part ; issu des écrits du Pseudo-Callisthène, il mêle l'histoire et le fantastique pour devenir l'un des ouvrages non religieux les plus lu au Moyen Âge, en Occident comme en Orient.

Dès le règne d'Alexandre se construit un mythe qui le présente comme un héros divinisé. Cette renommée, malgré des critiques eu égard à ses excès ou à sa cruauté, dépasse ensuite les frontières du monde grec pour prendre place parmi les écrits des religions monothéistes. Dans la Rome antique, il est considéré comme un modèle pour nombre de généraux et d'empereurs. Dans l'Empire byzantin, il bénéficie d'une grande popularité dans tous les milieux sociaux et représente l'idéal du souverain, tout en connaissant une forme de christianisation. Dans l'Europe médiévale, il est vu comme un exemple de vertus chevaleresques au travers du Roman d'Alexandre. À l'époque moderne, il est un temps un modèle pour Louis XIV. Au siècle des Lumières, il apparaît comme celui qui a étendu la civilisation européenne et ouvert le commerce entre l'Europe et l'Asie. À l'époque contemporaine, il inspire la volonté d'indépendance des Grecs et devient le modèle du « conquérant-civilisateur » pour les promoteurs de la colonisation européenne. En Orient, il bénéficie encore de nos jours d'une grande postérité sous le nom d'Iskandar (ou Iskander). Enfin, il est représenté dans de nombreuses œuvres d'art de l'Antiquité jusqu'à nos jours.

Amenhotep Ier

Tête d'Amenhotep Ier conservée au Museum of Fine Arts de Boston.
Tête d'Amenhotep Ier conservée au Museum of Fine Arts de Boston.

Amenhotep Ier, « Amon est satisfait » (ou Aménophis selon le nom grec) est le deuxième souverain de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire). Il est le fils d’Ahmôsis Ier et d’Ahmès-Néfertary, mais ayant au moins un frère aîné, Ahmosé-Ânkh, on ne s'attendait pas à son accession au trône. Cependant, durant les huit dernières années du règne d’Ahmôsis Ier, son frère meurt et Amenhotep devient le prince héritier. Il accède ensuite au trône et règne pendant environ 21 ans.

Manéthon, dans la version de Flavius Josèphe, l’appelle Amenophis et lui compte vingt ans et sept mois de règne, ce qui semble effectivement en avoir été la durée. On situe son règne aux alentours de -1525 / -1524 à -1504 / -1503.

Bien que son règne soit mal documenté, il est possible de reconstituer son histoire sur la base des preuves disponibles. Il hérite du royaume formé par les conquêtes militaires de son père et maintient sa position dominante sur la Nubie et le delta du Nil, mais n'a probablement pas tenté de garder le pouvoir au Levant. Il continue à reconstruire les temples de la Haute-Égypte et révolutionne la conception du complexe funéraire en séparant sa tombe de son temple funéraire, qui fixe une tendance qui se maintiendra tout au long du Nouvel Empire. Après sa mort, il est divinisé comme un dieu protecteur de Deir el-Médineh.

Bataille de Qadesh

Ramsès II à la bataille de Qadesh. Bas-relief au temple d'Abou Simbel.
Ramsès II à la bataille de Qadesh. Bas-relief au temple d'Abou Simbel.

La bataille de Qadesh est une bataille qui a eu lieu aux environs de 1274 av. J.-C. et qui a opposé deux des plus grandes puissances du Moyen-Orient : l'empire hittite de Muwatalli, dont le centre était en Anatolie centrale, et le Nouvel Empire égyptien de Ramsès II. Cette bataille s'est déroulée aux abords de Qadesh, dans le sud de l'actuelle Syrie. Son résultat est discuté parce qu'il semble indécis. Bien qu'ayant commencé à l'avantage des Hittites, elle se solde par un renversement de situation en faveur des Égyptiens. Mais il est parfois considéré que les Hittites sont vainqueurs si on tient compte des gains territoriaux obtenus après le conflit.

La bataille de Qadesh est la première bataille documentée par des sources antiques, des textes et des images gravés sur les murs de temples égyptiens sur l'ordre de Ramsès II. Grâce à la précision des sources égyptiennes, elle est devenue un objet d'étude pour nombre d'amateurs, chercheurs spécialistes en sciences militaires et historiens. Elle est également un objet d'étude sur la propagande et l'idéologie royale au travers de son impressionnante commémoration par Ramsès II qui la voit comme une victoire personnelle même si elle n'est pas vraiment un succès pour son royaume. L'absence de compte-rendu hittite de la bataille laisse cependant un point de vue biaisé sur celle-ci.

Cléopâtre VII

La Mort de Cléopâtre, de Reginald Arthur (1892).
La Mort de Cléopâtre, de Reginald Arthur (1892).

Cléopâtre VII Philopator (en grec ancien : Κλεοπάτρα Θεὰ Φιλοπάτωρ / « Déesse qui aime son père »), puis Théa Néôteria Philopatris (en grec ancien : Θεὰ νεωτέρα Φιλοπάτριϛ / « Déesse nouvelle qui aime sa patrie »), est une reine d'Égypte antique de la dynastie des Ptolémées. D'origine macédonienne, elle est née vers 69 av. J.-C. et morte le

Elle règne sur l’Égypte entre -51 et -30 avec ses frères-époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV, puis au côté du général romain Marc Antoine. Elle est célèbre pour ses relations avec Jules César et Marc Antoine avec lesquels elle a eu plusieurs enfants. Prenant part à la guerre civile entre ce dernier et Octave, elle est vaincue à la bataille d'Actium en -31. La conquête de l’Égypte par les Romains marque la fin de l'époque hellénistique. Cléopâtre est un personnage dont la légende s'est emparée, de son vivant même. Sa mort tragique n'a fait que renforcer la tendance au romanesque qui entoure le personnage, et qui parfois gêne l'historien dans une approche objective de cette reine d'Égypte, l'une des femmes les plus célèbres de l'Antiquité.

Complexe funéraire de Khéops

Le complexe funéraire de Khéops, situé sur le plateau de Gizeh à proximité du Caire, en Égypte, fut érigé sous la IVe dynastie (v. -2550 / -2600).

Il est composé d'un temple funéraire, de pyramides subsidiaires, d'annexes et d'une vaste nécropole de fonctionnaires contemporains du pharaon. Le complexe est dominé par la grande pyramide, la plus grande pyramide d'Égypte qui fut, jusqu'au début du XXe siècle, le monument le plus volumineux et le plus massif jamais construit. Elle a détenu le record de la hauteur durant 4 000 ans. Elle est considérée, depuis au moins 2 000 ans, comme l'une des sept merveilles du monde. Les savants du XIXe siècle se jugeaient incapables de reproduire les prouesses techniques réalisées pour sa construction. Des théories pseudo-scientifiques, mystiques, voire farfelues sont alors apparues afin de tenter d'en percer les mystères. Mais la pyramide est avant tout un tombeau faisant partie d'un vaste complexe pyramidal classique de l'Ancien Empire, représentant l'une des œuvres d'art les plus pures et les plus abstraites jamais conçues.

Écriture hiéroglyphique égyptienne

Hiéroglyphes sur une paroi du temple de Kôm Ombo.
Hiéroglyphes sur une paroi du temple de Kôm Ombo.

L’écriture hiéroglyphique égyptienne est figurative : les caractères qui la composent représentent en effet des objets divers, — naturels ou produits par l'homme —, tels que des plantes, des figures de dieux, d'humains et d'animaux... (cf. classification des hiéroglyphes). Les égyptologues y distinguent traditionnellement trois catégories de signes : les signes-mots (ou idéogrammes), qui désignent un objet ou, par métonymie, une action ; les signes phonétiques (ou phonogrammes), qui correspondent à une consonne isolée ou à une série de consonnes ; les déterminatifs, signes « muets » qui indiquent le champ lexical auquel appartient le mot.

Apparue à la fin du IVe millénaire av. J.-C. en Haute-Égypte‎ (sud du pays), l'écriture hiéroglyphique est utilisée jusqu’à l'époque romaine, soit pendant plus de trois mille ans. La connaissance des hiéroglyphes se perd avec la fermeture des lieux de culte païens par l’empereur Théodose Ier vers 380, et il faudra, après la découverte de la pierre de Rosette, le génie de Jean-François Champollion pour briser, après quatorze siècles, ce qui paraissait être « un sceau mis sur les lèvres du désert ».

Livre des morts des Anciens Égyptiens

Exemple de Papyrologie littéraire : fragment d'Hérondas Mimiambes 1 vers 1 à 15.

La papyrologie (du grec ancien : πάπυρος / pápyros, « papyrus », et λόγος / lógos, « parole, discours, sujet d'entretien ») est la branche des études classiques qui déchiffre les documents grecs et latins provenant de divers sites de l’Égypte et surtout en exploite les données (papyri et ostraca). Par extension, elle étudie aussi l'étude de bien d'autres supports d'écriture, à l'exclusion de la gravure sur pierre (voir l'article épigraphie) et noue des liens étroits avec l'étude des codex (codicologie), de même que les écritures subsistantes d'autres régions du monde (surtout le Levant, la Grèce avec, par exemple, le Papyrus de Derveni et l'Italie avec les riches collections de Papyrus littéraires d'Herculanum).

Cette discipline historique apparaît principalement comme l’étude d’une société de notables grecs ou hellénisés dans un milieu oriental bien spécifique, le monde égyptien tardif avec ses vieilles traditions sociales et religieuses. Toutefois, les limites de son domaine d'étude évoluent considérablement depuis la dernière génération du XXe siècle et, elles doivent faire l'objet ci-dessous d'un développement spécifique.


Papyrus d'Ani, vers 1200 av. J.-C. (Nouvel Empire égyptien).
Papyrus d'Ani, vers 1200 av. J.-C. (Nouvel Empire égyptien).

Le Livre des morts des Anciens Égyptiens a pour véritable titre, à l'époque de l'Égypte antique, Livre pour Sortir au Jour. Le « jour » en question est celui des vivants, mais aussi de tout principe lumineux s'opposant aux ténèbres, à l'oubli, à l'anéantissement et à la mort. Dans cette perspective, le défunt Égyptien cherche à voyager dans la barque du dieu soleil et à traverser le royaume d'Osiris (version nocturne du soleil diurne en cours de régénération).

Il s'agit de rouleaux de papyrus, recouverts de formules funéraires, placés à proximité de la momie ou contre celle-ci, dans les bandelettes. Ces différents exemplaires du Livre des Morts ne sont pas tous identiques, car le bénéficiaire choisit les formules qui lui conviennent, probablement en fonction de ce qu'il peut s'offrir car ces manuscrits représentent un investissement non négligeable. Certains peuvent donc être courts, alors que d'autres reproduisent l'ensemble, ou presque, du corpus.

En 1842, l'égyptologue allemand Karl Richard Lepsius appela Todtenbuch (Livre des Morts) un papyrus conservé au musée égyptologique de Turin et dont il a effectué une première traduction. Ce nom est ensuite resté bien que dans la littérature égyptologique moderne on rencontre souvent la juxtaposition des deux titres, à savoir « Livre des Morts-Sortir au Jour ».

Memphis (Égypte)

Restitution du parvis occidental du grand temple de Ptah à Memphis — XIXe dynastie
Restitution du parvis occidental du grand temple de Ptah à Memphis — XIXe dynastie

Memphis (en arabe منف‎) était la capitale du premier nome de Basse-Égypte. Ses vestiges se situent près des villes de Mit-Rahineh et d'Helwan, au sud du Caire.

La légende, rapportée par Manéthon, raconte que Memphis fut fondée par le roi Ménès vers -3000. Capitale de l’Égypte durant tout l’Ancien Empire, elle est restée une cité importante tout au long de l'histoire égyptienne, placée sous la protection du dieu Ptah, le patron des artisans dont le temple était l’Hout-ka-Ptah (le « château du ka de Ptah »). C'est de ce terme, qualifiant la maison du dieu, que serait dérivé en grec le mot aegyptus (Αἴγυπτος) prototype du nom du pays en latin.

La ville occupe une place stratégique à l’entrée du delta du Nil et de ce fait regorge d’ateliers et de manufactures, notamment d’armes qui étaient conservées dans de grands arsenaux non loin du port principal de la ville, le Perou Nefer, dont les textes du Nouvel Empire vantent l’activité fébrile...

Osiris

Osiris portant la couronne Atef et les attributs de la royauté.
Osiris portant la couronne Atef et les attributs de la royauté.

Osiris (du grec ancien Ὄσιρις) est un dieu du panthéon égyptien et un roi mythique de l'Égypte antique. Inventeur de l'agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant et civilisateur. Il meurt noyé dans le Nil, assassiné dans un complot organisé par Seth, son frère cadet. Malgré le démembrement de son corps, il retrouve la vie par la puissance magique de sa sœur Isis. Le martyre d'Osiris lui vaut de gagner le monde de l'au-delà dont il devient le souverain et le juge suprême des lois de Maât.

Au Moyen Empire, la ville d'Abydos devient la cité du dieu Osiris. Elle attire ainsi de nombreux fidèles en quête d'éternité. La renommée de cette cité repose sur ses festivités cultuelles du Nouvel An et sur une sainte relique, la tête du dieu.

Durant le premier millénaire avant notre ère, Osiris conserve son statut de dieu funéraire et de juge des âmes. Cependant, ses aspects de dieu des flots du Nil et, par là-même, de dieu de la fertilité, acquièrent la primauté, augmentant ainsi sa popularité auprès de la population nilotique. Des colons grecs installés à Memphis adoptent son culte dès le IVe siècle avant notre ère sous sa forme locale de Osiris-Apis, le taureau sacré mort et momifié. Les souverains lagides importent ce culte dans leur capitale Alexandrie sous la forme de Sérapis, le dieu syncrétique gréco-égyptien. Après la conquête de l'Égypte par les forces romaines, Osiris et Isis s'exportent vers Rome et son empire. Ils s'y maintiennent, avec des hauts et des bas, et ce jusqu'au IVe siècle de notre ère pour finalement être évincés par le christianisme (interdiction du paganisme à la suite de l'édit de Thessalonique). Le culte osirien, actif depuis le XXVe siècle avant notre ère, durera jusqu'au VIe siècle de notre ère, quand fermera vers 530 le temple d'Isis de l'île de Philæ, le dernier d'Égypte, fermeture ordonnée par l'empereur romain d'Orient Justinien Ier.

Philétas

Le philosophe (IIIe siècle av. J.-C.) de l'épave d'Antikythera illustre le modèle employé par Hecataeus en son bronze de Philétas.
Le philosophe (IIIe siècle av. J.-C.) de l'épave d'Antikythera illustre le modèle employé par Hecataeus en son bronze de Philétas.

Philétas ou Philitas de Cos (vers -340 - vers -285) est un érudit et un poète du début de l'époque hellénistique de la Grèce antique. Habitant Alexandrie, il vécut dans la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C. et fut nommé précepteur de l'héritier du trône de l’Égypte ptolémaïque. Il était mince et fragile ; Athénée le caricatura comme un érudit tellement plongé dans ses études qu'il en dépérit et en mourut.

Philétas fut le premier grand écrivain à la fois savant et poète. Sa réputation perdura pendant des siècles, sur la base de son étude pionnière des mots et de la métrique élégiaque. Sa liste de vocabulaire, Mélanges, décrit la signification des mots littéraires rares, y compris ceux qui avaient été utilisés par Homère. Sa poésie, notamment son poème élégiaque Déméter, était très respectée des poètes antiques. Toutefois, la plupart de ses œuvres ont été perdues.

Pyramide de Khéphren

La pyramide de Khephren à Gizeh
La pyramide de Khephren à Gizeh

La pyramide de Khéphren est la deuxième plus grande pyramide d'Égypte. Dominant un complexe composé de deux temples reliés par une chaussée et d'une pyramide satellite, elle est de type à faces lisses et fut élevée sous la IVe dynastie durant l'Ancien Empire pour le pharaon Khéphren, fils de Khéops. Elle se dresse sur le plateau de Gizeh au sud-ouest de celle de son père. Elle est sans doute la plus facile à reconnaître car son sommet est encore couvert de calcaire. Légèrement plus petite que celle de Khéops, elle paraît pourtant plus haute car érigée sur une proéminence rocheuse avec un angle d'inclinaison supérieur à celui de la grande pyramide. Le temps a également préservé un temple d'accueil dont la sobriété et la composition subtile des matériaux en font un véritable joyau de l'Ancien Empire.

Pyramide rhomboïdale

Pyramide rhomboïdale
Pyramide rhomboïdale

La pyramide rhomboïdale fut construite pour le pharaon Snéfrou à Dahchour en Égypte. Sa forme particulière en fait une tentative avortée de pyramide à faces lisses, dernier stade de l'évolution des pyramides.

Elle possède de nombreuses particularités et ressemble par bien des points à la pyramide érigée par le fils de Snéfrou, Khéops. Elle est munie de deux entrées dont l'une n'est pas située sur la face nord, fait unique dans l’Ancien Empire, et conserve encore la majeure partie de son revêtement, faisant de cette pyramide la mieux conservée de toute l’Égypte.

Le complexe pyramidal a révélé les vestiges d'un imposant temple funéraire dont la riche ornementation le distingue des autres monuments de la IVe dynastie.

Thoutmôsis Ier

Tête colossale de Thoutmôsis Ier conservée au British Museum.
Tête colossale de Thoutmôsis Ier conservée au British Museum.

Thoutmôsis Ier ou Djéhoutymosé Ier est le troisième pharaon de la XVIIIe dynastie durant le Nouvel Empire. Il prend le pouvoir à la mort d’Amenhotep Ier, avec qui il ne semble pas avoir de liens familiaux directs.

D’après Manéthon, Thoutmôsis Ier règne douze ans et neuf mois. On situe son règne aux alentours de -1504 à -1492. Sans doute d'un âge au moins égal à celui de son prédécesseur, Thoutmôsis Ier est déjà père lorsqu'il monte sur le trône. Durant son règne, il fait de grandes campagnes au Levant (jusqu'à l'Euphrate) et en Nubie, repoussant les frontières de l’Égypte plus loin que jamais auparavant. Il construit de nombreux temples en Égypte et fait vraisemblablement creuser, pour lui-même, le premier tombeau de pharaon attesté dans la vallée des rois et établit son temple funéraire à Deir el-Bahari à l'emplacement où sa fille, Hatchepsout construira le sien. Cette dernière est mariée à son fils et successeur Thoutmôsis II.

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Égypte antique

Pierre de Rosette trouvée le 15 juillet 1799.
Pierre de Rosette trouvée le 15 juillet 1799.

Égypte antique

Plongez-vous dans l'histoire de l'Égypte antique et découvrez le monde fascinant des pharaons et des dieux égyptiens.

Un formidable voyage dans le temps, à la rencontre des pyramides et des hiéroglyphes, pour comprendre la vie des Égyptiens.

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