LABIBA

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

UNIVERSITE de TLEMCEN
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie et Sciences de la Terre et de l’Univers

Département d’Agronomie

MEMOIRE
Présenté par

Bouayed Debbagh Labiba

En vue de l’obtention du

Diplôme de MASTER

En Technologie des industries Agro- Alimentaire

Thème

Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux


d’Urtica dioica (l’Ortie)

Soutenu le : Jeudi 23 Juin 2016 , devant le jury composé de :

Président BARKA Med Salih M.C.A Université de Tlemcen

Encadreur TEFIANI Choukrii M.C.B Université de Tlemcen

Examinateur AZZI Noureddine M.A.A Université de Tlemcen


‫ﻣﻠﺨﺺ‬
‫ﯾﻌﺪ ﻋﺎﻟﻢ اﻟﻨﺒﺎت ﻣﺼﺪراﺳﺎﺳﻲ ﻟﻠﻤﻜﻮﻧﺎت اﻟﻔﻌﺎﻟﺔ ﻋﻠﻰ اﻟﻤﺴﺘﻮى اﻟﺤﯿﻮي ﻛﺎﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻠﺒﻜﺘﯿﺮﯾﺎ و اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻼﻛﺴﺪة ﻣﻤﺎ ﯾﺠﻌﻠﮭﺎ‬
. ‫ﻣﻮﺿﻮع ﻟﻠﺒﺤﺚ ﻓﻲ اﻟﻄﺐ اﻟﺒﺪﯾﻞ و ﺻﻨﺎﻋﺔ اﻟﻤﻮاد اﻟﺤﺎﻓﻈﺔ‬
‫ « ﻣﻦ ﺧﻼل ﻏﻠﯿﮭﺎ ﻓﻲ اﻟﻤﺎء‬Urtica dioica »‫ﺗﮭﺪف دراﺳﺘﻨﺎ ﻟﻠﺘﻌﺮف ﻋﻠﻰ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﺒﯿﻮﻟﻮﺟﻲ ﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺺ اﻟﻨﺒﺘﺔ اﻟﻌﻄﺮﯾﺔ ﺣﺮاﯾﻖ‬
‫ و اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻼﻛﺴﺪة‬, ‫ﻟﻤﻌﺎﯾﻨﺔ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻠﻜﺎﺋﻨﺎت اﻟﻤﺠﮭﺮﯾﺔ‬
(Escherichia coli, Staphylococcus aureus, . ‫ ﺳﻼﻻت ﺑﻜﺘﯿﺮﯾﺔ‬4 ‫ﺗﻢ اﺧﺘﺒﺎر اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻠﻜﺎﺋﻨﺎت اﻟﻤﺠﮭﺮﯾﺔ ﻋﻠﻰ‬
CMI‫ ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎ ل " طرﯾﻘﺔ اﻵﺑﺎرو‬Micrococcus luteus et Bacillus subtilus)
‫ﻟﻢ ﺗﻈﮭﺮ اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اي ﺗﺎﺛﯿﺮ ﻣﻀﺎد ﻟﻠﻜﺎﺋﻨﺎت اﻟﻤﺠﮭﺮﯾﺔ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻼوراق و اﻟﺴﯿﻘﺎن‬
‫ ﻟﻠﺤﺪﯾﺪ‬chélateur ‫ واﻟﻘﺪرة‬ABTS , DPPH ‫ﺗﻢ ﺗﻘﺪﯾﺮ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻼﻛﺴﺪة ﻟﮭﺬه اﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺎت ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎل اﺧﺘﺒﺎر‬
‫ﻣﻦ ﺧﻼل اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺘﺤﺼﻞ ﻋﻠﯿﮭﺎ ﯾﺘﻀﺢ ﺑﺎن ھﺬه اﻟﻤﺴﺘﺨﻠﺼﺎت ﺗﻤﻠﻚ ﻗﺪرة ﻣﻀﺎدة ﻟﻼﻛﺴﺪة ﺟﯿﺪة ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻟﻼوراق و اﻟﺴﯿﻘﺎن ﻟﻜﻞ ﻣﻦ اﺧﺘﺒﺎر‬
.‫ ﻓﻠﻢ ﻧﺘﺤﺼﻞ ﻋﻠﻰ ﻧﺘﯿﺠﺔ اﯾﺠﺎﺑﯿﺔ‬DPPH‫ﻟﻠﺤﺪﯾﺪ اﻣﺎ ﺑﺎﻟﻨﺴﺒﺔ ﻻﺧﺘﺒﺎر‬chélateur ‫ اﻟﻘﺪرة‬ABTS
. Urtica dioica , ‫ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻼﻛﺴﺪة‬, ‫ اﻟﻨﺸﺎط اﻟﻤﻀﺎد ﻟﻠﻜﺎﺋﻨﺎت اﻟﻤﺠﮭﺮﯾﺔ‬: ‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﯿﺔ‬

Résumé
Le monde végétal est une excellente source de principes actifs, ce qui lui confère une activité
antimicrobienne et antioxydante importante ; souvent recherché dans la médecine alternative et le
domaine agroalimentaire pour la conservation des aliments. Dans le but de connaître les activités
biologiques des plantes médicinales utilisées traditionnellement par la population, notre travail a porté
sur l’étude des extraits bruts des feuilles et tiges d’une plante aromatique : Urtica dioica ( (Urticaceae)
par la méthode de décoction .les extraits ont été soumis à un criblage pour leur activité antimicrobienne
in vitro, vis-à-vis de quatre souches de bactéries pathogènes (Escherichia coli, Staphylococcus aureus, co
Micrococcus luteus et Bacillus subtilus) en utilisant deux méthode de diffusion sur milieu gélosé
« méthode des puits et la technique de CMI). L'activité antioxydante in vitro a été étudiée avec trois
méthodes différentes : technique de réduction du radical libre DPPH, ABTSet le pouvoir chélateur du fer.
Les deux extraits n’ont aucun effet anti microbien vis-à-vis des souches pathogènes étudiées quelques
soit la méthode utilisée de puits ou de CMI. Les résultats obtenus de l’activité antioxydante ont montré
une bonne efficacité des extraits étudiés pour l’ABTS en enregistrant des IC50 d’ordre de0.7728 ET
1.117 et pour le test de pouvoir chélateur du fer avec des IC50 d’ordre de 0.04536 et0.03641
respectivement pour les feuilles et les tiges, les parties étudiées n’ont aucun effets antioxydant pour le
DPPH.
Mots clés : Urtica dioica, décoction, activité antimicrobienne, activité antioxydante.

Abstract
The plant world is an excellent source of active principles, which confers its antimicrobial and antioxidant
important activity; often sought in the alternative medicine and the field of agro-food for the food
preservation. In order to know biological activities of medical plants traditionally used by the population,
our work focused on the study of crude extracts of leaves and streams from an aromatic plant: Urtica
dioica (uticaceae) by using the decoction method. The extracts have been submitted to a screening for
their antimicrobial activity in vitro, against the four strains pathogenic (Escherichia coli , Staphylococcus
aureus , Micrococcus luteus and Bacillus subtilus) using two diffusion methods on agar environment
"cylinders method and the MIC technique). The antioxidant activity in vitro has been studied with three
different methods: technical reduction of free radical DPPH , ABTS and the chelating power of iron. Both
extracts have no antimicrobial effect against pathogenic strains studied, whatever the method used. The
results obtained on the antioxidant activity showed a good efficiency of the extracts studied for ABTS
recording IC50 in the range of 0.7728 and 1.117 and for the chelating power of iron test with IC50 in the
rang0.04536 and 0.03641 respectively for the leaves and streams, the studied parts do not have
antioxidant effect for the DPPH.
Key words: Urtica dioica, decoction, antioxidant activity, antimicrobial activity.
Dédicaces
Je dédie mon travail aux personne les plus chère au monde

Maman et Papa

A mon marie et mes trésors nourane ,yasmine et ?????.

A mes beau -parents

A ma sœur et mes frères ainsi qu’à mes beau –frère et mes belles sœurs à

toutes les familles :

Bouayed Debbagh et Benabadji .

Mes neveux et nièces.

Mes dédicaces sont également adressées à tous mes amis avec lesquels j’ai

partagé de beaux

moments et dont je garde d’excellents souvenirs.

A toutes la promotion de TIAA2016


Remerciement
Avant toutes choses, je remercie Dieu, le tout puissant, pour m’avoir donné la

force et la patience.

J’exprime d’abord mes profonds remerciements et ma vive connaissance à Mr

Tefiani Choukri, mètre de conférence B , pour avoir encadré et dirigé ce

Travail avec une grande rigueur scientifique, sa disponibilité, ses conseil et la

confiance qu’il m’accordé m’ont permet de réaliser ce travail.

J’adresse mes sincères remerciements à Mr Barka Salih,

mètre de conférence A, d’avoir accepté de présider le jury.

Je tiens également mes vifs remerciements à Mr Azzi Nour eddine,

mètre assistant A pour l’honneur qu’il nous a fait en acceptant d’examiner ce

mémoire.Aux personnels du laboratoire pour leur aide, en particulier

khadidja pour son aide.Enfin de nombreuses personnes m’ont accompagné

dans la réalisation de ce travail.Je les remercie sincèrement pour m’avoir

entouré et prodigué conseils, pour m’avoir apporté chaleur et compréhension.

À tous mes amis. À tous les étudiants de master TIAA, promotion 2016.

À toute personnes qui ont participé de près ou de loin, directement ou

indirectement, à la réalisation de ce travail.

Qu’ils trouvent dans ce témoignage L’expression de ma gratitude, Mon profond

respect, et ma Parfaite considération.


Liste des tableaux

Tableau 1 : Récolte, séchage et conservation des plantes …………………………….…10

Tableau2 : Classification d’ Urtica dioica ………………………………………….……16

Tableau 3 : Propriétés thérapeutique d’ Urtica dioica……………………………………25

Tableau 4 : Nature et origine des souches testées………………………………………...27


Liste des figures

Figure 1 : Diverses formes d’utilisation des plantes médicinales…………………………….7

Figure 2 ; Originale :Urtica dioica……………………….………………………………….14

Figure 3 : Historique d’Urtica dioica…………………………………….………………….17

Figure 4 : Feuille d’Urtica dioica……………………………………………………………18

Figure5 : Fleur d’Urtica dioica………………………………………………………………19

Figure 6 : Racine d’Urtica dioica…………………………………………….……..………20

Figure 7 : Poil urticante d’Urtica dioica…………..…………………………………………21

Figure 8: Réaction entre le radical DPPH et l’antioxydant pour former le DPPH stable…..29

Figures 9: Formation de l’ABTS+ par un oxydant persulfate de potassium………….…….31

Figure 10 : Structure chimique de la ferrozine …………………………..………………….32

Figure11: Pourcentages d’inhibition du radical libre DPPHen fonction des différentes

concentrations de l’extrait des feuilles d’Urtica dioica……………….…………36

Figure 12 : Pourcentages d’inhibition du radical libre DPPHen fonction des différentes

concentrations de l’extrait des tiges d’Urtica dioica……………………..……36

Figure 13: Pourcentages d’inhibition du radical libre ABTSen fonction des différentes

concentrations de l’extrait des feuilles d’Urtica dioica………………………..40

Figure14 : Pourcentages d’inhibition du radical libre ABTSen fonction des différentes

concentrations de l’extrait des tiges d’Urtica dioica……...……………………40

Figure 15: Pouvoir chélateur du fer en fonction des différentes concentrations de l’extrait des

feuilles d’Urtica dioica…………………………………………………………43

Figure 16: Pouvoir chélateur du fer en fonction des différentes concentrations de l’extrait des

tiges d’Urtica dioica……………………………………………………………43


Liste des abréviations

°C : Degré Celsius
μL : Microlitre
μL/mL : Microlitre par millilitre
μM : Micromolaire
ABTS : Acide 2,2-azino-bis-3-ethylbenzothiazoline-6-sulfonique
CMI : Concentration minimale inhibitrice
D.O : Densité optique
DPPH : 1,1-diphenyl-2-picrylhydrazyl
Fe2+ : Fer ferreux
Fe3+ : Ions Ferriques
IC50 : La concentration qui correspond à 50% d’inhibition
mg/mL : Milligramme par millilitre
mm : Millimètre
mn : Minute
nm : Nanomètre
p/p : Poids sur poids
p/v : Poids sur Volume
ssp :. Sous espèce
U/mL : Unité par millilitre
UFC/mL : Unité formant colonie par millilitre
v/v : Volume sur Volume
Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

Table des matières

« Contribution à l’étude de l’effet antimicrobien et antioxydant


de l’extrait aqueux de « Urtica dioica »

Dédicace
Remerciement
Résumé
Abstract
Liste des abréviations
Liste des tableaux et figures
Table des matières

Partie bibliographique
Introduction

Chapitre 1 : Plantes médicinales et extraits


I.1 Généralités…………………………………………………………….…………………...3
I. 2 Plantes médicinales………………………………………………….…………………….3
I. 2 .1La phytothérapie……………………..…………………………………..……………...4
I. 2 .2 l’aromathérapie………………………………………….……………………………..4
I.3 Les extraits……………………………………………………………….……………...5
I.3-1Formes d'utilisation des extraits des plantes médicinales………………………….……..5
I.3.1.1 Extraits aqueux………………………………………………………..………………..5
I.3.1.2 Extrait par solvant éthanoliques ou hydroalcooliques………………………….…….6
I.3.1.3Extraits glycérinées……………………………………………………………….…….6
I.3.1.4Autres formes galéniques……………………………………………………….………6
I .4 Métabolite secondaire des plantes médicinales…………………………………………..7
I .4 .1 Les huiles essentielles…………………………………………………………………..8
I .4 .2 Les polyphénols………………………………………………………………………...8
I .4 .3Les flavonoïdes………………………………………………………………………….9
I .5 Récolte et conservation des plantes médicinales………………………………………….9
I .6 Activité biologique des plantes médicinales……………………………………………..11
I .6.1 Activité antimicrobienne ……………………………...……………………………...11
I.6.2. Activité antioxydantes………………………………………………………….………11
Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

Chapitre 2 : Description de la plante « Urtica dioica »

2 .1 Historique……………………………………………………………..…………………13
2.2 Dénomination de l’ortie ……………………………………………….………………...15
2.3 Origine et aire de répartition …………………………………………….………………15
2 .4 Classification et caractères botaniques …………………………………………………15
2 .5 Description générales…………………………………………………………………..16
2.6 Biotope et Caractères écologiques………………………………………………………21
2.7 La Phytochimie d’urtica dioica……………………………………………………………..…22
2 .8 Action biologiques d’Urtica dioica………………………………………………………….22
2.8.1 Action antimicrobienne d’urtica dioica………………………………………………..22
2.8.2 Action antioxydante d’urtica dioica…………………………………………………………23
2.9 Principales utilisations thérapeutiques …………………………………..………………23
2.9.1Utilisation thérapeutique traditionnelle …………………………………..……………..23
2.9.2 Utilisation thérapeutique actuelle……………………………………………………….23
2 .9.3Les contre-indications ……………………………………………………….…………24

Partie expérimentale
Chapitre III : Matériel et méthodes
3 .1-Matériel ………………………………………………………………………..………..26
3 .1.1Matériel végétal……………………………………………………..…………………..26
3 .1.2 Collecte du matériel végétal ……………………………………………………….….26
3 .2 Méthodes de préparation de l’extrait d’Urtica dioica………………………………………..26
3.3. Détermination de l’activité antibactérienne des extraits étudiés……………………..….27
3.3.1. Nature, origine et conservation des souches………………………………….………..27
3.3.2. Mise en évidence du pouvoir antibactérien des extraits étudiés …………..…………..27
3.3.2.1. Méthode de diffusion sur milieu gélosé……………………………...………………27
3.3.2.2. Détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI)……………………..28
3.4. Mesure du pouvoir antioxydant des extraits étudiés…………………………….……….29
3.4.1. Piégeage du radical DPPH……………………………………………………………..29
3.4.2. Piégeage du radical ABTS+…………………………………………………………...30
3.4.3. Pouvoir chélateur du fer ……………………………...………………………………..32
Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

Chapitre 4 : Résultat et discussion


4.1 Mesure du pouvoir antioxydant des extraits d’Urtica dioica……………………………34
4.1.2 Teste de piégeage du DPPH………………………………………….………………...35

4.1.3 Teste de Piégeage du radical ABTS………………………………….…………………38

4.1.4 Pouvoir chélateur du fer………………….…………………………………………….41

4.2 Activité antimicrobienne……..........................................................................................45


Conclusion et perspectives…………………………………………………………...………49
Références bibliographiques………………………………………………………………….51
Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

Introduction
Depuis l'antiquité, et certainement bien avant, les plantes ont servi de pharmacothèque
naturelle et pragmatique pour l'Homme. Personne ne cherchait à savoir pourquoi ou comment
elles agissent, mais c'était un fait incontesté et qui paraissait magique. En effet il est étonnant
qu'une feuille, une fleur ou une racine puisse guérir ou tout au moins soulager un état
pathologique ou des troubles organiques (Schauenburg et Ferdinand, 2006).

Le continent africain est doté d’une biodiversité parmi les plus riches dans le monde
avec un nombre très élevé de plantes qui possèdent des propriétés biologiques très
intéressantes qui trouvent des applications dans divers domaines, à savoir en médecine,
pharmacie, cosmétologie et agriculture. (Farombi, 2003).

Actuellement l’Organisation Mondiale de la santé(OMS) estime environ 80% des


habitants de la planète ont recours a la médecine traditionnelle à base de plante en tant que
soins de santé primaire (Berube, 2006).

. Parmi ces dernières l’ortie, « Urtica dioica », une plante sauvage présente partout, sur les
chemins, les ruines. On peut la reconnaitre les yeux fermés. Elle fait partie des plantes dont on
veut toujours se débarrasser et que l’on néglige trop souvent est pourtant c’est une plante aux
mille vertus, que nos ancêtres savaient apprécier. Considérée comme une « mauvaise herbe »,
elle est employée en agriculture, en alimentation, cosmétique, teinturerie, l’industrie du textile
et a des fins médicinales (Bertrand et Jeanne, 2008)

Elle est couramment utilisée comme tonique dépurative, diurétique et anti inflammatoire
en plus, fait toujours l’objet de plusieurs travaux de recherches (Yener et al, 2008).

A cet effet et dans le cadre de la valorisation de cette espèce médicinale poussant à l’état
spontané dans la région de Tlemcen, nous nous sommes proposé d’explorer ces activités
biologiques dans ce présent travail qui est divisé en trois parties :

1. La première comprend une synthèse bibliographique composé de deux chapitres ;

Plantes medicinal et extraits.


Plantes étudiées « Urtica dioica ».

Introduction Page 1
Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

2. La deuxième expérimentale comprend :

L’extraction d’extrait des feuilles et tiges d’Urtica dioica par décoction


La détermination de l’activité antimicrobienne d’extrait obtenu.
Une évaluation du pouvoir antioxydant de ces derniers.

3. La troisième partie, est une interprétation et discussion des résultats.

Enfin une conclusion générale qui fera apparaitre les principaux résultats obtenus et les
perspectives proposées pour pouvoir compléter voir améliorer cette étude.

Introduction Page 2
Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

Chapitre 1 : Plantes médicinales et extraits

1.1 Généralités
La connaissance rationnelle des plantes médicinales date de l'Antiquité. C'est Hippocrate
qui différencia l'usage interne et l'usage externe et qui définit la notion de dose qui permet de
distinguer l'effet thérapeutique de l'effet toxique (Colette-Keller, 2004). Au cours des dernières
décennies, les recherches scientifiques les plus modernes n'ont fait que confirmer le bien-fondé
des vertus thérapeutiques de la plupart des plantes médicinales utilisées (Carillon, 2000). Ce
savoir traditionnel ancestral, transmis de génération en génération, est devenu aujourd'hui une
mine d'informations extrêmement précieuses pour les chercheurs d'industrie pharmaceutique
(Fouché et al., 2000).

Aujourd'hui la pharmacologie s'oriente de plus en plus vers des traitements à base de


plantes, car l'efficacité de la synthèse chimique a largement atteint ses limites et n'arrive plus à
être créative. L'exemple de l'antibiorésistance microbienne, à l'origine de la recrudescence des
maladies nosocomiales se passe de tout commentaire (Iserin, 2001).

La plupart des espèces végétales contiennent des substances qui peuvent agir, à un niveau
ou un autre, sur l'organisme humain et animal et on les utilises aussi bien en médecine classique
qu'en phytothérapie (Iserin, 2001).

Les plantes médicinales sont donc importantes pour la recherche pharmaceutique et


l'élaboration des médicaments, directement comme agents thérapeutiques, mais aussi comme
matière première pour la synthèse des médicaments ou comme model pour les composés
pharmaceutiquement actifs (Decaux, 2002).

Les plantes aromatiques constituent une catégorie à part, par le fait qu'elles élaborent des
substances volatiles, odorantes, caractéristiques appelées huiles essentielles (Iserin ,2001). Ces
plantes, connus depuis l'antiquité, sont généralement utilisées en médecine traditionnelle
comme agents antibactériens et antifongiques (Pinto et al., 2003 ; Salgueiro et al., 2003),

1. 2 Plantes médicinales
Une plante médicinale est définie par la pharmacopée française, (2013) comme une
« drogue végétale au sens de la pharmacopée européenne dont au moins une partie possède des
propriétés médicamenteuses ». Une « drogue végétale » est une plante ou une partie de plante,
utilisée à l’état frais ou sous la forme desséchée. L’expression drogue végétale ou, plus

Chapitre1: plantes médicinales et extraits Page 3


Bouayed-Debbagh L(2016),Contribution à l’étude de l’effet antibactérien et antioxydant de l’extrait aqueux d’Urtica dioica ,Master TIAA Univ Tlemcen

couramment, drogue, désigne donc une matière première naturelle servant à la fabrication des
médicaments (Mohammedi, 2013).

L’utilisation par l’homme des plantes médicinales pour se soigner date des millénaires.
Elles représentent un aspect très important dans l’histoire de la médecine et ont énormément
contribuées à l’évolution de la médecine moderne (Telefo et al., 2012).Cette médecine
traditionnelle ancestral est le précurseur de la phytothérapie et de l’aromathérapie
d’aujourd’hui(Girard,2010).

1. 2 .1La phytothérapie
Le terme « Phytothérapie », provient du grec « phyton », qui signifie « plante », et
« therapein », « soigner ». La Phytothérapie correspond donc à l’usage des plantes médicinales
en thérapeutique (Vacheron, 2011).
La Phytothérapie est une médecine qui utilise des plantes ; ou la seule "partie active" de
ces plantes ayant des propriétés thérapeutiques. Ces plantes sont appelées "plantes
médicinales". Les parties les plus concentrées en principes actifs seront choisies donc il peut
s’agir de : la plante entière, des feuilles, de la tige, des rameaux, des sommités fleuries, de
l’écorce, des racines, des fruits ou des fleurs, utilisées fraîches ou sèches.
Des modes de préparations seront privilégiés en fonction de la partie de la plante
concernée, de la nature du principe actif qu’il soit hydrophile ou lipophile et du type de patient
qui va la recevoir (Mohammedi, 2013).

1. 2 .2 l’aromathérapie
Contrairement à une perception courante, l’aromathérapie ne se résume pas à la diffusion
d’agréables odeurs. La vraie définition de l’aromathérapie est plus spécifique, il s’agit bien
d’une approche de soins, assez complexe, dont les essences aromatiques des plantes constituent
la base (Shaw,2007).
L’aromathérapie est une « niche» de la phytothérapie qui utilise des plantes aromatiques
sous forme d'essence (substance sécrétée par la plante elle-même ou extraite par expression),
d'huile essentielle (distillation à la vapeur d'eau pour en extraire l'essence), d'hydrolat
aromatique (eau distillée que l'on sépare de l'huile essentielle dès la sortie d'un alambic) ou
d'huiles végétales (huiles obtenues par première pression à froid des diverses parties des plantes
utilisées et dont on se sert uniquement pour les usages externes).(Gahbiche,2009).

Chapitre1: plantes médicinales et extraits Page 4


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1.3 Les extraits


Selon la Pharmacopée européenne,(2013) .Les extraits sont des préparations liquides
(extraits fluides et teintures), de consistance semi-solide (extraits mous ou fermes) ou solide
(extraits secs), obtenues à partir de drogues végétales ou de matières animales généralement à
l'état sec. Les extraits titrés sont ajustés au moyen d'une substance inerte ou en mélangeant des
lots d'extraits, avec une tolérance acceptable à une teneur donnée en constituants ayant une
activité thérapeutique connue. Les extraits quantifiés sont ajustés à une fourchette définie de
constituants en mélangeant des lots d'extraits. Les autres extraits sont définis par leur procédé
de production (état de la drogue végétale, solvant, conditions d'extraction) et leurs
spécifications.

1.3.1Formes d'utilisation des extraits des plantes médicinales

Selon Hosttmann (1997) les extraits des plantes médicinales peuvent être utilisées sous
plusieurs formes (Figure 1).

I.3.1.1 Extraits aqueux


A. Les tisanes : regroupent les infusions et les décoctions.

L’infusion est utilisée pour les parties les plus fragiles de la plante : les pétales, les feuilles très
fines. Elle consiste à verser de l’eau chaude ou bouillante sur les plantes sèches. Le temps
d’infusion est variable selon les plantes (de quelques minutes à 1 heure) (Nogaret-
Ehrhart,2003).

La décoction convient aux parties ligneuses de la plante comme les tiges, les racines et
l’écorce. Il s’agit ici de plonger les parties de plante sèche à froid dans de l’eau et de porter le
tout à ébullition pendant 10 minutes à 1h en fonction des plantes (Potel,2002).

B. La macération s’opère à froid plutôt pour des plantes à gommes et à mucilages


Laisser tremper les plantes sèches ou fraîches dans eau. Le temps de macération peut aller
jusqu'à 3 semaines. Grâce à ces techniques, les principes actifs hydrosolubles sont extraits. Une
filtration sera nécessaire avant la consommation (Bertrand,2010)

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1.3.1.2 Extrait par solvant éthanoliques ou hydroalcooliques

L'extraction est réalisé par un solvant approprié (généralement de l'éthanol) à partir d'un
ou plusieurs lots de drogue, qui peuvent avoir subi préalablement différents traitements comme
l'inactivation des enzymes présents, un broyage ou encore un dégraissage. La consistance peut
être modifiée à condition de travailler à température et pression réduites. Certains excipients,
stabilisants et conservateurs, de même que les huiles essentielles séparées au cours de
l'extraction peuvent être rajoutées aux extraits. Dans le cas de la production d'extraits titrés et
quantifiés, des procédures spécifiques de purification permettent d'augmenter les proportions
par rapport aux valeurs attendues : on parle alors d'extraits purifiés (Wichtlet & Anton, 2003).

Plusieurs exemples d’extraction fluides,macérât glycérinés = Gemmothérapie, Préparations


liquides à partir de plantes fraîches, Teintures alcoolatures et teintures mères ainsi que d’autres
formes d’extrait qui peuvent être cité :

1.3.1.3Extraits glycérinées

Les extraits fluides de plantes fraîches standardisés (EPS)


La plante fraîche est cryobroyée puis les principes actifs hydrosolubles isolés par extraction
successives dans l’eau et l’alcool de degré croisant. L’alcool est évaporé sous vide puis le
résidu sec est mis en suspension dans le glycérol (Bertrand,2010).

1.3.1.4Autres formes galéniques


Selon Cazau-Beyret Nelly (2013) plusieurs formes de préparations d’extraits peuvent être
mises en œuvre pour l’obtention d’effet thérapeutique à partir d’une plante dont parmi :

A-Les extraits secs pulvérulents : Leur préparation se fait en trois phases : La première est
l’extraction des principes actifs (PA) par macération ou lixiviation dans l’eau ou l’alcool.
Ensuite viennent la filtration et la concentration et en fin l’élimination du solvant par séchage.

B-La poudre de plante : Obtenue par simple broyage de la plante sèche, elle conserve le totum
de la plante. Des gélules peuvent être fabriquées avec cette poudre.

C-Les topiques : D’autres formes galéniques existent comme les suppositoires, les ovules
gynécologiques, les crèmes, les pommades, les emplâtres et les onguents. Il est important de

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donner la forme galénique adaptée à l’effet recherché. Il faut savoir si le principe actif est
hydrophile ou alcoolo soluble pour privilégier la tisane ou la teinture mère par exemple. La
concentration des principes actifs est différente selon les formes galéniques. Certaines formes
seront donc plus faciles d’utilisation que d’autres en fonction de la dose de traitement
nécessaire.

Figure 01 : Diverses formes d’utilisation des plantes médicinales (Hosttmann, 1997)

1 .4 Métabolite secondaire des plantes médicinales

Les plantes possèdent des métabolites dits « secondaire» biosynthétisés à partir de


métabolites primaires qui sont les protéines, les glucides et les lipides. Ces composés diffèrent
en fonction des espèces, ils interviennent dans les relations qu’entretient la plante avec les
organismes vivants qui l’entourent. Ils sont probablement des éléments essentiels de la
coévolution des plantes avec les organismes vivants, tels que parasites, pathogènes et
prédateurs, mais aussi pollinisateurs et disséminateurs. Ces différentes relations ont donné lieu
à une extrême diversification des composés secondaires (Krief, 2003). Plus de 8500
métabolites secondaires sont déjà connus. Les plus grands groupes sont les alcaloïdes, les

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terpénoïdes, les stéroïdes et les composés phénoliques. Ils présentent une énorme valeur
économique (en particulier pour l'industrie pharmaceutique et la cosmétique) (Alilou,2012).Les
produits du métabolisme secondaire sont en très grand nombre, plus de 200.000structures
définies (Hartmann, 2007) et sont d’une variété structurale extraordinaire mais sont produits
en faible quantité. Ces molécules marquent de manière originale, une espèce, une famille ou un
genre de plante et permettent parfois d’établir une taxonomie chimique. Ils constituent un
groupe de produits naturels qu’il convient d’explorer pour des propriétés anti oxydantes,
antimicrobiennes, anti-inflammatoires et anticancéreuses (Epifano et al., 2007).

1 .4 .1 Les huiles essentielles


Les huiles essentielles sont des substances huileuses, volatiles et odorantes qui sont sécrétées
par les plantes aromatiques que l'on extrait par divers procédés dont l’entraînement à la vapeur
d’eau et l’hydro distillation, par pressage ou incision des végétaux qui les contiennent (Oakes
et al., 2001). Elles se forment dans un grand nombre de plantes comme sous-produits du
métabolisme secondaire (Angus et al., 1976). Elles sont très utilisées dans l'industrie de
produits cosmétiques, pharmaceutiques et agro-alimentaire. Les huiles essentielles se
retrouvent dans des glandes minuscules situées dans différentes parties de la plante aromatique
: les feuilles, les fleurs, les fruits, les graines, l'écorce et pour certaines plantes dans les racines
(Eckert et Knutson, 1994).

1 .4 .2Les polyphénols
Les polyphénols sont des produits du métabolisme secondaire des végétaux, présents dans
toutes les parties des végétaux supérieurs: racine, tiges, feuilles, fleurs, fruits (Boizot et
Charpentier, 2006).
En effet les composés phénoliques, constituent le groupe le plus nombreux et le plus
largement distribué dans le royaume des végétaux, avec plus de 8000 structures phénoliques
connus (Lugasi et al., 2003).
Les principales classes de composants phénoliques sont: les acides phénoliques (acidecaféique,
acide hydroxycinnamique, acide chlorogénique), les flavonoïdes qui représentent plus de la
moitié des polyphénols, les tanins, et les coumarines (King et Young, 1999 ;Tapiero etal.,
2002).

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1 .4 .3Les flavonoïdes
Le terme flavonoïde désigne une très large gamme de composés naturels appartenant à la
famille des polyphénols (Seyoum et al., 2006), ils sont considérés comme des pigments
quasiment universels des végétaux, souvent responsables de la coloration des fleurs, des fruits
et parfois des feuilles. À l’état naturel les flavonoïdes se trouvent le plus souvent sous forme
d’hétérosides (Bruneton, 1999 ;Ghestem et al., 2001).
En effet, les flavonoïdes sont omniprésents dans les organes aériens jeunes où ils sont localisés
dans les tissus superficiels (Remsy et al., 1996). Une meilleure connaissance de la
biodisponibilité des flavonoïdes est indispensable pour expliquer leurs effets protecteurs sur la
santé (Walle, 2004).

1 .5 Récolte et conservation des plantes médicinales


Les propriétés des plantes dépendent essentiellement de la région de production, de la
période de récolte et des techniques de cueillette. La connaissance du calendrier des récoltes et
des techniques de cueillette et de conservation doit toujours être considérée afin de garantir la
qualité des produits. Les différentes parties d'une plante (racines, tiges, feuilles, fleurs, fruits et
graines) ont des modalités de croissance bien déterminées (Abraham,2006).
Les méthodes et les conditions de conservation doivent permettre d'éviter toute modification de
la nature des plantes (vermine, moisissures, micro-organismes) afin de préserver l'intégrité de
leurs propriétés actives (tableau 1). C'est une étape importante dans la garantie des propriétés
des plantes étudiées ou utilisées (Valnet, 2001 ; Çaucir et al., 2005).

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Tableau 1 : Récolte, séchage et conservation des plantes (Valnet, 2001).

Partie de la plante Cueillette Séchage Conservat


ion
Racines à l’air sec
Racines charnues à l’étuve
Racines mucilagineuses au four
Racines vivaces Au printemps
Racines des plantes En automne
annuelles et bisannuelles
Ecorce des plantes Quand il a acquis une certaine
annuelles et bisannuelles épaisseur et se sépare facilement

A l’abri de l’humidité
du corps
Au soleil ou à
Ecorce d’arbre En hiver
l’étuve
Ecorce d’arbrisseau En automne
Ecorce de résineux En printemps
Bois
Fleurs Au début de leur épanouissement A l’ombre et à
Les fleurs de rose se cueillent en atmosphère sèche
boutons
Feuilles Avant la floraison
Semences Quand la plante se dessèche
Tiges En même temps que les feuilles Au soleil ou dans
Feuilles épaisses une serre à 30-
35°C
Bourgeons Au début du printemps
Fruits Un peu avant complète maturité

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1 .6 Activité biologique des plantes médicinales


1 .6.1 Activité antimicrobienne
Dès la naissance l'homme se trouve en contact avec des micro-organismes qui vont
progressivement coloniser son revêtement cutanéo-muqueux. Pour résister à ces
microorganismes de nombreux moyens sont mis en jeu. On peut distinguer 3 groupes: les
barrières anatomiques, les mécanismes de résistance naturelle (ou innés) et l'immunité acquise
(Kaufmann, 1997)
L’utilisation des antibiotiques conduit dans la très grande majorité des cas à la sélection de
populations microbiennes résistantes. Cette résistance est due à des mutations chromosomiques
ou à l’acquisition de gènes de résistance portés par des éléments génétiques mobiles
(plasmides, phages, transposons, intégrons). Ces résistances ont conduits à chercher de nouveau
agents antimicrobiens possédant une efficacité plus importante que les drogues synthétiques
d’une part et bien accepté par l’organisme d’autre part (sans exercer des effets délétères sur la
santé humaine) (García-Ruiz et al., 2008 ; Kempf et Zeitouni, 2009).
Beaucoup de groupes de recherches ont étudié l’activité antimicrobienne des extraits de
plantes médicinales telles que fennel (Foeniculum vulgare), peppermint (Mentha
piperita),thyme (Thymus vulgaris), ils ont trouvé que ces extraits sont actifs non seulement
contre les bactéries mai aussi contre les champignons, les levures et les virus (Jürgen et al.,
2009 , Huang et al., 2008, Dogruoz et al.,2008, Deliorman-Orhan et al.,2012) .
D’autres groupes de chercheurs ont franchi une étape plus loin, ils ont isolé et identifié les
métabolites responsables de l’activité antimicrobienne des extraits de plantes, cette étape
constitue une plateforme pour plusieurs implications incluant l’industries pharmaceutique, la
médecine alternative, et la thérapie naturelle (Huang et al., 2008 , Dar et al.,2012,Ghaima et
al.,2013).

1.6.2. Activité antioxydantes


Il existe de nos jours un intérêt croissant vis-à-vis de la biologie des radicaux libres. Ce
n’est pas seulement dû à leur rôle dans des phénomènes aigus tels que le traumatisme ou
associées au vieillissement mais aussi à d’autres maladies tels que le cancer, les maladies
cardiovasculaires et inflammatoires et la dégénérescence du système immunitaire (Guinebert,
2005).
Les antioxydants sont des substances capables de neutraliser ou de réduire les dommages
causés par les radicaux libres dans l’organisme et permettent de maintenir au niveau de la
cellule des concentrations non cytotoxiques de l’espèce d’oxygène réactive (reactive oxygen

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species,ROS) (Vansant, 2004). Notre organisme réagit donc de façon constante à cette
production permanente de radicaux libres et on distingue au niveau des cellules deux lignes de
défense inégalement puissantes pour détoxifier la cellule (Favier, 2003).

Les antioxydants exogènes.


Contrairement aux enzymes antioxydantes, une molécule d’antioxydant piège un seul
radical libre. Pour pouvoir fonctionner à nouveau, cette molécule d’antioxydant doit donc être
régénérée par d’autres systèmes (Dacosta, 2003) Plusieurs substances peuvent agir en tant
qu'antioxydants in vivo ont était proposés. Elles incluent : la vitamine E, l'acide ascorbique, la
ȕ-carotène, les flavonoïdes, les composés phénoliques,…etc. Elles peuvent stabiliser les
membranes en diminuant leur perméabilité et elles ont également une capacité de lier les acides
gras libres (Kohen et Nyska, 2002).

Les antioxydants endogènes


L’organisme humain possède un système enzymatique, constitué principalement de trois
enzymes: la superoxyde dismutase (SOD), la catalase et la glutathion peroxydase
(GPx)(Avissar et al.,1989).
Ces enzymes ont une action complémentaire sur la cascade radicalaire au niveau du
superoxyde et du peroxyde d’hydrogène, conduisant finalement à la formation d’eau et
d’oxygène moléculaire (Marfak, 2003).

Les chélateurs de métaux


Plusieurs protéines qui circulent dans le sérum peuvent prendre en charge des ions
métalliques libres qui sont potentiellement toxiques, il s’agit de la transferrine et de la
lactoferrine pour le fer et la céruléoplasmine pour le cuivre. Elles agissent comme des
chélateurs et maintiennent les ions métalliques sous forme inactive par rapport à la
combinaison possible avec le peroxyde d’hydrogène (Jacques et André., 2004).

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Chapitre 2 : Description de la plante « Urtica dioica »


2 .1 Historique
Vénérée par les anciens peuples indo-européens des milliers d’années avant l'ère
Chrétienne, mais souvent méprisée par le citadin, cette plante pourtant exceptionnelle de par
la qualité de ses protéines, de sa richesse en vitamines et en minéraux, a été largement utilisée
dans le monde rural et principalement dans les pays froids tels que la Scandinavie, l'Ecosse, la
Prusse. Elle occupe une place particulière dans la culture allemande, notamment au nord de
l’Allemagne où on l’a cultivée jusqu’à la seconde guerre mondiale et commercialisée comme
n’importe quel légume. En ce XXI siècle, la tendance est le retour au « naturel » .plutôt que
de produire des substances de synthèse. (Bernard B .,2010).
On s’intéressé de nouveau aux éléments issus directement de notre environnement. C’est
pourquoi des études se multiplient notamment sur des plantes indigènes .certaines de ces
plantes ont la réputation d’être une panacée et d’autres un « produit miracle » :l’ortie dioïque
ou (Urtica dioica L.) a l’originalité de correspondre à ces deux catégories donc il ne faut
surtout pas s’arrêter à la première impression liée au contacte de cette plante qui provoque une
piqure douloureuse. (Bertrand et Jeanne.,2000).
C’est sans doute ce qui explique que l’ortie est tomber un peu dans l’oubli. On redécouvre
actuellement ses qualités ainsi que ses nombreuses applications dans des domaines aussi
variés que thérapeutiques, textiles, culinaires ou agricoles. Toutes raisons suffisantes pour
l’étudier afin de découvrir ou redécouvrir ce que cette plante sauvage peut nous apporter.
(valerie2010).

Chapitre 2 : Description de la plante « Urtica dioica » Page 13


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Antiquité : Préhistoire :
Plante très appréciée par Rapidement domestiquée et sans
les grecques et consommée aucun doute l’un des premiers
uniquement en période de légumes.
famine par les Romains. Cultures ou emplacements réservés à
l’ortie
Moyen âge :
Plante médicinale cultivée dans les
monastères et consommée lors des
grandes famines.
Plantations destinées à l’alimentation
Louis XVI : animale(Bezangeret al.,1980)
Consommée par les paysans
français en soupe et préparée
comme des épinards

VIIIème siècle :
Plante étudiée à l’école de Salerme
(1ère faculté de médecine) « l’ortie,
aux yeux du peuple herbe
méprisable, tient dans la médecine
XIXème siècle :
A permis aux irlandais de une place importante »
résister à la grande famine
provoquée par le mildiou
de la pomme de terre.
Cultivée pour sa fibre
textile mais plante
méprisée et ignorée par la
médecine.
Aujourd’hui :
Plante alimentaire, médicinale,
textile, tinctorale, fourragère……..

Figure 2 : Historique d’Urtica dioica (Bernard B.,2010)

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2.2-Dénomination de l’ortie
a-nom vernaculaire arabe

Plusieurs appellations en arabe ont été citées par Beloued (2001) dont parmi :Horaig, Bent en
nar, Bou zegdouf.

b – non vernaculaire français :

Ortie se disait Urtica en latin, mot venant lui-même du verbe urere signifiant le verbe bruler
faisant allusion aux piqûres brûlantes des poils (Beloued,2001) .

Le nom d’espèce dioïca, dioïque en français concerne un végétal dont les fleurs males et
femelles sont portées par des pieds différents (Valnet, 1992 ; Bertrand, 2008).

Ortie dioïque, grande ortie (ortie commune, ortie vivace, ortie majeur, ortie féminine ou ortie
femelle, ortie de grain, ortie a tige rouge) (Bertrand, 2008 ; Fleurtin, 2008).

2.3 Origine et aire de répartition

Originaire d’Eurasie , l’ortie s’est répandue dans toutes les régions tempérées du monde. On
la rencontre plus en Europe du sud, en Afrique du nord, en Asie et largement distribuée en
Amérique du nord et du sud (Brisse et al.,2003).

2 .4 Classification et caractères botaniques

L’ortie dioique, genre urtica espèce dioica , appartient à la famille des Urticacées. Cette
famille comprend près d’une cinquantaine de genres et plus de 700 espèces, elle est présente
partout dons le monde. on distingue les Urticacées avec poils urticants (genre urtica) ou sans
(genres Parietaria et Boehmeria) (Apgil, 2003). Une trentaine d'espèces présentes dans le
monde sauf à Madagascar et en Afrique du Sud où l'ortie est absente. (Bombardelli,
Morazzoni, 1997).

Urtica dioica (grande ortie) la plus commune en France ; Urtica urens (ortie brûlante) ;
urticaPilulifera (ortie à pilule, ortie romaine) ; Urtica membranacea (ortie à membrane)
(Valnet ,1992; Tessier, 1994 ;Diederiches, 2005 ;Moutsie, 2008).

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Selon Quezel & Santa (1963), la classification qu'occupe Urtica dioica dans la
systématique est la suivante:

Tableau2 : Classification d’Urtica dioica (Quezel & Santa .,1963),

2 .5- Description générales

L’ortie est une plante herbacées vivace, vigoureuse et à longue durée de vie par un
rhizome jaune rampant, nitrophile, couverte de poils crochus irritants elle peut atteindre 1,50
mètre de haut (Beloued,2001).

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Figure 3 : Originale :Urtica dioica

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2.5.1 La feuille :

Urtica dioica est constituée de feuilles simples charnues, tombantes dentelées, grossièrement
en forme de cœur, et la tige sont recouverts de poils urticants blanc (Alternatine medicine
review,2007). Les feuilles simples à long pétiole sont opposées deux à deux, de couleur vert foncé
en raison de leur richesse en chlorophylle (schaffner,1992 ; moutsie,2008).

Figure 4 : Feuille d’Urtica dioica (schaffner,1992).

2.5.2la tige

Dressée, velue, non ramifiée et quadrangulaire portant des poils urticantes et des poils courts,
très fibreuse porte des feuilles opposes ovales, acuminées fortement dentées sur les bords, à grosse
dents ovales- triangulaires (Schaffner, 1992).

2.5.3Les fleurs :
Sont déposées en grappes ramifiées, allongées et pendentes,les grappes se situent à l’aisselle des
feuilles comme déjà dit, la grande ortie et dioique car elle porte les fleurs femelles et male sur des
plants différents, alors que l’ortie brulante est monoique (boullard,2001 ; fleurentin, 2008).
 -Fleurs femelles : Elles ont 4 sépales et un ovaire velu de couler verdâtre, les grappes
qui les portent pendent, en particulier lorsque les graines se forment, elles sont
dépourvues de nectar (moutsie,2008).

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 Fleurs male : Elles ont 4 sépales et 4 étamines, elles sont portées par longues grappes
serrées très rameuses, développées par paires, à l’aisselles des feuilles. Chaque
étamine libère environ 15000 graines de pollen jaune, à la réputation allergisante
(moutsie, 2008).

 -La floraison est estivale, soit du printemps jusqu’au début d’automne (Fletcher,
2007).

Figure5 : Fleur d’Urtica dioica (moutsie, 2008).

2.5.4 Le fruit et la graine

Le fruit d’urtica dioica est constitué d’un akène ,formé dans un calice persistant, contient
une graine provenant des panicules à maturité,leur couleur sable à jaune – brun, de forme aplatie,
ovoïde et pointue,mesure 1.0 à 1.5 mm de long sur 0.7 à 1.0 mm de large. Son extrémité pointue
porte des restes de stigmates pénicillés. Ces fruits sont très souvent entourés de deux petites feuilles

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extérieurs, étroites,et de deux feuilles intérieurs plus grandes,larges et de couleurs vertes – ou de


leurs restes (wichtl et anton,2003).

2.5.6 Les racines


Ce sont des rhizomes – tiges souterraines, jaunâtres, traçants et abondement ramifier qui
développent chaque année de nouvelles pousses, d’où le caractère par fois envahissant de l’ortie ils
fixent l’azote de l’aire grâce à l’action de micro – organismes (Rhizobium frankia ) qui vivent en
symbiose avec l’ortie (moutsie,2008).

figure6 : Racine d’Urtica dioica (moutsie,2008).

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2.5.7 Les poils (L’action urticante)


L’action urticante est due au liquide contenu dans les poils et qui est libéré au moindre
choc qui casse leur extrémité, les transformant ainsi en une véritable aiguille hypodermique. Ce
liquide contient de l’acétylcholine, de l’histamine et d’après des travaux publiés en 1990. Les poils
urticant contiennent de l’histamine, de l’acide formique, de l’acide acétique, de l’acétylcholine, de
l’acide butyrique, que des leucotriénes,de la 5-hydroxytryptamine ( sérotonine ) ainsi que d’autres
substances irritantes (fleurentin,2008).

Figure7 : Poil urticante d’Urtica dioica (fleurentin,2008).

2.6 Biotope et Caractères écologiques

L’ortie est une plante cosmopolite qu’on trouve dans le monde entier. C’est aussi une plante
rudérale. Ce qui signifie qu’elle apprécie les endroits pollués qu’elle se charge d’assainir. En
tant que plante nitrophile, elle suit la culture humaine et pousse spontanément jusqu’à 2500m
d’altitude, particulièrement sur les sols contaminés par les engrais (Preston et al .,2002).

Agissant comme un régulateur d’azote, c’est une plante bio –indicatrice.au moment de sa
décomposition, elle libère l’azote sous forme assimilable, ainsi disponible pour les plantes. sa
place dans l’assolement d’une exploitation, pourrait résoudre en partie les problèmes liés aux

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excès de nitrates dans les sols pollués .Elle peut etre considérée comme une plante Culture
Intermédiaire Piège à Nitrates (CIPAN)(Petiot et al.,2010). Elle se produit dans une grande
variété d’habitat, comme les clairières des bois, les prairies non managé, broussailles, haies,
bords des routes, jardins et champs. Elle est capable même de pousser au sein de vieux tas de
ferraille. On la trouve plus rarement dans les régions de natures vierge(Pojar et Kinnon,
1994).

L’ortie également qualifiée de plante ferreuse au premier degré, régularise la teneur en fer du
sol et aussi bénéfique pour toutes les autres plantes qui y poussent. Elle capte les métaux
lourds dans sa partie racinaire, on n’en retrouve pas dans les feuilles mais un peu dans les
racines. Elle élabore le soufre, véhicule le potassium et le calcium (Bertrand et Jeanne,
2008). Elle fait partie du groupe des plantes photosensibles. Grace à son appareil
photosynthétique, elle est en mesure de subsister dans les conditions de luminositè très
variables (Bertrand et al., 2004)

2.7 La Phytochimie d’urtica dioica


Les propriétés médicinales des plantes sont dues à des composés chimiques. Parmi ces
derniers nous avons de nombreux composés appelés métabolites primaires et qui sont
indispensables à leurs existences, ceux –ci englobent des protéines, des lipides, des fibres
alimentaires et des hydrates de carbone qui servent à la subsistance et à la reproduction, non
seulement de la plante elle –même mais encore des animaux qui s’en nourrissent. De plus, les
plantes synthétisent aussi une gamme extraordinaire d’autres composés appelés métabolites
secondaires dont la fonction est loin de faire l’unanimité (Cox et al.,1994).

2 .8 Action biologiques d’Urtica dioica


2 .8.1Action antimicrobienne d’urtica dioica
Quelle que soit leur concentration, les extraits aqueux d’orties possèdent une activité
antimicrobienne remarquable contre les bactérie grame-positif et grame-négatif lorsqu’on les
compare à de forts composés antimicrobiens standards tels que le nitrate de
micronazole,l’amoxicilline-acide clavulinique et l’afloxacine (Gulçinet al.,2003)

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2 .8. 2Action antioxydante d’urtica dioica


Les qualités antioxydantes de l’ortie ont pu étre mises en évidence par un certain nombre de
chercheurs dont parmiToldyet al. (2005). Ce pouvoir se révèle efficace vis-à-vis de différents
systèmes oxydatifs in vitro(Cetinus et al.,2005).
Les composantsphénoliques apparaissent comme responsables de l’activité antioxydantes de
l’extrais aqueux d’orties. Les divers mécanismes antioxydants de ces extraits peuvent etre
attribues à leur forte capacité à donner de l’hydrogéne, à leur capacié à chélater les métaux et
leur efficacité à piéger le peroxyde d’hydrogène, les superoxydes et les radicaux libres.
Une étude de Cetinus et al. en 2005 a démontré que les extraits de feuilles d’urtica dioica,
administrés en prétraitement, diminuent le stress oxydatif généré dans les muscles par la mise
en place d’un garrot. Ceci suggére que l’ortie est à l’origine d’une protection des cellules
contre le stress oxydatif chez les rats(Cetinus et al.,2005)
C’est pourquoi l’extrait aqueux d’ortie peut étre utilisé comme une source naturelle
d’antioxydants, en tant que complément alimentaire possible ou dans l’industrie
pharmaceutique.(Cetinus et al.,2005).

2.9 Principales utilisations thérapeutiques


2 .9.1 Utilisation thérapeutique traditionnelle
L'ortie est un remède traditionnel utilisé depuis des années contre l'anémie et le manque
d'énergie: on dit que c'est un excellent fortifiant grâce à sa haute teneur en fer et autres
minéraux. On dit aussi qu'elle stimule les fonctions digestives (lourdeurs et crampes
d'estomac) (Wichtl et Anton, 2003). La tisane d'ortie est toujours proposée par les
phytothérapeutes comme remède traditionnel pour la goutte et les rhumatismes. En
Allemagne, la tisane d'ortie est utilisée comme diurétique léger, mais elle n'est pas
suffisamment puissante pour être associée à un traitement de l'hypertension ou les problèmes
cardiaques. Alors qu'en Russie, l'ortie est aussi employée pour les troubles biliaires et
hépatiques (Valnet, 1983)

2 .9 .2 Utilisation thérapeutique actuelle


L'ortie dioïque appartient au monopole pharmaceutique. Elle est inscrite sur la liste des
plantes médicinales retenues comme telles par la Pharmacopée dans le monde
entier.Aujourd'hui les propriétés médicinales de l'ortie sont reconnues de tous. La plupart des
pratiques populaires ancestrales ont été confirmées par l'analyse et l'expérimentation. De nos
jours, l'ortie rentre dans la composition d'une multitude de médicaments allopathiques et les

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recherches se poursuivent et viennent toujours confirmer certaines utilisations empiriques


(Cazin, 1997).

2 .9.3Les contre-indications
L'ortie ne doit pas être consommée en cas :
 d'oedème par rétention due à une insuffisance cardiaque ou rénale. Tout comme le
millepertuis,
 l'ortie est incompatible avec un certain nombre de traitements médicamenteux,dont elle
entrave ou au contraire accentue l'action. En particulier les diurétiques, les anti-
inflammatoires, les anticoagulants, les sédatifs, de même que la digitaline et les traitements
contre l'hypertension.
 Pour ce qui concerne le diabète, si la tradition considérait l'ortie comme l'un de ses remèdes,
les études cliniques sont divergentes.
 Il n'est pas conseillée aux femmes enceintes ou qui allaitent, ainsi qu'aux enfants de moins de
12 ans.(Horde, 2014).

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Tableau3 : Propriété thérapeutique d’urtica dioica


Propriétés Thérapeutiques Actions Réferences
Traitement de cancer Les effets de la racine d’ortie dans - Durak et al., 2004.
prostatique et d’hypertrophie le traitement de l’HBP. (un effet - Hoffman, 2006
bénigne de la prostate. comparable à celui de la - Konrad et al., 2000
tamsulosine). - Safarinejad, 2005
- Schneider et Rubben, 2004
Les racines d'ortie peuvent - Blumenthal, 2000
produire des réponses hypotensives - Broncano, 1983.
à travers des effets vasodilatateurs, - Legssyer et al., 2002.
Hypotenseur par la libération de l'oxyde d'azote - Newall et al., 1996.
endothélial et par l'ouverture des - Tahri et al., 2000.
canaux potassiques, et à travers une - Testai et al., 2002
action inotrope négative
- Blumenthal, 2000.
- Tahri et al., 2000
Diurétique Augmente le débit urinaire
Elimination des toxines
accumulées dans l'organisme (urée-
ions de chlorure). La feuille aide à Turkdogan et al., 2003
Hépato-protectrice, Dépurative, assainir autant la lymphe que le - Yener et al., 2008.
sang en diminuant l’acidité tout en
régulant les facteurs
inflammatoires.
Anti-anémique, Anti-agrégation Antifatigue grâce à la forte teneur - El houari et al., 2006
plaquettaire en fer contenu dans la chlorophylle
des feuilles.
Utile dans le traitement de l'allergie - Gulcin et al., 2004
Anti-allergique, au pollen, traitement de longue - Ilhami et al., 2004
Anti-oxydante durée. Effets sur les récepteurs clés - Mittman, 1990.
et les enzymes associés à la rhinite - Roschek et al., 2009
allergique(feuilles)
Activité inhibitrice sur un oedème - Akbay et al., 2003
de patte de rat des - Capasso et al., 2003
Anti-inflammatoire,
polysaccharidique de l’extrait - Glusker et Rossi, 1986
Immunostimulateur aqueux des racines. Une activité - Wagner, 1994
immuno-stimulatrice des
flavonoïdes glycosides des feuilles
sur les neutrophiles
Effet sur la maturation des cellules - Broer et Behnke, 2002
Traitement de rhumatismes et dendritiques myéloïdes humaines, - Wang et Wei, 2001.
Arthrose avec diminution de l’induction la
réponse des cellules T primaires du
rhumatisme articulaire.
Consolidation des cartilages grâce
à sa richesse en Silice (surtout les
racines).
Effet sur la fonction cérébrale et La feuille d’ortie est capable de Wichtl et Anton, 2003.
la mémoire diminuer la transcription des
facteurs de l’inflammation, et de
stimuler la performance cérébrale
Alopécie (chute des cheveux) Stoppe la chute des cheveux. - Davis, 1982
(surtout les
racines)

Chapitre 2 : Description de la plante « Urtica dioica » Page 25


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Chapitre 3: Matériel et méthodes


3 .1-Matériel
3.1.1Matériel végétal
L’intérêt de ce travail est la valorisation d’une plante médicinale (Urtica dioica)
poussant à l’état spontané dans la région de Tlemcen par l’étude de son activité
antimicrobienne et antioxydante.
La plante étudiée été choisie essentiellement sur la base de leur intérêt et leur
fréquence d’emploi grâce à l’enquête ethno-pharmacologique effectuée au cours de cette
étude auprès des tradi-thérapeutes, des herboristes et des personnes utilisant ou vendant les
plantes médicinales.

3 .1.2 Collecte du matériel végétal


Le matériel végétal utilisé est constitué des feuilles et tiges d’Urtica dioica récoltée dans
la région de chetouane tlemcen en mars 2016.
Le matériel végétal fraîchement collecté a été séché sur du papier à l'ombre, à température
ambiante et dans un endroit sec à l'abri de l'humidité pendant quelques jours jusqu’au moment
de préparation des extraits (Laouer et al., 2003).

3 .2 Méthodes de préparation de l’extrait d’Urtica dioica


Les feuilles et les tiges d’Urtica dioica ont été utilisées dans la préparation des
extraits aqueux par décoction selon la méthode décrite par Kaneria et al. (2012) .
On a mis 10g des parties étudies dans 100ml d’eau distillé dans 1érlaine au bain marie
pendant 20min sur une plaque chauffante a t°=200 C°.
Une foi l’extrait prêt on a filtré deux foi la première avec un papier filtre et la deuxième par
un papier 0,22 mm la décoction est centrifugé pendant 5min a 2000g. La conservation du
surnageant récupéré a été dans des tubes a vice stérile au réfrigérateur (4-6°C) pour éviter
tout risque de dégradation des extraits due à l'action de l'air.

Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 26


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3.3. Détermination de l’activité antibactérienne des extraits étudiés


La détection des propriétés biologiques nécessaires pour la survie des plantes est parmi
les bases dans la recherche de propriétés biologiques similaires pour combattre différents
micro-organismes responsables de plusieurs maladies infectieuses chez l’homme et l’animal.
Ces recherches ont tendance à faire face à la résistance aux antibiotiques des micro-
organismes pathogènes (Miguel, 2010).
Deux méthodes différentes ont été utilisées pour la détermination de l'activité
antimicrobienne, in vitro : une méthode de diffusion de disque dans un milieu gélosé et la
méthode de la concentration minimale inhibitrice. Tous les tests ont été répétés trois fois.

3.3.1. Nature, origine et conservation des souches

L’activité antibactérienne des extraits étudiés a été testée sur 04 souches pathogènes
(Tableau .3)
Tableau 4 : Nature et origine des souches testées.

Bacteria Type de la bactérie Origine


Escherichia coli 25922 Bacille Gram – Laboratoire de
Bacillus subtilus 6633 Bacille Gram+ microbiologie, Institut de
Micrococcus luteus Cocci Gram- biotechnologie et bio-
Staphylococcus aureus 29213 Cocci Gram+ ingénieur, Université
d’Algarve, Portugal.

3.3.2. Mise en évidence du pouvoir antibactérien des extraits étudiés

3.3.2.1. Méthode de diffusion sur milieu gélosé

- Principe

La méthode de diffusion très utilisée en microbiologie (antibiogramme et


antifongigramme), repose sur la diffusion du composé antimicrobien en milieu solide. Cela
consiste à mettre la substance inhibitrice dans un puit tracé sur la gélose inoculée par la
souche cible au préalable.
La substance inhibitrice diffuse dans le milieu en provoquant un gradient de concentration
décroissant autour du puit. Ainsi, la bactérie se développera si la concentration en antibiotique
est inférieure à la concentration minimale inhibitrice ; ce qui se matérialisera par l’apparition
d’une zone circulaire d’inhibition de la croissance bactérienne autour du disque, et, en
fonction du diamètre d’inhibition, la souche du microorganisme sera qualifiée de sensible,

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d’intermédiaire ou de résistante. Dans la technique de diffusion, il y a compétition entre la


croissance du microorganisme et la diffusion du produit à tester (Broadasky et al., 1976 ;
Nicolas & Daniel, 1998).

- Procédure

L’activité antibactérienne des extraits de plantes étudiées a été déterminée par diffusion sur
milieu gélosé, suivant le protocole décrit par Hazzit et al., (2009) qui utilise 100 µL d’une
suspension contenant 2 × 108 UFC/mL de microorganismes à tester pour inoculer des boîtes
de Petri coulées avec 15 mL de milieu Mueller-Hinton gélosé stérile. Un volume de 4µL a
été mis dans les puits tracés sur la gélose molle déjà inoculée avec les microorganismes à
tester. Un puit imprégné avec 30µg de chloramphénicol (control positif) ont été ajoutés. Les
boîtes de pétri ont été conservées à 4°C pendant 2h et ont été ensuite incubées à 37°C pendant
24h. Les diamètres des zones d'inhibition (mm) sont mesurés, y compris le diamètre des
disques.

3.3.2.2. Détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI)

- Principe

Selon Laouer et al., (2003) cette technique consiste à inoculer, par une suspension
bactérienne, un milieu gélosé contenant une gamme de concentrations décroissantes en
extraits de plantes étudiées. Après incubation, l’observation de la gamme permet d’accéder à
la Concentration Minimale Inhibitrice (CMI), qui correspond à la plus faible concentration en
extraits capable d’inhiber la croissance bactérienne visible.
Elle mesure donc, un effet bactériostatique et ne renseigne pas sur l'état de la population
bactérienne, ne permettant notamment pas de préciser si elle a été tuée en partie ou totalement
ou si elle a seulement cessé de se multiplier. Il convient de noter que lorsqu’une bactérie se
montre sensible à un antibactérien, ce dernier est susceptible d’être utilisé comme traitement
de ce type d’infections (Bergogne-Bérézin & Brogard, 1999).

- Procédure

Suivant les recommandations du Comité Américain des Normes du Laboratoire Clinique


(CLSI, 2006) tous les tests ont été effectués dans le milieu gélosé de Mueller Hinton.

Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 28


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100µL d’une suspension bactérienne dont la concentration finale a été ajustée à 5 × 105
UFC/mL sont inoculés sur des boites de Pétri contenants des concentrations bien déterminées
en extraits (1/250, 1/400, 1/500, 1/1000, 1/2000, 1/4000, 1/5000, 1/10000, v/v) mélangées
dans le milieu gélosé. Ensuite les boites sont incubées pendant 24h à 37°C.

3.4. Mesure du pouvoir antioxydant des extraits étudiés

La capacité antioxydante des extraits étudiés a été évaluée dans ce travail par une série
de 03 tests visant la détermination du piégeage du radical 1,1-diphenyl-2-picrylhydrazyl
(DPPH), du piégeage du radical de l’acide 2,2-azino-bis-3-ethylbenzothiazoline-6-sulfonique
(ABTS+) et du pouvoir chélateur des ions ferriques.

3.4.1. Piégeage du radical DPPH

La méthode de piégeage du radical de 1,1-diphenyl-2-picrylhydrazine (DPPH) a été


décrite pour la première fois par Blois (1958).

- Principe
A température ambiante, le radical DPPH présente, en solution alcoolique, une intense
coloration violette qui disparaît au contact d’une substance donneuse de protons figure8 Cette
décoloration met en évidence le pouvoir antioxydant d’un échantillon par sa capacité à piéger
le radical libre et se traduit par une diminution de l’absorbance à 517 nm (Moon &
Shibamoto, 2009).

Figure8: Réaction entre le radical DPPH et l’antioxydant pour former le DPPH stable
(Moon & Shibamoto, 2009).

Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 29


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- Procédure

La méthode utilisée pour l’évaluation du piégeage du radical DPPH par les extraits des
plantes étudiées est celle décrite par Dandlen et al. (2010).

Après la préparation des dilutions des extraits dans de l’eau distillée, on prend 25µL de
chaque extrait qu’on met dans un tube Eppendorf et on additionne 975 μl de la solution de
DPPH (à 60µM). Le mélange réactionnel est immédiatement agité avant d’être placé pendant
60 min à l’obscurité et à la température ambiante du laboratoire. L’absorbance du milieu
réactionnel a été mesuré à 517 nm en utilisant un spectrophotomètre contre un control négatif
(contenant de l’eau distillée au lieu de l’extrait). Chaque test est répété trois fois.

Le pourcentage d’inhibition du radical de DPPH a été calculé suivant la formule :

PI = [(A0 − A1)/A0] × 100

avec :

PI: pourcentage d’inhibition.


A0 : absorbance du control (sans échantillon)
A1 : absorbance de l’échantillon après 60 min

L’étude de la variation de l’activité antiradicalaire en fonction de la concentration des


extraits permet de déterminer la concentration qui correspond à 50% d’inhibition (IC50). Une
faible valeur d’IC50 correspondant à une grande efficacité de l’extrait.

3.4.2. Piégeage du radical ABTS+

- Principe

Dans la méthode ABTS (sel d’ammonium de l’acide 2,2’-azinobis-(3-


éthylbenzothiazoline- 6-sulfonique), l’activité antioxydante totale d’une molécule est déduite
de sa capacité à inhiber le radical ABTS+. L’obtention du radical cation ABTS+ résulte du
contact de l’ABTS avec une enzyme de peroxydation qui est la peroxydase metmyoglobine
(Miller & Rice Evans, 1997) en présence de H2O2 ou d’un oxydant, le dioxyde de manganèse
(Benavente-Garcia et al., 2000 ; Miller et al, 1996) ou le persulfate de potassium (figure9)
(Moon & Shibamoto, 2009).
Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 30
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Cette formation se traduit par l’apparition d’une coloration verte bleue intense. En
présence d’un donneur d’hydrogène (agent antioxydant), le passage du radical ABTS+ à la
forme non radicalaire s’accompagne de la disparition de cette coloration mesurée à une
longueur d’onde de 734 nm (Lien et al, 1999 ; Re et al., 1999).

Figures 9: Formation de l’ABTS+ par un oxydant persulfate de potassium (Moon &


Shibamoto, 2009).

- Procédure

Suivant le protocole de Aazza et al. (2011) le radical ABTS+ est produit par réaction
entre une solution aqueuse d’ABTS (7 mM) et une solution de persulfate de potassium
(K2S2O8, 2.45mM), utilisé comme oxydant. Ce mélange est agité pendant 16 h à l’obscurité
puis dilué par l’éthanol jusqu'à obtenir une absorbance de 0.700 à 734 nm.
Un volume de 990 μl de cette solution d’ABTS+ est ensuite mélangé avec 10 μl des
différents extraits étudiés à différentes concentrations. Après 6 min d’incubation à
température ambiante, l’absorbance du mélange est mesurée à 734 nm en utilisant un
spectrophotomètre contre un blanc (témoin négatif). Le calcul du pourcentage d’inhibition
permet d’exprimer cette activité antiradicalaire en IC50 comme décrit précédemment pour le
DPPH.

Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 31


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3.4.3. Pouvoir chélateur du fer

Le fer est un élément essentiel pour le bon fonctionnement physiologique, mais l’excès
de cet élément peut causer des dommages à la cellule. En raison de sa forte réactivité, le fer
est connu pour son grand rôle pro-oxydant vis-à-vis de l’oxydation des lipides (Gulcin, 2012).

- Principe

Un des mécanismes de l’action anti-oxydative est la chélation de la transition des ions


métalliques. Cette transition stimule la peroxydation des lipides par la participation à
l’accélération de cette peroxydation, en l’hydro-peroxyde lipidique en d’autres composés
aptes à enlever l’hydrogène et aussi par la perpétuation de la peroxydation des lipides
(Miguel, 2010).

Pour évaluer le pouvoir chélateur d’un extrait donné, le composé stabilisant le plus utilisé
est la ferrozine figure10 (Gulcin, 2012). En effet, la ferrozine forme avec le fer libre, présent
dans un milieu réactionnel, un complexe ferrozine-Fe2+ de couleur violette intense. La
quantification de ce complexe par spectrophotométrie à 562 nm dans un milieu de
concentration connue en fer, renseigne sur la quantité de fer non chélatée et donc sur la
capacité des extraits à chélater cet élément. Plus la coloration de la solution contenant l’extrait
testé est claire, plus le pouvoir chélateur est important (Zhao et al., 2006).

Figure 10 : Structure chimique de la ferrozine (Gulcin, 2012)

Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 32


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- Procédure

Suivant le protocole décrit par Wang et al. (2004), un volume de 100 μl des extraits à
différentes concentrations est ajouté à 50 μl de Chlorure de fer (FeCl2, 4H2O, 2 mM). Après
une agitation vigoureuse et un repos de 5 min, 100 μl de ferrozine (5 mM) sont ajoutés, suivis
de 2.75 mL d’eau distillée. Le mélange est laissé au repos pendant 10 min à température
ambiante et l’absorbance est mesurée à 562 nm contre un blanc (sans ferrozine). Les résultats
permettent de calculer le pourcentage d’inhibition et d’exprimer cette activité en CI 50 comme
décrit précédemment pour le DPPH.

Chapitre3 : Matériels et Méthodes Page 33


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Chapitre 4 : Résultats et discussion


4.1 Mesure du pouvoir antioxydant des extraits d’Urtica dioica

Le stresse oxydatif est un déséquilibre de la balance oxydants / antioxydants en faveur des


oxydants, entrainant des dommages cellulaires (Atamer et al.,2008). Il correspond à une
perturbation du statut oxydatif intracellulaire, induite soit par production de radicaux libres,
soit par diminution de la capacité de défense antioxydant (Dfraigne et Pincemail,2008).

Les radicaux libres sont des espèces chimiques qui possèdent un ou plusieurs électrons
célibataires sur leurs couches externes, rendant cette espèce chimique beaucoup plus réactive
que l’atome ou la molécule dont ils sont issus (Maritim, 2003).

En effet les sources de radicaux libres sont très variées : la pollution, le tabac, les rayons
UV, les radiations et les métaux toxiques(cuivre, chrome) (Favier,2006 ;Uttara et al.,2009),
ce qui provoque un stress oxydative la cause de plusieurs problèmes de santé comme la
maladied’Alzheimer(Smith et al.,2004), maladie de Parkinson(Bolton et al.,2000), le diabète
et l’asthme (Edris, 2007). Labalance cellulaire des radicaux libres est maintenue par
différents antioxydants (Raut&Karuppayil, 2014).

L’antioxydant peut agir sous différents mécanismes comme le piégeage des


radicauxlibres, par la décomposition des radicaux libres et par la chélation des ions
métalliques (Camet al., 2009).

L’activité antioxydante exprime la capacité de réduction des radicaux libres. A travers


l’étude bibliographique, il apparait clairement qu’une seulméthode ne suffit pas pour
caractériser une prévision complète de l’efficacité antioxydante (Rolland, 2004).

Le pouvoir antioxydant des molécules peut être évalué soit de façon in vivo, sur
desorganismes vivants, soit in vitro, en utilisant des tests qui miment le
phénomènephysiologique. Pour évaluer l’activité antioxydante, in vitro, des aliments, extraits
naturels etantioxydants commerciales, différentes méthodes ont été développées (Alam et al.,
2013).

L’utilisation de plus d’une méthode est donc nécessaire pour cela nous avant choisi les
tests de DPPH, ABTS et la pouvoir chélateur de fer afin d’évaluer l’activité antioxydante de
nos extraits de plantes ; ceci nous permettra de mieux généraliser les résultats.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 34


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4..1.1 Teste de piégeage du DPPH

La diminution de l'absorbance du radical DPPH provoqué par des antioxydants est due à
la réaction entre les molécules antioxydantes et du radical, qui a comme conséquence le
balayage du radical par donation d'hydrogène. Ceci est visualisé comme décoloration de
pourpre au jaune (Duh et al., 1999; Chang et al., 2002; Gülçin et al., ; Ebrahimzadeh et
al., 2015). le virage vers cette coloration et l’intensité de cette coloration dépond de la nature,
la concentration et la puissance de la substance anti-radicalaire (Rolland, 2004), celui-ci
estsouvent utilisé pour la rapidité des résultats comme il est employé pour le criblage des
molécules douées d'activités antioxydantes présentes dans les extraits des végétaux (Yi et al
.,2008 ; Nabavi et al., 2010).

Les résultats obtenus lors du test de mesure de la réduction du radical DPPH pour les
feuilles et les tiges d’Urticadioicasont représentés dans les figures 11 et12, respectivement.

A partir de la variation du pourcentage de réduction du DPPH et en fonction de la


concentration de l’extrait des feuilles et des tiges, nous avons pudéterminer graphiquement
l’IC50 qui est défini comme étant la concentration de l’extrait brut des métabolites secondaires
nécessaire pour la réduction de 50% de radical DPPH.

Dès le premier constat, il apparait clairement que nos résultats ne présentent aucune
valeur d’IC50 pour les concentrations étudiées. Donc à0,5mg/ml d’extrait de tiges on remarque
que l’activité inhibitrice du radical DPPH n’aatteint que 25% d’inhibition et même à 1mg/ml
d’extrait de feuilles l’activité n’a pas dépassé les 35% d’inhibition du radical DPPH.

Selon Gordon(1990), le pourcentage d’inhibition augmente avec la substitution des


mono-phénols avec le groupement hydroxyle en position ortho.

Le pourcentage d’inhibition du radicalDPPH augmente avec l’augmentation de la


concentration des extraits des plantesétudiées. Le même constat a été fait par plusieurs auteurs
dont parmi Bounatirou et al. (2007) ; Aazza et al.,(2011) et Priya et al.,(2012).

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 35


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Figure11 : Pourcentages d’inhibition du radical libre DPPH• en fonction des différentes


concentrations de l’extrait des feuilles d’Urticadioica.

Figure 12 : Pourcentages d’inhibition du radical libre DPPH• en fonction des différentes


concentrations de l’extrait des tiges d’Urticadioica

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 36


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En étudiant la décoction et l’infusion de l’ortie Albayrak et al. (2012) ont enregistré


une non efficacité avec des taux maximales ne dépassant les 40% d’inhibition du radical
DPPH avec des concentrations allant jusqu’à 2mg/ml ce qui concorde avec les résultats
enregistrés dans notre étude. De même l’extrait méthanolique de cette plante n’a pas donné
une satisfaction en enregistrant un pourcentage d’inhibition du radical DPPH de l’ordre de
21,18%.

Le même constat a été fait par Deliorman-Orhan et al. (2012) car la décoction de
l’ortie d’origine de Turquie s’est révélé inefficace vis-à-vis du radical DPPH avec un
pourcentage maximal de 21,4 ± 0,2%.

Une étude faite par Gulcin et al. (2004) sur deux types d’extraits aqueux et de l'éther)
d’Urtica.dioica de Turquie en pré et post-floraison. Le constat fait par ces auteurs est que
l’extrait d’éther étaient plusefficace vis-à-vis du radical DPPH que ceux rapportés sur l'extrait
aqueux.

Dans une étude réalisée par Dall’Acqua et al. (2008) l’extrait méthanolique d’Urtica
dioica d’Italie a enregistré la plus faible activité vis-à-vis du radical DPPH (avec IC50 de 419±
10 µg/mL) comparée aux autres extraits de la même région (Rubus ulmifolius avec IC50 de 5,1
± 0,5 µg/mL et Menthapulegium avec IC50 de 8,3 ± 0,5 µg/mL). Malgré cette faible activité
signalée pour Urticadioica mais elle reste plus forte que celle enregistrée dans notre étude.

De même, l’étude réalisée par Güler (2013) sur deux types de macérations (aqueuse et
acide)d’Urticadioicade Turquie a révélé des IC50 plus importants que les notre avec 0,30 et
0,37mg/mL respectivement pour la macération aqueuse et acide de cette plante.

L’étude réalisée par Monfared et al. (2011) une bonne efficacité inhibitrice du radical
DPPH par l’extrait aqueux d’Urticadioica de Turquie (en enregistrant des IC50 de l’ordre de
8,4 ± 0,1 et 11,7 ± 0,2 µg/ml respectivement pour pré et post-floraison) comparé à l’extrait
d’Ether de la même plante (avec des IC50 de l’ordre de 12,4 ± 0,1 et 22,5 ± 0,2 µg/ml).
Comparé à cette étude, Hudec et al. (2007) ont constaté une faible efficacité de l’extrait
aqueux d’Urticadioica quel que soit en post ou préfloraison par contre l’extrait d’éther a
révélé une forte efficacité en post ou préfloraison.

Dans leur étude, Mavi et al. (2004) ont obtenu une IC50 de 335µg/ml ce qui veut dire
l’extrait méthanolique a été plus efficace que la décoction étudiée dans notre cas.

Selon Monfared et al. (2011) la différence d’efficacité d’U. dioica dépends


essentiellement de la région de cueillette et du stade physiologique de la plante.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 37


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L’étude de Joshi et al. (2015) portée sur l’efficacité des différents extraits d’U.
dioicade l’Inde a révélé une bonne efficacité de l’extrait d’acétate d’éthyle vis-à-vis du radical
DPPH en enregistrant une IC50 de 78,99 ± 0,171 µg/ml comparé aux autres extrait qui ont
données des IC50 de l’ordre de 168,2 ± 0,364, 215,96 ± 0,066 et 302,90 ± 0,141 µg/ml
respectivement pour les extraits de n-butanol, Pet-éther et en dernier lieu l’extrait éthanolique,
ce qui en témoigne de l’effet du solvant d’extraction sur l’efficacité inhibitrice de l’extrait.

A cet égard, l'effet inhibiteur du radical de DPPH par l’extrait d’Urtica dioica, étudié
par Gulcin e tal., (2004), Proestos et al. (2006) et Hudec et al. (2007), était similaire à celle
du BHT.Ces auteurs attribuent les propriétés des extrait aqueux et d'éther d’Urtica dioica à
ses composés phénoliques (tels que l’acidegallique, l'acide syringique et l'acide férulique) et
des flavonoïdes (tels que,catéchine hydrate et épicatéchine).

Une étude menée par Khaldi, 2007 sur les flavonoïdes et les tanins isolés des feuilles
d’Urticadioicaa révélé des taux d’inhibition exprimé par des IC50 de 18 mg/ml pour les
flavonoides et 10.45mg/ml pour les tanins.

McDonald et Prenzler (2001) ont constaté que le rapprochement de la polarité des


solvants utilisé dans l’extraction d’U. dioica était la cause des proches résultats d’efficacité
antioxydante vis-à-vis du radical DPPH (avec 0,035mg/mL de différence entre les deux IC50
enregistrés).

L’étude menée par AFIF-CHAOUCHE. (2015) montre une bonne efficacité de


l’extrait flavonoidique avec une IC50 de 3,98mg/ml comparé à l’huile essentielle de la même
plante qui a donné une IC50 de 11,55mg/

4..1.2 Teste de Piégeage du radical ABTS

L’ABTS présente une coloration bleu turquoise lorsqu’il est piégé par des substances
antioxydantes sa couleur vire vers le jaune, le virage vers cette coloration et l’intensité de
cette coloration dépond de la nature, la concentration et la puissance de la substance anti-
radicalaire(Miguel,2010).

Selon Re et al., (1999), la méthode de piégeage du radical ABTS est une


excellenteméthode pour déterminer l’activité antioxydante pour une large diversité de
substances,comme antioxydants donneurs d’hydrogène ou piégeurs de radicaux en phase
aqueuse etd’antioxydant briseur de chaines ou bien comme piégeur de radicaux pyroxylé.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 38


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Les valeurs des D.O enregistré au cours de l’expérimentation ont permis de calculer
lespourcentages d’inhibition du radical ABTS. Ces pourcentages augmentent de
façonproportionnelle en fonction des concentrations des extraits. Ces résultats ont permisde
tracer les courbes des figures 13et14 .et pour les feuilles et tiges respectivement.

A travers ces figures nous remarquons que les deux extraits d’Urtica dioica ont exercé
une bonne activité inhibitrice du radical ABTS avec un pourcentage de réduction d’ordre de
81,78% à la concentration de 3,71 mg/ml d’extrait de feuilles et de 64,93% à la concentration
de 1,68mg/ml d’extrait de tiges.

Les valeurs enregistréesdes IC50 des différents extraits nous donnent une idée sur leurs
efficacités car les feuilles ont donné une IC50 de l’ordre de 0.7728 mg/mL suivi par celle des
tiges avec 1.117 mg/mL.

A travers la recherche bibliographique menée sur l’ortie nous avons constaté que peu de
chercheurs ont testé l'efficacité des extraits de cette plante par le test ABTS.

L’étude menée par Ozkan et al. (2011) montre une bonne efficacité de l’extrait
méthanolique des feuilles d’ortie turque vis-à-vis du radical ABTS qui s’est traduite par une
inhibition équivalente à 40,59mM équivalent trolox /g d’extrait sec. De même l’extrait
méthanolique des feuilles d’ortie de Pologne étudié par Biesiada et al. (2010) a exercé une
efficacité traduite par une inhibition équivalente à 17,3mM équivalent trolox /g d’extrait sec.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 39


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Figure 13:Pourcentages d’inhibition du radical libre ABTS• en fonction des différentes


concentrations de l’extrait des feuilles d’Urticadioica

Figure14 :Pourcentages d’inhibition du radical libre ABTS• en fonction des différentes


concentrations de l’extrait des tiges d’Urticadioica

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En étudiants l’extrait par macération de l’ortie de Tunisie, Sidaoui et al. (2015) ont
obtenu une remarquable efficacité antioxydante par inhibition du radical ABTS par rapport à
la nôtre en enregistrant des IC50 de l’ordre de 0,053mg/mL mais ils jugent insuffisante
comparée à celle de la vitamine C (avec une IC50 de l’ordre de 0,00184mg/mL) et le BHT
(avec une IC50 de l’ordre de 0,00675mg/mL)

L’extrait méthanolique d’ortie de Serbie étudié par Zoran et al. (2012) a aussi révélé
une bonne efficacité (avec des IC50 de l’ordre de 0,02355mg/mL) comparé à nos résultats.

L’étude menée par Kukrić et al. (2012) sur l’extrait ethanolique d’U. dioica originaire
de la république de Srpska a révélé une bonne efficacité antioxydante traduite par une IC50 de
l’ordre de 0,02355 ± 0,00064 mg/mL. Comparée aux antioxydants synthétiques, l’extrait
méthanolique a été 17,2 fois moins efficace que la vitamine C (qui a révélé une IC 50 de
0,00137 mg/mL), 13,7 fois moins efficace que la BHA (qui a révélé une IC50 de 0,00172
mg/mL) et 3,8 fois moins efficace que la BHT (qui a enregistré une IC50 de 0,00627 mg/mL).

Sidaoui et al. (2015) attribue la bonne efficacité antioxydante des extraits d’ortie à leurs
fortes teneurs en polyphénols et flavonoïdes et ils ajoutent que le groupe hydroxyles des
composés phénoliques dont la structure chimique peut fournir les composés nécessaires pour
piéger les radicaux libres.

4.1.3 Pouvoir chélateur du fer

La capacité chélatante de l’extrait est estimée selon la méthode de Dinis et al. (1994),La
complexation de la ferrozine avec le fer résiduel conduit à la formation d’un chromophore
rouge (Fe+2-ferrozine) ayant un maximum d’absorption à 562 nm. ( Yamaguchi et al., 2000)

La capacité chélatrice est très importante du fait qu’elle réduit la concentration de


métaux de transition de catalyseurs de la peroxydation lipidique. En effet, le fer peut stimuler
l’oxydation des lipides par la réaction de fenton, et accélére également cette oxydation en
décomposant les hydroperoxydes en radicaux peroxyles et alcoxyles qui peuvent à leur tour
entretenir la réaction en chaine (Elmastas et al.,2006) il a été rapporté que les agents
chélateurs qui forment une liaison de type a avec les métaux sont actifs comme antioxydant
secondaires car ils réduisent le potentiel redox et stabilisent la forme oxydée de l’ion
métalique(Surech-kumar et al.,2008).

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 41


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L’étude de l’activité chélatante des extraits d’Urtica dioica a révélé une activité presque
similaire pour les feuilles et tiges avec des IC50 de 0.04536 et 0.03641 présenté dans les
figures 15et16.

les études de Chang et al.,(2002)et Halliwell (1991) sur l’extrait aqueux de l’ortie
montre capacité de chélation du Fer de 92% a une concentration de 250 mg de l’extrait.

De même Gulcin et al. (2004) ont remarqué que l’extrait aqueux de l’ortie de Turquie a
démontré une remarquable capacité à fixer le métal (en enregistrant un taux de 92% à la
concentration de 250µg), lui conférant une bonne réputation de protecteur contre la
peroxydation des lipides par la fixation de métaux.

La capacité de chélation du métal est très importante dans une matrice puisqu'elle
permet la réduction de la concentration de la catalyse du métal de transition impliqué dans la
peroxydation de lipide (Duh et al., 1999).

Les variations de l'activité réductrice des radicaux libres, sont, en général, directement
liées aux taux des composés phénoliques présents dans la plante récoltée (Yesilyurt et al.
2008).

Il a été reporté que les agents chélateurs, qui forment des liaisons avec le metal, sont
considéré comme des antioxydants secondaire parce qu’ils réduisent le potentiel redox et par
conséquent ils vont stabiliser la forme oxydée du métal (Gordon, 1990)

L’activité antioxydante de l’extrait hydro-alcoolique de l’Ortie récoltée en Iran a


montré uneIC50 de 88,33 ± 2.88 μg/ml qui est légèrement plus élevée par rapport à celle du
standard,l’acide ascorbique qui a donné une IC50 de 2,8 ± 0,62 μg/ml (Vertikaet al., 2012).

L’analyse chimique d’Urtica dioica montre la présence de la quercétine qui est


considéré comme un très fort antioxydant voir le plus fort antioxydant parmi les antioxydants
des plantes (Marfak, 2003) et la rutine, aussi considéré comme un bon antioxydant, mais dix
fois moins fort que la quercétine(Sokol-Letowskaet al.,2007)

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 42


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Figure 15:Pouvoir chélateur du fer en fonction des différentes concentrations de l’extrait des
feuilles d’Urticadioica

Figure 16:Pouvoir chélateur du fer en fonction des différentes concentrations de l’extrait des
tiges d’Urtica dioica

La comparaison de ces résultats avec celles trouvées avec d’autres plantes éclaircit
l’importance de la capacité des extraits étudiés d’établir des liaisons avec les ions ferreux.

Par ailleurs, Chan et al. (2007) ont montré que l’infusion du thé vert, connu par son
potentiel antioxydant, a donné une activité chélatrice d’environ 42% à une concentration de

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3,3mg/ml. Tandis que des effets chélateurs maximaux de 94% et 92% sont produits par les
extraits aqueux et méthanolique de la santoline à des concentrations de 0,2 mg/ml et 0,45
mg/ml respectivement.

L’activité chélatrice élevée de l’extrait aqueux par rapport à l’extrait méthanolique peut
être expliquée par la solubilité des agents chélateurs dans l’eau. Les résultats de Sahreen et
al. (2010) montrent que les extraits des plantes induisent des effets chélateurs directement
proportionnels à la polarité de leurs solvants

De même et selon Morris (1995) et Brown (1998 , les composés phénoliques s’avèrent
comme de bons chélateurs des ions métalliques, à titre d’exemple, dans une étude menée sur
des extraits de quatorze variétés d’orge, Zhao et al. (2008 ont mis en évidence l’existante
d’une corrélation très faible et non significative entre l’activité chélatante de ces extraits et
leurs teneurs en composés phénoliques.

En étudiant l’effet chélateur des huiles essentielles de Myrtus communis Wannes et al.,
(2010) ont constaté que les fleurs ont exercé un effet chélateur contrairement aux feuilles et
tiges qui n’ont pas démontré une activité chélatante. Ces auteurs expliquent l’efficacité des
huiles essentielles des fleurs par la présence d’eugénol et de méthyl-eugénol, par contre la
faible concentration de ces deux composés dans l’huile essentielle des feuilles n’a pas permis
de chélater le fer.

Singh et al. (2007) ont obtenus de très faibles activités chélatantes des huiles
essentielles d’Ajowan et de Curcuma, en plus des autres huiles essentielles, même avec de
fortes concentrations dépassant 25µL.

Bounatirou et al. (2007)ont constaté que l’huile essentielle de ThymuscapitatusHoff. et


Link.n’a pas démontré une activité chélatante, le même constat a été fait par Sarikurkcu et
al. (2010) en étudiant les huiles essentielles de Thymus longicaulis C. Preslsubsp. longicaulis
var. longicaulis.

Viuda-Martos et al. (2009) attribuent l’absence d’activité chelatante de l’huile


essentielle d’Origan à la forte teneur en carvacrol, qui est incapable de former un complexe
avec le Fe2+.

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4.2 Résultats des testes de l’ Activité antimicrobienne

Les plantes contiennent de nombreux composés doués d’une action antimicrobienne,


cesconstituants comprennent les composés phénoliques, les flavonoïdes, les huiles essentielles
etles triterpenoïdes (Rojas et al.,1992), le pouvoir antimicrobien des extraits de plantes
esttributaire de leurs compositions chimiques(Ben Sassi et al., 2007 ; Naili et al., 2010).

Nous avons étudié In vitro le pouvoir antibactérien des extraits isolés d’Urticadioica par
deux différentes méthodes courantes ; par la méthode de diffusion de puits sur gélose molle
et par la méthode de concentration minimale inhibitrice.

Le diamètre de la zone d’inhibition diffère d’une bactérie à une autre et d’un extrait à
un autre. La variation de l’activité antimicrobienne des extraits explique les variations de leurs
compositions chimiques(boudjouref,2011).

Lesrésultats obtenus dans notre étudepar les deux méthodesutilisées pour le test de
l’efficacité antimicrobienne ont montré que les extraits de feuilles et tiges d’Urtica dioica
n’ont exercé aucun effet antimicrobien vis-à-vis des différentes souches testés.

Des résultats similaires aux notre ont été enregsitrés par Albayrak et al. (2012) car la
décoction et l’infusion d’Urticadioica de Turquie s’est révélée inefficace vis-à-vis des
différentes souches microbiennes testées (Bacillus cereus, Bacillus subtilis, Escherichia coli,
Klebsiellapneumoniae ,Morganellamorganii, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus
aureus, Yersinia enterocolitica, Candida albicans, Saccharomyces cerevisiae) par contre
l’extrait méthanolique a exercé un effet inhibiteur qui s’est traduit par des zones d’inhibitions
de l’ordre de 8mm vis-à-vis de Bacillus cereus, Morganellamorganiiet Pseudomonas
aeruginosa.mais qui est restée aussi inefficace vis-à-vis des autres souches microbiennes
(Bacillus subtilis, Escherichia coli, Klebsiellapneumoniae, Staphylococcus aureus, Yersinia
enterocolitica, Candida albicans, Saccharomyces cerevisiae).

Par contre la décoction de l’ortie d’origine de Turquie et étudiée par Deliorman-


Orhanet al. (2012)a révélé des CMI de l’ordre de 64µg/ml vis-à-vis de S. pneumonia, et S.
pyogenes, et de 32µg/ml vis-à-vis de S. aureus etS. epidermis.

Les résultats obtenus par Dogruoz et al. (2008)sont en complète concordance avec les
notre car l’extrait hydro-ethanolique d’Urticadioicade Turquie n’a exercé aucun effet
entibactérien sur les différentes souches bactériennes testées.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 45


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Les résultats obtenus par Chahardehi et al.(2012)sur l’extrait brut


d’Urticadioicamontreque à 100 mg/mL l’extrait était actif contre plusieurs souches
bactériennes (Acinetobactercalcoaceticus, Bacillus cereus, Bacillus subtilissubsp. spizizenii
ATCC 6633, Micrococcussp. etVibrioparahaemolyticus, Escherichia coli, B. subtilis et
Staphylococcus aureus, Salmonella paratyphy, Saccharomyces cerevisiae). Ces auteurs ont
constaté aussi que les extraits d’acétate éthyle, d’hexane et du chloroforme ont démontré une
forte efficacité antimicrobienne comparés aux extraits bruts.

L’étude de Afif- Chaouche, 2015 a révélé que la souche E. coli est sensible aux
flavonoïdes d’Urticadioicaavec un diamètre d’inhibition de 12,9 mm Par contre, les huiles
essentielles sont moins efficaces avec une zonesd’inhibition de 6.8mm, ce qui n’est pas le cas
pour Pseudomonas aeruginosaLes huiles ont été plus actives sur Staphylococcus aureuson
donnant une zone d’inhibition de 13,1mm Ansi que l'activité antimicrobienne des
flavonoïdesextraits à partir d’Urticadioica est plus importante que celle des huiles essentielles.
Ceci peutêtre dû à la nature et la richesse de ces extraits en composants antimicrobiens.
Eneffet, les huiles essentielles riches en sesquitèrpènes et en monotèrpènes
hydrocarbonéspossèdent de faibles activités antibactériennes par rapport aux molécules
phénoliques (Plésiat,2011). Concernant les flavonoïdes, ils sont riches en rutine, en
kaempferol et en quercétine,connus par leur puissant pouvoir antimicrobien (Mukherjee,
2009).

De nombreuses études ont évoqué le pouvoir antimicrobien d’Urticadioica. Les


résultats de Marino et al. (2011) ont révélé que l'extrait d'acétate d'éthyle est efficace sur tous
les isolats bactériens, avec un diamètre d'inhibition maximal de 24 mm, excepté pour B.
cereuset A. hydrophilaqui présentent une certaine résistance. Ces auteurs ajoutent que cette
résistance des bactéries à Gram négatives est due principalement à leurs membranes
cellulaires agissant comme barrière contre plusieurs substances incluant les antibiotiques.

De même, Ghaima et al. (2013) ont constaté que l’extrait d’acétate éthyle
d’Urticadioica s’est révélé efficace vis-à-vis des bactéries Gram positive (avec des diamètres
d’inhibition compris entre 20 et 24mm) comparée aux Gram négative (avec des diamètres
d’inhibition compris entre 10 et 14mm), L’efficacité antibactérienne des extraits étudiés par
ces auteursse sont révélé plus actives comparées aux extraits d’acétate éthyle de Taraxacum
officinale.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 46


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De son côté,Dar et al.,(2012) associent l’efficacité antimicrobienne des extraits


d’Urticadioica à leurs teneurs en terpènes et en composés phénoliques.

Ahmed et al. (2012) ajoutent qu’U. dioica est riche en composés phytochimiques
(comme les composés phénoliques) et en minéraux qui lui procure la faculté d’être utilisés
comme médicaments.

Une autre étude réalisée par Kukrićet al. (2012)a montré que l'extrait éthanolique des
feuilles d'Urtica dioica a donné une faible activité antibactérienne vis-à-vis des souches
bactériennes testées mais à des différences selon la souche testée par exempleB. subitilisIP
5832 et E. coli isolées des aliments a enregistrée la plus faible resistance, avec les valeurs de
CMI supérieures ou égales à 36,21 mg/ml par contreP. Aeruginosa a été la plus résistantes des
bactéries testées avec une CMI de 144,86 mg/ml.

Une autre étude menée par Gülcinet al.(2004) a également montré une résistance de P.
aeruginosa ATCC 9027 vis-à-vis de l’extrait aqueux des feuilles d’Urtica dioica par contre E.
coli a été sensible à cet extrait

Dans l’étude menée par Sánchez et al., (2009), l’extrait ethanolique des feuilles
d’Urtica dioica du Mexique n’a pas exercé un effet inhibiteur vis-à-vis d’E. coli ATCC 9837.

La sensibilité d’E. coli et de S. aureus a été également signalée par Farhan et al.
(2012). Cesauteurs ont indiqué que les concentrations de 0,3 ; 0,5 ; 1 mg / ml de l’extrait
méthanolique ont prouvé un effet antimicrobien différent selon le microorganisme testé.

En revanche, l’huile essentielle d’Urtica dioica s’est montrée nettement moins efficace
que lesflavonoïdes. Sur les 109 souches microbiennes cliniques testées, 26 sont résistantes.
Les CMIobtenues pour les souches sensibles varient de la dilution ½ (35,54mg/ml) à 1/8
(8,88mg/ml) Farhan et al. (2012)).

L’absence d’effet bactériostatique ou bactéricide sur les différentes souches testées


pourrait être due à la résistance de celles-ci ou bien à l’insuffisance du volume et de la
concentration utilisés .

De plus, la méthode d’extraction et les solvants utilisés pour l’extraction pourraient être
à l’origine de ces résultats car Hayouni et al., (2007) ont montré que la méthode d’extraction
et la nature du solvant peuvent influencer l’activité antibactérienne des composés phénoliques
des plantes.

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 47


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D’autres études,dont parmi celle de Rios &Recio (2005), ont rapporté que les huiles
essentielles ont la plus grande efficacité dans le traitement des pathologies infectieuses.

La méthode utilisée pour l’évaluation de l’activité antibactérienne influe aussi sur les
résultats (Natarajan et al., 2005 etFazeli et al., 2007)

Il est important, de préciser qu’un résultat observé lors de l’évaluation d’un extrait brut
ou d’une fraction enrichie est la composante de deux paramètres : l’activité intrinsèque des
produits actifs et leur quantité relative dans l’extrait. Par exemple, une activité avérée d’un
extrait peut aussi bien être le reflet d’une faible quantité de constituants très actifs que d’une
grande quantité de constituants peu actifs (Ferrari, 2002), ou à certains constituants tels que
les hydrocarbures et les alcools qui démontrent un synergisme (Chaibi et al., 1997). Il ne faut
pas oublier que le produit actif qui se présente dans la plante peut être : soit actif sans être
métabolisé et aura ainsi une activité In vitro et In vivo ; soit actif après métabolisation et dans
ce cas il sera inactif In vitro et actif In vivo (Chaouche .,2014).

Pour de nombreuses plantes, en fonction de la date de la récolte il aura des variations


très importantes dans la composition chimique et donc dans l’efficacité
biologique(Balansard, 2007).

Enfin, l’activité antimicrobienne est dépendante des caractères physico-chimiquesdes


composés phytobiotiques et des souches employées (Sari et al., 2006).Kalemba etKunicka
(2003) ont établi la corrélation entre la composition chimique et l'activitéantimicrobienne, et
ont classé les molécules chimiques selon leur importance du point de vuactivités biologiques
comme suit: phénols, alcools, aldéhydes, cétones, éther et hydrocarbures

Chapitre4 : Résultats et Discussion Page 48


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CONCLUSION

Les plantes médicinales resteront toujours une source fiable de principes actifs d’intérêt
thérapeutique. Face à la phobie des molécules de synthèse chimique, leur utilisation est en
progression constante. La problématique soulevée dans ce travail s’inscrit dans ce souci
d’exploration et de criblage de nouvelles sources de biomolécules contenues dans des plantes
autochtones qui poussent à l’état sauvage dans nos contrées et faisant partie de la
pharmacopée traditionnelle de nos populations. D’après l’enquête ethnopharmacologie
effectuée sur les plantes médicinales, Urtica dioïca reste parmi les moins utilisées dans la
médecine alternative Algérienne. Pour cela l’objectif assigné à cetteétude est d’évaluer les
quelques activités biologiques à savoir antimicrobienne et antioxydante des feuilles et tiges de
cette plantes.

Dans un premier volet de ce travail, nous avons procédé à l’extraction des molécules
bioactives par la méthode de décoction.

Dans un deuxième volet, nous avons mis en évidence et évalué quelques propriétés
biologiques de ces extraits.

L’étude de l’activité antioxydante des extraits d’Urtica dioïca par la méthode de DPPH
a donné une faible propriété des extraits à piéger le radical libre par les concentrations
étudiées. Par ailleurs, pour le teste de piégeage des radicaux libre d’ABTS et le pouvoir
chélateur les résultats ont été plus efficace pour les mêmes concentrations.

Les résultats relatifs à l’évaluation du pouvoir antibactérien in vitro des extraits sur les
différentes souches testés par les deux méthodes, de diffusion en milieu solide et de puits ce
sont révélés négatifs.

Les deux des propriétés antioxydantes démontrées expérimentalement confèrent à


l’extrait aqueux de l’ortie un statut de bon conservateur vis-à-vis de l’oxydation des lipides
par le bon rôle chélateur qu’il joue et des bénéfices santé qu’il peut nous procurer approuvé
par le test du piégeage du radical ABTS.

Cette étude avais pour but de valoriser l’ortie, et donner des résultats satisfaisante pour
pouvoir l’utiliser à des couts réduit par des méthodes simple (décoction, infusion,
macération,….etc.).

Conclusion Page 49
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Pour cela, Cet humble travail s’inscrit alors dans cette démarche en espérant que le
relais sera pris par d’autres travaux plus développés et par l’industrie pharmaceutique pour
tester de manière plus poussée l’efficacité de cette espèce et aussi pour apprécier l’innocuité
des composants utiles.

L’engouement aux plantes médicinales doit passer du simple effet de mode et de


propagande par les mass-média à une perspective de recherche, d’investissement et de
développement durable des plantes aromatiques et médicinales pour des fins de santé et de
bienêtre.

En perspective, il serait fort intéressant de compléter cette étude in vitro par une
expérience In vivo et de s’en assurer de l’innocuité totale chez un modèle animal de choix, à
même capable de vérifier les autres propriétés biologiques de cet extrait et des autres types
d’extraits à savoir la macération et les extraits par les solvants organiques.

Il serait, également, très instructif d’explorer la composition chimique de cet extrait et


de tester l’effet isolé et synergique des différents constituants des différents extraits de cette
espèce végétale.

Conclusion Page 50
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Partie Bibliographique

« L'amour est une ortie qu'il faut moissonner chaque instant si l'on veut faire la
sieste étendu à son ombre »
[Pablo Picasso].
Introduction
Chapitre I
Plantes Médicinales
et Extraits
Chapitre II
Urtica dioica
Partie Expérimentale
Chapitre III
Matériels et Méthodes
Chapitre IV
Résultats
etDiscussions
Conclusion et
Perspectives
Références
Bibliographiques

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